CATHÉDRALE NOTRE-DAME DE PAPEETE
N°44$
2$septembre2012$
Bulletin gratuit de liaison de la communauté de la Cathédrale de Papeete 44/2012
Dimanche 2 septembre 2012XXIIème Dimanche du Temps ordinaireAnnée B
HUMEURS
Au feu les pompiers !
En notre belle Polynésie, il semble que l’on soit
doué pour allumer des feux et ensuite s’étonner
que ça brûle ! des exemples :
- Les voitures « boum-boum » : Alors que les
medias nous rapportent les souffrances que
subissent les habitants de la vallée de Tipaerui
chaque fin de semaine : « 4 500 habitants pris
en otages par les fans de voitures boum
boum» (La Dépêche du 20/08) à Pirae, on
organise une compétition officielle de « car
audio » (ça fait tout de suite plus sérieux !)
mais bien sûr tout cela dans un esprit
pédagogique : « En encadrant la discipline on
essaie aussi de dire à nos pratiquants que 160
décibels ça peut nuire à autrui, c’est comme un
avion qui passe devant chez vous alors il faut
respecter les règles et penser aussi aux
autres » 160 décibels ça peut nuire !!!
- L’alcoolisme au volant : La cohérence entre
les propos et les actes n’est pas toujours facile
à cerner : « Il est temps de tirer la sonnette
d’alarme. Depuis le début de l’année, le nombre
d’accidents ne cesse de croître Il nous
semble urgent de réagir. Il y a la réalité des
chiffres qui parle explicitement, et puis il y a la
réalité humaine.Donc nous mettons tous les
moyens de l’État en action pour faire en sorte
que toute la population prenne conscience du
problème » (directeur de cabinet du haut-
commissaire) et pourtant tous les samedis et
dimanches matin, au pied de la Cathédrale,
vers 4h les jeunes, en état d’ébriété avancé,
prennent le volant de leur voiture sous le regard
de la Police et parfois même encouragé par
celle-ci !
À force de vouloir plaire on fini par ne plus
aimer ! Il semble que nos autorités aient oubliés
qu’« être dans le vent c’est l’idéal des feuilles
mortes »
Nous n’attendons pas des responsables de la
société civile de la répression à tous crins mais
de la cohérence afin qu’ils ne perdent pas le
peu de crédibilité qui leur reste !
EN MARGE DE L’ACTUALITE
VIOLENCES ET BRIMADES A LEGARD DES CHRETIENS
Les Pakistanais chrétiens en Europe mènent
une action importante, en Italie, en Angleterre,
qui vise non seulement le gouvernement
pakistanais mais aussi l'Union Européenne et
les Nations Unies, suite à l'emprisonnement
d'une jeune chrétienne âgée de 11 ans,
Rimsha Masih, accusée à tort de blasphème et
actuellement détenue dans un institut de peine
pour mineurs à Islamabad.
Au Pendjab pakistanais, une autre adolescente
chrétienne, âgée de 15 ans, a été récemment
violée et sauvagement assassinée. Les crimes
et violences à l'égard des chrétiens ne cessent
d'augmenter au Pakistan suite à la publication
d'une loi sur le blasphème.
Toutes les organisations chrétiennes, de toutes
confessions religieuses, s'engagent
actuellement en vue de l'abolition ou de la
révision de la loi sur le blasphème, pour la
défense et la sécurité des minorités religieuses,
dans le respect de la liberté de culte.
En Afrique, des chrétiens subissent également
la violence et la menace de l'intégrisme
islamique, c'est ce qui ressort du Forum
International d'Action Catholique (FIAC) qui
s'est tenu en Roumanie du 22 au 26 août.
Au Nigéria plusieurs autorités religieuses se
refusent à répondre à la violence par la
violence. Ainsi dans le diocèse d'Abuja, des
fidèles, avec la police, ont organisé des cordons
de sécurité autour des édifices religieux
pendant les offices.
