LES ÉCO PME - JEUDI 29 MAI 2014
PME
19
ACTUALITÉ
Financement des PME, BAM fait son
«roadshow» P. 21
INTERVIEW
Asmaa Ayoub, Directrice générale d'Épitaphe P. 24
MANAGEMENT & RH
Comment attirer les meilleurs talents P. 2 6
CARRIÈRES
DRH, vers une transformation de la fonction P. 2 7
La Finance islamique
gagne du terrain auprès
des PME
P. 22-23
LES ÉCO PME  JEUDI 29 MAI 2014
NEWS
20
Après l’avalanche des pé-
trodollars, l’attractivité de
la finance islamique pour
le financement n'est, cette fois-ci,
pas destinée à l'économie, mais
aux petites et moyennes entre-
prises. Le modèle fait mouche
dans de nombreux pays de par le
monde, et a même déjà
convaincu en Occident. Chez
nous, le processus est enclenché,
tenant en haleine les plus grands
amateurs de finance islamique.
Le mode semble de prime abord
attractif, représentant même un
relais en apparence très intéres-
sant aux banques convention-
nelles qui ont ces dernières an-
nées vu la distribution de crédit
fléchir. Cependant, il serait peu
prudent de s’emballer. Tout mode
de financement a des limites,
celui de la finance islamique aussi.
La finance islamique se targue de
présenter un modèle de finance-
ment sans profit, ce qui peut
constituer un excellent argument
pour convaincre les chefs d’entre-
prises exprimant le besoin de
nouveaux moyens de finance-
ments. Si la finance convention-
nelle prend aujourd’hui des al-
lures de machine grippée, il nen
demeure pas moins qu’elle reste
la plus adaptée au système éco-
nomique de notre tissu entrepre-
neurial. Un gros travail reste en-
core à mener pour accorder le
système économique au modèle
islamique. Nos voisins tunisiens
qui en font l’expérience depuis
plus de trente ans nont à ce jour
pas encore trouvé le juste équili-
bre. Lemballement nest donc pas
la meilleure posture à adopter.
Toute nouveauté nest pas forcé-
ment et automatiquement adap-
tée au contexte.
Prudence
concernant
l’«Islamic Cash»
Houda Sikaoui
BILLET
Lycamobile s’implante
au Maroc
L'opérateur virtuel Lycamobile se lance
dans l’aventure marocaine. Le fournis-
seur d'appels internationaux low-cost
qui compte environ 30 millions de
clients à travers le monde, présent en
Europe, en Australie et aux États-Unis,
devrait ouvrir prochainement un centre
d'appel au Maroc. L'annonce en a été
faite par des dirigeants de la société, à
l’occasion d’une conférence de presse
organisée le 22 mai dernier à Casa-
blanca. La date d'ouverture de ce pre-
mier établissement n'a pas encore été
précisée, mais la direction de l'entreprise
a d’ores et déjà indiqué, durant cette ren-
contre, qu'elle compte ouvrir un
deuxième centre d'appel dans le pays,
qui devrait être opérationnel en 2016 et
employer plus de 1.000 personnes.
Lancement du programme
Smart start
Encourager les porteurs de projet à
lancer leur propre entreprise. C’est l’ob-
jectif du programme Smart Start. Initié
par INJAZ Al-Maghrib, en partenariat
avec CEED – USAID et Attijari Finances
Corp. Ce programme vise concrète-
ment à assurer l’accompagnement à la
création de start up. Financé par CEED
– USAID, avec la participation d’Attijari
Finances Corp, ce concept permettra
d’assurer le mentoring des jeunes por-
teurs de projet ayant suivi le Company
Program leur offrant l’opportunité de
poursuivre l’aventure au-delà du plan
académique. Sérigeant en tremplin
pour la création de start up, Smart start
a pour objectif d’accompagner 30
projets pendant 6 mois les jeunes por-
teurs de projet dans la création de leur
entreprise. Fondée sur le mentorat, la
démarche pédagogique du pro-
gramme Smart start est celle d’un ac-
compagnement personnalisé «de pro-
fessionnels à professionnels», entre les
mentors d’Attijari Finances Corp et les
jeunes entrepreneurs qui seront aidés
dans la réalisation d’un business plan
exhaustif, comprenant étude de mar-
ché, étude de faisabilité, visibilité finan-
cière. Les jeunes porteurs de projet bé-
néficieront également d’un module de
développement personnel délivré par
les cabinets Blue Storm et Attitudes
Conseil.
