Stage de révision du programme de 1ES

publicité
 TERMINALE ES
2015/2016
DEVOIR MAISON
Stage de révision du programme de 1ES
En vue de votre intégration en classe de terminale ES, voici un dossier de révisions des
principales notions de 1ES à connaître car elles sont exigibles en terminale.
Afin de vous préparer au mieux aux exigences du programme de SES, je vous demande de
répondre
sur
feuille
aux
questions
sur
les
documents
suivants.
Le programme de terminale requiert la maîtrise de 45 notions déjà abordées dans votre
programme de première, je vous demande d’en revoir « seulement » une douzaine:
- Gains à l’échange
- Institutions et droits de propriété
- Asymétrie d’information
- Risque de crédit
- Demande globale
- Politique budgétaire
- Groupe d’appartenance, groupe de référence
- Capital social
- Anomie
- Désaffiliation et disqualification
- Etat-Providence
Chacune de ces notions est traitée dans le dossier qui suit avec des documents, des exercices
et des questions (pour chacune d’entre elles, j’ai rappelé le chapitre où elle a été abordée). Le
programme de terminale nous donnera l’occasion de revenir au début de chaque chapitre sur
ces notions.
Il est impératif d’y travailler de manière individuelle ou collective (pas besoin de cours
particulier). Si vous ne parvenez pas à répondre à quelques questions, vous ne serez pas
pénalisé mais tout élève ne l’ayant pas préparé se retrouvera pénalisé par ses lacunes.
Ce travail de révisions des notions essentielles du programme de 1ES, donnera lieu à un
corrigé et une évaluation en début d’année.
L. Pentier
[email protected]
Dossier documentaire de révisions – Institut de l’Assomption-Lübeck TES – L. Pentier
1 Douze notions du programme de première attendues en
terminale
Le programme de SES de terminale s’inscrit dans la prolongement du programme de
première et un certain nombre de notions de première sont exigibles en terminale.
« Acquis de première » exigibles en fonction des chapitres de Terminale en SES.
Liste des 45 notions abordées en 1ES à maîtriser :
Economie (5 chapitres de terminales qui Sociologie (4 chapitres au programme
utilisent des notions du programme de de terminale qui utilisent les notions de
première)
première suivante)
1.1 - Facteurs de production, production
marchande et non marchande, valeur
ajoutée, production, institutions, droits de
propriété, externalités ;
1.2- Inflation, chômage, demande
globale ;
2.1- gains à l’échange
2.2Banque
centrale,
politique
budgétaire, politique monétaire, politique
conjoncturelle ;
3.1 : Externalités, droits de propriété,
offre et demande, défaillances de
marché ;
1.1- Salaire, revenu, profit, revenus de
transfert, groupe social ;
1.2- groupe d’appartenance, groupe de
référence, socialisation anticipatrice,
capital social ;
2.1- socialisation, sociabilité, anomie,
désaffiliation, disqualification, réseaux
sociaux ;
2.2- Conflit
Regards croisés (3 chapitres)
1.1- Etat-Providence, prélèvements obligatoires, revenus de transfert.
2.1- Salaire, marché, productivité, offre et demande, prix et quantité d’équilibre,
asymétries d’information.
2.2. Chômage, productivité, demande globale, politique monétaire, politique
budgétaire, rationnement.
Voici un petit travail de révisions sur dix notions du programme de première.
Notion 1 : Gains à l’échange
Notion 2 : Institutions et droits de propriété
Notion 3 : Asymétrie d’information
Notion 4 : Risque de crédit
Notion 5 : Demande globale
Notion 6 : Politique budgétaire
Notion 7 : Groupe d’appartenance, groupe de référence
Notion 8 : Capital social
Notion 9 : Anomie
Notion 10 : Désaffiliation et disqualification
Notion 11 : Etat-Providence
Dossier documentaire de révisions – Institut de l’Assomption-Lübeck TES – L. Pentier
2 Notion 1 : LES GAINS À L’ÉCHANGE ET LA NOTION DE SURPLUS
SE – Chapitre 3.2 - Comment un marché concurrentiel fonctionne-t-il ?
Les gains à l’échange et la notion de surplus (Fiche Eduscol)
La notion de surplus permet de mesurer graphiquement les gains de l’échange pour les
participants, et leur partage entre acheteurs et vendeurs. Le surplus des consommateurs
correspond à la différence entre ce que les consommateurs étaient disposés à payer pour le
produit et le prix du marché qu’ils doivent payer, soit l’aire délimitée par l’axe vertical du prix,
la courbe de demande et la droite horizontale de prix d’équilibre. Le gain des producteurs
représente de façon équivalente l’écart entre le prix auquel ils étaient prêts à vendre le
produit et celui du marché, soit l’aire délimitée par l’axe vertical du prix, la courbe d’offre et
la droite horizontale de prix d’équilibre. Paul Krugman développe une analyse claire et
accessible de cette notion de surplus à travers l’exemple du marché des manuels
universitaires d’occasion.
Document 1. L’échange enrichit tout le monde
« La clé d'un bien meilleur niveau de vie pour tout le monde est l'échange, par lequel les
individus se répartissent entre eux les tâches et chaque personne fournit un bien ou un
service que les autres désirent en échange de différents biens et services qu'elle désire ellemême...La raison pour laquelle nous avons une économie, et non pas de nombreux individus
autosuffisants, est qu'il y a des gains à l'échange : en divisant les tâches et en échangeant,
deux personnes (ou 6 milliards) peuvent obtenir chacune davantage de ce qu'elles désirent
qu'en essayant d'être autosuffisantes. Les gains à l'échange proviennent en particulier de
cette division des tâches, que les économistes appellent la spécialisation - une situation
dans laquelle chaque individu s'engage dans une activité différente. »
P. Krugman et R. Wells Macroéconomie 2009 De Boeck Université
Q1 : Expliquez quels sont les gains attendus de l’échange ?
Q2 : Quelle est la cause des gains à l’échange ?
Q.3 Proposez une définition des gains à l’échange
Q.4. Quel(s) auteur(s) ont mis en évidence la notion de gain à l’échange ?
Document 2. Gains et pertes à l’échange
Pour laisser jouer l’intuition et comprendre pourquoi les taxes engendrent une perte sèche,
intéressons- nous à un exemple.
Imaginez que Patrick vienne faire le ménage chez Émilie chaque semaine pour 100 euros.
Le coût d’opportunité du temps de Patrick est de 80 euros et la valeur qu’Emilie accorde à
une maison propre est de 120 euros. Ainsi, Patrick et Émilie retirent chacun un avantage de
20 euros. Le surplus total de 40 euros mesure le gain à l’échange résultant de cette
transaction.
Dossier documentaire de révisions – Institut de l’Assomption-Lübeck TES – L. Pentier
3 Supposons maintenant que l’Etat lève une taxe de 50 euros sur les fournisseurs de services
de nettoyage. Il n’y a maintenant plus de prix auquel Emilie peut payer Patrick et qui
améliorera leur situation respective après impôt. Le prix maximum qu’Émilie est prête à
payer est de 120 euros, ce qui ne laisserait que 70 euros à Patrick après paiement de la taxe
et ce montant est inférieur à 80 euros, son coût d’opportunité. A l’inverse, pour que Patrick
reçoive une valeur égale à son coût d’opportunité, Émilie devrait le payer 130 euros, ce qui
est au-dessus d la valeur qu’elle accorde à une maison propre.
Finalement, Patrick et Émilie décident de ne plus faire affaire ensemble. Patrick s’en retourne
sans avoir rien gagné, Émilie vit dans une maison qui n’est pas nettoyée.
Gregory N. Mankiw, Principes de l’économie, de Boeck supérieur, Bruxelles, 2010.
Q1. Rappelez la définition d’un coût d’opportunité
Q2 : Pourquoi la fiscalité rationne-t-elle les quantités échangées ?
Q3 : Pourquoi la taxe entame-elle le bien-être des agents économiques ?
Document 3 : Les surplus du producteur et du consommateur (vidéo du cours)
www.youtube.com/watch?v=NSzdlGBM5Ok
(4 minutes)
Document 4 : Comment mesurer les gains à l’échange ?
Comment mesurer les gains de l’échange ? Une caractéristique du marché concurrentiel est
qu’il conduit tous les intervenants à acheter et vendre à un prix unique. Mais certains
acheteurs auraient été prêts à payer très cher, et gagnent donc à acheter à un prix inférieur à
leurs possibilités. Symétriquement, certains offreurs auraient accepté de vendre moins cher.
Les gains de l’échange tiennent à l’existence de ces écarts de prix.
Le calcul des surplus va nous permettre de mieux comprendre les gains que les agents
peuvent tirer de l’échange. (…)
Le commerce international est un moyen puissant d’extension des échanges. Pour le
montrer, imaginons un pays ouvrant ses frontières au commerce d’un bien qu’il produit et
consomme déjà. Nous négligeons les droits de douane et les coûts de transport. La
concurrence internationale joue donc pleinement.
Dans la situation autarcique, avant que les frontières ne soient ouvertes, l’offre et la
*
demande nationales déterminent un prix d’équilibre p . Supposons ce prix supérieur au prix
mondial. Il est clair que l’ouverture des frontières va amener le pays à se fournir à l’extérieur
pour bénéficier du prix mondial plus bas.
Exercice
On considère le marché d’un produit. La demande des consommateurs pour ce
produit est donnée par la fonction de demande totale :
D ( p) = 12 − p
L’offre totale est donnée par : O (p) = 2 p − 6 où p désigne le prix du produit
1)
Calculer le prix d’équilibre et la quantité échangée. Représenter sur un
graphique les courbes d’offre et demande ainsi que l’équilibre.
Dossier documentaire de révisions – Institut de l’Assomption-Lübeck TES – L. Pentier
4 2) On introduit une taxe T= 3 par unité. La variable p désigne maintenant le prix hors
taxe (HT). Pour chaque unité achetée, les consommateurs doivent payer le prix taxe
incluse, p+T. Et pour chaque unité vendue, les entreprises reçoivent le prix hors taxe,
p. La demande est donc D (p+T). Comment la nouvelle courbe de demande, dans le
plan (q, p), se déduit-elle de la courbe de demande d’origine ?
3) Ecrivez l’équation de l’équilibre de marché avec taxe et calculez le nouveau prix
d’équilibre hors taxe, toujours avec T= 3. Quel est le prix taxe comprise (TTC) ?
Représentez sur le même graphique les courbes D (p), D (p+T) et O (p).
4) Identifiez sur le même graphique et calculer : le surplus du consommateur, le
surplus du producteur, la recette fiscale et la perte du surplus collectif.
5) Identifier graphiquement et calculer le surplus de la société.
Notion 2 : Institutions et droits de propriété
SE – Chapitre 3.1 - Qu’est-ce qu’un marché ?
Document 4. Les droits de propriété intellectuelle
«Les droits de propriété intellectuelle sont les droits conférés à l'individu par une création
intellectuelle. Ils donnent généralement au créateur un droit exclusif sur l'utilisation de sa
création pendant une certaine période.
On répartit généralement les droits de propriété intellectuelle en deux grands groupes:
(1) Droit d'auteur et droits connexes
Les droits des auteurs d'œuvres littéraires et artistiques (livres et autres écrits, compositions
musicales, tableaux, sculptures, programmes d'ordinateur et films) sont protégés par ce que
l'on appelle le droit d'auteur pendant au moins 50 ans après le décès de l'auteur. (...)
