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LE JOURNAL
DES PARTENAIRES
DE FRANCE ACTIVE
Été 2015 # Numéro 05
ÉDITO
SOCIÉTÉ D’INVESTISSEMENT
FRANCE ACTIVE
REMONTER
LA PENTE
« Nous sommes
un catalyseur de
l’entrepreneuriat
social »
l »
P. 07
CHRISTIAN
SAUTTER
Président
de France Active
LA FINANCE SOLIDAIRE
Épargner
utile
P. 06
Patrice Garnier, Président de la Société
d’Investissement France Active (SIFA)
___ Il n’y a pas de fatalité que les inégalités
s‘accroissent entre des métropoles de plus en plus
riches et des territoires périurbains ou ruraux qui
déclinent. La poursuite de la rentabilité à court terme
y pousse, mais trois forces de résistance grandissent.
La première est l’énergie créatrice que les salariés
et bénévoles de France Active découvrent dans les
quartiers dits sensibles et dans des campagnes en
voie de désertification. Nombreux sont les jeunes
diplômés, souvent victimes de discriminations,
qui ont le goût de l’aventure entrepreneuriale : les
entreprises d’intérêt social et territorial germent
partout et il est de notre mission de les aider à réussir.
Deuxième sursaut, l’épargne solidaire : conserver
son patrimoine tout en finançant des entreprises
humanistes près de chez soi, c’est un bonheur de
plus en plus partagé.
Enfin, l’État agit bien en demandant aux entreprises
mondiales qui licencient de doter des fonds de
revitalisation pour que leurs salariés écartés et
leurs communes d’implantation privées de recettes
puissent voir renaître d’autres activités et d’autres
emplois.
« Il faut suivre la pente, à condition de la remonter »
disait un philosophe. La solidarité humaine,
l’efficacité économique, l’innovation financière nous
poussent vers plus d’emplois, de qualité de vie,
d’harmonie locale.
P. 04
France Active,
levier de la
revitalisation
02 ACTIONS DE FOND
ACTIONS DE FOND 03
L’ACTUALITÉ DU RÉSEAU
INITIATIVE POUR L’EMPLOI DES JEUNES
France Active étend son action pour favoriser la création d’entreprise
par les jeunes. Le programme européen Initiative pour l’emploi
des jeunes (IEJ) a en effet décidé d’apporter 1,2 millions
d’euros au dispositif Cap’Jeunes de France Active, qui combine
un accompagnement et une prime de démarrage
de 2 000 euros pour les créateurs de moins de 26 ans.
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CAP’JEUNES,
j’ai été épaulé
par des
professionnels
et j’ai obtenu
2 000 € pour
démarrer. »
CAP’JEUNES
FRANCE ACTIVE
Lancé fin 2012 avec l’appui de mécènes privés, Cap’Jeunes a déjà accompagné
près de 800 jeunes dans la création de leur entreprise et permis la création de plus
1 000 emplois à ce jour. Grâce à ce nouveau partenariat, le déploiement du
dispositif s’accélère et Cap’Jeunes est désormais accessible partout en France.
PRÉPARER
LES JEUNES À
L’ENTREPRENEURIAT
THIERRY BATAILLE
Directeur de MCAE Isère Active
FRANCE ACTIVE
S’INVESTIR
DONNER DES
VRAIES CHANCES DE
SUCCÈS AUX PROJETS
SOPHIE RICORDEL
Secrétaire générale du FAPE EDF
Comment travaillez-vous avec France Active ?
Grâce à l’expertise et au travail de terrain du réseau France Active,
le FAPE EDF soutient des créateurs d’entreprise éloignés de
l’emploi avec de vraies chances de succès. Nous apportons un
cofinancement direct à des projets qualifiés et qui contribuent au
développement local notamment dans les quartiers et les zones
rurales, et auprès de jeunes. Avec le Fonds de Confiance, nous
contribuons ensemble à l’émergence de nouvelles entreprises
d’utilité sociale en participant au comité de sélection des projets
et en cofinançant leur étude de faisabilité.
Quels sont les résultats ?
En 2014, 181 créateurs de très petites entreprises, au chômage
ou bénéficiant des minimas sociaux, ont reçu une prime de
2 000 € pour renforcer leur plan de financement : 63 d’entre
eux avaient moins de 26 ans, 36 sont issus ou souhaitaient créer
dans les quartiers « politiques de la ville » et 82 dans les zones de
revitalisation rurales.
Par ailleurs, le FAPE EDF a apporté 15 000 € à 10 projets solidaires
sélectionnés par le Fonds de Confiance.