En Egypte, depuis que les changements
politiques ont amené au pouvoir un parti lié aux
Frères musulmans, les chrétiens craignent que
ce contexte fondamentaliste nuise à la liber
religieuse.
En général les chrétiens sont des cibles faciles
que l'on cherche à museler, dans la mesure
ils n'hésitent pas à dénoncer les injustices. Cela
dure depuis 2 000 ans, nul doute, les chrétiens
ne baisseront pas les bras...
Dominique SOUPÉ
Chancelier
2"
APPEL AU RESPECT DE TOUTE PERSONNE HUMAINE
LETTRE DE MGR JULES-GERAUD SALIÈGE DU 23 AOUT 1942
« Les Juifs sont des hommes, les Juives sont des femmes. Tout n’est pas permis contre eux, contre ces hommes, contre ces
femmes, contre ces pères et mères de famille. Ils font partie du genre humain. Ils sont nos Frères comme tant d’autres. Un
chrétien ne peut l’oublier ». C’est la prise de position historique de Mgr Saliège, archevêque de Toulouse, dans une lettre
adressée aux fidèles de son archidiocèse et lue telle quelle en chaire dans toutes les paroisses, en plein cœur de la seconde
guerre mondiale, le dimanche 23 août 1942, il y a 70 ans.
Mes très chers Frères,
Il y a une morale chrétienne, il y a une morale humaine
qui impose des devoirs et reconnaît des droits. Ces
devoirs et ces droits, tiennent à la nature de l’homme.
Ils viennent de Dieu. On peut les violer. Il n’est au
pouvoir d’aucun mortel de les supprimer.
Que des enfants, des femmes, des hommes, des pères
et des mères soient traités comme un vil troupeau, que
les membres d’une même famille soient séparés les
uns des autres et embarqués pour une destination
inconnue, il était servé à notre temps de voir ce triste
spectacle.
Pourquoi le droit d’asile dans nos églises n’existe-t-il
plus ?
Pourquoi sommes-nous des vaincus ?
Seigneur ayez pitié de nous.
Notre-Dame, priez pour la France.
Dans notre diocèse, des scènes d’épouvante ont eu
lieu dans les camps de Noé et de Récébédou. Les Juifs
sont des hommes, les Juives sont des femmes. Tout
n’est pas permis contre eux, contre ces hommes,
contre ces femmes, contre ces pères et mères de
famille. Ils font partie du genre humain. Ils sont nos
Frères comme tant d’autres. Un chrétien ne peut
l’oublier.
France, patrie bien aimée France qui porte dans la
conscience de tous tes enfants la tradition du respect
de la personne humaine. France chevaleresque et
généreuse, je n’en doute pas, tu n’es pas responsable
de ces horreurs.
Recevez mes chers Frères, l’assurance de mon
respectueux dévouement.
Jules-Géraud Saliège
Archevêque de Toulouse
23 août 1942
© www.toulouse-catholique.fr - 2010
LA PRIERE, UNE FORCE POUR FAIRE LE BIEN
CATECHESE DU PAPE BENOIT XVI DU 1ER AOUT 2012
« Souvent nous reconnaissons ce qui est bien, mais nous ne sommes pas capables de l’accomplir. Avec la prière, nous
parvenons à le faire », affirme Benoît XVI, qui encourage à « frapper avec confiance à la porte du Seigneur », avec l’assurance
que Dieu « prend soin de ses enfants ». Le pape a en effet repris ses catéchèses sur la prière, interrompues pendant le mois de
juillet, lors de l’audience du mercredi 1er août, à Castelgandolfo, résidence d’été des papes. Il a commenté les enseignements
sur la prière de saint Alphone de Liguori, dont l’Église célébrait la fête ce même jour.