(2) Propriété industrielle
On peut dire que la propriété industrielle englobe deux grands domaines:
• Elle concerne
d'abord la protection de signes distinctifs, notamment les marques de fabrique ou de
commerce (qui distinguent les produits ou les services d'une entreprise de ceux d'autres
entreprises) et les indications géographiques (qui servent à identifier un produit comme étant
originaire d'un lieu précis, dans les cas où une caractéristique déterminée du produit peut
être attribuée essentiellement à cette origine géographique).
La protection de ces signes distinctifs vise à promouvoir et assurer la concurrence loyale et à
protéger les consommateurs, en leur permettant de choisir en connaissance de cause entre
différents produits et services. La durée de la protection peut être illimitée si le signe en
question garde son caractère distinctif.
• D'autres types de propriété industrielle sont aussi protégés principalement pour encourager
l'innovation, la conception et la création technologiques. Il s'agit notamment des inventions
(protégées par des brevets), des dessins et modèles industriels et des secrets commerciaux.
L'objectif social est de protéger les résultats des investissements réalisés dans la mise au
Dossier documentaire de révisions – Institut de l’Assomption-Lübeck TES – L. Pentier
5 point de technologies nouvelles, de façon à encourager les activités de recherchedéveloppement dans ce domaine et à donner les moyens de les financer. (...)
La protection
est généralement accordée pour une durée déterminée (20 ans en principe dans le cas des
brevets).
La protection de la propriété intellectuelle poursuit les principaux objectifs sociaux indiqués
ci- dessus, mais il convient aussi de noter que les droits exclusifs accordés font
généralement l'objet d'un certain nombre de limitations et d'exceptions, et ce afin d'arriver à
un juste équilibre entre les intérêts légitimes des détenteurs des droits et ceux des
utilisateurs.
Source : http://www.wto.org/french/tratop_f/trips_f/intel1_f.htm
Question 1 : Recherchez dans un dictionnaire la définition générale du terme « droit de
propriété » et sa définition jurtidique.
Question 2 : A partir du texte, précisez la définition des termes « droits d’auteur » et «
propriété industrielle » ?
Question 3 : Quelle relation peut-on établir entre les droits de propriété et le marché ?
Document 5. Le rôle des institutions dans la croissance économique
Des écarts de revenu et de niveau de vie considérables existent aujourd’hui entre pays
riches et pays pauvres. Le revenu moyen des populations subsahariennes, par exemple, est
plus de vingt fois inférieur au revenu moyen américain. Les explications abondent quant aux
causes d’une telle divergence internationale. Dans les pays pauvres, comme en Afrique
subsaharienne, en Amérique centrale ou en Asie du Sud, peu de marchés fonctionnent, le
niveau d’instruction est médiocre, les équipements et les technologies sont obsolètes ou
inexistants. Mais ce ne sont que des causes immédiates de la pauvreté. Il s’agit de savoir
pourquoi ces pays n’ont pas des marchés plus efficaces, un capital humain plus solide, des
investissements plus élevés et des équipements et technologies plus performants.
[...]
L’hypothèse institutionnelle, repose sur l’intervention humaine : certaines sociétés sont
dotées de bonnes institutions qui encouragent l’investissement dans l’équipement, le capital
humain et les technologies performantes et, en conséquence, elles prospèrent d’un point de
vue économique. De bonnes institutions présentent trois caractéristiques : en garantissant le
respect des droits de propriété à une grande partie de la population, elles incitent une large
palette d’individus à investir et participer à la vie économique; en limitant l’action des élites,
des politiciens et autres groupes puissants, elles les empêchent de s’approprier les revenus
ou investissements d’autrui ou de fausser les règles du jeu; et en promouvant l’égalité des
chances pour de vastes pans de la société, elles encouragent l’investissement, notamment
dans le capital humain, et la participation à la production économique. Le passé et le présent
montrent que, dans de nombreux pays, ces conditions ne sont pas réunies : l’Etat de droit ne
règne que de manière sélective; les droits de propriété sont inexistants pour la grande
majorité des citoyens; les élites jouissent d’un pouvoir politique et économique illimité, et
seule une petite fraction de la population accède à l’éducation, au crédit et aux activités
productives.
D. ACEMOGLU, « Causes profondes de la pauvreté, Une perspective historique pour
évaluer le rôle des institutions dans le développement économique », Finances &
Développement, Juin 2003
Question : Explicitez comment les institutions ci-dessous peuvent favoriser la
croissance économique (en développant la réponse)
Dossier documentaire de révisions – Institut de l’Assomption-Lübeck TES – L. Pentier
6 - Système juridique (police, justice)
- Système bancaire =>...
- Hôpitaux, système scolaire =>...
Point notion : Institutions selon Douglass North (1920- )
Institutions : ensemble des règles et des organismes (chargées d’appliquer ses
règles) qui concourent à l’existence, au maintien et au développement des échanges
marchands (relevant du marché ou de la concurrence) : règles juridiques (propriété
privée), codes et tribunaux, politique de la concurrence européenne, code de la
santé publique, loi sur les brevets, monnaie, système bancaire, la Bourse, sécurité
sociale, Etat de droit,... Les institutions sont le plus souvent instituées par les
pouvoirs publics au niveau étatique ou supra- étatique (UE, OMC...)
« Les institutions sont les contraintes établies par les hommes qui structurent les interactions
humaines. Elles se composent de contraintes formelles (comme les règles, les lois, les
constitutions), de contraintes informelles (comme des normes de comportement, des
conventions, des codes de conduite auto-imposés) »
Douglass North, cité par Bernard
Chavance, L’économie institutionnelle, La Découverte, Coll. Repères, 2007 (p. 64)
Syn. : environnement politique et légal d’une société
Notion 3 : Asymétrie d’information
SE – Chapitre 3. 4- Quelles sont les principales défaillances du marché ?
Document 6: Quand les mauvaises voitures chassent les bonnes… un
problème de transparence des marchés
L’exemple des voitures d’occasion permet de saisir le problème dans son principe [...]
Supposons qu’il n’y ait que quatre types de voitures : les voitures neuves et les voitures
d’occasion ; les voitures de bonne qualité et les voitures de mauvaise qualité (qu’aux EtatsUnis nous désignons par « lemons »). Une voiture neuve peut être une bonne voiture ou un
« lemon » et, bien entendu, il en va de même pour les voitures d’occasion. [...] Sur ce
marché, les acheteurs acquièrent une automobile neuve sans savoir avec certitude que
l’engin est une bonne voiture ou un « lemon ». [...] Cependant, après avoir été en possession
d’une voiture donnée pendant un certain temps, son propriétaire peut se faire une bonne
idée de sa qualité [...] Cette nouvelle estimation est plus juste que l’estimation initiale.
Apparaît donc une asymétrie par rapport à l’information disponible sur le marché de
l’automobile, car les vendeurs possèdent désormais davantage de renseignements
sur la qualité des voitures que les acheteurs. Cependant, puisque, au moment de la
transaction, l’acheteur est incapable de distinguer entre une bonne et une mauvaise voiture,
les voitures, bonnes ou mauvaises, se vendent au même prix. D’autre part, il est évident
qu’une voiture d’occasion ne peut avoir la même valeur qu’une voiture neuve ; si cela était le
cas, il serait alors possible de négocier un « lemon » au prix d’une voiture neuve et d’acheter
une autre voiture neuve avec une plus grande probabilité qu’elle soit bonne et une plus faible
probabilité qu’elle soit mauvaise. C’est ainsi que le propriétaire d’un bon véhicule est
Dossier documentaire de révisions – Institut de l’Assomption-Lübeck TES – L. Pentier
7 doublement « coincé ». Non seulement il ne peut percevoir la véritable valeur de sa voiture,
mais il ne peut percevoir la véritable valeur de sa voiture neuve [...] La plupart des voitures
échangées seront des « lemons » tandis que les bonnes voitures risquent de ne plus être
mises sur le marché. Les « mauvaises » voitures ont tendance à chasser les bonnes.
G.Akerloff (1970) « The market for « Lemons »: Quality, Uncertainty and the Market
Mechanism », traduction parue dans Idées, n°130, décembre 2002.
Q1- Expliquez le passage du texte en gras
Q2- En déduire la définition de l’asymétrie d’information présentée dans le texte
Q3- Quels sont les effets de cette asymétrie d’information sur le marché de
l’automobile ?
Q4-En suivant l’exemple du texte, pourquoi les acheteurs de véhicules d’occasion
ont plus de chance d’acheter un véhicule en mauvais état ?
Q5- Comment peut-on se protéger du risque d’acheter une voiture en mauvais état ?
Document 7 : Economie et aléa moral
« Les pompiers ne sont pas contents. En effet ceux qui ont pris des risques pour secourir
récemment un spéléologue, coincé dans une grotte dans la Drôme, estiment que le
contribuable n'a pas à payer pour sa négligence. Et pour la première fois, un service
départemental d'incendie et de secours a déposé plainte contre le spéléologue secouru, lui
reprochant d'avoir «mis en danger» les sauveteurs. Dans le cas présent, le sauvetage d'un
spéléologue expérimenté a nécessité l'intervention de 17 sapeurs-pompiers et 55
sauveteurs, dont quatre plongeurs.
Le spéléologue, en situation d’aléa moral, est incité à prendre des risques inconsidérés
puisqu’il ne sera pas le seul à être sanctionné par son inconscience et il a même toutes les
chances d’être sauvé. Il peut s’attendre à ce que les pompiers viennent à son secours pour
le sauver. De plus, il ne paiera pas la facture »
« Sauvetage de spéléologues, Economie et Aléa Moral » David MOUREY PontaultCombault 2007
Questions :
Q6- D’après le document 2, quelles sont les raisons avancées pour expliquer le
comportement du spéléologue ?
Q7- En déduire la définition de l’aléa moral
Q8- Dans le cas d’un contrat d’assurance automobile est-il possible de retrouver le
même type de situation ? Que font les assurances pour limiter cette asymétrie
Document 8. Les imperfections de l'information : salaire d’efficience et
comportement des entreprises.
Dossier documentaire de révisions – Institut de l’Assomption-Lübeck TES – L. Pentier
8 De nombreux modèles ont montré pourquoi l’entreprise pouvait avoir intérêt à opter
pour un salaire plus élevé que le salaire d’équilibre. Stiglitz met l’accent sur les coûts de
rotation de la main-d’oeuvre : coûts du licenciement, coûts de formation, et coût
d’adaptation. Les entreprises peuvent avoir intérêt à rémunérer leurs salariés au-dessus
du salaire du marché afin de les fidéliser et donc de diminuer le turn over. Akerlof
affirme que certaines entreprises ont un réel souci d’équité et de justice qui les dissuade
de d’offrir des salaires trop bas. De leur côté, les employés ont besoin d’être reconnus,
et donc de se faire traiter équitablement ; sinon leur moral et leur productivité se
dégradent. Des salariés recevant une rémunération supérieure à celle du marché sont
satisfaits et reconnaissants ; en contrepartie, ils améliorent leur productivité ; ils font
ainsi un don volontaire à l’entreprise en échange de ce salaire plus élevé.
Le modèle dit du « tire au flanc », présenté notamment par Stiglitz prend l’hypothèse
qu’il est très difficile pour l’entreprise de contrôler le comportement au travail de chacun
de ses employés. Les coûts de surveillance étant importants, l’entreprise peut proposer
des salaires relativement élevés pour augmenter le coût du licenciement. La menace du
licenciement n’est réellement dissuasive qu’en cas de chômage ou lorsque le travailleur
a peu de chance de retrouver un emploi aussi bien rémunéré. Un salaire élevé dissuade
les individus de « tirer au flanc » car la perte est plus importante s’ils sont démasqués.
