LA PLANETE DU PETIT PRINCE

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APPENDICE
ARANY János
BERNHARDT Sarah
BERTHE de grand pied
COUBERTIN de Pierre
DUMAS Alexande
ESZTERHÁZY famille
HAYDN Joseph
Histoire de la langues francaise
HOMME AU MASQUE DE FER
INNSBRUCK
KODÁLY Zoltán
Migration des MAGYARS
Mont Saint Michel
Pasteur Louis
Rostand Edmond
Sainte Genevieve
Saint Étienne
Saint-ÉXUPERY Antoine
SÁRKÖZY famille
SASFIÓK
SYLVESTRE II
SZÉCSENYI famille
ARANY JÁNOS (1817-1882)
Figure dominante de la littérature hongroise de la seconde moitié du xixe siècle,
Arany, père du « classicisme national », pratiqua à la fois le genre épique et le genre
lyrique. Fidèle à la tradition politique qui régnait dans les lettres hongroises, il
s'efforça de ne servir que la cause du patriotisme, écartant ses problèmes personnels ;
mais ceux-ci transparaissent malgré tout à travers ses poèmes épiques. Ambiguïté du
genre qui reflète une dualité permanente de l'esprit : un rationalisme impérieux y
contrôle avec vigilance une sensibilité vulnérable, mais l'ironie, dirigée souvent
contre le poète lui-même, équilibre la mélancolie de la désillusion. Arany essaya de
résoudre ses drames intérieurs en les projetant dans des scènes et des personnages
historiques et folkloriques. Son œuvre, d'inspiration populaire, mais d'élévation
classique, contribua à préparer spirituellement la lutte d'indépendance de 1848-1849
et à en garder vivant le souvenir contre toute force, positive ou négative, qui tendait
à l'effacer.
Né d'une famille de hobereaux retombée à la condition paysanne,
Arany se considérait comme le « rejeton du peuple qui vit avec sa souche, pour elle,
par elle ». Après avoir longtemps cherché sa voie, il débuta dans la littérature en 1845
par un poème satirique, la Constitution perdue (Elveszett alkotmány).
Mais l'œuvre qui le promut poète national fut TOLDI (1847). Son intention de créer
une littérature « nationale paysanne », base d'un futur classicisme, rejoignait celle de
l'élite intellectuelle et lui valut l'amitié de Petőfi. Toldi, le personnage principal du
poème, est un héros légendaire, dans la lignée de Bertrand du Guesclin ; il met sa
force fabuleuse au service de Louis d'Anjou de Hongrie. Arany emprunta l'intrigue à
la chronique médiévale d'Ilosvai : la fureur du désespoir conduit au meurtre un
jeune noble rejeté dans la condition paysanne par la jalousie de son frère ; après une
longue pérégrination, il sauve l'honneur de la chevalerie hongroise dans un duel
avec un Tchèque jusqu'alors invincible, et obtient ainsi le pardon du roi. Mais Arany
donne une actualité à ce thème en suggérant une symbolique nouvelle : Toldi est le
fils du peuple qui, victime de sa propre naïveté, ne trouve dans le monde la place
qu'il mérite qu'après avoir triomp […]
L'atmosphère de l'époque de la résistance passive s'harmonise avec la nature
mélancolique d'Arany ; sa renommée toujours croissante l'arrache bientôt à la
solitude et le conduit jusqu'au fauteuil de secrétaire général de l'Académie hongroise.
Après l'échec de la révolution de 1848, pour fuir le présent, il se tourne vers le
romantisme du passé, et, sous l'influence de Byron, commence de nombreux poèmes
épiques sur des sujets médiévaux qu'il ne termine pas.
Mais ses chefs-d'œuvre de cette époque sont les ballades (« tragédies en forme de
chant », comme disait un de ses critiques), reposant également sur des thèmes
médiévaux rendus actuels par la protestation patriotique contre l'oppression
étrangère.
En 1864, il publie La Mort de Buda (Buda halála).
Après une dépression qui dura douze ans, il recommence à écrire en 1877 dans le
calme de l'île Marguerite. Il publie L'Amour de Toldi (Toldi szerelme, 1879). La jeune
génération se détourne de sa poésie qu'elle juge démodée, mais son art n'en atteint
pas moins son sommet dans les ballades du recueil Fleurs d'automne (Őszikék) où, de
l'obscurité des croyances populaires, jaillissent des images tourmentées.
Bernhardt Sarah (1844-1923)
Sarah Bernhardt, de son vrai nom Henriette Rosine Bernhard, naît le 22 octobre
1844 à Paris.
Elle entre au Conservatoire en 1860 où elle débuta à la Comédie-Française en 1862
mais elle n'y resta pas longtemps puis joua ailleurs de petits rôles et chanta
l'opérette.
Sa vie personnelle été assez remplie : à 20 ans, elle a une liaison avec un noble
belge du nom de Charles-Joseph-Eugene-Henri, Prince de Ligne avec
qui elle eut son seul enfant. Son fils Maurice Bernhardt deviendra écrivain.
Par la suite, elle connaît plusieurs amants, également artistes comme Gustave Doré
et Georges Clairin ou des acteurs tels que Mounet-Sully et Lou Tellegen.
Elle est engagée à l'Odéon où elle remporte ses premiers succès et retourna à la
Comédie-Française en 1872. Son triomphe dans “Phèdre” la fit nommer sociétaire
en 1875. 8 ans plus tard, elle quitta avec fracas le Théâtre Français et commença sa
vie de tournées et de créations à Paris.
Elle parcourut l'Europe, les 2 Amériques et de 1891 à 1893, les 4 parties du monde.
À Paris, elle joua à l'Ambigu, à la Porte Saint-Martin, à la Renaissance, enfin, en
1899 au Théâtre des Nations dont elle devint directrice et auquel elle donna son
nom.
En 1882, elle se marie à Londres avec un acteur d'origine grecque, Aristides
Damala, mais il est dépendant de la morphine et leur relation ne dure pas. Elle
reste cependant son épouse légitime jusqu'à sa mort en 1889 à l'âge de 34 ans.
En 1900, Edmond Rostand lui apporte “L'Aiglon” et le cinéma fait appel à ses
services. Elle paraît dans une courte scène extraite d' “Hamlet” (1900) qu'elle avait
joué sur scène. Pierre Magnier lui donne la réplique et Clément Maurice les filme.
Mais il faut attendre le brusque essor du film d'Art pour retrouver Sarah incarnant
“La Tosca” (1909) aux côtés de Lucien Guitry.
Le cinéma était muet et l'on n'entendait pas sa voix d'or. Pourtant celle que
Rostand avait célébrée comme “Reine de l'attitude et princesse du geste” aurait pu
faire une carrière à l'écran.
Elle réussit à s'imposer grâce à la publicité colossale qu'elle orchestrait et qui
alerta un producteur américain /origine hongrois/ nommé Zukor.
Adolphe Zukor apprit en 1912 que le réalisateur français Louis Mercanton se
proposait de tourner “Les Amours De La Reine Elisabeth” qu'Emile Moreau venait
de fournir à la tragédienne et qui s'était soldé par un cuisant échec.
Zukor entrevit une combinaison fructueuse : il lancee sur le marché américain un
film de long métrage en misant sur la célébrité mondiale de l'actrice. Il se fit
réserver les droits pour 40 000 dollars et avança une somme qui permit à
Mercanton de reprendre son projet.
La publicité fut massive et le film triompha au Lyceum Theatre de New York.
Zukor avec “Les Amours De La ReinE Elisabeth” qui durait 90 minutes gagna son
pari : l'oeuvre de Mercanton fut le premier film de Famous Lasky qui devait
rapidement se transformer en Paramount. Quant à la vedette, un critique écrivit à
son sujet : “Bien qu'avoir joué devant la caméra ne puisse rien ajouter à la gloire de
Mme Sarah Bernhardt, les générations futures lui en seront reconnaissantes”.
Pendant la Grande Guerre, Sarah devenue âgée est amputée d'une jambe.
Elle entre dans la légende. Signoret lui donnait une réplique muette et la
cathédrale de Reims servait de fond de décor.
À 79 ans, elle commença son dernier film pour éponger des dettes. Mercanton
avait groupé autour d'elle Mary Marquet, Lili Damita, Harry Baur et François
Fratellini. Sarah tournait dans son hôtel du boulevard Péreire mais ne put achever
le film.
Jeanne Brindeau, qui fut un temps l'égérie d'Anatole France raccorda de dos les
scènes qui restaient à terminer et “La Voyante” (1923) marqua la conclusion d'une
carrière magnifiée par le théâtre et s'arrêtant sur le cinéma.
Sarah Bernhardt décède d'un empoisonnement urémique le 26 mars 1923 à Paris.
Le gouvernement voulait lui faire des obsèques nationales, ce fut finalement la
ville de Paris qui assura l'ordonnance de ses funérailles qui eurent lieu en
présence d'une foule immense et bouleversée.
Elle était surnommée “la divine Sarah“ et “La voix d'or”.
Sa carrière cinématographique se résume à :
- “Le Duel D'Hamlet” (1900)
- “Tosca” (1909)
- “La Dame Aux Camélias” (1910)
- “Les Amours de La Reine Elisabeth” (1912)
- “Camille” (1912)
- “Adrienne Le Couvreur” (1913)
- “Jeanne Dore” (1915)
- “Ceux De Chez Nous (1915)
- “Mères Françaises” (1917)
-
“La Voyante” (1923)
/ Les légendes du cinéma /
Berthe au grand pied /BERTHE +783/
Le conte ( Franc - France )
Lorsque Pépin le Bref décida de se marier, ses conseillers partirent en quête d'une fiancée de bonne
noblesse dans divers pays. Mais le roi ne parvenait pas à faire son choix. Jusqu'à ce qu'un trouvère qui
avait parcouru une bonne partie du monde vînt lui chanter la beauté de Berthe, fille du roi de
Hongrie, aussi intelligente que fine et sage. Elle n'avait qu'un seul défaut : l'un de ses pieds était trop
grand.
«Les pieds restent cachés sous les jupes», se dit le roi. «Qu'on amène donc Berthe à Paris! »
Pépin fit alors charger trente chevaux d'or et d'argent, équipa une douzaine de chevaliers le plus
richement du monde, et la troupe prit le chemin de la Hongrie. La belle Berthe n'était pas joyeuse
après avoir donné son consentement, quand il lui fallut quitter son pays natal et sa famille. Mais ses
parents lui dirent pour la réconforter.
«C'est dans la douce France que tu t'en vas, ma chérie! Où trouverais-tu plus beau pays au monde? Nous ne
t'oublierons pas, sois-en sûre! »
Et Berthe s'en alla donc vers la France. En route, son cortège fit une halte chez le duc de Mayence, qui
s'étonna fort en voyant la princesse Berthe. Ce duc avait une fille, Alista, qui ressemblait à Berthe
comme une soeur. Sauf les pieds, qu'elle avait justement très petits, comme des pieds de fillette. Il ne
fut donc pas étonnant que les deux demoiselles se prissent vite d'amitié l'une pour l'autre. Berthe était
si enchantée de sa nouvelle amie qu'elle proposa d'en faire sa suivante, et de l'emmener avec elle en
France.
Lorsque tout le monde arriva à Paris, la princesse hongroise était si lasse de son long voyage qu'elle fit
cette proposition à sa nouvelle amie
«Chère Alista, je t'en prie, remplace-moi ce soir. Que l'on te présente au roi à ma place. Cela ne durera pas
longtemps, et de toute façon les gens n'y verront rien. Nous nous ressemblons tellement! »
Alista accepta très volontiers : elle se revêtit de l'une des plus belles robes de la princesse hongroise et
se rendit à la salle de réception pour la cérémonie de la présentation. Seulement, cela lui plut très fort
de se trouver ainsi auprès du roi! Alors elle décida de remplacer sa maîtresse pour toujours.
Alista paya - très cher - deux serviteurs, qui enlevèrent Berthe et l'emmenèrent en secret dans la forêt
la plus profonde. Là, ils avaient ordre de la tuer. Mais ils n'en eurent pas le coeur, ils hésitèrent devant
tant de beauté. Ils l'abandonnèrent donc à son sort, et s'en retournèrent à Paris. La pauvre Berthe erra
longtemps dans la forêt obscure, elle se déchirait les jambes dans les fourrés épineux, dormait à même
le sol nu et se nourrissait de fraises et de framboises. Jusqu'à ce qu'un jour, elle débouchât en une
prairie où elle vit une petite chaumière. C'était là que vivait le charbonnier Simon, avec sa femme et
ses deux filles. Berthe vécut neuf ans et demi dans la cabane du charbonnier, et jamais elle ne trahit sa
véritable identité.
La reine de Hongrie Blanchefleur n'oubliait pas sa fille. Dès qu'elle en avait l'occasion, elle envoyait
des messages en terre de France, et était fortement inquiète de ne recevoir de sa fille que de très brèves
informations. On peut comprendre qu'Alista n'adressait à la cour de Hongrie que des mots très
prudents. Aussi, quand la reine de Hongrie invita sa fille à venir la voir en son pays, Alista lui
répondit qu'elle ne pouvait faire le voyage, étant malade. Cela décida la reine de Hongrie
«Je vais aller voir Berthe en France! »
Ce fut en vain que le roi son époux tenta de la dissuader d'entreprendre un si long
et si pénible voyage.
«Si Berthe a supporté ce voyage, je le supporterai bien aussi, moi!»
déclara-t-elle. Et elle se mit en route.
En apprenant cela, Alista eut grand-peur. Elle se mit vite au lit, en se déclarant
malade. Ce fut ainsi que la reine de Hongrie trouva celle qu'elle croyait être sa fille,
au lit dans une chambre obscure, aux rideaux tirés.
La reine se jeta sur la fausse Berthe dans son lit, et se mit à caresser sa fille comme
un bébé. Ce fut alors qu'elle remarqua que celle qui était dans le lit avait bien le
même visage que Berthe, mais avait des petits pieds : tous deux semblables.
