Indicateurs de développement durable pour le canton de Vaud
Unité de développement durable – Département des infrastructures
T 41 21 316 73 24 – F 41 21 316 70 34
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Méthode et résultats
Le présent document contient les fiches méthodologiques des indicateurs de développement durable
pour le canton de Vaud.
THEME 23. FORET
Thème 23. Forêt
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23.1. Qualité écologique de la forêt
Signification de l'indicateur
Préserver la diversité biologique et la qualité des écosystèmes est un objectif essentiel du
développement durable (postulat 18a). A cet égard, la forêt, qui abrite près de la moitié des quelque
50'000 espèces de plantes, champignons, animaux et de micro-organismes de notre pays, revêt une
importance majeure. Cependant, toutes les forêts ne sont pas des biotopes d'égale valeur. Par
exemple, les anciens taillis et les forêts alluviales présentent un intérêt écologique élevé. A l'inverse,
les forêts d'épicéas du Plateau ou les hêtraies sont plus pauvres du point de vue écologique.
Postulats en rapport avec cet indicateur: 18a. Compensation écologique, 19. Respect de la durée des
processus naturels.
Type d'indicateur: (C) capital.
Commentaire
Cet indicateur, qui doit être développé, sera très important pour suivre l'évolution de la gestion des
forêts du point de vue écologique.
La qualité écologique des forêts en Suisse augmente depuis 50 ans et se rapproche de l'état naturel.
Cette tendance, attestée par les résultats des inventaires forestiers qui montrent notamment une
augmentation constante de la proportion des essences feuillues, devrait encore s'accroître ces
prochaines décennies grâce à la mise en œuvre d'un mode de sylviculture proche de la nature.
Les pouvoirs publics exercent une influence sur cet indicateur par une mise sous protection de zones
d'intérêt selon la Loi sur la protection de la nature (LPN), par l'élaboration des planifications forestières
directrices, par la formation des agents forestiers et des entrepreneurs forestiers et par des aides
financières destinées à préserver la biodiversité en forêt.
Sources
Statistique forestière; inventaires national et locaux des forêts; inventaires floristiques et cartographie
des stations phytosociologiques; Conférence d'Helsinki (1993).
Méthodologie
L'indicateur doit être développé.
La valeur de biotope d'une forêt est une grandeur écologique qui permet d'évaluer la qualité de cette
forêt comme habitat pour les animaux et les plantes. Cette valeur se calcule d'après les critères
suivants:
– Caractère naturel du peuplement forestier par rapport aux associations végétales potentielles.
– Diversité des espèces ligneuses: les forêts mélangées abritent en général davantage d'espèces
animales et végétales ainsi que d'individus de chaque espèce que les forêts pures. Les forêts très
mélangées ont donc une valeur de biotope plus élevée que les forêts pures, même si certaines forêts,
comme les forêts d'épicéas subalpines, sont naturellement composées presque exclusivement d'une
seule espèce ligneuse.
– Diversité structurelle: les forêts présentant une grande richesse structurelle – forêts comprenant des
arbres de classes d'âge différentes, du bois mort, etc. – ont une valeur écologique plus élevée que
les forêts structurellement pauvres, car la diversité des espèces y est généralement plus grande.
Thème 23. Forêt
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La méthode de détermination de la “valeur de biotope” des forêts a été élaborée pour l'Inventaire
forestier national (IFN), sur la base de méthodes analogues à celles utilisées en Allemagne. Cette
méthode ne considère que des critères qui sont influencés par l'exploitation forestière – choix des
essences plantées, éclaircies, etc. –, et non des paramètres immuables tels que le type de sol ou le
climat. Elle permet donc d'évaluer les effets de l'exploitation forestière ainsi que ceux des mesures de
protection de la nature.
La publication des résultats du troisième inventaire fédéral sur les forêts (2003-2006) permettra de
documenter cet indicateur.
