r REPUBLIQUE DU BENIN Fraternité – Justice - Travail ---------MINISTERE DE L’ECONOMIE, DES FINANCES ET DES PROGRAMMES DE DENATIONALISATION ---------DIRECTION GENERALE DES AFFAIRES ECONOMIQUES ----------COMITE NATIONAL DE POLITIQUE ECONOMIQUE ------------------ Secrétariat Permanent Mécanisme de surveillance multilatérale de l’UEMOA RAPPORT SUR LA SITUATION ECONOMIQUE ET FINANCIERE DU BENIN AU SECOND TRIMESTRE 2015 Version Finale du 30.09.2015 Septembre 2015 Sommaire RESUME ---------------------------------------------------------------------------------------------------------- 3 INTRODUCTION ---------------------------------------------------------------------------------------------- 5 I. ENVIRONNEMENT ÉCONOMIQUE INTERNATIONAL -------------------------------- 7 I.1. ACTIVITE ECONOMIQUE MONDIALE ---------------------------------------------------- 7 I.2. MATIERES PREMIERES ------------------------------------------------------------------------- 10 II. SITUATION DE L’ECONOMIE NATIONALE ------------------------------------------------ 11 II.1. PRODUCTION -------------------------------------------------------------------------------------- 11 II.2. PRIX ET INFLATION ----------------------------------------------------------------------------- 16 II.3. FINANCES PUBLIQUES ET DETTE PUBLIQUE---------------------------------------- 18 II.4. BALANCE DES PAIEMENTS -------------------------------------------------------------------23 II.5. SITUATION MONETAIRE INTEGREE-----------------------------------------------------23 III. ETAT DE CONVERGENCE ------------------------------------------------------------------------ 25 III.1. CRITERES DE PREMIER RANG --------------------------------------------------------------25 III.2. CRITERES DE SECOND RANG ---------------------------------------------------------------26 CONCLUSION ET RECOMMANDATIONS----------------------------------------------------------- 27 RESUME Selon les dernières prévisions1 du Fonds Monétaire International parue en juillet 2015, le rythme d’évolution de l’activité économique au niveau mondial est resté conforme aux prévisions d’avril 2015 : une reprise progressive de l’activité mondiale tirée par une accélération de la croissance dans les pays avancés contre un ralentissement dans les pays émergents et les pays en développement. En effet, les fondamentaux de la croissance dans les pays avancés maintiennent leur vigueur. Dans la zone euro, l’embellie se poursuit avec la bonne dynamique enregistrée par certains pays. En revanche, le recul des prix des produits de base, le durcissement des conditions de financement extérieur, le rééquilibrage de l’économie chinoise ainsi que les difficultés économiques liées aux facteurs géopolitiques tempèrent le rythme de progression de l’activité dans les pays émergents et les pays en développement. Le taux de croissance de l’économie mondiale prévue pour l’année 2015 ressortirait à 3,3%, en baisse de 0,2 point de pourcentage par rapport aux prévisions du FMI du mois d’avril. Ce recul attendu de la croissance mondiale porte le sceau du fléchissement inattendu de l’activité économique au premier trimestre 2015 en provenance principalement de l’Amérique du Nord (Etats-Unis, Canada, Mexique). Pour l’année 2016, la prévision du taux de croissance de l’activité économique mondiale reste inchangée, à 3,8%. Au Bénin, la reprise économique amorcée en 2011, s’est consolidée en 2012 et en 2013. En effet, le taux de croissance économique est ressorti à 3,0% en 2011 contre 4,6% en 2012 et se situerait à 6,9% en 2013. En 2014, le rythme de l’activité fléchirait légèrement mais, le taux de croissance reste fort et s’établirait à 6,5% La croissance économique en 2014 serait soutenue par l’amélioration de l’activité dans les branches de l’économie telles que l’énergie, les industries agro-alimentaires, les transports et télécommunication, et les BTP. Cependant, le ralentissement de la croissance en 2014 serait imputable au repli observé dans les secteurs de l’industrie extractive, des autres industries manufacturières et du commerce. Pour 2015, il est prévu un objectif de croissance de 5,2% en lien essentiellement avec (i) la décélération des activités dans le secteur tertiaire du fait de la baisse du dynamisme enregistrée au niveau du sous-secteur commerce ; (ii) la baisse de la production cotonnière du fait de la mauvaise pluviométrie ; (iii) l’amélioration de la production agricole hors coton et (iv) la consolidation de l’activité des industries manufacturières. L’Indice Harmonisé des Prix à la Consommation global au mois de juin 2015 est de 115,0 contre 115,2 le mois précédent soit une baisse de (-0,3%). La baisse observée en juin 2015 est liée à diminution des prix des produits de la fonction « Transport » (-11,5%). Cette baisse est atténuée par la hausse du prix des produits de la fonction « Produits alimentaires et boissons non alcoolisées » (+5,1%). L'analyse du taux d’inflation (l'indicateur de convergence dans l'espace UEMOA) en juin 2015 permet de situer l'évolution des prix à -0,9% l'inscrivant toujours en dessous du seuil de 3% fixé dans le cadre de la surveillance multilatérale au sein des Etats membres de l'UEMOA. 1 Perspectives économiques mondiales (PEM) de juillet 2015, FMI. 3 L’exécution des opérations financières de l’Etat, à fin juin 2015, serait marquée par une mobilisation des recettes de 402,5 milliards de FCFA et une exécution des dépenses de 527,7 milliards de FCFA. Il en résulterait un solde global base ordonnancement hors dons de 125,2 milliards de FCFA et un solde global base caisse hors dons de 116,2 milliards de FCFA. Le déficit a été comblé par un financement intérieur de 54,8 milliards de FCFA et un financement extérieur de 61,4 milliards de FCFA. L’encours de la dette publique est passé de 1 321,9 milliards de FCFA en mars 2015 à 1 367,9 milliards de FCFA à fin juin 2015, marquant ainsi une hausse de 3,5% sur le dernier trimestre. Comparé à son niveau de juin 2014, l’encours de la dette publique a augmenté de 356,9 milliards de FCFA (+35,3%). Quant au service assuré de la dette publique, il est passé de 9,7 milliards de FCFA à fin mars 2015 à 27,5 milliards de FCFA à fin juin 2015, soit une progression de 17,8 milliards de FCFA (183,5%). Par rapport à la même période de l’année précédente, le service assuré de la dette a progressé de 5,8 milliards de FCFA (26,7%). En ce qui concerne la balance des paiements, le déficit du compte des transactions courantes serait couvert par l'excédent du compte de capital et du compte des opérations financières. En effet, le compte de capital afficherait un excédent de l'ordre de 73,4 milliards en 2014 contre une réalisation de 91,9 milliards en 2013. Quant au compte des opérations financières, son solde positif atteindrait 443,5 milliards en 2014 reflétant les effets d'une augmentation des investissements directs étrangers reçus et des emprunts tant du secteur public que privé. Les investissements directs étrangers nets en 2014 ressortiraient à 171,0 milliards de FCFA. Au total, la couverture du compte des transactions courantes par les comptes de capital et d'opérations financières devrait permettre d’avoir un solde global de la balance des paiements positif de 175,8 milliards de FCFA en 2014 contre une réalisation de 99,1 milliards de FCFA un an plus tôt. De fin mars 2015 à fin juin 2015, la situation monétaire serait marquée par une baisse de la masse monétaire de 3,9 milliards de FCFA, en relation avec une contraction du crédit intérieur (39,0 milliards de FCFA). Par contre, des avoirs extérieurs ont progressé de 15,1 milliards de FCFA sur la même période. A fin juin 2015, la masse monétaire atteindrait 2 084,3 milliards de FCFA contre une réalisation de 2 088,3 milliards de FCFA à la fin du premier trimestre soit une régression de 0,2%. Par En matière de convergence, au titre de l’année 2014, le Bénin a seulement respecté tous les critères de premier rang soit trois (03) critères de convergence sur l’ensemble des cinq (05) au total. Enfin, pour améliorer les performances relatives aux critères de convergence, il est nécessaire, au plan macroéconomique, de poursuivre la mise en œuvre d’une politique budgétaire rigoureuse en matière de dépenses, et d’intensifier les efforts pour l’amélioration de la mobilisation des recettes avec un accent particulier sur l’élargissement de l’assiette fiscale. 