Chers frères et sœurs,
Nous fêtons aujourd’hui la mémoire liturgique de saint
Alphonse-Marie de Liguori, évêque et Docteur de
l’Église, fondateur de la congrégation du Très Saint
Rédempteur, les Rédemptoristes, et patron des
confesseurs et des moralistes. Saint Alphonse est un
des saints les plus populaires du XVIIIème siècle, pour
son style simple et direct et pour sa doctrine sur le
sacrement de pénitence : à une époque de grand
rigorisme, fruit de l’influence janséniste, il
recommandait aux confesseurs d’administrer ce
sacrement en manifestant l’étreinte joyeuse de Dieu le
Père qui, dans sa miséricorde infinie ne se lasse pas
d’accueillir le fils repenti. La fête de ce jour nous offre
l’occasion de nous arrêter sur les enseignements de
saint Alphonse sur la prière, si précieux et pleins d’un
souffle spirituel. Il considérait que son traité Le grand
moyen de la prière, qui remonte à l’année 1759, était le
plus utile de tous ses écrits. En effet, il décrit la prière
comme « le moyen nécessaire et assuré pour obtenir le
salut et toutes les grâces dont nous avons besoin pour
y arriver » (Introduction). Cette phrase est la synthèse
de la conception de la prière de saint Alphonse.
Avant tout, si nous disons que c’est un moyen, cela
nous rappelle quel est le but à atteindre : Dieu a créé
par amour, pour pouvoir nous donner la vie en
plénitude ; mais à cause du péché, ce but, cette vie en
plénitude s’est pour ainsi dire éloignée nous le
savons tous et seule la grâce de Dieu peut la rendre
accessible. Pour expliquer cette vérité fondamentale et
faire comprendre immédiatement combien le risque de
« se perdre » est réel pour l’homme, saint Alphonse
avait forgé une maxime connue, très élémentaire, qui
dit ceci : « Si vous priez, votre salut est assuré, et si
vous ne priez pas, votre perte est certaine ».
Commentant cette phrase lapidaire, il ajoutait : « Il est
très difficile, sinon impossible, de se sauver sans
prier mais il est sûr et facile de se sauver en priant »
(II, Conclusion). Et il disait encore : « Si vous ne priez
pas, il n’y a pour vous aucune excuse, parce que la
grâce de la prière est donnée à tous les hommes si
nous n’opérons point notre salut, toute la faute en sera
à nous-mêmes, parce que nous n’aurons point prié ».
En disant que la prière est un moyen nécessaire, saint
Alphonse voulait faire comprendre que dans toutes les
situations de la vie, on ne peut se passer de la prière,
surtout dans les moments d’épreuve et de difficulté.
Nous devons sans cesse frapper avec confiance à la
porte du Seigneur, sachant qu’en tout il prend soin de
ses enfants, il prend soin de nous. C’est pourquoi nous
sommes invités à ne pas craindre de recourir à lui et de
3"
lui présenter avec confiance nos requêtes, avec
l’assurance que nous obtiendrons ce dont nous avons
besoin.
Chers amis, telle est la question centrale : qu’est-ce qui
est vraiment nécessaire dans ma vie ? Je réponds avec
saint Alphonse : « la santé et toutes les grâces dont
nous avons besoin pour cela » (ibid.) ; naturellement, il
parle non seulement de la santé du corps, mais surtout
de celle de l’âme, que Jésus nous donne. Plus qu’autre
chose, nous avons besoin de sa présence libératrice
qui rend notre être pleinement humain, et qui ainsi nous
comble de joie. C’est seulement à travers la prière que
nous pouvons l’accueillir, accueillir sa grâce qui, en
éclairant toute situation, nous fait discerner quel est le
vrai bien et en nous fortifiant, rend notre volonté
efficace c’est-à-dire qu’elle la rend capable de réaliser
le bien connu. Souvent nous reconnaissons ce qui est
bien, mais nous ne sommes pas capables de
l’accomplir. Avec la prière, nous parvenons à le faire.
Le disciple du Seigneur sait qu’il est souvent exposé à
la tentation et, pour la vaincre, il ne manque pas de
demander de l’aide à Dieu dans la prière.