L’entreprise a donc souvent intérêt à rémunérer ses salariés au-dessus du salaire
d’équilibre. Ce phénomène risque de produire un excès d’offre de travail par rapport à la
demande et de créer du chômage involontaire.
M. Montoussé, I. Wacquet, Macroéconomie, Bréal, 2006.
Questions.
1. Définir l’expression « coûts de rotation de la main-d’œuvre ».
2. Pourquoi le comportement des entreprises est-il une cause du chômage ?
Notion 4 : Risque de crédit
SE – Chapitre 4.2 - Comment l’activité économique est-elle financée ?
Document 9. Un danger majeur : l’effondrement du crédit.
Le principal canal de transmission de la crise des subprimes à l’économie réelle est la
contraction de l’offre de crédit : comme les banques éprouvent les plus grandes difficultés à
trouver des fonds, elles sont moins en mesure d’octroyer des prêts aux entreprises et aux
ménages. Le coût des emprunts –le taux d’intérêt- est également accru, car l’ensemble des
créanciers exige des primes de risque plus élevées en raison de la crise de confiance qui
s’est installée. Le risque est que cette situation aboutisse à une contraction progressive et
durable du volume de crédits octroyés par les banques à l’économie (credit crunch), comme
cela s’est produit dans les années 1980 aux Etats-Unis à la suite de la crise des Caisses
d’épargne (Saving and Loans) ou, pire encore, dans les années 1930 au niveau mondial.
L’assèchement du crédit réduit la consommation et l’investissement des ménages et des
entreprises. Les petites et moyennes et entreprises, notamment, sont très dépendantes du
crédit pour leur création et pour leur croissance. Les entreprises sont également mises en
difficulté par des problèmes de trésorerie, car elles ont de plus en plus de difficulté à
emprunter de l’argent à court terme.
Nicolas Couderc, Olivia Montel Dumont, Des subprimes à la récession, comprendre la crise,
La Documentation française, 2009.
Dossier documentaire de révisions – Institut de l’Assomption-Lübeck TES – L. Pentier
9 Questions :
1. Qu’est-ce qu’une « prime de risque » ? Pourquoi le coût du crédit a-t-il tendance à
s’élever en période de crise ?
2. Expliquez la phrase soulignée dans le document 9.
Document 10. La banque centrale dans la crise : le rôle de prêteur en dernier
ressort.
Les banques commerciales peuvent à tout moment manquer de liquidités pour assurer leurs
activités quotidiennes (retraits de clients, opérations de compensation entre les banques,
etc.) (...) Lorsqu’une banque doit se refinancer, c’est-à-dire doit trouver des liquidités pour
régler une dette, elle peut les trouver sur le marché monétaire. Ce marché permet aux
banques et aux grandes entreprises de prêter ou d’emprunter des montants élevés sur des
durées courtes (d’une journée à un an) et donc de placer leurs excédents de trésorerie de
court terme ou au contraire de faire face à un déficit temporaire de liquidité. C’est également
sur ce marché que la banque centrale peut intervenir pour prêter des liquidités ou en «
emprunter » (ce qui revient à les retirer du circuit). En 2007, les premières manifestations de
la crise des subprimes ont installé un tel climat de défiance qu’elles refusaient de se prêter
mutuellement de l’argent via le marché monétaire : de nombreuses banques se sont donc
trouvées en situation de manque de liquidités, ne pouvant honorer leurs engagements par
incapacité à trouver la liquidité nécessaire alors même que les banques en question
détenaient des actifs ayant une valeur supérieure aux engagements pris! Afin d’éviter une
vague de faillites bancaires, dommageable pour l’ensemble de l’économie, les banques
centrales ont joué leur rôle de « prêteur en dernier ressort » : elles ont « injecté » des
liquidités, ce qui signifie qu’elles ont alimenté le marché interbancaire en liquidités. Leur
action a consisté à accorder massivement des prêts aux banques qui en avaient besoin, en
échange d’actifs, servant de garantie. L’offre de liquidités aux banques commerciales figure
parmi les « activités normales » des banques centrales, même en l’absence de crise. Face
au caractère exceptionnel de la situation, les banques centrales ont cependant modifié les
modalités d’octroi de la liquidité et les montants en jeu : elles ont accepté une gamme plus
vaste d’actifs comme garantie, accordé des prêts plus longs et plus importants, et élargi la
liste des banques pouvant en bénéficier. Lorsque les banques centrales injectent des
liquidités, elles ne donnent donc pas de l’argent aux institutions financières, mais les prêtent
en échanges d’actifs en garantie et d’un taux d’intérêt. Ce type d’opération se distingue donc
de celles destinées à renflouer des banques au bord de la faillite par un apport de capital.
Nicolas Couderc, Olivia Montel-Dumont, Des subprimes à la récession, comprendre la crise,
La Documentation française, 2009.
Remarque : Le marché monétaire est le marché sur lequel les banques et les grandes
entreprises peuvent prêter ou emprunter des montants élevés sur des durées courtes (d’une
journée à un an). Il permet aux intervenants de placer leurs excédents de trésorerie de
courte terme ou au contraire de faire face à un déficit temporaire de liquidité. C’est
également là que la Banque centrale peut intervenir pour prêter des liquidités ou en «
emprunter » (ce qui revient à les retirer du circuit). Le marché interbancaire est un
compartiment du marché monétaire réservé aux banques et sur lequel intervient également
la Banque centrale.
Questions :
1. En quoi la crise de 2007 a-t-elle eu des effets particulièrement graves sur le
marché monétaire ?
Dossier documentaire de révisions – Institut de l’Assomption-Lübeck TES – L. Pentier
10 2. Pourquoi dit-on que la Banque centrale joue un rôle de « prêteur en dernier ressort
»?
Document 11. Evolution des prix et des ventes de maisons aux Etats-Unis
Note : « GA en % » signifie « glissement annuel en pourcentage », c'est-à-dire évolution de date à
date. « G » et « D » renvoient respectivement à l'échelle de « gauche » et de « droite » du graphique.
Source : Patrick Artus, « Sans stabilisation des prix de l'immobilier, impossible d'éviter la
déflation aux États-Unis », Special Report, Natixis, n° 136 , 27 avril 2009.
Questions :
1. Décrire – Présentez (en périodisant) l’évolution des ventes de maisons aux Etats-
Unis de 1988 à 2009.
2. Lire - Quel a été le taux de croissance des prix de l’immobilier aux Etats-Unis en
2005 ? Et en 2009 ?
3. Lire - Quand démarre le krach de la bulle immobilière ?
Dossier documentaire de révisions – Institut de l’Assomption-Lübeck TES – L. Pentier
11 Document 12. La chaîne de titrisation
1- Que symbolise le sens des flèches ?
2. Définir - En étudiant les étapes 2 et 3 ci-dessus, définir la titrisation.
3. Expliquer - Que se passe-t-il si l’emprunteur ne peut pas rembourser son emprunt à la
banque ?
Document 12 bis. Une titrisation excessive
Pratique ancienne, la titrisation offre une possibilité aux émetteurs de prêts de se refinancer,
ayant obtenu de la liquidité ils peuvent alors financer d’autres activités dans l’économie; la
titrisation permet ainsi de transformer du “capital mort” en “capital vivant”. (...)
Cependant, la
titrisation, et en particulier la vente des tranches risquées, déresponsabilise l’émetteur, qui
perd ses incitations à surveiller la qualité de ses prêts s’il n’en subira pas les conséquences.
Le danger est donc que l’émetteur émette, puis se débarrasse, à travers la titrisation, des
prêts trop risqués (...) Le taux de titrisation des prêts immobiliers a crû de 30% en 1995 à
80% en 2006. Et surtout, dans le cas des fameux prêts subprime, la fraction titrisée est
passée de 46% en 2001 à 81% en 2006. (...)
La titrisation a beaucoup augmenté à un moment où les prêts devenaient plus risqués, alors
que la théorie et la pratique veulent que les banques gardent une part plus importante quand
leurs prêts sont plus risqués et donc plus sujets aux asymétries d’information. (...) D’autre
part les acheteurs ont parfois acheté sans trop se soucier de la qualité (...), et les agences de
notation ont nettement sous-évalué les risques, comme le montre la défaillance de nombreux
titres AAA.
Leçons d’une crise, Jean Tirole, note TSE n°1 n° 1 - 12/2008
http://www.linternaute.com/actualite/economie/international/crise-financiere/2- contagionmondiale.shtml
Dossier documentaire de révisions – Institut de l’Assomption-Lübeck TES – L. Pentier
12 Questions :
Expliquer – Montrer que la titrisation a conduit à une dissémination du risque à la
finance internationale.
Analyser – Analyser la responsabilité des « innovations financières » dans la gravité
de la crise financière.
Document 13 - De la crise financière à la crise économique
La crise financière s’est transmise à l’économie réelle par trois canaux principaux. D’abord,
la crise financière a entraîné une crise de confiance qui touche l’ensemble des agents
économiques : les banques hésitent à se prêter entre elles, tandis que les ménages, par
crainte du chômage, accroissent leur épargne de précaution. Ensuite, l’accès au crédit est
devenu plus coûteux et difficile : les prêteurs, confrontés à un risque de défaut accru, font
payer plus cher les emprunteurs, voire refusent de leur prêter. Restriction de crédit et crise
de confiance ont un impact particulièrement négatif sur l’investissement des ménages et des
entreprises. Enfin, la baisse de demande entraîne une contraction du commerce mondial,
propageant la crise à l’ensemble de l’économie mondiale. En retour, la dégradation de
l'économie réelle entretient la crise financière. C'est le cas en particulier de la baisse des prix
dans l'immobilier qui nourrit la crise des subprimes. (...) La crise des « subprimes » : de la
crise financière à la crise économique, Note de conjoncture INSEE, 2009
1. Expliquer – Expliquer la phrase soulignée.
2. Expliquer - Expliquez comment l’augmentation des taux d’intérêt et la baisse du prix de
l’immobilier aux Etats- Unis ont transformé les titres d’emprunt à risque en actifs toxiques.
Résumer – Résumer sous forme d’un schéma la propagation de la crise financière à
l’économie mondiale.
Pour aller plus loin (vidéo de 11 min):
http://www.youtube.com/watch?v=KaqvwOJx2eQ&feature=share
Notion 5 : Demande globale
SE- Chapitre 5.3 - Régulations et déséquilibres économiques
Demande globale : au niveau macroéconomique, elle est constituée par l'ensemble des
achats de biens et services effectués au cours d'une année dans une économie donnée. Elle
comprend 4 éléments : la demande de B/S de consommation finale des ménages (C) ; la
demande de biens d'investissement (ou biens de production) (I) ; la demande de B/S des
administrations publiques (G) ; les exportations (X).
A savoir : L’équilibre emplois-ressources et les éléments de la demande globale
Au niveau national, les « ressources » et les « emplois » en biens et services sont équilibrés
:
- Sur une période donnée, les ressources d’une économie sont les biens et services qui
peuvent être soit produits sur le territoire national, soit importés, soit puisés dans les stocks
antérieurs
- Les emplois sont les utilisations de ces biens et services, qui peuvent servir à la
Dossier documentaire de révisions – Institut de l’Assomption-Lübeck TES – L. Pentier
13 consommation, l’ investissement, l’exportation, ou la constitution de nouveaux stocks.
