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Si les risques en matière de construction semblent avoir été maîtrisés, la durée même du contrat ne
permet pas d’avoir de certitude sur les hypothèses d’exploitation, pour le suivi de laquelle les
dispositions nécessaires n’ont pas été, à ce jour, prises par la ville.
Les contributions publiques atteignent près de 50 % du coût de l’investissement : la ville a
augmenté sa contribution après le choix du lauréat (à hauteur de 42,5 M€) afin de limiter le recours
aux financements privés ; la contribution des autres collectivités publiques (Etat, région,
département et communauté urbaine MPM) s’élève à 90 M€. L’analyse financière du contrat met en
lumière le coût élevé du recours au financement par des fonds propres ou quasi fonds propres dont
la rémunération est de plus de 13 % par an. Le coût brut du fonctionnement du stade s’élève à près
de 1 Md€ sur la durée du contrat, les recettes garanties par l’exploitant, venant en déduction,
s’élevant à environ 500 M€.
Alors que le précédent rapport d’observations définitives de la chambre relevait que la mise à
disposition du stade au club résident se faisait à des conditions défavorables pour la ville, les
nouvelles conventions ont reconduit et même aggravé le déséquilibre en faveur du club : la
convention de 2011 en vigueur jusqu’au 30 juin 2014, date de la livraison du stade, ne prévoit plus
qu’une redevance forfaitaire de 50 000 € par an.
Il conviendrait de prévoir, à l’instar de ce qui se pratique dans d’autres grands stades, une redevance
de l’Olympique de Marseille dont la part fixe ne devrait pas être inférieure à 8 M€ par an,
augmentée d’une part variable assise sur le chiffre d’affaires du club.
L’information du conseil municipal
Dans ces différents domaines fondamentaux pour la gestion de la collectivité, le contrôle met en
évidence l’information insuffisante du conseil municipal. La stratégie de la dette n’est pas débattue,
le débat d’orientation budgétaire est lacunaire. L’information est de même restée limitée lors du
choix du partenariat public-privé.
La gestion du personnel
Les effectifs de la ville de Marseille de 11 556 agents titulaires en 2011, soit 11 335 équivalents
temps plein, ont diminué de 2 % depuis 2005. La ville emploie également près de 6 000 agents non
titulaires, dont 1 750 vacataires dans les mairies d’arrondissement. Eu égard à l’évolution de la
législation et de la jurisprudence, la chambre estime que 25 à 35 % de ces vacataires pourraient
prétendre au statut d’agents non titulaires de droit public.
La ville indique qu’elle s’est engagée dans une démarche d’identification des besoins et
d’amélioration du suivi budgétaire consacré au recrutement des vacataires et de mise en place d’un
véritable contrôle de gestion de l’emploi de ces personnels. Néanmoins elle écarte la création
d’emplois permanents pour les activités intermittentes relevant notamment du secteur de
l’animation dans les centres de loisirs, ce qui laisse subsister un risque juridique de requalification
des contrats.
La collectivité emploie actuellement 53 agents qui ont dépassé la limite d’âge de 65 ans, dont neuf
cas non autorisés par les règles de recul de la limite d’âge. Déjà critiqués par la chambre dans son
dernier rapport d’observations définitives de 2006, les avantages horaires accordés au personnel de
la ville de Marseille par une délibération du 11 mars 2002 perdurent. Alors que la durée légale
annuelle de travail est pour les agents de la fonction publique de 1607 heures, la ville de Marseille
applique une durée de 1 567 heures. La ville, en rétablissant la durée légale de travail, ferait une
économie de 10 M€ par an et accroîtrait sans dépenses supplémentaires sa force de travail de 280
équivalents temps plein.