Saint Alphonse rapporte l’exemple, très intéressant, de
saint Philippe Neri qui, « dès le premier moment de son
réveil, au matin, disait à Dieu : Seigneur, étendez
aujourd’hui vos mains sur Philippe, sinon Philippe vous
trahira » (III, 3). Quel réalisme ! Il demande à Dieu
d’étendre la main sur lui. Nous aussi, conscients de
notre faiblesse, nous devons demander humblement
l’aide de Dieu, confiants dans la richesse de sa
miséricorde. Dans un autre passage, saint Alphonse dit
que « nous sommes dénués de tout bien, mais si nous
demandons, nous ne serons plus pauvres. Si nous
sommes pauvres, Dieu est riche et libéral » (II, 4). À la
suite de saint Augustin, il invite chaque chrétien à ne
pas avoir peur de demander à Dieu, dans la prière,
cette force qu’il n’a pas et qui lui est nécessaire pour
faire le bien, dans l’assurance que le Seigneur ne
refuse pas son aide à celui qui le prie humblement (cf.
III, 3). Chers amis, saint Alphonse nous rappelle que la
relation avec Dieu est essentielle dans notre vie. Sans
ce rapport à Dieu, il nous manque une relation
fondamentale et cette relation avec Dieu se alise
dans le dialogue avec lui, dans la prière personnelle
quotidienne et la participation aux sacrements. C’est
ainsi que cette relation peut grandir en nous, que la
présence divine grandit en nous et nous indique le
chemin, l’éclaire et le rend sûr et serein, même au
milieu des difficultés et des dangers. Merci.
© Libreria Editrice Vaticana 2010
LE CANNABIS PERTURBE DURABLEMENT LE CERVEAU
LA CONSOMMATION DURNAT LADOLESCENCE A UN RETENTISSEMENT JUSQU'A LAGE ADULTE
Alors que tous les jours nous constatons les conséquences désastreuses du paka sur notre jeunesse des enquêtes de
plus en plus nombreuses confirment les dégâts souvent irrémédiables sur le cerveau et il y a encore des personnes
favorable à la dépénalisation !
Il est des études qui demandent du temps. Par
exemple, estimer l'impact persistant de la
consommation de cannabis sur les performances du
cerveau aura pris près de quarante ans. C'est grâce à
l'étude de Dunedin, du nom de la petite ville de
Nouvelle-Zélande elle a
été conduite, que l'on en sait
plus aujourd'hui sur les effets
d'une drogue, finalement pas
si douce que ça. Une cohorte
de 1 037 enfants nés en
1972-73 y a été testée
régulièrement à 5, 7, 9, 11,
13, 15, 18, 21, 26, 32 et 38
ans !
Les résultats sont inquiétants,
car les scientifiques néo-
zélandais, aidés de
chercheurs de l'Université de
Duke (États-Unis) et du
King's College de Londres,
confirment la plus grande
vulnérabilité du cerveau des
jeunes à la neurotoxicité du
cannabis. On le suspectait, c'est désormais prouvé.
À 38 ans, ceux qui ont commencé à consommer du
cannabis à l'adolescence ont en effet perdu quelques
points de QI (quotient intellectuel). Jusqu'à huit points
de QI en moins pour les enfants de l'étude de Dunedin
qui se sont avérés les
consommateurs les plus
réguliers au fil des ans. Ce
n'est évidemment pas le cas
pour ceux qui n'ont jamais
fumé d'herbe.
Et cette fois, impossible de
soutenir que la diminution des
performances du cerveau des
fumeurs de cannabis viendrait
d'une différence déjà présente
antérieurement à la
consommation, puisque les
enfants sont suivis depuis leur
plus jeune âge.
