PRINTEMPS DES PHILOSOPHES 12 ème édition Désir de servitude et liberté Du 9 au 13 avril 2013 Manifestation organisée en collaboration avec Philippe CHOULET Professeur de Chaire Supérieure en Philosophie, agrégé de l’Université et Sylvie MORELLE Professeur émérite agrégée de Philosophie Sommaire : Présentation p. 3 Mardi 9 avril 2013 à 18h45 Librairie Quai des Brumes Strasbourg Conférence de Nicolas CHAIGNOT « Servitude volontaire et Clinique du travail »p. 4 Mercredi 10 avril 2013 à 17h Lycée Fustel de Coulanges, salle 50 Conférence de Carole Widmaier « De la servitude volontaire aux impasses de la volonté » p. 5 Jeudi 11 avril 2013 à 20h Cinéma Rex de Ribeauvillé Projection du film « Die Weisse Rose » de Michael Verhoeven (1982) p. 6 Vendredi 12 avril 2013 à 20h Espace Culturel Le Parc Conférence de Thierry Hoquet « La servitude volontaire » p. 7 p. 8 Vendredi 12 avril 2013 à 21h Espace Culturel Le Parc Spectacle « Discours de la servitude volontaire » Samedi 13 avril 2013 Espace Culturel Le Parc à 15h : Conférence de Patrick Vignoles « L’acte de résistance » à 17h : Conférence de Daniel Ephritikhine « France-Algérie : propos cliniques » à 20h30 : Spectacle « Le contraire de l’Amour » p. 9 p. 10 p. 11 Bibliographie 2 p. 12 L’édition du Printemps des Philosophes 2013 sera consacrée à une question évoquée au XVIe siècle avec brio par Etienne de La Boétie dans un court texte intitulé « Discours de la servitude volontaire » : Pourquoi les hommes se font-ils les complices de ceux qui les tyrannisent et aspirent-ils à leur propre servitude ? Pourquoi oublient-ils qu’ils sont « tous naturellement libres » et « tous compagnons » ? Comment pourraientils reconquérir leur « nature franche » et se libérer d’une sujétion fondée sur l’habitude, la crainte et la complaisance ? Certes, l’essai de La Boétie s’inscrit dans une période complexe et troublée – celle des guerres de religion – mais il ne se réduit en rien à un manifeste contre le roi ou la cour. Il nous invite plutôt à une réflexion toujours actuelle sur le lien politique, les possibilités de résistance à l’oppression et le rôle que le peuple est appelé à jouer dans l’Etat moderne. Que nous enseigne, en effet, La Boétie dans ce texte érudit ? Que non seulement les hommes sont, par leur faiblesse, responsables de leur servitude mais surtout que le véritable lien politique n’a rien à voir avec la tyrannie. La Boétie ne met pas en question la monarchie, pourtant on décèle dans son propos une intuition contractualiste que les théoriciens du droit politique approfondiront ultérieurement. Le monarque n’a pas que des droits, il a aussi des devoirs, s’il ne les remplit pas, le peuple peut s’opposer à lui, voire lui résister. Et si le peuple refuse son appui au prince indigne, le tyran perd tout pouvoir. Il pourrait paraître présomptueux d’utiliser une œuvre aussi profondément marquée par son temps afin d’interroger les événements contemporains. Celle-ci pourtant nous éclaire sur plusieurs points. Elle nous montre d’abord que ce paradoxal désir d’asservissement n’est pas irrémédiable. Le mélange de peur, de corruption, d’intérêts serviles qui constitue le ciment des régimes dictatoriaux peut disparaître : faire le tyran, c’est être complice ; défaire le tyran, c’est refuser de le servir. Quelques-uns, aujourd’hui comme hier, ont su dire non, refuser ce qui offensait leur liberté et attentait à leur dignité. Le cheminement est douloureux et se perd trop souvent dans de médiocres calculs ou dans une violence stérile ainsi que le montrent les réflexions lucides de Mouloud Feraoun. L’ouvrage de la Boétie nous aide aussi à penser les contradictions de notre modernité. Car si l’esclavage, au sens strict, a presque partout disparu, si le travail moderne est encadré par le