Si la fonction première de l’architecture est d’abriter et de protéger l’homme, l’histoire de l’architecture témoigne
d’une quête continuelle de lumière et de transparence. Associée à sa source principale, le soleil, la lumière est
indissociable de la vie. Dans de nombreuses cultures, elle participe de la représentation du divin : pyramides
dédiées au soleil, cathédrales baignées de lumière... défiant les forces des ténèbres. Elle est aussi symbole de
connaissance et associe visible et intelligible, à l’opposé de son contraire, l’obscurité, assimilée à l’absence de
vision et de savoir. L’idée de lumière est également liée à celle d’une émancipation humaine fondée sur le
progrès scientifique, les évolutions techniques et leurs défis.
Aborder la question de la relation entre la lumière et l’architecture permet d’aiguiser le regard que l’on porte
autour de soi au quotidien et d’approcher des notions de choix de matériaux et de techniques de construction,
d’implantation et de rapport à l’environnement, d’usage, d’ambiances, d’histoire de l’architecture et de la ville,
de symbolisme ou de préoccupations très actuelles comme les économies d’énergie et le développement
durable. Par de simples observations peut être mise en évidence l’importance du « travail » sur la lumière en
architecture, garant de confort et de qualité des espaces.
Ce dossier présente les caractéristiques de la lumière naturelle et artificielle. Il tente de mettre en évidence le
dialogue instauré entre l’immatérialité de la lumière et la présence physique de l’architecture, un
entrecroisement de rapports dialectiques opposant éphémère à permanence, vide à plein, ouvert à clos,
légèreté à matière. Il s’attache à considérer la présence du corps dans l’espace, analyser le comportement
humain dans sa relation à la lumière et présente quelques exemples de projets d’architectes et d’artistes
plasticiens.
Il propose aux enseignants, aux étudiants et élèves de toutes disciplines un corpus de références, des
exemples de réalisations permettant d’aborder un langage architectural dont le traitement de la lumière est une
des composantes.
Il les met en perspective dans le contexte culturel et social de chaque époque en termes d’adéquation, de
rupture ou d’avant-garde, par l’analyse des évolutions techniques.
Il vise à apporter des connaissances qui s’inscrivent dans des démarches pédagogiques au collège ou au
lycée, en lien avec les programmes d’enseignement. Les disciplines concernées ne se limitent pas seulement
aux arts plastiques et à l’histoire des arts. Les enseignants des disciplines techniques et professionnelles
devraient y trouver aussi un support adapté. Ainsi l’on passe des techniques expérimentales de la haute
technologie, avec les nouveaux matériaux ultralégers, tels que le titane, la tôle d’aluminium, le verre, aux
nouvelles « peaux » qui recouvrent les bâtiments. Un de ses objectifs est de faire comprendre qu’avec la
modernité le regard change et de permettre la construction d’une interrogation sur ce qui fait la qualité de
l’espace architectural et l’esprit qui s’en dégage.
Il est conçu pour être utilisé à l’appui des questions de cours et comme aide à la conception de projets
artistiques et culturels, y compris ceux portant sur la culture scientifique et technique.
En effet, il permet d’aborder, par exemple, les problématiques d’espace et de lumière dans leurs dimensions
techniques, d’étayer une réflexion esthétique, voire d’appréhender la scénographie de la lumière d’espace
d’exposition ou de salles de spectacle, articulant approche esthétique et projets programmatiques...
Ce Thémadoc s’intéresse à la fois à l’espace habité en tant qu’architecture et volume, de façon physique et
mathématique, mais également au regard sensible avec lequel l’individu perçoit ces espaces. Il permet de
mettre en œuvre, de traduire dans des productions, des sensations associées à la lumière et aux lieux qu’elle
donne à voir, et cherche ainsi à interroger la réalité.