«Tu n'es pas ma fille!»
s'exclama la reine. Et elle se hâta d'aller raconter au roi cette nouvelle stupéfiante.
Le roi Pépin le Bref se fâcha très fort. Il fit venir Alista devant lui, et elle, tout en pleurs, avoua tout.
Ensuite le roi entendit les deux serviteurs qui avaient été chargés de l'horrible besogne, et eux aussi
confessèrent tout. Ils menèrent le roi jusqu'à l'endroit de la forêt où ils avaient abandonné la
malheureuse princesse hongroise.
Le roi fit rechercher Berthe, et il chercha lui même, dans toutes les directions. Il commençait à se faire à
l'idée qu'elle avait dû périr dans la forêt, quand il parvint lui aussi à la chaumière du charbonnier. Là,
devant la maisonnette, il vit une très belle jeune femme qui rapportait une cruche d'eau de la fontaine.
Et il remarqua aussi que l'un de ses pieds était chaussé d'un très grand sabot.
Pépin l'interpella
«Dites-moi qui vous êtes! Vous devez me suivre, je suis le roi de France!»
Berthe, effrayée, répondit
«Ah, Sire, ne me faites pas de mal! Je suis la reine de France, la fille du roi de Hongrie, l'épouse de Pépin!»
«Et Pépin, c'est moi!»
s'exclama le roi, tout heureux. Et il prit Berthe sur son cheval. Tout se termina très bien. Le roi fut
miséricordieux, car Berthe au grand pied et aussi au grand coeur, plaida en faveur de tous. Sauf
d'Alista, qui fut honteusement chassée de Paris. Les deux serviteurs reçurent une bonne volée de
coups de bâton, mais ensuite le roi les récompensa richement parce qu'ils n'avaient pas tué Berthe,
comme ils en avaient reçu l'ordre. Le charbonnier Simon, qui ne parvenait pas à croire qu'il avait
hébergé chez lui durant dix ans la reine de France, fut élevé au rang de chevalier, et reçut comme
armoiries une fleur d'or sur champ d'azur.
La reine de Hongrie pleurait, puis riait, et se réjouissait fort de n'avoir pas écouté les conseils de son
époux, qui ne voulait pas la laisser aller en France. Qui sait comment tout cela aurait fini, si elle ne
s'était pas décidée à ce voyage!
«Mais si vous n'aviez pas retrouvé Berthe»,
disait-elle au roi Pépin,
«je vous jure que de mes propres mains je vous aurais raccourci d'une tête!»
Peu de temps après les retrouvailles, on célébra de façon grandiose, pour la deuxième fois, le mariage
de Pépin le Bref /744/, mais cette fois avec la véritable Berthe, fille du roi de Hongrie. Et les époux
royaux vécurent ensemble de longues années heureuses, et ils régnèrent avec une grande sagesse sur
le doux pays de France.
Son fils est Charlemagne
Lettrine V historiée : Charlemagne assis. Abbaye Saint-Martial de Limoges, vers 1050
. Éginhard, Vita Caroli magni imperatoris.
PIERRE de COUBERTIN
Pierre de Frédy, baron de Coubertin (1er janvier 1863 Paris – 2 septembre 1937
Genève), était un historien et pédagogue français qui ressuscita les Jeux olympiques à
l'ère moderne.
Il débute sa campagne de promotion de sport scolaire en 1887 en signant livres et
articles. Sur l'ensemble de sa vie, Coubertin laisse plus de 60 000 pages. Il organise
des conférences, crée des comités de soutien au sport et sollicite l'aide de toutes les
bonnes volontés, l'abbé Didon au premier chef. Les deux hommes se rencontrent
pour la première fois le 2 janvier 1891.
En 1896, les premiers Jeux olympiques rénovés ont symboliquement lieu à Athènes,
et la fréquence quadriennale est établie.
Les femmes, absentes des premiers Jeux de 1896 (Coubertin conseillait la
gymnastique aux femmes dans une optique de santé, la compétition et les muscles ne
leur correspondant pas, à ses yeux), elles font leur entrée lors des deuxièmes, à
Parisdas, en 1900 (16 participantes), leur nombre ne cessera de croître par la suite
malgré l'opposition du baron.
Président du CIO depuis 1896, Coubertin s'en éloigne en démissionsdnant de son
poste en 1925. C'est aigri qu'il constate que ses successeurs ne le mettent pas au
courant de ce qui se passe, alors que les Jeux sont son œuvre. Il est néanmoins lauréat
du Prix Guy Wildenstein de l'Académie des sports en 1935.
Ruiné, avec un enfant handicapé, il s'implique dans l'organisation des Jeux de 1936
de Berlin, qui avaient été prévu avant l'arrivée au pouvoir d'Hitler. Le baron de
Coubertin est malgré tout amer devant la récupération politique trop omniprésente.
Il meurt à Genève l'année suivante, victime d'une crise cardiaque. Il est enterré à
Lausanne mais son cœur est inhumé séparément dans un monument près du
sanctuaire d’Olympie.
Le sport contre l'éducation physique dans la III e République
Le sport, l'excellence de la compétition que prônait un Pierre de Coubertin issu de la
noblesse, peut s'opposer à l'éducation physique, égalitaire, vouée au plus grand
nombre de Paschal Grousset, ancien communard déporté. Ce « Monsieur Paschal
Grousset qui est un homme que je méprise et avec lequel je ne veux point avoir de
rapports », dit Coubertin. Avec Philippe Tissié, malgré des différends, il souhaite
amener l'activité physique et le sport à l'école.
C'est dans ce sens que Coubertin fonde le Comité de propagande des exercices
physiques en juin 1888, qu'il le renforce en 1890 avec la Revue athlétique.
Les membres du comité sont d'une sensibilité de droite (monarchistes, conservateurs,
ecclésiastiques) au contraire de ceux de la Ligue nationale de l’éducation physique de
Grousset dont les membres comme Clemenceau ou Alexandre Dumas ont une
sensibilité de gauche (socialistes ou non, mais républicains et athées). D'où les
différends entre le mouvement libéral et individualiste et le mouvement libéral,
égalitaire et collectif. Le mouvement de la Ligue girondine de l’éducation physique
de Phillipe Tissié se veut indépendant.
Entre Coubertin et Tissié, malgré leur opposition, a lieu une grande correspondance
en ce sens de 1889 à 1915. Coubertin le protégeait malgré ses divergences. Leur
désaccord vient au sujet du bien-fondé des compétitions publiques. Le docteur Tissié,
hygiéniste, va prendre une position contre la compétition et ses violences tandis que
Coubertin défend le sport et sa « liberté d'excès » pour aller vers l'excellence de
l'individu.
Coubertin a par ailleurs une vision internationale du sport et veux relier les ligues
sportives du monde entre elles avec une préférence pour les jeux sportifs anglais
(football, canoë, tennis...). De leur côté Tissié et Grousset voient une éducation
sportive plus locale avec un apprentissage du sport par les jeux régionaux (la
Barrette aquitaine et non le rugby), par la méthode suédoise.
Ainsi, Tissié se désintéresse-t-il à la création des JO : « les questions d'amateurs et de
professionnels ainsi que le rétablissement des Jeux olympiques n'intéressent pas
directement la Ligue girondine qui ne s'occupe que des jeunes gens ou des enfants en
cours de scolarité. ». Cependant, en tant que délégué du ministère de l'éducation, il
prend part activement au congrès du Havre de 1897, fraternel comme les valeurs que
veulent incarner les JO. Il y défend donc ces points de vue qui sont fortement écoutés
et entendus de par sa prestance, malgré les réserves de Pierre de Coubertin.
Cependant, il reste en contact avec Tissié, « pour travailler sur cette même cause... »,
qu'est l'éducation de l'activité physique: « ...même si nous ne la servons pas de la
même manière, nous l'aimons pareillement ».
Alexandre Dumas
(dit aussi Alexandre Dumas père) est un écrivain français né
le 24 juillet 1802 (5 thermidor an X) à Villers-Cotterêts (Aisne)
et mort le 5 décembre 1870 à Puys, près de Dieppe (SeineMaritime).
Il est le fils de Thomas Alexandre Davy de la Pailleterie, dit le général Dumas,
mulâtre de Saint-Domingue, premier général ayant des origines afro-antillaises de
l'armée française, et le père de l'écrivain Alexandre Dumas (1824-1895) dit Dumas
fils, auteur en particulier de La Dame aux camélias
« Je suis lié à Villers-Cotterets, petite ville du département de l'Aisne, située sur la
route de Paris à Laon, à deux cents pas de la rue de la Noue, où mourut Demoustiers,
à deux lieues de la Ferté-Milon, où naquit Racine, et à sept lieues de Château-Thierry,
où naquit la Fontaine.» À treize ans, le petit Alexandre ne sait presque rien, il a pour
seule éducation ses lectures de la Bible, de récits mythologiques, de l'Histoire naturelle
de Buffon, de Robinson Crusoé et des Contes des mille et une nuits.
Il signe des grandes fresques historiques telles Les Trois Mousquetaires ou Le Comte de
Monte-Cristo en 1844.
En 1846, il fait construire son propre théâtre à Paris, boulevard du Temple, qu'il
baptise « Théâtre-Historique ». Le théâtre est inauguré en 1847 et accueille les pièces
de plusieurs auteurs européens (Shakespeare, Goethe, Calderon, Schiller) avant de
faire faillite en 1850. En 1848, il est candidat malheureux aux élections législatives
qui suivent la révolution. Il soutient ensuite Louis-Eugène Cavaignac contre LouisNapoléon Bonaparte.
Ruiné par la faillite de son théâtre, Dumas est obligé
de vendre aux enchères son château qu'Honoré de Balzac admirait tant. En 1851,
poursuivi par plus de cent cinquante créanciers, Dumas doit s'exiler un temps en
Belgique.
Dumas ne cessera jamais de
s’engager : en 1852, il s’exile momentanément, comme Victor Hugo, pour protester
contre le coup d’État de Napoléon III, et en 1860, il vend ses biens pour acheter des
armes pour l’armée de Garibaldi.
Dumas
est un ami et un admirateur de Garibaldi et pendant l'expédition des Mille, il se rend
en Sicile pour lui livrer les armes achetées. Il est le témoin de la bataille de Calatafimi
qu'il décrit dans « Les Garibaldiens », publié en 1861 . Il est aux côtés de Garibaldi le
jour de son entrée dans Naples puis il est nommé Directeur des fouilles et des
musées, charge qu'il occupe pendant trois ans (1861-1864) jusqu'à ce que, à cause du
mécontentement des Napolitains qui acceptent mal qu'un étranger occupe une telle
charge, il préfère démissionner et rentre à Paris. Durant la même période, il dirige le
journal L'Indipendente auquel collabore le futur fondateur du Corriere della Sera,
Eugenio Torelli Viollier.
Dumas ne ralentit pas pour autant sa production littéraire. Fin gourmet, il est même
l'auteur d'un Grand dictionnaire de cuisine.
« Alexandre Dumas partageait son temps, comme d'habitude, entre la littérature et la
cuisine ; lorsqu'il ne faisait pas sauter un roman, il faisait sauter des petits oignons. »[
Les Trois Mousquetaires est un roman celébre d'Alexandre Dumas.
Le roman raconte les aventures d'un Gascon désargenté de 18 ans, d'Artagnan faire
carrière afin de devenir mousquetaire. Il se lie d'amitié avec Athos, Porthos et
Aramis, mousquetaires du roi Louis XIII. Ces quatre hommes vont s'opposer au
premier ministre, le cardinal de Richelieu et à ses agents, dont le comte de Rochefort
et la belle et mystérieuse Milady de Winter, pour sauver l'honneur de la reine de
France Anne d'Autriche.
Avec ses nombreux combats et ses rebondissements
romanesques, Les Trois mousquetaires est l'exemple type du roman de cape et d'épée et
le succès du roman a été tel que Dumas l'a adapté lui-même au théâtre, et a repris les
quatre héros dans deux autres romans Vingt ans après, (1845) et Le Vicomte de
Bragelonne (1847-1850) pour former la trilogie des mousquetaires.
Toujours très populaire, ce roman a fait l'objet de très nombreuses adaptions au
cinéma et à la télévision.
Le Comte de Monte-Cristo est un roman d’Alexandre Dumas, écrit avec la
collaboration d’Auguste Maquet et achevé en 1844. Inspiré de faits réels, l'histoire se
fonde sur la vie de Pierre Picaud. L’ouvrage raconte l’histoire d’un jeune homme
injustement accusé de bonapartisme et emprisonné sans jugement pendant quatorze
ans, qui, évadé et devenu très riche, entreprend de se venger de ceux qui ont œuvré à
son arrestation.
Au début du règne de Louis XVIII, peu avant
les Cent-Jours et alors qu'un royalisme prononcé était de mise, Edmond Dantès,
marin, second du navire Le Pharaon est accusé à tort de bonapartisme et enfermé dans
une geôle du château d'If, sur l’île du même nom, au large de Marseille. Après
quatorze années, il réussit à s’échapper et s’empare du trésor de l’île de MonteCristo, dont l’emplacement lui a été révélé par un compagnon de captivité, l’abbé
Faria. Devenu riche et puissant, il entreprend, sous le nom notamment du « comte de
Monte-Cristo », de se venger de ceux qui l’ont accusé ou ont bénéficié directement de
son incarcération pour s’élever dans la société
Haydn et les Eszterházy
Les Esterházy sont une famille princière austro-hongroise dont les domiciles
principaux étaient à Eisenstadt/Kismarton, Fertőd, près de Sopron/Ödenburg et
Vienne. L'écrivain Péter Esterházy, né en 1950, est un membre de la branche comtale
de la famille princière.
Le chef de famille reçoit le titre de baron en 1613, comte en 1626 et prince en 1687.