4 INTRODUCTION Dans le cadre de l’élaboration du rapport trimestriel d’exécution de la surveillance multilatérale au sein de l’Union Economique et Monétaire Ouest Africaine (UEMOA), chaque Comité National de Politique Economique (CNPE) des Etats membres élabore périodiquement un rapport sur la situation économique et financière de son pays. La surveillance multilatérale est le mécanisme communautaire de définition et de contrôle des politiques économiques entre les Etats membres de l'UEMOA. Elle vise à assurer la viabilité du cadre macro-économique des Etats membres en leur établissant un cadre souple d'orientations économiques assorties de règles strictes de convergence. Afin de permettre la réalisation des objectifs communs qui fondent l'existence de l'UEMOA, des procédures ont été élaborées en vue de garantir le respect des règles communes. Les modalités de mise en œuvre du mécanisme de surveillance multilatérale sont fixées aux articles 64 à 75 du Traité de l’UEMOA. Elles reposent sur les principes de base suivants : (i) la définition d'un ensemble de règles de base et de critères en vue de fixer des normes aux politiques économiques nationales ; (ii) la mise en place et la gestion d'un système crédible et transparent d'informations permettant de surveiller le respect des normes établies et, le cas échéant, de prévenir ou d'identifier les dérapages, (iii) l'élaboration et la publication d'un rapport semestriel d'exécution permettant d'établir la situation des économies nationales et celle de l'Union, au regard des objectifs communautaires. La mise en œuvre éventuelle, sur la base du rapport trimestriel, d'un processus souple de consultation et de coordination des Etats membres qui, en fonction des règles et critères définis, aboutit, selon un calendrier précis, à des prises de décisions assorties d'incitations positives ou négatives. Le présent rapport procède à l’évaluation des performances économiques et financières du Bénin au titre du second trimestre de l’année 2015. A la lumière de l’évolution de la conjoncture, il fournit des indications sur les prévisions pour toute l’année 2015. Il s’articule autour des points suivants : environnement économique international ; situation économique nationale ; état de convergence. Rappelons que l’état de convergence est apprécié cette fois-ci à travers cinq critères (05) critères de convergence dont trois (03) de premier rang. Le non respect de ces critères entraîne la formulation explicite de directives par le Conseil des Ministres demandant à l’Etat membre concerné, d’élaborer et de mettre en œuvre un programme de mesures correctrices. Les critères de second rang, au nombre de deux, sont traités comme des repères structurels indicatifs qui font l’objet d’un suivi rigoureux en raison du rôle déterminant qu’ils jouent dans la réalisation de l’objectif de viabilité interne et externe des économies. Leur non respect ne fait cependant pas l’objet de recommandations explicites pour la mise en œuvre d’un programme de mesures rectificatives. Ils peuvent servir dans la formulation des recommandations de politique économique visant à assurer le respect des critères de premier rang. 5 Les données statistiques utilisées dans le cadre de ce travail, arrêtées au 30 septembre 2015, sont celles disponibles et fournies par les structures administratives compétentes à savoir : (i) l'Institut National de la Statistique et de l'Analyse Economique (INSAE) et la Direction Générale des Affaires Economiques (DGAE) pour les données du secteur réel ; (ii) la Direction Générale du Budget (DGB), la Cellule de Suivi des Programmes Economiques et Financiers (CSPEF) et la Caisse Autonome d'Amortissement pour les statistiques des finances publiques et (iii) la Direction Nationale de la BCEAO pour le Bénin en ce qui concerne les données relatives à la balance des paiements et à la situation monétaire. 6 I. ENVIRONNEMENT ÉCONOMIQUE INTERNATIONAL I.1. ACTIVITE ECONOMIQUE MONDIALE Selon les dernières prévisions2 du Fonds Monétaire International parues en juillet 2015, le rythme d’évolution de l’activité économique au niveau mondial est resté conforme aux prévisions d’avril 2015 : une reprise progressive de l’activité mondiale tirée par une accélération de la croissance dans les pays avancés contre un ralentissement dans les pays émergents et les pays en développement. En effet, les fondamentaux de la croissance dans les pays avancés maintiennent leur vigueur. Dans la zone euro, l’embellie se poursuit avec la bonne dynamique enregistrée par certains pays. En revanche, le recul des prix des produits de base, le durcissement des conditions de financement extérieur, le rééquilibrage de l’économie chinoise ainsi que les difficultés économiques liées aux facteurs géopolitiques tempèrent le rythme de progression de l’activité dans les pays émergents et les pays en développement, formant ainsi la seule zone d’ombre sur ce tableau dégagé des perspectives de croissance. Le taux de croissance prévue pour l’année 2015 ressortirait à 3,3%, en baisse de 0,2 point de pourcentage par rapport aux prévisions du FMI d’avril 2015. Ce recul attendu de la croissance mondiale porte le sceau du fléchissement inattendu de l’activité économique au premier trimestre 2015 en provenance principalement de l’Amérique du Nord (Etats-Unis, Canada, Mexique). Pour l’année 2016, la prévision du taux de croissance de l’activité économique mondiale reste inchangée, à 3,8%. Par ailleurs, l’activité mondiale ne devrait pas être significativement affectée par l’atmosphère économique particulièrement morose de la Grèce. C’est du moins l’analyse faite par Olivier Blanchard, Conseiller économique et Directeur du Département des études du FMI lorsqu’il affirme qu’ « aussi dramatiques que soient les évènements en Grèce, les effets des souffrances persistantes de l’économie grecque sur le reste de l’économie mondiale seront probablement limités ». L’évolution de l’activité économique mondiale n’étant pas uniforme dans les différentes régions du monde, il convient de s’intéresser particulièrement à chacun des grands blocs pour mieux appréhender la révision à la baisse des prévisions de cette année. Aux Etats-Unis, le PIB réel s’est accru de 2,4% en 2014 après 2,2% en 2013 sous l’effet de la consommation qui en est le principal moteur. Au premier trimestre 2015, la production américaine a été secouée par la rigueur de l’hiver et par la fermeture des ports. En conséquence, l’activité économique américaine a ralenti, exerçant alors un effet de contagion sur ses voisins du Canada et de la Mexique. Cette contre-performance en Amérique du Nord a rejailli sur l’activité mondiale, et a ralenti sa progression de 0,8 point de pourcentage par rapport aux prévisions d’avril 2015 des PEM, à 2,2% au cours des trois premiers mois de l’année. Toutefois, ces facteurs atypiques n’ont pas pesé longuement sur la croissance, le PIB ayant rebondi au second trimestre dans le pays. En effet, la demande intérieure américaine demeure bien stimulée notamment par la croissance des salaires et la hausse tant du taux d’emploi que du pouvoir d’achat des ménages qui dynamisent la consommation, et le surcroît 2 Perspectives économiques mondiales (PEM) de juillet 2015, FMI. 7 d’investissement des entreprises à la faveur des perspectives de demande favorables. La bonne tenue du marché immobilier ainsi que l’amélioration des conditions financières ne devraient pas rester en marge au rebondissement de l’activité américaine. Sur ces bases, il est prévu un taux de croissance de 2,5% pour 2015 et de 3,0% un an plus tard, en baisse de 0,6 point de pourcentage et de 0,1 point de pourcentage respectivement, par rapport aux prévisions d’avril 2015 des PEM du FMI. Dans la zone euro, après une contraction du PIB de 0,5% en 2013, l’activité s’est accrue de 0,9% en 2014, sous l’effet de la consommation portée par la baisse des prix du pétrole et l’augmentation des exportations nettes. Sur les six premiers mois de l’année 2015, l’actualité économique est dominée par la crise de la dette en Grèce. Même si cette situation demeure courante, la zone euro présente des indices de hausse de l’activité laissant entrevoir des résultats économiques optimistes pour l’exercice 2015. Le climat des affaires dans les grands pays de la zone s’est révélé favorable dernièrement, surtout en Espagne (plus haut niveau depuis le début des années 2000) et en Italie (niveau inégalé depuis 2007). De même, la demande intérieure doperait la croissance via les prix du pétrole toujours bas et la dépréciation passée de l’euro. Ainsi, le FMI prévoit une accélération de la croissance à 1,5%, en phase avec des prévisions de croissance réévaluées à la hausse en France, en Espagne et en Italie et ce, malgré la perte de vitesse de l’activité en Allemagne. En 2016, la croissance de la zone euro devrait atteindre 1,7%. Au niveau des économies émergentes et en développement, le PIB réel a progressé à 4,6% en 2014, légèrement inférieur au 5% relevé en 2013. En 2015, le taux de croissance dans ce groupe de pays devrait tomber à 4,2%, inférieur de 0,1 