
considérer la MTEV comme un fléau au même titre que les infections nosocomiales avec la nécessité de mettre en place
des Comités de LUtte contre les Thromboses (CLUT) avec des fonctions similaires aux CLIN dans un but d'éradication.
C - Les remarques sur le système existant
Le système actuel ne répond pas aux attentes de la population de la Picardie et de la Côte d'Opale :
1) Il n'existe que 2 centres de diagnostic des thromboses, fonctionnant en consultation externe, sans hôpital de jour
structuré, implantés à Amiens et à Compiègne.
2) La saturation des 2 centres aboutit à la réalisation de bilans de thrombose incomplets, parasités par l'épisode aigu
thrombotique, sans dépistage familial d'où une répétition inutile des explorations.
3) La plupart des patients n'ont pas matériellement accès à ce dépistage alors qu'il suffirait de faire voyager les
prélèvements au lieu des patients.
4) L'hôpital public ne pouvant pas facturer les actes non inscrits dans la nomenclature des actes biologiques, l'activité
en consultation externe aboutit à une perte sèche en actes de biologie non facturables.
5) Par conséquent l'existant est inadapté aux besoins actuels.
D - L'Historique
Des conférences régionales de consensus concernant la MTEV ont été organisées en 1992, 1993 et 1995 en présence des
représentants de 15 hôpitaux de Picardie et du Pas-de-Calais avec pour thèmes : la stratégie diagnostique, la stratégie
thérapeutique et la stratégie étiologique. Au décours, deux centres de diagnostic de thromboses ont été mis officiellement en
place, respectivement à Amiens et Compiègne, par un vote de consensus régional en 1995.
E - Présentation d'un projet médical et sa traduction en termes d'organisation de la prise en charge
Le projet médical vise, dans la population de référence, des objectifs médicaux et médico-économiques, en structurant l'offre
de soins, que sont :
1) l'amélioration des pratiques médicales visant la prise en charge décentralisée et ambulatoire de l'accident thrombo-
embolique veineux,
2) l'évaluation des facteurs de risque de thrombose,
3) l'éducation thérapeutique et l'information des patients.
Il se traduit par la mise en place d'un dispositif structuré et décentralisé permettant un accès rapide de la population à la
prise en charge et une amélioration des pratiques par la formation et l'éducation.
F - Descriptif de la coordination à mettre en place, et de son positionnement dans l'environnement professionnel
1) Un médecin vasculaire référent est intégré dans la communauté médicale de son établissement de santé. Ce
médecin réunit un groupe de travail transversal au sein de son établissement et au sein du bassin de vie associé.
Ce groupe modélise les prises en charge par une harmonisation des pratiques vis à vis des consensus. Ce groupe
est à l'origine du Comité de LUtte contre les Thromboses ou CLUT propre à chaque bassin de vie. Le médecin
vasculaire référent travaille en collaboration avec les médecins vasculaires libéraux qui ont choisi de lui adresser
leurs patients.
2) Chaque médecin vasculaire libéral adhérent s'engage individuellement à participer activement au réseau
thrombose Picardie Côte d'Opale et à adresser ses patients à l'établissement de santé le plus adapté.
3) Chaque patient adhère individuellement au réseau, auprès de son médecin vasculaire, afin de bénéficier de la
prise en charge la plus adaptée, d'une information et d'une éducation thérapeutique. Un dossier médical
commun partagé permet de gérer les informations nécessaires à une prise en charge globale du patient.
4) Le dossier médical commun partagé est hébergé et sécurisé par le site du réseau thrombose, élément du GIP-
Télémédecine de Picardie.
G - Conclusions sur la plus value du réseau
Les critères de valeur ajoutée du réseau sont :
1) la prise en compte de l'existant et l'adaptation aux réalités locales de chaque bassin de vie. Deux centres
existent en Picardie, Amiens et Compiègne. Grâce aux structures déjà en place, fortes de leur expérience et de
leur activité en pleine croissance, ce réseau vise à développer et à transposer leur activité sur l'ensemble de la
région, en facilitant l'accès aux soins des patients.
2) la pertinence aux regards des besoins et des attentes : Le réseau répond à un problème prioritaire d'accès aux
soins des patients, non résolu jusqu'à présent, ainsi qu'aux besoins de la population. Les structures actuelles sont
proches de la saturation.
5) le caractère global et la vision globale des réalités : Ce projet ne recherche pas l'exclusivité de la prise en
charge des patients. L'interaction avec les autres réseaux Neurologie Vasculaire-AVC, HTA-Vasculaire, Pôles de
Prévention et d'Education est purement complémentaire et non concurrentielle
3) la dimension multipartenariale - un projet partagé par plusieurs promoteurs fondateurs – l'association des
personnes concernées. Ce réseau est le regroupement de différents partenaires fondateurs institutionnels ou
associatifs que sont les centres de diagnostic des thromboses, des hôpitaux pivots, des établissements privés de
santé, des établissements participant au service public hospitalier, l'association des patients ATP avec des