Qu’en retenez-vous ?
Cofondé avec les organisations
tions
syndicales, le FAPE EDF inscrit
scrit
son action dans le cadre dee la
politique de mécénat du groupe
roupe
EDF en faveur de la solidarité
rité où
il couvre de manière spécififique
le domaine de l’insertion ett de
l’emploi. Les salariés et retraités
raités
sont nos premiers mécènes,
es, leurs
dons sont abondés à 200 %
% par le
Groupe EDF. Avec France Active
nous partageons les mêmes
es
valeurs de solidarité et
sommes fiers de contribuer
er
à cette dynamique de
création d’emplois grâce à
ce partenariat très concret.
t.
N°05 # ÉTÉ 2015
Mirova lance le premier fonds actions
dont l’indicateur est l’emploi !
Le 16 juin dernier, Mirova révélait la nouvelle stratégie d’investissement
du Fonds commun de placement Insertion emplois dynamique (FCPIED),
à l’occasion d’une manifestation organisée par Mirova, France Active et Bpifrance.
Créé en 1994, le FCPIED est un fonds dit 90/10 dont la poche solidaire est gérée
depuis l’origine en partenariat avec France Active et qui a contribué à la création
ou la sauvegarde de dizaines de milliers d’emplois en finançant des structures
d’utilité sociale.
Cette stratégie « création d’emploi » est désormais déployée par Mirova sur
l’ensemble du fonds qui consacrera ainsi les 90 à 95 % de ses investissements
restant au soutien d’entreprises cotées favorisant la création d’emplois en France.
Appuyé sur le constat que la création nette d’emploi est un indicateur de bonne
santé des entreprises, l’objectif du fonds est double : générer une performance
financière en ligne avec celle des marchés actions internationales et investir
dans le capital d’entreprises qui vont créer de l’emploi en France sur les trois
prochaines années.
___ Depuis de nombreuses années
MCAE Isère Active, représentant
de France Active en Isère, travaille
avec la Maison de l’entrepreneuriat
de l’Université Grenoble-Alpes pour
sensibiliser les étudiant-e-s à la
création d’entreprise. Le partenariat
s’est renforcé lorsqu’elle est devenue
oZer, le premier des 29 Pôles
étudiants pour l’innovation, le
transfert et l’entrepreneuriat
(PEPITE), labellisés par le ministère
de l’Enseignement Supérieur.
Les étudiant-e-s et les jeunes diplômé-e-s
peuvent être accompagné-e-s pendant
6 à 12 mois par les PEPITE pour
réaliser leur projet, avec un statut
d’étudiant-entrepreneur. « Les projets
accompagnés par oZer sont
sélectionnés par un jury composé
d’entrepreneurs, de banquiers, de
professionnels, explique Thierry
Bataille, directeur de MCAE Isère
Active et membre du jury. L’étudiant
présente son projet en détail (marché
visé, cible, ébauche de financement…)
et nous validons l’idée si elle est mûre ».
HAUTS-DESEINE
SEINE-SAINTDENIS
UNE ENTREPRISE
FINANCÉE PAR
FRANCE ACTIVE
CONTRACTE LE
PREMIER PESS
LES
ENTREPRENEURS
DE SEINE-SAINTDENIS À
L’HONNEUR
Le 10 juin, le premier Prêt
pour les entreprises de
l’Economie sociale et
solidaire (PESS) de
Bpifrance a été accordé
à l’entreprise Planète
Sésame 92, une
entreprise solidaire
accompagnée et
financée par le
représentant de France
Active dans les Hauts de
Seine, HDSI, depuis sa
création en 2012.
Le 18 mai, France Active
a déménagé à Montreuil
sur un site plus grand,
plus fonctionnel et plus
respectueux de
l’environnement.
A l’occasion de
l’installation de ses
équipes, France Active
a organisé une
rencontre entre des
entrepreneurs de SeineSaint-Denis financés
par le réseau et ses
principaux partenaires
autour du thème :
« Quelle contribution de
l’ESS au développement
économique des
quartiers populaires ? ».
LORRAINE
PROMOUVOIR
L’ENTREPRENARIAT
AU FÉMININ
EN LORRAINE
Après Basse-Normandie
Active, Lorraine Active lance
un challenge interbancaire
pour l’entreprenariat au
féminin. Menée en partenariat
avec BNP Paribas,
Caisse d’Epargne Lorraine
Champagne Ardenne et
Crédit Agricole de Lorraine,
cette opération vise à
sensibiliser les conseillers
bancaires aux spécificités
de l’entrepreneuriat au
féminin et à les encourager
à mobiliser les outils de
financement dédiés aux
femmes,
dont le
Fonds de
garantie à
l’initiative
des
femmes
(FGIF).
