La Guerre froide. Le 5 mars 1946, Churchill prononce à l’université de Fulton (Missouri, aux États-Unis) un discours qui stigmatise l’expansionnisme soviétique en Europe centrale et orientale. L’impact est considérable aux États-Unis. Selon lui, « De Stettin, dans la Baltique, à Trieste, dans l’Adriatique, un rideau de fer est descendu à travers le continent. « 2ème partie : UNE GEOPOLITIQUE MONDIALE (DEPUIS 1945). Thème 1 : La Guerre froide. Introduction. A la fin de la Seconde Guerre mondiale, malgré la création de l'ONU en 1945, le monde vit sous la menace d'une nouvelle guerre mondiale. Les deux grands vainqueurs, les États-Unis et l'URSS, se livrent à une compétition idéologique, militaire, économique, culturelle et scientifique. Cette opposition, qui se cristallise en Europe et notamment en Allemagne, aboutit parfois à des conflits où les deux puissances s'affrontent par l'intermédiaire de leurs alliés respectifs. Qu’est-ce que la Guerre froide ? Pourquoi et comment les Etats-Unis et l’URSS s’affrontent-ils durablement entre 1947 et 1991 ? I. La création de l’ONU est un espoir de paix. A quelle date est créée l’ONU ? Rappelez le contexte historique. 1. Quels sont les objectifs de l’ONU ? Le monde sort traumatisé de la Seconde Guerre mondiale. Pour instaurer un nouvel ordre mondial et garantir une paix durable, l'ONU est créée le 26 juin 1945 à San Francisco. « Le mercredi 11 mars 1947, à 13 heures, je montai à la tribune dans la salle des séances de la Chambre des représentants et pris la parole devant le Congrès assemblé. […] Je recommandais une action immédiate de la part du Congrès, mais je désirais aussi annoncer à la face du monde la position que les Etats-Unis entendaient prendre vis-à-vis du défi lancé par le nouveau totalitarisme. Cette déclaration ne tarda pas à être connue sous le nom de doctrine « Truman ». ce fut, je le crois sincèrement, le tournant décisif de la politique étrangère américaine et l’affirmation que désormais partout où une agression directe ou indirecte menaçait la paix, la sécurité des Etats-Unis se trouvait mise en jeu. « Je crois, dis-je au Congrès et à la nation tout entière qui m’écoutait à la radio, que les Etats-Unis doivent soutenir les peuples libres qui résistent à des tentatives d’asservissement par des minorités armées, ou des pressions venues de l’extérieur. Je crois que nous devons aider les peuples libres à forger leur destin de leurs propres mains. Je crois que notre aide doit consister essentiellement en un soutien économique et financier qui est indispensable à la stabilité économique et à une vie politique cohérente. […] Chaque nation se trouve désormais en face d’un choix entre deux modes de vie opposés. […] L’un d’eux, avais-je dit, repose sur la volonté de la majorité et il est caractérisé par des institutions libres, des garanties assurant la liberté individuelle, la liberté de parole et de religion, et l’absence de toute oppression politique. Quant à l’autre, il repose sur la volonté d’une minorité imposée par la force à la majorité. Il s’appuie sur la terreur et l’oppression, une presse et une radio contrôlées, des élections truquées et la suppression des libertés personnelles. » Harry S. Truman, Mémoires, Tome II, Plon, 1956. 1. Présente le document. « Le mercredi 11 mars 1947, à 13 heures, je montai à la tribune dans la salle des séances de la Chambre des représentants et pris la parole devant le Congrès assemblé. […] Je recommandais une action immédiate de la part du Congrès, mais je désirais aussi annoncer à la face du monde la position que les Etats-Unis entendaient prendre vis-à-vis du défi lancé par le nouveau totalitarisme. Cette déclaration ne tarda pas à être connue sous le nom de doctrine « Truman ». ce fut, je le crois sincèrement, le tournant décisif de la politique étrangère américaine et l’affirmation que désormais partout où une agression directe ou indirecte menaçait la paix, la sécurité des Etats-Unis se trouvait mise en jeu. « Je crois, dis-je au Congrès et à la nation tout entière qui m’écoutait à la radio, que les Etats-Unis doivent soutenir les peuples libres qui résistent à des tentatives d’asservissement par des minorités armées, ou des pressions venues de l’extérieur. Je crois que nous devons aider les peuples libres à forger leur destin de leurs propres mains. Je crois que notre aide doit consister essentiellement en un soutien économique et financier qui est indispensable à la stabilité économique et à une vie politique cohérente. […] Chaque nation se trouve désormais en face d’un choix entre deux modes de vie opposés. […] L’un d’eux, avais-je dit, repose sur la volonté de la majorité et il est caractérisé par des institutions libres, des garanties assurant la liberté individuelle, la liberté de parole et de religion, et l’absence de toute oppression politique. Quant à l’autre, il repose sur la volonté d’une minorité imposée par la force à la majorité. Il s’appuie sur la terreur et l’oppression, une presse et une radio contrôlées, des élections truquées et la suppression des libertés personnelles. » Harry S. Truman, Mémoires, Tome II, Plon, 1956. 