PRB 09-11F This publication is also available in English Service d’information et de recherche parlementaires Bibliothèque du Parlement Sonya Norris Le 31 août 2009 Le virus du Nil occidental au Canada CONTEXTE Le virus du Nil occidental (VNO) a été identifié pour la première fois chez l’être humain en 1937, dans la région du Nil occidental de l’Ouganda. On a plus tard établi qu’il provoque des méningoencéphalites (inflammations de la moelle épinière et du cerveau) graves, parfois mortelles. Le virus s’attaque aussi aux chevaux et à certaines espèces d’oiseaux domestiques et sauvages. Il a été signalé en Afrique, en Europe, au Moyen-Orient, en Asie centrale, en Asie occidentale et en Océanie, et il a fait son apparition en Amérique du Nord il y a quelques années. LE VIRUS DU NIL OCCIDENTAL EN AMÉRIQUE DU NORD Le VNO a été isolé pour la première fois en Amérique du Nord en août 1999 dans des corneilles trouvées mortes au zoo du Bronx à New York, mais on ignore toujours comment il est arrivé dans la région newyorkaise. Il peut y avoir été apporté par des oiseaux migrateurs, par des oiseaux importés légalement ou illégalement, par une personne dans laquelle il était en incubation ou par des moustiques infectés transportés à bord d’un avion. En 1999, l’épidémie de New York a provoqué la mort d’au moins 5 000 oiseaux sauvages et de dix chevaux. La maladie s’est propagée à l’être humain en octobre de la même année et a été la cause principale ou secondaire de sept décès sur 62 cas déclarés. Une des personnes décédées était un Torontois qui avait visité New York. Au Canada, la présence du virus dans des oiseaux a été confirmée pour la première fois en Ontario en 2001, et le premier cas humain a été confirmé dans la même province en septembre 2002. TRANSMISSION DU VIRUS ET SYMPTÔMES DE L’INFECTION Le VNO est transmis aux humains principalement par des piqûres de moustiques infectés. Un moustique est infecté lorsqu’il se nourrit du sang d’un oiseau porteur de la maladie. En 2002, des chercheurs ont confirmé la transmission possible du virus au cours de transfusions sanguines et de greffes d’organes ou de tissus humains. D’autres données donnent à penser qu’une femme peut transmettre le virus à son enfant pendant la grossesse ou l’allaitement. La plupart des personnes infectées ne présentent aucun symptôme et ne sont pas malades. Lorsqu’il y a maladie (dans environ 20 p. 100 des cas), les symptômes apparaissent généralement entre deux et 15 jours après l’infection. Dans les cas légers, les symptômes peuvent s’apparenter à ceux de la grippe : fièvre, maux de tête et myalgie; une légère éruption cutanée ou une enflure des ganglions lymphatiques peuvent aussi se manifester. Toutes les personnes, peu importe leur âge ou leur état de santé, peuvent présenter des symptômes sérieux, mais il est plus probable qu’une infection grave se produira chez celles dont le système immunitaire est faible ou affaibli, soit les jeunes enfants, les personnes âgées et celles qui ont d’autres problèmes de santé. Dans une faible proportion des cas, une infection grave provoquera une encéphalite (inflammation du cerveau), une méningite (inflammation de la membrane entourant le cerveau et la moelle épinière) ou une méningo-encéphalite (combinaison des deux). Les symptômes d’une infection grave comprennent les maux de tête, une forte fièvre, la raideur de la nuque, la stupeur, la désorientation, le coma, les tremblements, les convulsions, la faiblesse musculaire et la paralysie. Les personnes qui souffrent d’une forme bénigne de la maladie se rétablissent généralement en quelques jours, mais dans les cas graves, la convalescence peut prendre des semaines et la maladie peut laisser des séquelles neurologiques permanentes. PROPAGATION DU VIRUS DU NIL OCCIDENTAL AU CANADA À l’hiver et au printemps 1999-2000, le Centre canadien coopératif de la santé de la faune (CCCSF) a collaboré avec Santé Canada et les ministères provinciaux de la Santé pour planifier et mettre en œuvre un programme national de surveillance au cours de l’été 2000. On croyait que le dépistage du virus chez les oiseaux sauvages morts serait le meilleur indice de sa propagation en Amérique du Nord. À la fin de 2000, la présence du VNO avait été détectée tout le long de la frontière entre le Canada et l’État de New York. En 2001, la propagation du virus a pris une ampleur considérable. Aux États-Unis, le virus a été détecté aussi