Autre point fort de ce travail
publié aujourd'hui dans les
comptes rendus de
l'Académie américaine des
En France, plus d'un ado sur cinq
a fumé un joint au collège
Selon l'Observatoire français des drogues et
des toxicomanies, la France compterait
3,9 millions de consommateurs, dont
1,2 million réguliers. Quant au volet drogues de
l'enquête européenne Health Behaviour in
School Aged Children, menée sur plus de
11 000 adolescents en France, il montre que,
en troisième, un garçon sur quatre et plus
d'une fille sur cinq a déjà consommé du
cannabis. L'usage régulier concerne 3 % des
adolescents de 15 ans et, depuis 2006, la
consommation reste stable pour les élèves de
cet âge, comme d'ailleurs pour ceux de 11 ans.
Les experts notent cependant une
augmentation inquiétante à l'âge de 13 ans : de
4,8 % en 2006 à 6,4 % en 2010.
4"
sciences (PNAS), la fiabilité des réponses. Comme les
enfants de Dunedin sont habitués à la confidentialité de
leurs réponses, on évite le biais de sous-déclaration
habituel dans ce genre d'enquête. Les chercheurs ont
aussi pris la précaution d'éliminer d'autres facteurs qui
auraient pu perturber la validité des tests, par exemple
la consommation de cannabis dans la semaine
précédente, la dépendance à l'alcool ou une autre
drogue, le nombre d'années de scolarité. Chaque fois
se confirme une différence significative entre les
consommateurs de cannabis et les autres, à l'avantage
des abstinents.
Mais les anomalies ne se cantonnent pas aux tests
psychométriques, elles semblent aussi se traduire dans
la vie de tous les jours. Ainsi dans la cohorte de
Dunedin : « Les personnes ayant déclaré consommer
régulièrement du cannabis étaient aussi ceux qui
rapportaient, à 38 ans, le plus de problèmes de
mémoire ou d'attention ».
Séquelles irréversibles
De plus, commencer à fumer à l'adolescence, au
moment la maturation du cerveau n'est pas encore
terminée, entraîne une plus grande perte de QI par
rapport à ceux qui ont débuté à l'âge adulte. Enfin, les
séquelles irréversibles ne sont pas exclues puisque,
remarquent les auteurs, « l'arrêt ne restaure pas
complètement les fonctions neuropsychologiques de
ceux qui ont commencé à l'adolescence ». Or, les
statistiques montrent que c'est à l'adolescence qu'il y a
le plus de risque de commencer à fumer du cannabis
(voir encadré).
Déjà, en 2008, des études avaient montré des
altérations neurochimiques persistantes du cerveau de
rats soumis au cannabis dans une période
correspondant à l'adolescence humaine. Les
chercheurs évoquaient alors l'existence d'un intervalle
de vulnérabilité neurale accru à l'exposition au
cannabis. Il y a deux ans, c'est le Pr John Churchwell et
ses collègues neurobiologistes de l'Université de l'Utah
qui identifiaient chez des adolescents, grâce à l'IRM,
une diminution du volume du cortex préfrontal des
consommateurs de cannabis. En outre, cette zone, qui
joue un rôle dans la planification, la prise de décision et
le contrôle de l'impulsivité, était d'autant plus touchée
que les fumeurs avaient commencé tôt.
L'an dernier, c'est une étude publiée dans la revue
Behavioural Brain Research qui revenait sur le virage
crucial de l'adolescence, sur le plan de la maturation
neurologique : « Même si des anomalies structurales
n'impliquent pas toujours des anomalies fonctionnelles,
elles suggèrent que les anomalies du cortex et de
l'insula observés chez les adolescents qui prennent du
cannabis peuvent affecter leurs capacités de décision
et accentuer la pulsion à consommer en dépit de ses
conséquences négatives ». Pour les chercheurs néo-
zélandais, les mesures de prévention dirigés vers les
adolescents devraient être renforcées.