2. Selon Truman, quel pays qualifie-t-il de « nouveau totalitarisme » et pourquoi ? « Le mercredi 11 mars 1947, à 13 heures, je montai à la tribune dans la salle des séances de la Chambre des représentants et pris la parole devant le Congrès assemblé. […] Je recommandais une action immédiate de la part du Congrès, mais je désirais aussi annoncer à la face du monde la position que les Etats-Unis entendaient prendre vis-à-vis du défi lancé par le nouveau totalitarisme. Cette déclaration ne tarda pas à être connue sous le nom de doctrine « Truman ». ce fut, je le crois sincèrement, le tournant décisif de la politique étrangère américaine et l’affirmation que désormais partout où une agression directe ou indirecte menaçait la paix, la sécurité des Etats-Unis se trouvait mise en jeu. « Je crois, dis-je au Congrès et à la nation tout entière qui m’écoutait à la radio, que les Etats-Unis doivent soutenir les peuples libres qui résistent à des tentatives d’asservissement par des minorités armées, ou des pressions venues de l’extérieur. Je crois que nous devons aider les peuples libres à forger leur destin de leurs propres mains. Je crois que notre aide doit consister essentiellement en un soutien économique et financier qui est indispensable à la stabilité économique et à une vie politique cohérente. […] Chaque nation se trouve désormais en face d’un choix entre deux modes de vie opposés. […] L’un d’eux, avais-je dit, repose sur la volonté de la majorité et il est caractérisé par des institutions libres, des garanties assurant la liberté individuelle, la liberté de parole et de religion, et l’absence de toute oppression politique. Quant à l’autre, il repose sur la volonté d’une minorité imposée par la force à la majorité. Il s’appuie sur la terreur et l’oppression, une presse et une radio contrôlées, des élections truquées et la suppression des libertés personnelles. » Harry S. Truman, Mémoires, Tome II, Plon, 1956. 3. Que préconise-t-il ? « Le mercredi 11 mars 1947, à 13 heures, je montai à la tribune dans la salle des séances de la Chambre des représentants et pris la parole devant le Congrès assemblé. […] Je recommandais une action immédiate de la part du Congrès, mais je désirais aussi annoncer à la face du monde la position que les Etats-Unis entendaient prendre vis-à-vis du défi lancé par le nouveau totalitarisme. Cette déclaration ne tarda pas à être connue sous le nom de doctrine « Truman ». ce fut, je le crois sincèrement, le tournant décisif de la politique étrangère américaine et l’affirmation que désormais partout où une agression directe ou indirecte menaçait la paix, la sécurité des Etats-Unis se trouvait mise en jeu. « Je crois, dis-je au Congrès et à la nation tout entière qui m’écoutait à la radio, que les Etats-Unis doivent soutenir les peuples libres qui résistent à des tentatives d’asservissement par des minorités armées, ou des pressions venues de l’extérieur. Je crois que nous devons aider les peuples libres à forger leur destin de leurs propres mains. Je crois que notre aide doit consister essentiellement en un soutien économique et financier qui est indispensable à la stabilité économique et à une vie politique cohérente. […] Chaque nation se trouve désormais en face d’un choix entre deux modes de vie opposés. […] L’un d’eux, avais-je dit, repose sur la volonté de la majorité et il est caractérisé par des institutions libres, des garanties assurant la liberté individuelle, la liberté de parole et de religion, et l’absence de toute oppression politique. Quant à l’autre, il repose sur la volonté d’une minorité imposée par la force à la majorité. Il s’appuie sur la terreur et l’oppression, une presse et une radio contrôlées, des élections truquées et la suppression des libertés personnelles. » Harry S. Truman, Mémoires, Tome II, Plon, 1956. 