point de pourcentage aux au chiffre prévu en Avril 2015. La chute des cours des produits de base accompagnée des conditions difficiles de financement extérieur pour les pays comme le Brésil et les pays exportateurs de pétrole, les goulets d’étranglement structurels, ainsi que les difficultés économiques liées à des facteurs géopolitiques, en particulier dans la Communauté des États indépendants et certains pays du Moyen-Orient et d’Afrique du Nord ont eu raison d’un meilleur taux de croissance pour cette année. Il importe néanmoins de souligner l’embellie de l’économie indienne et la résilience des pays d’Europe centrale face aux tensions générées par la crise en Ukraine. Pour l’année 2016, il est espéré une amélioration de la situation économique de plusieurs pays en difficulté dont la Russie et certains pays du Moyen-Orient et d’Amérique du Nord. En conséquence, le taux prévu s’établirait à 4,7%. En Chine, la croissance a ralenti ces deux dernières années, passant de 7,8% en 2013 à 7,4% en 2014. Pour les années 2015 et 2016, la croissance devrait continuer son atterrissage, à 6,8% et 6,3% respectivement, conformément aux dernières prévisions du FMI. Cette chute de la courbe de croissance devrait se poursuivre durant les prochaines années et représente le prix à payer pour les profondes réformes structurelles menée par Pékin. En effet, la puissance économique asiatique est engagée dans un processus de rééquilibrage de son économie basée sur l’industrie lourde et les exportations au profit, désormais, du secteur des services et du développement de la consommation intérieure. Ainsi, plutôt que de surfer sur la courbe de croissance la plus rapide observée ces dernières années à l’échelle mondiale au prix de la détérioration de son efficacité, la deuxième économie mondiale a choisi de composer avec une décélération de sa croissance afin de redistribuer les cartes entre les composantes de son tissu économique. Le ralentissement de la croissance du PIB réel chinois est notamment en 8 relation avec le recul des investissements dans le secteur de l'immobilier et dans les infrastructures. Par ailleurs, en ce qui concerne l’objectif relatif au raffermissement de la consommation intérieure, des signes positifs s’observent déjà. En effet, les politiques mises en œuvre favorisent une hausse du pouvoir d’achat des ménages (hausse des salaires, meilleure distribution des revenus, développement du secteur touristique) qui exerce un effet de levier sur leur consommation. Toutefois, cette progression n’est pas encore de taille à contrecarrer la contraction de l’activité économique à moyen terme. Le déploiement de ces réformes d'envergure fixe une nouvelle « normalité » pour l'économie chinoise, caractérisée par une croissance plus faible, mais de meilleure qualité. Des ajustements un peu douloureux à court terme sont inévitables, mais les perspectives à long terme paraissent plus alléchantes. Au Japon, en 2014, le relèvement du taux de la taxe à la consommation et la faible progression des exportations ont plombé l’activité malgré l’augmentation des dépenses publiques et la dépréciation du Yen. Le Produit Intérieur Brut réel, après une progression de 1,6% en 2013, s’est contracté de 0,1% en 2014. Au premier trimestre 2015, il est observé un revirement de cette tendance, soutenue par une accumulation de stocks, ce qui porterait les projections à un rythme de progression de 0,8% à fin 2015. Par rapport aux dernières prévisions du FMI, ce chiffre affiche une différence à la baisse de 0,2 point, en lien avec une faible hausse des salaires réels et de la consommation. Pour 2016, la prévision du taux de croissance du PIB réel nippon est demeurée intacte, à 1,2%. Au Royaume-Uni, le PIB a accéléré de 1,7% en 2013 à 2,6% en 2014. Cette progression de l’économie du Royaume est essentiellement portée par la robustesse du marché de l’immobilier et l’expansion du crédit à l’économie. En 2015, après un premier trimestre difficile, le PIB devrait continuer à s’accroître sous l’impulsion de la consommation des ménages. Cette tendance qui devrait se poursuivre sur le reste de l’année, associée à la bonne tenue des ventes en détail permet d’établir hypothétiquement le taux de croissance à 2,4% pour cette année, en baisse de 0,3 point de pourcentage par rapport aux prévisions d’avril 2015. En 2016, le FMI prévoit une progression du PIB de 2,2%, en recul de 0,1 point par rapport aux prévisions précédentes. En Afrique subsaharienne, l’activité économique a évolué à un rythme satisfaisant en 2014 malgré une légère décélération à 5% après 5,2% en 2013. En 2015, le rythme de l’activité devrait tomber à 4,4%, non loin des 4,5% retenu dans les PEM du mois d’avril. Ce ralentissement de la croissance résulterait en grande partie du fléchissement du prix du pétrole et des autres matières premières, même si la situation profite aux importateurs nets de la région. En conséquence, les matières premières et les investissements directs étrangers contribueront moins à la croissance. Par ailleurs, des facteurs externes comme l’atonie de la demande et de l’activité économique dans les nations émergentes atténueront aussi le rythme de croissance dans cette région. En 2016, l’activité économique en Afrique subsaharienne devrait s’accélérer et évoluer au rythme de 5,1%. Au Nigéria, en 2014, l’activité a fait preuve de résilience face aux problèmes de sécurité qui ont ébranlé le Nord du pays et à la forte baisse des cours du pétrole qui a eu de graves répercussions sur l’économie. Néanmoins, sous la baguette des secteurs non pétroliers 9 (services, transformation, agriculture notamment), le taux de croissance du PIB réel s’est accéléré, affichant 6,3% contre 5,4% en 2013. Les dernières prévisions du FMI prévoient une croissance en baisse, à 4,5% en 2015, inférieur de 0,3 point de pourcentage aux prévisions d’Avril 2015. Cette baisse serait en relation avec la lente reprise de l’activité économique mondiale, la volatilité des prix du pétrole, qui nuit aux recettes budgétaires de ce géant pétrolier. Les secteurs non pétroliers devraient continuer à porter l’activité économique dans le moyen terme, pour amorcer un redressement du taux de croissance à 5% en 2016. Dans l'UEMOA, en 2014, les Etats membres ont enregistré des performances économiques appréciables qui situent le taux de croissance du Produit Intérieur Brut (PIB) de l'Union à 6,8% après 5,9% en 2013. Au mois de juin 2015, l'activité économique a connu une évolution favorable. Comparée à la même période de l'année précédente, la production industrielle est ressortie en hausse de 5,2% contre 4,5% le mois précédent. Quant à l'indice du chiffre d'affaires dans le commerce de détail, il augmenterait de 9,8%, en glissement annuel, en juin 2015, après une hausse de 6,6% le mois précédent. I.2. MATIERES PREMIERES Pétrole : En juin 2015, le prix du pétrole en euros a reculé de 3,9 % pour s’établir à 55,6 € en moyenne par baril de Brent. Le prix a chuté de 32,4 % par rapport à son niveau de juin 2014, où il s’établissait à 82,3€. En dollars, le prix du baril de pétrole de la mer du Nord (Brent) s’est replié (-3,4 % après +8,7 %), notamment sous l’effet de perspectives de production encore importantes dans les pays membres de l’OPEP et aux États-Unis. Riz : En juin 2015, le cours mondial du riz (en dollars/tonne) s’élève à 370,6 exprimant un recul de 3,1% par rapport au mois précédent. En glissement trimestriel, le prix international du riz a régressé de 7,5% et affiche une baisse plus prononcée de 10,6% en variation annuelle. Sucre : l’Indice FAO des prix du sucre s’est établi à une moyenne de 176,8 points en juin 2015, soit une baisse de 12,4 points (6,6 %) par rapport à mai 2015. Cette chute nette a découlé d’annonces d’une production de sucre plus importante que prévue en Inde, le plus grand consommateur de sucre au monde, ainsi qu’en Thaïlande. Le repli des prix est également lié à une production plus élevée que prévu au Brésil, le plus gros producteur et exportateur, favorisée par de bonnes conditions de récolte. Des signes précoces d’un déficit potentiel de la production mondiale en 2015/2016, après cinq saisons excédentaires consécutives, n’ont pas suffi à atténuer la pression qui pèse sur les cours du sucre. Coton : en juin 2015, le cours du coton (moyenne des 5 prix les plus bas de coton de référence) s’établit à 72,4, en baisse de 0,7% par rapport à son niveau du mois précédent et de 20,5% par rapport à juin 2014. Cependant, le cours du coton en juin 2015 se situe en hausse de 4,3% par rapport à son niveau de mars 2015. 