droit, la servitude volontaire accompagne plus que jamais les nouvelles formes d’organisation de ce même travail. Pour penser les atteintes à l’intégrité physique et mentale que des personnes subissent en raison de leur condition, La Boétie nous est d’une aide précieuse et la conférence de Nicolas Chaignot nous apportera de nombreux éclaircissements sur ce sujet. Tels seront les différents aspects abordés dans cette semaine philosophique que nous espérons riche en découvertes et réflexions. Sylvie MORELLE 3 Mardi 9 avril 2013 à 18h45 Librairie Quai des Brumes - Strasbourg Conférence de Nicolas Chaignot « Servitude volontaire et Clinique du travail » Comment comprendre la crise actuelle du travail ? Quels sens donner aux transformations récentes des organisations du travail et à leurs incidences en terme de santé mentale et physique pour les travailleurs salariés ? Durant les trois dernières décennies, les nouvelles formes d’organisation du travail ont profondément bouleversé le rapport travail et capitalisme. La subordination salariale, classique du contrat de travail n’est plus seulement ce qui est aujourd’hui exigée des travailleurs salariés. Ces derniers font de plus en plus l’objet d’une soumission inédite de leur subjectivité, une forme d’assujettissement qui est proche du paradoxe de la servitude volontaire posé jadis par Etienne de La Boétie. La multiplication récente des pathologies mentales et psychosomatiques en situation de travail pose la question du consentement à cet esprit du capitalisme contemporain. La clinique du travail montre que les travailleurs salariés touchés Librairie Quai des Brumes : 4 120 Grand’rue 67000 STRASBOURG Tél : 03 88 35 32 84 par la maladie ont tenté de résister. Mais, les nouvelles formes d’organisation du travail les ont fait échouer à construire leur santé mentale et les ont parfois mené au pire: le suicide. Face à ce constat d’impuissance, le droit apparaît cependant comme un garde-fou indispensable pour protéger davantage la dignité des personnes et penser leur émancipation. Biographie Diplômé en droit et en philosophie, Nicolas CHAIGNOT est docteur en sciences sociales et politiques de l’Institut Universitaire Européen de Florence. Sa thèse a porté sur la question des rapports entre servitude volontaire et esprit du capitalisme, entre l’esclavage et la modernité. Ce travail lui a permis d’obtenir le prix le Monde de la recherche en 2011 et de publier aux Presses Universitaires de France en 2012. Aujourd’hui, il appartient au laboratoire de Psychodynamique du Travail et de l’Action dirigé par Christophe Dejours au Conservatoire National des Arts et Métiers de Paris. Il est également professeur de philosophie en classe terminale dans la région nantaise. Mercredi 10 avril 2013 à 17h Lycée Fustel de Coulanges, salle 50 - Strasbourg Conférence de Carole Widmaier : « De la servitude volontaire aux impasses de la volonté » D’un côté, le « cas Eichmann », celui de l’apparition du mal politique sur fond de « banalité », de défaut de jugement et d’absence de pensée. De l’autre, la Révolution Française comme tentative de fondation de la liberté sur un peuple de volontés. Il s’agit, à partir de la pensée de Hannah Arendt, d’interroger la pertinence et la validité du concept de servitude volontaire pour penser les expériences politiques et, plus fondamentalement, d’envisager les limites de l’idée même de volonté pour appréhender le domaine public comme espace d’actions et de paroles. Biographie Carole WIDMAIER, ancienne élève de l’E.N.S. Ulm-Sèvres, docteur en philosophie, professeur agrégé à l’Université de FrancheComté. Auteur de Fin de la philosophie politique ? Hannah Arendt contre Leo Strauss, Paris, CNRS-Éditions, 2012. À paraître : Hannah Arendt, Qu’est-ce que la