Q1
un gratuit qui se lit |du11/10 au 15/11/07 |tous les quatre jeudis
AVERROÈS
LA MÉDITERRANÉE
EN QUESTIONS
LA MINOTERIE SOUS PRESSION
MAZZUCHINI JOUE AU CHRIST
GARDANNE FAIT SON CINÉMA
LES ÉCRIVAINS À LA FÊTE
DEBOUT LES DOCKS !
OOUURRSS
La Criée,
tarif réduit (18au lieu de 21)
pour Ubu roi le 19 oct à 20h30
tarif réduit (18au lieu de 21)
pour Bobby Fischer vit à Pasadena
les 13 et 14 nov à 19h
04 91 54 70 54
Le Gymnase
4 invitations
pour Mtre Puntila et son valet Matti
le 19 oct à 20h30
4 invitations
pour le concert de Biyouna
le 9 nov à 20h30
sa par mail à agnes.freschel@wanadoo.fr
Le Gyptis
10 invitations
pour Lécole des femmes
du 23 au 27 oct à 20h30
sauf me & je à 19h15
30% de réduction
sur les abonnements 3 spectacles
(30au lieu de 45)
04 91 11 00 91
Le Toursky
4 invitations
pour Lecclésiaste le 19 oct à 21h
4 invitations
pour Cinq deur : chasseurs de sons
le 27 oct à 21h
0820 300 033
Le Lenche
2 invitations par soir
pour Ubu vos papiers!
le 12, 13, 16, 19 et le 20 oct. à 20h30
au-delà de ce quota d’invitations,
tarifduit à toutes les représentations
du 12 au 27 octobre
04 91 91 52 22
La Minoterie
Tarif à 5à toutes les représentations
04 91 90 07 94
Les Bernardines
Tarif à 7à toutes les représentations
04 91 24 30 40
Théâtre Antoine Vitez (Aix)
8 invitations
pour Enrageons-nous le 23 oct
8 invitations
pour Le roi de la plage le 6 nov
(s 6 ans)
8 invitations
pour Lil du loup le 16 nov (dès 6 ans)
Tarif à 8à toutes les représentations
04 42 59 94 37
Le Pavillon Noir (Aix)
5 invitations par soir
pour Larmes blanches+Noces
le 18 oct à 20h30
0811 020 111
Les Salins, (Martigues)
10 invitations
pour Les fables à la Fontaine (s 7 ans)
le 26 oct à 19h30
04 42 49 02 00
Le Balthazar
Scène de Musiques Actuelles
Entrée gratuite
pour tous les concerts du jeudi
04 91 42 59 57
Festival les Informelles
4 invitations par soir
pour Revue Sérénade par l'Art de vivre
les 22, 23 et 24 oct à 20h30 à confirmer
la veille de la date choisie avant 17h
04 91 24 30 40
Festival ActOral
jusqu’au 13 oct
tarif réduit sur tous les propositions
Festival les Rencontres à l’Echelle
une place offerte pour une place achetée
du 17 au 27 octobre
04 91 64 60 00
Ballet d’Europe
6 invitations par représentation
pour Mozart Requiem à l’Opéra de Marseille
le 17 nov à 20h et le 18 nov à 14h30
04 96 13 04 52
RIAM Sonic 04
5 invitations
pour le concert de Davide Balula et Rainier
Lericolais
le 17 nov à 20 h à monvidéo
04 91 62 46 30
L’usine (Istres)
5 invitations
pour le concert de MC Solaar le 17 nov à 21h
04 42 56 02 21
La Librairie Maupetit (Marseille 1er)
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Les rencontres Averrs
10 invitations pour Elias suspendu...
les 30 et 31 oct à 20h30 à monvio
10 invitations pour le concert El amor brujo
le 9 nov à 20h30 au parc Chanot
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Nom et prénom du membre
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Nom du groupe
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Adhésions à adresser à :
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Lamicale Zibeline
76 avenue de la Panouse | n°11
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Dét légal : juin 2007
Directrice de publication
Agnès Freschel
Imprimé par S.A. La Provence
Centre Méditerranéen de Presse
24, av. Roger Salengro
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Photographe, musiques actuelles
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Cirque et arts de la rue
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Histoire et Patrimoine
René Diaz
renediaz@free.fr
Sciences et techniques
Yves Berchadsky
berch@free.fr
Cima
Annie Gava
annie.gava@laposte.net
Ont également partici à ce
numéro :
Régis Vlachos, Sylvia Duhennois
Axel Luck.