4. Selon lui, quel choix doit faire chaque nation ? « Plus nous nous éloignons de la fin de la guerre et plus nettement apparaissent les deux principales directions de la politique internationale de l'après-guerre, correspondant à la disposition en deux camps principaux des forces politiques qui opèrent sur l'arène mondiale : le camp impérialiste et antidémocratique d'une part, et, d'autre part, le camp anti-impérialiste et démocratique. Les Etats-Unis sont la principale force dirigeante du camp impérialiste. L'Angleterre et la France sont unies aux Etats-Unis. L'existence du gouvernement travailliste en Angleterre et celle du gouvernement Ramadier en France n'empêchent pas l'Angleterre et la France de marcher comme des satellites. Les forces anti-impérialistes et anti-fascistes forment l'autre camp. L'URSS et les pays de la nouvelle démocratie en sont le fondement. Les pays qui ont rompu avec l'impérialisme et qui se sont résolument engagés dans la voie du développement démocratique en font partie (...). Le camp anti-impérialiste s'appuie dans tous les pays sur le mouvement ouvrier et démocratique. (...) Une tâche particulière incombe aux partis communistes frères de la France, d'Italie et des autres pays. Ils doivent prendre en main le drapeau de la défense nationale et de la souveraineté de leurs propres pays (...). Ainsi deux camps se sont formés dans le monde : d'une part le camp impérialiste et anti-démocratique qui a pour but l'établissement de la domination mondiale de l'impérialisme américain et l'écrasement de la démocratie, et, d'autre part, le camp anti-impérialiste et démocratique, dont le but essentiel consiste à saper l'impérialisme, à renforcer la démocratie, à liquider les restes du fascisme (...). Parce que l'URSS et les démocraties nouvelles sont devenues un obstacle à la réalisation des plans impérialistes de lutte pour la domination mondiale et pour l'écrasement des plans impérialistes, une croisade est organisée contre elle. Cette croisade s'accompagne de menaces d'une nouvelle guerre de la part des hommes politiques impérialistes les plus acharnés des Etats-Unis et de l'Angleterre. Dans ces conditions, le camp anti-impérialiste et démocratique se trouve dans la nécessité de s'unir, de se mettre librement d'accord sur un plan d'action commun, d'élaborer sa tactique contre les forces principales du camp impérialiste, contre l'impérialisme américain, ses alliés français et anglais, contre les socialistes de droite, avant tout en Angleterre et en France.» Communiqué publié en octobre 1947 à l'issue de la conférence communiste internationale de Szklarska-Poreba (Pologne). 1. Présente le document. « Plus nous nous éloignons de la fin de la guerre et plus nettement apparaissent les deux principales directions de la politique internationale de l'après-guerre, correspondant à la disposition en deux camps principaux des forces politiques qui opèrent sur l'arène mondiale : le camp impérialiste et antidémocratique d'une part, et, d'autre part, le camp anti-impérialiste et démocratique. Les Etats-Unis sont la principale force dirigeante du camp impérialiste. L'Angleterre et la France sont unies aux Etats-Unis. L'existence du gouvernement travailliste en Angleterre et celle du gouvernement Ramadier en France n'empêchent pas l'Angleterre et la France de marcher comme des satellites. Les forces anti-impérialistes et anti-fascistes forment l'autre camp. L'URSS et les pays de la nouvelle démocratie en sont le fondement. Les pays qui ont rompu avec l'impérialisme et qui se sont résolument engagés dans la voie du développement démocratique en font partie (...). Le camp anti-impérialiste s'appuie dans tous les pays sur le mouvement ouvrier et démocratique. (...) Une tâche particulière incombe aux partis communistes frères de la France, d'Italie et des autres pays. Ils doivent prendre en main le drapeau de la défense nationale et de la souveraineté de leurs propres pays (...). Ainsi deux camps se sont formés dans le monde : d'une part le camp impérialiste et anti-démocratique qui a pour but l'établissement de la domination mondiale de l'impérialisme américain et l'écrasement de la démocratie, et, d'autre part, le camp anti-impérialiste et démocratique, dont le but essentiel consiste à saper l'impérialisme, à renforcer la démocratie, à liquider les restes du fascisme (...). Parce que l'URSS et les démocraties nouvelles sont devenues un obstacle à la réalisation des plans impérialistes de