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parallèle, les services aéroportuaires au sol ont également été libéralisés complètement en
2003.
Du point de vue des infrastructures, plusieurs mesures ont été prises. L’objectif de l’Union
européenne en la matière est de promouvoir et développer le report modal, 80 % des fonds
dédiés au transport devraient y être consacrés, tout en reconnaissant que la route restera la
colonne vertébrale des échanges (EC, 2009). Plusieurs projets sont menés en parallèle. Un
réseau transeuropéen de transport (RTE-T) a été dessiné pour guider les futurs
investissements en infrastructures de transport (CE, 2005). Il s’accompagne d’une
identification des goulets d’étranglement à supprimer et des axes à réaliser en priorité. Sur ces
axes, l’Union peut participer partiellement au financement de nouvelles infrastructures et
entend privilégier des montages en partenariat public-privé pour les réaliser. D’autre part,
l’Union souhaite revitaliser le rail, en développant un réseau réservé au fret et en uniformisant
les pratiques et les infrastructures. Cette politique doit se baser sur l’amélioration de la
compétitivité du secteur, par le biais de la libéralisation, en tirant exemple des situations nord-
américaines et britanniques (CEMT, 2001). L’Union entend profiter de cette libéralisation des
opérateurs ferroviaires pour favoriser l’émergence d’entreprises européennes en créant un
marché unique harmonisé censé leur être favorable (EC, 2007). L’action se focalise dès lors
sur la mise en place de corridors européens, correspondant aux RTE-T, sur lesquels la
signalisation est progressivement uniformisée et le matériel est interopérable, permettant la
circulation de convois sans interruption. L’objectif de 2001 était d’arriver à une part de
marché de 15 % du rail en 2020 pour les échanges intérieurs, c’est-à-dire de doubler sa part de
l’époque et de tripler la productivité du personnel ferroviaire (CE, 2007). De plus, l’Union
entend favoriser le transport maritime et fluvial, notamment en créant des autoroutes de la
mer, c’est-à-dire des liaisons maritimes à courte distance entre ports européens pour le
transport de poids lourds, dans le cadre du programme Marco Polo (EC, 2007). Enfin, la
régulation de la construction et du développement des infrastructures portuaires et
aéroportuaires au niveau européen est organisée par le biais de la mise en concurrence des
terminaux et des services associés, qui doit favoriser leur compétitivité économique.
Par ailleurs, pour favoriser le report modal et réduire les impacts environnementaux du
transport, l’Union européenne a mis en place une stratégie dont l’objectif est d’intégrer les
coûts externes des différents modes, c’est-à-dire de monétariser leurs impacts négatifs et de
les faire payer par les usagers ou les transporteurs (EC, 2007). Ceci réduirait la compétitivité
de la route et de l’avion, qui sont les moyens de transport les plus polluants, tout en ne
remettant pas en cause la régulation par le marché libre. La seule mesure concrète relative à
cette internalisation des coûts est l’intégration progressive du transport aérien européen dans
le marché européen des droits d’émissions de gaz carbonique. Dans le cadre de celui-ci, les
compagnies aériennes devraient acheter leurs droits d’émettre de tels gaz, qui correspondent à
une partie de leurs impacts environnementaux, à partir de 2012.
L’Union mène également plusieurs actions relatives à la promotion et la diffusion des bonnes
pratiques, européennes et étrangères, en matière de transport de marchandises, en privilégiant
les démarches de benchmarking (EC, 2007). L’objectif est d’identifier et de promouvoir des