On aboutit donc à l’égalité comptable suivante :
Equilibre emplois ressources en économie ouverte :
PIB + Importations (M) = Consommation (C) + Investissement (I) + Exportations (X) +
Variations de Stocks (VS)
La demande globale de biens et services adressée aux entreprises (D), se divise en quatre
éléments : PIB = D = C + I + (X – M) + VS
Autrement dit, la demande dépend de la consommation, de l’investissement, du solde des
échanges extérieurs et des variations de stocks. Ces quatre éléments évoluent de manière
irrégulière. Sur le graphique ci-dessous figurent les contributions à la croissance du PIB des
quatre composants.
Dossier documentaire de révisions – Institut de l’Assomption-Lübeck TES – L. Pentier
14 Ce sujet comporte quatre documents
Dans quelle mesure les variations de la demande expliquent-elles les fluctuations
économiques ?
DOCUMENT 1
Contributions à l'évolution du Produit Intérieur Brut en France aux prix de l'année
précédente (en % du PIB)*
Intitulés
2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011
Dépenses de
1,6
1,4
1,5
1,7
1,6
1,7
0,4
0,7
1,3
0,2
consommation finale
Dont :
Ménages
1,0
1,0
1,0
1,4
1,2
1,3
0,1
0,1
0,8
0,1
Administrations
0,4
0,4
0,5
0,3
0,3
0,4
0,3
0,6
0,4
0,0
publiques
ISBLSM**
0,2 - 0,1
0,0
0,0
0,0
0,1
0,0
0,1
0,1
0,0
FBCF***
- 0,4
0,4
0,6
0,8
0,8
1,3
0,1 - 2,3
0,2
0,7
Exportations
0,5 - 0,4
1,2
0,7
1,4
0,6 - 0,1 -3,3
2,3
1,3
Importations
-0,5 - 0,2 - 1,5 - 1,4 - 1,4 - 1,5 - 0,3
2,8 - 2,2 - 1,4
Variations de stocks
- 0,2 - 0,3
0,7
0,0
0,1
0,2 - 0,2 - 1,2
0,1
0,8
PIB
0,9
0,9
2,5
1,8
2,5
2,3 - 0,1 - 3,1
1,7
1,7
Source: Comptes nationaux, INSEE 2012
résultats
étant
arrondis,
il se
peut
que
variation
diffère
légèrement
la somme
(*)(*)
LesLes
résultats
étant
arrondis,
il se
peut
que
la la
variation
du du
PIBPIB
diffère
légèrement
de de
la somme
des
des
différentes
contributions.
différentes contributions.
(**)
Institutions
Sans
Lucratif
au Service
Ménages
désignent
les associations.
(**)
LesLes
Institutions
Sans
ButBut
Lucratif
au Service
des des
Ménages
désignent
les associations.
(***)
Formation
Brute
de Capital
(***)
Formation
Brute
de Capital
FixeFixe
Questions :
1. Dans quelle mesure les variations de la demande expliquent les fluctuations du
PIB ?
2. Quel est l’impact de la demande globale sur le chômage ?
Document 15. Taux de variation du PIB (en %) et Contributions à l'évolution du
produit intérieur brut (en points de %)
Source : Comptes nationaux - Base 2005, Insee
Dossier documentaire de révisions – Institut de l’Assomption-Lübeck TES – L. Pentier
15 Questions :
1. Décrire - Faites une phrase présentant l’évolution du PIB pour l’année 2007, et décrivez la
contribution de chaque composante de la demande à cette évolution.
2. Décrire - Fournissez des éléments de description de la crise de 2008-2009.
3. Expliquer - Expliquez l’évolution constatée des composantes de la demande globale lors des
récessions.
4. Expliquer – Comment les pouvoirs publics peuvent-ils alors agir pour tenter de faire face à la
crise ?
Dossier documentaire de révisions – Institut de l’Assomption-Lübeck TES – L. Pentier
16 Notion 6 : la politique budgétaire
SE – Chapitre 5. 3 Régulations et déséquilibres économiques)
Document 16. Les mécanismes de la politique budgétaire.
La politique budgétaire se définit comme la volonté délibérée de la part du gouvernement de
modifier les dépenses publiques et les impôts en vue d’atteindre certains objectifs tels que le
plein-emploi, la stabilité des prix et la croissance économique à long terme. Il s’agit
principalement d’utiliser le budget de l’Etat pour amener la demande globale au niveau
souhaité. La politique budgétaire, parfois appelée politique fiscale, ne fait pas l’unanimité
chez les économistes. Comme sur d’autres questions, les libéraux et les interventionnistes
ont des visions tout à fait opposées à ce sujet. Pour les économistes interventionnistes, la
politique budgétaire constitue un moyen efficace de contrer les fluctuations économiques et,
par conséquent, de stabiliser l’économie. A l’inverse, les économistes libéraux estiment que
ce type d’intervention entrave les mécanismes naturels du marché dans la mesure où il
empêche les ajustements structurels et la concurrence. L’Etat produit ses services grâce à
l’argent provenant des impôts (...) Si l’on ajoute les sommes importantes que l’Etat
redistribue aux ménages et aux entreprises, on se rend compte que le budget de l’Etat peut
jouer, de façon directe ou indirecte, un rôle considérable dans l’évolution de la demande
globale. Le budget de l’Etat devient alors un outil dans la poursuite de certains objectifs
comme tels que le plein emploi et la stabilité des prix. En période de crise économique, les
consommateurs et les entreprises hésitent à faire certaines dépenses quand la situation
économique est défavorable. Il s’ensuit un fléchissement de la consommation et de
l’investissement, et donc une baisse de la production et une hausse du chômage. L’ardeur
des ménages et des entreprises étant de ce fait encore plus refroidie, l’économie se trouve
piégée dans un cercle vicieux. L’Etat peut alors décider de renverser la vapeur en
augmentant ses propres dépenses ou en diminuant les impôts, quitte à provoquer un déficit
budgétaire momentané : c’est la politique budgétaire expansionniste. A l’opposé, lorsque
l’économie est en surchauffe, l’Etat peut freiner la demande globale en augmentant les
impôts ou en réduisant ses dépenses : c’est la politique budgétaire restrictive. Parfois, et
même sans intervenir de manière délibérée, l’Etat relance la demande globale par
l’intermédiaire de certains programmes qui jouent le rôle de « stabilisateurs automatiques »
de l’économie. L’assurance chômage et l’aide sociale (programmes de dépenses) ainsi que
le système d’impôt progressif (programmes de fiscalité) en sont des exemples. En période
de récession, un plus grand nombre de chômeurs ont accès aux programmes
d’indemnisation, ce qui a pour effet d’accroître l’ensemble des dépenses de l’Etat.
R. Bouret, A. Dumas, Economie globale, à l’heure de la mondialisation, ERPI, 2009.
Questions.
1. Pourquoi l’utilisation de la politique conjoncturelle fait-elle l’objet d’un débat chez
les économistes ?
3. En quoi la poursuite de l’objectif de stabilité des prix et de l’objectif de lutte contre
le chômage peut- il placer les pouvoirs publics face à un dilemme ?
3. Expliquez succinctement l’expression « stabilisateurs automatiques ».
4 Quelle différence faites vous entre le mécanisme du multiplicateur et celui des
stabilisateurs automatiques ? Rappelez comment fonctionne chacun de ces
mécanismes.
Dossier documentaire de révisions – Institut de l’Assomption-Lübeck TES – L. Pentier
17 Document 17. Le multiplicateur budgétaire
L’« effet multiplicateur », concept énoncé en 1936 par l’économiste britannique J.M. Keynes (1883-­‐
1946) dans sa Théorie générale de l’impôt, de l’intérêt et de la monnaie, a permis de justifier les politiques budgétaires de relance et l’utilisation du déficit budgétaire comme instrument. Le principe est le suivant : dans une économie, une variation d’une des composantes de la demande (consommation, investissement, dépense publique) provoquera une variation plus élevée de la demande. Par exemple, une hausse de 1 milliard de la dépense publique provoquera une hausse de 3 milliards de la production, grâce à l’ensemble des revenus induits par cette impulsion de départ. Exercice sur le multiplicateur : Passer d’une dépense à son effet multiplicateur sur le PIB Soit une économie dans laquelle les pouvoirs publics dépensent 100 millions d’euros de plus. Cette dépense correspond à des revenus supplémentaires qui vont être dépensés par les ménages, dont la propension marginale à consommer est de 0,8 (c'est-­‐à-­‐dire que 80% du revenu supplémentaire est consacré à la consommation, et 20% à l’épargne). On peut donc déduire les évolutions suivantes : 1. Calculer -­‐ Remplissez l’ensemble du tableau. N’oubliez pas l’effet de la propension marginale à consommer. 2. Calculer -­‐ Calculez la somme totale d’augmentation du PIB sur ces 5 périodes et comparez-­‐la à la dépense initiale. 3. Justifier -­‐ À partir de vos calculs, justifiez l’expression de « multiplicateur » utilisée par les économistes pour parler de ce mécanisme économique. 4 - Cochez la/les bonne(s) réponse(s)
a) Une politique de relance budgétaire consiste en :
q
q
q
q
ä
æ
ä
æ
recettes fiscales
recettes fiscales
dépenses publiques
dépenses publiques
b) L’effet multiplicateur d’une relance budgétaire est d’autant plus élevé que le taux
Dossier documentaire de révisions – Institut de l’Assomption-Lübeck TES – L. Pentier
18 d’épargne est q
q
faible q
fort, et donc que la propension à consommer est
forte ; et que la consommation de produits importés est
q
faible q
q
faible
forte.
c) Les relances budgétaires ont un effet positif sur la croissance (rPIB) lorsque :
q si pour 1 de revenus injectés, on obtient -0,5 de revenus générés
q
si pour 1 de revenus injectés, on obtient 0,5 de revenus générés
q
si pour 1 de revenus injectés, on obtient 1 de revenus générés
q
si pour 1 de revenus injectés, on obtient 1,5 de revenus générés
q
si pour 1 de revenus injectés, on obtient 2 de revenus générés
Document 18 : Les valeurs moyennes* des différents instruments du
multiplicateur budgétaire
Si l’Etat consacre 1 en...
Les revenus générés augmentent de...
Hausse de l’investissement public
1.1
Baisse de l’impôt sur les sociétés
0.3
Baisse de l’impôt sur le revenu
0.5
Baisse de la TVA
0.5
Baisse des cotisations sociales (employeurs
et/ou salariés)
0.4
D’après Revue de l’OFCE n°116, janvier 2011, page 68 (http://www.ofce.sciences-po.fr/pdf/revue/2-116.pdf)
Ces données sont obtenues en faisant la moyenne de toutes les études économiques
cherchant à évaluer les coefficients des multiplicateurs budgétaires (méta-analyse menée
par l’OCDE en 2009).
Questions :
1. - Faîtes une phrase précise donnant sens à 1,1.
2- Quel est l’instrument des politiques de relance budgétaire qui produit les effets les
plus grands ? Donnez 2 exemples de ce dernier.
3 - Quel effet multiplicateur obtiendrait un gouvernement qui mettrait en œuvre les 3
instruments les plus efficaces ?
