TRAVAUï.DU
MUSÉUM
GR
1 6 0
RE
A N T 1
pA
.,
BUCURfSTI
1970
CONTRIBUTIONS À L'ÉTUDE DE LA MORPHOLOGIE DES
ORGANES GÉNITAUX EXTERNES CHEZ QUELQUES OPILIONS
DE LA FAMILLE PHALANGIIDAE DE ROUMANIE
(Planches
1-
IV)
DAN DUMITRESCU
The
work
is
studying
the
external
genitalia
of
the
Opiliones,
namely
of
the
Gyantinae
igolophinae
and
Phalangiinae
subfamilies.
ln
the
species
belonging
to
the
Gyas genus,
the
penis
has
certain
distinct
characters.
ln
Mitopus
morio, Oligolophus tridens
and
Lacinius
dentiger
there
were
mentioned
varia-
tions as concerns
the
form
and
the
position
of
the
semina
l receptacles.
The
form
of
the
vagina
being
variable,
it
cannot
be
considered
as
a
determining
criterion
in
the
Opiliones.
L'importance
des
organes
génitaux
externes
pour
la
systématique
des
Gyantinae
et
des
Oligolophinae
a
été
soulignée, à
l'étranger,
par
différ
en
ts
1
Ainsi L o
rn
an
(7,
8)
décrit
l'ovipositeur
et
les
réceptacles
séminaux
Mitopus morio
et
Oligolophus agrestis,
mais
ses dessins
sont
inexacts,
pour
la
première
espèce citée. R o s s l e r (12)
donne
les
principaux
du
pénis,
de
l'ovipositeur
ainsi
que
des
réceptacles
séminaux
chez
morio,
(en
figurant
les
derniers).
Il
est
le
seul
parmi
les
anciens
auteurs
les
caractères
tirés
des
réceptacles
séminaux,
propose
que
deux
..
,.,,.,.,
...
,.
soient
synonymes,
fait
qui
a
d'ailleurs
été
confirmé
plus
tard:
,Nach
Form
der
Receptacula
und
nach
der
Zeichnung
der
Miinnchen
halte
ich
Opilio albescens
fur
eine
V
arietiit
von
Phalangium urnigerum
Meade".
e L e s s e r t
(5)
conclut
que
le
pénis
des
M.
morio, Oligolophus tridens
et
· · ephippiatus
«est
du
même
type
que
celui
de
Phalangium opilio»,
donner
ni
figure,
ni
détail
précis.
M ü
Il
e r
(9)
se
référant
aux
travaux
de
o
rn
a
n,
reproduit
les
dessins
figurées
par
celui-ci
pour
les
réceptacles
de
M.
morio
et
O.
agrestis.
Les
auteurs
cités
jusqu'ici
se
sont
occupés
dans
leurs
travaux
surtout
· ·
caracters
tirés
d'organes
génitaux
externes
(la
forme
et
la
dispo-
des
testicules,
la
forme
de
l'organe
éjaculateur,
sa
musculature,
les
1
Nous
n'avons
mentionné
que
les
auteurs
qui,
dans
leurs
travaux,
ont
étudié
eerta~nes
espèces
dont
la
plupart
font
aussi
l'objet
de
nos
recherches.
80
DAN
DUMITRESCU
dimensions,
la
position
et
l'ornamentation
du
pénis,
le
degré
de
la
mobilité
;_\
-
du
gland,
ainsi
que
la
forme
de
l'ovaire
et
de
l'oviducte,
la
forme,
les
·,
dimensions
et
la
segmentation
de
l'ovipositeur,
la
forme
des
réceptacles
~
...
séminaux)
sans
qu'ils
les
aient
employés-
exception
faite
pour
R ô s s
1er-
..
pour
la
détermination
des
espèces.
Nous
devons
à
Si
1
ha
v y (1938)
la
première
étude
concernant
l'impor·
tance
de
l'utilisation
des
organes
génitaux
pour
la
systématique
des
Opilions,
notamm
e
nt
pour
ceux
du
genre
Opilio.
En
ce
qui
concerne
les
Gyantinae
et
les
Oligolohpinae,
nous
citons
L
ohm
ande
r
(6),
dont
l'étude
du
pénis
et
de
l'ovipositeur
chez
les
espèces
du
genre
Oligolophus
de
Suède,
l'a
déterminé
de
remarquer:«
Besonders
der
Penis
zeigte
bei
allen
genannten
Arten
gute
spezifische
Merkmale.