&OTFNCMFOPVTæOBOÂPOTMFT
projets des femmes entrepreneurs
PARCOURS
2005 : rejoint le réseau
France Active et prend la direction
de MCAE Isère Active.
1985 : dirige pendant plus de 20 ans
un groupe d’Entreprises Solidaires
de 500 salariés et fonde une des
premières Entreprises de Travail
Temporaire d’Insertion.
1979 : formation en Droit et en
Sciences Eco.
AUVERGNE – MIDI-PYRÉNÉES
LANGUEDOC-ROUSSILLON – RHÔNE-ALPES
Capitaliser et mutualiser au service
des territoires
Convaincus que l’une des spécificités du réseau France Active réside
dans sa capacité à mutualiser les bonnes pratiques, Auvergne Active,
Midi-Pyrénées Actives, Rhône-Alpes Active et le représentant de France Active en
Languedoc-Roussillon (AIRDIE) réunissent leurs principaux partenaires dans un
séminaire de travail interrégional, le mercredi 8 juillet prochain à Montpellier.
L’objectif est d’échanger sur les bonnes pratiques et les innovations développées
par le réseau dans ces 4 régions, afin de s’inspirer mutuellement en faveur de la
création d’emploi et du développement des territoires.
En Auvergne, Languedoc-Roussillon, Midi-Pyrénées et Rhône-Alpes, les Fonds
territoriaux du réseau France Active ont contribué à la création ou la sauvegarde
de 8 100 emplois dans 2 000 entreprises pour la seule année 2014. Ils ont mobilisé
plus de 38,4 M € à leur service.
PAYS DE LA LOIRE
Naissance de la première SCOP
d’amorçage avec le soutien de France
Active
EN BREF
Le jury d’oZer reçoit une vingtaine
d’étudiants 3 à 4 fois par an, aux idées
souvent innovantes et porteuses de
sens : « La dimension sociétale est très
présente dans les projets soumis, précise
Thierry Bataille. C’est une tendance de
fond que nous encourageons avec des
cours sur l’entrepreneuriat social mais
aussi en favorisant la mise en réseau
avec des entrepreneurs solidaires. Nous
croyons au potentiel de ces nouveaux
entrepreneurs et nous voulons aussi être
présents pour les financer quand ils
émergeront ! » conclut Thierry Bataille.
Delta Méca, entreprise de mécanique industrielle, est devenu la
première SCOP d’amorçage de France, le 22 mai 2015. Les dirigeants
de Delta Meca avait entamé ce processus de transmission de l’entreprise aux
salariés il y a près d’un an avec le soutien de France Active en Pays de la Loire
(FONDES), dans le cadre de son projet RSE.
Le statut de SCOP d’amorçage a été créé par la loi ESS du 31 juillet 2014.
Il permet aux salariés de renforcer d’année en année leur part au capital de
leur SCOP en leur attribuant la majorité des voix lors de l’assemblée générale
constitutive, même s’ils sont minoritaires au capital.
Chaque année, France Active accompagne et finance 120 SCOP. Le réseau
renouvellera sa convention de partenariat avec la Confédération générale
des SCOP, le 2 juillet prochain.
S’ASSOCIER
LES MAILLONS
D’UNE MÊME CHAÎNE
STÉPHANE BARBOT
Responsable Marketing Assurances de personnes
et Services Financiers à la MAIF
___ « Quand on vient chercher un produit d’épargne chez nous, il
est forcément solidaire ». C’est ainsi que Stéphane Barbot résume
l’engagement du groupe depuis plusieurs années dans l’investissement
socialement responsable et l’épargne solidaire. L’assureur-militant
propose trois livrets de partage ainsi que l’Assurance vie Responsable
et Solidaire qui intègre l’unité de compte Insertion Emploi Dynamique
dont 5 à 10 % des actifs financent l’insertion par l’activité économique
en partenariat avec France Active.
Depuis l’an dernier, cet engagement concerne aussi un produit
de défiscalisation : le Fonds d’investissement de proximité (FIP)
solidaire, labellisé Finansol. « Il est investi à 90 % dans l’hôtellerie
et le secteur de la santé - dépendance et à 10 % dans la Société
d’Investissement France Active. L’objectif
bje
ject
ctifif est
est ddee soutenir
sout
so
uten
enirir la
la création
créa
cr
éatition
on
d’emplois pérennes et/ou à utilité sociale », détaille Stéphane Barbot.