lutte pour la domination mondiale et pour l'écrasement des plans impérialistes, une croisade est organisée contre elle. Cette croisade s'accompagne de menaces d'une nouvelle guerre de la part des hommes politiques impérialistes les plus acharnés des Etats-Unis et de l'Angleterre. Dans ces conditions, le camp anti-impérialiste et démocratique se trouve dans la nécessité de s'unir, de se mettre librement d'accord sur un plan d'action commun, d'élaborer sa tactique contre les forces principales du camp impérialiste, contre l'impérialisme américain, ses alliés français et anglais, contre les socialistes de droite, avant tout en Angleterre et en France.» Communiqué publié en octobre 1947 à l'issue de la conférence communiste internationale de Szklarska-Poreba (Pologne). 2. Selon Jdanov, quels sont les deux camps et les pays qui les composent ? « Plus nous nous éloignons de la fin de la guerre et plus nettement apparaissent les deux principales directions de la politique internationale de l'après-guerre, correspondant à la disposition en deux camps principaux des forces politiques qui opèrent sur l'arène mondiale : le camp impérialiste et antidémocratique d'une part, et, d'autre part, le camp anti-impérialiste et démocratique. Les Etats-Unis sont la principale force dirigeante du camp impérialiste. L'Angleterre et la France sont unies aux Etats-Unis. L'existence du gouvernement travailliste en Angleterre et celle du gouvernement Ramadier en France n'empêchent pas l'Angleterre et la France de marcher comme des satellites. Les forces anti-impérialistes et anti-fascistes forment l'autre camp. L'URSS et les pays de la nouvelle démocratie en sont le fondement. Les pays qui ont rompu avec l'impérialisme et qui se sont résolument engagés dans la voie du développement démocratique en font partie (...). Le camp anti-impérialiste s'appuie dans tous les pays sur le mouvement ouvrier et démocratique. (...) Une tâche particulière incombe aux partis communistes frères de la France, d'Italie et des autres pays. Ils doivent prendre en main le drapeau de la défense nationale et de la souveraineté de leurs propres pays (...). Ainsi deux camps se sont formés dans le monde : d'une part le camp impérialiste et anti-démocratique qui a pour but l'établissement de la domination mondiale de l'impérialisme américain et l'écrasement de la démocratie, et, d'autre part, le camp anti-impérialiste et démocratique, dont le but essentiel consiste à saper l'impérialisme, à renforcer la démocratie, à liquider les restes du fascisme (...). Parce que l'URSS et les démocraties nouvelles sont devenues un obstacle à la réalisation des plans impérialistes de lutte pour la domination mondiale et pour l'écrasement des plans impérialistes, une croisade est organisée contre elle. Cette croisade s'accompagne de menaces d'une nouvelle guerre de la part des hommes politiques impérialistes les plus acharnés des Etats-Unis et de l'Angleterre. Dans ces conditions, le camp anti-impérialiste et démocratique se trouve dans la nécessité de s'unir, de se mettre librement d'accord sur un plan d'action commun, d'élaborer sa tactique contre les forces principales du camp impérialiste, contre l'impérialisme américain, ses alliés français et anglais, contre les socialistes de droite, avant tout en Angleterre et en France.» Communiqué publié en octobre 1947 à l'issue de la conférence communiste internationale de Szklarska-Poreba (Pologne). 3. Que préconise-t-il de faire en employant le terme « croisade ? « Plus nous nous éloignons de la fin de la guerre et plus nettement apparaissent les deux principales directions de la politique internationale de l'après-guerre, correspondant à la disposition en deux camps principaux des forces politiques qui opèrent sur l'arène mondiale : le camp impérialiste et antidémocratique d'une part, et, d'autre part, le camp anti-impérialiste et démocratique. Les Etats-Unis sont la principale force dirigeante du camp impérialiste. L'Angleterre et la France sont unies aux Etats-Unis. L'existence du gouvernement travailliste en Angleterre et celle du gouvernement Ramadier en France n'empêchent pas l'Angleterre et la France de marcher comme des satellites. Les forces anti-impérialistes et anti-fascistes forment l'autre camp. L'URSS et les pays de la nouvelle démocratie en sont le fondement. Les pays qui ont rompu avec l'impérialisme et qui se sont résolument engagés dans la voie du développement démocratique en font partie (...). Le