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Des travaux similaires seront par la suite produits selon cette stratégie par de nombreux autres
chercheurs. Tous confirment que chaque étape des voies biochimiques est contrôlée par un
gène unique, codant l'enzyme impliquée à cette étape.
DNA comme support de l’information génétique : Le premier phénomène qui allait
permettre de progresser dans l'identification du support de l'hérédité est celui de la
transformation bactérienne, rapporté en [1928] par l'anglais Griffith (travaux sur Diplococcus
pneumomiae – souris). Ce phénomène représente alors un test d'activité biologique, grâce
auquel il est possible de déterminer la nature du matériel génétique. Ce test ne sera pas mis à
profit par Griffith lui même, mais par Avery [1944] qui l'utilise pour élucider la nature
biochimique du matériel génétique : il s'agit de DNA. Cette découverte est toutefois accueillie
avec beaucoup de scepticisme.
Il faudra de nombreux autres travaux pour que cette réalité soit acceptée : en particulier ceux
de Chargaff [1950] (rapports A+T/C+G et A/T, C/G) ou de Hershey [1946] (travaux menés
sur les bactériophages ; phage T2 en particulier). L'acceptation définitive ne viendra qu'avec
l'élucidation de la structure du DNA par Watson et Crick [1953] (Prix Nobel 1962). C’est à
partir de ce moment que la biologie moléculaire va connaître son apothéose et son
développement dans presque tous les domaines et disciplines scientifiques.
2. MECANISME GENERAL DE LA SYNTHESE DES
PROTEINES
Qu’est ce qu’un gène ? : La définition du gène a évolué au fur et à mesure de l’avancement
scientifique des connaissances. En fait chacune des définitions a son utilité selon le
contexte dans lequel on étudie les gènes.
Les concepts mendéliens définissent le gène en tant qu’unité héréditaire discontinue
possédant une influence sur un caractère phénotypique.
Morgan et ses collaborateurs ont localisé le gène sur un endroit précis du chromosome : locus.
Ensuite, une définition fonctionnelle du gène a été formulée ; « le gène est une séquence de
DNA codant pour une chaîne polypeptidique spécifique » : « un gène - un polypeptide ».
Cette dernière définition doit être utilisée avec discernement.
En effet, la plupart des gènes eucaryotes comprennent des régions non codantes
« introns », c'est-à-dire de grands segments qui n’ont pas d’équivalents dans les
polypeptides.
Les biologistes moléculaires incluent également dans le gène les promoteurs et
d’autres régions régulatrices qui ne sont pas transcrites, mais on peut considérer que
ces séquences font partie du gène parce que le gène ne sera exprimé qu’en leur
présence.
A l’échelle moléculaire, la définition du gène doit également englober le DNA qui
code pour le RNA ribosomal, RNA de transfert et autres petits RNA. Ces gènes ne
produisent pourtant pas de polypeptides.