Pré-dossier / La ballade du tueur de conifères
Compagnie Ces Messieurs Sérieux 14 rue Févret / 21 000 Dijon - Siret : 508 821 931 000 21 - APE : 9001 Z
Licence 2-10 241 90 www.cesmessieursserieux.com - [email protected]
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La ballade du tueur de conifères
Rebekka Kricheldorf
Traduction Emmanuel Béhague
Mise en scène : Renaud Diligent
Flavien Saint-André pour cie ces messieurs sérieux / 2015
Cie Ces Messieurs Sérieux - Création 2016
Pré-dossier / La ballade du tueur de conifères
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La ballade du tueur de conifères
Rebekka Kricheldorf
Traduction : Emmanuel Béhague
Mise en scène : Renaud Diligent
Dramaturgie : Maya Boquet
Scénographie : Muriel Carpentier
Création lumières : Benjamin Crouigneau
Costumes : Violaine L. Chartier
Création son : Christophe Pierron
Marionnettiste : Émilien Truche
Maquillages et coiffures : Marion Bidaut
Administration de production : Isabelle Phély
Photo affiche : Flavien Saint-André
Distribution :
Nicolas Cartier : Rodolphe
Bernard Cupillard : Franz Tenorio
Josée Drevon : Elvira
Morgane Hainaux : Tina
Anne-Gaëlle Jourdain : Anna
Lucas Partensky : Yann Mao Tenorio
La pièce est publiée aux presses universitaire du Mirail Toulouse / 2006
Calendrier de production
(provisoire)
Mars 2015 : Travail d’équipe à la table
Saison 15/16 : 3 périodes de une semaine de travail (dont une à la Maison Jacques Copeau de
Pernand-Vergelesses)
Saison 16/17 : 1 mois de répétition (sur sept-oct)
Création fin oct 2016
Exploitation de octobre 2016 à juin 2017
Pré-dossier / La ballade du tueur de conifères
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Résumé
Soixante-huitard rentré dans le rang, Franz aimerait voir son fils Yann Mao reprendre
l’entreprise familiale. Mais celui-ci, flanqué d’un valet surqualifié en mal d’emploi, partage son temps
entre conquêtes féminines et tests de personnalité à deux sous. Elvira, la féministe qui a lutté aux
côtés de Franz, dirige quant à elle une grande firme et se désespère du conformisme de sa fille
Anna Brodant très librement sur le canevas du mythe de Don Juan, Rebekka Kricheldorf dresse
avec humour le portrait d’une génération de trentenaires qui ne trouve plus face à elle de statues à
déboulonner, de tabous à briser, de principes à remettre en cause. Une génération coincée entre
besoin de révolte et absence d’utopie.
Rebekka Kricheldorf
Née le 9 octobre 1974 à Fribourg-en-Breisgau, après le baccalauréat études de romanistique
à l'universiHumboldt de Berlin (1995-1997), puis cursus " écriture scénique " à la Hochschule der
Künste de Berlin (1998-2002). Début 2001, invitation à l'Atelier des Dramaturges de Göttingen. À
l'automne 2001, l'auteur obtient une bourse de séjour au château Wiepersdorf. Rebekka Kricheldorf
est auteur en résidence au Nationaltheater de Mannheim de janvier à juin 2004, et travaille
simultanément à des pièces commandées par le Staatstheater de Stuttgart (dans le cadre de
"Écrivains au théâtre") et par le Theater am Neumarkt de Zurich. Depuis la saison 2009-2010, elle est
dramaturge, auteur en résidence et membre de la direction artistique au Theaterhaus Jena.
Actuellement aucune de ces pièces n’a été montée en France. Son texte Feu les main de
Robert Redford a été mis en lecture et diffusé sur les ondes de France Culture à l’occasion du 67eme
Festival D’Avignon (lecture reprise à la scène nationale de Forbach en 2013 au « festival Primeur »).
En Aout 2014 son texte Extase et quotidien a été mis en Lecture à la 20e édition de la Mousson d’été
MEEC Pont à Mousson.