Nicolas Ier Joseph Esterházy (1714-1790), frère du précédent, grand mécène, Joseph
Haydn était son musicien de cour. Au cœur de son domaine d'Eszterháza, à Fertőd
(nord-ouest de la Hongrie), il fit construire le palais Esterházy, à l'égal du palais de
Schönbrunn. Il mérita le surnom de « Nicolas le magnifique ».
Franz Joseph Haydn
Portrait par Thomas Hardy (1792)
né à Rohrau sur la Leitha en Basse-Autriche, le 31 mars 1732 et mort à Vienne le 31
mai 1809, est un compositeur autrichien. Il incarne le classicisme viennois au même
titre que Mozart et Beethoven, les trois compositeurs étant regroupés par la postérité
sous le vocable de « trinité »
La carrière musicale de Joseph Haydn couvre toute la période allant de la fin du
baroque aux débuts du romantisme. Il est à la fois le pont et le moteur qui a permis à
cette évolution de s'accomplir[1]. L'image du « papa Haydn » ne vient pas des titres
de « père de la symphonie » ou « père du quatuor à cordes » généreusement décernés au
XIXe siècle et même de nos jours. La création de ces genres relève d'une genèse un
peu plus complexe, mais Haydn a très largement contribué à leur émergence et leur
consolidation.
Dès sept ans, remarqué grâce à sa belle voix de soprano, il entre comme choriste dans
la maîtrise de la cathédrale Saint-Étienne de Vienne, Il y apprend les rudiments de la
musique, à jouer du clavecin et du violon.
Cathédrale Saint-Étienne de Vienne
En difficulté financière, le comte de Morzin doit se résoudre à dissoudre son
orchestre. Joseph Haydn retrouve rapidement une place auprès d'une des plus
grandes et des plus fortunées familles nobles hongroises, la famille des princes
Esterházy. Le contrat signé le 1er mai 1761 reflète bien la situation sociale des
musiciens sous l'Ancien régime. Outre les formules un peu humiliantes, Haydn
s'engage vis-à-vis du prince à lui réserver la totale exclusivité de ses compositions. En
réalité, Haydn ne sera jamais traité comme un simple laquais et le prince, grand
amateur de musique, rapidement conscient du génie de son employé, ne résistera pas
à la demande extérieure des éditeurs et du public au sens large. La clause
d'exclusivité disparaitra d'ailleurs du nouveau contrat signé le 1er janvier 1779 entre
le prince et Haydn.
Il servira cette famille pendant plus de trente ans. D'abord au service de Paul II
Esterházy (1711-1762), la plus grande partie de son activité de compositeur se
confondra avec le règne de son frère Niklaus (Nicolas dit « le magnifique »), prince
mécène, féru de musique, qui laissera à Haydn toute capacité de développer
librement son génie. À la mort de Nicolas Ier, en 1790, son fils Paul-Anton (1738-1794)
étant peu attaché à la musique, Haydn pourra s'éloigner quelques années d'Esterhaza
et d'Eisenstadt, séjours principaux de la famille princière.
Il reprendra un service plus régulier auprès du fils de Paul-Anton, Nicolas II (17651833), de son retour de Londres en 1795 à l'arrêt de sa carrière en 1802, se consacrant
essentiellement, à la demande du nouveau prince, à la production de musique
religieuse (messes, oratorios).
L'anecdote de la symphonie des Adieux (1772) est caractéristique du caractère
protecteur de Haydn et de son sens des relations humaines. Au dernier mouvement,
les musiciens cessent de jouer un par un et quittent la scène ne laissant que le chef
d'orchestre et le premier violon terminer l'œuvre. Haydn signifiait ainsi au prince
que ses musiciens fatigués avaient besoin de repos. Selon une autre interprétation,
Haydn s'élevait ainsi contre l'intention du prince de dissoudre l'orchestre.
Haydn et Mozart
La rencontre (la première attestée entre les deux compositeurs) eut lieu en 1784, mais
il est possible qu'elle fut précédée d'autres.
À l'imitation de Mozart, Haydn adhère en février 1785 à une loge maçonnique, ce qui
à l'époque est compatible avec la foi catholique du compositeur. Mais contrairement
à son jeune ami, cette adhésion ne semble avoir eu aucune influence sur ses œuvres
futures.
Mozart meurt pendant le premier séjour de Haydn à Londres.
« J'ai été longtemps hors de moi à la nouvelle de la mort de Mozart, et je ne pouvais
croire que la providence ait si vite rappelé dans l'autre monde un homme aussi
irremplaçable. »
Vienne en juillet 1792, Haydn prend comme élève Beethoven alors âgé de 22 ans.
Ultérieurement les relations des deux hommes se dégradèrent au point que les leçons
de contrepoint délivrées par Haydn furent dénigrées par Beethoven lui-même et
certains auteurs. Il n'en reste pas moins que Beethoven bénéficia des conseils éclairés
du modèle musical que représentait Haydn à cette époque.
1806, Joseph Haydn ne compose plus. Fatigué et malade. Sa dernière apparition à un
concert public a lieu le 27 mars 1808 pour une dernière audition de La création sous la
direction d'Antonio Salieri. Les dernières années de nombreux compositeurs et
musiciens font le pèlerinage jusqu'au domicile de Haydn, émus ou simplement
curieux de rendre une dernière visite au vieux maître.
Il décède le 31 mai 1809 pendant l'occupation de Vienne par les troupes
napoléoniennes. Napoléon envoie cependant un détachement pour lui rendre
hommage lors de son enterrement. Deux semaines après son décès, le 15 juin 1809,
un service funèbre lui fut rendu dans la Schottenkirche, où fut joué le Requiem de
Mozart.
Les œuvres de Joseph Haydn sont 104 symphonies,16 ouvertures,62 sonates pour
clavier 14 messes 13 opéras italiens…etc…
L’ Histoire de la langues francaise
Les Serments de Strasbourg, qui scellent en 842 l’alliance entre Charles le Chauve et
Louis le Germanique, rédigés en langue romane et en langue germanique, sont
considérés comme le plus ancien document écrit en français.
Deux articles de l’ordonnance de Villers-Cotterêts, signée par François Ier en aoűt
1539, donnèrent une assise juridique à ce processus :
Article 110 : Afin qu’il n’y ait cause de douter sur l’intelligence des arrêts de
justice, nous voulons et ordonnons qu’ils soient faits et écrits si clairement, qu’il n’y
ait, ni puisse avoir, aucune ambiguïté ou incertitude, ni lieu ŕ demander
interprétation.
Article 111 : Et pour ce que telles choses sont souvent advenues sur l’intelligence
des mots latins contenus dans lesdits arrêts, nous voulons dorénavant que tous
arrêts, ensemble toutes autres procédures, soit de nos cours souveraines et autres
subalternes et inférieures, soit de registres, enquêtes, contrats, commissions,
sentences, testaments, et autres quelconques actes et exploits de justice, soient
prononcés, enregistrés et délivrés aux parties, en langage maternel français et non
autrement.
Ainsi la vie publique du pays était-elle indissociablement liée à l’emploi
scrupuleux (afin de ne laisser « aucune ambiguïté ou incertitude ») du « langage
maternel français ». Ce texte fondateur doit être rapproché de la Deffence et Illustration
de la langue françoyse (1549). Le manifeste du groupe qu’on appellera plus tard la
« Pléiade » proclame, exactement dix ans après l’ordonnance de Villers-Cotterêts,
l’excellence et la prééminence du français en matière de poésie. On le voit,
l’attachement résolu à la langue française répond à une exigence à la fois politique,
juridique et littéraire.
C’est la même exigence qui conduit à la création de l’Académie française en 1635.
Selon les termes de Marc Fumaroli, Richelieu a fondé l’Académie pour « donner à
l’unité du royaume forgée par la politique une langue et un style qui la symbolisent
et la cimentent ». Ainsi, l’article XXIV des statuts précise que « la principale fonction
de l’Académie sera de travailler avec tout le soin et toute la diligence possibles à
donner des règles certaines à notre langue et à la rendre pure, éloquente et capable
de traiter les arts et les sciences ».
Le dispositif imaginé par Richelieu était si parfait qu’il a franchi les siècles sans
modification majeure : le pouvoir politique ne saurait sans abus intervenir
directement sur la langue ; il laisse donc à une assemblée indépendante, dont le
statut est analogue à celui des cours supérieures, le soin d’enregistrer, d’établir et de
régler l’usage. En matière de langage, l’incitation, la régulation et l’exemple sont des
armes bien plus efficaces que l’intervention autoritaire.
L’éclat et la puissance de la monarchie française, le raffinement de la culture, les
perfectionnements apportés à la langue par l’Académie et les grammairiens,
l’influence non négligeable des populations protestantes émigrées, font que le
français déborde rapidement, aux XVIIe et XVIIIe siècles, le cadre de la nation. C’est la
langue de l’aristocratie et des personnes cultivées dans tout le Nord de l’Europe, en
Allemagne, en Pologne, en Russie... C’est aussi la langue de la diplomatie. Tous les
grands traités sont rédigés en français, alors qu’ils l’étaient auparavant en latin.
L’empire de la langue française dépasse largement (et c’est une constante) l’empire
politique et économique de la France.
Qu'est-ce que la Francophonie?
Le terme de francophonie apparut pour la premičre fois en 1880. C’est le géographe
français Onésime Reclus (1837-1916) qui l’a employé pour désigner les espaces
géographiques oů la langue française était parlée. Il s’agit de l'ouvrage France, Algérie
et colonies. On entend aujourd’hui par francophonie (avec une minuscule initiale)
l’ensemble des PEUPLES ou des groupes de locuteurs qui utilisent partiellement ou
entičrement la langue française dans leur vie quotidienne ou leurs communications.
Le terme Francophonie (avec une capitale initiale) désigne plutôt l’ensemble des
GOUVERNEMENTS, pays ou instances officielles qui ont en commun l’usage du
français dans leurs travaux ou leurs échanges. Donc, on parle de deux réalités
différentes selon qu’on écrit francophonie (peuples ou locuteurs) ou Francophonie
(gouvernements ou pays).
Dans ce dernier cas, la Francophonie est associée ŕ l'Organisation internationale
de la Francophonie.
Rappelons que le terme de Ťfrancophonieť provient bien évidemment du mot
Ťfrançaisť, une langue romane appartenant ŕ la famille indo-européenne. On
peut consulter un tableau montrant une typologie historique des langues
romanes.
Homme au masque de fer
L’homme au masque de fer est l'un des prisonniers les plus fameux de l'histoire
française. Le mystère entourant son existence, sa légende y a ajouté force détails, et la
politique s'en est emparée, l'Homme au masque de fer devenant, sous la plume de
Voltaire, un symbole de l'absolutisme monarchique.
Les faits historiques
Le 4 septembre 1687, en plein règne de Louis XIV, une gazette manuscrite janséniste,
qui se lisait sous le manteau, informait ses lecteurs qu'un officier, M. de Saint-Mars,
avait conduit « par ordre du roi » un prisonnier d'État au fort de l’île SainteMarguerite, en Provence. « Personne ne sait qui il est ; il y a défense de dire son nom
et ordre de le tuer s'il l'avait prononcé ; celui-ci était enfermé dans une chaise à
porteurs ayant un masque d'acier sur le visage, et tout ce qu'on a pu savoir de SaintMars était que ce prisonnier était depuis de longues années à Pignerol, et que les
gens, que le public croient mort ne l'est pas. »
Ensuite, le 29 septembre 1698, une autre gazette annonçait que « M. de Saint-Mars,
qui était gouverneur des îles de Saint-Honorat et de Sainte-Marguerite, est arrivé ici
depuis quelques jours pour prendre possession du gouvernement de la Bastille, dont
il a été pourvu par Sa Majesté. »
Le 3 octobre, la même gazette rajoutait que « M. de Saint-Mars a pris possession du
gouvernement de la Bastille, où il a fait mettre un prisonnier qu'il avait avec lui, et il
en a laissé un autre à Pierre-en-Cise, en passant à Lyon. »
La seconde mention qui ait été faite du prisonnier au masque de fer se trouve dans
un petit livre anonyme : Mémoires secrets pour servir à l'histoire de Perse (Amsterdam,
1745, in-12), qui n'est qu'une satire des intrigues politiques et galantes de la cour de
Louis XIV, sous des noms persans. On y raconte une visite du régent à un prisonnier
d'État masqué. Ce prisonnier, transféré de la citadelle d'Ormus (îles SainteMarguerite) dans celle d'Ispahan (la Bastille), n'est autre que le comte de
Vermandois, fils de Louis XIV et Louise de La Vallière, incarcéré pour avoir donné
un soufflet au dauphin, et qu'on avait fait passer pour mort de la peste. « Le
commandant de la citadelle d'Ormus, disent ces Mémoires, traitait son prisonnier
avec le plus profond respect; il le servait lui-même et prenait les plats à la porte de
l'appartement des mains des cuisiniers, dont aucun n'avait jamais vu le visage de
Giafer (le comte de Vermandois). Le prince s'avisa un jour de graver son nom sur le
dos d'une assiette avec la pointe d'un couteau. Un esclave, entre les mains de qui
tomba cette assiette, crut faire sa cour en la portant au commandant, et se flatta d'en
être récompensé; mais ce malheureux fut trompé dans son espérance, et l'on s'en
défit sur-le-champ, afin d'ensevelir avec lui un secret d'une si grande importance.
Giafer resta plusieurs années dans la citadelle d'Ormus. On ne la lui fit quitter, pour
le transférer dans celle d'Is-pahan, que lorsque Cha-Abbas (Louis XIV), en
reconnaissance de la fidélité du commandant, lui donna le gouvernement de celle
d'Is-pahan qui vint à vaquer. On prenait la précaution, autant à Ormus qu'à Ispahan,
de faire mettre un masque au prince lorsque, pour cause de maladie ou pour tout
autre sujet, on était obligé de l'exposer à la vue. Plusieurs personnes dignes de foi ont
affirmé avoir vu plus d'une fois ce prisonnier masqué, et ont rapporté qu'il tutoyait le
gouverneur qui, au contraire, lui rendait des respects infinis. » (extrait de l'article Le
masque de fer dans le Grand dictionnaire universel du XIXe siècle, tome 10, page 1304).