camp anti-impérialiste s'appuie dans tous les pays sur le mouvement ouvrier et démocratique. (...) Une tâche particulière incombe aux partis communistes frères de la France, d'Italie et des autres pays. Ils doivent prendre en main le drapeau de la défense nationale et de la souveraineté de leurs propres pays (...). Ainsi deux camps se sont formés dans le monde : d'une part le camp impérialiste et anti-démocratique qui a pour but l'établissement de la domination mondiale de l'impérialisme américain et l'écrasement de la démocratie, et, d'autre part, le camp anti-impérialiste et démocratique, dont le but essentiel consiste à saper l'impérialisme, à renforcer la démocratie, à liquider les restes du fascisme (...). Parce que l'URSS et les démocraties nouvelles sont devenues un obstacle à la réalisation des plans impérialistes de lutte pour la domination mondiale et pour l'écrasement des plans impérialistes, une croisade est organisée contre elle. Cette croisade s'accompagne de menaces d'une nouvelle guerre de la part des hommes politiques impérialistes les plus acharnés des Etats-Unis et de l'Angleterre. Dans ces conditions, le camp anti-impérialiste et démocratique se trouve dans la nécessité de s'unir, de se mettre librement d'accord sur un plan d'action commun, d'élaborer sa tactique contre les forces principales du camp impérialiste, contre l'impérialisme américain, ses alliés français et anglais, contre les socialistes de droite, avant tout en Angleterre et en France.» Communiqué publié en octobre 1947 à l'issue de la conférence communiste internationale de Szklarska-Poreba (Pologne). 4. Pourquoi l’année 1947 marque-t-elle une rupture définitive entre les Alliés ? Mais très rapidement, les deux vainqueurs de la guerre, les États-Unis et l'URSS, imposent leurs vues à leurs alliés. Dès 1947, de fortes tensions apparaissent entre les deux puissances, ce qui fragilise l’ONU. Les doctrines Truman et Jdanov énoncent des conceptions du monde opposées ; elles officialisent la rupture et la naissance de deux blocs. II. Vers un monde bipolaire. A.L’exemple de l’Allemagne et de Berlin. Berlin (1948-1949) : la 1ère crise. 1) Quelles puissances occupent l’Allemagne de l’ouest et Berlin-ouest en 1947 ? Caricature de l'américain Dick Spencer (1948). 2) Quel pays, représentant l’ours, et occupe l’Allemagne de l’est et Berlin-est en 1947 ? Caricature de l'américain Dick Spencer (1948). 3) A quoi correspond le geste de l’ours ? Pourquoi fait-il cela ? Caricature de l'américain Dick Spencer (1948). 4) En quelle année a eu lieu cet événement ? Reliant Berlin-Ouest à la RFA, le pont aérien a fonctionné pendant 318 jours entre 1948 et 1949. Certains jours, il décollait plus de mille avions par jour pour acheminer des produits tels que des denrées alimentaires, des biens d’équipement, des médicaments ou du charbon. Caricature de l'américain Dick Spencer (1948). 5) Est-ce une réussite ? Pourquoi ? « En août 1961, j’étais à Paris où je suivais un cours d’été pour étrangers à la Sorbonne. Je tentais d’expliquer à mes amis ce que moi-même n’arrivais pas à comprendre. Imaginez la Seine devenue un mur hermétique avec ordre de tirer ! Devant et derrière, deux villes complètement indépendantes l’une de l’autre (…). Entre-temps, les images bouleversantes de familles déchirées nous étaient parvenues par les médias. Des femmes qui tendaient leurs enfants à leurs maris, déjà de l’autre côté, à travers les fentes de palissades encore accessibles ; des gens qui, au risque de leur vie, gagnaient la partie occidentale en sautant par la fenêtre, d’autres qui, pareils à des taupes, essayaient de s’ouvrir un passage vers Berlin-Ouest en se creusant un tunnel (…). BerlinOuest, appât miroitant du miracle économique en plein milieu d’un pays socialiste, était devenu intolérable pour l’Est. Le Mur apparaissait comme la seule possibilité d’enrayer enfin l’exode massif de la population. » Berlin (1961) : la 2ème crise. Gisela Thiele-Knobloch, Berlin Capitale, Ed. Autrement, Paris, 1992. Ouvriers travaillant à la construction du mur dans la nuit du 12 au 13 août 1961. 1) Que font les ouvriers (et les soldats derrière eux) ? Pourquoi ? Berlin (1961) : la 2ème crise. 