10 II. SITUATION DE L’ECONOMIE NATIONALE L’analyse de la situation économique nationale est présentée à l’aide des nouveaux comptes de l’Institut National de Statistique et de l’Analyse Economique (INSAE) suite aux changements de la méthodologie d’élaboration des comptes nationaux et de l’année de base intervenus. En effet, l’INSAE est passé de la méthodologie PIB plus comparable à celle du SCN 93. La nouvelle année de base est 2007 contre l’année de base 1985 utilisée dans les précédents comptes. La reprise économique enregistrée en 2011, après trois années consécutives de ralentissement s’est consolidée en 2012, 2013. En effet, après une décélération du rythme de l’activité de 4,9% à 2,1 % entre 2008 et 2010, le taux de croissance du PIB réel est ressorti à 3,0% en 2011 pour se situer à 4,6% en 2012 et 6,9% en 2013. En 2014, la croissance de l’économie béninoise a connu un léger ralentissement mais son taux demeure élevé. En effet, le produit intérieur brut (PIB) en francs constants de 2007 progresserait de 6,5%, après +6,9% en 2013. Du côté de l’offre, la bonne tenue de l’activité économique en 2014 serait principalement imputable à i) l’amélioration de la production agricole dont notamment la production cotonnière et vivrière ; ii) le dynamisme de l’activité dans le sous-secteur des BTP et la densification du secteur manufacturier ; iii) la hausse du trafic portuaire et ses répercussions favorables sur les autres activités de services. En ce qui concerne la demande, la croissance économique en 2014 serait principalement soutenue par la consommation finale et le commerce extérieur. La formation brute de capital fixe, quant à elle, recule en liaison avec les réexportations des plateformes pétrolières importées en 2013.L’analyse de l’évolution des prix montre que la croissance économique en 2014 s’est réalisée dans un environnement non inflationniste, assortie d’un taux d’inflation négatif de -1,3%, largement inférieure à la norme de 3% prescrite par l’UEMOA dans le cadre de la surveillance multilatérale. . Dans la suite de cette partie, il sera analysé en profondeur, pour 2014 et 2015, les quatre (04) comptes de l’économie nationale, notamment le secteur réel ou « production », les finances publiques, la balance des paiements et le secteur monétaire. II.1. PRODUCTION La croissance économique a légèrement fléchi en 2014. En effet, le taux de croissance du PIB réel ressortirait à 6,5% en 2014 contre 6,9% en 2013. Pour 2015, il est attendu un taux de croissance de 5,2% pour une prévision initiale de 5,7%. Cette révision à la baisse intervient suite à une meilleure prise en compte des événements socio-économiques qui ont marqué la conjoncture au premier semestre 2015. Il s’agit notamment de la pluviométrie peu favorable, du délestage électrique et des élections au Bénin, au Togo et au Nigéria. Aussi, convient-il de préciser que cette révision est consécutive à l’adoption officielle de la méthodologie du SCN 93 pour l’élaboration des comptes nationaux par l’INSAE. Dans la suite, il sera abordé l’évolution du PIB réel du Bénin suivant les optiques ressource et emploi. Pour chaque optique, l’analyse portera sur les années 2014 et 2015. En outre, l’évolution des prix, en 2014 et sur le premier semestre 2015, y sera également analysée. 11 Graphique 1 : Taux de croissance du PIB réel II.1.1. Origines du PIB La contreperformance de l’économie béninoise en 2014 est essentiellement imputable à la stagnation dans le secteur tertiaire et à la décroissance du secteur primaire (0,2 point). Toutefois, le secteur secondaire a enregistré un accroissement de 7,2 % en 2014 contre 3,7 en 2013. Dans le secteur primaire, la valeur ajoutée réelle agricole a progressé de 5,1% en 2014 après 5,3% en 2013. Les performances du coton, produit phare du primaire qui a progressé de 28% ont permis au secteur primaire de contribuer à 1,1 point à la croissance de 2014 contre 1,2 point en 2013. S’agissant de la production3 cotonnière, elle est estimée à 393.337 tonnes pour la campagne 2014-2015 contre 307.354,8 tonnes pour la campagne précédente, soit l’augmentation des 28,2%. Cet accroissement de la production est en lien principalement avec le renforcement de l’encadrement visant un meilleur respect des itinéraires techniques, la mise en place, en quantité suffisante et à bonne date, des intrants de qualité nécessaires à la production, le paiement à bonne date des producteurs et l’amélioration des conditions de stockage des intrants. L’agriculture vivrière, quant à elle, a bénéficié de la poursuite des réformes visant une amélioration de la productivité dans le secteur. Il s’agit notamment de : (i) la mise à disposition des intrants spécifiques pour la production vivrière et ; (ii) la mécanisation agricole. 3 Données de la Cellule Nationale de Suivi des Statistiques du Coton 12 Tableau 1: Taux de croissance économique sectorielle (%) 2013* 2014* 3,3 5,3 5,1 3,9 -1,8 2,4 3,7 7,2 6,8 7,2 4,2 7,1 7,1 4,8 2008 2009 2010 2011 2012 2,0 4,7 -1,9 2,0 Secondaire -8,0 0,2 3,3 Tertiaire 13,9 1,5 3,2 ORIGINE DU PIB Primaire 2015** Impôts et taxes nets des subventions 7,1 4,3 4,2 -1,8 12,4 13,7 6,2 6,5 PIB au prix du marché 4,9 2,3 2,1 3,0 4,6 6,9 6,5 5,2 Source : INSAE/DGAE, août 2015 * comptes provisoires ; ** prévisions En ce qui concerne le secteur secondaire, la valeur ajoutée progresserait de +7,2% après une hausse de 3,7% en 2013. L’accélération de la croissance dans ce secteur en 2014 est fondamentalement imputable à l’amélioration des activités dans les industries manufacturières et le dynamisme observé dans le sous-secteur des BTP. En effet, les industries manufacturières, décomposées désormais en industries agro-alimentaires et autres industries manufacturières dans les comptes nationaux selon le SCN93, enregistreraient en 2014 une contribution de 2,7 points à la croissance du secteur secondaire. Entre autres raisons qui justifient cette performance, nous pouvons citer (i) la bonne tenue de la campagne vivrière 2014/2015 ; (ii) l’amélioration de la production cotonnière au titre de la campagne 2013-2014 qui impactent positivement les autres industries manufacturières à travers les industries d’égrenages et (iii) la dynamisation de la production de ciment consécutive à l’entrée en service de la Nouvelle Cimenterie du Bénin (NOCIBE). Quant au sous-secteur des BTP, il contribuerait à hauteur de 2,5 point à la croissance du secteur secondaire, en liaison avec la poursuite de la politique des grands travaux du Gouvernement. En outre, l’accroissement de l’offre d’eau potable et d’énergie électrique avec les branchements promotionnels a également soutenu la croissance du secteur secondaire. S’agissant du secteur tertiaire, l’activité a progressé de +7,1% soit le même rythme soutenu qu’en 2013. C’est le secteur le plus important de l’économie depuis la publication des comptes nationaux selon le SCN93, avec un poids de 47,3% en 2014. Aussi, participerait-t-il le plus à la croissance en 2014 avec une contribution à hauteur de 3,2%. Les performances enregistrées dans ce secteur en 2014 sont liées au dynamisme du sous-secteur « commerce, restaurants et hôtels » qui ressortirait en hausse de 9,5% de sa valeur ajoutée en 2014 après 10,9% en 2013. Ce dynamisme se justifie par une progression notable (+46,3%) de la réexportation des produits agroalimentaires à la veille de l’entrée en vigueur du Tarifs Extérieurs de la Communauté Economique des Etats d’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) d’une part et d’autre part, par la réexportation des plateformes pétrolières et autres produits métalliques en lien avec la suspension des travaux d’exploration pétrolière. Les autres secteurs de sévices notamment les Banques et autres institutions financières, les transports et télécommunications ont également bénéficié des bonnes performances du commerce. 