C'est Voltaire qui va lancer la légende en consacrant à l'« homme au masque de fer »
une partie du chapitre XXV du Siècle de Louis XIV publié en 1751. Affirmant que le
personnage a été arrêté en 1661, année de la mort de Mazarin, il est le premier à
mentionner le détail, propre à exciter l'imagination, du « masque dont la
mentonnière avait des ressorts d'acier qui lui laissaient la liberté de manger avec le
masque sur le visage » en ajoutant : « On avait ordre de le tuer s'il se découvrait. » Il
affirme également que le prisonnier était traité avec des égards extraordinaires, qu'on
faisait de la musique dans sa cellule et que : « Son plus grand goût était pour le linge
d'une finesse extraordinaire et pour les dentelles. » En 1752, la réédition du Siècle de
Louis XIV ajoute l'anecdote de l'assiette d'argent sur laquelle le prisonnier inscrit son
nom et qu'il lance par la fenêtre de la prison ; retrouvée par un pêcheur illettré, ce
dernier l'aurait rapportée au gouverneur qui lui aurait dit, après s'être assuré qu'il
n'avait pu déchiffrer l'inscription : « Allez, vous êtes bien heureux de ne pas savoir
lire. »
Trente-quatre ans de détention
Pour s'en tenir aux faits avérés, le 19 novembre 1703 est mort à la Bastille un
prisonnier ainsi mentionné sur le registre d'écrou de la prison, tenu par le lieutenant
Étienne du Junca:
« Du même jour, lundi 19 de Novembre 1703, ce prisonnier inconnu toujours masqué
d'un masque de velours noir, que M. de Saint-Mars, gouverneur, avoit amené
avecque lui, en venant des isles Sainte-Marguerite, qu'il gardoit depuis longtemps,
lequel s'étant trouvé un peu mal en sortant de la messe, il est mort le jour d'hui sur
les dix heures du soir [...] et ce prisonnier inconnu gardé depuis si longtemps a été
enterré le mardi à quatre heures de l'après-midi, 20 Novembre dans le cimetière
Saint-Paul, notre paroisse ; sur le registre mortuère on a donné un nom aussi inconnu
que M. de Rosarges, major, et M. Reil, chirurgien, qui ont signé sur le registre. » avec
cette adjonction en marge : « J'ai appris depuis qu'on l'avoit nommé sur le registre M.
de Marchiel, qu'on a payé 40 l. d'enterrement. » Le registre paroissial de Saint-Paul
mentionne pour sa part : « Le 20, Marchioly [ou Marchialy] âgé de quarante-cinq ans
environ, est décédé dans la Bastille, duquel le corps a été inhumé dans le cimetière de
Saint-Paul sa paroisse, le 20 du présent, en présence de M. Rosage, majeur de la
Bastille et de M. Reghle chirurgien majeur de la Bastille qui ont signé. »
En 1769, dans son Traité des différentes sortes de preuves qui servent à établir la vérité dans
l'histoire, le père Griffet (1698-1771) donnait les précisions suivantes.
« Le souvenir du prisonnier masqué s'était conservé parmi les officiers, soldats et
domestiques de cette prison, et nombre de témoins oculaires l'avaient vu passer dans
la cour pour se rendre à la messe. Dès qu'il fut mort, on avait brûlé généralement tout
ce qui était à son usage comme linge, habits, matelas, couvertures; on avait regratté et
blanchi les murailles de sa chambre, changé les carreaux et fait disparaître les traces
de son séjour, de peur qu'il n'eût caché quelques billets ou quelque marque qui eût
fait connaître son nom.»
Le prisonnier était arrivé avec son geôlier, Bénigne Dauvergne de Saint-Mars, fidèle
de Louvois et ancien mousquetaire, quand celui-ci devint gouverneur de la Bastille
en 1698. Cela est confirmé par une autre entrée du registre d'écrou le 18 septembre
1698 :
« Du jeudi 18 de septembre à trois heures après-midi, monsieur de Saint-Mars,
gouverneur du château de la Bastille, est arrivé pour sa première entrée venant de
son Gouvernement des iles Sainte-Marguerite et Honnorat, ayant avec lui dans sa
litière un ancien prisonnier qu'il avait à Pignerol, lequel il fait tenir toujours masqué,
dont le nom ne se dit pas [...] lequel prisonnier sera servi par M. de Rosargues, que
M. le Gouverneur nourrira ».
Marguerite
Prison du masque de fer sur l'île Sainte-
Il en ressort que le prisonnier masqué avait suivi Saint-Mars lors de ses mutations
successives : à l'île Sainte-Marguerite de Lérins (au large de Cannes), où il était arrivé
le 30 avril 1687, et, auparavant, à Exilles, où il fut muté en 1681 et à la forteresse de
Pignerol en Piémont, qu'il commanda de 1665 à 1681.
Lors de sa mutation à Exilles, Saint-Mars avait été accompagné de deux prisonniers :
« Sa Majesté [...] a trouvé bon de vous accorder le gouvernement d'Exilles […] où elle
fera transporter ceux des prisonniers qui sont à votre garde, qu'elle croira assez de
conséquence pour ne pas les mettre en d'autres mains que les vôtres » (lettre de
Louvois à Saint-Mars du 12 mai 1681). « J'aurai en garde deux merles que j'ai ici,
lesquels n'ont point d'autre nom que messieurs de la tour d'en bas » (Saint-Mars à
d'Estrades, 25 juin 1681). Ces prisonniers étaient jugés suffisamment importants pour
qu'on leur construise, à Exilles, une prison spéciale, aménagements qui retardèrent
d'ailleurs de plusieurs mois le transfert.
L'un des deux prisonniers en question décède fin 1686 ou début 1687, juste avant que
Saint-Mars soit transféré à Sainte-Marguerite. Le survivant arrive à SainteMarguerite le 30 avril 1687 dans une chaise à porteur hermétiquement close par une
toile cirée. On lui fait aménager une prison spéciale, donnant sur la mer et à laquelle
on n'accède qu'en franchissant trois portes successives.
Le prisonnier était arrivé à Pignerol le 24 août 1669. Dès le 19 juillet, Louvois avait
écrit à Saint-Mars à propos du prisonnier qu'il lui envoyait : « il est de la dernière
importance qu'il soit gardé avec une grande sûreté et qu'il ne puisse donner de ses
nouvelles en nulle manière et par lettre à qui que ce soit […] de faire en sorte que les
jours qu'aura le lieu où il sera ne donne point sur des lieux qui puissent être abordés
de personne et qu'il y ait assez de portes, fermées les unes sur les autres, pour que
vos sentinelles ne puissent rien entendre.
Il faudra que vous portiez vous même à ce misérable, une fois par jour, de quoi vivre
toute la journée et que vous n'écoutiez jamais, sous quelque prétexte que ce puisse
être, ce qu'il voudra vous dire, le menaçant toujours de le faire mourir s'il vous ouvre
jamais la bouche pour vous parler d'autre chose que de ses nécessités ».
En 1691, lorsque Louvois meurt, son fils, Barbezieux, qui lui succède, écrivit à SaintMars pour confirmer ces instructions : « Lorsque vous aurez quelque chose à me
mander du prisonnier qui est sous votre garde depuis vingt ans, je vous prie d'user
des mêmes précautions que vous faisiez quand vous suiviez à M. de Louvois. »
L'homme au masque de fer était-il réellement masqué ?
Le prisonnier a enflammé les imaginations. En réalité, rien ne permet de penser que
le prisonnier était constamment masqué. Il semble plus probable qu'il n'a été astreint
à porter un masque que pendant les transferts, pour éviter qu'un passant puisse le
reconnaître. Des scientifiques ont par ailleurs expliqué qu'il n'a pas pu porter ce
masque constamment pour la bonne et simple raison qu'il aurait entraîné des
maladies. De plus il s'agissait d'un homme, donc la repousse des poils aurait eu lieu
dans de mauvaises conditions.
Encore le port d'un masque n'est-il véritablement avéré qu'en 1698, lors du transfert à
la Bastille : il est mentionné dans le registre d'écrou (V. ci-dessus) ainsi que dans un
récit (publié dans l'Année littéraire le 30 juin 1778) de l'étape de Saint-Mars dans son
château de Palteau, faite par son petit-neveu :
« En 1698, écrit M. de Palteau, M. de Saint-Mars passa du gouvernement des Isles
Sainte-Marguerite à celui de la Bastille. En venant en prendre possession, il séjourna
avec son prisonnier à sa terre de Palteau. L'homme au masque arriva dans une litière
qui précédait celle de M. de Saint-Mars ; ils étoient accompagnés de plusieurs gens à
cheval. Les paysans allèrent au-devant de leur seigneur ; M. de Saint-Mars mangea
avec son prisonnier, qui avait le dos opposé aux croisées de la salle à manger qui
donnent sur la cour ; les paysans que j'ai interrogés ne purent voir s'il mangeait avec
son masque ; mais ils observèrent très bien que M. de Saint-Mars, qui était à table visà-vis de lui, avoit deux pistolets à côté de son assiette. Ils n'avaient pour les servir
qu'un seul valet-de-chambre, qui allait chercher les plats qu'on lui apportait dans
l'anti-chambre, fermant soigneusement sur lui la porte de la salle à manger. Lorsque
le prisonnier traversait la cour, il avoit toujours son masque noir sur le visage ; les
païsans remarquèrent qu'on lui voyait les dents et les lèvres, qu'il était grand et avait
les cheveux blancs. M. de Saint-Mars coucha dans un lit qu'on lui avait dressé auprès
de celui de l'homme au masque. »
Les interprétations
Des dizaines d'identifications ont été proposées depuis le XVIIe siècle (Francis
Lacassin en a compté 48). Le Masque de fer était-il le frère jumeau de Louis XIV, ce
qui aurait expliqué qu'on cache son visage autant que son nom ? Le fils de Louis XIV
et de Louise de La Vallière ? Un fils indésirable d'Anne d'Autriche ? Le duc de
Beaufort, si l'on en croit le poète dramatique Lagrange-Chancel, qui avait lui-même
été incarcéré aux îles de Lérins, dans une lettre qu'il écrivit à Fréron ? James de la
Cloche, fils illégitime de Charles II d'Angleterre ? Voire Molière, comme le soutint
l'érudit bordelais Anatole Loquin ? Le bel Henri II de Guise, prince de Joinville et
frère de Marie de Lorraine dite « Mlle de Guise » ? Le mystère excita l'imagination des
hommes, dont le romancier Alexandre Dumas.
Un frère jumeau de Louis XIV
La thèse de Voltaire, progressivement complétée et dévoilée, des éditions successives
du Siècle de Louis XIV et de son Supplément (1751, 1752, 1753) à la Suite de l'Essai sur
l'Histoire générale (1763) et aux Questions sur l'Encyclopédie (1770 et 1771) est que
l'Homme au masque de fer aurait été un frère jumeau de Louis XIV et, pour ajouter
encore au piment de l'histoire, un frère aîné, que, pour une raison mal élucidée, Anne
d'Autriche et Mazarin auraient écarté du trône et élevé dans un lieu secret jusqu'à ce
qu'à la mort de Mazarin, Louis XIV découvre le pot-aux-roses et décide de prendre
des précautions supplémentaires pour que l'affaire ne puisse être découverte.
Marcel Pagnol, s'appuyant notamment sur les circonstances de la naissance de Louis
XIV, affirme que le Masque de fer serait bien un jumeau mais né en second, soit le
cadet, et qui aurait été dissimulé pour éviter toute contestation sur le titulaire du
trône. Les historiens qui rejettent cette thèse (dont Jean-Christian Petitfils), mettent en
avant les conditions de l'accouchement de la reine. Celui-ci avait lieu en public,
devant les principaux personnages de la cour. Or, selon Marcel Pagnol, juste après la
naissance du futur louis XIV, Louis XIII entraîne toute la cour à la Chapelle du
Château de saint-Germain pour célébrer en grandes pompes un Te Deum
(événement relaté par Dumont, témoin de la scène, dans le Supplément au Corps
Universel Diplomatique, Tome IV, page 176) ce qui est contraire aux usages qui veut
que cette cérémonie se déroule plusieurs jours après les couches. Cela aurait permis à
la reine de rester seule avec sa sage-femme qui aurait mis au monde le second enfant.
Pour éclaircir le contexte, il faut rappeler qu'il y avait à l'époque controverse sur le
fait de savoir quel était l'aîné de deux jumeaux : celui ayant vu le jour en premier ou
celui qui, voyant le jour en second, avait, pensait-on, été conçu en premier. Si un tel
cas s'était présenté, le jumeau régnant aurait eu un grave problème de légitimité.
À l'appui également de la thèse d'un jumeau de Louis XIV, l'examen attentif de la
généalogie des rois de France fait apparaître de multiples naissances gémellaires, tant
chez les Capétiens, que les Valois, les Bourbons et enfin les Orléans[1].
Cette thèse inspire Alexandre Dumas dans le Vicomte de Bragelonne et dans Les
Jumeaux (drame inachevé, 1861).
Selon d'autres hypothèses, le Masque de fer aurait été un fils bâtard d'Anne
d'Autriche, né pour les uns du duc de Buckingham (Luchet), pour d'autres d'un
moine du nom de Fiacre (avec une naissance en 1636), pour d'autres encore du
cardinal Mazarin (avec une naissance en 1644, soit longtemps après Louis XIV qui
n'avait dès lors aucune raison d'emprisonner l'intéressé).
À noter que Louis XIV a bien eu un frère cadet, Monsieur, mais né deux ans après lui.
Nicolas Fouquet
Selon Pierre-Jacques Arrèse, reprenant une thèse de Paul Lacroix (1836), le Masque
de fer ne serait autre que le surintendant Nicolas Fouquet, incarcéré à Pignerol en
1665.