Barb
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Le produit a reçu un excellent accueil.
11 millions
ccueil. «« Avec
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collectés, c’est la meilleure campagne
gne du FIP depuis 2011.
2011. Au-delà
de l’avantage fiscal, les gestionnaires
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ont perçu un vrai sens au produit »..
Une dynamique que la MAIF entend
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aux côtés de France Active, partenaire
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historique. « Nous avons des relations
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travers des projets tels que la carte interact
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solidaires, souligne Stéphane Barbot.
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A l’avenir,
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www.maif.fr
Les banques partenaires
N°05 # ÉTÉ 2015
04 PLACE DU MARCHÉ
PLACE DU MARCHÉ 05
LE DOSSIER THÉMATIQUE
« Dans quasiment
LE RÉSEAU FRANCE ACTIVE
Un levier
de revitalisation
« Nous travaillons sur un double axe :
tous les territoires
aujourd’hui, une convention
de revitalisation a
été mise en œuvre. »
création de TPE et
développement des
entreprises solidaires. »
Source : Guide méthodologique 2013 - DARES
Denis Dementhon, Directeur général de France Active
Plus de
150
conventions
de revitalisation
sont signées chaque année portant sur 100 millions d’euros
d’intervention financière des entreprises, en moyenne annuelle.
Source : Guide méthodologique « L’accompagnement de la mise en œuvre des conventions de
revitalisation », DARES, février 2013
Passage obligé pour les grandes entreprises contraintes
de licencier, les plans de revitalisation visent à amortir
les conséquences économiques des plans sociaux.
Depuis quelques années, les acteurs de l’ESS proposent
de les appréhender au-delà de la création brute d’emploi.
Petit tour de France inspirant.
Q
uand une grande entreprise engage
un plan de sauvegarde de l’emploi,
c’est tout sauf une bonne nouvelle. Encadrée par la loi, elle doit alors faire
preuve de responsabilité. C’est ce qu’a fait Air
France, à la suite de plans de départs volontaires, notamment sur les bassins d’emplois
d’Orly et de Roissy. « Nous voulions maintenir
un équilibre d’emplois sur ces territoires et montrer que malgré les plans de départs, l’entreprise
a la capacité, par ailleurs, de développer de l’activité », souligne Yves Le Petitcorps, le directeur général de la Sodesi, la filiale d’Air France
qui gère les conventions de revitalisation.
• Montant de la contribution
financière entre 2 et 4 fois la valeur
du SMIC par emploi supprimé
À cette fin, la compagnie aérienne s’appuie
sur les réseaux locaux de soutien à la création d’emplois, et parmi eux les Fonds territoriaux franciliens de France Active. Forte
d’une longue tradition de formation et
d’embauche des jeunes, elle a notamment
contribué au lancement du programme
Cap’Jeunes en Essonne, dans le Val-deMarne, et désormais dans le Val d’Oise
(où France Active est représenté respectivement par Essonne Active, Val-de-Marne
Active pour l’Initiative et Initiactive 95). « À
travers Cap’Jeunes, les fonds de revitalisation
permettent de renforcer la crédibilité du jeune
créateur auprès des banques et donc d’asseoir
le succès du projet », constate le directeur
général de la Sodesi.
• Une convention est négociée et
signée entre l’État, représenté par
le Préfet, et l’entreprise. Elle fixe
le montant de l’engagement
financier de l’entreprise, le nombre
d’emplois à créer, le périmètre
géographique d’application de la
convention, sa durée (maximum
36 mois) et, enfin, les actions de
revitalisation à mettre en œuvre.
Très implanté en Gironde au travers de sa
filiale LaSer Cofinoga, le groupe LaSer s’est
lui aussi investi dans la convention de revitalisation signée en 2013 avec l’État. Cette
convention visait à la création de 265 emplois d’ici juin 2015, à travers le soutien aux
très petites entreprises et aux structures de
l’économie sociale et solidaire. Le Fond territorial Aquitaine Active a été mandaté pour
REPÈRES
Obligation de revitalisation
instituée par la loi du 17 janvier
2002, réaffirmée à travers la loi du
18 janvier 2005 de programmation
pour la cohésion sociale.
• Sont concernées les entreprises
de plus de 1 000 salariés ou
appartenant à un groupe de plus
de 1 000 salariés qui procèdent à
un plan de sauvegarde de l’emploi
N°05 # ÉTÉ 2015
créer 50 de ces emplois. « Un choix motivé
par des liens historiques avec Aquitaine Active,
LaSer Cofinoga étant l’un de ses membres fondateurs » explique Benoist Aulanier, Délégué
à la Responsabilité Sociale et Environnementale du groupe LaSer, en charge du suivi de
la revitalisation. Fin 2014, 82 TPE et 18 entreprises solidaires avaient été soutenues et
l’objectif de 50 emplois largement dépassé
par Aquitaine Active.
