Biloque Infections nosocomiales à RSV J Int Santé Trav 2011;1:11-17
Les auteurs s’accordent à dire que le lavage des mains à l’eau et au savon est la mesure primordiale à
respecter, à noter que la friction avec une solution hydro-alcoolique est une alternative valable pour un
lavage rapide des mains entre deux patients ; une non-compliance étant en effet fréquemment observée du
fait d’une intolérance aux savons antiseptique et d’une surcharge de travail. La décontamination des
surfaces et des objets est également une mesure importante étant donné la durée de survie du virus sur ce
qui a été en contact avec un patient infecté [4-5-15]. Deux autres mesures ayant été validées par les études
sont le diagnostic rapide de l’infection à RSV et le regroupement des malades. Le diagnostic de l’infection
à RSV peut en effet être obtenu rapidement (en moins de 24 heures) et avec fiabilité grâce aux techniques
ELISA et d’immunofluorescence et ce, sur base d’un simple frottis ou lavage nasal. Ce diagnostic rapide
permet ensuite à tous les enfants dépistés positifs d’être regroupés pour éviter une contamination des
autres enfants hospitalisés. Idéalement, les enfants infectés devraient être traités dans une unité
spécialement réservée en période épidémique mais c’est rarement le cas dans la pratique. Les auteurs
recommandent donc que les équipes soignantes prenant en charge ces enfants ne s’occupent pas des
enfants non-infectés et cette recommandation semble couramment observée [18]
Le port de gants est également recommandé, notamment pour pallier la faible compliance au lavage des
mains mais peut, comme c’est le cas pour le port de la blouse, donner une impression de fausse sécurité et
faire négliger le lavage des mains qui doit cependant être réalisé de manière rigoureuse avant et après
chaque soin. Les résultats des différentes études concernant le port de blouse sont en effet contradictoires,
celle-ci étant considérée comme efficace ou inefficace selon les auteurs. De même, il semblerait que
l’isolement en chambre seule ne soit pas justifié car l’infection ne se transmet pas par fines gouttelettes.
En ce qui concerne le port du masque, les auteurs s’accordent à dire que le port du masque combinant la
protection du nez et des yeux, si il était associé avec un lavage strict des mains et le regroupement des
enfants infectés, faisait drastiquement baisser les taux de contamination des enfants et du personnel mais
ce type de masque n’a jamais été utilisé en pratique [10]. Selon certains, la blouse et le masque ne
devraient être utilisés qu’en cas de contact direct avec le patient infecté [19]
Une étude rapporte la comparaison de 4 types de mesures de précaution différentes et met en évidence le
port de blouse, gants et le regroupement des enfants pour éviter la transmission de l’infection [20]. Selon
Thornburn et al, sont recommandés une hygiène stricte des mains, une surveillance quotidienne des
résultats et un isolement pour prévenir les infections croisées [21].
La place du Palivizumab – Synagis ®
Le Palivizumab® est un anticorps monoclonal spécifique dirigé contre le RSV et qui réduit l’activité
virale et la transmission du virus d’une cellule à l’autre et qui bloque la fusion des cellules infectées. Il est
utilisé afin de réduire la mortalité et la morbidité cardio-respiratoires liées à cette infection et est efficace
contre les deux souches de RSV (A et B). De plus, il s’agit d’une molécule synthétique dans laquelle
n’interviennent pas de produits issus du sang humain, ce qui évite donc les risques liés à ces produits.
De par son coût élevé et ses contraintes d’utilisation, le Palivizumab® n’est recommandé que pour une
population limitée de nourrissons à risque (prématurés de moins de 35SG, enfants de moins de 6 semaines
de vie, enfants porteurs de malformations cardiaques congénitales cyanogènes, enfants présentant une
pathologie néonatale pulmonaire chronique) [7-17].
Les études «Impact-RSV» [22] et «cardiopathie congénitale» [23] portant sur les effets de cet antiviral sur
les enfants à risque montrent des résultats très favorables. En effet, une réduction du risque d’infection
allant jusque 80% est observée chez les prématurés d’âge gestationnel entre 32 et 35 semaines.
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