Celui-ci est officiellement mort d'une attaque d'apoplexie à Pignerol à 65 ans le 23
mars 1680, vingt-trois ans avant le Masque de fer. Mais, selon les tenants de cette
thèse, cette date serait fausse et le corps d'un codétenu, Dauger, qui servait de valet à
Fouquet (voir ci-dessous), aurait été donné pour celui du surintendant. Cette mise en
scène aurait été organisée par Colbert et Louvois afin d'empêcher la libération de
Fouquet, qui était sur le point d'obtenir sa grâce et dont ils redoutaient l'habileté et
l'influence. Cela étant, si Fouquet avait survécu jusqu'en 1703, il aurait vécu 88 ans, ce
qui est beaucoup pour l'époque, même pour un prisonnier bénéficiant d'un
traitement de faveur. Par ailleurs jamais un membre de sa famille n'a mis sa mort en
doute par la suite.
Le lieutenant-général de Bulonde
En 1890, un commandant, qui étudiait les campagnes de Catinat, confia au
commandant Étienne Bazeries, expert en cryptanalyse pour l'armée française un
ensemble de papiers chiffrés. Après trois années d'effort, le chiffre se révélant
particulièrement rebelle face aux techniques modernes de déchiffrement, Bazeries
affirma avoir « cassé » le code et trouvé, dans une lettre de Louvois à Catinat datée
du 24 août 1691, la clé de l'énigme du Masque de fer. Le chiffre en question est
parfois appelé « Grand Chiffre de Louis XIV » ou, plus simplement, Grand Chiffre.
Selon lui, la missive se traduisait ainsi : « Je suppose qu'il n'est pas nécessaire de vous
dire avec quel déplaisir Sa Majesté a accueilli la nouvelle du refus catégorique du
général Bulonde d'obéir à ses ordres ainsi qu'aux vôtres, en prenant sur lui de lever le
siège de Coni. Sa Majesté connaît mieux que quiconque les conséquences de cet acte,
et Elle se rend compte également de la gravité du préjudice que la perte de la place
va occasionner à notre cause, une affaire manquée qui doit être réparée au cours de
l'hiver. Sa Majesté vous mande d'arrêter immédiatement le général Bulonde et de le
conduire à la forteresse de Pignerol pour y être écroué, gardé à vue la nuit, et
autorisé à se promener sur les remparts le jour, le visage recouvert d'un 330 309 ».
Bazeries conjectura que la séquence 330 309, qui ne se trouvait nulle part ailleurs
dans les papiers de Catinat, signifiait « masque » et publia en 1893 un livre détaillant
son hypothèse.
Selon lui, le fameux prisonnier aurait donc été Vivian Labbé, seigneur de Bulonde,
lieutenant-général de l'armée française. Les faits rapportés sur Bulonde et son
insubordination à Coni (en italien Cuneo) sont véridiques. Reste à savoir pourquoi
chiffrer un tel ordre, alors que Bulonde était coupable de désobéissance ? Pourquoi le
garder au secret, alors que le motif de son arrestation était parfaitement légitime ?
Des historiens démontrèrent au demeurant que Bulonde était encore vivant en 1708,
cinq ans après la mort du Masque de fer. Des experts militaires du chiffre remirent en
cause les conjectures de Bazeries (V. Emile-Arthur Soudart et André Lange, Traité de
cryptographie, 2e édition, 1935). Enfin, si c'est bien en 1691 que Bulonde a été
emprisonné à Pignerol, cela fait longtemps que Saint-Mars et le masque de fer n'y
étaient plus.
Henri II de Guise
Camille Bartoli (1977) identifie le masque de fer à Henri II de Guise, Don Juan,
aventurier, qui n'hésitait pas devant un duel ou une expédition militaire et rivalisait
avec le Roi Soleil par sa démesure et sa splendeur.
Molière
Dans son livre Molière à Bordeaux vers 1647 et en 1656 avec des considérations nouvelles
sur ses fins dernières à Paris en 1673... ou peut-être en 1703, l'écrivain Anatole Loquin
pense que l'homme au masque de fer était en réalité Molière.
Le principal argument pour Anatole Loquin est que la première biographie
concernant Molière date de 1705 soit deux ans après la mort du masque de fer. Il
s'agit de La Vie de M. de Molière (1705) par Grimarest. Ainsi Louis XIV aurait attendu
que Molière soit réellement mort en 1703 (et non en 1673) pour autoriser la
publication d'une biographie de celui-ci. Mais cette thèse est peu probable, les
circonstances de la mort de Molière en 1673 n'ayant jamais été remises en cause.
D’Artagnan
Pour l'historien anglais Roger MacDonald (The Man in the Iron Mask, 2005) le masque
de fer serait le mousquetaire d’Artagnan[réf. nécessaire]. Blessé à Maastricht en 1673, il
aurait été envoyé à Pignerol, le masque de fer lui permettant de ne pas être reconnu
par les mousquetaires qui gardaient les prisons.
La preuve serait la qualité du livre Mémoires de M. d'Artagnan écrit par Gatien de
Courtilz de Sandras (1644-1712). Celui-ci a passé neuf ans à la bastille entre 1702 et
1711. Selon Roger MacDonald[réf. nécessaire], d’Artagnan aurait lui-même inspiré ce livre
ce qui prouverait qu'il était avec Courtilz de Sandras à la Bastille.
Un amant de la reine
P.-M. Dijol a émis en 1978 la thèse suivante : Marie-Thérèse aurait eu une fille
adultérine avec un esclave noir, le nain dahoméen Nabo. Cette fille serait la Mauresse
de Moret, une bénédictine qui eut sur le tard la conviction d'être de sang royal, tant
elle reçut pendant des années la visite de membres de la famille royale. Saint-Simon
parle dans ses mémoires de la "Négresse de Moret", ne donne pas d'explication de
ces royales visites ; certains ont émis l'hypothèse qu'on prêtait des dons de voyance à
la Mauresse.
Le nain Nabo a ensuite disparu de la cour royale. P.-M. Dijol en fait le masque de fer,
mais cette hypothèse ne tient pas pour deux raisons : divers témoignages indiquent
que le masque de fer était plutôt de grande taille, et aucun témoignage ne parle d'une
peau de couleur noire.
Une piste anglaise
C'est la Princesse Palatine, belle-sœur de Louis XIV, qui, dans une lettre écrite le
22 octobre 1711 à sa tante Sophie de Bavière, mais publiée seulement en 1896,
affirme : « Je viens d'apprendre quel était l'homme masqué qui est mort à la Bastille.
S'il a porté un masque, ce n'était point par barbarie : c'était un mylord anglais qui
avait été mêlé à l'affaire du duc de Berwick contre le roi Guillaume. Il est mort ainsi
afin que ce roi ne pût jamais apprendre ce qu'il était devenu. »
La Princesse Palatine veut sans doute se référer à la conspiration de Fenwick pour
assassiner Guillaume III en 1696, car on ne connaît aucun complot impliquant le duc
de Berwick contre ce monarque. L'hypothèse est peu vraisemblable mais il n'en fallut
pas davantage pour laisser entrevoir à certains chercheurs une piste anglaise.
Barnes (1908) affirma que le Masque de fer était James de la Cloche, fils illégitime
mais reconnu de Charles II d'Angleterre, qui aurait servi d'intermédiaire secret entre
son père et la cour de France et que Louis XIV aurait fait emprisonner. D'autres ont
évoqué un fils naturel de Cromwell ou encore le duc de Monmouth.
Le comte Ercole Mattioli (ou Antoine-Hercule Matthioli)
À Madame de Pompadour, qui l'interrogeait sur les révélations de Voltaire, Louis XV
répondit que le Masque de fer était « un ministre d'un prince d'Italie ». Louis XVI,
pour satisfaire la curiosité de Marie-Antoinette, avait, ne trouvant rien dans les
papiers secrets, interrogé le plus âgé de ses ministres, Maurepas, qui lui dit que
c'était « un prisonnier très dangereux par son esprit d'intrigue et sujet du duc de
Mantoue ».
Cette indication a été à l'origine de la thèse identifiant le Masque de fer au comte
Ercole Mattioli (ou Antoine-Hercule Matthioli), ancien Secrétaire d'État du duc de
Mantoue Charles II. Le nom du prisonnier porté sur le registre d'écrou de la Bastille
et sur le registre paroissial de Saint-Paul aurait donc été exact, quoique légèrement
déformé. Cette thèse, devenue classique, a été défendue par Marius Topin et par
l'historien Frantz Funck-Brentano.
Matthioli a effectivement été détenu à Pignerol sous la garde de Saint-Mars. Son
incarcération résultait, au surplus, d'un ordre personnel de Louis XIV. En effet,
circonvenu par l'abbé d'Estrades, ambassadeur de France à Venise, Matthioli avait
persuadé le duc de Mantoue de vendre secrètement à la France la place-forte de
Casal, à quinze lieues de Turin. L'affaire échoua au dernier moment devant l'hostilité
des cours de Turin, Venise, Madrid et Vienne, qui avaient été prévenues par le même
Matthioli. Le double jeu de celui-ci avait ridiculisé Louis XIV qui lui avait écrit en
personne, le 12 janvier 1678, pour le remercier de son entremise. L'abbé d'Estrades,
qui avait été nommé ambassadeur à Turin, parvint à attirer Matthioli dans une
maisonnette des environs où un commando dirigé par le capitaine Catinat l'enleva le
2 mai 1679 pour le conduire dans la forteresse voisine de Pignerol.
Le secrétaire d'État des Affaires étrangères, Pomponne, en donnant l'agrément de
Louis XIV à l'opération, avait pris soin de préciser : « Il faudra que personne ne sache
ce que cet homme sera devenu. » Il était en effet peu conforme aux usages
diplomatiques de faire ainsi enlever et emprisonner un ministre d'un prince étranger.
Cette raison pouvait rendre compte du secret sévère auquel fut astreint le prisonnier.
Pour autant, plusieurs éléments paraissent démentir cette identification :
·
La correspondance entre Louvois et Saint-Mars conservée aux archives du
ministère de la Guerre — où Matthioli est d'abord désigné sous le nom de
·
·
·
Lestang — montre qu'il ne fut pas traité avec les égards attribués au Masque
de fer : « L'intention du roi n'est pas que le sieur de Lestang soit bien traité »
(25 mai 1679). Si Matthioli était servi à Pignerol par son valet, c'est parce que
ce dernier, qui avait été chargé de récupérer ses papiers, avait dû être
emprisonné avec lui pour ne pas qu'il puisse révéler le secret de son
incarcération.
Après la cession de Casal à la France en 1682, le duc de Mantoue fut informé
de l'arrestation de Matthioli. Le secret n'avait donc plus de raison d'être
maintenu, et le prisonnier fut d'ailleurs désigné sous son vrai nom dans la
correspondance de Louvois et Saint-Mars.
Matthioli n'a pas suivi Saint-Mars à Exilles en 1681 mais il est resté à Pignerol
jusqu'en avril 1694, date à laquelle il fut transféré à Sainte-Marguerite à la
suite de la cession de Pignerol à la Savoie. Ceci est attesté par une lettre de
Saint-Mars à l'abbé d'Estrades du 25 juin 1681 (« Matthioli restera ici avec
deux autres prisonniers ») et par plusieurs lettres de Louvois aux successeurs
de Saint-Mars à Pignerol.
Matthioli est mort peu après son transfert à Sainte-Marguerite, sans doute le
29 avril 1694. On sait en effet qu'à cette date est décédé un prisonnier qui était
servi par son valet. Or Matthioli était le seul détenu qui, à Sainte-Marguerite,
pouvait alors jouir de ce privilège.
Il semble donc que le prisonnier mort à la Bastille en 1703 n'était pas Matthioli et que
ce n'est que dans l'intention de brouiller les pistes que le nom de ce dernier (ou un
nom proche) a été porté sur les registres.
Eustache Dauger
Eustache Dauger (ou Danger) est arrêté près de Dunkerque en juillet 1669 et enfermé
à Pignerol, au secret absolu. Saint-Mars avait songé à le donner comme valet à
Lauzun, interné dans la forteresse de 1671 à 1681, mais s'était heurté au refus
catégorique de Louvois. Ce dernier accepta néanmoins qu'il soit employé comme
domestique de Nicolas Fouquet, après la mort d'un de ses deux valets, Champagne,
mais en donnant cette consigne : « Vous devez vous abstenir de le mettre avec M. de
Lauzun, ni avec qui que ce soit autre que M. Fouquet. » Par la suite, Louvois
multiplia les précautions dans le même sens, allant jusqu'à écrire directement à
Fouquet, le 23 novembre 1679, en lui promettant un assouplissement de son régime
de détention si Fouquet lui indiquait : « Si le nommé Eustache que l'on vous a donné
pour vous servir n'a point parlé devant l'autre valet qui vous sert de ce à quoi il a été
employé avant que d'être à Pignerol. »
À la mort de Fouquet, en 1680, Saint-Mars découvre qu'une galerie, creusée par
Lauzun, a permis aux deux prisonniers de se rencontrer comme ils le voulaient sans
que les gardes de la prison en sachent rien et qu'ainsi, il n'est pas possible d'assurer
que Lauzun et Dauger n'ont pas été en contact. Louvois ordonne alors à Saint-Mars
de faire croire à Lauzun que Dauger et l'autre valet de Fouquet, La Rivière, ont été
libérés, mais de « les referm[er] tous deux dans une chambre où vous puissiez
répondre à Sa Majesté qu'ils n'auront communication avec qui que ce soit, de vive
voix ou par écrit et que M. de Lauzun ne pourra point s'apercevoir qu'ils sont
renfermés. »
Lauzun est libéré le 22 avril 1681, mais Danger et La Rivière — alors même que ce
dernier n'était pas à Pignerol comme prisonnier mais comme domestique, y étant
entré volontairement en 1667 — demeureront enfermés au secret absolu. Dans la
correspondance entre Louvois et Saint-Mars, ils ne seront désignés que par la
périphrase : « Messieurs de la tour d'en bas ». La Rivière ne pouvait se voir reprocher
qu'une chose : avoir appris les antécédents de Danger, que Fouquet connaissait
également. Lauzun les avait également appris, mais Louvois n'avait pas le moyen
d'empêcher sa libération, que la Grande Mademoiselle avait obtenue de Louis XIV.