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[N°UN]
72 FORMULAIRES D’ADHÉSION ANNUELLE LA RUBRIQUE DES ADRENTS
SSOOMMMMAAIIRREE
EEDDIITTOO
POLITIQUE CULTURELLE
La Minoterie, Lettre de misson du Président 4, 5
Arles, les deux théâtres 6, 7
THÉÂTRE
La Criée, Le Lenche 8, 9
Les Informelles, Le Parvis des Arts 10
Toursky, Gyptis 11
ActOral, Bancs Publics 12
Massalia, Pays d’Aix 13
Gymnase, Jeu de Paume (Aix) 14
Vitez (Aix), 3 bis F (Aix), Comoedia (Aubagne), Armand (Salon)15
Cartoun Sardines 16
Cavaillon, Port de Bouc 17
Martigues, Châteauvallon 18, 19
ARTS DE LA RUE
Small is beautiful, Aubagne, Gardanne 20
Rue Libre, manifestation nationale 21
CIRQUE
Gap, Istres, Arles, Châteauvallon 22
DANSE
Zone danse hip hop
(Ouest Provence)
, Port de Bouc, Châteauvallon 23
Dansem 24
Ballet d’Europe, Kéléménis 25
Marseille Objectif Danse, Gap 26
Pavillon noir (Aix),Les Salins (Martigues) 27
MUSIQUES
Retours de concerts 28, 29, 30
Annonces de concerts 30, 31, 32
Seconde Nature, Fiesta, BàO 34, 35
Marsatac 36, 37
Retours de concerts, L’Usine 38, 39
Retours de concerts, Le Balthazar 40, 41
ARTS VISUELS
Rencontres à l’échelle, Camayeux, FRAC 42
Holyday in, Dubout 43
Musées de Marseille, PA Remy, Buy sellf 44
Viallat (Arles), Fos, Gap 45
Seconde nature, Giacometti (Aix) 46
CINÉMA
Images de villes, FFM 47
Gardanne, La Ciotat 48, 49
DÉBATS
Rencontres d’Averroès 50, 51
LIVRES
Écritures croisées 52
Correspondances de Manosque 53
Lire en fête, Balades littéraires 54, 55
Semaine noire, cycle philo 56
Livres 57, 58, 59
DISQUES 60, 61
HISTOIRE & PATRIMOINE
Rugby 62, 63
SCIENCES & TECHNIQUES 64, 65
ÉDUCATION
Enseignement de l’Histoire 66, 67
Lycée Professionnel Baise Pascal 68, 69
Courrier 70
Lettre de Nicolas Sarkozy aux éducateurs 70, 71
Rubrique des adhérents 72
Sauf indication contraire, les manifestations se déroulent à Marseille
INTELLOS !
Notre numéro un est entre vos mains. Nous espérons qu’il
répondra à vos attentes et à vos exigences. Pour ne rien
vous cacher, chers lecteurs, nous avons é surpris, très
agréablement, par vos réactions enthousiastes, le nombre
d’adhésions spontanées, les commentaires que vous nous
avez envoyés Le nuro ro s’est d’ailleurs arrac
en quelques jours, et nous avons presque doublé le tirage
pour ce numéro un, en esrant répondre ainsi à cette
demande inattendue, et flatteuse.
Mais notre satisfaction n’est pas (seulement) person-
nelle : nous avons rele le fi de faire un journal
culturel épais, un journal d’analyse qui demande qu’on s’y
plonge, quon sy arrête, qu’on s’interroge. En pariant que
ce que nous racontent les professionnels de la commu-
nication est erroné, et que les lecteurs de presse aiment
réfléchir. Ce pari est gagné, et nous savons dorénavant
qu’au moins 20 000 personnes nous ont suivis, avec
plaisir semble-t-il. Les professionnels de la culture
manifestent la me satisfaction, et la me attente
d’un véritable regard critique : nous ne serons jamais
complaisants pour avoir des marchés, et le monde
culturel l’admet plut bien
Tous savent que notre société, notre presse ont besoin
danalyse. Profonde. Pointue. Et même subjective pourvu
quelle admette la contradiction. Nous sommes saturés
dinformations, dagendas, de simplifications et doppo-
sitions manichéennes. Satus aussi de dérision, me si
celle-ci est salutaire parfois. Car l’insulte suprême dans
les cours des collèges, c’est «Intello , et réfchir c’est
«se prendre la têt. Une torture en fait.
Nous pensons que cette prévention contre la pensée
résulte d’une forme dalnation nouvelle, marchande, qui
s’attaque à nos esprits pour influer sur notre mode de
consommation. Et qu’il ne faut pas avoir peur d’être des
intellos, si on refuse d’être abscons et brumeux : c’est au
contraire en diffusant la pensée, la culture, lart, que nous
ne sombrerons pas dans le Meilleur des Mondes. C’est
pour cela que nous relions culture et enseignement: pas
parce qu’ils sont de nature similaire, mais parce que leur
finalité est identique.