© Copyright 2002 Le Figaro
PORTA FIDEI LA PORTE DE LA FOI (I)
LETTRE APOSTOLIQUE SOUS FORME DE MOTU PROPRIO PAR LAQUELLE EST PROMULGUEE L’ANNEE DE LA FOI
Le 11 octobre 2011 le pape Benoît XVI annonçait la tenue d’une « Année de la Foi » qui débutera le 11 octobre 2012 50e
anniversaire de l’ouverture du Concile œcuménique Vatican II et qui se conclura le 24 novembre 2013, solennité du Christ Roi
de l’Univers. Pour nous préparer à entrer dans cette « Année de la Foi » nous vous proposons de lire le « Motu proprio » par
lequel il a promulgué cette année de la Foi.
1. « La porte de la foi » (cf. Ac 14, 27) qui introduit à la
vie de communion avec Dieu et permet l’entrée dans
son Église est toujours ouverte pour nous. Il est
possible de franchir ce seuil quand la Parole de Dieu
est annoncée et que le cœur se laisse modeler par la
grâce qui transforme. Traverser cette porte implique de
s’engager sur ce chemin qui dure toute la vie. Il
commence par le baptême (cf. Rm 6, 4), par lequel
nous pouvons appeler Dieu du nom de Père, et
s’achève par le passage de la mort à la vie éternelle,
fruit de la résurrection du Seigneur Jésus qui, par le
don de l’Esprit Saint, a voulu associer à sa gloire elle-
même tous ceux qui croient en lui (cf. Jn 17, 22).
Professer la foi dans la Trini Père, Fils et Saint-
Esprit équivaut à croire en un seul Dieu qui est Amour
(cf. 1 Jn 4, 8) : le Père, qui dans la plénitude des temps
a envoyé son Fils pour notre salut ; Jésus-Christ, qui
dans le mystère de sa mort et de sa résurrection a
racheté le monde ; le Saint-Esprit, qui conduit l’Église à
travers les siècles dans l’attente du retour glorieux du
Seigneur.
2. Depuis le commencement de mon ministère comme
Successeur de Pierre, j’ai rappelé l’exigence de
redécouvrir le chemin de la foi pour mettre en lumière
de façon toujours plus évidente la joie et
l’enthousiasme renouvelé de la rencontre avec le
Christ. Dans l’homélie de la messe pour l’inauguration
de mon pontificat je disais : « L’Église dans son
ensemble, et les pasteurs en son sein, doivent, comme
le Christ, se mettre en route, pour conduire les hommes
hors du désert, vers le lieu de la vie, vers l’amitié avec
le Fils de Dieu, vers celui qui nous donne la vie, la vie
en plénitude »1. Il arrive désormais fréquemment que
les chrétiens s’intéressent surtout aux conséquences
sociales, culturelles et politiques de leur engagement,
continuant à penser la foi comme un présupposé
évident du vivre en commun. En effet, ce présupposé
non seulement n’est plus tel mais souvent il est même
nié2. Alors que dans le passé il était possible de
reconnaître un tissu culturel unitaire, largement admis
dans son renvoi aux contenus de la foi et aux valeurs
inspirées par elle, aujourd’hui il ne semble plus en être
ainsi dans de grands secteurs de la société, en raison
d’une profonde crise de la foi qui a touché de
nombreuses personnes.
3. Nous ne pouvons accepter que le sel devienne
insipide et que la lumière soit tenue cachée (cf. Mt 5,
13-16). Comme la samaritaine, l’homme d’aujourd’hui
peut aussi sentir de nouveau le besoin de se rendre au
"""""""""""""""""""""""""""""""""""""""""""""""""""""""""""""
1 Homélie pour l’inauguration du ministère pétrinien de
l’Évêque de Rome (24 avril 2005) ;
2 Cf. Benoît XVI, Homélie de la messe sur le Terreiro do
Paço, Lisbonne (11 mai 2010) ;
5"
puits pour écouter Jésus qui invite à croire en lui et à
puiser à sa source, jaillissante d’eau vive (cf. Jn 4, 14).