Aber
auch
·
beim
Ovipositor
konnten
in
bezug
auf
Pigmentierung
und
Beborstung
mehr
oder
weniger
auffalende
Unterscheide
nachgewissen
werden».
Sans
faire
usage
(.
de
caractères
des
réceptacles
séminaux,
l'auteur
met
l'accent
sur
la
pigmen-
tation
de
l'ovipositeur,
très
variable
quand
même.
Si
1
ha
v
y,
à
différentes
.
époques
(13, 15),
étudie
les
organes
génitaux
externes
chez
les Gyas;
toute
·
·:
une
série
de
caractères
différentiels,
dont
ceu:x;
tirés
du
pénis
(«penis
glande
. '
paulum
mobile
...
»)
sont
parmi
les
plus
importants,
à
déterminé
l'auteur
de
:
•r
~
les
placer
dans
une
nouvelle
sous-famille,
Gyantinae,
qui
a
d'ailleurs
été
maintenue.
Or,
c'est
justement
aussi
la
mobilité
réduite
du
gland
du
pénis
.
qui
fit
des
Gyantinae
une
sous-famille
plus
primitive
que
les Oligolophinae,
auxquels
ils
appartenaient
jusqu'alors.
L'examen
des
organes
génitaux
chez
les
Oligolophinae
de
Tchécoslo-
vaquie,
permit
à S i 1 h a v y (14)
d'avancer
les conclusions
suivantes:«
Selon
la
révision
de
nos
Opilions
à
l'aide
de
la
morphologie
des
organes
sexuels
j'ai
trouvé
que
l'espèce
Lacinius horridus
est
synonyme
du
Lacinius regis·
alexandri
et
Lacinius ephippiatus
n'est
que
Lacinius oligodentatus,
qui
étaient
.
décrites
par
M.
le
Dr.
Hadzi
d'après
les
descriptions
et
dessins
erronés
de
:
M.
Rœwer».
H
off
m a n n
(3)
étudie
la
variabilité
du
pénis
chez
M.
morio,
Lacinius horridus et Lacinius ephippiatus
arrivant
à
la
conclusion
suivante:
«
Ich
konnte
an
den
Penes
dieser
Species
(l'auteur
s'en
rapporte
au
Platy·
·
bunus bucephalus, Platybunus triangularis
et
M.
morio)
keinerlei
V
ariabilitat
beobachten,
die
über
die
an
einheimischen
Material
festgestellten
Schwan·
.
kungen
hinausging.
Dies
ist
um
so
bemerkenswerter,
als
die
eigens
deshalb
ausgewahlte
Species
M.
morio
im
Habitus
über
a
us
variabel
ist.
».
Nous
devons
également
ajouter
que
D
re
s c o
(1)
fait
une
étude
su:t
le
genre
Gyas,
en
figurant
le
pénis
et
l'ovipositeur;
R a m b 1 a
(10)
donne
des
mensurations
et
un
dessin
de
l'ovipositeur
chez
Gyas titanus.
Mein
er
tz,
S
poe
k (16)
ont
décrit
le
pénis
et
l'ovipositeur
chez
les
Oligolophinae
du
.
Danemark
et,
respectivement
des
Pays-Bas
(M.
morio,
O.
tridens,
L.
horridug
et
L.
ephippiatus). S t a r e g a (17)
donne
pour
la
première
fois les
dessins
du
pénis
et
du
réceptacle
séminal
chez
Odiellus bieniaszi.
Ajoutons
que,
dans
un
très
récent
travail,
Ra
m b 1 a
(11)
discute
la
variabilité
du
pénis,
le figure
et
donne
aussi
un
dessin
de
l'ovipositeur
de
Lacinius dentiger. ,
Les
organes
génitaux
externes
chez
les
Phalangiinae
(g.
Platybunus
ont
été
étudiés
par
Silhavy
(1947, 1948,1956,
1965)
Avram
(1964,
1968).
et
D u
mit
r e s c u (1968, 1969). '
81
E
PLANCHE 1
Fig.
A-B,
Gyas annulatus,
pénis,
face
ventrale;
fig.
C-G
, Gyas
titanus
,
C.-
pénis
,
vue
laté-
rale,
D.-
pénis
,
vue
dorsal
e;
E.-
pénis
,
vue
ventrale
;
F.
G.-
extrémité
distale
du
pénis,
vue
ventrale.
82
DAN
DUMITRESCU
Exc
e
ption
faite
po
ur
une
note
s
ur
les Opilions
de
Dobroudja
(D
u rn i-
t r e s c
u,
2),
dans
notre
pays
font
défaut
les
travaux
rélatifs
à
l'étude
de
la
morphologie
des
organes
génitaux
externes
chez
les
Gyantinae
et
les Oligolo-
phinae.
