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études se sont plus particulièrement intéressées aux C-quand non dépendants d’un point
de vue syntaxique, tels que par exemple :
(18) Thénardier pressa la détente. Le coup rata. - Quand je te le disais ! fit Javert. [écrit,
Hugo]
(19) Quand vous aurez fini !, dit-il [écrit, Le Bidois & Le Bidois, 1935 : 8]
Hernández [2016] s’est, quant à elle, penchée sur l’usage « pragmaticalisé » de la
séquence en depuis quand du type Depuis quand le requin est un mammifère ?!?!?! Pour
elle, « l’exemple précédent ne constitue pas une interrogation sur l’instant initial d’un état
de choses – en l’occurrence l’appartenance à une classe – mais, au contraire, la
contradiction implicite des propos que l’internaute semble reprendre en écho sur le ton de
la raillerie. En effet, souvent accompagnée d’une ponctuation expressive, la formulation
inscrit le positionnement du sujet parlant en réaction à des propos tenus ou à des états de
choses de la réalité intersubjective. »
• Au niveau de l’analyse interactionnelle, on peut signaler l’existence de l’étude de
Teston-Bonnard et alii [2013] portant sur les constructions en Quand on X, Y (ex : quand
on est volontaire oui c’est bien). À partir d’une approche croisant les propriétés
syntaxiques et interactionnelles, les auteures montrent que ces tournures peuvent assurer
des fonctions de généralisation, de clôture ou d’introduction de thème dans l’interaction
ainsi qu’une fonction argumentative. Elles font également l’hypothèse qu’il s’agit d’une
structure préformée que les locuteurs s’approprient et adaptent. Elle peut même être co-
construite par deux locuteurs différents, ce qui montre son aspect routinisé.
1.2. Problèmes terminologiques.
L’un des domaines dans lequel s’insère l’étude de quand (celui des « subordonnées
conjonctives » pour utiliser le terme traditionnel) a donné lieu à une profusion
terminologique impressionnante, notamment du fait qu’il relève de différents niveaux
d’analyse : syntaxe, discours, pragmatique, etc. Cela a pour conséquence une très grande
difficulté pour adopter une terminologie univoque, étant donné les nombreuses acceptions
que l’on peut trouver dans les publications sur la question : désigne-t-on une
segmentation particulière ou bien un type de relation syntaxique ? Par conséquent, la
variation touche aussi bien la caractérisation du lien (subordination, subordination à
valeur coordonnante, subordination inverse, circonstant intra-/extra-prédicatif, parataxe,
hypotaxe) que la classification du morphème présent à l’initiale du constituant
(conjonction, subordonnant, connecteur, etc). Ou même l’organisation interne de la C-
quand. En outre, les tentatives récentes de proposer une nouvelle terminologie pour
délimiter divers types de relation ne se sont pas véritablement diffusées en dehors de leurs
promoteurs. On peut, par exemple, citer le travail de Smessaert et alii [2005] distinguant
endotaxe, épitaxe et exotaxe (de la relation syntaxique la plus forte à la plus lâche), ou
encore la Grammaire rénovée du français de Wilmet [2007] qui opte pour la notion
scalaire de « complément de prédication ». Par conséquent, il s’avère difficile d’utiliser
des dénominations partagées et non ambiguës.