loin qu’en Floride, au sud, et en Iowa, à l’ouest. Au Canada, des milliers d’oiseaux morts ont été examinés et tous les cas positifs, soit 128, provenaient de l’Ontario. Les premiers cas humains confirmés au Canada ont été enregistrés en 2002 en Ontario et au Québec. En 2003, le virus a été détecté dans d’autres provinces. Si l’on fait abstraction des provinces où les seuls cas étaient le résultat de déplacements hors de la province, le Virus du Nil occidental MONITEUR de l’Agence de santé publique du Canada (ASPC) indique que les cas humains d’infection par le VNO ont été signalés en Ontario, au Québec, au Manitoba, en Saskatchewan et en Alberta. La même année, des tests de dépistage ont aussi confirmé la présence du virus chez des oiseaux (mais non des humains) en Nouvelle-Écosse et au Nouveau-Brunswick. Selon les données de surveillance de l’ASPC, le virus ne s’est pas propagé plus loin entre 2004 et septembre 2007. Les chiffres des Centers for Disease Control and Prevention (centres de contrôle et de prévention des maladies), à Atlanta, révèlent que 1 356 Américains ont été infectés par le VNO en 2008 et que 44 en sont morts. Dans l’ensemble, le taux d’infection diminue depuis 2003, année où 9 862 Américains ont été infectés et 264 en sont morts. La présence du virus a été attestée dans tous les États contigus des ÉtatsUnis, la plus grande expansion géographique s’étant produite en 2002 1 . Le site Web de l’ASPC sur le VNO donne accès à des relevés de surveillance exhaustifs 2 , notamment à des données sur les infections humaines ainsi qu’à des chiffres et à des cartes concernant les résultats des tests de dépistage sur des oiseaux morts, des chevaux et des moustiques depuis 2001. Les données disponibles indiquent que les infections ont été le plus nombreuses en 2007, année où on a enregistré 2 215 cas humains confirmés, dont 12 mortels. La répartition des cas était la suivante : un en NouvelleÉcosse, deux au Québec, 12 en Ontario, 578 au Manitoba, 1 285 en Saskatchewan, 318 en Alberta et 19 en Colombie-Britannique. Le sommet de 2007 marquait une forte hausse par rapport aux années précédentes, quoique l’on n’en comprenne pas très bien la cause. Entre 2004 et 2006, il n’y a pas eu plus de 225 cas par an. Les nombreux cas relevés en 2007 rappellent les 1 481 enregistrés en 2003. En 2008, le taux d’infection a chuté radicalement à 36 cas confirmés seulement, dont deux mortels. Au 26 août, aucun cas n’avait été signalé en 2009. RÉPONSE DU CANADA AU VIRUS DU NIL OCCIDENTAL La surveillance du VNO à l’échelle du Canada est le résultat des efforts concertés de l’ASPC, des gouvernements provinciaux, de l’Agence de réglementation de la lutte antiparasitaire, de Parcs Canada, du ministère de la Défense nationale, d’Environnement Canada, de l’Agence canadienne d’inspection des aliments et du CCCSF. La surveillance porte sur l’infection non seulement chez l’être humain, mais aussi chez les oiseaux, les chevaux et les moustiques. Le programme de surveillance des corvidés (oiseaux de la famille des corneilles), coordonné par le CCCSF, assure la surveillance des morts inhabituelles d’oiseaux sauvages et constitue un élément important de la réponse canadienne. Actif dans chaque province, le CCCSF demande au public de signaler les oiseaux morts et aux organismes concernés de conserver les spécimens pour examen. RÉPONSE DES ORGANISATIONS CHARGÉES DE LA COLLECTE DU SANG La Société canadienne du sang a pris des mesures pour réduire les risques de transmission du VNO aux receveurs de transfusions sanguines. Depuis le 1er juillet 2003, elle contrôle chaque don de sang pour détecter la présence éventuelle du VNO et elle a rapporté que ces contrôles ont permis de dépister 108 dons de sang infectés, dont 66 en 2007. La Société retire tous les dons infectés du système. Elle utilise les dons recueillis dans les régions fortement touchées par le VNO uniquement pour fabriquer des dérivés spécialisés du plasma – le virus est inactivé pendant le processus – et non pour la transfusion. De plus, la Société accumule les dons pendant les mois où le VNO est moins actif. Héma-Québec prend des précautions similaires. 1 Voir l’information sur le VNO sur le site Web des Centers of Disease Control and Prevention (http://www.cdc.gov/ncidod/dvbid/westnile/surv&contr ol.htm). 2 Le Virus du Nil occidental MONITEUR est affiché sur le site Web de l’ASPC (http://www.phacaspc.gc.ca/wnv-vwn/index-fra.php).