SOUS-FAMILLE
GYANTINAE
Si
l
ha
v y
Gyas annulatus
(0
livie
r)
Pénis. (1,
A,
B;
II,
A,
B)
Longueur:
3,3 à 4,4
mm;
le
corps
est
aplati
dorso-ventralement,
plus
large
à
son
extrémité
inférieure.
Chez les
exemplaires
examinés
(5
ex.
provenant
de
3
stations),
le
diamètre
latéral
este
considéra-
blement
variable.
Au
niveau
du
rattachement
des
proéminences
latérales,
le
corps
est
coudé
vers
la
face
dorsale
de
l'animal.
Chaque
face
de
la
région
terminale
du
pénis
est
pourvue
de
deux
courtes
épines.
Ovipositeur.
(IV,
A)
formé
de
31
à 34
articles,
aplatis
dorso-ventra-
lement;
le
diamètre
latéral
au
niveau
des
premiers
articles
(basaux)
-1,01
mm,
tandis
qu'au
sommet
de
l'organe
il
n'atteint
que
0,84
mm.
Chaque
article,
exception
faite
pour
les
12
à 16
proximaux,
porte
sur
chaque
face
une
rangée
transversale
de
poils;
nous
en
avons
compté
pour
les 6
derniers
articles
de
47 à
59
face
ventrale
et
de
46 à 60
face
dorsale;
quant
au
niveau
des
3
arti-
cles distau:xr
(auxquels
suit
la
fourche),
la
disposition
des poils
est
la
suivante:
de
8 à
11,
de
8 à
12
et
de
7 à 11
sur
chaque
face.
La
fourche
formée
de
3
paires
de
lobes
très
longs,
disposés,
sur
chaque
face,
comme
suit:
de
4
à 6,
de
4 à 5
et
de
6 à 7 (ce
qui
représente
un
nombre
inégal
pour
le
lobe
correspondant).
Réceptacles
séminaux
(IV,
B,C
)
:ampoule
antérieure
courte,
celle
postérieure
longue
1
).
·
Nous
avons
.
étudié,à
titre
de
comparaison
un
matériel
de
Gyas titanus
S i rn o n (2
Ô'
et
2
~);
nous
tenons
à
exprimer
notre
respectuese
gratitude
à
Mme
M. R a rn h l
a,
de
Barcelone
,
qui
nous
a
fait
parvenir
les
exemplaires
d'Espagne.
· ·
Pénis.
(I,C-G)
Longueur:
de
3,61 à 3,88
mm;
comme
l'a
déjà
fait
remarquer
Dr
esc
o
(1),
l'affirmation
de
De
Lesse
r t
(5)
selon
laquelle
«le
pénis
de
G.
titanus
est
du
même
type
que
celui des
Liobunum»
est
ine-
xacte.
Les
deux
pénis
étudiés
sont
d'une
forme
variable,
hien
que
différente
de
celle
de
G.
annulatus.
Lorsque
l'on
compare
les
parties
distales
des
pénis
des
·
deux
espèces,
parties
qui
commencent
au
niveau
de
l'insertion
des
protu-
bérances
latérales,
on
constate
de
différences:
à
proximité
du
rattachement,
chez
G.
titanus les
bords
sont
parallèles
(I,F,G)
tandis
que
chez
G.
annulatus
ils
sont
soit
divergents
soit
arrondis.
En
ce
qui
concerne
le
nombre
vari-
able
d'épines
dans
la
partie
terminale
du
pénis,
mentionné
par
Dr
esc
o
(1),
nous
n'avons
trouvé
chez
les
pénis
des Gyas
étudiés,
que
deux
sur
chaque
face-
(ce
qui
correspond
au
pénis
de
l'exemplaire
de
l'Aude-Dr
esc
o,
1).
Il
nous
paraît
necessaire
de
preciser
aussi
que
les
protuberances
se
ratta!"
chent
à
la
partie
ventrale
du
pénis
et
non
pas
à celle
dorsale.
En
ce
qui
concerne
la
région
qui
commence
juste
au
niveau
du
rétrécissement
brusque
du
corps
du
pénis,
elle
est,
en
quelque
sorte,
piriforme
chez
G.
titanus
tandis
que
chez
G.
annulatus elle
s'amincit
graduellement
vers
le
stylus.
Une
dernière
1)
Le
s
ovipo
siteurs
ont
été
montés
dan
s
la
gomme
de
Faure.