Dossier documentaire de révisions – Institut de l’Assomption-Lübeck TES – L. Pentier
19 Document 19 : Effets des multiplicateurs budgétaires selon l’instrument utilisé
à court, moyen et long terme (en % de PIB)
Estimations de l’OFCE
des
prélèvements obligatoires
(Cotisations sociales, CSG,
TVA)
Baisse de 1 point de PIB
Hausse de 1 point de PIB
des
dépenses publiques
(Prestations
sociales, Investissement public,
Emploi public)
•
Bas de cycle = récession
1 an
5 ans
10 ans
Bas de cycle
4.3
4.9
5.6
Haut de cycle
3.8
3.6
0
Bas de cycle
3.6
3.4
4.1
Haut de cycle
3.2
1.3
-1.4
** Haut de cycle = expansion
Nota : C’est seulement à court terme et isolément que l’investissement public est celui qui a le plus
grand effet multiplicateur. Mais globalement et à plus long terme, les instruments de baisse des PRO
sont plus efficaces.
@
Lecture : En période de récession une relance budgétaire par diminution d’1 point de PIB des PRO
génère 4,3 points de PIB supplémentaires à l’issue de la première année, 4,9 points de PIB (en tout)
au bout de 5 ans et 5,6 points de PIB (en tout) au bout de 10 ans. Les effets surviennent donc surtout
la première année et s’amenuisent beaucoup avec le temps.
Questions :
1. Donnez 2 exemples de prestations sociales et d’emplois publics (4 ex. en tout).
2. - A court terme en période de récession, mieux vaut-il relancer en baissant les PRO ou en
augmentant les dépenses publiques ? A long terme ? Et en période d’expansion ? Justifiez
vos réponses. Donc dans tous les cas, la relance budgétaire est plus efficace via :
q
Les baisses de PRO
qLes hausses de dépenses publiques
3. Les politiques de relance budgétaire sont-elles plus efficaces en période de récession ou
d’expansion ? Justifiez votre réponse.
Document 20 : L'efficacité de la politique budgétaire et la querelle du
multiplicateur
L'Etat peut-il influencer le niveau d'activité en faisant varier les dépenses et les recettes
publiques ? C'est l'enjeu du débat sur l'ampleur du multiplicateur budgétaire. Le principe de
base du multiplicateur est qu'une dépense publique supplémentaire (ou une baisse d'impôt)
provoque un surcroît de revenu, lequel est au moins partiellement dépensé, ce qui suscite
une production supplémentaire et de nouveaux revenus. Par effets d'entraînement
successifs, l'accroissement du revenu national engendré peut être plus important que la
dépense initiale. On dit alors que le multiplicateur a une valeur supérieure à un. Mais le
mécanisme peut fonctionner aussi en sens inverse. Une baisse de la dépense des
administrations publiques - ou une augmentation d'impôt - ponctionne les revenus et freine
l'activité.
A la suite de la Grande Dépression et des travaux de Keynes, et dans les décennies d'aprèsguerre, la politique budgétaire était considérée comme l'instrument majeur au service de la
Dossier documentaire de révisions – Institut de l’Assomption-Lübeck TES – L. Pentier
20 croissance [...]. La politique budgétaire a cependant été remisée au second plan à partir des
années 1980, du moins en Europe. Son efficacité est considérée comme limitée par un
ensemble de contraintes. Certaines sont liées à ses effets secondaires, qui annulent en
partie ses bénéfices : fuite par les importations dans des économies de plus en plus
ouvertes, hausse du taux d'intérêt dès lors que le déficit public est financé sur les marchés...
; d'autres tiennent aux délais de mise en œuvre de ces politiques, dont les effets se font dès
lors souvent sentir à contretemps. D'autres encore, plus théoriques, relèvent de ce que les
économistes appellent "l'équivalence ricardienne" : anticipant des hausses d'impôts futures,
les agents réagiraient à un creusement du déficit par une augmentation de leur épargne [...]
Mais la dégradation de la conjoncture dans la zone euro a invalidé cette vision. Toutes les
conditions sont au contraire réunies pour maximiser l'impact récessif des politiques
budgétaires : la demande privée est extrêmement déprimée ; les taux d'intérêt, déjà proches
de zéro, ne peuvent baisser davantage ; et l'austérité est pour ainsi dire "coordonnée".
Comme l'explique l'OFCE, "à l'effet restrictif national de l'ajustement s'ajoute celui des
partenaires qui passe par le canal du commerce extérieur. La restriction budgétaire d'un
pays se transmet ainsi aux autres pays".
Le Fonds monétaire international (FMI) le reconnaît explicitement : "Les multiplicateurs
utilisés dans les prévisions de croissance ont été systématiquement trop bas depuis le début
de la grande récession." Habituellement fixés à 0,5, ils seraient plutôt de l'ordre de 0,9 à 1,7.
L'impact restrictif des politiques d'austérité menées dans la zone euro est donc bien plus
important que prévu.
Source : Alternatives Economiques Hors-série n° 097 - avril 2013 (http://www.alternativeseconomiques.fr/l-efficacite-de-la-politique-budget_fr_art_1211_63578.html)
Questions :
1 - Comment le multiplicateur peut-il jouer à l’envers ? Faites un schéma d’implication pour
répondre.
2. - Quelles sont les contraintes qui pèsent sur l’efficacité de la relance budgétaire ?
3- Pourquoi la coordination des politiques budgétaires, qu’elles soient de relance ou de
rigueur, amplifie les effets ?
4- Si le multiplicateur est de 0,5, est-il efficace de mener une politique de consolidation
budgétaire pour lutter contre le déficit public ? Justifiez votre réponse.
5 - Quel effet a une politique de consolidation budgétaire si le multiplicateur est supérieur ou
égal à 1 ? Justifiez votre réponse.
6. Quel enjeu politique y’a-t-il autour de l’estimation économique des multiplicateurs
budgétaires (ou dit autrement, pourquoi est-il fâcheux que le FMI se soit trompé dans ses
estimations) ?
Dossier documentaire de révisions – Institut de l’Assomption-Lübeck TES – L. Pentier
21 Conclusion : Complétez avec les mots suivants
PIB – frein – relance – expansionniste – recettes – bas – haut - déficit public –
simultanément – budgétaire – conjoncture
La question de savoir à quel moment mener une politique _______________ est cruciale. Il
en va en effet de l’efficacité même de la stratégie de politique économique mise en place,
comme on l’a vu plus haut. Menée en ______ de cycle, une politique budgétaire
___________________, entamée éventuellement pour des raisons électoralistes, peut être
inflationniste et nuire à la compétitivité mais aussi engendrer un fort effet d’éviction et réduire
in fine le ______ : tel est le cas d’une politique d’investissement ou d’emploi public. Menées
en _____ de cycle, ces deux mêmes politiques deviennent efficaces, engendrant une forte
augmentation du PIB. [...] Aussi peut-on être inquiet de voir l’ensemble des gouvernements
européens renoncer précocement à la ____________ et entamer une période de forte
rigueur budgétaire alors que l’économie européenne reste dans une phase basse de
__________________. La généralisation de la rigueur dans toute l’Europe portera un sérieux
_________ à la croissance économique : les multiplicateurs budgétaires sont en effet
d’autant plus grands que les politiques budgétaires sont __________________ orientées
vers l’expansion ou vers la rigueur. Le gain budgétaire attendu par les politiques d’austérité
pourrait être en grande partie rogné par le manque à gagner du côté des _____________
fiscales avec la moindre croissance. Ces politiques budgétaires, menées sous la contrainte
des marchés financiers, pourraient s’avérer contreproductives. S’il est probable qu’elles ne
puissent pas réduire rapidement le _________________ , elles pourraient en revanche avoir
pour conséquence le déclenchement de la déflation dans la zone euro. Le problème de la
soutenabilité de la dette publique en serait alors renforcé.
Source : op.cit. http://www.ofce.sciences-po.fr/pdf/revue/2-116.pdf
Dossier documentaire de révisions – Institut de l’Assomption-Lübeck TES – L. Pentier
22 Notion 7 : Groupe d’appartenance, groupe de référence
Sociologie – Chapitre 2.1 Groupes et réseaux sociaux
Groupe d’appartenance, groupe de référence (Fiche Eduscol)
On peut relier les notions de groupe d'appartenance et de groupe de référence à celle de
frustration relative. S'appuyant sur la fameuse enquête de Samuel A.Stouffer sur les soldats
américains durant la seconde Guerre Mondiale, Robert Merton souligne que les soldats de
l'aviation, où les promotions sont rapides, sont moins satisfaits que ceux de la garde
nationale, où les promotions sont rares (Éléments de méthode sociologique, Armand Colin,
1998). C'est que les premiers s'identifient plus facilement au groupe des officiers et jugent
donc leur situation présente comme plus insatisfaisante que les seconds qui n'ont pas les
mêmes espérances. Cette situation peut déboucher sur des mécanismes de « frustration
relative ».
Généralement, le groupe de référence est un groupe de statut plus élevé que celui de
l'individu. On peut cependant souligner des cas où ce point est moins évident. Les travaux
de Dominique Pasquier (notamment Cultures lycéennes, Autrement, coll. « Mutations »,
2005) soulignent ainsi que le rap, le R'n'B ou le rock sont dominants chez les adolescents et
amènent ceux-ci à s'identifier aux groupes populaires dont ces musiques sont issues. Elle
précise ainsi que la culture dominante est devenue, chez les jeunes au moins, la culture
populaire. Cela peut ouvrir à des pistes de réflexion intéressantes auprès des élèves. Il est
possible ici de faire un lien avec le chapitre sur la socialisation en insistant sur le rôle des
différents groupes en tant qu'instances de socialisation.
Document 1- A quoi sert un groupe de référence ?
La distinction entre groupe d'appartenance et de référence1 s'est également révélée féconde
pour expliquer certains comportements. [...] Le groupe de référence a d'abord une fonction
comparative. Il sert de base de comparaison aux individus pour s'évaluer et évaluer les
autres. Par exemple, un groupe social évaluera sa situation par rapport au groupe placé
immédiatement au dessus de lui : s'il voit la situation de ce groupe s'améliorer, alors que la
sienne ne bouge pas, il en conclura à une détérioration relative de sa propre situation
(théorie de la frustration relative). Mais le groupe de référence exerce également une
fonction normative. Le groupe de référence est celui qui sert de modèle normatif pour un
individu. Par exemple, le bourgeois gentilhomme de Molière prend comme groupe de
référence l'aristocratie. Dans la vie sociale, il arrive assez souvent que des employés
prennent comme groupe de référence celui des cadres qu'ils côtoient. Mais le groupe de
référence peut également être « négatif » et servir de repoussoir : on s'opposera à tout ce
qui vient de lui, par principe, et on adoptera alors une attitude inversée par rapport à la
sienne (...)
Deux problèmes restent posés. D'abord qu'est-ce qui détermine un individu à prendre
comme référence un autre groupe que celui auquel il appartient ? En fait, on peut distinguer
deux cas de figure. Le premier correspond à une situation où l'individu se sent rejeté par les
autres membres du groupe : il est donc conduit à chercher une reconnaissance sociale
1
La notion de g r o u p e d e r é f é r e n c e a é t é m i s e e n é v i d e n c e d'abord par George Caspar Homans
Dossier documentaire de révisions – Institut de l’Assomption-Lübeck TES – L. Pentier
23 auprès d'un autre groupe. Le second correspond à une situation où l'individu se sent attiré
par un autre groupe au sein duquel il espère être prochainement promu : l'adhésion aux
normes du groupe a donc une fonction de socialisation anticipatrice à de nouvelles
fonctions. Un second problème est celui du choix du groupe de référence.
