Qu’entend-on par Staphylococcus aureus résistant à la méthicilline (SARM)?
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Qu’entend-on par Staphylococcus aureus résistant à la méthicilline
(SARM)?
Staphylococcus aureus est un type de bactérie souvent présente sur la peau ou dans le nez des personnes en
bonne santé – la proportion des adultes qui en sont porteurs peut atteindre 30 %1. Les antibiotiques viennent
généralement à bout des bactéries, sauf qu’il arrive, avec le temps, qu’ils n’aient plus d’effets sur certaines d’entre
elles. Par exemple, lorsque Staphylococcus aureus ne réagit plus à la méthicilline, on parle de Staphylococcus
aureus résistant à la méthicilline, ou SARM, lequel se révèle plus difcile à réprimer que les bactéries non
résistantes.
En général, Staphylococcus aureus tend à infecter la peau, provoquant souvent l’apparition de furoncles. Il peut
toutefois se propager à n’importe quelle partie du corps ou presque, par la circulation sanguine. Si elles ne sont
pas traitées, les infections à SARM peuvent entraîner de graves complications possiblement mortelles telles
qu’une infection du sang, des os ou des poumons. Les personnes qui souffrent de maladies chroniques et dont le
système immunitaire est affaibli sont plus sensibles à ce type d’infection.
Staphylococcus aureus résistant à la méthicilline (SARM) est-il
répandu?
Depuis la mise sur pied du Programme canadien de surveillance des infections nosocomiales (PCSIN) en 1995,
l’incidence de SARM en milieu hospitalier a été multipliée par 20, passant de 0,46 pour 1 000 admissions en 1995
à 9,5 cas pour 1 000 admissions en 20092.
Selon le rapport du PCSIN qui porte sur la période de 1995 à 2009, le taux global d’incidence de SARM a
connu une croissance graduelle, mais continue au Canada. La majeure partie de cette croissance résulte d’une
augmentation du nombre de patients colonisés (sans doute à cause de la généralisation du dépistage de la
bactérie), puisque le taux d’infection à SARM n’a pas ou presque pas augmenté. On pourrait penser que cette
situation reète le succès des mesures de lutte contre les infections à SARM dans de nombreux établissements.
Or, les taux d’infection nosocomiale (c’est-à-dire d’infection prenant leur source dans l’établissement de soins de
santé aigus qui la déclare) à SARM restent considérables, et les infections nosocomiales représentent presque
deux tiers des cas de SARM2.
Qui peut être infecté par Staphylococcus aureus résistant à la
méthicilline (SARM)?
Le plus souvent, les infections à SARM sévissent dans les hôpitaux et les établissements de soins de santé,
où elles causent problème depuis 20 ans. Cela tient en partie au fait que les patients hospitalisés présentent
souvent un système immunitaire affaibli et sont par conséquent plus sujets aux infections. Un autre facteur réside
dans l’usage répandu des antibiotiques en milieu hospitalier, lequel augmente les probabilités de résistance des
bactéries qui s’y trouvent à plusieurs types d’antibiotiques.
Depuis quelques années, de plus en plus d’infections extra-hospitalières (c’est-à-dire contractées à l’extérieur de
l’hôpital) sont causées par SARM. Bien que personne ne soit à l’abri de ce dernier, des éclosions récentes ont
été observées parmi des athlètes, des détenus, des recrues militaires, des enfants qui fréquentent la garderie et
d’autres groupes de personnes qui vivent dans des environnements surpeuplés ou qui partagent couramment
des articles contaminés. Le manque d’hygiène (par exemple négliger de se laver les mains) peut favoriser la
propagation de la bactérie. D’ailleurs, d’après le PCSIN, les cas extra-hospitaliers d’infections à SARM