La seule émission qui osait analyser linformation a
été supprimée : les Guignols de l’info continuent de se
moquer des dias et du pouvoir, mais Arrêt sur images
a cessé d’émettre depuis l’élection de Sarkozy. Les
sarcasmes et les diatribes sont torés, mais pas ceux qui
démontent les canismes, enquêtent, interrogent, et
aiguisent le regard.
Léquipe d’Art sur image a ouvert un site. Remarquable.
Plus direct encore que lémission. Plus libre. Elle a besoin
pour vivre et se développer de votre adhésion
(http://arretsurimages.net) : la résistance à cette
censure qui ne se nomme pas commence là.
Agnès Freschel
HAYDÉE ALBA
ITango IDU 6 AU 18 OCT
MÁRCIO FARACO
IMusique I JEU 8 NOV
LA FEMME DE GILLES
I Théâtre Guinguette I DU 13 AU 17 NOV
LAMBEAUX
I Théâtre I VEN 23 NOV
LAPPRENTIE,
I Théâtre
jeune public
I VEN 30 NOV
DICK ANNEGARN
I Chanson Française I JEU 6 DEC
MOTION TRIO
I Musique I MAR 11 DEC
YAËL TAUTAVEL
I Théâtre
jeune public
I DIM 16 DEC
LE JOURNAL DE JULES RENARD
I Théâtre I JEU 20 DEC
RENSEIGNEMENTS ISERVATIONS
04 92 25 52 52
45 ave la République IBRIANÇON
www.maxminniti.com | photo michel cavalca | N° licence : 1-139543/2-44/3-45
LE CADRAN
&VOUS
D’OCTOBRE ÀDECEMBRE 07
SAISON 2007|
08
04 POLITIQUE CULTURELLE LA MINOTERIE |POLITIQUE D’ETAT
En ce 20 septembre il y avait foule au
Tâtre de la Minoterie, pour assister
à un étrange spectacle, aux allures de
déjà vu. Sur sne les deux directeurs
et le psident, visiblement fatigués,
essayaient de faire bonne figure : ils
avaient découvert quelques jours plus
tôt, à l’entrée de leur théâtre, sur un
panneau officiel et désinvolte, la
mention dun permis de démolition.
gal, enriné par la Ville de
Marseille. Et pcis de surcrt : le
bâtiment tout entier doit être truit,
y compris le tâtre, ment
mentionné.
Même si depuis plus d’un an la
Minoterie se bat pour subsister dans
une Euroditerranée à la croissance
champignonesque, le permis a de
quoi surprendre : la Mairie, alertée par
la volon du promoteur acquéreur du
bâtiment, avait promis publiquement
que les Minotiers ne seraient pas mis
dehors. Il avait même été question de
reconstruire un tâtre à lintérieur du
bâtiment dhabitation prévu : la Ville
pvoyait de penser 6 millions
d’euros pour acheter les mètres carrés
correspondant à la surface actuelle, et
recréer un théâtre «plus beau
encore», disait Monsieur Botey,
adjoint à la Culture de la Ville, lors de
la dernière conférence de presse en
février dernier.
En dehors de la difficulté du pari la
Minoterie est un des plus beaux lieux
culturels de Marseille – il aurait fallu
que le projet soit réaliste : construire
un tâtre au rez-de-chaussée d’un
bâtiment dhabitation paraissait peu
commun, et sest vite révélé irréa-
lisable. La Ville sest alors empressée
de proposer dautres bâtiments vides,
certains impraticables, d’autres loin du
quartier que le Théâtre de la Joliette
anime depuis plusieurs décennies.
Dans la banlieue nord, là où Marseille
aime à exiler ses artistes : le terrain y
est moins cher, et les artistes peuvent
servir d’animateurs sociaux.
Avant laoût, foi danimal
Mais malg ces déceptions répées
les Minotiers croyaient à la promesse
qui leur avait été faite : celle de ne
pas lesloger tant qu’un tâtre ne
leur serait pas attribué. Peaufinant
leur affiche avec le tram tout neuf en
arrière fond, c’est l’esprit léger,
persuas de subsister jusqu’à la
saison nouvelle, confiant dans leur
ingration à la politique de la Ville,
qu’ils partirent en vacances tandis
que leur démolition sofficialisait.
Qu’en est-il aujourd’hui? Monsieur
Botey continue à promettre que rien
ne sera moli avant qu’ils soient
relos ailleurs : il explique que ce
permis est une erreur, commise par
un fonctionnaire aoûtien peu
vigilant, et que le bail qu’ils ont signé
jusquen 2012 les protège. Il s’engage
sur la recherche active d’un lieu,
explique que la Ville «mettra ce qu’il
faut mettre» pour y parvenir.