L’utilisation des fonds de revitalisation
comme outil de développement de l’ESS
fait ainsi son chemin, le secteur représentant un fort potentiel d’emplois ancrés
dans les territoires et non délocalisables.
« Nous avons mis un peu de temps à définir
notre offre car les entreprises et l’État avaient
l’habitude de travailler ensemble de façon traditionnelle, avec le tissu local existant et sur
une logique de retour à l’emploi, témoigne
Denis Dementhon, directeur général de
France Active. Nous nous concentrions donc
sur notre activité de création d’entreprises.
Puis, progressivement, nous avons commencé
à proposer d’orienter les fonds vers des structures de l’ESS. Aujourd’hui, nous travaillons sur
ce double axe : création de TPE et développement des entreprises solidaires ».
Un positionnement particulièrement abouti
dans la région toulousaine, où la Direccte
a impulsé la création d’un fonds de revitalisation mutualisé, auquel six entreprises
contribuent. Il est piloté par trois financeurs
locaux : Initiatives pour une Economie
Solidaire, Réseau Entreprendre et MidiPyrénées Actives. « 1 million d’euros y sont
engagés, destinés à financer des projets ambitieux en terme d’emplois et plus spécifiquement des projets de l’ESS, explique Jean-Eric
Florin, directeur de Midi-Pyrénées Actives.
3 QUESTIONS À
BETTY MATHIEU
Responsable du service « Mutations Économiques »
de la Direccte IDF – Unité Territoriale de l’Essonne
Si on parle de
revitalisation
économique,
alors l’ESS
a des réponses
à apporter.”
De nouveaux champs d’action s’ouvrent par
rapport aux plans de revitalisation précédents
qui finançaient essentiellement des créateurs
de TPE en situation de précarité ». Fin 2014,
26 projets avaient déjà été retenus parmi
lesquels une entreprise de travail temporaire d’insertion, une société coopérative
dans le secteur de la télémédecine ou
encore une société de transport pour personnes à mobilité réduite.
Outre le gain en cohérence et en efficacité,
la mutualisation des fonds et la coopération
entre acteurs locaux rendent davantage
visibles les projets de l’ESS et sensibilisent
les dirigeants des entreprises contributrices.
« Ils ne font pas toujours le lien entre ESS et
emploi, solidité économique ou innovation. Dialoguer avec eux lors des comités d’engagement
permet de déconstruire les représentations de
part et d’autre », explique Jean-Eric Florin. Et
de conclure : « Si on parle de revitalisation économique, alors l’ESS a des réponses à apporter.
Il y a dix ans, ce discours n’était pas aussi présent du côté des pouvoirs publics. Aujourd’hui,
la prise de conscience est réelle ». Pour preuve,
l’expérience toulousaine est déjà en train
d’essaimer dans d’autres régions.
Ainsi, le 10 juin, c’est en présence du
Ministre de l’économie sociale et solidaire,
du Préfet de région et de 5 autres réseaux
co-signataires que le représentant de France
Active en Pays de la Loire (Fondes) a signé
un fonds mutualisé de revitalisation pour la
création d’entreprises et le développement
de l’ESS.
Ou comment penser différemment le développement économique local et transformer une menace en opportunité.
Quel est le rôle de la Direccte dans la mise
en œuvre des plans de revitalisation (PRE) ?
La Direccte assure la mise en œuvre et le pilotage des
conventions de revitalisation. Elle assujettit l’entreprise, définit
avec elle le montant de sa contribution, les actions à mettre
en œuvre et le choix des opérateurs et en assure le suivi.
Elle veille à créer une synergie et à permettre un partage des
compétences et des moyens entre acteurs ayant une bonne
connaissance du territoire.
Quelle collaboration avez-vous mis en place avec
Essonne Active ?
La Direccte a sollicité Essonne Active sur la première convention
Air France avec un budget consacré à l’abondement de son
fonds de garantie. Les aides apportées aux entreprises ont
généré un effet levier sur les emprunts bancaires et créé
une dynamique territoriale. Les résultats ont été très positifs,
avec 232 emplois créés pour un objectif de 90. Sur la convention
en cours, Air France abonde le programme Cap’Jeunes.
Essonne Active a également été sollicitée sur un plan de
revitalisation pour accompagner des structures de l’ESS avec un
objectif de création de 33 emplois, 372 emplois ont été créés.