politique ?, nouvelle édition critique, nouvelle traduction de l’allemand en collaboration avec Muriel Frantz-Widmaier, Paris, Seuil - De la puissance au pouvoir : le nécessaire détour par l’Antiquité, Prélude à « Le Pouvoir : commander, diriger, gouverner » dir. Ph. Guizard et Ch. Laizé, Paris, Ellipses, coll. « Cultures antiques », 2011, pp. 3-28 - Hannah Arendt et François Furet : deux approches de la Révolution Française, in François Furet, Révolution française, Grande Guerre, communisme, dir. P. Statius et Ch. Maillard, Cerf, 2011, pp. 231-241 - Penser la condition humaine, une exigence moderne ? Autour de Hannah Arendt et de Leo Strauss, Revue Cause Commune, Décembre 2008, pp. 211-216 - Leo Strauss et le problème de la sécularisation, in Modernité et sécularisation, Paris, CNRS Éditions, 2007, pp. 81-91 - Leo Strauss : sens historique et pensée de la tradition, Revue Esprit, novembre 2002, pp. 32-48 Lycée Fustel de Coulanges : 1 Place du Château 67061 STRASBOURG CEDEX Tél : 03 88 15 42 15 5 Jeudi 11 avril 2013 à 20h au Cinéma Rex - Ribeauvillé Projection du film « Die Weisse Rose » de Michael Verhoeven (1982) En présence du réalisateur qui présentera le film en amont de la projection. Les tracts de la Rose Blanche font irruption dans différentes villes. La Gestapo tâtonne et pense avoir affaire à une grande organisation. Elle est constituée, en réalité, de cinq jeunes gens. Munich 1942 : Hans (âgé de 24 ans) et Sophie Scholl (âgée de 21 ans) étudient à Munich. Un jour, un scandale éclate à l’université : des tracts contre Hitler sont trouvés. Personne n’ose les lire vraiment ni même en emporter un. La peur d’être dénoncé est plus grande que la joie éprouvée à la vue de cet acte de résistance. Malgré des contrôles renforcés dans les trains, Sophie emporte des centaines de tracts à Ulm. Pour les hommes du groupe, le risque est encore plus grand car en tant que soldats, ils n’ont pas le droit de voyager au-delà de 50km de leur lieu de garnison. Willi échappe de peu à un contrôle. Sophie est enthousiaste et emporte un tract à la maison. C’est par hasard qu’elle découvre que son frère et ses amis Alex, Willi et Christoph en sont les auteurs. Elle est très anxieuse car son père est en prison pour raison politique et toute la famille est certainement surveillée par la Gestapo. Elle tente de détourner Hans de ces activités illégales mais ce dernier reste inflexible, la résistance est indispensable ! Soudain, des inscriptions politiques viennent couvrir les façades du centre de Munich. Des guetteurs sont disséminés dans toute la ville et tentent de surprendre les « barbouilleurs ». Les têtes sont mises à prix. Après quelques jours d’angoisse, Sophie décide de rejoindre le groupe mais Hans s’y oppose « C’est beaucoup trop dangereux ! ». La décision de Sophie est irrévocable. 6 Le travail de la Rose Blanche est de plus en plus concret. Des contacts avec d’autres groupes de résistance sont pris y compris à la tête de la Wehrmacht. Mais le travail de la Gestapo s’intensifie et l’étau se resserre de plus en plus… Cinéma Rex : Distribution : Lena Stolze, Martin Benrath, Wulf Kessler, Oliver Siebert, Ulrich Tukur, Werner Stocker, Anja Kruse, Mechthild Reinders, Karl-Jürgen Wagner. 