Mais les Minotiers, qui disent être
enfin sortis de la naïveté à la
découverte inopinée du panneau, ont
pris un avocat : ils ne croient plus à
une volonté politique corente et
constante, et font appel à la vigilance
et au soutien des citoyens, des
spectateurs, des habitants et des
artistes. Un comi de soutien s’est
formé, et le nombre de gens accourus
ce 20 septembre à leur appel était
impressionnant: seront-ils entendus?
Sans doute, s’ils maintiennent leur
mobilisation
Vous pouvez adrer au comi de
soutien en laissant vos coordonnées à
info@minoterie.org
AGNÈS FRESCHEL
Qu’est-ce que la Minoterie? Ce tâtre a été
inventé de toute pce par la volon de Pierrette
Monticelli et Hm Menahem. Il y a 25 ans, avec
quelques copains, ils cherchaient un lieu modeste
pour installer leur compagnie et ont découvert
cette usine désaffectée, entrepôt à blé derrière un
port marchand en agonie. Alors ils ont lo la
minoterie pour une bouchée de grains, ont
dérati, nettoyé, et construit de leurs mains ce
magnifique théâtre : la salle de spectacle, ve
comme un navire retourné, comme une catdrale;
les bureaux; la salle de tition la plus
accueillante de la région (presque toutes les
compagnies indépendantes y ont un jour répété);
la rue pae, hall chaleureux, lieu de galerie; et le
bar, qui est aussi une bibliothèque de théâtre
remarquable.
La Minoterie est ouverte toute la journée : parce
qu’il y a des cours, des répétitions, des lectures, des
rencontres ; parce que les scolaires y passent;
parce que les voisins ont pris lhabitude dentrer
pour dire bonjour. Mais le prix du terrain au mètre
car a explosé, et le proprtaire a vendu à un
promoteur immobilier.
Fort dépourvu
Il est évident quon ne peut demander à un
promoteur d’abandonner sa logique marchande: il
y a donc peu de place pour la culture ou les équipe-
ments collectifs dans le quartier en chantier. Mais
c’est au politique de contraindre les marchands à
respecter l’int des citoyens. Car au-delà de la
qualité du projet artistique développé en ce lieu,
il est question de la place accordée à une
certaine culture. Pas celle qui vient d’en haut,
mise en place par un maillage raisonné
(raisonnable?) du territoire national, à travers des
nominations institutionnelles à la tête des Théâtres,
Scènes, Centres Chorégraphiques ou Musées
Nationaux. Il est question de la culture édifiée
par la volon des artistes.
A-t-on encore le droit d’être à linitiative culturelle?
De monter une compagnie, de tir un lieu, douvrir
une galerie, de demander des subventions? Et si tel nest
pas le cas, si les artistes doivent singrer à toute
force dans les projets pilos par les politiques, au
gré des nominations et de la volon de directeurs,
comment espère-t-on que lart survive, trouve des
voies nouvelles? Même à la tête des snes
nationales les directeurs sont contraints de plus en
plus violemment par des cahiers des charges qui
exigent d’eux une «rentabili» en terme de
remplissage de salle, de degré de satisfaction du
spectateur, de coût moyen du spectacle. Quels sont
donc les lieux pourra sormais sinventer la
culture ?
A.F.
DE LA CULTURE INDÉPENDANTE
De la lettre de mission
dun Président à sa Ministre
La lettre de mission de Monsieur Sarkozy à
Madame Albanel a suscité peu d’explications de
texte. Il y est abondamment fait mention de
patrimoine, d’histoire de l’art, de chantier muséal,
sans qu’il y soit question jamais de spectacle
vivant. Dart. De création. D’artistes. Sinon en trois
phrases sur la limitation des conditions d’accès au
régime des intermittents.
Par ailleurs Monsieur Sarkozy remarque l’échec de
la décentralisation culturelle, mais annonce deux
grands chantiers à Paris. Et il établit un
parallèle préoccupant entre l’art et léducation. Il
faut certes éduquer à l’art, mais la culture ne peut
avoir de mission éducative assignée. Cette
confusion révèle une méconnaissance grave de
l’œuvre dart dont tout élève de terminale est
capable, après un bon cours de philo, de montrer
l’ineptie. On ne peut appréhender la beauté (ou la
force) d’un paysage ou dune œuvre que si on n’a
pas lintention imdiate d’en tirer un profit, fut-
il intellectuel.
Pas prêteuse
Dans la me veine Monsieur Sarkozy tient un
raisonnement que les ennemis de la culture
énoncent souvent : le budget de la Culture, payé
par l’imt de tous les citoyens, ne profite qu’à
quelques-uns, et la culture a raté sa
démocratisation. Largument est spécieux : a-t-on
jamais emché quelqu’un d’entrer dans un
tâtre, un musée, une bibliotque, un opéra, et
de profiter de ce bien pa par ses imts? Et
surtout, est-il juste de reprocher au seul monde
culturel l’entreprise dabrutissement opérée par les
médias qui monnayent notre temps de cerveau
disponible ?