Inventaire forestier national (IFN): cet inventaire sert à évaluer périodiquement l'état et l'évolution de la
forêt suisse. Il fournit des données statistiques fiables pour l'ensemble du territoire, pour les grands
cantons et pour les principales régions du pays. Le premier relevé (IFN1) a été effectué en 1983/85, le
deuxième (IFN2) en 1993/95. L'IFN est réalisé par l'Institut fédéral de recherches sur la forêt, la neige
et le paysage (WSL), en collaboration avec l'Office fédéral de l'environnement (OFEV).
Engagements à l'échelle nationale
Application de la législation forestière fédérale (multifonctionnalité, sylviculture proche de la nature);
conversion de 10% des forêts en réserves forestières (décision de la Confédération et de la
Conférence des Directeurs cantonaux des forêts du 20 mars 2001); application des recommandations
des milieux professionnels pour une sylviculture proche de la nature; mise en œuvre des inventaires
fédéraux de protection de la nature.
Limites de l'indicateur
Alors que l'inventaire forestier national ne peut pour l'instant donner des indications que par grandes
régions, il est nécessaire de pouvoir comparer les résultats cantonaux entre eux. Les résultats des
relevés du troisième inventaire (2003-2005) combleront cette lacune.
Comparabilité
Cet indicateur (Qualité écologique de la forêt) figure dans le système d'indicateurs de développement
durable MONET (26.2. Qualité écologique de la forêt).
Références
Brassel P., Brändli U.-B. (1999). Inventaire forestier national suisse. Résultats du deuxième inventaire
1993-1995. Birmensdorf, Institut fédéral de recherches sur la forêt, la neige et le paysage (WSL).
Disponible sur le site du WSL (www.wsl.ch). Voir la rubrique: Publications > Ouvrages, brochures,
cédéroms.
Atlas et inventaires phytosociologiques des forêts vaudoises. Service des forêts, de la faune et de la
nature, Lausanne (littérature grise).
Clot F., Kissling P. et Plumettaz Clot A..-C. (2000). Carte phyto-écologique des forêts du Plateau
vaudois. Région lausannoise, Jorat et Gros de Vaud. Notice explicative. SFFN, Lausanne.
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23.2. Utilisation de l'accroissement du bois
Signification de l'indicateur
Le développement durable requiert que l'utilisation des ressources renouvelables telles que le bois,
soit maintenue en deçà de leur niveau de régénération (postulat 16a). En d'autres termes, la quantité
de bois récoltée ne doit pas dépasser le volume d'accroissement ligneux durant un laps de temps
donné. Dans la perspective du développement durable, il est souhaitable que le potentiel de bois
indigène – ce dernier étant renouvelable et neutre du point de vue du CO2 – soit utilisé le mieux
possible.
S'agissant de l'exploitation du bois, il faut toutefois tenir compte des autres fonctions de la forêt
biotope comportant une grande diversité d'espèces, lieu de détente, protection contre certains
dangers naturels. En particulier, la préservation de la diversité des espèces (postulat 18a), implique
une exploitation diversifiée: le mode d'exploitation et son intensité doivent être adaptés à chaque type
de forêt. Il importe également de préserver une proportion appropriée de réserves de forêts naturelles
où les processus naturels puissent se dérouler sans entrave.
Cet indicateur met en relation l'accroissement du volume de bois lié à la production ligneuse de la
forêt (volume de bois produit par ha de forêt) avec l'utilisation de ce surplus.
Postulats en rapport avec cet indicateur: 15a. Sauvegarde des ressources naturelles, 16a. Limitation
de l'utilisation des ressources renouvelables, 18a. Compensation écologique.
Type d'indicateur: (D) input-output.
Evolution
Commentaire
Commentaire statistique
Tendance: pas de modification notable.
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Commentaire développement durable
Evaluation: l'évolution de l'indicateur est considérée comme négative pour le développement durable.
