CONFÉRENCE PHILOSOPHIQUE
“Plus l’être humain sera éclairé, plus il sera libre.”
Voltaire
ÉLOGE DE LA RAISON
La raison comme Lumière pour l’existence humaine
CONFÉRENCE PAR ÉRIC LOWEN
Association ALDÉRAN Toulouse
pour la promotion de la Philosophie
MAISON DE LA PHILOSOPHIE
29 rue de la digue, 31300 Toulouse
Tél : 05.61.42.14.40
Site : www.alderan-philo.org conférence N°1600-152
ÉLOGE DE LA RAISON
La raison comme Lumière pour l’existence humaine
conférence d’Éric Lowen donnée le 21/04/2007
à la Maison de la philosophie à Toulouse
L’intérêt du rationalisme n’est pas seulement dans le domaine épistémologique, il peut
s’appliquer dans tous les domaines des activités humaines, donc dans des domaines tels que
la politique, le social, l’économie, l’écologie ou même la religion. L’éclairage de la raison peut-il
aussi s’appliquer dans le domaine privé de l’intime, à l’égard de soi, de nos émotions ou de
nos désirs ? Une conférence pour traiter les utilisations extra-épistémologiques de la raison.
Association ALDÉRAN ©
Conférence 1600-152 : “Éloge de la Raison, la raison comme Lumière pour l’existence” - 21/04/2004 - page 2
ÉLOGE DE LA RAISON
La raison comme Lumière pour l’existence humaine
PLAN DE LA CONFÉRENCE PAR ÉRIC LOWEN
Il faut chercher le vrai pouvoir de la raison
non dans la possession de la vérité mais dans son acquisition.
Gotthold Ephraïm Lessing (1729-1781)
I L’IMPORTANCE SOUS-ESTIMÉE DE LA RAISON
1 - L’émergence des Voies de la Raison, un seuil décisif dans l’aventure de l’Humanité
2 - Mais la raison est victime de confusions, méconnaissances et rejets - les antirationalismes
3 - Importance et fragilité de la raison, qu’il est donc urgent de défendre et de promouvoir
4 - Une triple importance de la raison, qui va bien au-delà des considérations logiques
II LA RAISON, UNE APTITUDE HOMINIENNE - HOMMAGE À ARISTOTE
1 - La raison comme fait anthropologique, une aptitude hominienne
2 - Une expression des facultés cognitives naturelles de l’Etre Humain
3 - Une faculté qui nous fonde en tant qu’être conscient et pensant, en tant que sujet
4 - Une faculté naturelle et universelle à l’Être Humain, partagée par tous les êtres humains
5 - Une faculté qui se développe par l’apprentissage et l’utilisation
III LA RAISON, SOURCE DE CONNAISSANCE - HOMMAGE À DESCARTES
1 - La raison comme origine de la connaissance
2 - La raison comme moyen de connaissance (raison opérative)
3 - Le raison comme méthode, le passage à la raison méthodique pour bien penser
4 - La raison est plus qu’un moyen, elle est aussi une règle de connaissance
5 - Le développement de la logique et des processus démonstratifs
6 - La rationalité de la connaissance, toute connaissance est rationnelle
IV LA RAISON POUR ÉCLAIRER L’EXISTENCE HUMAINE - HOMMAGE AUX LUMIÈRES
1 - La dimension supra-épistémologique de la raison, la raison pour éclairer l’existence humaine
2 - La raison permet de fonder une relation nouvelle et novatrice de l’Être Humain avec le monde
3 - L’éclairage anthropologique de la raison : le dévoilement de la nature réelle de l’Être Humain
A - Un être pensant, réfléchissant, connaissant et se déterminant librement par lui-même
B - L’usage de la raison amène l’Être Humain à sa véritable nature, à sa spécificité
C - La raison est un élément participatif de la dignité humaine
D - La raison s’oppose aux attitudes ignorantistes, magico-religieuses et aux croyances
4 - La raison comme règle de notre relation au Cosmos : le réenchantement rationaliste du monde
5 - La raison comme règle fondatrice de l’éthique : le dépassement de la morale
6 - La raison comme règle de conduite des affaires sociétales : politique, éducation, justice, etc.
7 - La raison comme règle de conduite de l’individu vers la sagesse : la philosophie
V CONCLUSION
1 - Défense de la Raison, défense de l’Humanité
2 - La valeur de la raison, la raison comme source de valeurs
3 - Le choix de la raison, la raison comme enjeu civilisationnel ORA ET LABORA
Association ALDÉRAN ©
Conférence 1600-152 : “Éloge de la Raison, la raison comme Lumière pour l’existence” - 21/04/2004 - page 3
Document 1 : La raison comme élément participatif de la dignité humaine.
L'homme n'est qu'un roseau, le plus faible de la nature ; mais c'est un roseau pensant. Il
ne faut pas que l'univers s'arme pour l'écraser : une vapeur, une goutte d'eau, suffit pour
le tuer. Mais, quand l'univers l'écraserait, l'homme serait encore plus noble que ce qui le
tue, parce qu'il sait qu'il meurt, et l'avantage que l'univers a sur lui ; l'univers n'en sait rien.