Quel est l’intérêt d’orienter une partie des fonds
de revitalisation vers l’ESS ?
L’ESS est un secteur en développement, fortement pourvoyeur
d’emplois non délocalisables, notamment dans les services.
Il répond donc à l’objectif de création d’emplois à fort ancrage
territorial pour compenser les effets des restructurations,
notamment industrielles. Par ailleurs, il a encore difficilement
accès au financement bancaire et n’a pas toujours les moyens
d’élaborer de véritables stratégies de développement. Si un
secteur a besoin d’être soutenu, c’est donc bien celui-là.
N°05 # ÉTÉ 2015
06 LA PREUVE PAR 4
LE DÉCRYPTAGE D’UN DISPOSITIF
Epargner utile
En 2014, France Active a mobilisé plus de 56 millions d’euros au profit de 1100 entreprises solidaires,
véritablement remarquables en raison de leur objet social, leur mode de fonctionnement et leur ancrage territorial.
Ces résultats sont rendus possibles notamment grâce à la Société d’Investissement de France Active qui collecte
plus de 10 millions d’euros d’épargne solidaire chaque année. Concrètement comment ça marche ?
2
POUR QUI ?
POUR QUOI ?
L’épargne solidaire s’adresse à tous ceux, personnes morales
ou particuliers, qui souhaitent donner du sens à leur argent sans
sacrifier la rentabilité de leurs placements.
Emploi, logement social, environnement, solidarité internationale…
Les fonds collectés sont investis dans des entreprises et des
associations ayant une forte utilité sociale.
L’ÉPARGNE SOLIDAIRE EN FRANCE*
Ce sont les financeurs solidaires, comme France Active, qui font
le lien entre les épargnants solidaires et les entreprises sociales.
+ D’1 MILLION
EN 2014,
D’ÉPARGNANTS
solidaires
PRÈS
DE 140
PRODUITS
d’épargne labellisés
3
6,8 MD€
PLACÉS
sur des produits
solidaires
au 31/12/2014
240 M€ DE
FINANCEMENTS
solidaires
5 000
PERSONNES
RELOGÉES
E
RGN
ÉPA DAIRE
I
SOL
43 600 EMPLOIS
créés ou sauvegardés
4
COMMENT ?
AVEC QUI ?
La SIFA, la principale société d’investissement
solidaire en France
Finansol, le collectif des acteurs
de la finance solidaire
Les banques, les sociétés de gestion,
les mutuelles et certains assureurs
qui proposent des produits de placement solidaires.
…VIA SON
ENTREPRISE,
en sélectionnant
un fonds solidaire,
obligatoire dans tous
les dispositifs
d’épargne salariale.
N°05 # ÉTÉ 2015
…VIA SA
BANQUE OU
SA MUTUELLE,
en optant pour
un livret de partage,
un contrat
d’assurance-vie
ou un fonds solidaire.
FACE À LA QUESTION 07
ENTRETIEN AVEC PATRICE GARNIER
LA FINANCE SOLIDAIRE
1
L’INTERVIEW CROISÉE
…VIA UNE
ENTREPRISE
SOLIDAIRE,
en souscrivant
directement
à son capital.
Les clubs d’investisseurs citoyens et solidaires
(CIGALES, Herrikoa…)
+ d’infos sur www.finansol.org
www.franceactive.org
*Source : FINANSOL
« Nous disposons de 140 millions
d’euros de fonds propres pour
les projets solidaires. »
Selon le collectif Finansol, au 31 décembre 2014, 6,8 milliards d’euros étaient placés sur
des produits d’épargne solidaires. Alors que les acteurs de la finance solidaire se sont fixé l’objectif
de 1 % du patrimoine financier des Français placé sur des supports solidaires à l’horizon 2025,
Walter fait le point avec Patrice Garnier, président de la SIFA.
Quelles sont les évolutions de l’épargne
solidaire en France ?
Patrice Garnier : L’épargne solidaire est un
segment qui se développe à toute vitesse. En
3 ans, son encours a doublé ! Il n’y a aucun de
segment de l’épargne française qui ait augmenté
aussi vite. Certes elle ne pèse encore que 0,15 %
de l’encours de l’épargne financière des Français,
mais les choses bougent. Un exemple parmi
de nombreux autres, le groupe de protection
sociale Humanis vient de lancer un nouveau fond
commun de placement ouvert aux institutionnels
et à l’épargne salariale solidaire, qui investira pour
sa partie solidaire, dans la SIFA et aux côtés de la
SIFA, notamment dans le vaste secteur médicosocial. Et on pourrait citer bien d’autres banques,
sociétés de gestion, assureurs qui ont compris
qu’une offre solidaire doit compléter leur gamme.