1) Que font les ouvriers (et les soldats derrière eux) ? Pourquoi ? « En août 1961, j’étais à Paris où je suivais un cours d’été pour étrangers à la Sorbonne. Je tentais d’expliquer à mes amis ce que moi-même n’arrivais pas à comprendre. Imaginez la Seine devenue un mur hermétique avec ordre de tirer ! Devant et derrière, deux villes complètement indépendantes l’une de l’autre (…). Entre-temps, les images bouleversantes de familles déchirées nous étaient parvenues par les médias. Des femmes qui tendaient leurs enfants à leurs maris, déjà de l’autre côté, à travers les fentes de palissades encore accessibles ; des gens qui, au risque de leur vie, gagnaient la partie occidentale en sautant par la fenêtre, d’autres qui, pareils à des taupes, essayaient de s’ouvrir un passage vers Berlin-Ouest en se creusant un tunnel (…). BerlinOuest, appât miroitant du miracle économique en plein milieu d’un pays socialiste, était devenu intolérable pour l’Est. Le Mur apparaissait comme la seule possibilité d’enrayer enfin l’exode massif de la population. » Gisela Thiele-Knobloch, Berlin Capitale, Ed. Autrement, Paris, 1992. Ouvriers travaillant à la construction du mur dans la nuit du 12 au 13 août. 2) En quelle année a lieu cet événement ? Conrad Schuman saute par-dessus les barbelés le 15 août 1961. 3) Que fait le soldat est-allemand dénommé Conrad Schuman ? Vers où s’enfuit-il ? Le 17 août 1962, Peter Fechter, âgé de 18 ans, est abattu par les gardes-frontière alors qu'il tente de franchir le Mur pour rejoindre Berlin-Ouest. Il agonise durant 45 minutes devant les caméras de télévision. 4) Que risquent les Berlinois de l’est qui tentent de franchir le mur ? « Il y a deux mille ans, le plus grand acte d'orgueil c'était de dire « Civis Romanus sum1 ». Aujourd'hui, dans le monde de la liberté, on ne saurait se donner plus d'honneur que de dire « Ich bin ein Berliner2 ». II ne manque pas de gens au monde qui ne comprennent vraiment pas, ou qui prétendent ne pas comprendre quel est l'enjeu de la lutte entre le communisme et le monde libre. Qu'ils viennent à Berlin. Il y en a d'autres qui affirment que l'avenir est au communisme. Qu'ils viennent eux aussi à Berlin ! Certains, enfin, en Europe et ailleurs, déclarent qu'on peut collaborer avec les communistes. Qu'ils viennent à Berlin ! Et il y en a même un petit nombre qui tout en reconnaissant les méfaits du communisme estiment qu'il leur permet néanmoins de faire des progrès économiques. Qu'ils viennent donc s'en convaincre à Berlin ! La liberté connaît, certes, bien des difficultés et notre démocratie n'est pas parfaite. Cependant, nous n'avons jamais eu besoin, nous, d'ériger un mur pour empêcher les gens chez nous, pour les empêcher de s'enfuir. (...) Le mur est la preuve la plus abominable et la plus éclatante de la faillite du système communiste. L'aveu de cet échec est visible aux yeux du monde entier. Mais nous n'en éprouvons aucune satisfaction, car, comme l'a dit votre bourgmestre3, il est une offense au monde, une offense à l'humanité. » J. F. Kennedy (président des Etats-Unis d’Amérique), discours prononcé à Berlin, le 27 juin 1963. 1. « Je suis un citoyen romain. » 2. « Je suis un Berlinois. » 3. Willy Brandt, futur chancelier social-démocrate de la RFA de 1969 à 1974, était alors bourgmestre (maire) de Berlinouest. 5) Qui est J. F. Kennedy ? « Il y a deux mille ans, le plus grand acte d'orgueil c'était de dire « Civis Romanus sum1 ». Aujourd'hui, dans le monde de la liberté, on ne saurait se donner plus d'honneur que de dire « Ich bin ein Berliner2 ». II ne manque pas de gens au monde qui ne comprennent vraiment pas, ou qui prétendent ne pas comprendre quel est l'enjeu de la lutte entre le communisme et le monde libre. Qu'ils viennent à Berlin. Il y en a d'autres qui affirment que l'avenir est au communisme. Qu'ils viennent eux aussi à Berlin ! Certains, enfin, en Europe et ailleurs, déclarent qu'on peut collaborer avec les communistes. Qu'ils viennent à Berlin ! Et il y en a même un petit nombre qui tout en reconnaissant les méfaits du communisme estiment qu'il leur permet néanmoins de faire des progrès économiques. Qu'ils viennent donc s'en convaincre à Berlin ! La liberté connaît, certes, bien des difficultés et notre démocratie n'est pas parfaite. Cependant, nous n'avons jamais eu besoin, nous, d'ériger un mur pour empêcher les gens chez nous, pour les empêcher de s'enfuir. (...) Le mur est la preuve la plus abominable et la plus éclatante de la faillite du système communiste. L'aveu de cet échec est visible aux yeux du monde entier. Mais nous n'en éprouvons aucune satisfaction, car, comme l'a dit votre bourgmestre3, il est une offense au monde, une offense à l'humanité. » J. F. Kennedy (président des Etats-Unis d’Amérique), discours prononcé à Berlin, le 27 juin 1963. 