CONFÉRENCE PHILOSOPHIQUE
“Plus l’être humain sera éclairé, plus il sera libre.”
Voltaire
LE COSMOS ET L’ÊTRE HUMAIN
La participation nouvelle et novatrice
de l’homme dans le cosmos
CONFÉRENCE PAR ÉRIC LOWEN
Trèfle hyperbolique de Brent Collins.
Association ALDÉRAN Toulouse
pour la promotion de la Philosophie
MAISON DE LA PHILOSOPHIE
29 rue de la digue, 31300 Toulouse
Tél : 05.61.42.14.40
Site : www.alderan-philo.org conférence N°1600-125
L’ÊTRE HUMAIN ET LE COSMOS
La participation nouvelle de l’homme dans le cosmos
conférence d’Éric Lowen donnée le 25/04/2011
à la Maison de la philosophie à Toulouse
En fonction des progrès scientifiques accumulés depuis maintenant quatre siècles, les
anciennes conceptions illusoires des cosmogonies religieuses sur les rapports Humanité/
Nature se sont effondrées. Dans ce vaste processus de “désenchantement” apparent du
monde, l’Humanité n’est plus ni le centre, ni la finalité, ni une espèce privilégiée au
sommet de l’évolution, quelles relations Nature/Humanité peut-on désormais envisager ?
Sommes-nous en face d’un univers absurde, comme l’a proclamé l’existentialisme sartrien,
ou bien, derrière la crise de cette mutation cosmologique, en fin de compte nécessaire, une
nouvelle relation positive entre l’Univers et l’Humanité est-elle en train de naître ? Et si la
chute de nos illusions humaines, bien trop humaines, permettait de se rapprocher de la
réalité et de fonder une relation plus enrichissante avec la nature et l’immensité du cosmos ?
Association ALDÉRAN © - Conférence 1600-125 : “Le cosmos et l’Être Humain“ - 18/10/1997 - page 2
L’ÊTRE HUMAIN ET LE COSMOS
La participation nouvelle et novatrice de l’homme dans le cosmos
PLAN DE LA CONFÉRENCE PAR ÉRIC LOWEN
Il a fallu toute l’évolution de l’univers, de la vie et de l’homme
pour acquérir cette liberté fragile qui nous donne aujourd’hui
notre dignité et notre responsabilité.
Yves Coppens
La plus belle histoire du monde, 1996
I L'HOMME FACE AU COSMOS
1 - La relation de l'Homme avec le Cosmos ne va pas de soi
2 - L'Homme ne se contente pas d'être passivement au monde comme la condition animale
3 - La délicate construction d'une relation porteuse de sens face au monde, dans le monde
et avec le monde
II LES RAPPORTS CLASSIQUES CONÇUS PAR L'HOMME AVEC LE COSMOS
1 - Des rapports fondés, au-delà des données primaires, sur des données non-scientifiques
2 - Des conceptions surnaturelles, théistes et déterministes
3 - Un rapport dominé par les pensées magiques et l'irrationalisme
4 - La dévalorisation ou négation de la matière (de la matière prison à la matière illusion)
5 - En général un rapport anthropocentrique et anthropofinalisme
6 - Une opposition ontologique radicale entre l'Homme, les animaux et le Cosmos
7 - Une logique de séparation et d'exclusion (naturel/artificiel par exemple)
8 - De la nature inférieure à la nature ennemie
III LA REMISE EN CAUSE DE CES CONVICTIONS ET CROYANCES
1 - La rupture du développement des voies de la raison
2 - L'invention de la science, l'impulsion décisive des présocratiques
3 - 26 siècles de découvertes scientifiques, d'Euclide aux neurosciences
4 - L'écroulement de ces croyances anciennes, un processus de désenchantement du monde
5 - La découverte de l'absurdité du monde, amenant certains à une réaction absurdiste et nihiliste
6 - La découverte de rapports positifs de l'homme avec le cosmos jusqu'alors inconnus
et inimaginables
7 - Un rapprochement progressif de l'homme avec le cosmos, la fin de la distance ontologique
IV LE DÉVOILEMENT DE LA VÉRITABLE NATURE DU COSMOS
1 - La fin des illusions théistes, le dépassement de toute idée de déité
2 - Une nouvelle ontologie du monde, une ontologie renouvelée devenue cosmologie
3 - Un monde doublement cosmicisé du monde, dans son immensité et son infinité
4 - La connaissabilité du monde, et la science permet bien de connaître la nature des choses
5 - La naturalité du monde et de toute chose
6 - La réalité du monde, la défaite de Platon
7 - L’unité du monde, l'unité ontologique de la totalité du cosmos
8 - La réhabilitation de la matière, la victoire de Démocrite
9 - La réhabilitation de l'impermanence, du hasard, du chaos et de la contingence
10 - L'évolution créatrice et le principe de complexité
11 - Le réenchantement du monde, la découverte de la magnificence et de la symphonie du monde
V LA PARTICIPATION NOUVELLE ET NOVATRICE DE L'ÊTRE HUMAIN DANS LE COSMOS
1 - Une révolution philosophique dans notre manière de penser notre relation au monde
2 - La naturalisation et la naturalité de l'Homme, un animal comme les autres
Association ALDÉRAN © - Conférence 1600-125 : “Le cosmos et l’Être Humain“ - 18/10/1997 - page 3
3 - L'homme est issu du cosmos, de son auto-création cosmique
4 - L'homme est assujetti à toutes les lois physiques du monde et du vivant
5 - L’homme n'est pas seulement dans le Cosmos, il est une partie du Cosmos
6 - L'homme n'est pas étranger au monde, il participe au monde
7 - Notre intrication est totale dans le cosmos, notre coévolution avec le cosmos
8 - L'homme est lui-même acteur de l'auto-création du monde, il participe à sa complexification
9 - L'Humanité apporte sa contribution spécifique à la symphonie du monde : la pensée réfléchie,
l'art, la connaissance
10 - Et nous pouvons même vivre cette relation de manière consciente, une voie cosmophanique
VI CONCLUSION
1 - Ces notions sont les bases de la cosmosophia moderne, de la sagesse du cosmos
2 - L'Humanité est rentrée dans son âge adulte a l'égard du cosmos
ORA ET LABORA
Association ALDÉRAN © - Conférence 1600-125 : “Le cosmos et l’Être Humain“ - 18/10/1997 - page 4
Document 1 : Le monde n’est plus le cadre passif où nous sommes, nous faisons partie du cosmos et nous
sommes faits de lui.
