Libérale Maladie du Nil occidental Inquiétude aux États-Unis L’impact du virus du Nil occidental, qui a contaminé des dizaines d’espèces animales et fait 284 morts l’an dernier aux États-Unis, pourrait être bien pire cette année que le virus de la pneumonie atypique (SRAS), ont prévenu deux scientifiques américains de l’école de médecine de l’université de Harvard. n cas de voyage en Amérique du Nord, plus particulièrement aux États-Unis, une arbovirose transmise par les moustiques peut se révéler mortelle. Cette année, le virus est susceptible de frapper notamment les grandes plaines du centre et de l’ouest des États-Unis, et l’Alaska. Le virus du Nil occidental a été détecté pour la première fois en 1999 à New York. Des cas de contamination par transplantation d’organes et transfusion sanguine ont été établis l’an dernier par les autorités sanitaires fédérales américaines. Le Dr Paul Epstein, directeur adjoint du Centre pour la santé et l’environnement mondial de l’école de médecine de l’université de Harvard, pense que, si l’on n’y prend garde, le nombre de décès pourrait être bien supérieur à ceux causés par le SRAS avec, par rapport à ce symptôme, des moyens de prévention bien inférieurs. E cutané, de polyadénopathies, de quelques signes digestifs comme des nausées, des vomissements ou encore une diarrhée. Autant de manifestations peu significatives et qui n’engagent pas nécessairement à consulter un médecin. La guérison sans séquelle est obtenue en général en quelques jours, sauf si des complications neurologiques apparaissent. En effet, dans 1 % des cas, des signes méningés naissent, essentiellement chez les personnes âgées ou fragilisées avec, alors, un risque létal qui devient supérieur à 10 %. Biologiquement, il existe peu de signes spécifiques : une leuconeutropénie à l’hémogramme ou une hyperprotéinorachie à la ponction lombaire sont rares. Seuls les dosages d’IgG et d’IgM spécifiques sont déterminants, mais ils ne sont réalisables, en France, qu’à l’Institut Pasteur. Épidémiologie et diagnostic Découvert pour la première fois en 1938 en Afrique occidentale, le virus a été isolé chez un patient ougandais, d’où le nom de la maladie : celle “du Nil occidental”. Depuis l’été 1999, les États-Unis sont touchés, et plus particulièrement en été. Cinq États étaient infestés en 1999, ils étaient 12 en 2000, 27 en 2002, et sont 40 en ce début d’année. Au total, 284 décès pour 4 156 cas déclarés. Le virus est responsable d’une arbovirose véhiculée par un moustique commun, le Culex pipiens. L’arthropode est l’indispensable mode de contamination humaine. Les premiers vecteurs de la diffusion du virus ont été les oiseaux sauvages qui, lors de leur migration, ont contaminé les oiseaux indigènes. En piquant l’oiseau infesté, les moustiques deviennent ensuite vecteurs contaminants pour l’homme. Ils peuvent conserver le virus tout l’hiver et contaminer dès les premiers beaux jours. Après une période d’incubation de 2 à 6 jours, les signes cliniques sont soit inapparents, soit très frustes. Le plus souvent, ils se résument à une simple fièvre, parfois accompagnée de rash Traitement Il n’existe à ce jour aucun traitement réellement efficace si ce n’est, en partie, la ribavirine, qui a montré quelque efficacité, de même que l’interféron alpha. L’absence de traitement curatif existant engage donc à pratiquer une prévention maximale, à savoir l’évitement des moustiques grâce au port de vêtements à manches, de pantalons longs limitant au maximum les zones découvertes. Par ailleurs, les zones découvertes seront enduites de pommade ou de spray répulsif. Doivent également être utilisés, notamment pour les jeunes enfants, des moustiquaires imprégnées de DEET ou encore des diffuseurs électriques dans les chambres à coucher. Il est recommandé d’éviter les zones humides, les fortes concentrations de population, les sorties à la tombée du jour, heure de début de l’attaque des moustiques. La vaccination contre l’encéphalite japonaise aurait une action préventive, surtout sur les complications neurologiques de l’infection. Jacques Bidart Renseignements pour un départ aux États-Unis : www.sante-voyages.com. Professions Santé Infirmier Infirmière - No 47 - juin-juillet 2003 43