13 Au total, la contribution du secteur primaire, à la croissance du PIB réel est de 1,1 point en 2014 contre 1,2 point en 2013. Quant au secteur secondaire, sa contribution à la croissance en 2014 est de 1,4 point contre 0,7 en 2013. Celle du secteur tertiaire est de 3,2 points en 2014 contre 3,1 points en 2013. Au regard de la situation économique en 2014 et de l’évolution de la conjoncture au premier semestre 2015 marquée par plusieurs évènements socio-économiques (élections au Bénin et au Nigéria, délestage électrique, pluviométrie peu favorable) et en tenant compte des nouveaux comptes, base 2007, produits par l’INSAE, le taux de croissance économique pour l’année 2015 a été révisé à la baisse. Il s’établirait à 5,2% contre une prévision initiale de 5,7%. Le ralentissement attendu de l’activité économique entre 2014 et 2015 serait essentiellement imputable à la décélération des activités dans le secteur tertiaire du fait de la baisse du dynamisme qu’enregistrerait le sous-secteur commerce. Dans le secteur primaire, en lien avec les problèmes pluviométriques, la production cotonnière connaîtrait une baisse au titre de la campagne 2015/2016 en s’affichant à 280 350 tonnes en 2015 contre une production de 393.200 tonnes durant la campagne 2014/2015, soit une baisse de 28,7%. Il faut souligner que les prévisions initiales tablaient sur une production de 400.000 tonnes pour la campagne 2015-2016. Cette contre-performance à enregistrer par le sous-secteur du coton est imputable à une poche de sécheresse observée au moment des semis, ce qui a négativement affecté les emblavures. Mais, la production agricole hors coton devrait modérément s’améliorer en dépit de la pluviométrie défavorable. Dans le secteur secondaire, les activités devraient enregistrer une augmentation de 6,4% de la valeur ajoutée contre 7,2% en 2014. Cette croissance serait fondamentalement imputable aux bonnes performances de la branche « Autres Industries Manufacturières » du fait essentiellement de la bonne tenue de la campagne cotonnière 2014/2015 qui a enregistré une hausse d’environ 40% de la production. Cependant, la décélération qu’enregistrerait ce secteur serait en liaison avec la contre-performance des industries agroalimentaires consécutivement au ralentissement de la production agricole. Par ailleurs, avec les chantiers ouverts aussi bien par le gouvernement que par des opérateurs privés, le sous-secteur des BTP connaîtrait aussi une hausse de 7,6% de sa valeur ajoutée. En ce qui concerne le secteur tertiaire, il enregistrerait une hausse de 4,9% de sa valeur ajoutée, contre 7,1% en 2014. Ce ralentissement, tiré par la baisse du commerce extérieur, serait notamment en lien avec les effets des élections présidentielles au Nigéria, les élections législatives au Bénin, la dépréciation du naïra couplée avec l’appréciation du dollar américain et la baisse des cours du pétrole. II.1.2. Emplois du PIB Les principaux éléments de la demande qui ont soutenu la croissance économique en 2014 sont : la consommation finale et le commerce extérieur. La consommation finale, tirée par la consommation du secteur privé (plus de 80% de la consommation totale), a enregistré un taux de croissance de 3,6% en 2014, en lien avec l’amélioration des revenus tirés des activités et des avantages salariaux accordés par le 14 Gouvernement aux fonctionnaires de l’Administration publique. En ce qui concerne la consommation de l’Administration publique, elle a affiché une hausse de 2,1% en 2014 contre 5,2% en 2013 en lien, entre autres, avec le recul important des dépenses des biens et services (-21,3%). Le commerce extérieur a été marqué par une hausse importante des importations et exportations, favorisée par la robustesse de la demande intérieure et extérieure. La balance commerciale devrait contribuer à 3,4 points à la croissance en 2014. S’agissant des investissements, l’année 2014 a enregistré un recul de 3,3%, tiré principalement par la réexportation des plateformes pétrolières en lien avec la suspension des travaux d’exploration pétrolière. La contraction des investissements aurait été plus importante n’eût été l’embellie des investissements dans la construction (+9,7%). En 2015, la demande devrait être portée essentiellement par la consommation finale et les investissements. En effet, sous l’impulsion de la consommation du secteur privée qui représente plus de 80% de la consommation totale, la consommation finale devrait connaître une accélération de sa valeur ajoutée en s’affichant à 3,8% en 2015 après une estimation de 3,6% en 2014. En termes de contribution à la croissance, elle ressortirait à 3,2 points de croissance en 2015 contre 3,1 points en 2014.Cette situation s’expliquerait d’une part, par l’amélioration des revenus en lien avec les recrutements qui ont lieu en 2015, et d’autre part, par une amélioration de la demande intérieure du fait du niveau d’inflation relativement faible et favorable à la consommation. Les investissements devraient, à leur tour, connaître une hausse de 6,8% en 2015 contre une baisse de 3,3% en 2014, ce qui se justifierait par un effet de rattrapage, conforté par la tendance observée pour les investissements publics à fin juin 2015, soit une hausse d’environ 20% en terme nominal. Quant aux exportations et importations, elles enregistreraient en 2015 un important ralentissement en passant de 40,0% en 2014 à 3,3% en 2015 pour les exportations et de 15,9% à 2,2% pour les importations. Ce ralentissement du commerce extérieur serait notamment imputable aux effets des élections présidentielles au Nigéria et législatives au Bénin au cours du premier semestre de 2015, la dépréciation du naïra couplée avec l’appréciation du dollar américain et la baisse des cours du pétrole. Tableau 2 : Evolution de la croissance de la demande (en %) EMPLOIS DU PIB 2013* 2014* 2015** 2008 2009 2010 2011 2012 7,0 3,2 1,6 2,3 3,4 4,3 3,6 3,8 Ménages 5,2 1,9 1,8 2,3 2,6 4,1 3,9 4,3 Administration 16,3 9,3 0,9 1,9 7,2 5,3 2,1 2,0 FORM. BRUTE DE CAPITAL -7,5 11,3 8,3 3,7 5,9 36,0 0,0 6,5 FBCF 2,5 7,3 9,6 2,6 0,4 42,0 -3,3 6,8 EXPORTATIONS 11,3 -6,0 5,6 -9,7 24,1 19,4 40,0 3,3 IMPORTATIONS 5,7 4,2 7,0 -5,8 13,6 28,0 15,8 2,2 CONSOMMATION FINALE Source : INSAE/DGAE, août 2015. * comptes provisoires ; ** prévisions 15 II.2. PRIX ET INFLATION Après le pic enregistré au mois de décembre 2012 (6,8%), le taux d’inflation selon le critère de convergence de l’UEMOA, a connu durant toute l’année 2013, une tendance baissière pour ressortir à 1,0% en fin d’année 2013. L'analyse de l’évolution des prix après le mois d’avril 2013 permet donc de situer le taux d’inflation (en critère de convergence de l’UEMOA) en dessous du seuil de 3% prévu dans le cadre de la surveillance multilatérale au sein des Etats membres de l'UEMOA. Cette tendance s’est poursuivie jusqu’en décembre 2014. Graphique 3 : Evolution du taux d’inflation. Source : INSAE, juillet 2015 L’IHPC global au mois de juin 2015 est de 115,0 contre 115,2 le mois précédent soit une baisse de (-0,3%). La baisse observée en juin 2015 est liée à diminution des prix des produits de la fonction « Transport » (-11,5%). Cette baisse est atténuée par la hausse du prix des produits de la fonction « Produits alimentaires et boissons non alcoolisées » (+5,1%). Les postes ayant contribué à cette baisse au mois de juin 2015 et qui étaient en hausse au mois précédent sont : «Carburants et lubrifiants» (-24,3%) ; «Poissons et autres produits de mer séchés ou fumés» (-3,6%)) ; «Céréales non transformés» (-1,6%). Dans le même temps, certains postes alimentaires ont connu une hausse de prix non négligeable : « Légumes frais en fruit » (+46,1%) ; « Légumes secs et oléagineux » (+7,3%). La variation de l’indice hors produits frais et énergétique (indice normal dans le long terme ou indice global extrait de l’indice des produits volatiles) est estimée à -0,5% soit dans le même sens que l’indice global. L’analyse suivant l’origine des produits permet de noter que la baisse des prix observée en juin 2015 est beaucoup plus liée à la diminution des prix des produits importés (-4,6%) tandis que le prix des produits locaux ont connu une hausse (+2,4%). Le produit élémentaire qui a contribué à la baisse de l’Indice Global est: «Essence kpayo» (-42,5%). Cette forte baisse du prix de l’essence kpayo en un mois serait liée au retour à la normale suite aux difficultés d’approvisionnement du produit au Nigéria au mois de mai. 16 Tableau 3: Evolution du taux d’inflation Taux d'inflation (en critère de convergence UEMOA)4 Taux d'inflation (en glissement annuel) Juin-14 Juil-14 Déc-14 Jan-15 Fév-15 Mars-15 Avril-15 Mai-15 Juin-15 -0,6% -0,9% -1,1% -1,1% -1,1% -1,0% -1,1% -1,0% -0,9% -0,2% -2,0% -0,7% -1,0% -1,1% -0,4% -2,0% 0,4% 1,3% Source : INSAE, juillet 2015 En glissement annuel, le niveau des prix en juin 2015 est de +1,3% alors qu’il était de +0,4% le mois précédent. Cette hausse annuelle observée est liée surtout à la l’augmentation des prix des « produits alimentaires et boissons non alcoolisés » (+3,5%) ; « Boisson alcoolisée » (+2,2%) et « Biens et services divers » (+2,1%). L'analyse du taux d’inflation (l'indicateur de convergence dans l'espace UEMOA) en juin 2015 permet de situer l'évolution des prix à -0,9% l'inscrivant toujours en dessous du seuil de 3% fixé dans le cadre de la surveillance multilatérale au sein des Etats membres de l'UEMOA. 4 L’indicateur de convergence est le rapport entre la moyenne des indices des douze derniers mois et la moyenne des indices des douze mois qui les précèdent. 