Prix et distinctions :
2002 Prix des éditeurs et Prix du public de Heidelberg lors du concours organisé par le Marché aux
Pièces de Heidelberg, pour Princesse Nicoletta
2002 Lecture de la pièce au Marché aux Pièces de Berlin
2003 Prix d'encouragement Kleist pour Chair de guerrier
Invitation aux Journées théâtrales de Mülheim 2005 avec La ballade du tueur de conifères
Pièces :
Gotham City I das Stück. Eine Stadt sucht ihren Helden Gotham City I la pièce, une ville
cherche son héros) Création Theaterhaus d'Iéna, 2010
Villa Dolorosa. Drei missratene geburstage Via Dolorosa. Trois anniversaires ratés ») Création
Theaterhaus d'Iéna, 2009
Mechanische Tiere (« Animaux mécaniques ») Création Stadttheater de Berne, 2009
Das Ding aus dem Meer (« La chose sortie de la mer » Création Staatstheater de Kassel, 2009
Der Kopf des Biografen (« La tête du biographe ») Création Théâtre d'Osnabrück, 2008
Neues Glück mit totem Model Nouvelle chance avec modèle mort ») Création Staatsschauspiel
de Dresde, 2007
Landors Phantomtod La mort fantôme de Landor ») Création Nationaltheater de Mannheim, 2006
Die Ballade vom Nadelbaumkiller (la ballade du tueur de conifère) Création Staatstheater, Stuttgart,
2004
Florean Création Theater am Neumarkt, Zurich, 2004
Kriegerfleisch Création Städtische Bühnen, Münster, 2004
Prinzessin Nicoletta Ein Märchenstück (Princesse Nicoletta) Création Stadttheater, Gießen,
2003
Schade, dass sie eine Hure war von John Ford (The tragedy of a Fair Maid of Parma) Création
Theater am Neumarkt, Zurich, 2002
Pré-dossier / La ballade du tueur de conifères
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Pré-note d’intention / Première lecture dramaturgique
Dès les premières pages j’ai su que ce texte m’intéressait ; que j’avais envie de mettre en scène ces
personnages. Je retrouvais dans ce texte les questions qui m’habitent depuis plusieurs projets et j’avais le
sentiment de tenir entre les mains un texte qui faisait le lien entre l’Épreuve de Marivaux que je venais de mettre
en scène, et Haute-Autriche de F. X. Kroetz mon précédent travail.
Si Rebekka Kricheldorf est actuellement inconnue en France, en Allemagne elle a déjà écrit plus d’une
vingtaine de pièces. Toutes ont été créées dans les plus grandes institutions allemandes : du Deutsches Theater
de Berlin au Staatstheater de Stuttgart la pièce a été créé en 2004. La quasi totalité de ces textes traitent du
conflit générationnel entre baby boomer et leurs enfants. La ballade du tueur de conifères raconte l’histoire de
Yann Mao qui refuse de reprendre l’entreprise de son père Franz, ancien soixante-huitard reconverti aux douces
oreilles du capitalisme. Pour le jeune homme, le capital est pour être dépensé. De toute manière notre héros
semble plus préoccupé par les tests de personnalité à deux sous, (où son score ne dépasse jamais cinq points)
ses conquêtes féminines et des tentatives malheureuses de s’intégrer dans divers groupes Affublé de
Rodolphe, homme à tout faire surqualifié mais au chômage, Yann survit et cherche une place et un combat à
mener. Il va ainsi croiser la route d’Elvira, une ancienne compagne de lutte du père, qui elle, se désespère du
conformisme de sa fille Anna. Et enfin Tina, femme-sandwich support de publicité pour téléphone portable, qui ne
manque pas l’occasion de vendre son propre corps contre de l’espèce pour s’en sortir
Au fond l’auteur dresse le portrait d’une génération en mal d’optimisme, de tabou à briser, bref en crise
idéologique on pourrait mettre en sous titre de la pièce (pour faire un clin d’œil à Don Duyns1) Trente ans, et
alors ! contre quoi faut-il encore se rebeller ou faut-il encore se rebeller ? Entre ascenseur social bloqué,
précarité, consommation à outrance ou planification d’une vie en schéma d’entreprise, chaque personnage tente
de se débrouiller et d’inventer son parcours. Mais chacun semble dire à la génération précédente : que nous
reste t’il ? L’auteur nous décrit un désenchantement du monde qui prend l’aspect d’une désillusion idéologique.
Cette génération, qui a subit la fin du rêve des classes moyennes, qui se rend compte de la mort de l’utopie dans
laquelle ils ont été élevés Yann, Anna, Rodolphe et les autres refusent de reproduire le schéma familial. Alors
pour ne pas tourner en rond on bricole et surtout chacun cherche des principes de vie : Anna gère sa vie
sentimentale comme une introduction en bourse, Rodolphe s’accroche à ses diplômes, et Yann déprime que
personne ne souhaite se battre en duel avec lui.