17 rue de la Synagogue 68150 RIBEAUVILLÉ Tél : 03 89 73 75 74 Durée du film : 2h03 Entrée libre Vendredi 12 avril 2013 à 20h à l’Espace Culturel Le Parc - Ribeauvillé Conférence de Thierry Hoquet « La servitude volontaire » Nous sommes esclaves et nous souffrons de cette condition, accusant les tyrans à l’origine de notre aliénation. Toutefois, note La Boétie, le tyran n’est qu’un humain ordinaire : il n’a que deux bras, deux yeux, deux jambes… D’où vient-il alors qu’il ait tant d’yeux pour nous surveiller ou tant de bras pour nous punir ? D’où tient-il son ubiquité et son pouvoir de contraindre les foules ? C’est que chacun de nous lui prête plus ou moins consciemment main forte: chaque jour, nous contribuons à notre propre asservissement. Tel est le sens de cette servitude volontaire que La Boétie nous donne à voir, suggérant que nous voulons notre condition d’esclave. Chaque jour, nous donnons notre accord pour toujours plus d’asservissement. Près de 450 ans après sa publication originale, la pensée de La Boétie reste sulfureuse : condamnant les pouvoirs menaçants, mais semblant également accuser les dominés de se comporter lâchement et de contribuer à l’exploitation de tous par quelques-uns. Nous sommes tous esclaves, mais tous esclavagistes, à différents degrés. Si seulement, note La Boétie, nous arrêtions soudain de prêter notre concours aux pouvoirs en place, que se passerait-il ? On peut prédire qu’ils s’effondreraient d’un seul bloc. C’est que la servitude volontaire ne nous tombe pas d’en haut : les colons comme les colonisés, les exploiteurs comme les exploités, forment une pyramide de petits tyrans, chacun dominant quelques autres, et les asservissant tout en acceptant en retour d’être asservi pour ne pas perdre la jouissance de ce petit pouvoir. Ainsi, le concept de servitude volontaire nous interroge sur notre propre responsabilité : par rapport à l’ordre du monde comme il va, tyrannique toujours quand bien même sa tyrannie serait invisible. Communiste naguère, le tyran d’aujourd’hui est peut-être le capitalisme que nous trouvons tous avantage à défendre et que nos actes quotidiens nous engagent en quelque manière à défendre. Biographie Philosophe, maître de conférences à l’Université de Paris Ouest Nanterre, Thierry HOQUET travaille sur les sciences de la vie et sur leurs prolongements culturels : les modèles de l’évolution, le concept de sexe en biologie, les rapports entre machines et organismes. Outre plusieurs ouvrages sur Buffon et Linné, il a publié Darwin contre Darwin (Le Seuil, 2009), La Virilité (Larousse, 2009), Cyborg Philosophie (Le Seuil, 2011). Espace Culturel Le Parc : Route de Guémar 68150 RIBEAUVILLÉ Tél : 03 89 73 87 87 7 Vendredi 12 avril 2013 à 21h à l’Espace Culturel Le Parc - Ribeauvillé Spectacle « Discours de la servitude volontaire » d’après Etienne de La Boétie Cie Avec Vue Sur La Mer Durée du spectacle : 1h10 Adaptation et mise en scène : Stéphane Verrue Jeu : François Clavier Vers 1550, un jeune homme de 17 ans, Etienne de La Boétie, écrit un texte lumineux qui sera salué de siècle en siècle, d’Erasme à Michel Onfray. Qu’est-ce qui fait qu’un peuple tout entier se laisse asservir ? Et que doit-il faire, ce peuple pour recouvrer sa liberté ? Certes on pense au « printemps arabe ». Mais nous ? Ne sommes-nous pas aussi concernés par cet oxymore scandaleux ? La Boëtie questionne les concepts de liberté, Tarifs : normal 15 euros, réduit 12 euros, jeune 6 euros, VitaCulture 5,50 euros Espace Culturel Le Parc : 8 Route de Guémar 68150 RIBEAUVILLÉ Tél : 03 89 73 87 87 d’égalité et de… fraternité. Il explore les mécanismes de la tyrannie bien sûr mais surtout notre rapport ambigu au pouvoir et à la soumission. En humaniste, sociologue, psychologue des masses avant l’heure, sans donner de leçons, il met de la pensée en mouvement et surtout nous invite à le faire avec lui. Eclairant, limpide et furieusement d’actualité ! La Cie AVEC VUE SUR LA MER reçoit le soutien de la Région Nord-Pas de Calais, de la DRAC Nord-Pas de Calais Samedi 13 avril 2013 à 15h à l’Espace Culturel Le Parc - Ribeauvillé Conférence de Patrick Vignoles « L’acte de résistance » Si tout ce qui est, tend à persévérer dans son être, tout corps individuel ou collectif à lutter de toutes ses forces contre ce qui menace de le