17 II.3. FINANCES PUBLIQUES ET DETTE PUBLIQUE Dans le cadre de la mise en œuvre du Budget de l’Etat gestion 2015, le Gouvernement entend, entre autres, accélérer le rythme de mobilisation des recettes budgétaires à travers la poursuite des réformes structurelles engagées et l’adoption de nouvelles mesures. De même, tout en poursuivant une politique prudente en matière de dépenses publiques, le Gouvernement entend également préserver les dépenses sociales prioritaires retenues dans le cadre de la mise en œuvre du programme économique et financier appuyé par le FMI. II.3.1. Finances publiques Le Budget Général de l’Etat, objet de la loi n° 2014-25 du 23 décembre 2014, portant Loi de finances pour la gestion 2015 est équilibré en recettes et en dépenses à la somme de 1 506, 60 milliards de FCFA contre 1 127, 50 milliards de FCFA en 2014, soit une augmentation de 379,1 milliards de FCFA donc 33,6%. A fin juin 2015, l’exécution des opérations financières de l’Etat est marquée par une mobilisation des recettes de 402,5 milliards de FCFA et une exécution des dépenses de 527,7 milliards de FCFA. Il en résulte un solde global base ordonnancement hors dons de 125,2 milliards de FCFA et un solde global base caisse hors dons de 116,2 milliards de FCFA. Le déficit a été comblé par un financement intérieur de 54,8 milliards de FCFA et un financement extérieur de 61,4 milliards de FCFA. II.3.1.1. Recettes et dons En relation avec la progression des recettes tant fiscales que non fiscales, les recettes totales hors dons passent de 191,2 milliards de FCFA à fin mars 2015 à 402,5 milliards de FCFA soit une hausse de 211,3milliards de FCFA (110,5%). Par rapport à juin 2014, les recettes totales hors dons marquent une hausse de 9,4%. Les recettes fiscales ont connu une progression de 108,7% sur le dernier trimestre alors que les recettes non fiscales ont augmenté de 128,3%. Quant aux dons, ils s’établissent à 16,5 milliards de FCFA à fin juin 2015 contre 6,6 milliards de FCFA à fin mars 2015, soit une augmentation de 9,9 milliards de FCFA imputable uniquement aux dons projets. Ce niveau de dons est en hausse de 0,5 milliard de FCFA par rapport à l’objectif fixé à fin juin 2015. Par rapport à juin 2014, les dons afficheraient une hausse de 2,6 milliards de FCFA. S’agissant des recettes fiscales, constituées des recettes douanières et des recettes intérieures, elles s’établissent à 362 milliards de FCFA contre 173,5 milliards de FCFA à fin mars 2015, soit une hausse de 188,5 milliards de FCFA (+108,7%). Par rapport à la même période de l’année 2014, les recettes fiscales ont gonflé de 8,9%. 18 Tableau 4: Recettes totales et dons à juin 2015. Rubriques (en milliards de FCFA) Déc. Juin 2012 2013 Déc. 2013 Recettes totales et dons 797,5 836,5 Recettes totales 722,5 Juin 2014 Déc. 2014 Mars 2015 382,0 824,8 197,8 419,0 795,5 368,1 780,8 191,2 402,5 598,2 668,1 332,3 701,2 173,5 362,0 Recettes des Impôts 280,1 296,5 171,1 339,1 85,8 187,2 Recettes Douanières Recettes non fiscales Dons 318,1 124,3 75,0 371,6 127,3 41,0 161,2 35,8 13,9 362,1 79,5 44,0 87,7 17,7 6,6 174,8 40,5 16,5 Recettes fiscales Juin 2015 Source : CSPEF/MEFPD, août 2015. Les recettes douanières ont atteint 174,8 milliards de FCFA à fin juin 2015 contre 87,7 milliards de FCFA au premier trimestre 2015, soit une hausse de 99,2%. Cette performance s’expliquerait, entre autres, par la mise en œuvre des réformes liées à la modernisation de l’administration des douanes. Par rapport à juin 2014, les recettes douanières affichent une hausse de 8,5%. Toutefois, ce niveau de mobilisation est en deçà des prévisions du FMI pour le deuxième trimestre 2015. Cette contre-performance par rapport aux prévisions du FMI est imputable, entre autres, à la baisse des recettes d’un certains produits pourvoyeurs de recettes tels que le riz, les poissons, le ciment, les tissus imprimés, etc. en liaison avec la conjoncture économique qui est peu favorable à la réalisation de bonnes affaires compte tenue des échéances électorales aussi bien au Bénin, au Nigéria qu’au Togo. Pour atteindre les objectifs à la fin de l’année 2015, l’Administration des Douanes compte sur : (i) la mise en œuvre de certaines réformes telles que le Programme de Certification des Valeurs (PCV) ; (ii) le développement des capacités de contrôle avant dédouanement ; (iii) le renforcement des contrôles après dédouanement et (iv) l’efficacité de l’analyse des risques afin d’anticiper sur les mesures de contournement. Concernant les recettes intérieures, elles s’établissent à 187,2 milliards de FCFA contre 85,8 milliards de FCFA au premier trimestre 2015 soit une hausse de 101,4 milliards de FCFA (+118,3%). Cette performance se justifie, entre autres, par : (i) l’assainissement du fichier des contribuables de la Direction des Centres des Impôts des Moyennes Entreprises, (ii) la généralisation de l’immatriculation des contribuables à l’IFU, (iii) l’intensification des actions de recouvrement sur toute l’étendue du territoire national et (iv) le renforcement des contrôles fiscaux des entreprises et la lutte contre la fraude liée aux importations en liaison avec la DGDDI. Les recettes intérieures se situent en hausse de 9,4% par rapport à la même période de l’année 2014. Quant aux recettes non fiscales, elles s’élèvent à 40,5 milliards de FCFA contre 17,7 milliards de FCFA à fin mars 2015, soit une progression de 22,8 milliards de FCFA (+128,3%). En glissement annuel, les recettes non fiscales ont progressé de 13,1%. 19 II.3.1.2. Dépenses et prêts nets L’exécution des dépenses totales et prêts nets au deuxième trimestre 2015 se situe à 527,7 milliards de FCFA contre 226,3 milliards de FCFA à fin mars 2015, soit une hausse de 301,4 milliards de FCFA (+133,2%). Cette hausse est en relation avec l’évolution des dépenses courantes et des dépenses en capital, qui ont progressé de 123,2% et de 143,7% respectivement sur le deuxième trimestre. Les dépenses totales et prêts nets ont enregistré une hausse de 14,4% comparativement à leur niveau d’il y a un an. Tableau 5: Dépenses totales et prêts nets à fin juin 2015. Rubriques (en milliards de FCFA) Dépenses et prêts nets Dépenses courantes Dépenses de personnel Déc. 2012 815,7 585,5 279,4 Juin 2013 Déc. 2013 Juin 2014 952,0 461,3 632,8 335,6 300,3 166,4 Déc. 2014 916,5 635,1 317,4 Mars 2015 226,3 171,1 89,6 Juin 2015 527,7 383,4 172,7 Dépenses de fonctionnement 103,0 111,8 47,0 90,4 20,4 51,03 Intérêts de la dette 23,1 19,9 5,41 18,3 2,1 9,6 180,0 224,2 136,5 87,7 193,6 82,8 295,3 109,4 141,0 47,3 154,3 62,1 213,9 249,6 114,6 135,1 59,0 53,7 25,6 30,3 150,1 138,8 61,8 77,0 16,3 13,5 -0,5 5,4 Transferts et subventions Dépenses en capital Sur ressources intérieures Sur ressources extérieures Prêts nets 6,0 31,2 Source : CSPEF/MEFPD, août 2015 Concernant les dépenses courantes, elles ressortent à fin juin 2015 à 383,4 milliards de FCFA contre 171,1 milliards de FCFA à fin mars 2015, soit une hausse de 212,3 milliards de FCFA (+124,1%). Cette hausse est en liaison avec l’évolution de ses principales composantes notamment, les dépenses de personnel, les pensions et bourses d’études et des transferts et subventions qui ont connu des hausses respectives de 92,7%, 94,0% et 150,0%. Quant aux dépenses d’investissements, elles connaissent une hausse de 85,1 milliards de FCFA (+158,5%), en liaison avec des hausses prononcées des dépenses d’investissements financées sur ressources extérieures et des dépenses d’investissement financées sur ressources intérieures. Les premières s'établissent à 77,0 milliards de FCFA à fin juin 2015 contre 30,3 milliards de FCFA à fin mars 2015. Dans la même tendance haussière, les dépenses en capital financées sur ressources intérieures sont passées de 25,6 milliards de FCFA au premier trimestre 2015 à 61,8 milliards de FCFA au deuxième trimestre 2015, marquant ainsi une augmentation de 36,2 milliards de FCFA soit 141,4%. Par rapport à la même période de l’année 2014, les dépenses en capital financées sur ressources intérieures se situeraient en hausse de 30,6%. Au total, de l’exécution des opérations financières de l’Etat à fin juin 2015, il résulte un déficit global (base ordonnancement) hors dons de 125,2 milliards de FCFA à fin juin 2015 contre 35,1 milliards de FCFA à fin mars 2015 soit une dégradation de 90,1 milliards de FCFA (+256,8%). Le déficit global (base caisse) hors dons s’établirait à 118,1 milliards de 20 FCFA à fin juin 2015 contre 22,6 milliards de FCFA à fin mars 2015 soit un creusement de 95,5 milliards de FCFA. II.3.1.3. Financement du solde budgétaire Le montant total du financement, s’élèverait à 118,1 milliards de FCFA au deuxième trimestre 2015 avec 56,7 milliards de FCFA pour le financement intérieur et 61,4 milliards de FCFA concernant le financement extérieur. II.3.2. Dette publique Constitué de la dette publique extérieure et de la dette publique intérieure, l’encours de la dette publique est passé de 1 321,9 milliards de FCFA en mars 2015 à 1 367,9 milliards de