Il niche dans des milieux bas relativement ouverts du type : friches, landes, espaces herbacés
denses, marais, garrigues à Chêne kermès Quercus coccifera. Devant la raréfaction de ces
milieux, en particulier dans le nord et l’ouest de la France, le Busard cendré adopte
aujourd’hui également les cultures, en particulier les champs de céréales. Le nid est construit
à même le sol dans une végétation permettant de le dissimuler au fond d’un « puits » de
verdure. La ponte s’échelonne d’habitude entre la mi-mai et le début de juin. Elle comporte
environ 4 œufs en moyenne (extrêmes : 2-5, rarement 6). Après 4 semaines d’incubation,
assurée par la femelle, les adultes (essentiellement le mâle) assurent le ravitaillement des
poussins pendant environ 1 mois. Les jeunes volent vers l’âge de 4 à 5 semaines, mais sont
encore nourris pendant au moins 15 jours après l’envol (Leroux, 1994).
Activité
Les couples qui nichent de manière isolée ou en agrégat, ont un territoire de chasse bien
spécifique. D’après Salamolard (1997), les superficies des domaines utilisés par les adultes
d’une colonie installée en milieu de marais et de plaine céréalière varient de 43 ha à 594 ha.
Toutefois les adultes réellement reproducteurs sont observés en moyenne à une distance
maximale de 2.5 km de leur site de nid. En Languedoc-Roussillon, aucune étude précise sur
les territoires de chasse des busards cendrés n’a été entreprise, bien que des individus de la
plaine aient été observés jusqu'à 8 km de leur colonie (Cramm, obs. pers.)
Habitats
Tous les habitats de landes et de maquis sont utilisables ainsi que des milieux ouverts comme
les pelouses à brachypodes, mais aussi les plaines viticoles entrecoupés de zones de garrigues.
Répartition géographique
En Europe. L’espèce vit dans les zones à climat méditerranéen, tempéré et continental de la
Péninsule ibérique aux pays de l’est. Sa limite nord de répartition se situe à la frontière de la
zone boréale en Fenno-scandinavie.
En France. Il vit de manière assez dispersée et se rencontre dans l’ensemble des régions,
principalement celles du centre-ouest, du sud, du sud-ouest, et du nord-est.
En Languedoc-Roussillon. Le Busard cendré occupe de manière majoritaire les zones dites de
« soubergues » composées essentiellement des zones viticoles et de garrigues (Corbières,
arrière pays montpelliérains). Il est bien présent également sur les causses de moyenne
altitude comme le Causse d’Aumelas, de Pompignan, etc.
Statut de protection
Au niveau européen, l’espèce est inscrite à l’annexe I de la Directive Oiseaux et à l’annexe II
des conventions de Berne et de Bonn.
Au niveau français, elle figure parmi les espèces protégées selon les articles L.414-1 et L.414-
2 du code de l’environnement.
Statut de conservation
Au niveau européen, l’espèce n’a pas de statut défavorable (Tucker et Heath, 1994) en raison
des évaluations, très différentes, fournie pour la population russe (1000 couples en 1970
réévaluée à 25000 couples en 1990) (Salamolard et al.). Il est toutefois en fort déclin dans
l’Union Européenne.