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K. Gabin-Gauthier, ETSL
SERODIAGNOSTIC DE LA POLYARTHRITE RHUMATOÏDE
TP 1
I. La maladie
La polyarthrite rhumatoïde est une maladie auto-immune, de type rhumatisme inflammatoire chronique et qui se
caractérise par une inflammation simultanée de la synoviale de plusieurs articulations aboutissant à l’érosion, la
déformation et la destruction des articulations. C’est une maladie fortement invalidante et qui peut frapper
tous les âges de la vie, débutant plus volontiers vers 40 ou 50 ans. La femme étant 3 fois plus souvent touchée
que l’homme, vraisemblablement en raison d’une influence hormonale. On estime à environ 600 000 le nombre de
cas en France, et cette maladie est encore plus répandue sur le continent américain et dans certains pays
d’Europe du nord.
La maladie se manifeste par :
Douleurs articulaires, d’abord au niveau des petites articulations (doigts, mains, pieds), puis les grosses
(genoux, coudes, vertèbres) accompagnées de déformations et parfois d’un gonflement des articulations.
Ces douleurs sont souvent accompagnées d’une perte de mobilité.
Lésions articulaires, conséquences d’une activité immunologique intense.
Dans le sérum des patients et au niveau des articulations, des auto-Anticorps sont détectés. Le plus important
parmi ceux-ci est le facteur rhumatoïde (FR), qui est une Ig M anti Ig G à large spécificité, dirigés contre les Ig
G humaines. Le FR peut également être une Ig A, une Ig G ou une Ig E.
Au niveau des articulations, il se forme des complexes immuns FR-Ig G. Ces complexes immuns activent le
complément, ce qui attire les cellules phagocytaires (polynucléaires neutrophiles etc.) dans le milieu intra-
articulaire. Ces polynucléaires phagocytent les complexes immuns et libèrent des enzymes lysosomiales
protéolytiques, provoquant des lésions tissulaires à l’origine des troubles observés dans cette maladie.
Le diagnostic de cette maladie repose sur l’observation des symptômes (rhumatismes, érosion articulaires), des
dosages biologiques (augmentation la CRP ou protéine C Réactive, augmentation de la vitesse de sédimentation
etc.) et des dosages immunologiques (recherche et dosage du FR). Nous allons donc nous intéresser plus
précisément aux méthodes immunologiques de détection et de dosage du FR.
II. Techniques qualitatives
1. Principe
Ce sont des techniques qualitatives, d’agglutination passive directe sur lame, obtenue en mélangeant une goutte
de sérum du patient et une goutte de particules sensibilisées (recouvertes) avec des Ig G (particules de latex,
GR de mouton, GR humains). L’agglutination apparait dans les 2 à 5 minutes et doit être confirmée par des
témoins (témoin positif et un témoin négatif).
La réaction est dite passive, car les Ag (Ig G) solubles, sont rendus particulaires par leur fixation sur des
particules insolubles (globules rouges, particules de latex).
La réaction est dite directe, car les Ac utilisés (FR) sont de type agglutinants (multivalents comme les Ig M) et
n’ont besoin d’aucun artifice pour pouvoir déclencher la réaction d’agglutination (formation d’amas visibles à l’œil
nu de l’expérimentateur).