FCFA à fin juin 2015, marquant ainsi une hausse de 3,5% sur le dernier trimestre. Par rapport à juin 2014, l’encours de la dette publique a augmenté de 356,9 milliards de FCFA (+35,3%). Quant au service assuré de la dette publique, il est passé de 9,7 milliards de FCFA à fin mars 2015 à 27,5 milliards de FCFA à fin juin 2015, soit une progression de 17,8 milliards de FCFA (183,5%). Par rapport à la même période de l’année précédente, le service assuré de la dette a progressé de 5,8 milliards de FCFA (26,7%). Notons que l’encours de la dette intérieure au 30 juin 2015 ne tient pas compte des bons du Trésor qui sont considérés comme des éléments de gestion de la trésorerie publique. Toutefois, le montant total des bons du Trésor émis par l’Etat non encore remboursé est de 271,7 milliards de FCFA à fin juin 2015 contre 312, 7 milliards de FCFA à fin mars 2015. II.1.1.1. Dette publique extérieure S’agissant de la dette extérieure, son encours est évalué 1 083,4 milliards de FCFA à la fin du deuxième trimestre contre 1 075,1 milliards de FCFA au premier trimestre 2015, soit une hausse trimestriel de 0,8%. Le stock de la dette bilatérale se situe à 197,3 milliards de FCFA en juin 2015, inférieur de 3 milliards à son niveau de mars 2015. Quant à l’encours de la dette multilatérale, elle s’établit à 886,1 milliards, exprimant alors une hausse de 11,3 milliards de FCFA (+1,3%) en variation trimestrielle. Graphique 2 : Situation de la dette extérieure à fin juin 2015 (en milliards de FCFA) Source : CAA, juillet 2015 21 A fin juin 2015, le service de la dette extérieure a été assuré à hauteur de 24,2 milliards de FCFA dont créanciers multilatéraux (14,9 milliards de FCFA) et créanciers bilatéraux (9,2 milliards de FCFA). II.1.1.2. Dette publique intérieure En ce qui concerne la dette intérieure, l’encours5 est passé de 559,5 milliards de FCFA à fin mars 2015 à 556,2 milliards de FCFA à fin juin 2015, soit une baisse de 3,3 milliards de FCFA (0,5%). Le service de la dette intérieure est assuré à hauteur de 3,3 milliards de FCFA au deuxième trimestre 2015. Tableau 6: Encours de la dette intérieure au 31 juin 2015 (en F CFA) Instruments Emprunt Obligataire CAA-BENIN 6,5% 2011-2016 Emprunt Obligataire Trésor Public 5,5% 2007-2017 Emprunt Obligataire Trésor Public 6% 2008-2018 Emprunt Obligataire Trésor Public 6,5% 2009-2016 Emprunt obligataire du Trésor Public 6,5% 2014-2021 Emprunt obligataire du Trésor Public 6,5% 2015-2022 Emprunt obligataire du Trésor Public 6,5% 2015-2022 Dette de BT SA envers la CNE (prise en charge par l'Etat) Dette de l'Etat envers Ecobank Bénin/Aéroport de Tourou Dette du BT SA envers la SGB (prise en charge par l'Etat) Dette de la SONACOP SA envers le secteur bancaire (prise en charge par l'Etat) Dette de l'Etat envers Ecobank Bénin/RTE DJEREGBE DJA-OWODE Dette de l'Etat envers Bank of Africa/RTE DJEREGBE DJA-OWODE Dette de l’Etat envers ORABANK-Bénin/CENTRALES SOLAIRES Dette de BT SA envers BOA Bénin garantie par l’Etat Arriérés salariaux titrisés* Encours de la dette intérieure hors bons du Trésor Bons de Trésor Encours de la dette intérieure y compris bons du Trésor Encours (FCFA) 34 405 190 000 17 966 571 452 15 000 000 000 14 653 796 000 56 716 000 000 44 000 000 000 33 000 000 000 2 998 200 000 13 216 500 741 5 152 562 397 5 897 645 790 1 292 422 413 5 815 900 863 5 000 000 000 1 739 255 508 27 700 000 000 284 554 045 164 271 710 000 000 556 264 045 164 Sources : CAA et DGTCP, juillet 2015. *estimation 5 Y compris les bons de Trésor 22 II.4. BALANCE DES PAIEMENTS II.4.1. Exportations Selon les dernières prévisions, les exportations FOB ressortiraient en hausse de 8,4% en 2014 pour se situer à 1 061,4 milliards de FCFA contre 979,1 milliards un an plus tôt, en relation avec la hausse de la production de coton et de la noix de cajou. II.1.2. Importations Les importations FOB s'établiraient à 1 352,7 milliards de FCFA en 2014 contre une réalisation de 1 281,4 milliards de FCFA en 2013, soit une augmentation de 5,6%. La structure des importations est présentée dans le tableau ci-dessous. Tableau n°7: Evolution de la structure des importations (en %) 2009 2010 2011 2012 2013 2014* Produits alimentaires 29,2 28,3 34,6 38,7 41,1 40,8 Autres biens de consommation 16,0 14,8 13,8 11,6 9,9 10,8 Biens d'équipement 15,6 13,4 15,0 11,5 19,7 18,5 Produits intermédiaires 18,1 14,8 19,4 16,5 14,4 13,5 Autres produits 0,1 0,1 0,1 0,5 0,5 2,9 Produits énergétiques 21,0 28,6 17,1 21,2 14,4 13,5 Total 100,0 100,0 100,0 100,0 100,0 100,0 Source : BCEAO/Cotonou, septembre 2015, * projection II.1.3. Principaux soldes de la balance des paiements L'évolution prévisible des relations du Bénin avec l'extérieur en 2014 situe le niveau des principaux soldes de la balance des paiements comme ci-après : Le compte des transactions courantes afficherait un déficit de l'ordre de 341,4 milliards de FCFA en 2014, en augmentation de 8,5 milliards de FCFA, soit une aggravation de 2,5% en relation essentiellement avec une aggravation de la balance des services. Ainsi, l'évolution de la balance courante serait essentiellement imputable à la balance des services. En effet, la balance des services se dégraderait de 45,1 milliards pour s’établir à 167,0 milliards soit une détérioration de 37,0%. Le déficit structurel de la balance commerciale se résorberait toutefois de 11,0 milliards, en ressortant à 291,3 milliards de FCFA grâce aux exportations. Comme la balance des services, le déficit des revenus primaires serait également en augmentation de 5,2 milliards pour se situer à 39,3 milliards contre 34,1 milliards de FCFA une année plus tôt. Les revenus secondaires sont prévus à 156,5 milliards en augmentation de 28,3% principalement sous l’action de l’augmentation des envois de fonds des migrants qui atteindront 117,2 milliards. 23 Le déficit du compte des transactions courantes serait couvert par l'excédent du compte de capital et du compte des opérations financières. En effet, le compte de capital afficherait un excédent de l'ordre de 73,4 milliards en 2014 contre une réalisation de 91,9 milliards en 2013. Quant au compte des opérations financières, son solde positif atteindrait 443,5 milliards en 2014 reflétant les effets d'une augmentation des investissements directs étrangers reçus et des emprunts tant du secteur public que privé. Les investissements directs étrangers nets en 2014 ressortiraient à 171,0 milliards de FCFA. Au total, la couverture du compte des transactions courantes par les comptes de capital et d'opérations financières devrait permettre à la balance des paiements d'afficher un solde global positif attendu à 175,8 milliards de FCFA en 2014 contre une réalisation de 99,1 milliards de FCFA un an plus tôt. II.2. SITUATION MONETAIRE INTEGREE II.2.1. Masse monétaire De fin mars 2015 à fin juin 2015, la situation monétaire serait marquée par une baisse de la masse monétaire de 3,9 milliards de FCFA, en relation avec une contraction du crédit intérieur (39,0 milliards de FCFA). Par contre, des avoirs extérieurs ont progressé de 15,1 milliards de FCFA sur la même période. A fin juin 2015, la masse monétaire atteindrait 2 084,3 milliards de FCFA contre une réalisation de 2 088,3 milliards de FCFA à la fin du premier trimestre soit une régression de 0,2%. Par rapport à juin 2014, la masse monétaire a gonflé de 7,85%. Tableau 8 : Evolution des agrégats monétaires à fin juin 2015 (en milliards de FCFA) POSTES AVOIRS EXTERIEURS NETS BCEAO BANQUES CREDIT INTERIEUR PNG Crédits à l'économie (dont crédits de campagne) ACTIF = PASSIF MASSE MONETAIRE Circulation fiduciaire Dépôts en banques Dépôts CCP AUTRES ELEMENTS NETS déc 11 déc 12 Réal. Réal. 717,0 785,9 352,6 245,4 364,3 540,5 749,6 766,9 -95,4 -157,5 845,0 924,4 20,4 33,9 1466,5 1 552,8 1379,5 1 469,5 378,6 404,9 992,6 1 059,6 8,3 4,9 87,0 83,3 déc 13 Juin 14 Réal. 885,0 214,5 670,5 882,2 -140,4 1 022,6 33,5 1 767,2 1 721,7 505,3 1 207,3 9,1 45,5 Réal. 994.0 327.9 666.1 949.6 -166.6 1,116.2 71.3 1,943.6 1,920.4 567.6 1,342.4 10.4 23.2 déc. 14 mar. 15 Juin. 15 Réal. Réal. Réal. Prov. 1 060,0 261,0 799,0 971,2 -113,0 1 084,2 77,1 2 031,2 2 026,9 629,1 1 389,3 8,5 4,2 1 072,9 348,2 724,7 1 017,3 -79,1 1 096,4 76,3 2 090,2 2 088,3 663,8 1 415,3 9,2 1,9 1 088,1 273,3 814,7 978,3 -118,3 1 096,6 36,6 2 066,4 2 084,3 631,0 1 443,0 10,3 -18,0 Source : BCEAO/Cotonou, septembre 2015. II.2.2. Contreparties de la masse monétaire II.2.2.1. Avoirs Extérieurs Nets (AEN) A fin juin 2015, les avoirs extérieurs nets des institutions monétaires se consolideraient de 24 15,1 milliards de FCFA (par rapport à mars 2015) pour se situer à 1 088,1 milliards de FCFA. Cette progression porterait l’empreinte tant des banques primaires dont les avoirs extérieurs nets augmenterait