L'individu prendra généralement comme référence un groupe qui bénéficie d'un prestige plus
grand que celui de son groupe d'appartenance mais qui reste cependant suffisamment
proche de lui pour que le fossé entre les deux groupes ne soit pas infranchissable. Ces deux
règles ne sont cependant pas intangibles. Un individu peut s'identifier à un groupe de
référence de condition sociale inférieure à la sienne. Il en est ainsi, par exemple, de «
l'intellectuel engagé » qui s'identifie à la classe ouvrière. Sa situation de classe le situe dans
la bourgeoisie mais il adopte une position de classe différente, celle de la classe ouvrière
(qui lui sert donc de groupe de référence).
Dictionnaire de sociologie, Jean Etienne et alii, page 135, collection Initial, Hatier, 1995
Question :
1. Quelles sont les fonctions du groupe de référence ?
Document 2. Bande Annonce du film « Tout ce qui brille » de Géraldine
Nakache
http://www.youtube.com/watch?v=c08OBrRbzqE (durée 3mn)
Questions :
1. Rappelez la définition de norme et illustrez-la par un exemple.
2. Quelles sont les deux fonctions du groupe de référence ? Expliquez-les.
3. Illustrez par un exemple la phrase soulignée après avoir vu la Bande Annonce
4. Que signifie l'expression « socialisation anticipatrice » ?
5. Illustrez la notion de socialisation anticipatrice en vous appuyant sur les extraits
visionnés
Document 3. Cultures lycéennes, la tyrannie de la majorité
Dans la sociabilité juvénile, la culture de la rue jouit d'un très grand prestige. Aujourd'hui, les
cultures musicales populaires, et souvent d'origine ethnique - le rap vient des ghettos noirs
américains du Bronx, le reggae des banlieues jamaïcaines, le punk rock des quartiers
ouvriers des grandes villes anglaises -, sont les pôles de référence. [...]Ces musiques
ethniques donnent des consignes de langage, de vêtements, de manières d'être avec les
autres, toutes choses bien utiles à un âge où la personnalité se développe en permanence
par la comparaison avec les autres. La musique classique ou le jazz n'offrent évidemment
pas de telles possibilités. Ils peuvent procurer des plaisirs esthétiques personnels, mais sont
un mauvais investissement pour le travail de sociabilité.
On peut se demander si ce phénomène d'« héroïsation » du populaire ne dépasse pas le
domaine de la culture stricto sensu pour s'étendre plus largement aux modes de vie. C'est ce
que laissent entendre en tout cas les travaux de David Lepoutre sur les jeunes de La
Courneuve lorsqu'il constate que les collégiens qui vivent en pavillon sont méprisés par ceux
qui vivent dans les barres de la cité des 40000 et intériorisent fortement cette hiérarchie
Dossier documentaire de révisions – Institut de l’Assomption-Lübeck TES – L. Pentier
24 inversée :« Il n'est jusqu'aux adolescents résidant en pavillons qui ne soient prêts à renier
leur appartenance résidentielle au profit d'un ancrage de circonstance au grand
ensemble.[...]Comparés aux autres, ils ont de plus grandes chances de réussite future dans
leurs études et sont promis à un meilleur avenir professionnel. Pourtant, dans le contexte du
collège de la cité, ce sont eux les dominés du moment. Le terme « bouffon » indique
d'ailleurs bien la caractérisation négative et le mépris dont ils font l'objet. En somme, conclutil, en insistant sur la nouveauté de la chose, « la culture des rues s'exporte bien puisqu'elle
se vend et qu'elle rapporte même beaucoup d'argent ».[...]Ce n'est pas vers le « haut » que
se tournent désormais les regards des jeunes mais bel et bien vers les cultures de rue.
Cultures lycéennes, la tyrannie de la majorité, Dominique PASQUIER, collection
mutations, éditions Autrement, 2005.
Questions :
1. Qu'est ce que la culture de rue ?
2. Quelle est la particularité du groupe de référence des jeunes de La Courneuve ?
3. Comment peut-on l'expliquer ?
Notion 8 : Le capital social
Sociologie – Chapitre 2.2- Comment les réseaux sociaux fonctionnent-ils ?
Le capital social est l’ensemble des ressources actuelles ou potentielles qui sont liées à la
possession d’un réseau durable de relations plus ou moins institutionnalisées
d’interconnaissance et d’inter-reconnaissance [...]. Le volume de capital social que possède
un agent particulier dépend donc de l’étendue du réseau des liaisons qu’il peut effectivement
mobiliser et du volume de capital (économique, culturel ou symbolique) possédé en propre
par chacun de ceux auxquels il est lié. Ce qui signifie que, quoiqu’il soit relativement
irréductible au capital économique et culturel possédé par un agent déterminé ou même par
1
l’ensemble des agents auxquels il est lié (comme on le voit bien dans le cas du parvenu ), le
capital social n’en est jamais complètement indépendant du fait que les échanges instituant
l’inter-reconnaissance supposent la reconnaissance d’un minimum d’homogénéité
‘’objective’’ et qu’il exerce un effet multiplicateur sur le capital possédé en propre. [...] C’est
pourquoi la reproduction du capital social est tributaire d’une part de toutes les institutions
visant à favoriser les échanges légitimes et à exclure les échanges illégitimes en produisant
des occasions (rallyes, croisières, chasses, soirées, réceptions, etc.) des lieux (quartiers
chics, écoles sélectes, clubs, etc.) ou des pratiques (sports chic, jeux de société, cérémonies
culturelles, etc.) rassemblant de manière apparemment fortuite des individus aussi
homogènes que possibles.
P. Bourdieu, « Le capital social, notes provisoires », Actes de la recherche en sciences
sociales, n°3, 1980.
Questions :
1/ D’après P. Bourdieu, en quoi consiste le capital social ?
2/ Le volume de capital social est-il le même en fonction de la position sociale
(niveau de capital économique et culturel) ?
Dossier documentaire de révisions – Institut de l’Assomption-Lübeck TES – L. Pentier
25 3/ Qu’est-ce qui permet d’après Bourdieu, de produire et de reproduire le capital
social ?
Point notion : le capital social chez Pierre Bourdieu (1930-2002)
Capital social
Définition 1. « Ensemble des relations « socialement utiles » qui peuvent être mobilisées
par les individus ou les groupes dans le cadre de leur trajectoire professionnelle et sociale. »
(Bonnewitz, 2002, « Glossaire spécifique », p. 93)
Définition 2. « Le capital social désigne une [...] forme de capital, lié à la possession
durable d’un réseau de relations sociales ou à l’appartenance à un groupe stable que
l’individu peut mobiliser dans ses stratégies. Ce capital est variable en volume et en
potentialités selon les relations concernées : « Le volume de capital social que possède un
agent particulier dépend de l’étendue des liaisons qu’il peut effectivement mobiliser et du
volume de capital (économique, culturel ou symbolique) possédé en propre par chacun de
ceux auxquels il est lié. » (Bourdieu Pierre, Le sens pratique, Minuit, 1980) » (Akoun,
Ansart, 1999)
Attention ! Le capital social au sens de Bourdieu n’est donc pas l’ensemble des relations
d’un individu, mais l’ensemble des relations dotées d’un certain pouvoir. (d’après Catherine
Delcroix, 25/10/2004)
http://www.cours-gratuit.org/lexique-sociologique
Dans Les formes de capital (1986) Pierre Bourdieu distingue trois formes de capital : capital
économique, capital culturel et capital social. Il définit le capital social comme « agrégat des
ressources réelles ou potentielles qui sont liées à la possession d'un réseau durable de plus
ou moins de rapports institutionnalisés de la connaissance et de l'identification mutuelles. »
(Bourdieu, 1983:249)
http://fr.wikipedia.org/wiki/Capital_social_(sociologie)
Document 4. Le capital social chez Coleman
Dans le chapitre des Foundations of Social Theory [1990] qu’il consacre à la notion de capital social,
Coleman commence par le distinguer du capital humain en recourant à une image classique
empruntée à la théorie des graphes : « Le capital humain se situe dans les points, et le capital social
dans les lignes qui relient les points. » La fonction du capital social réside donc dans la valeur pour les
acteurs de leur position dans la structure sociale engendrée par ces « lignes » relationnelles, valeur
qui correspond elle-même aux ressources auxquelles ils peuvent ainsi accéder pour réaliser leurs
objectifs.
Une définition opératoire
Comment parvenir à une définition opératoire de ce « capital social » dont on veut mesurer les
éventuels effets spécifiques ? Fondamentalement, la mesure du capital social ne peut pas se réduire
simplement au volume du « carnet d’adresses », c’est-à-dire au nombre des personnes qu’un individu
compte parmi ses amis ou ses connaissances. De Graaf et Flap [1988] ont ainsi montré qu’il n’y
aucune corrélation entre la taille d’un réseau personnel et la fréquence avec laquelle des emplois ou
Dossier documentaire de révisions – Institut de l’Assomption-Lübeck TES – L. Pentier
26 des informations sur des emplois disponibles sont trouvés grâce à ces réseaux. Il faut en réalité tenir
compte de plusieurs autres paramètres : du volume des ressources matérielles, symboliques et
relationnelles détenues par les connaissances d’un individu, de la probabilité que peut avoir cet
individu de parvenir à les mobiliser avec succès pour son propre compte, c’est-à-dire de la volonté
qu’auront ses amis et ses connaissances d’engager pour lui une partie de leurs propres ressources.
Autrement dit, il ne sert à rien d’avoir beaucoup d’amis, si ceux-ci ne peuvent ou ne veulent mettre que
de faibles ressources à votre disposition. Il faut donc dans un premier temps définir le capital social
comme le produit de la taille du réseau personnel, du volume des ressources contenues dans ce
réseau (c’est-à-dire de l’information et des différentes espèces de capital détenues par les agents
avec lesquels des relations sont entretenues), et des chances d’accès à ces ressources.
Mais si l’on inclut les ressources relationnelles dans la typologie des ressources accessibles à un
individu à travers son réseau de relations, autrement dit si le capital social d’un individu est constitué
en partie du capital social de ses relations, alors cela veut dire que le capital social ne se limite pas
aux relations directes, mais inclut aussi les relations indirectes, et donc les ressources détenues par
les connaissances d’amis et les amis de connaissances... Par conséquent, si l’on généralise cette
hypothèse, il faut dans un second temps partir du principe que la valeur du capital social d’un individu,
loin de dépendre seulement du nombre et des ressources de ses relations, dépend en réalité des
caractéristiques structurales du réseau qu’elles forment autour de lui et entre elles, en tenant compte y
compris des relations indirectes.
En suivant une idée développée par Coleman, on peut dire que l’appartenance à un groupe social
dans lequel l’honnêteté est une norme suivie par les individus est une forme de capital social. En effet,
dans un tel groupe, on peut faire confiance aux individus en raison de leur honnêteté intrinsèque et en
raison de la pression que le groupe social exercerait sur l’un de ses membres qui ne mettrait pas en
œuvre la norme attendue.