1. « Je suis un citoyen romain. » 2. « Je suis un Berlinois. » 3. Willy Brandt, futur chancelier social-démocrate de la RFA de 1969 à 1974, était alors bourgmestre (maire) de Berlinouest. 6) Que sous-entend Kennedy lorsqu’il dit « Ich bin ein Berliner » et « le mur est la preuve (…) de la « faillite du système communiste » ? La chute du mur de Berlin (1989). 1) Quel événement a lieu le 9 novembre 1989 ? Le traité de la réunification du 12 septembre 1990. Art. 1 : L’Allemagne unie comprendra le territoire de la République fédérale d’Allemagne, de la République démocratique allemande et de l’ensemble de Berlin. Les frontières extérieures seront les frontières de la République fédérale d’Allemagne et de la République allemande et seront définitives à partir de la date d’entrée en vigueur du présent traité […] L’Allemagne unie et la République de Pologne confirmeront la frontière existante entre elles par un traité ayant force obligatoire […]. L’Allemagne unie n’a aucune revendication territoriale quelle qu’elle soit envers d’autres États et n’en formulera pas à l’avenir […] Art. 5 : […] Après l’achèvement du retrait des forces armées soviétiques, des unités des forces armées allemandes affectées aux structures d’alliance […] pourront également stationner sur le territoire de l’actuelle RDA, bien que sans vecteurs d’armes nucléaires. […] Des forces armées et des armes nucléaires ou des vecteurs d’armes nucléaires étrangers ne seront pas stationnés dans cette partie de l’Allemagne et n’y seront pas déployés. Art. 6 : Le droit de l’Allemagne unie d’appartenir à des alliances, avec tous les droits et obligations qui en découlent, n’est pas affecté par le présent traité. Art. 7 : Les États-Unis, la France, le Royaume-Uni et l’URSS mettent fin par le présent traité à leurs droits et responsabilités relatifs à Berlin et à l’Allemagne dans son ensemble. L’Allemagne unie jouira, en conséquence, de la pleine souveraineté sur ses affaires intérieures et extérieures. 2) Qu’entraîne-t-il ? Aussitôt la Seconde Guerre mondiale terminée, les relations se tendent entre les deux grands vainqueurs, les Etats-Unis et l’URSS. Dès 1947, leur opposition (idéologique, politique, économique…) aboutit à une guerre dite « froide » puisque sans conflit militaire direct, visible notamment en Allemagne. Mais pourquoi peut-on dire que l’Allemagne et Berlin sont représentatives, à une échelle réduite, des relations internationales de la Guerre Froide ? Tout d’abord, en 1945, conformément aux accords de Yalta et de Postdam, les Soviétiques occupent l’Est de l’ancien Reich. Les Américains, les Anglais et les Français occupent l’Ouest. Berlin, l’ancienne capitale, est aussi divisée en quatre secteurs d’occupation par les Alliés. En 1947, les Occidentaux décident d’unifier leurs trois zones d’occupation et de relancer l’économie grâce au plan Marshall (offre économique des Etats-Unis pour la reconstruction de l’Europe en échange d’un soutien à leur politique) et à la création d’une nouvelle monnaie, en 1948, le Deutsche mark. En réaction, les Soviétiques qui reprochent à leurs anciens alliés de vouloir reconstituer un Etat allemand, font le blocus de Berlin-ouest (qui se trouve au milieu de leur zone d’occupation), en espérant le départ des Occidentaux. Mais les Américains ripostent en ravitaillant Berlin-ouest par pont aérien pendant près de 11 mois. Sans succès, Staline renonce. En 1949, la coupure de l’Allemagne est officialisée avec la création de deux Etats antagonistes : à l’ouest, la RFA (République Fédérale Allemande) et à l’est, la RDA (République Démocratique Allemande). Puis en 1961, Berlin est à nouveau au cœur de la Guerre froide. Grâce à l'aide américaine, les pays de l'Europe de l'Ouest se reconstruisent. Pour les Allemands de l’Est, qui voient à la télévision les images de l’abondance (alors que la pénurie sévit toujours à l’Est), de la richesse et de la liberté, la tentation est de plus en plus forte de se détourner du communisme, synonyme de contraintes et de restrictions et de fuir à l’ouest. Pour arrêter l’exode des Allemands de l’est vers l’ouest, les autorités communistes de RDA, sur ordre de de Khrouchtchev (nouveau dirigeant de l’URSS), construisent un mur entre Berlin-ouest et Berlin-est. Ce mur devient le symbole de la Guerre Froide puisqu’il matérialise le « rideau de fer ». Lors d’un voyage officiel à Berlinouest en 1963, le président américain