détruire, alors la résistance est une propriété physique, un fait de nature. Mais alors, pourquoi ce qui résiste déjà naturellement et qui ne peut pas ne pas résister pour maintenir son unité et se conserver en vie devrait-il encore, par surcroît, faire acte de résistance, ajouter au processus vital une décision morale, un acte de volonté? Pour «potentialiser» ou «activer» efficacement le système des défenses et résistances naturelles? Pour «continuer la lutte» quand la partie semble perdue? Pour résister mieux, ou autrement, avec d’autres principes et en vue d’autres fins, sur un autre plan, et s’opposer à autre chose qu’à ce qui déclenche dans un organisme agressé les seules forces de résistance conservatoire? On verra que l’acte de résistance répond à une sollicitation de l’intelligence et de la volonté qui ne les met pas au seul service de l’instinct de conservation, mais leur enjoint de résister au-delà de (ou par-delà) toute résistance physique, autrement dit, non pas seulement de «gérer» des formes immédiates de résistance passive ou réactive, mais de les dépasser et même paradoxalement, le cas échéant, d’aller contre ces mêmes forces et premiers mouvements de résistance à tout prix et par tous les moyens que commanderait la simple pulsion de vie. L’acte de (faire) résistance voudrait dire qu’il faut toujours et avant tout se résister pour commencer à résister vraiment, bref qu’il y a résistance et résistance, ou qu’une résistance peut toujour en cacher une autre ! Biographie Professeur de Chaire Supérieure en philosophie, agrégé de l’Université, professeur de Philosophie en classe de Première Supérieure Classique (khâgne Ulm) et en classe de Première Supérieure Moderne (khâgne Fontenay-Lyon) au lycée du Parc à Lyon. Patrick VIGNOLES est l’auteur de : « Méthodologie pratique de la dissertation philosophique » Ed. Hatier, Coll. « Prépabac » (1984). Dernière édition en 2002. « La Perversité » Essai et textes, Ed Hatier, coll. « Philosopher au présent » (1988) ; Réed. Hatier Coll. « Les Classiques Hatier de la Philosophie/Essais » (2000). Dans « La Raison Dévoilée » (ouvrage collectif sous la direction de Ch. Bonnet et J. Salem), Nietzsche contra Schopenhauer ? Ed. Vrin, Coll. « Histoire de la Philosophie » 2005 Espace Culturel Le Parc : Route de Guémar 68150 RIBEAUVILLÉ Tél : 03 89 73 87 87 9 Samedi 13 avril 2013 à 17h à l’Espace Culturel Le Parc - Ribeauvillé Conférence de Daniel Ephritikhine « France-Algérie : propos cliniques » Cinquante ans après l’accession de l’Algérie à l’indépendance, les relations avec la France, ancien pays colonisateur, restent difficiles, tendues, problématiques. Les uns réclament la repentance pour les malheurs infligés pendant plus d’un siècle au peuple algérien et d’autres affirment la nécessité d’établir un inventaire objectif de la colonisation, considérant que celle-ci a produit des effets positifs. Certes, sept années de guerre sans pitié ont laissé des cicatrices profondes. Mais des exemples dans notre histoire récente témoignent toutefois qu’après des conflits très meurtriers, des peuples peuvent se retrouver réunis dans un esprit de coopération. Que s’est-il passé pour que tant d’incompréhensions et de ressentiments perdurent au niveau des deux populations ? La raison est peut être à chercher, au-delà des enjeux politiques et économiques consécutifs à la colonisation, dans les dimensions profondément humaines de la Guerre de Libération et de ses séquelles. Daniel EPHRITIKHINE est né à Alger. Témoin de la Guerre d’Algérie du début à la fin, comme élève de l’Ecole Normale d’Instituteurs d’Alger-Bouzaréah, Instituteur puis Professeur d’Education Physique en milieu rural, et enfin comme « appelé » et officier SA. Il reste en Algérie comme Professeur coopérant jusqu’en 