L’appartenance à un tel groupe est bien un capital, c’est-à-dire une ressource qui facilite les
transactions entre les agents à l’intérieur du groupe en ne rendant pas nécessaires toutes les
précautions à prendre dans les cas où l’honnêteté et la confiance font défaut. Il s’agit bien d’un capital
social puisque ce sont les liens intangibles, non appropriés entre les individus qui sont la ressource,
notamment lorsqu’on considère la pression du groupe qui assure que l’individu suivra bien la norme
attendus d’honnêteté. C’est le mécanisme à la base de la réflexion de Weber [1905] selon qui
l’appartenance à une communauté (au sens de groupe qui sélectionne les individus) religieuse
constituait un atout pour les carrières commerciales aux Etats-Unis au début du XXe siècle. Plu près
de nous, ce phénomène se trouve à la base des échanges non contractuels, parfois d’un montant très
élevé, entre les entrepreneurs américains: l'étude classique de Stewart Macaulay (1963) établit que,
dans un nombre très élevé de cas, les transactions entre firmes s'effectuent sans contrat, ou dans un
cadre juridique défectueux; de plus, les manquements aux contrats passés aboutissent peu souvent à
des mesures juridiques de rétorsion. L'auteur explique cette situation par la réticence que les
entrepreneurs ont vis-à-vis de formalités nuisibles à la confiance (demander un contrat précis, c'est
montrer que l'on n'a pas confiance), à l'exécution de la transaction (on n'obtient rien de plus que ce qui
est explicitement spécifié). Cette confiance est aussi essentielle pour les associations de crédit rotatif
(ou tontines), dans lesquelles, à l'intérieur d'un groupe et selon une périodicité convenue, chaque
participant donne une somme et le total est attribué (par tirage au sort ou selon d'autres modalités) à
l'un des membres. Lors de la réunion suivante, la même opération se répète pour que chacun en
bénéficie à son tour. Ce système simple, largement répandu en Asie, permet d'obtenir, à un faible
coût, un petit capital difficile à obtenir autrement dans le cas de populations pauvres, n'offrant aucune
garantie pour des crédits bancaires; le système suppose là encore une relation de confiance pour ne
pas faire face à des défections de la part de ceux qui en ont bénéficié dans les périodes
immédiatement antérieures.
Steiner, sociologie économique, La Découverte, coll. Repères, 2004, p. 74
Document 5. Le capital social, la confiance et l’opportunisme
Pour illustrer sa conception du capital social, le sociologue américain James Coleman prend
l’exemple suivant : sur le marché des diamantaires de New York, le haut degré de confiance
entre marchands leur permet de s’échanger, sans formalités, pour expertise des diamants de
Dossier documentaire de révisions – Institut de l’Assomption-Lübeck TES – L. Pentier
27 très grande valeur. Ils ont, pour toutes garanties, la confiance qu’ils ont les uns dans les
autres. Cette confiance bénéficie à tous sur le marché en leur permettant d’éviter les
dépenses – assurances, rédaction de reçus ou élaboration de contrats. Elle est due au fait
que le marché est tenu presque exclusivement par une communauté dans laquelle les liens
familiaux sont très denses ; du coup, si un acteur venait à se comporter de façon
malhonnête, il serait immédiatement exclu du marché par les autres diamantaires et mis au
ban de la communauté.
Sophie Ponthieux, le capital social, La Découverte, coll. Repères, 2006
Document 6 : Capital social et traders
Mitchell Abolafia montre en détail comment les comportements des courtiers sur les marchés
financiers américains (New York et Chicago) sont le résultat d'une construction sociale. Son étude est
une démonstration documentée et précise justifiant cette affirmation classique de Weber [1905, p. 1415] : « La "soif d'acquérir", la "recherche du profit", de .l'argent, de la plus grande quantité d'argent
possible n'ont en eux-mêmes rien à voir avec le capitalisme. [... ] Le capitalisme s'identifierait plutôt
avec la domination, à tout le moins avec la modération rationnelle de cette impulsion irrationnelle. »
Le comportement des courtiers est conforme à l'idée que l'on se fait de l'homo oeconomicus : le
comportement est caractérisé par le suivi et l'examen attentifs d'un flot continu d'informations, par la
gestion rationnelle des incertitudes marchandes ainsi que par des enjeux économiques importants
dont le sort personnel du courtier dépend étroitement et en premier lieu des salaires et des primes qui
ont été très importantes dans les années 1990 [Godechot, 2001]. La question se pose pourtant de
savoir comment cela se traduit dans la pratique quotidienne et, surtout, de savoir quelles sont les
limites fixées devant un tel comportement pour maîtriser « rationnellement l'impulsion
irrationnelle» de la recherche du gain monétaire maximal. En effet, de par leur situation
d'intermédiaires, les courtiers disposent souvent d'informations rendant profitable un
comportement opportuniste allant contre l'intérêt de leurs clients ou partenaires, voire contre
l'intérêt de l'ensemble de la profession (maintien du marché). Plus concrètement,
l'opportunisme veut dire qu'un courtier opérant sur un marché dérivé (futures), où les
transactions se font en direct entre professionnels, cherche à renégocier telle ou telle
transaction passée avec un de ses collègues au moment de solder le marché. Dans d'autres
cas, sachant que son client va se porter acquéreur d'un volume important d'un titre, le
courtier en achète à l'avance (puisque c'est lui qui doit faire la transaction pour son client) et
le lui revend plus cher suite à la hausse des cours qu'entraîne la hausse de la demande de
ce titre. Cet opportunisme est d'autant plus tentant, explique Abolafia, que la limite qui le
sépare d'un comportement intéressé agressif est floue, que les avantages à court terme sont
énormes, que les informations qui passent entre les mains des courtiers leur en donnent les
moyens et que les contraintes et les contrôles sont limités.
L'enquête de type ethnographique de l'auteur montre que le « marché», c'est-à-dire les
autres courtiers et les intervenants extérieurs, tolère l'opportunisme, tout en s'efforçant d'en
limiter les excès. Dans les marchés où les transactions se font entre professionnels (les
market makers sur les marchés dérivés par exemple), l'opportunisme est contrôlé par les
effets de réputation négatifs qu'il entraîne et les pressions du groupe sur le comportement
déviant. Lorsque les transactions ne font pas intervenir de relations de face-à-face, le
contrôle est plus formel et différentes instances sont chargées de réguler le fonctionnement
du marché, de régler les conflits opposant les professionnels, voire de définir les positions
(spéculatives) autorisées dans le cas de crises importantes. Il arrive même que les autorités
monétaires (la FED) interviennent lorsqu'une spéculation exceptionnelle - comme celle sur
l'argent-métal en 1987 – met en danger l'existence du marché (les professionnels, à court de
liquidité, devaient emprunter à des taux très élevés) en demandant aux banques de fournir
de la liquidité au marché et aux autorités financières de bloquer les positions spéculatives.
De tels processus sociaux de contrôle ne constituent pas une ossature institutionnelle que
Dossier documentaire de révisions – Institut de l’Assomption-Lübeck TES – L. Pentier
28 l'on pourrait considérer comme une limite « frictionnelle » au déploiement du comportement
économique rationnel. Abolafia insiste au contraire sur le fait qu'ils contribuent à définir ce
qu'est le comportement économique rationnel au travers de la définition de la différence
entre l'opportunisme et ce qui est considéré comme un comportement intéressé agressif
acceptable. D'ailleurs, la mise en évidence d'un cycle de l'opportunisme en est un bon indice:
après une crise grave qui renforce la pression exercée par les contrôles informels et formels,
l'opportunisme décroît, le contrôle ensuite, en conséquence de quoi l'opportunisme
qu'engendrent les marchés reparaît jusqu'à ce qu'une crise vienne remettre les contrôles au
premier plan.
Steiner, Sociologie économique, La Découverte, coll. Repères, 2004, p.59-60
Questions :
1) A quoi Coleman assimile la confiance et l’honnêteté ?
2) Sur quoi se fonde la confiance ?
3) Listez les exemples de groupes sociaux dans lesquels la confiance est un capital
social.
4) Décrivez le comportement des traders.
5) Expliquez la phrase soulignée. Dans quelle mesure peut-on parler d’un « cycle de
l’opportunisme» ?
6) Comment peut-on relier ce « cycle de l’opportunisme » aux notions de confiance
et d’honnêteté envisagées comme un capital social ?
Dossier documentaire de révisions – Institut de l’Assomption-Lübeck TES – L. Pentier
29 Notion 9 : Anomie
Sociologie – Chapitre 3.2 - Contrôle social et déviance
Le point notion Chez Durkheim (en général) : situation d'une société dans laquelle les individus ne
savent plus comment orienter leurs conduites du fait de règles sociales moins
contraignantes.
Définitions :
Notion utilisée par E. Durkheim : situation d'une société dans laquelle « il y a déficience
de règles sociales communément acceptées, de sorte que les individus ne savent
plus comment orienter leurs conduite » (Dictionnaire d'économie et de sciences
sociales, Nathan, 1996).
Notion utilisée par R.K. Merton : « situation où l'individu est dans l'impossibilité, du fait de
sa position dans la structure sociale, d'atteindre un objectif défini et même prescrit
par la culture de la société dans laquelle il vit » (Dictionnaire de sociologie, Le
Robert/Seuil, 1999).
Remarque : la définition d'E. Durkheim renvoie à l'idée de désirs illimités chez les individus ;
celle de R.P. Merton renvoie à l'idée d'insuffisance des moyens pour atteindre des objectifs
déterminés. Document 7- La déviance est le produit de l’anomie selon Durkheim
Durkheim s’interroge plus précisément sur les particularités des comportements
déviants au sein de la société industrielle. Il établit un lien entre les nouvelles formes
de déviance et le passage de la solidarité mécanique caractéristique des sociétés
traditionnelles, à la solidarité mécanique, caractéristique des sociétés traditionnelles,
à la solidarité organique qui prévaut dans les sociétés modernes. La division du
travail social s’accompagne, pour Durkheim, d’une progression de l’individualisme
(au sens sociologique cela signifie autonomisation des individus, émancipation de
individus des tutelles traditionnelles) puisque la conscience collective qui unissait les
membres des sociétés laisse progressivement place à la diversité des conscience
individuelles. Le défaut de régulation sociale qui caractérise les sociétés en mutation
(comme par exemple, la société française de la fin du XIX e siècle) a pour principal
effet’ d’altérer sa cohésion ; c’est ce que Durkheim met en évidence à travers le
concept d’anomie. Absence de lois au sens étymologique, l’anomie signifie chez
Durkheim l’affaiblissement de l’emprise des normes sociales sur les conduites
individuelles. Il parle ainsi de suicide anomique pour caractériser la progression des
suicides liés au dérèglement de la vie sociale : avec la disparition des régulations
traditionnelles, le individus se trouvent dans une situation où leurs désires ne sont
plus limités par la société. Ils perdent alors leurs repères sociaux, d’où le
développement de comportements témoignant de la désorganisation social tels que
el suicide ou le crime…
Philippe Riutort, Premières leçons de sociologie, PUF, 2010.
Questions
1. En quoi les formes de solidarité diffèrent-elles pour Durkheim ?
2. Quelle est l’explication de la déviance selon Dukheim ?
Dossier documentaire de révisions – Institut de l’Assomption-Lübeck TES – L. Pentier
30 3. Illustrer. Donner un exemple d’anomie économique et sociale en France au
début du XXI e siècle.