Le dispositif Maghrib
entrepreneurs présenté
à Marseille
La 1re réunion d´information du dispo-
sitif Maghrib Entrepreneurs sest tenue
cette semaine à Marseille. Organisée
par l’Agence de l’entrepreneuriat en
Méditerranée (ACIM), en collaboration
avec le consulat général du Maroc à
Marseille, cette rencontre aura permis
de «sensibiliser la diaspora marocaine
en France aux opportunités d´investis-
sement et de création d´entreprises au
Maroc». 12 réunions d´information se-
ront organisées sur tout le territoire
français durant l’année courante. Un
appel à projets sera lancé prochaine-
ment. 100 lauréats seront sélectionnés
sur dossier et bénéficieront d´un ac-
compagnement non financier, per-
sonnalisé et gratuit, en France et au
Maroc. Pour rappel, le dispositif Ma-
ghrib Entrepreneurs est mené par un
consortium composé d´ACIM, du
Céfir, une ONG dont l’objectif est la
promotion des échanges interculturels
entre l’Europe et le Maghreb. Ce projet
est financé par le ministère chargé des
Marocains résidant à l´étranger et des
affaires de la migration, avec le
concours de l´Agence française pour
le développement.
La Banque mondiale au chevet des PME
300 M$ pour développer le marché de capitaux et le financement des
PME. C’est ce qui a été paraphé mardi dernier par Mohamed Boussaid,
ministre de l'Économie et des finances et le directeur du département
Maghreb à la Banque mondiale, Simon Gray. Le ministre de l’Économie
et des finances a souligné que le PPD, secteur financier qui bénéficiera
d'un montant de 300 M$, vise à développer le marché de capitaux et
le financement des PME, ce qui constitue selon le responsable «une
grande priorité du gouvernement et a fait l'objet de réformes majeures,
ayant permis sa modernisation et sa contribution au financement de
l’économie».
AGENDA
HR Access Solutions présente son deuxième
Baromètre RH
Après une première édition, HR Access Solutions, expert international en ser-
vices et solutions de gestion de ressources humaines, livre son deuxième Baro-
mètre RH pour l’édition 2014, qui sera dévoilé le jeudi 5 juin 2014. Menée entre
février et avril 2014 auprès de 225 dirigeants d’entreprises (199 entreprises),
responsables RH et managers de la région d’Afrique de l’Ouest (Maroc, Tunisie,
Algérie, Côte d’Ivoire et Sénégal), cette enquête qu'est le Baromètre RH dresse
une analyse exhaustive de l’évolution des comportements RH dans cette région.
8eédition d’Africa power Forum
Dakar accueillera les 12 et 13 juin prochains la
8eédition de l’Africa Power Forum. Organisé par
i-Compétences, cette édition comptera la parti-
cipation du ministre de l’Énergie du Sénégal,
Maymouna Ndoye Seck, et de plusieurs diri-
geants d’entreprises publiques de la région. Elle
connaîtra également la participation de près de 200 professionnels de l’industrie
électrique en provenance d’Afrique, d’Europe, du Moyen-Orient et d’Asie.
Mohamed Boussaid,
ministre de l'Économie et
des finances.
LES ÉCO PME  JEUDI 29 MAI 2014
ACTUALITÉ
21
l’invitation a été adressé à plus
de 200 d'entre eux. Un démar-
rage timide certes, mais qui per-
met de prime abord de mieux
cerner les objectifs de la
Banque centrale à travers cette
initiative. Selon les responsables
de BAM, il sagit de faire des pré-
sentations concrètes des diffé-
rentes mesures pour leur pré-
senter les différentes mesures
prises la Banque centrale afin de
leur faciliter l’accès au finance-
ment bancaire. Ces rencontres
«BAM-Entreprises» sont pro-
grammées du 26 mai au 27 juin
2014 pour réaliser des étapes
qui mèneront l’administration
dans les villes de Laâyoune, Tan-
ger, Fès, Nador, El Jadida, Marra-
kech et Agadir. Ces responsa-
bles seront, aujourd’hui 29 mai,
à Rabat pour détailler en parti-
culier «le nouveau programme
de financement de la TPME, les
aspects liés à l’éducation et à l’in-
clusion financières, les centrales
d’informations de la banque et le
projet de création dun observa-
toire de la TPME».
Bank Al-Maghrib prend
les TPME sous son aile
et part à leur rencontre
sur le terrain. La Banque
centrale a en effet mobilisé ses
responsables en début de se-
maine pour animer des réunions
d’information au profit des pe-
tites et moyennes entreprises.
