I BIOGRAPHIE, ŒUVRE ET POSTÉRITÉ
1 - Biographie
Bernhard BOLZANO, 5 octobre 1781 - 18 décembre 1848 à Prague, empire d’Autriche.
Père immigré italien marchand d’objets d’art, mère germanophone fille de commerçants
pragois. Famille imprégnée de l’esprit des lumières allemandes mêlé de catholicisme
italien. Sa famille perd dix de ses frères et sœurs.
Élève au lycée des Piaristes de Prague. Ensuite.
Étudie la philosophie et les mathématiques à la faculté de philosophie de Prague.
En 1799 il manifeste le souhait de devenir prêtre : devant l’opposition de son père, il
repousse son projet d’un an et en profite pour étudier les mathématiques et l’œuvre de
Kant (qui à l’époque était mis au ban sur le territoire autrichien).
Il fait ses études de théologie de 1800 à 1804 où il est ordonné prêtre*. En même temps
il fait un doctorat de mathématiques sur la géométrie. À l’université il obtient la nouvelle
chaire de science de la religion catholique (avril 1805) qui visait à neutraliser, par le
détour d’une propagande religieuse réactionnaire, les contrecoups de la révolution
française. L’esprit rationaliste de Bolzano ne correspondait pas très bien à cette mission.
Ses cours et ses discours dominicaux étaient faits selon ses propres vues libérales et
tolérantes et non d’après le manuel obligatoire prescrit par l’aumônier de la cour
impériale… On mit fin à son office avec les vacances en l’accusant d’être « kantien » (!)
mais il put facilement se justifier et fut même titularisé en 1806. C’est qu’il bénéficiait de la
protection de hauts fonctionnaires à tendance libérale, l’absolutisme étant fortement
ébranlé par les guerres napoléoniennes.
1811 : Il put officieusement professer ses propres doctrines.
1813 à 1815 : Il dut s’arrêter à cause de la tuberculose, mais il ne fut démis de ses
fonctions qu’en décembre 1819. Il subit un procès durant cinq ans qui le condamna à ne
plus enseigner, ne plus publier, ne plus donner les sacrements.
Dès ces années-là il était la référence philosophique et le plus grand animateur du
« joséphisme » (gallicanisme allemand).
Il put dès lors se consacrer à son œuvre.
De Mars 1823 à 1841 : Il vécut chez un disciple ami à Techobuz au sud de Prague, et
ensuite chez son dernier frère à Prague jusqu’à sa mort le 18 décembre 1848.
* Bien que Bolzano estime qu’une doctrine religieuse n’a pas à être vraie, mais qu’elle est justifiée
dans la mesure où le fait d’y croire est garant d’un plus grand bien que le fait de ne pas y croire.
Il se réfère à un principe moral suprême selon lequel il faut toujours agir,
ayant considéré toutes les possibilités, comme l’exige le bien général.
2 - Œuvre
L’œuvre de BOLZANO est immense, la plus grande partie éditée à titre posthume et avec
plus de cent ans de retard. Deux textes seulement ont été traduits en français et ont été
publiés de son vivant, outre sa thèse, en 1810 : Contributions à une exposition des
mathématiques sur de meilleurs fondements ( et un Appendice sur la doctrine kantienne
traduit par J. LAZ).
Des résultats mathématiques paraissent en 1816-17 en analyse et sur les ensembles
infinis.
1827 : Athanasia ou raisons de l’immortalité de l’âme. Présente les fondements de son
ontologie du réel. Grand succès, fut réédité en 1838.
1834 : La science de la religion. Son cours publié par ses élèves.
1837 : Théorie de la science. Son ouvrage majeur. Sans écho dans l’Autriche impériale :
à la fin du siècle la première édition n’était pas entièrement écoulée !
1843-1849 : Des opuscules sur le beau et les arts.
Association ALDÉRAN © - Conférence 1000-088 : “Quand Bolzano corrige Kant” - 23/03/2007 - page 5