de 90,1 milliards de FCFA pour atteindre 814,7 milliards de FCFA que de la Banque Centrale, qui enregistrerait une baisse de 74,9 milliards de FCFA sur la période mars - juin 2015, pour s’établir à 273,3 milliards de FCFA. Par rapport à juin 2014, les avoirs extérieurs nets se sont améliorés de 9,46%, en lien avec une hausse des banques primaires (13,52%) et une baisse de la Banque Centrale (22,86%) sur le même intervalle de temps. II.2.2.2. Crédit intérieur En référence au mois de mars 2015, le crédit intérieur ressortirait en baisse en juin 2015. Il s’établirait à 978,3 milliards de FCFA soit un repli de 39,0 milliards de FCFA. Cette contraction du crédit intérieur serait en lien avec une relative stabilité des crédits à l'économie (+0,2 milliard de FCFA) et le creusement de la Position Nette du Gouvernement (-39,0 milliards de FCFA). Les crédits à l'économie atteindraient 1 096,6 milliards de FCFA à fin juin 2015. En ce qui concerne la Position Nette du Gouvernement, elle ressortirait à 118,3 milliards de FCFA à la même échéance. En comparaison à leur niveau de juin 2014, le crédit intérieur s’améliorerait de 28,67 milliards de FCFA, en phase avec l’amélioration espérée de la Position Nette du Gouvernement (+48,32 milliards de FCFA) malgré la chute des crédits à l’économie (-19,65 milliards de FCFA). III. ETAT DE CONVERGENCE En 2014, le Bénin a respecté comme en 2013, tous les trois (03) critères de premier rang sur l’ensemble des cinq (05) critères de convergence. Au niveau des critères de second rang, aucun n'a été respecté. III.1. CRITERES DE PREMIER RANG Le ratio du solde budgétaire global rapporté au PIB nominal s’établit à -1,9% du PIB à fin décembre 2014 contre -2,5% au 31 décembre 2013 en rapport avec les mesures prises par le Gouvernement pour améliorer le recouvrement des recettes budgétaires et assurer une rationalisation des dépenses courantes. Il convient de rappeler que les mesures du Gouvernement ont pour but d'améliorer la mobilisation des recettes budgétaires et d'assurer une rationalisation des dépenses courantes en vue d'impulser une progression plus sensible des recettes budgétaires par rapport à celle des dépenses. Dans cette dynamique, le ratio du solde budgétaire global (rapporté au PIB nominal) attendu pour fin décembre 2015 resterait dans les limites de -3% en conformité avec la norme de l'UEMOA. Le taux d’inflation annuel moyen est estimé à -0,9% à fin juin 2015 comme un an auparavant, largement en dessous de la norme Communautaire de 3% au maximum de l’Union. 25 Le ratio de l’encours de la dette intérieure et extérieure sur PIB nominal représenterait 28,1% du PIB en 2014 contre 25,4% du PIB en 2013, s’inscrivant ainsi en dessous du seuil communautaire de 70% au maximum de l’Union. III.2. CRITERES DE SECOND RANG Le ratio masse salariale sur recettes fiscales s’établit à 45,3% à fin décembre 2014 contre 44,9% en 2013, au-dessus de la norme communautaire de 35% au maximum. Par rapport au non respect de la norme de l’Union, cette situation s’expliquerait d'une part, par une hausse plus importante de la masse salariale, en liaison, entre autres, avec : (i) la prise en compte des autres ministères à partir de janvier 2012 suivant un taux annuel de progressivité d’environ 5%, (ii) l’incidence de la prise en compte de certains actes d’avancement et de promotion des agents de l’Etat effectués en 2011 et en 2012. D'autre part, le niveau de ce critère s'explique par le faible niveau de recouvrement des recettes fiscales (notamment les recettes douanières) enregistré au cours de l'année 2014. Le ratio recettes fiscales/PIB nominal affiche 14,8% à fin décembre 2014 comme en 2013, en liaison avec le faible niveau de mobilisation des recettes fiscales au cours de l'année 2014. La faible baisse de ce ratio pourrait s'expliquer par l'effet du taux d'inflation négatif sur le PIB nominal qui tend à diminuer. Cependant, le gouvernement envisage des mesures pour améliorer les niveaux de recouvrement des ressources publiques. Tableau 9 : Etat de convergence au titre de l’année 20146 Normes UEMOA 2013 2014 Observations Ratio Déficit budgétaire global/PIB nominal (en %) ≤ 3% 2,5 1,9 Respecté Taux d’inflation annuel moyen (en %) ≤ 3% -0,97 -0,98 Respecté ≤ 70% 25,4 28,1 Respecté Ratio de la masse salariale sur recettes fiscales (en %) ≤ 35% 44,9 45,3 Non respecté Taux de pression fiscale (en %) ≥ 20% 14,8 14,8 Non respecté CRITERES DE CONVERGENCE CRITERES DE PREMIER RANG Ratio de l’encours de la extérieure/PIB nominal (en %) dette intérieure et CRITERES DE SECOND RANG Source : CNPE/DGAE/MEFPD, septembre 2015 6 Les critères de convergence ont été recalculés en tenant compte des nouveaux comptes nationaux. 7 Valeur de juin 2014 8 Valeur de juin 2015 26 CONCLUSION ET RECOMMANDATIONS Au cours de l’année 2014, l’activité économique a évolué à un rythme moindre qu’en 2013 ; le taux de croissance du PIB réel est ressorti à 6,5% contre 6,9% en 2013 et 4,6% en 2012. Cette croissance pourrait s’améliorer à moyen et long termes si l’on concentre les efforts sur les réformes structurelles et sur la réorientation de la politique budgétaire en faveur des investissements productifs. En perspective, la croissance économique devrait s’établir à 5,2% à la fin de l’année 2015, tirée, entre autres, par : (i) le développement des activités au niveau de l’industrie ; (ii) le démarrage des activités des hôtels de 4 et 5 étoiles construits par le secteur privé ; (iii) la poursuite des réformes portuaires ; (v) les travaux de construction du réseau ferroviaire Cotonou-Parakou-Dosso-Niamey ; vi) la poursuite de la construction des infrastructures routières ; etc. Concernant le profil des performances du Bénin décrit dans le présent rapport, montre qu'avec les données disponibles, le pays respecte tous les critères de premier rang en 2014. En ce qui concerne les critères de second rang, le ratio de la masse salariale sur les recettes fiscales et le taux de pression fiscale n’ont pas été respectés en 2014. Enfin, pour maintenir voire améliorer cet élan de stabilité macroéconomique, accélérer la croissance économique et assurer le bien-être des populations, le Gouvernement du Bénin devra : Sur le plan économique : (i) poursuivre les efforts d'encadrement des producteurs et accélérer le processus de diversification de l'économie nationale, notamment par la structuration de nouvelles filières agricoles (noix d'anacarde, ananas, etc.) ; (ii) réorienter la politique économique vers la promotion des entreprises locales qui ont une potentialité en termes d'exportation de biens et services ; (iii) renforcer le partenariat public-privé et améliorer les conditions d’investissement ; (iv) renforcer l'environnement des affaires ; (v) mettre en service les six (06) usines de transformation de produits vivriers ; (vi) renforcer la veille économique et la réflexion stratégique en vue de tirer un meilleur profit du potentiel économique et démographique de la sous-région. Au plan budgétaire : (i) poursuivre les efforts de recouvrement des recettes budgétaires par l’élargissement de l’assiette fiscale, la lutte contre la fraude et l’évasion fiscale à travers, entre autres, le renforcement des contrôles ; (ii) renforcer les capacités des structures de contrôle et le fonctionnement de la brigade mixte (Impôts-Douane) ; (iii) accorder la priorité à la mobilisation des dons et prêts concessionnels ; (iv) accélérer l'adoption de l'instruction codificatrice de gestion financière des projets sur financement extérieur et enfin (v) assurer une maîtrise des dépenses courantes, notamment, celles relatives à la masse salariale de manière à ramener le ratio à la norme communautaire de 35,0% ; (vi) prendre les dispositions idoines en vue de la mise en place d'un cadre adéquat pour la pérennisation des acquis de la Table ronde de Paris de juin 2014 sur le financement du développement du Bénin. Au plan communautaire, au regard des perspectives, les principaux défis que devraient relever les Etats membres de l'UEMOA concerneraient principalement la pérennisation des taux de croissance élevés, grâce à une meilleure maîtrise de l'eau, la mise en place d'infrastructures appropriées et le renforcement de l'offre d'énergie électrique, la maximisation de l'impact positif de la croissance sur l'emploi à travers la réorientation des politiques 27 économiques actuelles en faveur de programmes à forte intensité de main d’œuvre, l'atténuation des incertitudes liées à l'environnement socio-politique, économique et sécuritaire l'optimisation des gains de l'intégration économique à travers l'accélération des grands chantiers intégrateurs de l'UEMOA tels que le Programme Economique Régional (PER) et l'Initiative Régionale pour l'Energie Durable (IRED). 28