Dans une première étape d’un
périple qui comptera différentes
villes à travers le royaume, Bank
Al-Maghrib s’est d’ores et déjà
adressée à plus d’une cinquan-
taine de patrons, au moment où
BAM fait son «roadsho
Financement des PME
La Banque centrale a entamé le 26 mai dernier une tournée nationale visant à
sensibiliser les PME sur les mesures mise
s en place par l'institution en faveur des
TPME. La première étape organisée à Casablanca n'aura pas réuni autant de
chefs d'entreprise qu'initialement attendu.
●●●
Les
prochaines
étapes
concerneront
les villes de
Laâyoune,
Tanger, Fès,
Nador, El
Jadida,
Marrakech et
Agadir.
Effets d’annonce
D'un point de vue analytique, ces
rencontres devraient être l’occa-
sion pour BAM de faire un certain
nombre de rappels sans pour au-
tant faire de grandes annonces.
En témoignent les premières in-
formations véhiculées lors de la
première étape tenue à Casa-
blanca. Les discussions portant
sur la création de l’Observatoire
de la TPME ont mené à la conclu-
sion selon laquelle ce dernier
était «en cours de création». Rien
de nouveau, donc, si ce n’est la
nécessité expliquée de l’installa-
tion préalable de l’infrastructure
informatique qui doit gérer l’en-
semble des indicateurs. Il faudra
donc se contenter de petits rap-
pels comme celui du montant
total des opérations de refinan-
cement des prêts garantis oc-
troyés par les banques aux
TPME, dans le cadre du nouveau
dispositif de financement dédié.
Il s’agit concrètement de deux
premières opérations lancées les
9 janvier et 10 avril 2014 et qui
ont généré 11,2 MMDH de crédits
garantis, ou encore de la baisse
du taux de la réserve monétaire
à 2% en mars 2014 qui a aussi été
présentée comme l’un des ins-
truments activés par l’institution
d’Abdellatif Jouahri pour inciter
les banques à financer davan-
tage les PME.
Retrouvez tous les mardis
la nouvelle formule en 10 pages
de notre
Cahier Afrique
Lors de la première
rencontre, BAM
sest adressée
à une cinquantaine
de PME.
LES ÉCO PME  JEUDI 29 MAI 2014
DÉCRYPTAGE
22
«La finance islamique a
des atouts à faire valoir
pour les PME». Ces
dernières années, au
vu du contexte économique diffi-
cile, les analystes se sont tournés
vers les moyens de financement al-
ternatifs parmi lesquels la finance
islamique occupe une place de
choix. Cette nouvelle option a ré-
cemment été discutée à l’occasion
d’un workshop organisé par l’Asso-
ciation marocaine pour les profes-
sionnels de la finance participative
– Sharia Compliant, AMFP, en par-
tenariat avec la Bourse de Casa-
blanca. Placée sous le thème du «fi-
nancement des PME/PMI par des
instruments Sharia Compliant», la
rencontre aura permis de croiser
les différents points de vues d’ex-
perts comme Anass Patel, prési-
dent fondateur de 570 Asset Mana-
gement et Nidal Alsayyed, chief
executive officer d'Inayah Islamic
Finance Research Institute, Jorda-
nie & Malaysia. Tous saccordent sur
le fait que ce nouveau mode de fi-
nancement couramment utilisé
dans les pays du Moyen-Orient
gagne du terrain aussi bien dans le
monde arabe qu’en Occident. De
récentes analyses réalisées en
Grande-Bretagne démontrent que
la finance islamique permet aux en-
treprises de bénéficier de services
tels que les comptes courants,
même si son potentiel est impor-
tant pour d’autres activités comme
la gestion de fonds de roulement,
le financement du poste achat, le fi-
nancement à l’export, le crédit-bail
sur les équipements ou le finance-
ment des immobilisations.
Un mode de financement
attractif
Cette offre de produits, qui a ten-
dance à présenter des similarités
par rapport aux produits de la
banque conventionnelle, arrive
aujourd’hui à couvrir le préfinan-
cement du projet, l’acquisition
d’actifs et les besoins d’expansion
des PME avec cependant une
certaine particularité. «Si l’entre-
prise a besoin d’acquérir un actif
ou un équipement dans l’immé-
diat, la banque islamique prend en
charge le rôle de commerçant re-
vendeur ou propriétaire loueur»,
explique un expert de la finance
islamique. Dans le cas d’une entre-
prise exprimant un besoin d’ac-
quérir un actif ou un équipement
en cours de construction ou de
fabrication, la banque islamique
prend en charge le rôle «d’entre-
preneur fabriquant» par le biais
des produits comme la Moudha-
raba, la Moucharaka et le Istisnaa.