MORPHOLOGIE DES PHALANGIIDAE
83
observation
concerne
la
partie
basale
du
corps
du
pems,
l'on
trouve,
face
ventrale,
une
échancrure,
plus
accusée chez
G.
titanus.
Ovipositeur.
(IV,
D)
Longueur:
de 4,33 à 5,5
mm;
de
33 à 34
arti-
cles;
longueur
des
articles:
de
0,11 à 0,15
mm;
les
derniers
21 à 27
sont
piligèrs
dont
sur
les 6 articles
distaux
on
compte
de
43 à 58 poils,
chaque
face;
la
disposition
des poils
sur
les 3
derniers
est
la
suivante:
de
7 à 12,
de
8 à 9
et
de
7 à 10. Les 3
paires
de
lobes
qui
forment
la
fourche,
comportent
des poils
(6
à 7,4 à 5,5 à 6).
Réceptacles
séminaux:
(IV,
E,
F)
les
deux
ampo-
ules
ont
les
parois
faiblement
chitinisées. Selon
nos
observations
il
résulte
que:
chez les
deux
espèces les
articles
de
l'ovipositeur
ont
prèsque
la
même
longueur
(D
r e s c o,
1,
affirme
que
«
leur
longueur
est
la
moitié
des
mêmes
segments
chez
titanus»);
chez les espèces
du
genre
Gyas
il
n'y
a
pas
de
différences
notables
entre
le
nombre
des poils
comportés
par
chaque
article
de
l'ovipositeur.
Ra
rn
b
la
(10)
mentionne
24 poils
pour
chaque
segment
tandis
que
D r e s c o
(1)
note
qu'ils
sont
plus
nombreux
chez
G.
titanus
(faits
que
nous
n'avons
pas
constatés);
les
réceptacles
séminaux
ont
une
forme
variable.
En
conclusion
nous
ajoutons
que
le
matériel
insuffisant
étudié,
ne
nous
a
pas
permis
d'établir,
pour
les organes
génitaux
des
deux
espèces, des
carac-
.
tères
différentiels précis,
quoique
le
pénis
offre
certains
indices
plus
ou
moins
spécifiques.
SOUS-FAMILLE
OLIGOLOPHINAE
Banks
Mitopus morio
(Fa
b r .)
Pénis.
(II,C,D)
Longueur:
de
2,38 à 2,99
mm;
le
corps
est
plus
large
aux
extrémités.
Gland
(II,E)
d'une
forme
caractéristique;
son
bord
infé-
rieur
présente
une
formation
rétractile
ainsi
que
deux
puissantes
épines,
situ-
ées
au
niveau
de
la
région
du
rattachement
du
gland
au
corps
du
pénis.
S p o e k (16)
conclut:»
In
this
species
the
glands
penis
is
caracteristic.
. . A
far
as I
know
no
other
species shows
this
type
of
penis
«.Nous
citons
encore
la
mention
inexacte
de
De
Lesse
r t
(5)
pour
l'organe
génital
mâle
de
M.
morio,>>
pénis
comme
chez.
P.
cornutum «. Les flancs
du
corps
sont
bruns,
le
reste
jaune.
Ovipositeur. ·
Longueur:
de
3,88 à 4,72
mm;
largeur:
de 0,61 à
0, 72
mm;
il
est
formé
de
27 à
29
articles, les
derniers
comportant
de
8 à 9
poils face
ventrale
et
de
7 à 9 face dorsale.
Réceptacles
séminaux
(IV,
G):
ampoule
antérieure,
petite,
arrondie;
celle
postérieure,
longue,
coudée
en
forme
d'un
S,
ou
seulement
un
peu
courbée.
Nous
rappelons
aussi le dessin
inexact
donné
par
L o
rn
a n
(7)
pour
le
réceptacle
séminal
de
M.
morio, dessin
repro-
duit
plus
tard
par
M ü
Il
e r (9).
Oligolophus tridens (C.
L.
Koch)
Pénis.
(II,
H,
J)
Longueur:
de
2,99
à 3,33
mm;
l'extrémité
proximale
est
deux
fois
plus
large
que
celle
distale.
Le
gland
(II,
H)
a le
bord
infé-
rieur
bombé
et
celui
supérieur
creux.
Stylus
noir.
Les
deux
tiers
proximaux
du
corps
sont
bruns.
Ovipositeur.
Longueur:
de
1,7 à 2,33
mm;
largeur:
0,49
mm;
il
est
formé
de
16 à 21
articles,
dont
chacun
des 3
derniers
comportent
6 à 7
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