
Les nouvelles de l’AFIC
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Bulletin Infirmier du Cancer Vol.6-n°2-avril-mai-juin 2006
extensions d’activité. À l’heure actuelle, peu de chose
a été entrepris pour rendre la spécialité plus attractive.
En effet, la spécialisation en cancérologie n’est tou-
jours pas reconnue. Par ailleurs, l’idée d’octroyer
davantage de personnel pour redonner du temps aux
soignants est tout à fait louable ; cependant, la pénu-
rie de personnel, toutes catégories professionnelles
confondues, dans le domaine de la santé est telle que
les quelques mesures prises en ce sens risquent de ne
pas suffire.
Par ailleurs, le plan Cancer a impliqué le dévelop-
pement de nouvelles structures d’accueil pour le
patient : hôpital de jour, hôpital de semaine, hospita-
lisation à domicile. Ces nouveaux modes de prise en
charge permettent d’améliorer la qualité de vie et le
maintien au domicile des patients. Pour les infirmières,
il induit de nouveaux modes de prise en charge en
termes de gestion du temps, de travail en réseau, de
mutualisation des moyens, de partage des informa-
tions, etc. Cela est bénéfique pour tous les acteurs :
pour les patients parce que la prise en charge est plus
adaptée à leurs besoins et pour les infirmières qui ont
ainsi eu l’occasion de repenser leur organisation et de
faire évoluer leurs pratiques.
En outre, les consultations infirmières, les consul-
tations psychologiques et les consultations d’annonce
de diagnostic prévues par le plan Cancer favorisent
l’installation d’une relation de confiance entre le patient
et les soignants. En effet, grâce à ces différentes consul-
tations qui ont lieu en amont, lorsque le patient vient
pour son traitement, il est déjà informé des grandes
lignes de sa prise en charge. Ses questions portent
donc sur des points plus précis et plus personnels.
L’information et la prise en charge psychologique du
patient et de ses proches sont donc de meilleure qua-
lité et cela contribue à dégager du temps utile dans
l’installation d’une relation de confiance entre soi-
gnants et soignés.
Grâce à ce plan et aux propos tenus par M. Douste
Blazy en avril 2005, lors de la conférence des ministres
européens de la Santé à Paris, au sujet d’une éven-
tuelle alliance européenne contre le cancer, il est pos-
sible d’espérer que, d’ici quelques années (voire
quelques décennies), les infirmières soient amenées
à participer à la rédaction de bonnes pratiques de soins
au niveau européen. Pour cela, il faudrait que l’ho-
mogénéisation des pratiques de soins se généralise au
plan local, régional et national.
L’accompagnement social
Grâce au plan Cancer, les bénévoles et les associa-
tions ont accès aux formations professionnelles. Ils
deviennent donc de réels partenaires dans la prise en
charge des patients. Cela devrait non seulement amé-
liorer la qualité de la prise en charge, mais également
faciliter le travail des soignants dans le sens où leur par-
ticipation peut permettre de dégager du temps aux pro-
fessionnels de santé. L’accompagnement social passe
donc par la mutualisation des connaissances et le par-
tage avec les bénévoles.
Par ailleurs, les infirmières se doivent d’informer les
patients et leurs proches sur des sujets tels que les arrêts
maladie, les remboursements, la prise en charge de cer-
tains dispositifs médicaux et esthétiques comme les per-
ruques, par exemple, ou encore les droits sociaux aux-
quels les parents d’enfants malades peuvent prétendre
afin de pouvoir être présents auprès de leur enfant
malade durant les traitements.
Le dernier point de ce chapitre concerne la présence
plus régulière des infirmières au domicile avec, à venir,
une réglementation précise en matière de chimiothéra-
pie à domicile (l’Afic participe d’ailleurs activement à
cette démarche).
La formation
Toutes les infirmières recevront au moment de la for-
mation initiale un apport obligatoire sur la prise en
charge du patient atteint de cancer, ce qui sera peut-être
un moyen de rendre la spécialité plus attractive.
Pour les infirmières concernées par la prise en charge
du cancer, le plan prévoit une meilleure accessibilité à
la formation continue en cancérologie. Mais, à l’heure
actuelle, rien de précis ni de concret n’a été entrepris en
ce sens.
Un projet est actuellement à l’étude. Il consiste à juger
de l’opportunité de développer une spécialisation soi-
gnante en cancérologie, avec un niveau master, une valo-
risation et une évaluation des acquis professionnels.
Cela, dans le but de « répondre à la surcharge des méde-
cins par une extension des compétences soignantes ».
L’idée semble bonne mais l’intention est peu valorisante
pour la profession. En effet, il aurait été plus intéressant
que ce projet soit tenu dans le but de proposer une évo-
lution professionnelle intéressante et enrichissante aux
infirmières.
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