Le Carnet du Public L’Encrier a disparu– Daniil Haarms
1
Dossier pédagogique réalisé par Laurence Lissoir
Le Carnet du Public L’Encrier a disparu– Daniil Haarms
2
L’Encrier a disparu
Cabaret pétulant de Daniil Harms
Mise en scène : Bernard Cogniaux
Avec : Maroine Amimi, Cédric Cerbara, Grigory Collomb, Flavia
Papadaniel, Réal Siellez et Aurélie Trivillin.
Salle des Voûtes
Du 09/11/12 au 31/12/12
Une création et production du théâtre le Public.
Synopsis :
Six comédiens survoltés se parent d'humour noir, s'emparent d'un
univers singulier et partent combattre avec absurdité une réali
oppressante. Leur chef d'orchestre, c'est Bernard Cogniaux (« Tout
au bord », «L'éthique du lombric »,...). Ensemble, ils donnent vie à
de courts textes et font apparaître un spectacle inattendu empli
d'images surprenantes. La liberté totale de la création et l'humour
déjanté, chers à Harms, se retrouvent pleinement dans ce spectacle-
dynamite.
Harms et d'autres écrivains ont fondé le mouvement OBÉRIOU
œuvrant, comme le dadaïsme ou le surréalisme, à la recherche de
formes artistiques entièrement nouvelles et libérées des anciennes
conventions. Ce mouvement aux aspirations progressistes et
anticonformistes fut violemment réprimé par la montée du
stalinisme. Harms laisse une œuvre encore et toujours audacieuse,
Le Carnet du Public L’Encrier a disparu– Daniil Haarms
3
non conformiste, légère et libre, absolument! Un spectacle de bruits
et de fureur pour tous les fous de la vie.
I. Le metteur en scène : Bernard Cogniaux
Biographie courte :
Bernard Cogniaux est un acteur, auteur et metteur en scène belge. Il est également
professeur d'art dramatique au Conservatoire royal de Mons.
Il est un ancien membre de La Ligue d'Improvisation Belge Professionnelle (LIB) qui a foulé
la « patinoire » aux côtés d'autres noms médiatiques qui ont marqué La Ligue d’Impro :
Virginie Hocq, Gudule, Jean-Marc Cuvelier, Marie-Paule Kumps, Éric De Staercke, Laurence
Bibot, Patrick Ridremont, Olivier Leborgne
Il forme, dans la vie comme au théâtre, un couple avec la comédienne belge Marie-Paule
Kumps.
Interview :
A travers leur parcours d'acteurs, auteurs, metteurs en scène, créateurs et de parents, voici
quelques considérations sur le travail théâtral, les collaborations artistiques, la vie et le temps
qui passe.
Le Public : On imagine fort bien que des interviews du couple Kumps - Cogniaux, il y a dû en
avoir des tas ?
Bernard Cogniaux : Oui, quelques-unes, et pas toujours à propos de théâtre. Pour la saint
Valentin par exemple. Nous avons aussi été invités à une émission sur le couple et la famille.
Marie-Paule Kumps : A un moment donné, pour une certaine presse populaire, nous étions
« le couple » un peu sympa. Mais pour ma part, je n'ai jamais eu peur des médias parce que le
théâtre existe depuis toujours et qu'il ne faut pas le laisser se faire dépasser. Alors, je trouve
que c'est chouette quand des journaux, style « Femmes d'aujourd'hui » ou « Ciné télé revue »
ont envie de parler d'acteurs de théâtre. Parfois, les comédiens n'ont pas envie qu'on parle
d'eux ailleurs que dans les pages culturelles, mais nous on se disait que ce ne serait peut-être
pas un article fidèle, mais qu'on allait parler de nous, acteurs de théâtre. Et les lecteurs
Le Carnet du Public L’Encrier a disparu– Daniil Haarms
4
pouvaient se dire : « Tiens, le théâtre ça n'a pas l'air d'être un si vieux truc que ça. Ce sont des
acteurs vivants qui racontent des histoires. C'est chouette ! On pourrait y aller
Bernard : C'est vrai qu'il y a parfois ce paradoxe chez certains comédiens qui ne veulent pas
« se compromettre » dans ce type d'interview, mais qui d'autre part disent que les acteurs de
chez nous ne sont pas assez reconnus.
Le Public : Faisons un peu d'histoire. C'est à la Ligue d'improvisation que vous vous êtes
rencontrés « théâtralement » ?
