Défis de transformation structurelle et d`émergence économique et

République du Sénégal
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CENTRE D’ETUDES DE POLITIQUES POUR LE DEVELOPPEMENT
Défis de transformation structurelle et d’émergence économique et
rôle du Sénégal en Afrique de l’ouest
DOCUMENT DE TRAVAIL 2010
Introduction : Contexte et orientations générales
Avec le lancement de la mise en œuvre du DSRP de première génération, le Sénégal a fait
l’option de s’inscrire dans une dynamique d’accélération de la croissance économique, dans la
mouvance du Plan OMEGA et du NEPAD. Au-delà de l’objectif du Millénaire pour le
Développement (OMD) relatif à la réduction de moitié de l’incidence de la pauvreté à
l’horizon 2015, le Sénégal choisit ainsi de mettre le cap sur l’émergence économique.
La réalisation d’un tel objectif pour une petite économie ouverte comme celle du Sénégal,
requiert, pour être viable, une transformation de la structure de production et des exportations,
notamment, à travers une plus large base sectorielle de la croissance économique. Dans le
contexte de l’OMD susvisé, elle requiert également une stratégie de croissance génératrice
d’emplois productifs.
La phase de définition de la Stratégie de Croissance accélérée a ainsi été lancée en janvier
2005 avec un but fondateur tiré de cette directive du Chef de l’Etat :
L’accélération de la croissance et la diversification de ses sources pour des résultats plus ou
moins maîtrisés appelle à la fois une mobilisation de tous les acteurs économiques et un
leadership militant dans les secteurs public et privé pour faire de la culture de la compétitivité,
de l’innovation, de la qualité et du partenariat un levier puissant d’impulsion suivie d’une
dynamique soutenue de croissance partagée. Pour ce faire, la SCA s’articule autour de la mise
en place d’un environnement des affaires de classe internationale et de l’approche des grappes
de croissance.
A travers le concept de grappe et son application à la fois sectorielle et géographique, il s’agit
de mettre en avant les acteurs directs de la création de richesses et de fédérer autour d’eux la
synergie de toutes les parties prenantes : les différents niveaux de l’administration publique,
les collectivités locales, le secteur privé, la société civile, les structures de formation et de
recherches, les institutions de financement ainsi que les partenaires techniques et financiers.
Le concept de grappe a fait l’objet d’un renouveau au cours des années 1990 dans le but de
donner une suite opérationnelle de la leçon majeure tirée de la mise en œuvre des programmes
d’ajustement pendant les années 1980 et 1990 : la stabilidu cadre macroéconomique et la
libéralisation de l’économie sont des qualités tout au plus nécessaires mais non suffisantes
pour impulser et entretenir une dynamique de croissance viable parce que partagée. Elles ont
besoin d’être complétées par un climat de l’investissement et un environnement des affaires
porteurs ainsi que par le développement de l’entreprenariat.
La grappe vient, dans un troisième temps, proposer un cadre de coopération, de partenariat et
de liaisons client-fournisseur, dans le sens de mieux capitaliser les avantages compétitifs
construits ensemble, à travers un positionnement adéquat de produits susceptibles de
générer le maximum de valeur à partager par le truchement de la participation directe à la
création de cette valeur.
Parce que les grappes retenues ont nécessairement un ancrage dans des zones déterminées sur
le territoire national et peuvent avoir des perspectives ouvertes sur la sous-région, la SCA
prend également en compte les enjeux de développement local et d’intégration africaine. Cela
doit se traduire, notamment, par un maillage adéquat du territoire national en infrastructures
économiques. Ce faisant, la SCA retient de rendre fonctionnelles des plateformes logistiques
sur les principaux points de rupture de charge qui configurent les différents corridors
d’échanges suivant les différents axes Nord, Est, Sud et reste du monde.
Le maillage du territoire national en infrastructures sociales est, par ailleurs, un volet très
important de la Stratégie en matière de lutte contre la pauvreté. L’option pour une croissance
inclusive amène à mettre davantage la croissance économique elle-même dans la perspective
de l’individu et du ménage.
L’individu a besoin d’être porteur d’emploi productif pour à la fois réduire sa pauvreté et celle
d’autres individus tout en contribuant à l’animation de la dynamique de croissance.
L’environnement des affaires à promouvoir doit à cet égard doit favoriser l’auto-emploi et
l’emploi salarié.
En retour, la dynamique de croissance a besoin de s’appuyer sur une main d’œuvre qui a
conscience d’améliorer et d’entretenir sa productivité au bénéfice de l’entreprise qui
l’emploie.
Ces orientations inspirées des préoccupations légitimes de l’individu en appellent à trois
autres ordres de préoccupations.
Si la qualité du dialogue public/privé doit permettre à l’ensemble des acteurs de rester
vigilants sur la compétitivité de l’économie et de l’entreprise, le dialogue social se pose
comme le cadre le plus approprié pour assurer une prévisibilité de l’évolution des salaires
comme coût de l’entreprise mais aussi comme participation des travailleurs au partage
équitable des fruits de la croissance, garantissant la stabilité des revenus réels des ménages.
Un facteur important à cet égard sera l’effort que consentiront l’Etat et la collectivité pour
faciliter l’accès à une formation professionnelle technique valorisée au mieux par le marché
du travail. La formation professionnelle, l’enseignement technique ainsi que la recherche
permettent de mettre à la disposition des secteurs porteurs les services spécifiques dont ils ont
besoin pendant que l’éducation de base doit être assurée à toute la population scolarisable.
Le concept plus général de capital humain commande un traitement similaire dans le secteur
de la santé : un accès universel aux soins de santé de base, des programmes spécifiques pour
l’éradication des maladies transmissibles, ainsi qu’une nutrition plus saine pour prévenir les
maladies liées à des carences en vitamines.
Le domicile et le lieu de travail sont complétés par les aires de détente pour constituer le cadre
de vie dans les différentes régions du pays. L’aménagement du territoire en termes
d’infrastructures économiques et sociales, d’équipements collectifs, d’attraits culturels et
touristiques, doit tenir compte du rôle que jouent les aires métropolitaines dans la
compétitivité des économies régionales et dans la qualité de vie des populations y résidentes.
Les clusters locaux et les pôles de croissance qui auront à se nourrir de l’animation
économique à la base auront besoin de la mobilisation et de l’engagement des élites locales
afin d’assurer à la population active filières de production, formation et financement. Au
niveau des grappes sectorielles à rayonnement national comme des clusters locaux et des
pôles de croissance, l’enjeu fondamental réside dans la génération d’emplois productifs et de
flux croissants de revenus pour un développement inclusif.
Les collectivités locales, les élus locaux, les ressortissants résidant dans d’autres régions, les
organisations professionnelles locales, les chambres consulaires, les services déconcentrés ou
décentralisés, les agences régionales de développement, les structures d’appui aux initiatives
privées et locales ainsi que les programmes et projetés soutenus par les partenaires techniques
et financiers, devraient trouver dans ces clusters locaux et pôles de croissance un cadre
commun de mise en synergie de leurs efforts et initiatives.
Enfin, un modèle de développement économique et social bâti sur ces options a besoin d’être
porté par des institutions solides et transparentes, notamment dans les domaines du marché du
travail et de l’ensemble de la politique sociale.
Les enjeux principaux de la stratégie de croissance et des politiques publiques sont :
- la base économique à renouveler ;
- des opportunités inédites à saisir ;
- de nouveaux défis à relever pour l’amélioration de la productivité et de la compétitivité.
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