Nous devons retrouver le goût de nous nourrir de la
Parole de Dieu, transmise par l’Église de façon fidèle,
et du Pain de la vie, offerts en soutien de tous ceux qui
sont ses disciples (cf. Jn 6, 51). L’enseignement de
Jésus, en effet, résonne encore de nos jours avec la
même force : « Travaillez non pour la nourriture qui se
perd, mais pour la nourriture qui demeure en vie
éternelle » (Jn 6, 27). L’interrogation posée par tous
ceux qui l’écoutaient est la même aussi pour nous
aujourd’hui : « Que devons-nous faire pour travailler
aux œuvres de Dieu ? » (Jn 6, 28). Nous connaissons
la réponse de Jésus : « L’œuvre de Dieu, c’est que
vous croyiez en celui qu'il a envoyé » (Jn 6, 29). Croire
en Jésus Christ est donc le chemin pour pouvoir
atteindre de façon définitive le salut.
4. À la lumière de tout ceci j’ai décidé de promulguer une
Année de la foi. Elle commencera le 11 octobre 2012,
lors du cinquantième anniversaire de l’ouverture du
Concile Vatican II, et se terminera en la solennité de
Notre Seigneur Jésus-Christ Roi de l’univers, le 24
novembre 2013. Le 11 octobre 2012, aura lieu aussi le
vingtième anniversaire de la publication du Catéchisme
de l’Église catholique, texte promulgué par mon
Prédécesseur, le Bienheureux Pape Jean-Paul II3, dans
le but d’exposer à tous les fidèles la force et la beauté de
la foi. Ce document, fruit authentique du Concile Vatican
II, fut souhaité par le Synode extraordinaire des Évêques
de 1985 comme instrument au service de la catéchèse4
et fut réalisé grâce à la collaboration de tout l’épiscopat
de l’Église catholique. Et j’ai précisément convoqué
l’Assemblée nérale du Synode des Évêques, au mois
d’octobre 2012, sur le thème de La nouvelle
évangélisation pour la transmission de la foi chrétienne.
Ce sera une occasion propice pour introduire la structure
ecclésiale tout entière à un temps de réflexion
particulière et de redécouverte de la foi. Ce n’est pas la
première fois que l’Église est appelée à célébrer une
Année de la foi. Mon vénéré Prédécesseur, le Serviteur
de Dieu Paul VI en avait décidée une semblable en
1967, pour faire mémoire du martyre des Apôtres Pierre
et Paul à l’occasion du dix-neuvième centenaire de leur
témoignage suprême. Il la pensa comme un moment
solennel pour que dans toute l’Église il y eût « une
profession authentique et sincère de la même foi » ; en
outre, il voulut que celle-ci soit confirmée de manière
« individuelle et collective, libre et consciente, intérieure
et extérieure, humble et franche »5. Il pensait que de
cette façon l’Église tout entière pourrait reprendre « une
conscience plus nette de sa foi, pour la raviver, la
purifier, la confirmer et la proclamer »6. Les grands
bouleversements qui se produiront en cette Année, ont
rendu encore plus évidente la nécessité d’une telle
célébration. Elle s’est conclue par la Profession de foi du
"""""""""""""""""""""""""""""""""""""""""""""""""""""""""""""
3 Cf. Jean-Paul II, Const. Apost. Fidei depositum (11 octobre
1992) ;
4 Cf. Rapport final du second Synode extraordinaire des
Évêques (7 décembre 1985), II, B, a, 4 in Enchiridion
Vaticanum, vol. 9, n. 1797 ;
5 Paul VI, Exhort. Apost. Petrum et Paulum Apostolos, à
l’occasion du XIXème centenaire du martyre des saints
Apôtres Pierre et Paul (22 février 1967) ;
6 Ibid. 198.
Peuple de Dieu7, pour attester combien les contenus
essentiels qui depuis des siècles constituent le
patrimoine de tous les croyants ont besoin d’être
confirmés, compris et approfondis de manière toujours
nouvelle afin de donner un témoignage cohérent dans
des conditions historiques différentes du passé.