On sent une grande effervescence dans
le secteur. Quelle est la place de la SIFA ?
P. G. : Il y a énormément de nouveaux acteurs
qui arrivent et d’autres qui se transforment. C’est
tant mieux. C’est une chance pour le secteur dans
son ensemble et une opportunité pour la SIFA
en particulier. Celle-ci a deux caractéristiques.
La première, c’est qu’elle est pionnière. C’est elle
qui a initié le développement de l’épargne salariale
solidaire avec la création du Fonds commun
de placement d’insertion emploi dynamique
(FCPIED), qui a été le premier fonds commun de
placement solidaire et demeure l’un des leaders
dynamiques, grâce à Mirova son gestionnaire.
Ensuite, la SIFA est le premier collecteur de
l’épargne salariale solidaire. Nous disposons
à ce jour de 140 millions de fonds propres et
nous collectons en moyenne 10 millions d’euros
chaque année. Pour les 6 premiers mois
de l’année 2015, nous avons déjà dépassé
les 13 millions d’euros collectés.
Quels sont les évolutions du marché
des entreprises solidaires ?
P. G. : Avec un encours de prêts et de
garanties de 125 millions d’euros dans plus de
3 600 entreprises sociales et solidaires, France
Active et la SIFA sont un formidable observatoire
de l’entrepreneuriat social en France. Nous
constatons qu’en se développant le marché
se diversifie, avec quatre grandes catégories
d’entreprises qui ont des besoins et des attentes
différentes. Tout d’abord, il y a bien sûr les
grandes structures de l’insertion, du handicap ou
médico-sociales qui emploient plusieurs milliers
de salariés, qui continuent à se développer, à se
structurer et qui ont des besoins d’investissement
lourds. Elles peuvent trouver des financements
auprès des banques mais nous constatons qu’elles
restent fidèles à la SIFA qui les a accompagnées
dès le début.
Ensuite, il y a les SCOP et les SCIC qui
représentent aujourd’hui un tiers de notre
tre
activité environ. Cette part se développe,
e, parce
que nous travaillons de plus en plus avec leurs
structures de financement traditionnel mais
aussi parce que de nombreux chefs d’entreprise
treprise
partant à la retraite étudient la transmission
sion
auprès des salariés par la voie coopérative
ve
comme une option sérieuse.
Mais encore ?
P. G. : Il y a également le monde associatif
atif
qui souffre actuellement de la restrictionn
de la subvention publique et qui doit changer
nger
de modèle économique. Nous continuerons
rons de
leur consacrer beaucoup de moyens et d’énergie.
modes de travail et travaille activement à une
simplification de ses procédures. Aujourd’hui
nous souhaitons accompagner et financer toutes
les entreprises sociales et solidaires au sens large
du terme, soit par ces statuts ou son objet social,
soit par un fonctionnement démocratique, soit
par un objectif social ou territorial ou écologique.
Les ressources sont disponibles, les projets
existent, nous travaillons à les faire se rencontrer !
PATRICE GARNIER
2013 : Président de la Société
d’Investissement France Active
(SIFA)
1991- 2003 : Président
de la holding regroupant
les sociétés immobilières
et de service de la Caisse
des Dépôts.
1985-1988 : Conseiller
du directeur général
de la Caisse des Dépôts
1976-1983 : Secrétaire
confédéral à la CFDT.
Membre du Conseil
économique et social
Enfin, nous voyons un foisonnement d’entreprises
ntreprises
sociales portées par des jeunes diplôméss qui ont
identifié un besoin social, qui mettent en œuvre
un nouveau service et montent des entreprises
eprises
dont la finalité première n’est pas le profifit.
t. Avec
eux, nous sommes sur un mode de financement
ncement
de startup. C’est-à-dire que les montantss
unitaires sont moins élevés mais ils ont unn besoin
de structuration de leur plan de financement
ment
plus fort, d’un accompagnement approfondi
ondi
et d’une prise de risque plus élevée car tout
out ne
fonctionnera pas. Mais quelle fierté de participer
articiper
à leurs réussites !
Comment répondez-vous à leurs
besoins ?