Dans ce rôle d’entrepreneur, il est
a priori et théoriquement possible
que la banque islamique par-
vienne à financer des opérations
que la banque conventionnelle
juge inacceptables en termes de
taux d’endettement et ainsi ap-
porte la solution à la PME endet-
tée, alors sans garanties et sans
La Finance islamique gagne
du terrain auprès des PME
La conjoncture économique et les difficultés à se faire financer par les banques conventionnelles
ont poussé de nombreuses PME à travers le monde à envisager la piste de la finance islamique.
Au Maroc, le projet de loi devant valider la mise en place de ce régime est actuellement en cours
de discussion au Parlement. Loccasion pour l’Association marocaine pour les professionnels
de la finance participative - Sharia Compliant - et la Bourse de Casablanca de plancher sur ce mode
de financement pour la PME.
sureté réelles. C’est sur ce point
qu’au Maroc précisément ce
mode de financement pourrait
gagner du terrain au regard de la
conjoncture actuelle et du besoin
pressant en financements de cer-
taines petites structures qui
éprouvent aujourd’hui de grandes
difficultés à se faire financer par
les banques conventionnelles.
Pour l’heure, la machine est acti-
vée, la loi bancaire devant instituer
la mise en place de la finance isla-
mique dans le royaume est en ce
moment même en cours de dis-
cussion pour une finalisation qui
pourrait se faire dans les pro-
chains jours.
La banque islamique
préconise l'esprit
d'entreprise et le partage
de risque. Dans le
financement d’un projet,
le financier et la part
bénéficiaire sengagent à
assurer les risques plutôt
que de laisser ce fardeau
à l’entrepreneur.
Nidal Alsayyed,
chef de la direction de Inayah,
institut de recherche
en finance islamique, pour
la Jordanie et la Malaisie.
Repenser le financement
des PME équivaut à
recréer les conditions
d’une finance
asset-backed selon les
techniques du project
finance. Le pricing de ce
mode de financement
devrait refléter non pas le
scoring de l’emprunteur
mais le rating des cash
flow issus des actifs
sous-jacents.
Anass Patel,
responsable 570 Asset
Management.
Des avantages à pondérer
La banque islamique adopte l’approche du financement d’actifs en premier lieu, ce qui fait en sorte que certaines tech-
niques de financements islamiques comme un financement du hors-bilan pour la PME, donnent par là la possibilité aux
entreprises d’obtenir ledit financement islamique tout en ayant un bilan et des cash-flows de qualité moyenne, mais pos-
sédant des actifs et des équipements de très bonne
qualité. Cependant, les banques islamiques ont montré dans de
nombreuses économies leur réticence à assurer le financement des actifs en cours de fabrication justifiant leur rému-
nération, qu’elles perçoivent en leur qualité de copropriétaire par
les résultats du projet financé dans le cas d’une Mou-
dharaba ou d’une Moucharaka. Cette réticence est expliquée auprès de ces banques par le fait que le rôle de commer-
çant est moins risqué que le rôle d’industriel ou encore de celui
d’entrepreneur selon différentes analyses d’experts.
LES ÉCO PME  JEUDI 29 MAI 2014
DÉCRYPTAGE
23
LA TUNISIE
La révolution tunisienne et plus
concrètement la phase post-ré-
volution aura permis de lever le
voile sur l’importance des PME
dans l’économie nationale. La
flexibilité de leur structure, la ca-
pacité à s'adapter aux fluctua-
tions du marché, leur aptitude à
assurer une intégration écono-
mique et le développement des
régions sont autant de qualités
qui ont érigé ce tissu en pierre
angulaire de la politique socio-
économique du pays. Lanalyse
descriptive récemment menée
sur le tissu industriel tunisien
montre en effet une fragilité du
fait de sa composition, où le sec-
teur des PME en personnes mo-
rales ne représente que 3% du
tissu industriel contre
97% couvert par le sec-
teur des PME en per-
sonnes physiques.
Dans ce contexte et
depuis quelques an-
nées, le cadre bancaire
conventionnel mis en
place a participé large-
ment à financer les
PME sous certaines
conditions de garan-
ties qui semblent avoir plus ou
moins ignoré les micro-entre-
prises, lesquelles se sont trou-
vées pénalisées par l’absence
d’une comptabilité et de trans-
parence financière et par l’ab-
sence de garanties par consé-
quent. Le développement de la
finance islamique et l’apparition
d’une nouvelle banque isla-
mique à côté de la plus an-
cienne banque «Al Baraka Bank»
dans l’environnement bancaire
tunisien, ont stimulé le recours
des PME à ce mode de finance-
ment. Il faut rappeler que la pré-
sence de la finance islamique en
Tunisie date des années 80. Le
pays a réussi à développer une
certaine maturité de ce secteur
durant ces années d’existence,
ainsi qu’une adaptation du texte
juridique d’une façon graduelle
par la Banque centrale de Tuni-
sie (BCT) pour assurer une meil-
leure intégration de cette nou-
velle finance dans le secteur
bancaire du pays.