5. Pour certains aspects, mon Vénéré Prédécesseur a
vu cette Année comme une « conséquence et une
exigence de l’après-Concile »8, bien conscient des
graves difficultés du temps, surtout en ce qui concerne la
profession de la vraie foi et sa juste interprétation. J’ai
considéré que faire commencer l’Année de la foi en
coïncidence avec le cinquantième anniversaire de
l’ouverture du Concile Vatican II peut être une occasion
propice pour comprendre que les textes laissés en
héritage par les Pères conciliaires, selon les paroles du
bienheureux Jean Paul II, « ne perdent rien de leur
valeur ni de leur éclat. Il est nécessaire qu’ils soient lus
de manière appropriée, qu’ils soient connus et assimilés,
comme des textes qualifiés et normatifs du Magistère, à
l’intérieur de la Tradition de l’Église Je sens plus que
jamais le devoir d’indiquer le Concile comme la grande
grâce dont l’Église a bénéficié au vingtième siècle : il
nous offre une boussole fiable pour nous orienter sur le
chemin du siècle qui commence »9. Moi aussi j’entends
redire avec force tout ce que j’ai eu à dire à propos du
Concile quelques mois après mon élection comme
Successeur de Pierre : « Si nous le lisons et le recevons
guidés par une juste herméneutique, il peut être et
devenir toujours davantage une grande force pour le
renouveau, toujours nécessaire, de l’Église »10.
6. Le renouveau de l’Église passe aussi à travers le
témoignage offert par la vie des croyants : par leur
existence elle-même dans le monde les chrétiens sont
en effet appelés à faire resplendir la Parole de vérité
que le Seigneur Jésus nous a laissée. Justement le
Concile, dans la Constitution dogmatique Lumen
gentium affirmait : « Tandis que le Christ, “saint,
innocent, sans tâche” (He 7, 26), n’a pas connu le
péché (cf. 2 Co 5, 21), venant seulement expier les
péchés du peuple (cf. He 2, 17), l’Église, elle, qui
enferme des pécheurs dans son propre sein, est donc à
la fois sainte et appelée à se purifier, et poursuit
constamment son effort de pénitence et de
renouvellement. “L’Église avance dans son pèlerinage
à travers les persécutions du monde et les consolations
de Dieu”, annonçant la croix et la mort du Seigneur
jusqu’à ce qu’il vienne (cf. 1 Co 11, 26). La vertu du
Seigneur ressuscité est sa force pour lui permettre de
vaincre dans la patience et la charité les afflictions et
les difficultés qui lui viennent à la fois du dehors et du
dedans, et de révéler fidèlement au milieu du monde le
mystère du Seigneur, encore enveloppé d’ombre,
jusqu’au jour où, finalement, il éclatera dans la pleine
lumière »11.
"""""""""""""""""""""""""""""""""""""""""""""""""""""""""""""
7 Paul VI, Solennelle Profession de foi, Homélie pour la
concélébration du XIXè centenaire du martyre des saints
Apôtres Pierre et Paul, en conclusion de l’Année de la Foi
(30 juin 1968) ;
8 ID., Audience générale (14 juin 1967) ;
9 Jean-Paul II, Lettre Apost. Novo millennio ineunte (6 janvier
2001), n. 57 ;
10 Discours à la Curie romaine (22 décembre 2005) ;
11 Conc. œcum. Vat.II, Const. Dogm. sur l’Église Lumen gentium,
n.8.
1 / 212 100%
La catégorie de ce document est-elle correcte?
Merci pour votre participation!

Faire une suggestion

Avez-vous trouvé des erreurs dans linterface ou les textes ? Ou savez-vous comment améliorer linterface utilisateur de StudyLib ? Nhésitez pas à envoyer vos suggestions. Cest très important pour nous !