Si dans cette lettre le mot Art nest pratiquement
pas ci, il est en revanche abondamment
question d’économie. Monsieur Sarkozy rappelle à
la ministre qu’on ne saurait juger de limportance
d’un ministère à son budget, ni de la réussite d’un
ministre au fait quil aura persuadé d’augmenter
ses fonds. Il lui est deman de gérer une nurie
annone, et de faire appel au financement pri
pour pallier la baisse des budgets. Le monde
culturel, exsangue aps des anes de coupes
sombres, risque de ne pas se relever de ces
nouvelles restrictions. Mais qui sen soucie?
A.F.
DALLAS
À LA JOLIETTE
Le Théâtre
de la Minoterie
vit un feuilleton
haletant
et plein de
rebondissements,
qui serait
passionnant
sil nétait
si désolant.
Et tragique?
© Agnès Mellon
© Agnès Mellon
Il y a quelque chose derrière moi
© DR
06 POLITIQUE CULTURELLE ARLES
Arles fait son cirque
Mais qu’est-ce que c’est que ce cirque, le cirque d’auteurs? Un cirque nouveau, sans
animaux, qui emprunte aux autres disciplines artistiques pour des propositions qui vont
au-delà de la prouesse technique. Un cirque qui respire l’imagination et la fantaisie, fort
de ses frictions avec le tâtre, la danse et les nouvelles technologies. Un cirque qui a
les idées aussi larges que le public auquel il s’adresse. Un cirque à découvrir en Arles
dans toute la diversi qui le caractérise. Du duo de clowns des irsistibles BP Zoom (A
wonderful world du 12 au 14 oct) à la psie du Parti pris des choses inspiré de Francis
Ponge (le 17 oct); de Ronan Tablantec (Cirque cynique et maritime les 13 et 14 oct) qui
livrera ses histoires à qui ne veut pas l’entendre à Jani Nuutinen (Un cirque plus juste les
19 et 20 oct) qui vous recevra dans l’intimité de son tâtre d’objet, chacun devrait
trouver cirque à son pied. En passant par celui de Taïteul (24 le 21 oct), la
philosophie entre en piste. Histoire de ne pas tourner en rond…
L.P.
Cirque et entressort
du 12 au 21 oct
Théâtre d’Arles
04 90 52 51 51
www.theatre-arles.com
La
culture
du lien
Parce quelle sintéresse à tous
ceux qui font la culture,
y compris les directeurs de salles,
Zibeline est partie à la rencontre
de la nouvelle directrice
du Théâtre dArles. Précédemment
secrétaire générale à la Scène
Nationale de Chambéry,
Valérie Deulin a pris ses fonctions
en février dernier. Pour nous,
elle revient sur ses intentions
et confie ses convictions
Zibeline : Quels sont les grands axes du projet que vous avez conçu pour
Arles?
Valérie Deulin : Au sujet de ce projet, je parle plus volontiers d’une clé de voûte, d’un
élément unique qui assure la cohérence du tout parce qu’il est à la croisée de tout : en
l’occurrence, la notion de lien. Ce qui m’importe, en matière de programmation comme
de relation avec le public, cest comment les choses font lien entre elles et comment
elles contribuent à créer du lien. Le lien étant entendu comme sens, mais aussi comme
relation. En d’autres termes, ce qui m’inresse, c’est comment le spectateur peut
trouver du sens (et donc comment je peux en fabriquer) entre les différents spectacles
proposés. Et comment cette entreprise dehabilitation de la pensée trouve sa place
dans notre socié, en toute convivialité. D’ des thématiques qui traverseront chaque
saison et des temps forts qui la ponctueront. Et surtout, un véritable travail de terrain
sappuyant notamment sur une programmation de petites formes nomades, qui partiront
à la rencontre de la population. elle est, pas seulement au centre ville. Car il ne
faut pas oublier qu’Arles est la plus grande commune de France : elle s’étend sur plus
de 750 km2, aux alités économiques et sociologiques multiples.
Prenez place!, le leitmotiv de votre communication, est donc une invitation à se
mettre autour de la table pour partager, battre, se régaler. Qui que l’on soit?
Je crois foncièrement qu’en matière de culture, tout est pour tout le monde. Bien sûr,
en tant que spectateur, comme en tant que lecteur ou cinéphile, on fait son chemin au
fur et mesure des œuvres que l’on rencontre. Il faut parfois être pris par la main pour
commencer ou pour poursuivre ce chemin. C’est en cela que le travail de relation avec
le public est essentiel : il suscite l’envie et forme le goût. En collaboration avec les
artistes ensidence, nous avons imagi des temps les gens puissent approcher
et comprendre le processus de création. Le 26 octobre prochain, le metteur en sne
Renaud-Marie Leblanc proposera ainsi au public de suivre un vrai moment de travail
autour du texte de Noëlle Renaude, qu’il créera en janvier 2008. À l’issue de ce temps,
un repas sera organisé pour que les personnes présentes puissent discuter avec l’équipe
artistique de ce qu’elles ont vu, de ce qui s’est passé, de ce qu’elles ont en commun.