LE SÉNÉGAL
La finance islamique présente
aujourd’hui selon de nombreux
experts un avenir prometteur au
Sénégal où plusieurs expé-
riences de ce mode de finance-
ment ont été mises en œuvre.
Plus encore, aujourd’hui des
banques occidentales ont des
fenêtres de finance islamique.
Au Sénégal, il sagit d’un créneau
porteur. Une ligne de
crédit islamique mise à la dispo-
sition du projet de développe-
ment du secteur agricole au
Sénégal oriental et en Haute-Ca-
samance (PDESOC) a été ou-
verte par la Banque islamique de
développement (BID). Ladite
ligne de crédit a été rétrocédée
à la CNCAS, qui prévoit d’ouvrir
un guichet finance islamique
pour faire du crédit revolving
aux éleveurs. De nombreuses
expériences de ce type comme
le projet de micro-finance isla-
mique pour le compte des PME
au niveau de la Banque isla-
mique du Sénégal (BIS) sont me-
nées. Contrairement aux
banques conventionnelles, la fi-
nance islamique basée sur
«l’économie réelle» et rejetant la
spéculation, a permis aux
banques islamiques de résister
aux crises économiques, ce qui
les rend plus attractives. Avec
une croissance annuelle d’au
moins 20% dans le monde, la fi-
nance islamique en «finance
évolutive» a connu une «crois-
sance sans précédent» ces der-
nières années, avec des avoirs
atteignant plus de 1.500 milliards
de dollars à travers le monde en
2011. Le Sénégal compte sap-
puyer sur ce mode de finance-
ment pour réaliser son dévelop-
pement économique et social,
en complément au financement
classique qui reste l’habitude et
la norme. Cette démarche est
engagée en vue d’atténuer l’in-
suffisance d’offres de finance-
ment aux producteurs ruraux,
aux secteurs sociaux de base, au
refinancement des institutions
bancaires et aux investisse-
ments des PME.
LA MALAISIE
La présence de nombreux pro-
duits qui satisfont les exigences
des PME fait qu’aujourd’hui ces
entreprises y ont recours naturel-
lement en Malaisie. De plus,
l’existence de nombreuses op-
tions pour une gestion optimale
des flux de trésorerie, les incita-
tions fiscales et une structure
des coûts concurrentielle par
rapport à celle conventionnelle
font que ce mode de finance-
ment est adapté aux réalités de
la PME. Il ne faut pas non plus ou-
blier le soutien que la Banque
centrale et le gouvernement pro-
curent à la finance islamique en
général, lesquels encouragent
aussi le développement de celle-
ci auprès des PME. Un fonds
pour le financement des PME a
même été créé en Malaisie pour
financer des programmes agres-
sifs de développement des PME
et renforcer leur viabilité et leur
capacité de contribuer à une
croissance économique de
haute qualité. La SME Bank (qui a
été créée pour le financement
des PME) affecte en collabora-
tion avec la Banque islamique de
développement, 200 millions de
RM (64 MUSD) au «Fonds pour
l’industrie Halal» afin de financer
l’actif circulant des PME asso-
ciées. Ceci vise à stimuler le dé-
veloppement des produits halal
de haute qualité voués à l’expor-
tation. En août 2012, la SME Bank
a émis un sukuk pour un mon-
tant total de 500 millions de RM,
en deux tranches de 250 mil-
lions de RM chacune. Les rende-
ments ont été les plus bas pour
une émission garantie par le
gouvernement en 2012. À la
base de la forte demande de
cette émission, il y a aussi la mise
en place d’une solide structure
de surveillance de la Malaisie,
des standards de gouvernance,
la diffusion des informations, un
cadre juridique très développé
et un système judiciaire qui pré-
sente une protection pour les in-
vestisseurs.
Benchmark international
530 850
2700
5400
2009 2010 2011 2012 2013
6000
5000
4000
3000
1000
0
1470
ÉVOLUTION DES MONTANTS APPORTES PAR LA FINANCE
PARTICIPATIVE DANS LE MONDE ENTRE 2009-2012
(EN MILLIONS DE DOLLARS)
SOURCE : MASSOLUTION.COM
Il est possible que
la banque islamique
finance des opéra-
tions que la banque
conventionnelle juge
inacceptables.
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