Mais la pièce ne prend pas le chemin d’une charge envers une génération qui est passé des barricades
aux salons feutrés des Rotary et qui laisse un héritage plus que problématique à ses propres enfants. La pièce de
Rebekka Kricheldorf n’est pas non plus un petit manuel destiné aux enfants de soixante-huitard perdu vis à vis de
leurs parents dans notre société du début du XXIe siècle. Ni une pièce didactique à destination des anciens
révolutionnaires voulant payer une dette à leur descendance Mais bien une comédie, au sens premier du
terme. La critique sociale chez nos « Classiques » passaient par la lutte des classes entre maître et valet, ici le
conflit se situe dans l’intergénérationnel. Loin de dénoncer et de faire le procès de nos pères, Rebekka
Kricheldorf s’en amuse. Car au fond, tous les personnages sont traversés par la même contradiction, entre
injonction à la recherche du bonheur individuel et aspiration à la reconstruction d’un mythe ou d’une vision du
monde qui puisse donner un sens à ce qu’ils vivent. Complètement perdus et extrêmement conscients de leur
propre perte, tous les personnages, sauf Yann, se raccrochent aux morales qu’ils trouvent à portée de main.
Yann tentera, mais désespérément, ne trouvera jamais quelque chose à sa taille. Si ce n’est de finir fier
propriétaire d’une colonie de flamand rose.
Autre particularité chez Kricheldorf : elle aime passer à la moulinette les grands textes du répertoire pour
se réapproprier leurs fables, leur thèmes et leurs personnages... Sans néanmoins en faire un dogme, cette
pratique lui permet de réinterpréter les grandes figures du théâtre au regard de nos sociétés du début du XXIe
siècle. Cette forme lui permet également de se débarrasser de la fable, que l’on connaît tous par définition, pour
mieux creuser son sujet. Ici c’est Don Juan qui passe sur le billard. Ainsi le légendaire séducteur est devenu
Yann Mao qui se transforme paradoxalement en un magnifique looser. Il ne cherchera qu’une seule chose aux
yeux des autres, être détesté de tous « dans ce mode post soixante-huitard ou tout le monde à coucher avec tout
le monde ». Rebekka Kricheldorf ne cherche pas le coupable et ne donne raison à personne. Elle montre des
contradictions, les opposent ; les fait se croiser et présente ainsi l’absurdité de ces destins tragiques qui nous font
rire et nous questionnent.
Renaud Diligent / Juin 2014
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1 Don Duyns, Vingt ans, et alors ? Contre quoi faut-il encore se rebeller ou faut-il encore se rebeller ?, ed les Solitaire intempestif, 1998, Besançon.Collage de texte de
théâtre où Don Duyns auteur néerlandais dresse avec humour le portrait de la génération MTV et des jeunes citoyens-consomateurs en mal de combat politique dans
notre société européenne.
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Pré-dossier / La ballade du tueur de conifères
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" Avec la Ballade vom Nadelbaumkiller, Rebekka Kricheldorf renoue avec Prinzessin Nicoletta ("
Princesse Nicoletta "), mais dépasse son premier succès dans la mesure où elle ne cantonne pas son
histoire au pays des contes de fée et la situe dans la réalité contemporaine de l'Allemagne fédérale.
Franz, le papa, ancien gauchiste et nouveau riche, court après son fils perdu et ne comprend pas qu'il
veut juste être un prince Playmobil et un consommateur élu, le portefeuille de son père à la main.
Kricheldorf force le trait de ses personnages mais fait aussi comprendre pourquoi les années quatre-
vingt dix paraissaient aussi fatiguées. Jan Mao est un snob sympathique, pas plus. Et ça ne suffit
même pas pour un affrontement en bonne et due forme avec Papa."
Jürgen Berger in Theater Heute, 7/2004
" Rebekka Kricheldorf décrit en connaisseuse la maladie de la jeunesse actuelle : dans une époque
où les chevaliers sont armés de portables et où l'individu se transforme en société anonyme, il n'existe
plus d'images de l'ennemi, plus de vision que d'autres ne mèneraient pas mieux à l'échec - une
échauffourée intergénérationnelle allègre, avec un show-down où l'on bat de nouveau les cartes. "
Silvia Stammen, membre du jury de sélection pour les Journées Théâtrales de Mühlheim 2005
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