Finalement, je ne cherche peuttre rien d’autre : interroger ce qu’est l’être en commun
aujourd’hui.
Depuis 2003, le Théâtre d’Arles est une scène conventione pour des écritures
daujourd’hui. Pour vous, qu’est-ce à dire?
Écritures s’écrit au pluriel : ce qui signifie que notre mission ne se limite pas à l’écriture
stricto sensu. Bien sûr, le texte sera présent avec la parole d’auteurs contemporains
tels Joël Pommerat, Fausto Paravidino ou encore Wajdi Mouawad. Mais pas seulement,
car je ne minterdis pas de programmer certains textes de référence qui, à mon sens,
ont encore leur mot à dire dans le monde d’aujourd’hui. Ce sera le cas cette ane de
Dialogues d’exis, un texte de Brecht particulrement pertinent sur l’exil, comme son
titre l’indique. Mais l’écriture du corps, l’écriture du plateau, l’écriture poétique auront
aussi leur place au Théâtre d’Arles, dans la mesure elles font écho à ce que nous
vivons. Sans les mots, l’émotion peut tout aussi bien passer. Il n’y a qu’à regarder
Radhouane El Medded danser sa différence pour s’en persuader
Vous faites débuter votre première saison par un temps fort sur le cirque. En quoi
est-ce embmatique de ce que vous entendez fendre?
Ce temps fait la part belle au cirque d’auteurs qui mélange les disciplines, ouvre de
nouvelles voies et qui, sans évacuer la notion de divertissement, nous fait fléchir. J’ai
par ailleurs tenu à ce que cet énement ne se confine pas aux murs du tâtre, mais
investisse la ville d’Arles dans sa diversité : les spectacles se dérouleront dans différents
quartiers de la ville mais aussi dans les villages tels Salin-de-Giraud et même dans
d’autres villes du département, Boulbon ou Saint-Martin-de-Crau. J’ai enfin tenu à
velopper, au-de de la convocation traditionnelle du spectacle, une autre forme
d’invitation au public via les entresorts que les gens couvriront dans la rue. Des
propositions res et étonnantes qui créeront de façon temporaire de l’extraordinaire
dans l’ordinaire. À nous d’exploiter le lien qui ne manquera pas de naître.
On en revient donc au lien…
Oui. Je ne pense pas que l’on puisse aujourd’hui faire l’économie d’un travail sur le lien.
Refuser de juxtaposer les choses, sefforcer de les mettre en perspective, c’est favoriser
la pensée, inviter à la curiosité. Un travail qui nous incombe tout naturellement, à nous,
gens de culture.
ENTRETIEN RÉALISÉ PAR LAURENCE PEREZ
Lautre tâtre
À Arles le théâtre se joue aussi au bord du Rhône. Emme
depuis plus de 20 ans par Henry Moati, le Théâtre de La Calade
s’est instal en 1995 dans les deux salles du Grenier à Sel. Il y
coule une vie de création et de partage, par la volonté ferme et
persistante de quelques codiens qui entretiennent un lien
file, presque familial, avec leur public. La programmation de
jazz y est de grande quali, les lectures aussi, choisies en
collaboration avec Actes Sud ou Harmonia Mundi dont les
maisons d’édition sont toutes proches. La coexistence de ces
deux théâtres à Arles est emblématique de ce qui se passe en
France : à des institutions, où les directeurs sont noms
par les collectivités territoriales, les entreprises es il y a une
vingtaine d’années, et soutenues a posteriori par les collectivités,
proposent d’autres spectacles: pas ceux qui tournent dans les
centres dramatiques, sur les scènes nationales ou
conventionnées, mais ceux qui s’inventent dans les lieux ils
se jouent, et tournent dans un autre seau, plus informel : le
théâtre de Lenche à Marseille, le Balcon à AvignonAinsi en
octobre la Cie du Vol Pla recera Il y a quelque chose derrre
moi, un spectacle de clown inventé il y a 20 ans, dans la tradition
d’un burlesque muet à la Buster Keaton, dans lequel Alexis Moati
et Serge Beaufils excellent. Et du 11 au 18 octobre la compagnie
accueillera le public pour des temps de partage, de jeu et de
discussion
AGS FRESCHEL
Il y a quelque chose derrre moi
du 11 au 14 oct
Lecture de textes de J-Luc Parant
le 16 oct
le Grenier à sel
04 90 93 05 23
www.theatredelacalade.org
Un cirque plus juste
© Philippe Laurençon
Tyran politique
Ubu roi est une pièce de potache, une
parodie de Macbeth dont Jarry reprend
pied à pied l’intrigue en la faisant passer
du tragique au grotesque. Ubu, capitaine
ridicule, tue le roi avec la complicité de la
re Ubu, puis opprime et tue tous ses
rivaux, en particulier les nobles et les
riches, qui laissent plus d’argent en
ritage. À la fin, le couple royal se fait
renverser par Vencelas fils, comme
Macbeth succombe des mains du dernier
rejeton Macduff. : Ubu et l’imposteur
écossais les avaient involontairement
épargnés en assassinant leurs res.