Toute notre dignité consiste donc en la pensée. C'est de qu'il faut nous relever et non
de l'espace et de la durée, que nous ne saurions remplir. Travaillons donc à bien penser :
voilà le principe de la morale. Blaise Pascal (1623-1662)
Pensées
Document 2 : La raison comme fondement de la connaissance.
Assurons-nous bien du fait, avant de nous inquiéter de la cause. Il est vrai que cette
méthode est bien lente pour la plupart des gens qui courent naturellement à la cause, et
passent par-dessus la vérité du fait ; mais enfin nous éviterons le ridicule d'avoir trouvé la
cause de ce qui n'est point.
Ce malheur arriva si plaisamment sur la fin du siècle passé à quelques savants
d'Allemagne, que je ne puis m'empêcher d'en parler ici.
En 1593, le bruit courut que, les dents étant tombées à un enfant de Silésie [au sud-
ouest de la Pologne] âgé de sept ans, il lui en était venu une d'or à la place d'une de ses
grosses dents. Horstius, professeur en médecine dans l'université de Helmstad, écrivit en
1595 l'histoire de cette dent, et prétendit qu'elle était en partie naturelle, en partie
miraculeuse, et qu'elle avait été envoyée de Dieu à cet enfant pour consoler les chrétiens
affligés par les Turcs ! Figurez-vous quelle consolation, et quel rapport de cette dent aux
Association ALDÉRAN ©
Conférence 1600-152 : “Éloge de la Raison, la raison comme Lumière pour l’existence” - 21/04/2004 - page 4
chrétiens ni aux Turcs ! En la même année, afin que cette dent d'or ne marquât pas
d'historiens, Rullendus en écrit encore l'histoire. Deux ans après, Ingolsteterus, autre
savant, écrit contre le sentiment [l'opinion] que Rullandus avait de la dent d'or, et
Rullandus fait aussitôt une belle et docte réplique. Un autre grand homme, nommé
Libavius, ramasse tout ce qui avait été dit de la dent, et y ajoute son sentiment particulier.
Il ne manquait autre chose à tant de beaux ouvrages, sinon qu'il fût vrai que la dent était
d'or. Quand un orfèvre l'eut examinée, il se trouva que c'était une feuille d'or appliquée à
la dent, avec beaucoup d'adresse : mais on commença par faire des livres, et puis on
consulta l'orfèvre.
Rien n'est plus naturel que d'en faire autant sur toutes sortes de matières. Je ne suis pas
si convaincu de notre ignorance par les choses qui sont, et dont la raison nous est
inconnue, que par celles qui ne sont point, et dont nous trouvons la raison. Cela veut dire
que, non seulement nous n'avons pas les principes qui mènent au vrai, mais que nous en
avons d'autres qui s'accommodent très bien avec le faux. Fontenelle (1657-1757)
Histoire des oracles, 1686
Document 3 : Le pouvoir de la raison fait apparaître aussi la déraison qui prévaut habituellement dans les
affaires humaines.
Un jour, se promenant auprès d'un petit bois, il vit accourir à lui un eunuque de la reine,
suivi de plusieurs officiers qui paraissaient dans la plus grande inquiétude, et qui
couraient ça et comme des hommes égarés qui cherchent ce qu'ils ont perdu de plus
précieux. «Jeune homme, lui dit le premier eunuque, n'avez-vous point vu le chien de la
reineZadig répondit modestement : «C'est une chienne, et non pas un chien. - Vous
avez raison, reprit le premier eunuque. - C'est une épagneule très petite, ajouta Zadig ;
elle a fait depuis peu des chiens ; elle boite du pied gauche de devant, et elle a les
oreilles très longues. - Vous l'avez donc vue ? dit le premier eunuque tout essoufflé.
- Non, répondit Zadig, je ne l'ai jamais vue, et je n'ai jamais su si la reine avait une
chienne.»
Précisément dans le même temps, par une bizarrerie ordinaire de la fortune, le plus beau
cheval de l'écurie du roi s'était échappé des mains d'un palefrenier dans les plaines de
Babylone. Le grand veneur et tous les autres officiers couraient après lui avec autant
d'inquiétude que le premier eunuque après la chienne. Le grand veneur s'adressa à
Zadig, et lui demanda s'il n'avait point vu passer le cheval du roi. «C'est, répondit Zadig,
le cheval qui galope le mieux ; il a cinq pieds de haut, le sabot fort petit ; il porte une
queue de trois pieds et demi de long ; les bossettes [ornements] de son mors sont d'or à
vingt-trois carats, ses fers sont d'argent à onze deniers. - Quel chemin a-t-il pris ? est-
il ? demanda le grand veneur. - Je ne l'ai point vu, répondit Zadig, et je n'en ai jamais
entendu parler
Le grand veneur et le premier eunuque ne doutèrent pas que Zadig n'eût volé le cheval
du roi et la chienne de la reine ; ils le firent conduire devant l'assemblée du grand
Association ALDÉRAN ©
Conférence 1600-152 : “Éloge de la Raison, la raison comme Lumière pour l’existence” - 21/04/2004 - page 5
1 / 12 100%
La catégorie de ce document est-elle correcte?
Merci pour votre participation!

Faire une suggestion

Avez-vous trouvé des erreurs dans linterface ou les textes ? Ou savez-vous comment améliorer linterface utilisateur de StudyLib ? Nhésitez pas à envoyer vos suggestions. Cest très important pour nous !