1966 et rejoint un poste de Professeur d’EPS en France, et, pour finir, devient psychologue clinicien et psychanalyste. Un petit buffet est proposé aux personnes ayant assisté aux conférences et restant pour le spectacle de 20h30. Espace Culturel Le Parc : 10 Route de Guémar 68150 RIBEAUVILLÉ Tél : 03 89 73 87 87 Biographie Samedi 13 avril 2013 à 20h30 à l’Espace Culturel Le Parc - Ribeauvillé Spectacle « Le contraire de l’Amour » d’après le journal de Mouloud Feraoun Cie Les Passeurs de Mémoire Version scénique et mise en scène : Dominique Lurcel Jeu : Samuel Churin Violoncelle : Marc Lauras Durée : 1h25 Mouloud Feraoun était kabyle. Il était l’ « un des plus beaux fleurons » de la colonisation française en Algérie. C’est-àdire qu’il était nourri de culture française, qu’il était instituteur dans un petit village de Kabylie, diffusant donc les valeurs françaises qui lui avaient été inculquées. Il était romancier. Un romancier reconnu, édité aux Éditions du Seuil (son roman le plus célèbre était "Le fils du pauvre" ). Il était l’ami de Germaine Tillion, de Camus, d’Emmanuel Roblès. Son journal, édité au Seuil après sa mort est un document à plus d’un titre irremplaçable. Irremplaçable parce qu’il montre, au jour le jour, l’évolution, dans sa complexité, loin de tout manichéisme, d’un intellectuel déchiré, dans la richesse et la douleur de sa double culture, à la fois reconnaissant à la France de ce qu’elle lui a transmis comme valeurs humanistes, et en même temps conscient du mépris dont elle n’a cessé de traiter « six millions de musulmans », et, partant, de la nécessité, devenue sans appel, de l’indépendance de son pays. Un constat lucide des erreurs de l’entreprise coloniale, et de l’échec de la présence française en Algérie. Tarifs : normal 15 euros, réduit 12 euros, jeune 6 euros, VitaCulture 5,50 euros Espace Culturel Le Parc : (c) Guillaume LEDUN Route de Guémar 68150 RIBEAUVILLÉ Tél : 03 89 73 87 87 11 Bibliographie : Platon : La République – GF 2002 Aristote : Les Politiques – GF 1999 Etienne de La Boétie : Le Discours de la Servitude Volontaire – GF 1993 Machiavel : Le Prince – GF 1993 Hobbes : Le Leviathan – Folio Essais 2000 Locke : Deuxième Traité du Gouvernement Civil – Vrin 1985 Spinoza : Traité Théologico-politique – GF 1997 ; Traité Politique – GF 1993 Montesquieu : De l’Esprit des Lois – GF 1993 Rousseau : Discours sur l’origine de l’inégalité – GF 2012 ; Le Contrat Social – GF 2012 Tocqueville : De la Démocratie en Amérique – GF 2010 Marx : Manifeste du Parti Communiste – GF 2005 ; Le 18 Brumaire de Louis Bonaparte – GF 2008 Leo Strauss : De la Tyrannie – Tel Gallimard 1983 Benjamin Constant : De la liberté des anciens comparée à celle des modernes – Ed. 1001 Nuits 2010 Stéphane Hessel : Indignez-vous ! - Editions Indigène 2010 ; Le chemin de l’espérance (avec Edgar Morin) 2011 ; Engagez-vous ! - 2011 Pierre Manent : Naissance de la politique moderne : Machiavel, Hobbes, Rousseau – Tel Gallimard 2007 Myriam Revault d’Allonnes : Le dépérissement de la politique, généalogie d’un lieu commun – Champs Flammarion 1999 ; Merleau-Ponty, la Chair du politique – Michalon, Le Bien Politique 2001 Jacques Sémelin : Face au totalitarisme, la résistance civile – A. Versaille Editeur 2011 Carole Widmaier : Fin de la philosophie politique ? Hannah Arendt contre Leo Strauss – CNRS Editions 2012 Dictionnaire de Philosophie Politique – PUF 2003 Les partenaires du Printemps des Philosophes : Ville de Ribeauvillé, Librairie Quai des Brumes, Région ALsace, Lycée Fustel de Coulanges, Espace Culturel le Parc et le Resort Barrière de Ribeauvillé. Mairie de Ribeauvillé 2 Place de l’Hôtel de Ville -BP 50037 68152 RIBEAUVILLÉ Cedex Tél : 03 89 73 20 00 Fax : 03 89 73 37 18 [email protected] www.ribeauville.net