On peut donc se demander pourquoi cette
simple parodie écrite par un adolescent a
si bien pas les épreuves du siècle. C’est
que son dynamitage du pouvoir, sa fon
de représenter les tyrans non comme des
machiavels mais comme des imbéciles
ches et grossiers reste pertinente : les
tyrans modernes ressemblent plutôt à
Ubu qu’à lAlexandre de Lorenzaccio ou à
Macbeth et ses sorcières! Ezéquiel
Garcia-Romeu a choisi de retrouver le
théâtre de marionnettes pour monter la
farce, mais l’a modernisé. Dans son
théâtre dobjet les acteurs sont psents
corporellement, il y a de la vio, des
ombres découpées, des poupées… Pour
mieux rendre la distance parodique?
Tyrans domestiques
Lunivers de Lars Norén est nettement
plus noir. Déplant comme beaucoup
d’auteurs contemporains la scène de
tâtre vers l’intimité d’un appartement,
l’auteur scandinave écrit sa pièce comme
les trois actes d’une partie d’échec. Le fils
y mène une partie sans vainqueur
ritable contre ses parents, sa sœur, lui-
me. Il est question de chômage, de
dépression, d’autisme et de deuil, mais cet
univers familier fait éclater les conventions
du théâtre naturaliste par la violence
inexpliqe des personnages. Qui
soulige par de gers décalages
scénographiques, relève d’un réalisme
étrange, comme amplifié.
Renaud-Marie Leblanc s’est fait une
spéciali des pces de l’auteur
scandinave. De la tension entre des
personnages, de la haine qu’il monte et
nonce sans ambig, et sans
fascination. Créée en mai 2006, Bobby
Fischer vit à Pasadena laisse éclater
l’hystérie des personnages sans chercher
à la justifier par des explications
psychologiques ou des lations. Sans
la rendre insoutenable non plus : Renaud-
Marie Leblanc n’en veut pas à ses
spectateurs et ne cherche pas à goûter,
mais à prévenir.
Lenfer habite cette famille tout le
monde se hait, s’horripile. Et ces quatre
adultes qui rentrent du théâtre nous
renvoient forcément à nos question-
nements : ces sentiments de culpabilité, de
haine viscérale, d’impuissance et de fuite
du sir sont les reflets élargis, mis en
scène, des tres. La parole, replacée au
centre de ce nouveau théâtre aliste, n’y
noue plus rien. Ce qui signale sans
doute l’échec d’une soc trop confiante
en son verbe.
Ubu Roi
d’Alfred Jarry
mis en scène Ezéquiel Garcia-Romeu
8 au 18 nov
Bobby Fischer vit à Pasadena
de Lars Non
mise en scène Renaud-Marie Leblanc
9 au 18 nov
04 91 54 70 54
www.theatre-lacriee.com
AGNÈS FRESCHEL
08 THÉÂTRE LA CRIÉE |LE LENCHE
Au début
de novembre
la Criée propose
deux
représentations
totalement
opposées de la
violence :
Ubu Roi,
dans la grande
salle, adopte
le registre de la
farce hénaurme;
Bobby Fischer
vit à Pasadena,
dans la petite,
met en place
un huis clos
domestique…
En face de la Cre, sur l’autre rive,
le Théâtre de Lenche est fermé
pour travaux mais rouvert un peu plus loin,
au Mini Tâtre du Panier
Ce lieu minuscule mais chaleureux est parfait pour accueillir… du théâtre de papier. Il y
aura donc deux Ubu en un mois à Marseille! L’inventeur survolté de la pompe à
phynances serait-il de quelque actualité? Le théâtre de papier en tous cas peut lui
convenir très bien : située «en Pologne, c’est-à-dire nulle part» la pièce est une
gigantesque farce écrite par un nial lyen de quinze ans. Renversante et caricaturale,
elle s’accommode plutôt bien des représentations non alistes du théâtre d’objet (voir
ci-contre).