Marie-Paule: Professionnellement, oui. Nous avons tout de suite travaillé ensemble la
première année, nous étions dans la même équipe. Qu'est-ce qu'on s'est amusé ! Et on s'est
installé ensemble deux ans après.
Le Public : Est-ce que ça veut dire que le coup de foudre à correspondu au coup de théâtre ?
Bernard: Ca a mis un peu de temps, on a fait d'abord connaissance.
Le Public : L'envie de faire des choses ensemble est venue rapidement, ou bien avez-vous eu
d'abord des carrières individuelles ?
Bernard : Nous étions chacun engagé là où on voulait bien nous engager comme acteur. et la
première fois que nous avons joué ensemble c'était dans « Noces ».
Marie-Paule: On jouait des amoureux en plus, un couple qui se mariait.
Bernard : A l'époque, je travaillais assez régulièrement au Rideau de Bruxelles. Jules-Henri
Marchant m'a proposé de faire un midi du Rideau. J'ai d'abord remis un projet de pièce écrite,
mais il m'a dit que l'idée était de mettre un comédien sur un plateau pendant une heure et de se
dire : « Voilà, et maintenant qu'est-ce qu'il fait ? » On voulait que ce soit un peu atypique. Je
me suis dit qu'on pourrait faire un truc inspiré de la Ligue d'impro où on avait tout un éventail
de façons de travailler pour développer l'imaginaire. Et j'ai demandé à Marie-Paule de faire ça
avec moi.
Le Carnet du Public L’Encrier a disparu– Daniil Haarms
5
Marie-Paule : Et tu as proposé à Jules-Henri de travailler avec moi. Il était tout à fait partant.
C'était après la naissance de Lisa ? Parce qu'à la reprise, j'étais enceinte d'Antoine.
Bernard : Oui, je me souviens que Lisa était tout bébé quand on travaillait là-dessus.
Marie-Paule : Et ça s'est appelé « Orage sur un dictionnaire ». Et moi, j'étais trop heureuse.
D'autant plus qu'on a eu une belle carte blanche. Alors, on chipotait, on cherchait. C'était tous
des sketches. On rêvait, on faisait des trucs avec des bouts de papiers, avec un piano, avec des
ombres... On a fait une chanson à quatre francs cinquante. C'était très, très amusant ! C'était
toutes des petites choses complètement fantaisistes. Ca à été notre première collaboration de
spectacle et d'écriture.
Le Public : Les idées, elles viennent d'où et comment ? Est-ce que c'est une envie commune
qui part d'une discussion autour de la table du petit déjeuner ?
Bernard : Ca change, je trouve. Parce qu'à l'époque, les idées venaient plutôt de : « Bon, on a
à faire un spectacle d'une heure. Qu'est-ce qu'on fait ? » Il y avait une espèce d'urgence. On
s'inspirait d'univers qu'on connaissait ou d'exercices qu'on avait faits. Le but, c'était
simplement de monter un spectacle. Il n'y avait pas une ambition autre. On n'avait pas un
projet qui devait raconter forcément quelque chose. C'était plutôt : « Qu'est-ce qu'on va
faire ? » Il n'y avait pas d'objectif.
Marie-Paule : Nous arrivions en répétition et l'un de nous disait : « Moi, j'ai préparé un peu la
répèt d'aujourd'hui et je propose ceci ». Et on cherchait autour d'une peinture, ou d'autre
chose. Et puis la fois d'après, c'était l'autre qui amenait une idée et qui dirigeait. On
fourmillait d'idées !
Bernard : Maintenant nous avons des projets qui sont devenus - et c'est naturel - plus
élaborés. Avec des désirs : « On voudrait parler de ça, Que ça raconte ça. Et même que ça se
passe comme ça. Que le ton soit celui-ci plutôt que celui-là. » Donc l'exigence devient plus
précise et en même temps plus étroite. Alors qu'avant nous partions d'une base plus large,
avec en tête : « Amusons-nous ! »
Marie-Paule : Mais dans « l'Ethique du lombric » quand même, on a retrouvé ce plaisir de
chercher, de chipoter. Avec les textes de Benni, nous avions de nouveau envie de raconter des
histoires, de faire du bricolage, de l'artisanat. Moi j'ai retrouvé le plaisir de chercher. « Tiens,
1 / 26 100%
La catégorie de ce document est-elle correcte?
Merci pour votre participation!

Faire une suggestion

Avez-vous trouvé des erreurs dans linterface ou les textes ? Ou savez-vous comment améliorer linterface utilisateur de StudyLib ? Nhésitez pas à envoyer vos suggestions. Cest très important pour nous !