rassemblements sur la voie publique, du service d’ordre des fêtes et cérémonies,
des grèves et atteintes à la liberté du travail, ainsi que de l’élaboration des plans de
protection en cas de troubles. En matière de tâches réglementaires, il contrôlait les
associations et sociétés, la détention et la vente d’armes, les débits de poudre, les
jeux et il réglementait la chasse3.
Au tout début de l’année 19414, la préfecture connut une réorganisation :
les deux divisions de la section de police furent fondues en une seule qui s’intitu-
la dorénavant la première division. Celle-ci comprenait trois bureaux, le premier
d’entre eux étant l’ex-premier bureau de la quatrième division d’avant-guerre. Il
gardait les mêmes attributions, accrues cependant de l’administration de la police
d’Etat, de la presse, des passeports, ainsi que de la recherche des personnes disparues.
Outre cette réorganisation interne, deux réformes importantes initiées
par le gouvernement de Vichy eurent des répercussions sur le fonctionnement et
les dossiers traités par le premier bureau. En effet, la loi du 19 avril 1941 institua
les préfets régionaux et le décret du 19 avril 1941 fit du préfet du Rhône le préfet
de la région de Lyon, région dont il fixa également les limites : elle devait com-
prendre les départements du Rhône, de la Loire, de la Haute-Loire, de la Savoie,
de la Haute-Savoie, de l’Isère, et les parties non occupées de l’Ain, de la Saône-et-
Loire et du Jura. Le décret du 24 septembre 1941 modifia quelque peu cette assiet-
te territoriale puisqu’il en retranchait la Loire mais y ajoutait l’Ardèche et la
Drôme.
Les préfets régionaux se voyaient dotés dans leur circonscription de
pouvoirs spéciaux de police5. Assistés d’un intendant de police, ils devaient doré-
navant diriger et coordonner dans les départements placés sous leur autorité l’ac-
tion de tous les services de police, en administrer les effectifs, en prévoir et ordon-
nancer les dépenses (c’est d’ailleurs pour cette raison que le premier bureau se vit
dépossédé des attributions en matière d’administration de la police d’Etat qui lui
étaient échues quelques mois plus tôt et ce au profit du secrétariat administratif de
POLICE ET CAMPS D’INTERNEMENT DANS LE RHÔNE…
3. Archives départementales du Rhône, 2 M 2 : épreuves de l’annuaire des services de la préfecture.
4. En l’absence d’annuaire des services de la préfecture pendant la guerre, il est difficile d’être plus précis.
Cette approximation se fonde sur l’analyse et la teneur des arrêtés préfectoraux tels qu’ils apparaissent dans
les Recueils des actes administratifs où ils sont énumérés par division ce qui donne une idée des compé-
tences de chacune d’elles.
5. Ainsi que de pouvoirs spéciaux en matière économique, mais cela ne concerne en rien l’activité du pre-
mier bureau.