• L’homme et la femme sont différents, mais il n’y a
pas de hiérarchie entre eux sous le regard de Dieu.
• On dit souvent que Dieu est père avec des entrailles
de mère (le mot hebreu pour « misericorde »
vient du mot hebreu pour « entrailles de mère »)
• La foi catholique a élevé une gure humaine et
féminine au rang de mère de Dieu, c’est Marie
C’est une interprétation
erronée de la valeur de
cette image. La création
de la femme met en avant
deux points essentiels
de la culture chrétienne.
D’abord, la femme
est faite de la même
matière que l’homme :
cette côte unit l’homme et la
femme dans une égalité de nature. Il n’y a donc pas
de supérieur et d’inférieur : ils sont de même nature.
Ensuite, l’homme et la femme sont destinés à une
complémentarité. La Bible dit : ‘’Voilà maintenant, dit
l’homme, l’os de mes os et la chair de ma chair (…)
C’est pourquoi l’homme quitte son père et sa mère
pour s’attacher à sa femme, et ils ne font plus qu’une
chair’’ (Gn 2,21-24). Plus fort que le lien qui l’unit à
ses parents, le lien de mariage qui unira l’homme à
la femme prime. L’homme cherchera toute sa vie
cette côte qui lui manque et la femme cherchera
toute sa vie à revenir à cette chair qui est sa matrice.
La cellule de base de la vie en société est créée dès le
début dans le respect des deux sexes.
Ne concluons pas trop
vite ! Que dit la Bible à
propos du fruit défendu ?
‘’La femme (…) en prit, en
goûta et en présenta aussi
à son mari, qui était avec
elle, et il en mangea.’’ (Gn 3,6).
On voit qu’Eve propose le fruit à Adam. A ce
stade-là, Adam jouit de toute sa liberté individuelle et
peut choisir de dire ‘’non, merci’’. Mais, ce n’est pas ce
qu’il fait. Il croque la pomme. Eve ne le force pas. Il
le fait en toute liberté. Peu après, Dieu punit Eve mais
il punit aussi Adam. L’exégèse classique du texte de la
chute attribue la responsabilité du péché à l’homme
comme à la femme, en y voyant avant tout la faute
collective de l’humanité pécheresse. Dieu sait que les
deux sont coupables et pas seulement Eve. Aussi les
deux sont punis. Si seule la femme était coupable, elle
seule aurait été punie. On comprend qu’Eve a mangé
la première, mais l’important n’est pas là. Adam aurait
pu manger le premier, la morale de cette histoire aurait
été la même : le couple aurait été chassé du Paradis.
C’est vrai ! Et c’est
justement ce qui nous
prouve que Jésus
était quelqu’un de
remarquable.
Dans cette société misogyne,
il côtoie aussi bien des hommes que
des femmes (Marthe et Marie, Marie de Magdala..). Il
ressuscite la lle de Jaïre, guérit la Cananéenne, boit
avec la Samaritaine, défend la femme adultère. Il est le
premier de son temps à s’élever contre la répudiation:
‘’C’est une lourde faute que de renvoyer sa femme, et
de se marier avec une autre’’ (Lc 16,18). Enn, qui
choisit-il comme témoin de sa résurrection, de ce
qui va révolutionner le rapport des hommes à Dieu ?
Qui choisit-il pour se montrer vivant le 3ème jour ?
Pierre, qui jouera un rôle-clef dans le développement
de l’Eglise ? Non, c’est une femme, Marie-Madeleine
qui sera le premier témoin de sa résurrection.
C’est largement faux. Au
1er siècle après JC à
Rome, la femme n’est
pas sujet de droit.
Son père a droit de
vie et de mort sur elle.
Au fur et à mesure
de la prédication de
l’Evangile, l’égalité
de tous les êtres
humains est énoncée.
C’est une idée inconcevable pour l’époque : plus
de classes sociales, plus d’esclaves, plus de nations et
plus …de hiérarchie liée au sexe ! Saint-Paul arme
dans son épître aux Galates (III, 28) : « Il n’y a plus
ni Juif, ni Grec, ni maître, ni esclave ; ni homme, ni
femme. Vous n’êtes qu’un dans le Christ Jésus » Le
mariage chrétien aussi est révolutionnaire : égalité
des époux et condamnation par l’Eglise de l’adultère
du mari comme de l’épouse (même si dans les faits,
ces concepts ont du mal à s’établir dans la société).
En 390, sous l’inuence chrétienne, une loi retire le
droit de vie et de mort au pater familias sur ses enfants
dont les lles faisaient largement les frais. Après la chute
de l’empire romain, le christianisme se répand chez les
peuples barbares où la répudiation (chez les Gaulois
et les peuples germaniques) et la polygamie (chez
les Francs) sont combattues jusqu’à être totalement
éradiquées au Xème siècle. Les femmes gagnent
aussi l’accès au savoir, à l’éducation. Non seulement,
les religieuses sont instruites dans leurs couvents
(lectures, chants, étude des langues anciennes),
mais aussi, elles instruisent les gens du peuple
(dont les llettes) à cette époque où l’enseignement
est mixte et exclusivement assuré par l’Eglise.
Ne nous y trompons pas : si les femmes furent
des auxiliaires très actives et convaincues des
grands saints évangélisateurs (telles Clotilde ou
Olga), c’est clairement qu’elles avaient compris ce
que cette nouvelle religion pouvait leur apporter.
Idée
reçue : Eve
est créée avec la
côte d’Adam, elle
est donc inférieure
et soumise
Idée
reçue : Le
péché originel,
c’est carrément
sexiste !
Idée
reçue : La
société du temps
de Jésus est
misogyne
Idée reçue :
L’Eglise n’a rien
fait pour améliorer
la condition de la
femme