Notion 10 : Désaffiliation et disqualification
Regard croisé 2 - Action publique et régulation
Le point notion : désaffiliation chez Robert Castel (1934-2013) et disqualification
sociale chez Serge Paugam (1960-)
Désaffiliation: On parle de désaffiliation sociale plutôt que d’exclusion sociale
(Robert Castel, Les métamorphoses de la question sociale, 1995) quand on veut
mettre l’accent sur le processus plutôt que sur une situation, processus dans lequel
le travail et la famille occupent un rôle central dans le déclenchement du processus
multiforme qui aboutit à la rupture du lien social, qui n’est jamais totale, les SDF
conservent des liens de sociabilité par exemple. On peut alors parler de
disqualification sociale Ypour insister sur la stigmatisation de l’individu en
désaffiliation notamment s’il a recours aux minima sociaux. (Serge Paugam,
L’exclusion, l’état des savoirs, 1996).
La pauvreté est donc une notion différente de la désaffiliation (ou exclusion). On
peut être exclu sans être pauvre, de la même manière qu’on peut être pauvre sans
être exclu, même s’il y a des points communs dans les déclencheurs de la pauvreté
et de l’exclusion.
Document 8 : L’exclusion
L’un des signes du caractère «flottant» et imprécis du concept d’exclusion est la
multiplication des termes voisins, parfois synonymes: disqualification (S Paugam),
désaffiliation (R Castel). Les hésitations de la terminologie traduisent l’incertitude des
sociologues devant une réalité difficile à cerner. L’exclusion sociale peut faire l’objet de deux
approches différentes, plus complémentaires que contradictoires. Elle est souvent envisagée
comme un défaut d’insertion dont on va rechercher les causes chez l’individu, mais elle peut
être aussi analysée, d’un point de vue macrosociologique comme le produit d’un défaut
d’intégration dont on cherche l’origine dans la société. Alors que la première approche
dominait dans les années de prospérité, la montée récente de nouvelles formes de pauvreté
redonne de l’intérêt à la seconde. [...]
Dans les années 80, l’apparition de nouvelles formes
de pauvreté ne permet plus d’envisager l’exclusion comme un phénomène marginal. [... ]
Dans un contexte de dégradation de l’emploi, l’exclusion concerne de plus en plus
d’individus qui n’ont pas été socialisés dans l’indigence. Le risque d’une société duale, c’està-dire d’une société où une partie de la population serait rejetée dans la sphère de l’inactivité
professionnelle et de l’assistance, est mis en avant. Ces nouvelles réalités placent
l’exclusion au cœur d’une question fondamentale pour la sociologie : celle de la cohésion
sociale.
J Etienne, F Bloess, JP Roux, Dictionnaire de sociologie, Hatier, 1997.
Questions : Dossier documentaire de révisions – Institut de l’Assomption-Lübeck TES – L. Pentier
31 1. Définir l’exclusion.
2. Quelles sont les deux approches de l’exclusion ? Laquelle semble la plus
pertinente, justifier votre réponse.
Document 9. Qu’est-ce que la désaffiliation ?
Selon Robert Castel, le parcours des exclus consiste à traverser 3 zones (de plus en plus perméables) : la zone d’intégration se caractérisant par l’association « travail stable-­‐insertion relationnelle solide » (liens sociaux solides et multiples), la zone de vulnérabilité : précarité du travail et « fragilité des supports de proximité » (mais la précarité du travail peut être compensée par une relative insertion dans le cercle familial), zone de désaffiliation : absence de participation à toute activité productive, sociale, isolement relationnel = exclusion, repli sur soi. Dans la dernière zone, se trouvent les individus que Castel qualifie de « vaincus ». Document 10 : La disqualification sociale Le processus de disqualification se caractérise par plusieurs phases qui concernent des populations différentes et dont l’enchaînement, quoique non systématique, contribue à la dualisation de la société : -­‐ la phase de fragilité concerne des personnes dont les difficultés sont essentiellement d’ordre économique : incertitude et irrégularité du revenu lié à une situation de précarité de l’emploi (pré-­‐
retraite, CDD, travail intérimaire, etc.). La fragilité correspond à l’apprentissage de la disqualification sociale durant lequel les individus prennent progressivement conscience de la distance qui les sépare de la majorité de la population possédant un travail régulier (constitution du stigmate). -­‐ la phase de dépendance regroupe les personnes assistées qui font l’objet d’un suivi social régulier lié à des difficultés plus importantes : handicap physique ou moral, etc. Lors de cette phase, dans la plupart des cas, les individus considèrent out d’abord l’assistance comme une situation humiliante et adoptent une attitude de distanciation. Puis, peu à peu, ils acceptent les contraintes du statut d’assisté. -­‐ la phase de rupture se caractérise par un cumul de handicaps (absence d’emploi, problème de santé, absence de logement, perte de contacts avec la famille, etc.), produit d’une accumulation d’échecs conduisant à une forte marginalisation. Cette phase ultime du processus de disqualification va généralement de pair avec une perte d’efficacité des « derniers filets » de la protection sociale. A Beitone et alii, Aide-­‐mémoire des sciences sociales, Sirey, 1997. Questions :
1. Qu’est-ce que la disqualification selon S Paugam ?
2. Bilan: quels sont les points communs entre les concepts de désaffiliation et de
disqualification ?
Dossier documentaire de révisions – Institut de l’Assomption-Lübeck TES – L. Pentier
32 Notion 11 : Etat-Providence
Regard croisé 2– Action publique et régulation
Document 11 - L'Etat-providence
Cette expression désigne :
Au sens large, l’ensemble des interventions économiques et sociales de l’État ;
dans un sens plus restreint, uniquement l’intervention de l’État dans le domaine social,
particulièrement à travers le système de protection sociale.
On l’oppose couramment à celle d’"État-gendarme ou protecteur", dans laquelle
l’intervention de l’État est limitée à ses fonctions régaliennes. Cependant, d’après Pierre
Rosanvallon, l’État-providence en est, en réalité, "une extension et un approfondissement".
L’expression " État-providence " aurait été employée pour la première fois dans un sens
péjoratif par le député Emile Ollivier en 1864, afin de dévaloriser la solidarité nationale
organisée par l’État par rapport aux solidarités traditionnelles. En effet, le développement
économique et l’évolution des rapports sociaux conduisent alors l’État à remplir une
fonction de régulateur social de plus en plus importante, et certains observateurs craignent
que la solidarité nationale n’empiète sur les solidarités traditionnelles (familles,
communautés...).
Pourtant, en France, l’État s’est longtemps limité à un rôle d’assistance : jusqu’au début du
XXème siècle, en effet, la bienfaisance publique a remplacé la charité de l’Église
chrétienne, mais demeure réservée aux personnes dans l’incapacité de travailler (enfants,
vieillards et infirmes). La protection des travailleurs repose sur la prévoyance individuelle ou
sur une protection collective d’initiative privée (mutuelles de salariés, institutions
patronales).
Source:http://www.viepublique.fr/decouverteinstitutions/citoyen/approfondissements/etat-providence.html
Questions :
1. Quelle est la différence entre Etat-gendarme et Etat-providence ?
2. Rechercher dans un dictionnaire la définition de solidarité.
3. Quelles sont les deux types de solidarité ? Illustrez-les.
Document 12 : Etat-providence et croissance
« Les systèmes d’assurance sociale, figure principale en Europe continentale, sont
l’émanation et le support de la société industrielle. Ils naissent au XIXe siècle avec la
révolution industrielle et son corrélat social : l’émergence du salariat. Destinées à garantir la
continuité du revenu des ouvriers qui ont perdu les solidarités familiales et locales de la
société agricole, elles permettent en même temps aux patrons de s’assurer la fidélité, la
stabilité et la qualité de leur main d’œuvre.
Au cours des trente années qui suivent la Seconde Guerre mondiale, le fordisme et les
approches keynésiennes des politiques économiques vont permettre une véritable explosion
des dépenses sociales (de 5% à 25% de PIB en moyenne en Europe). Pendant cette
période, les politiques économiques et sociales semblent se renforcer l’une l’autre. Les
Dossier documentaire de révisions – Institut de l’Assomption-Lübeck TES – L. Pentier
33 dispositifs de protection sociale permettent alors de soutenir et de relancer la croissance
économique ; ils sont créateurs d’emplois (professions sanitaires, sociales et d’administration
de la protection sociale) ; ils permettent de soutenir la capacité à consommer de ceux qui ne
peuvent plus travailler (pour cause de maladie, chômage, vieillesse, invalidité) ; dans la
mesure où ils garantissent une sécurité du revenu, ils libèrent l’épargne de protection et
permettent de consacrer une part croissante des revenus à la consommation ; ils sont aussi
des instruments de relance de la consommation (...) La croissance économique des « Trente
glorieuses » (1945-1975) repose en grande partie sur les interactions vertueuses entre
développement de l’industrie de biens standardisés de grande consommation,
consommation de masse et généralisation de la protection sociale ».
G. Esping-Andersen, Trois leçons sur l’Etat-providence, Seuil, La République des idées,
2008, pp. 6-7
Question 1 : Par quels mécanismes économiques la protection sociale a-t-elle favorisé la
croissance pendant les Trente Glorieuses ?
Document 13 : Les trois crises de l’Etat-providence
En 1981, dans un ouvrage reconnu aujourd’hui comme un classique de l’analyse de l’Etat- providence
(La crise de l'Etat-providence), l'économiste français Pierre Rosanvallon montre que l’Etat-providence
traverse trois crises cumulées à partir du milieu de la décennie 1970 :
1. Une crise de financement caractérisée par les déséquilibres financiers de la Sécurité sociale sous
un effet de ciseaux : le rythme de la croissance économique se ralentit alors que celui des dépenses
sociales se maintient à son niveau antérieur. Il en résulte une part croissante des dépenses sociales
dans le P.I.B. et donc des prélèvements obligatoires qui en assurent les ressources. L’existence d’un
chômage de masse limite le financement prélevé sur le travail, donc les cotisations, élément essentiel
des ressources sociales en France, en même temps qu’il accroît les besoins de prestations.
2. Une crise d’efficacité. La masse des sommes transférées contraste avec la permanence des
problèmes sociaux : d’une part, la redistribution horizontale dominante (des “bien portants” aux
malades, des actifs aux inactifs, des actifs occupés aux chômeurs, des célibataires aux familles) n’a
pas favorisé la réduction des inégalités qui se sont accrues depuis les années 1980 ; d’autre part,
l’apparition d’une « nouvelle pauvreté » permet de douter de l’efficacité du système. Certains
soulignent également que la croissance de revenus de transferts peut conduire à un effet de
substitution travail / loisir rendu possible par un sentiment d’assistanat.
3. Une crise de légitimité. Elle peut s’appréhender à trois niveaux : d’abord, concernant la finalité de
la protection sociale, la réduction des inégalités sociales ne semble pas faire l’objet d’un consensus,
notamment dans les classes moyennes supérieures. Par ailleurs, la capacité de l’Etat à assurer la
solidarité est mise en doute, notamment le caractère mécanique et global de cette solidarité à laquelle
serait préférée une protection de proximité qui serait davantage fondée sur le principe caritatif. Enfin,
le caractère uniforme de cette solidarité est remis en cause par une demande croissante
d’individualisation de l’assistance.
A partir de C. Rodrigues
Questions :
1. Comment expliquer la crise de financement de l'Etat-Providence en France ?
2. Qu'est-ce que la crise d'efficacité ? Illustrez la.
3. Pourquoi la légitimité de l'intervention de l'Etat est-elle remise en cause ?
4. Pourquoi selon certains, l’intervention de l’Etat désinciterait-elle à travailler ?
Dossier documentaire de révisions – Institut de l’Assomption-Lübeck TES – L. Pentier
34 
Téléchargement