LES AVANTAGES LIÉS À L’EURO
qUn degré de liberté accru au niveau européen
Fruit d’une volonté politique, leuro renforce l’intégration et la solidari entre les États
européens qui leur permet de faire face à une économie mondialisée. En me temps, la
monnaie unique permet de hisser l’Union au premier rang des puissances commerciales
et de concurrencer le dollar comme moyen de paiement international. Lappréciation de
leuro sur le marc des changes favorise la baisse du coût des produits importés. Avec la
monnaie unique, les taux dintét convergent puisque cest la BCE qui conduit la politique
monétaire unique pour lensemble des pays membres. LEurope se présente donc unie face
aux sculateurs internationaux en disposant de moyens sans commune mesure avec
ceux des banques centrales
nationales. Enme temps,
la mise en place de l’euro
interdit aux pays membres
de jouer sur les fluctuations
monétaires pour rendre arti-
ficiellement compétitifs
leurs produits. En outre, la
stabilité de l’euro et la
volon affichée de privi-
gier la lutte contre linflation
rend la monnaie attractive
sans quelle soit associée à
des taux d’intérêt élevés.
Leuro doit donc permettre
une baisse de ces taux au niveau européen. Les centes hausses successives des taux
directeurs de la BCE nentravent aucunement le processus à long terme. Les États
devraient ainsi voir la charge de leur dette diminuer, ce qui leur offrira une nouvelle marge
de mauvre pour conduire une politique de relance de la croissance.
qLes avantages attendus d’un taux de change unique
Avec leuro, les frais de change, de me que les risques de change (liés aux fluctua-
tions de recettes induits par des variations de taux de change), disparaissent et avec eux
les cts de ces orations (notamment celles qui sont liées aux garanties contre les
risques de change). Aussi, au niveau européen, les investisseurs et les négociants sont inci-
112
L’EURO : OPPORTUNITÉ
OU CONTRAINTE ?
49
Depuis le 1er janvier 1999, l’euro est devenu la monnaie de référence pour 11,
puis 13 pays de la Communauté européenne. En janvier 2008, Chypre et
Malte rejoindront à leur tour la zone euro. Quel bilan peut-on en tirer aujour-
d’hui, alors que des critiques persistent ?
Source : Alternatives Économiques, n° 256, mars 2007.
Taux d'intérêt nominal moyen dans la zone euro, en %
Traité de Maastricht
Traité d'Amsterdam Démarrage
de l'euro
Taux à long
terme
Taux à court
terme
0
2
1979
4
6
8
10
12
14
1984 1989 1994 1999 2004
UNE BAISSE HISTORIQUE DES TAUX DINRÊT
tés à conduire des orations en plus grand nombre puisque dispart l’incertitude sur la
rentabilité des opérations, liée aux fluctuations de change. En même temps, les stragies
de placement des épargnants vont se modifier dans le sens probable d’une plus grande
diversité, dans la mesure où les avantages respectifs des différents placements sont plus
transparents. Cela doit permettre d’optimiser la rentabilité de ces placements. En principe,
leuro doit donc stimuler les échanges de titres sur les marchés financiers, dautant plus
quils sont plus facilement négociables et que la monnaie unique dans un marché unif
fournit une plus grande lisibili des opérations. Il peut ainsi favoriser une hausse des cours
des valeurs mobilres.
LES CONTRAINTES DU PASSAGE À LA MONNAIE UNIQUE
qLes risques liés à une concurrence accrue
Lavènement de la monnaie unique est laboutissement de lintégration des économies
européennes. La concurrence sen trouve aiguisée, ce qui peut se traduire par la disparition de
nombreuses entreprises. Dans certains secteurs dactivité, lemploi pâtit de lavènement de
leuro, car celui-ci accélère la tendance aux regroupements entre entreprises, entamée lors de
la phase préparatoire. Le passage à leuro
ne saccompagne pas de dispositions obli-
geant les États à harmoniser leur fiscalité;
aussi le maintien de disparités dans ce
domaine accentue les mouvements
dépargne, notamment des plus fortunés,
vers des pays où la fiscalité est favorable. De
même, les disparités des systèmes de pro-
tection sociale subsistant, les coûts sala-
riaux dans le marché unique se
maintiennent, ce qui accélère les délocalisa-
tions dactivités vers les zones les plus com-
pétitives. Le niveau élevé du taux de change
de leuro pénalise enfin les exportations.
qLe risque de perte d’autonomie dans la conduite des politiques
économiques
Lunification monétaire européenne sore dans le cadre dune harmonisation restric-
tive des politiques budgétaires, car la crédibilité dun euro fort suppose une gestion rigou-
reuse des finances publiques des pays membres. Ceux-ci seront ainsi privés de cet outil
traditionnel permettant de conduire une politique économique autonome afin de relancer
lactivité économique (voir fiche 31). Comme la politique monétaire nest plus du ressort de
chaque pays puisquelle ne dépend que de la BCE (Banque centrale européenne) et qu’elle
privilégie la lutte contre l’inflation, on peut craindre que lente dans leuro pénalise la
croissance, donc lemploi, sauf si la BCE confirme son alignement sur la politique de baisse
des taux mee par la Réserve fédérale américaine. Le problème est accentué par le fait
que les pays de la zone euro ne peuvent pas réellement compter sur le budget communau-
taire dont le montant est dérisoire par rapport à celui des États-Unis.
113
Déséquilibres
et taux d’intérêt
La persistance de différences sensibles en
termes d’inflation au sein de la zone euro
rend complexe des arbitrages sur les taux
d’intérêt : la même politique monétaire
est volontiers trop restrictive en Alle-
magne et trop laxiste au Portugal ou en
Espagne. Pour soudre ce problème, il
faudrait articuler plus étroitement poli-
tique budgétaire et politique monétaire
pour compenser ces déséquilibres.
Source :
Alternatives Économiques
, 256, 2007.
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