Le but à atteindre est une utilisation optimale de l'accroissement du bois en fonction des différents
objectifs de gestion des forêts (multifonctionnalité de la gestion des forêts). Une petite part de
l'accroissement de bois est cependant appelée à être abandonnée en forêt au profit de la biodiversité.
On constate que, dans les forêts publiques, l'utilisation de l'accroissement du bois exploitable est
optimale, sauf dans les zones accidentées. Dans les forêts privées par contre, la sous-exploitation de
la forêt est presque systématique.
Dans un premier temps, qui pourrait s'étendre sur plusieurs décennies, une augmentation de
l'exploitation du bois est possible et souhaitable, en raison notamment du vieillissement et de la sous-
exploitation des forêts privées depuis trente ans. Lorsqu'un meilleur équilibre des classes d'âge des
arbres aura été atteint, les niveaux d'exploitations devraient baisser. Malgré le fait que des surfaces
seront mises ces prochaines années en réserve (10% des forêts), l'intensité des exploitations, qui
dépendra en dernier lieu du prix des bois, pourrait se stabiliser à un niveau légèrement plus élevé que
celui mesuré actuellement. L'hypothèse d'une élévation importante du prix du bois énergie sur une
longue période pourrait, elle, conduire à un regain de l'exploitation des forêts privées.
Sources
SFFN.
Méthodologie
Cet indicateur présente l'utilisation en pour cent de la croissance du bois.
Le Service des forêts, de la faune et de la nature (SFFN) dispose de longue séries statistiques
concernant l'accroissement et l'utilisation du bois. L'élément nouveau à mesurer est l'évolution des
volumes de bois abandonnés en forêt – de manière volontaire ou non. L'interprétation des résultats
d'accroissement des forêts de l'inventaire national est à mettre en perspective avec la méthodologie
suivie. Une première appréciation du volume de bois abandonné en forêt au titre de biodiversité sera
connue lors de la publication du prochain inventaire fédéral en 2009. Pour obtenir une appréciation
plus fine des volumes de bois abandonnés en forêt et destinés à se décomposer sur place au titre de
biodiversité, il serait nécessaire de conduire une étude complémentaire par le dépouillement des
placettes (surfaces d'échantillonnage) situées dans les réserves forestières et l'analyse
dendrométrique des peuplements sous-exploités.
Accroissement et exploitation selon l'Inventaire forestier national (IFN): avant le deuxième inventaire
national (IFN2), l'accroissement forestier se mesurait à l'aide de modèles simples et les quantités
exploitées étaient estimées par voie d'enquêtes. L'IFN2 a permis de déterminer, pour la première fois,
l'accroissement et l'exploitation d'une manière représentative pour l'ensemble de la Suisse. Cet
inventaire permet en outre de prévoir l'évolution de la forêt au cours des vingt prochaines années en
fonction de l'intensité de son exploitation et de différents types d'interventions sylvicoles.
La production de bois de la forêt est déterminée tous les dix ans dans le cadre de l'inventaire global
des forêts vaudoises. Actuellement, l'accroissement moyen en bois des forêts exploitables est de 7.5
m3 par ha et par an, soit un accroissement annuel de l'ordre de 650'000 m3. Cette valeur est
considérée comme une estimation, en attente de la publication en 2008 de l'étude de production
basée sur la synthèse des inventaires phytosociologique et dendrométrique. Lors de l'analyse des
données dendrométriques sur les forêts, il est important de dissocier la production ligneuse totale
(biomasse) de la disponibilité de bois qui pourrait être exploité et utilisé.
Les indications sur l'utilisation du bois sont collectées annuellement dans le cadre de la statistique
forestière et sont publiées par le Service cantonal de recherche et d’information statistiques (SCRIS).
L'estimation du bois produit qui n'est ni récolté, ni utilisé (bois pourri, renversé, sec sur pied, etc.),
laissé en forêt afin de favoriser la biodiversité, sera connue d'ici 2009 lors de la publication des
résultats du troisième inventaire fédéral des forêts.
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