Mini
Le théâtre de papier n’est pas tout à fait de même nature : ses personnages sont
imprimés et évoluent sur une table devant un cor gravé. Cette forme de théâtre en
appartement renaît de ses cendres depuis quelques anes, parce qu’il cte presque
rien à produire, mais surtout parce qu’il induit une échelle de spectacle conviviale,
presque familiale, qui duit actuellement les spectateurs et les auteurs. Pourtant monter
cette pièce pamphlétaire et explosive sous cette (petite) forme a quelque chose de
paradoxal.
Il s’agit en fait de la surgence d’un tâtre de (petit) salon l’on jouait avec des
papiers découpés des pièces célèbres, plut bourgeoises, à un public choisi. Au 19ème
siècle la littérature dramatique se transmettait ainsi, hors les ors inaccessibles des
théâtres, comme on faisait des ductions pour piano des symphonies, afin que les
jeunes filles de bonne famille les fissent entendre en province. Un temps d’avant
l’enregistrement, le disque ou la télé, la culture était comprise comme un ensemble
d’œuvres à transmettre.
Retrouver cette dimension intime du spectacle, en la détachant de sa pratique (petite)
bourgeoise, a-t-il un int? C’est ce que nous verrons avec Ubu vos papiers mon par
un spécialiste du genre, Eric Poirier, mis en scène par Jacques Germain et Joëlle Cattino.
En novembre le Mini Théâtre accueillera un autre (petit) spectacle, créé il y a deux ans
au Théâtre Off. Létoile jaune mis en scène par Fric Ortiz s’inspire du cit d’une
ancienne rescapée d’Auschwitz. Le monologue joué par une comédienne à la voix
suraiguë nous ane jusqu’à l’intérieur d’une chambre à gaz à travers le regard d’une
enfant. Une autre raison, moins amusante, de jouer sur le cloisonnement de l’espace.
Ubu vos papiers
du 12 au 27 oct
L’étoile jaune
du 2 au 17 nov
au Mini Théâtre du Panier
04 91 91 52 22 www.theatredelenche.info
A.F.
Un autre Ubu
Être Hedda daujourdhui
Thomas Ostermeier est res quatre jours à la Criée, et les Marseillais qui le siraient
ont pu apprécier la te d’un des metteurs en scène les plus reconnus d’Europe. La
scénographie d’Hedda Gabler est magistrale, toute en réflexions, doublements,
miroitements, reflets volés. Le regard du spectateur est conduit de bout en bout dans
une mise en scène rien n’est laissé au hasard, et les comédiens sont incroyables,
Hedda trnant son néant avec une lascivité fascinante à laquelle tous succombent, y
compris elle-même.
La pièce d’Ibsen est volontairement adape au temps présent, puisqu’il est question de
casquette, d’un barbecue, et d’un PC plut que d’un manuscrit, d’un chapeau et d’un
poêle. Reste qu’on comprend mal aujourd’hui la tension qui pousse Hedda au crime, puis
au suicide : avec la contraception, le divorce et la possibilité d’un accomplissement
professionnel plus ou moins égalitaire, l’alnation d’Hedda Gabler n’existe plus. Du
moins sous nos tropiques et dans cette classe sociale. Le placement dans le temps,
parfaitement assumé, fait donc de cette femme romantique, brillante et frustrée un
monstre incompréhensible, alors que la pièce d’Ibsen sattachait à expliquer l’oppression
des sœurs de Madame Bovary, ces bourgeoises instruites que l’on restreignait au rôle
d’épouses et res. Serait-ce cela, une mise en scène? A.F.
Comédie lente
La distanciation théorisée par Brecht devait permettre au spectateur de ne pas entrer
dans l’intrigue et de ne pas éprouver de sentiments fictifs, afin quil puisse garder intacte
sa faculté de juger. De nombreux metteurs en scène contemporains appliquent ce
principe de distanciation en utilisant non les pancartes et les songs comme le tâtre
brechtien, mais la lenteur. Le silence. L’immobilité. L’atonie. Or s’il est vrai que la vitesse
interdit parfois le jugement la lenteur sysmatique endort, ce qui n’est pas mieux pour
l’éveil des consciences. À la première de Gens de oul 1919 une bonne partie du public
sommeilla. me ceux qui applaudirent. Pourtant la pièce d’Hirata est très bien écrite,
pleine de surprises, de refrains, de pliques absurdes, d’histoires esquises, de gestes
licieux. Et certains des 19 comédiens tentent d’acrer le jeu en composant des
personnages dynamiques et cas. De nombreux moments sont drôles, et le tableau
du colonialisme japonais est savoureux… Peuttre la pièce trouvera-t-elle son rythme,
si Franck Dimech accepte de raccourcir quelques-uns des silences?
A.F.
© Arno Declair
Regard
sur la tyrannie
© Ags Mellon
© DR
Bobby Fischer
© Sandra Ecochard
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