P. G. : Historiquement, la SIFA a concentré
ntré
son action sur les secteurs de l’insertion et du
handicap. C’était une attente des épargnants
nants
et des syndicats. Notre développement
nous permet de répondre aujourd’hui à
une demande qui s’est élargie. Nous avons
ns
ouvert en grand les fenêtres pour laisserr
entrer l’air frais qu’apportent la multitudee
de nouveaux acteurs. La SIFA a élargi
ses critères d’intervention, assoupli ses
N°05 # ÉTÉ 2015
08
LA VEILLE
POUR DEMAIN
VU D’ICI…
VU SUR LE WEB
SOUTENEZ
ALTERNATIVES
ECONOMIQUES
FRANCE ACTIVE À CONVERGENCES
Zéro exclusion, Zéro carbone, Zéro pauvreté ! C’est le thème du Forum Mondial Convergences qui
se tiendra à Paris les 7, 8 et 9 septembre 2015. Ces 3 journées d’échanges et de réflexion et ces 2 soirées,
« Youth We Can! » et « Médias », s’articuleront autour de 3 piliers thématiques :
1. Les nouveaux Objectifs de Développement Durable : comment s’approprier la feuille de route universelle ?
2. Les modèles économiques accélérateurs du changement sociétal.
3. L’agenda des solutions partagées pour répondre au défi du changement climatique.
Cette année encore, France Active sera partenaire de ce forum. Elle organisera notamment une conférence dédiée au
rôle de l’Europe dans le développement des entreprises solidaires, avec la participation de Pier Luigi Gilibert,
CEO du Fonds européen d’investissement (FEI), et de
Patrice Garnier, président de la Société d’Investissement
de France Active.
Laurent Fabius, ministre d’État, Anne Hidalgo, maire de
Paris, Nicolas Hulot, envoyé spécial du Président de
la République pour la protection de la planète, Samuel
Le Bihan, fondateur de l’association Earthwake, et
Pierre Moscovici, commissaire européen aux Affaires
économiques et monétaires, à la Fiscalité et à l’Union
douanière, sont également attendus sur le forum.
PLUS D’INFOS SUR : sur www.convergences.org
VU D’AILLEURS
Pour aider Altereco à réaliser ses
investissements, notamment dans
le numérique, et à assurer sa
transformation, vous pouvez vous
abonner à ses publications sur le site
du journal ou faire un don à la SCOP
(déductible de l’impôt sur le revenu
ou de l’impôt sur les sociétés).
Et ainsi, lui permettre de continuer
à offrir une vision différente de
l’économie et de la société.
www.alternatives-economiques.fr/don
PUBLICATION
L’ÉTAT DU
MAL-LOGEMENT
EN FRANCE
LA FRANCE S’ENGAGE… AU SUD !
Persuadé que l’innovation sociale vient aussi des pays du Sud, le gouvernement
propose désormais une déclinaison internationale du projet «La France s’engage».
Cette initiative, créée en juin 2014 par le président de la République François Hollande, a pour
but d’« identifier, mettre en valeur, soutenir […] les initiatives socialement innovantes, portées par
des associations, des fondations, et des entreprises » dans quatre grandes régions du monde :
l’Afrique, le Moyen-Orient, l’Amérique latine et l’Asie.
Doté de 500 000 euros, il servira à financer directement des porteurs de projets sociaux innovants.
L’appel à candidatures « La France s’engage au Sud » se termine le 14 juillet 2015.
www.lafrancesengage.fr/au-sud
RETROUVEZ LE FONDS TERRITORIAL
LE PLUS PROCHE DE CHEZ VOUS SUR
WWW.FRANCEACTIVE.ORG
Le mensuel Alternatives Economiques
a une particularité : il est édité par
une SCOP depuis plus de trente ans.
En revanche, comme beaucoup
d’entreprises de presse de qualité,
il subit à la fois une baisse de
sa diffusion papier et une chute
de ses recettes publicitaires.
Dans son 20e rapport sur « L’État
du mal-logement en France », la
Fondation Abbé Pierre revient sur
vingt années de mal-logement, pour
s’interroger sur les blocages qui
empêchent de faire reculer la crise
du logement. Au-delà du manque de
volonté politique et de financements
publics, le document analyse
les causes structurelles de la crise
du logement.
www.fondation-abbe-pierre.fr
VOUS AVEZ UNE IDÉE DE SUJET, UN COMMENTAIRE
OU UNE QUESTION POUR WALTER ? ECRIVEZ-NOUS À
[email protected]
WALTER est une publication de FRANCE ACTIVE.
Directeur de la publication : Denis Dementhon.
Rédaction en chef : Grégoire Lechat. Rédaction : Amandine Gimenez, Collectif L’ESSentiel.
. Réalisation :
, Caroline Differ. Crédits photo : Contextes, Florence Levillain/Signatures,
Conception :
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