Dauger avait été arrêté près de Dunkerque en juillet 1669 sur la base d'une lettre de
cachet dont Jean-Christian Petitfils a montré qu'elle était entachée de nombreuses
irrégularités. Tout montre que son arrestation a été minutieusement organisée par
Louvois, alors secrétaire d'État de son père, Michel Le Tellier.
On ne sait rien de ce Dauger. Dans la lettre qu'il envoie à Saint-Mars pour faire
préparer son cachot à Pignerol, Louvois indique : « ce n'est qu'un valet ». L'intéressé
savait pourtant lire puisqu'il fut autorisé à recevoir des livres de piété. Dès lors, si
l'identification entre le Masque de fer et Dauger est désormais la plus généralement
admise, les spéculations se sont portées sur l'identité véritable de Dauger et sur le
secret qu'il détenait.
L'Enigme de l'Homme
au Masque de Fer
'histoire commence le 24 août 1669 quand arrive à PIGNEROL, forteresse
française située entre Briançon et Turin, un prisonnier envoyé par LOUVOIS,
ministre de LOUIS XIV, confié à la garde de Bénigne de SAINT-MARS, ancien
mousquetaire, nommé sur la recommandation de D'ARTAGNAN, gouverneur du
Donjon de Pignerol lors de la condamnation du surintendant FOUQUET, lequel y est
enfermé en 1665.
On sait peu de chose de cet inconnu qui porte un masque de velours aux
articulations de métal.
La lettre de LOUVOIS précise :
" ... il est de la derrnière importance qu'il soit gardé avec une grande sûreté et qu'il
ne puisse donner de ses nouvelles en nulle manière et par lettre à qui que ce soit...
de faire en sorte que les jours qu'aura le lieu où il sera ne donne point sur des
lieux qui puissent être abordés de personne et qu'il y ait assez de portes, fermées
les unes sur les autres, pour que vos sentinelles ne puissent rien entendre. Il
faudra que vous portiez vous même à ce misérable, une fois par jour, de quoi vivre
toute la journée et que vous n'écoutiez jamais, sous quelque prétexte que ce puisse
être, ce qu'il voudra vous dire, le menaçant toujours de le faire mourir s'il vous
ouvre jamais la bouche pour vous parler d'autre chose
que de ses nécessités... "
En 1680, FOUQUET meurt d'une crise d'apoplexie.
En 1681, SAINT-MARS, qui s'entend mal avec le gouverneur-général de Pignol,
sollicite un nouveau poste. Il est nommé gouverneur d'une autre forteresse de la
région : EXILES.
Il emmène avec lui deux des prisonniers de Pignerol. En raison de la rigueur du
climat et de l'inconfort total des locaux de la forteresse, ces deux prisonniers sont
constamment malades. L'un deux meurt en 1687.
En 1687, Mr de SAINT-MARS est nommé Capitaine gouverneur des Iles SainteMarguerite- Honorat de Lérins. Il doit s'y transporter avec son prisonnier survivant
au château d'If.
Le trajet se fait dans une chaise à 4 porteurs, hermétiquement close, qui mène le
prisonnier jusqu'à CANNES. Celui-ci voyage, le visage couvert d'un masque de
velours ou probablement métallique en partie, et termine son trajet en canot jusqu'à
Sainte-Marguerite.
En 1691, LOUVOIS meurt. Son fils BARBEZIEUX lui succède.
Sa première lettre est pour SAINT-MARS :
"... Lorsque vous aurez quelque chose à me mander du prisonnier qui est sous
votre garde depuis vingt ans, je vous prie d'user des mêmes précautions que vous
faisiez quand vous écriviez à M. de LOUVOIS."
En 1698, BARBEZIEUX propose à SAINT-MARS le gouvernement de la Bastille, à
PARIS.
Il s'y transporte donc avec son "ancien prisonnier" dans des conditions analogues au
précédent transfert.
"Le Roi trouve bon que vous passiez des Iles Sainte-Marguerite pour venir à la
Bastille avec votre ancien prisonnier, prenant vos précautions pour empêcher qu'il
soit ni vu ni connu de personne... "
BARBEZIEUX
De Junca, Lieutenant du Roi à la Bastille inscrit sur le Registre d'écrou le 18
septembre 1698 :
" ...monsieur de SAINT-MARS est arrivé... Avec lui dans sa litière un ancien
prisonnier qu'il avait à Pignerol, lequel il fait tenir toujours masqué, dont le nom
ne se dit pas... lequel prisonnier sera servi par M. de Rosargues, que M. le
Gouverneur nourrira. " Le 11 Novembre 1703, le malheureux captif meurt, après
une brève indisposition.
Il aurait été inhumé dans le cimetière Saint-Paul sous le nom de MATTHIOLI (nom
probablement indiqué par BARBEZIEUX, alors que le vrai MATTHIOLI était décédé
il y a plusieurs années à Sainte-Marguerite).
L'acte de décès
Remarques:
L'âge indiqué, 45 ans, ne correspond à rien puisque MATTHIOLI, né en 1640, aurait
eu 63 ans en 1703. De plus, des fouilles pratiquées ultérieurement dans l'ancien
cimetière ont révélés un caveau vide. Il est probable que pour éviter toutes
recherches le corps du prisonnier dont on a volontairement caché l'âge, ait été
inhumé dans la fosse commune.
Le 14 juillet 1789, le peuple français découvre dans le registre d'écrou de la Bastille
cette mystérieuse entrée : "Détenu 64389000 : l'Homme au "masque de fer".
La véritable identité du Masque de fer a fait l'objet, dès l'origine, de nombreuses
hypothèses, dont bon nombre ont été abandonnées. Au XVIIIe siècle, on affirma qu'il
s'agissait d'un aristocrate anglais, puis la rumeur courut que la victime était le fils de
Louis XIV et de Louise de La Vallière. Plus tard, on évoqua un hypothétique frère
jumeau de Louis XIV, idée que développèrent notamment Voltaire puis Alexandre
Dumas.
D'autres hypothèses ont évoqué le nom de Mattioli, ministre du duc de Mantoue, qui
avait négocié en secret pour le compte du duc la vente à la France de Casale, ville du
Piémont. Ayant trahi le duc, il aurait été ainsi emprisonné à Pignerol.
On alla jusqu'à supposer que le Masque de fer aurait été l'ancien surintendant du roi,
Nicolas Fouquet, ou l'un de ses domestiques, que Louvois aurait fait arrêter de peur
qu'il ne raconte les secrets d'État dont il avait eu connaissance. Aucune de ces
hypothèses n'ayant pu être vérifiées à ce jour, le mystère reste entier.
Alexandre Dumas s'est inspiré de cette énigme pour écrire le roman qui conte la suite
des aventures de D'Artagnan et ses amis "Le Vicomte de Bragelonne".
Ils sont ici au soir de leur vie, témoins du temps qui passe et de l'Histoire qui va, de
l'amour de Raoul pour Louise de La Vallière, de sa rivalité avec le roi, de la prise du
pouvoir par Louis XIV et des complots toujours, comme celui que
cachel'énigmatique Masque de fer…
"1660. Louis XIV règne sur la France en maître incontesté, tandis que son peuple
meurt de faim. Alignant les conquêtes féminines, il s'éprend de Christine, la
fiancée de Raoul, qui n'est autre que le fils d'Athos. Le roi décide d'envoyer Raoul
au front, où la mort l'attend.
Fou de chagrin, Athos jure de venger son fils et rappelle ses deux amis Aramis et
Porthos, qui ont quitté les Mousquetaires depuis de nombreuses années. Leur plan
: renverser Louis XIV, protégé par D'Artagnan, grâce à l'Homme au masque de
fer…"
INNSBRUCK 2012
En tant que ville organisatrice des Jeux Olympiques de la Jeunesse d’hiver 2012,
Innsbruck, en Autriche, avait lancé, en novembre 2010, un concours de dessin pour la
mascotte de l’édition. Les résultats du vote ont été proclamés le 15 décembre et c’est
un chamois dessiné par deux Argentins qui a été retenu. Il servira donc de maquette
à la réalisation de la mascotte des JOJ d’Innsbruck 2012.
Depuis les Jeux Olympiques d’hiver de Grenoble en 1968, il est de tradition de créer
pour chaque édition des Jeux (d’été et d’hiver) une mascotte officielle dans un but
promotionnel mais aussi pour symboliser les valeurs de l’olympisme.
Habituellement, la mascotte prend les traits d’un animal typique de la région. Parfois
elle représente un être humain qui incarne le patrimoine culturel régional.
Ce concours de dessin pour la mascotte des Jeux d’Innsbruck 2012 était adressé aux
moins de 25 ans. Selon le règlement, la mascotte devait prendre les traits d’un
animal, d’un être humain ou d’un personnage imaginaire à l’apparence jeune et
enjouée. Elle devait également incarner les Jeux, la ville d’Innsbruck et la jeunesse du
Tyrol.
Du 13 au 22 Janvier 2012, Innsbruck sera la ville hôte des premiers JOJ d'hiver. Elle
sera également la première ville au monde à accueillir les Jeux Olympiques pour la
troisième fois après les éditions de 1964 et 1976. Participeront à cette édition des JOJ
1058 athlètes, âgés de 14 à 18 ans et issus de plus de 60 pays. Ils concourront dans 63
épreuves sportives et participeront à un programme culturel et éducatif (PCE)
exceptionnel établi en collaboration avec la Jeunesse du Tyrol. Aux 15 disciplines
classiques de sports d'hiver des Jeux viendront s’ajouter de nouveaux formats de
compétitions qui feront leur apparition lors de cette première édition des JOJ d'hiver.
De nouvelles disciplines feront également leur apparition tandis que d’autres
épreuves mettront à l’honneur des équipes « mixtes ».
La ville autrichienne d'Innsbruck organisera les premiers Jeux Olympiques d'hiver
de la jeunesse en 2012. L'emportant sur la ville finlandaise de Kuopio, la ville
tyrolienne qui dispose d'un capital d'expérience des jo d'hiver de 1964 et de 1972 a
trois années pour se préparer.
Innsbruck emporte donc finalement la décision. Election attendue car la commission
d'évaluation des candidatures donnait des indications préférentielles pour Innsbruck
qui a finalement emporté l'adhésion d'un nombre important de votants : 84 voix sont
allées à la lauréate contre 15 à la ville Finlandaise de Kuopio. "Nous avions deux
finalistes remarquables qui, s'agissant des normes requises par le CIO, auraient tous
deux pu accueillir les Jeux Olympiques de la Jeunesse, mais Innsbruck l'a emporté", a
déclaré le président du CIO
L'Autriche et les autrichiens retrouvent le sourire olympique après trois tentatives
pour retrouver les JO d'hiver traditionnels (Klagenfurt en 2006; Salzbourg candidate
pour 2010 et 2014). Ces trois déconvenues s'effacent et la flamme se rallume pour un
budget annoncé de 17,3 millions d'euros.
Commission de coordination
L'étape suivante est la désignation de la commission de coordination par Jacques
Rogge, le président du CIO. Cette dernière aura pour tâche d'accompagner Innsbruck
tout au long des trois années de préparation des Jeux.
"Nous sommes pleinement conscients du délai très court, mais nous sommes tout à fait
confiants : Innsbruck répondra aux attentes du CIO et des athlètes, avec notamment un
programme culturel et pédagogique attrayant, lequel fait partie intégrante de l'expérience des
Jeux Olympiques de la Jeunesse", a souligné Jacques Rogge.
Le programme
Un millier de jeunes athlètes de 14 à 18 ans s'affronteront donc sur les pentes
montagneuses des Alpes autrichiennes entourant Innsbruck ou dans les installations
dont dispose(ra) la ville.
Au programme en 2012 dans le Tyrol, les sept sports inscrits au programme des Jeux
de 2010 à Vancouver et qui seront disputés aux Jeux olympiques d’hiver de 2014 à
Sotchi (biathlon, bobsleigh, curling, hockey sur glace, luge, patinage et ski) avec un
nombre limité de disciplines et d'épreuves.
Comme cela s'est passé en 2010 pour les Jeux de Singapour , de nouvelles épreuves et
disciplines ont été ajoutées. Il y aura entre autres une épreuve combinée de ski de
fond et de biathlon et du saut à ski féminin.
Les Jeux Olympiques de la Jeunesse
Les Jeux Olympiques de la Jeunesse réunissent quelque 3 200 athlètes et 800 officiels
pour l'édition d'été et 1 000 athlètes et 580 officiels pour celle d'hiver. Les Jeux
olympiques de la jeunesse d'été durent 12 jours, Les JOJ d'hiver durent 9 jours
environ.Le programme des sports comprendra tous les sports figurant au
programme des Jeux Olympiques d'hiver de 2010 et des Jeux Olympiques d'été de
2012 avec un nombre limité de disciplines et d'épreuves. Les athlètes seront répartis
en catégories d'âges : 14-15-16 ans et 17-18 ans par exemple. Des propositions
émanant des Fédérations Internationales de sports visant à intégrer des disciplines
propres aux jeunes et qui ne sont pas des disciplines olympiques pourront être
acceptées.
Kodály Zoltán
1882-1967
Né le 6 décembre 1882 à Kecskemét, mort le 6 mars 1967 à Budapest.
Compositeur, ethnomusicologue, pédagogue.
Son père, violoniste amateur, Frigyes Kodály, est fonctionnaire des Chemins de fer
hongrois, il occupe des postes de chef de gare dans différentes villes (Szob, Galánta
(aujourd'hui en Slovaquie), Nagyszombat.