La science a non seulement montré l’aspect grandiose et bouleversant d’un univers
accessible à l’intelligence humaine, mais elle nous a appris qu’au sens le plus réel, le
plus concret, nous faisons partie du Cosmos ; que, nés de lui, nous ne pouvions séparer
notre sort du sien. Les événements humains essentiels, tout comme les plus anodins,
nous ramènent à l’Univers et à ses origines. L’ambition de cet ouvrage est d’explorer
cette perspective cosmique. Carl Sagan
Cosmos, préface
Document 2 : Si le vieil anthropocentrisme géocentrique est aujourd’hui dépassé, il s’est métamorphosé
dans la croyance anthropofinaliste du principe “anthropique fort”. Sous des différences de langage, c’est
pourtant la même mentalité qui s’exprime.
Le fait de vouloir à tout prix attribuer une finalité à l'Univers montre que certains
scientifiques contemporains n'ont pas été vaccinés par l'histoire du géocentrisme et
persécutions qu'il a engendrées. Ils remettent à leur manière l'homme au centre de
l'Univers. Dans le débat «entropie et anthropie», ils arguent de la complexité croissante
de l'étoile à la planète, puis de la planète à l'homme, pour suggérer que celui-ci soit bien
le but de l'Univers. Quelle ambition démesurée ! Quelle mégalomanie ! Et quelle
régression ! Ils ressemblent aux bébés qui se croient le centre du monde et se mettent à
hurler si on ne leur accorde pas l'attention exclusive qu'ils désirent. L’idée que l'Univers
aurait un but, que nous aurions été assez intelligents pour le découvrir, et que nous
serions nous-mêmes ce but, ne paraît pas plus raisonnable qu'imaginer la Terre immobile
au centre de l'Univers et le ciel tournant autour d'elle. Simplement, cette vision
nombriliste contemporaine se pare d'une terminologie scientifique qui la fait apparaître un
peu plus sérieuse.
Comment croire en effet que les hommes apparus depuis environ deux millions d'années
sur Terre feraient partie du Grand Dessein de l'Univers ? Si cela était vrai, on pourrait
remarquer avec le sourire que l'Univers est une machine décidément ni très efficace ni
très rapide. Contentons-nous en l'occurrence de citer Diderot «On ne sait jamais ce que
le ciel veut ou ne veut pas, et il n'en sait peut-être rien lui-même.» André Brahic
Les enfants du soleil, 1999
Document 3 : Le sentiment d’écroulement des anciens repères cosmologiques fut particulièrement sensible
entre le milieu du 19ème siècle et la fin de la deuxième guerre mondiale. Les réflexions de Saint-Exupéry
reposent en partie sur ce sentiment intermédiaire, transitoire par essence, à la fois de la montée des
données scientifiques et rationnelles sur le cosmos, et de l’autre la nostalgie de cette vision cohérente et
signifiante que portaient les vielles croyances. Aujourd’hui, nous pouvons comprendre que ce
désenchantement du monde a laissé place à un processus inverse, de ré-enchantement fondé sur une
meilleure compréhension de l’univers et de la nature humaine. Il a fallut simplement un peu de temps que ce
sens, cette fois-ci intrinsèque à l’univers, s’affirme et soit compris.
Mais le christianisme ne s'opposait à rien dans le monde romain. Aujourd'hui il entre en
conflit avec des chapitres de ma pensée auxquels j'ai le droit de tenir. J'ai le droit de tenir
aussi aux valeurs religieuses. Mais j'ai le droit de regretter qu'en ne conciliant plus le
monde elle ne présente plus cette évidente synthèse qu'elle offrait au monde romain. Je
n'ai plus de langage cohérent. Antoine de Saint-Exupéry (1900-1944)
Carnets, I, 98, posthume, 1953
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