J.F. Kennedy déclare : « Ich bin ein Berliner » (Je suis un Berlinois). Par cette expression, il veut montrer aux Berlinois son soutien et sa volonté de défendre ce bastion du monde occidental enclavé à l’Est, mais aussi de dénoncer ce « mur de la honte » et la « faillite du système communiste ». Enfin, en 1989 une nouvelle crise éclate suite à l’ouverture de la frontière entre la Hongrie et l’Autriche. Gorbatchev, nouveau dirigeant de l’URSS, refuse de soutenir une politique répressive. Le 9 novembre 1989, suite à une annonce télévisée d’un représentant des autorités de la RDA d’ouverture du mur, les Berlinois de l’est se massent aux postes frontières. Les gardes, n’ayant reçu aucun ordre de Moscou, laissent passés les Berlinois qui sont alors libres de circuler. Des familles se retrouvent après des années de séparation. L’événement est diffusé en direct devant des téléspectateurs du monde entier. La chute du mur provoque ensuite la réunification de l’Allemagne en 1990. L’Allemagne et Berlin sont bien une réduction des relations entre les Etats-Unis et l’URSS durant le conflit de la Guerre froide. Le pays, à travers la construction du mur de Berlin, représente la division du monde en deux blocs et l’opposition des idées occidentales et soviétiques. La chute du mur et la réunification de l’Allemagne en 1990 constituent deux événements forts à l’origine de la fin de la Guerre froide. B. En dehors de l’Europe. En dehors de l’Europe, les affrontements indirects se déroulent aussi : en Asie, la guerre de Corée de 1950 à 1953 ; en Amérique, la crise de Cuba en 1962. Le monde est divisé en deux blocs : - à l’Ouest, un bloc capitaliste organisé par les Etats-Unis qui veulent stopper l’extension du communisme (politique d’endiguement), notamment en apportant une aide économique (ex : plan Marshall pour la reconstruction de l’Europe). En 1949, les pays rattachés aux Etats-Unis intègrent l’OTAN (Organisation du Traité de l’Atlantique Nord) qui garantit aux signataires une aide militaire des autres membres en cas de conflit. - à l’Est, un bloc communiste sous l’égide de l’URSS qui accuse les Etats-Unis d’impérialisme et tente d’unifier tous les partis communistes européens au sein du Kominform pour faire front aux Américains. En 1955, les forces militaires des démocraties populaires s’unissent sous le commandement soviétique par la signature du pacte de Varsovie. III. La fin de la Guerre froide. • Mikhaïl Gorbatchev est élu secrétaire général du Parti communiste de l’Union soviétique le 11 mars 1985. • La guerre en Afghanistan. • La course aux armements. En 1985, Gorbatchev devient le chef de l’URSS. Face aux problèmes économiques et financiers causés en partie par la course à l’armement, il tente de se rapprocher du bloc occidental et met en place une politique de réformes pour redresser l’URSS : - la glasnost (transparence) c’est-à-dire une politique qui vise à réintroduire la démocratie et les libertés en URSS (libération des prisonniers politiques). - la perestroïka (restructuration) c’est-à-dire une politique économique permettant une ouverture vers le capitalisme. Pays. Elections. URSS Mars 1989 Pologne Hongrie Juin 1989 RDA Mars 1990 Roumanie Mars 1990 Ion Iliescu 25/12/1989 : Exécution du couple Ceausescu. Yougoslavie Printemps 1990 Slobodan Milosevic 1991 : Guerre provoquant l’éclatement de la Yougoslavie. 1992 : Partition de la Tchécoslovaquie en République Tchèque et Slovaquie. Mars 1990 Présidents. Remarques. Mikhaïl Gorbatchev Lech Walesa 1991 : Eclatement de l’URSS. Árpád Göncz Helmut Kohl (président de l’Allemagne) Tchécoslovaquie Juin 1990 Vaclav Havel Bulgarie Albanie Juin 1990 Mars 1991 Jeliou Jelev Sali Berisha 1990 : Réunification de l’Allemagne. Les changements initiés par Gorbatchev permettent aux opposants du système communiste de reprendre espoir. Des élections libres sont organisées en Hongrie et en Pologne ; les communistes perdent le pouvoir. Une vague de révolutions apparait dans les démocraties populaires d’Europe de l’Est (Tchécoslovaquie, Roumanie …) qui mettent fin au communisme en 1989-1990. En 1991, les 15 Républiques formant l’URSS proclament elles aussi leur indépendance. Certaines se regroupent au sein de la CEI (Communauté des Etats Indépendants). Boris Eltsine est élu président de la Russie après des élections libres. Le bloc communiste s’effondre avec l’éclatement de l’URSS et la démission de Gorbatchev. C'est la fin de la guerre froide et de la bipolarité du monde.