Kodály suit ses études primaires à Galánta et en 1892, il entre au lycée archiépiscopal
de Nagyszombat. Il apprend la musique en autodidacte, notamment le violon et le
violoncelle. Il commence à s'intéresser à l'art populaire, à travers les photos Béla
Vikár exposées dans à Budapest en 1896.
Il est bachelier en 1900, il s'installe à Budapest.
De 1900 à 1904, il étudie à l'Académie de musique de Budapest, l'Académie Franz
Liszt, où il est un élève de Hans Koessler en composition.
Il est admis à la faculté des lettres et à l'école collège Eötvös (école de formation des
professeurs). En 1905, il reçoit son diplôme de professeur de hongrois et d'allemand.
Il commence ses enquêtes sur les musiques populaires. Il est docteur ès lettres en
1906, avec une thèse sur la structure strophique des chants populaires hongrois.
Il fait la connaissance de Béla Vikár, l'ethnologue photographe, et chez Emma
Sándor, l'une de ses élèves, il rencontre Béla Bartók avec lequel il s'associe dans les
recherches folkloristes.
En 1907, il séjourne trois mois à Berlin, puis à Paris, il est l'élève de Charles Marie
Widor. Il découvre aussi la musique de Debussuy et les impressionnistes.
En 1907, il est professeur de théorie musicale de l'Académie Franz Liszt. Il a une des
classes de composition de Hans Koessler en 1908.
En 1910, il se marie avec Emma Sándor.
À la fin de la Première Guerre mondiale, il adhère au mouvement révolutionnaire
mené par Béla Kun, qui conduit, quelque temps, à de profonds changements
politiques, sur le modèle de la Révolution d'octobre.
En 1919, il est nommé vice-directeur de l'Académie de musique de Budapest, auprès
de Ernó Dohnányi.
Suite à l'invasion de la Hongrie par la Roumanie, et la contre Révolution de
Horthy, il est relevé de ses fonctions à l'automne. Il est réintégré comme professeur
en 1921.
En 1920, il signe un contrat avec Universal-Edition.
En 1926, il compose son opéra Hàry Jânos.
La chambre de Hàry Jânos
Esquisse du décor de Gusztáv Oláh
pour la création à l'Opéra royal de Budapest en 1926
En 1932, il compose son célèbre Psalmus hungaricus, une suite symphonique tirée de
Hàry Jânos, et crée l'opéra Les Fileuses de Transylvanie.En 1936, il compose son « Te
Deum » pour solistes, chœur et orchestre.En 1938, avec Bartók, il s'oppose
publiquement aux lois raciales. Ils quittent Universal-Edition, devenue nazie, et
confient leurs œuvres à l'éditeur Boosey & Hawkes. En 1940 Bartók quitte la
Hongrie.Il prend sa retraite en 1942, pour assurer après le départ de Bartok, l'édition
monumentale des musiques populaires hongroises. L'année suivante, il est élu
correspondant de l'Académie des Sciences.De 1945 à 1949, il est président de
l'Académie hongroise des Sciences.En 1951, il publie le premier volume du « Corpus
Musicae Popularis Hungaricae » (1951. Quatre autres volumes paraîtront de son
vivant. Il publie également des recueils de chants balkaniques.Son épouse meurt en
1958. Il se remarie l'année suivante avec Sarolta Péczely, qui veillera à la postérité de
ses œuvres.Il est le réformateur de l'enseignement de la musique en Hongrie,
s'appuyant sur les écoles ouvrières et paysannes, pour lesquelles il compose, sur le
modèle du folklore magyar, environ mille œuvres vocales et chorales.Il aura
également présidé le Syndicat des musiciens hongrois, le Conseil national des arts,
l'International Folk-Music Council. Il est docteur honoris causa des universités de
Kolozsvár (Cluj, ou Klausenburg), de Budapest (1957) et d'Oxford (1960).Il a publié
un nombre considérable d'articles sur de nombreux sujets.
Légendes du Mont Saint Michel
Un lieu aussi spectaculaire que le Mont Saint Michel ne peut que suggérer aux
hommes des légendes qui, au fil des siècles, tentent d'expliquer comment et pourquoi
une telle merveille est possible...
Les légendes commencèrent avant même l'élévation de l'abbaye, quand le rocher
n'était encore que le Mont Tombe.
Histoires et légendes
La légende de la forêt de Scissy
Au temps des Gaulois, le mont Saint-Michel de même
que le rocher de Tombelaine voisin s'élevaient, prétend la légende, "au milieu de la
forêt de Saint-Pair-sur-Mer, car à cette époque, le rivage englobait Chausey, à plus
de 48 kilomètres de distance". D'après cette légende, le niveau du sol environnant se
serait progressivement affaissé, engloutissant la forêt de Scissy à partir du IIIe siècle.
Selon un manuscrit du XVe siècle, la marée d'équinoxe de 709, particulièrement
violente, aurait porté le coup de grâce à la forêt. Les études scientifiques menées par
le Centre de Recherche Archéologique d'Aleth et le Centre de Documentation des
Historiens Locaux de Gévezé ont aujourd'hui démontré que l'existence de la forêt de
Scissy relève du mythe.
Le Loup et l'âne
Avant même de devenir le Mont Saint Michel, le Mont
Tombe accueillait des moines qui vivaient là en ermites. Ces moines étaient nourris
grâce à la générosité d'un prêtre d'un village proche qui leur envoyait son âne,
chargé de provisions.
Mais un jour que l'âne accomplissait sa tâche, il fut surpris par un loup qui l'attaqua,
et le tua.
Au bout de quelques temps, les moines allaient périr de faim et s'en remirent à Dieu
qui leur envoya, pour toute réponse à leurs prières, le loup. Les moines comprirent
alors ce qui s'était passé et ordonnèrent au loup de remplacer le pauvre âne.
C'est ainsi que le loup termina sa vie, portant aux moines leurs provisions, et choyé
par tous les habitants de la baie.
Saint-Michel et le Diable
Satan venait de terminer la construction du Mont et, sûr
d'avoir accompli là une oeuvre inégalable, il mit au défi Saint Michel de parvenir à
construire une oeuvre aussi spectaculaire. L'Archange se rendit alors au Mont Dol et,
en une seule nuit, il bâti un immense palais de cristal, pur et magnifique.
Le Diable furieux voulut alors détruire le Mont, mais l'archange Saint-Michel lui
proposa d'échanger leurs oeuvres, et le Diable s'empressa d'accepter. Mais il comprit
rapidement comment l'Archange venait de le berner.
Les remparts du palais n'étaient pas d'un pur cristal, mais tout bonnement de glace,
une glace qui fondait au fur et à mesure de la montée du soleil dans le ciel...
Le Diable tenta alors de tuer l'Archange et, souvenir de leur bataille, les griffes du
Diable restent à jamais inscrites dans le Mont Dol. Saint-Michel parvint à remporter
la victoire, il projeta le Démon au bas du Mont Dol et ouvrit d'un coup d'épée une
faille dans laquelle il fut aussitôt englouti.
L'Archange et l'Evêque
Dans la nuit du 16 octobre 708, l'évêque Aubert d'Avranches est visité
par l'archange Saint-Michel qui lui ordonne d'édifier un oratoire au sommet du
Mont Tombe. Au matin, cependant, l'évêque doute de la réalité de cette visite, et
n'obéit pas...
L'archange Saint Michel viendra par trois fois visiter Aubert. Mais l''évêque,
toujours en proie au doute, lui demandera à la fin une preuve de son apparition.
Pour toute réponse, l'Archange posera son doigt sur le crâne de Saint Aubert.
A son réveil, l'évêque constatera qu'à l'endroit où l'Archange l'a touché, son crâne a
un trou... Il le conservera toute sa vie.
Depuis cette date, l'archange Saint Michel est considéré comme le saint tutélaire de
la Normandie. Quant à l'église Saint Gervais d’Avranches, elle conserve la relique
du crâne de Saint Aubert, avec son trou là où le doigt de Saint Michel l’avait touché.
| Le Journal Francophone de Budapest
By JFB - Posted on 18 avril 2011
Migration des Magyars
Le peuple hongrois pendant sa longue
histoire fut souvent contraint de bouger,
d'émigrer. Le caractère hongrois s'est
construit sur ces mutations, ces voyages.
Un poète hongrois célèbre, Attila József, a
écrit dans son poème, „ma patrie”, qu’en
raison des pertes importantes subies par
la Hongrie suite à la défaite de la
première guerre mondiale et du traité de paix de Trianon, plus d’un million et demi
d’hongrois ont quitté leur patrie pour s’installer aux États-Unis. Mais bien entendu, il
ne s'agissait pas de la première vague d'émigration dans l’histoire du pays.
Avant la Conquête de 896, le peuple hongrois était un peuple nomade. Ils ont ainsi
parcouru une partie de l'Asie, puis de l'Europe.
Sans pouvoir se fonder sur des preuves pertinentes, les historiens ont démontré que
le peuple hongrois serait originaire de l’actuelle Mongolie ou de la Chine occidentale.
Ils ont voyagé à travers les régions montagneuses de l'Oural, où ils ont passé une
période relativement longue, avant de continuer leur pérégrination vers la région de
la Volga. Ils ont dû quitter ce territoire, chassés par les Tatars, peuple turc nomade.
Le peuple hongrois, composé d'éleveurs nomades, a alors pris la fuite vers le sudouest de l'Oural et s'est installé entre les fleuves Don et Danube, sur un territoire
nommé „Etelköz”. Cette région „ouverte à tous vents”, très exposée, ne lui permettait
pas de se protéger contre les attaques des bulgares et d’autres populations nomades.
Après une très longue période de nomadisme, il trouva dans la Bassin des Carpates
le lieu idéal pour se sédentariser. Il fit la conquête de ce territoire doté de terres
arables, de vastes prairies ; un territoire qu'il apprivoisa, qu'il cultiva, où il put
pratiquer l'élévage. Il fonda à cet endroit son premier Etat.
Toutefois les hongrois, de tempérament nomade, ne se contentèrent pas de cette vie
sédentaire. Ils aspiraient aux voyages, à la conquête de nouveaux territoires. Par
conséquent, ils poursuivirent leurs déplacements pendant la décennie qui a suivi la
conquête de 896, essentiellement dans la partie occidentale de l'Europe. Ces longs
périples n'avaient rien „de voyages touristiques” tels qu'on peut les concevoir
aujourd'hui ! Il s'agissait bien plus d'expéditions guerrières, ayant pour but de
conquérir de nouveaux espaces libres, mais aussi occupés. Les hongrois ont mené des
campagnes dans la région des Pyrénées. Leurs cavaliers et guerriers, qui pillaient ces
territoires d'Europe occidentale, avaient une réputation redoutable parmi les peuples
étrangers. Les peuples occidentaux ajoutaient d'ailleurs dans leurs prières la phrase
suivante: „Dieu, sauve-nous des flèches du peuple hongrois”.
Sous la période du Royaume hongrois, puis de la Monarchie austro-hongroise, le
peuple hongrois fut perçu comme une nation d’accueil. Les populations plus pauvres
des pays voisins venaient volontiers s’installer sur le sol magyare. Une nouvelle
période d’émigration commença pour les hongrois au milieu du XIXème siècle. La
nation hongroise se révolta à cette période contre la domination des Habsbourg. La
révolution de 1848-49, réprimée par les autorités autrichiennes, généra de nouveaux
départs. La plupart des hongrois craignaient en effet les représailles de l’armée
autrichienne. Quelques décennies plus tard, et comme nous l’avons évoqué au tout
début de cette fresque historique, la défaite de la première guerre mondiale et le
traité de paix de Trianon, poussèrent de nombreux magyars à quitter leur pays pour
tenter leur chance aux Etats-Unis. Il s'agit principalement des populations qui
résidaient dans les régions exclues du territoire hongrois par le Traité de paix de
Trianon (actuelle Slovaquie, Roumanie, Serbie, Ukraine). La défaite de la deuxième
guerre mondiale provoqua de nouveaux flux migratoires. C'est à cette époque que la
Hongrie est devenu un pays satellite du régime communiste. Or, un grand nombre
de hongrois ne souhaitait pas vivre sous la domination soviétique qui leut était
hostile. Les départs qui ont eu lieu à la fin de cette grande guerre concernèrent
davantage des hongrois nationalistes, appartenant à la droite conservatrice, ayant
combattu aux côtés des allemands. Ces derniers prirent la fuite principalement vers
l'Amérique Latine (Argentine, Chili et Uruguay).
La révolution de 1956, réprimée violemment par l'armée soviétique, fut à l'origine de
nouveaux départs massifs : plus de 200 000 personnes quittèrent définitivement la
Hongrie. Les efforts du peuple hongrois pour se libérer de l'oppression du pouvoir
soviétique ont été alors anéantis, beaucoup de civils ont trouvé la mort dans les rues
de Budapest et d’autres villes hongroises. Entre octobre et début novembre 1956, les
troupes soviétiques quittèrent temporairement le territoire magyare, pour revenir en
force le 7 novembre afin de reconquérir la capitale et les autres territoires occupés par
les révolutionnaires. Pendant quelques semaines, les frontières restèrent ouvertes et
permirent à toutes ces personnes, menacées par le régime communiste, de fuir.
Beaucoup d'entre elles se sont installées dans différents pays d’Europe occidentale
(Autriche, France, Pays-Bas, Suède), d’autres ont mené leur périple jusqu'aux ÉtatsUnis. Le résultat aujourd'hui : dans pratiquement toutes les familles hongroises, vous
trouverez des parents vivant dans des pays étrangers en raison de ces événements de
1956-57. Le phénomène migratoire le plus récent est lié à l’ouverture des frontières
après le changement de régime en 1989 et aussi à l'adhésion de la Hongrie à l'Union
Européenne en 2004. Beaucoup de médecins, ingénieurs, entrepreneurs (…) hongrois
ont trouvé du travail sur le marché européen pour des salaires nettement supérieurs
à ceux de leur pays natal. Mais cette décision-là, ils l'ont prises consciemment,
volontairement et surtout librement.
Aujourd'hui dans l'histoire
By JFB - Posted on 18 avril 2011
Trois Hongrois qui ont transformé le monde
Tom Lantos (Lantos Tamás Péter) est
peut-être une des figures politiques
américaines les plus connues en Hongrie.
Lantos est né en 1928, à Budapest, dans
une famille juive. Après l’occupation
nazie de Budapest, le jeune Lantos, âgé
alors de 16 ans, fut arrêté et envoyé dans
un camp de travail forcé en Hongrie. Il
réussit à s’en échapper et survécut à la
guerre en se cachant dans une des
maisons protégées par le diplomate
suédois, Raoul Wallenberg. Grâce à ses
cheveux blonds et ses yeux bleus, il put
facilement se déplacer à Budapest. Il en
profita pour rejoindre la résistance et se
transforma en porteur de messages et de
médicaments. Lantos, sensibilisé très
jeune aux injustices de la guerre, rejoignit
un mouvement anti-communiste en 1945.
Il est seul, sa famille n’étant pas revenue
des camps de concentration, il voit également la situation politique de son pays se
dégrader. Il saisit alors l’opportunité d’une proposition de bourse en 1947 par
l’Université de Washington. Il obtient un diplôme d’économie dans cette université
américaine en 1950. Il n’est jamais revenu définitivement dans son pays natal même
s’il s’y rendait régulièrement et avait conservé son accent hongrois ainsi qu’un
attachement fort à la Hongrie. Il a fait ses débuts en politique en 1980. Il devint à cette
époque le premier et seul membre du Congrès ayant survécue à l’Holocauste. Cette
expérience a fait de lui un ardent défenseur des droits de l’homme jusqu’à la fin de sa
vie. Pendant ses trente années de mandat politique, Lantos est intervenu dans des
grandes causes humanitaires comme celle de Darfour, ou tout récemment pour le
Tibet et également pour les droits des minorités ethniques hongroises au-delà des
frontières de la Hongrie. Tout au long de sa vie, il fut très actif dans l’enseignement
de la Shoah. Il a d’ailleurs participé à la réalisation de plusieurs films sur ce sujet et
fut membre-fondateurs de plusieurs fondations protégeant les droits de l’homme.
Lantos est mort en 2008 d’un cancer de l’œsophage. Bono, le chanteur de U2, luimême défenseurs des droit de l’homme, a déclaré que Tom Lantos fut l’un des
bastion des droits l’homme du XXe siècle et qu’il «était capable de tout afin de
protéger les droits l’homme et la dignité humaine ». Le gouvernement hongrois
envisage l’ouverture d’un Institut des Droits de l’Homme et des Minorités en mai
2011 qui portera le nom de ce grand homme.
Robert Capa (Friedman Endre Ernő), né en 1913 à Budapest, est l’un des premiers
photographes professionnels de guerre. A travers ses photos, le public a découvert la
réalité des grandes guerres : la Guerre d’Espagne, la Seconde Guerre sino-japonaise,
la deuxième Guerre Mondiale, la Guerre israélo-arabe de 1948-1949 et la Guerre
d’Indochine. A l’âge de 18 ans, il quitta la Hongrie, n’ayant aucune perspective
d’avenir dans son pays natal qui appliquait alors les premières lois anti-juifs. Il suivit
des études de journalisme à Berlin jusqu’à l’arrivée des Nazis au pouvoir. Il s’installa
à Paris où il prit le nom de « Capa », qui signifie « requin » en hongrois. En
dissimulant son identité juive derrière un nom « américain », il pensait résoudre ses
problèmes de recherche de travail. Cette idée s’est avérée fructueuse puisqu’il
commença à cette époque sa carrière de journaliste. C’est pendant la Guerre civil
espagnole qu’il se fit connaître pour la première fois avec sa photo « La mort d’un
soldat républicain ». A cause de la montée du nazisme, il quitta la France, cette fois-ci
pour New York ou il fut chargé de couvrir des scènes de la guerre par le magasine
Life. Capa a éternisé à travers ses photos le débarquement allié en Normandie. Aves
ses amis de France, Henri Cartier-Bresson, David Seymour et George Rodger, il
fonda la coopérative photographique Magnum en 1947, qui réunit aujourd’hui
encore les meilleurs photographes et photojournalistes du monde entier. Présent au
moment de la Guerre israélo-arabe en 1948, il fut ensuite missionné par Life pour
effectuer des photos de la première Guerre d’Indochine. Ce fut la dernière de ses
expéditions, qui lui coûta la vie puisqu’il marcha sur une mine et décéda des suites
de ses blessures le 25 mai 1954. Durant sa vie, Capa a entretenu des amitiés fortes
avec des personnalités telles que John Steinbeck, Ernest Hemingway et Ingrid
Bergman. Après sa mort, son frère Cornell (Kornél) fonda le Centre International de
Photographie à New York afin de préserver l’héritage de Capa.
Ernst von Dohnányi (Dohnányi Ernő), né en 1877 à Pozsony /Bratislava/ dans une
famille d’aristocrates hongrois, fut un célèbre compositeur et pianiste. Dès le lycée,
son génie pour la musique se révéla. C’est à cette époque qu’il fit la connaissance de
Béla Bartók. A l’âge de vingt ans, il donna des concerts dans les grandes capitales
européennes : Berlin, Vienne, Londres. En 1919, il devint directeur de l’Académie de
Musique de Budapest. Il dut cependant quitter son poste la même année pour des
raisons politiques. Il ne sera renommé sur ce poste qu’en 1934. Dohnányi est resté en
Hongrie tout au long de la Seconde Guerre Mondiale, et perdit ses deux fils dans la
guerre : l’un fut tué dans les combats, l’autre fut exécuté par les Nazis pour avoir
participé à un complot contre Hitler. Il s’engagea dans la résistance et profita de sa
position pour cacher des musiciens juifs. Après la Guerre, il commença à être menacé
par le gouvernement communiste. Il immigra dès lors aux Etats-Unis en 1947. Aux
Etats-Unis, il trouva une nouvelle inspiration à travers la musique folklorique des
amérindiens. Il ajouta ce folklore à sa connaissance de la musique traditionnelle
hongroise, même si contrairement à Kodály ou Bartók, il resta fidèle aux traditions
européennes. Dohnányi a enseigné la musique à l’Université de Floride jusqu’à la fin
de sa vie, en 1960.
Louis PASTEUR
né à Dole (Jura) le 27 décembre 1822 et mort à Marnes-la-Coquette (Seine-et-Oise) le
28 septembre 1895, est un scientifique français, chimiste et physicien de formation,
pionnier de la microbiologie.
À l'École normale, Pasteur étudie la chimie et la physique, ainsi que la
cristallographie. Il devient agrégé-préparateur de chimie et soutient en 1847 à la
faculté des sciences de Paris ses thèses pour le doctorat en sciences physiques. Ses
travaux sur la chiralité moléculaire lui vaudront la médaille Rumford en 1856.
Il est professeur à Dijon puis à Strasbourg de 1848 à 1853. En 1849, il épouse Marie
Laurent, fille du recteur de la faculté de Strasbourg.
En 1853 il devient chevalier de la légion d'honneur.
En février 1854, pour avoir le temps de mener à bien des travaux qui puissent lui
valoir le titre de correspondant de l'Institut, il se fait octroyer un congé rémunéré de
trois mois à l'aide d'un certificat médical de complaisance. Il fait prolonger le congé
jusqu'au 1er août, date du début des examens. « Je dis au Ministre que j'irai faire les
examens, afin de ne pas augmenter les embarras du service. C'est aussi pour ne pas
laisser à un autre une somme de 6 ou 700 francs. »
Il est ensuite nommé professeur de chimie et doyen de la faculté des sciences de Lille
nouvellement créée en 1854. C'est à cette occasion qu'il prononce la phrase souvent
citée : « Dans les champs de l'observation, le hasard ne favorise que les esprits
préparés ». Pasteur, qui s'intéressait à la fermentation depuis 1849 (voir plus loin), est
stimulé dans ces travaux par les demandes des brasseurs lillois concernant la
conservation de la bière]. Après Frédéric Kuhlmann et Charles Delezenne, Pasteur est
ainsi un des premiers en France à établir des relations fructueuses entre
l'enseignement supérieur et l'industrie chimique. Les travaux qu'il réalise à Lille
entre 1854 et 1857 conduisent à la présentation de son 'Mémoire sur la fermentation
appelée lactique'[ dans le cadre de la Société des sciences, de l'agriculture et des arts
de Lille le 8 août 1857.
En 1857, il est nommé administrateur chargé de la direction des études à l'École
normale supérieure.
En 1861, Pasteur publie ses travaux réfutant la théorie de la génération spontanée.
L'Académie des sciences lui décerne le prix Jecker pour ses recherches sur les
fermentations.
En 1862, il est élu à l'Académie des sciences,dans la section de minéralogie, en
remplacement de Henri Hureau de Senarmont [14].
En 1865, Dumas le nomme membre, avec Claude Bernard et Sainte-Claire Deville,
d'une commission chargée d'étudier l'étiologie du choléra. Les trois savants, qui
cherchent le principe de la contagion dans l'air (alors que Snow, dans un travail
publié en 1855, avait montré qu'il était dans l'eau), ne trouvent pas[15] le microbe, que
Pacini avait pourtant fait connaître en 1854.
À l'École normale supérieure, Pasteur est jugé autoritaire aussi bien par ses collègues
que par les élèves et se heurte à de nombreuses contestations[16], ce qui le pousse à
démissionner, en 1867, de ses fonctions d'administrateur. Il reçoit une chaire en
Sorbonne et on crée, à l'École normale même, un laboratoire de chimie physiologique
dont la direction lui est confiée.
Ses études sur les maladies des vers à soie, menées de 1865 à 1869, triomphent de la
pébrine mais non de la flacherie et ne permettent pas vraiment d'endiguer le déclin
de la sériciculture. Durant cette période, une attaque cérébrale le rend hémiplégique.
Il se remet, mais gardera toujours des séquelles : perte de l'usage de la main gauche
et difficulté à se déplacer. En 1868 il devient commandeur de la légion d'honneur.
La défaite de 1870 et la chute de Napoléon III sont un coup terrible pour Pasteur,
grand patriote et très attaché à la dynastie impériale. Par ailleurs, il est malade.
L'Assemblée nationale lui vote une récompense pour le remercier de ses travaux
dont les conséquences économiques sont considérables.
En 1873, il est élu membre de l'Académie de médecine[.
En 1874, ses recherches sur la fermentation lui valent la médaille Copley, décernée
par la Royal Society, de Londres].
En 1876, Pasteur se présente aux élections sénatoriales, mais c'est un échec[20]. Ses
amis croient qu'il va enfin s'arrêter et jouir de sa retraite, mais il reprend ses
recherches. Il gagne Clermont-Ferrand où il étudie les maladies de la bière avec son
ancien préparateur Émile Duclaux, et conclut ses études sur la fermentation par la
publication d'un livre : Les Études sur la bière (1876)[ .
En 1878 il devient grand-officier de la légion d'honneur.
En 1881 , l'équipe de Pasteur met au point le vaccin contre le charbon des moutons.
En 1882, il est reçu à l'Académie française. Dans son discours de réception, il accepte
pour la science expérimentale l'épithète « positiviste », en ce sens qu'elle a pour
domaine les causes secondes et s'abstient donc de spéculer sur les causes premières
et sur l'essence des choses, mais il reproche à Auguste Comte et à Littré d'avoir voulu
imposer cette abstention à toute la
pensée humaine. Il plaide pour le spiritualisme et célèbre « les deux saintetés de
l'Homme-Dieu », qu'il voit réunies dans le couple que l'agnostique Littré formait
avec sa femme chrétienne. C'est dans ce discours que Pasteur prononce la phrase
souvent citée : « Les Grecs (...) nous ont légué un des plus beaux mots de notre
langue, le mot enthousiasme (...) — un dieu intérieur. »
Il reçoit, le 29 décembre 1883, le mérite agricole pour ses travaux sur les vins et la
fermentation. Il se rend régulièrement aux réunions du Cercle SaintSimon.[réf. nécessaire]
En 1885, Pasteur refusa de poser sa candidature aux élections législatives, alors que
les paysans de la Beauce, dont il avait sauvé les troupeaux grâce au vaccin contre le
charbon, l'auraient sans doute porté à la Chambre des Députés.
La découverte du vaccin antirabique (1885) vaudra à Pasteur sa consécration dans le
monde : il recevra de nombreuses distinctions. L'Académie des sciences propose la
création d'un établissement destiné à traiter la rage : l'Institut Pasteur naît en 1888. En
1892, la troisième république lui organise un jubilé triomphal pour son 70e
anniversaire.
Il meurt le 28 septembre 1895 à Villeneuve-l'Étang, dans l'annexe (dite de Garches) de
l'Institut Pasteur. Après des obsèques nationales, le 5 octobre, son corps,
préalablement embaumé, fut déposé dans l’un des caveaux de Notre-Dame, puis
transféré le 27 décembre 1896, à la demande de sa famille, dans une crypte de
l'Institut Pasteur].
Edmond Rostand
Auteur dramatique, poète. *1er avril 1868
Marseille, +2 décembre 1918 (à 50 ans)
Paris
Il meurt à Paris, le 2 décembre 1918, de la grippe espagnole, peut-être contractée
pendant les répétitions d'une reprise de L'Aiglon.
Il repose au cimetière Saint-Pierre de Marseille, sa ville natale.
Témoignage d'un contemporain :
"Dîner, hier, chez les Félix de Vogue avec les Brimont et Ferdinand Bac. Il a été
question des Rostand. Intérieur impossible. Il y a un grand'père fou, dont on voit
l'ombre passer. Son fils, le grand poète qui a la folie des grandeurs. Maurice qui a des
cheveux ondulés, une figure impossible et qui est très bien avec Pradier. Mme
Rostand très bien, elle aussi, avec le fils de Richepin. Et un autre de ses fils qui fait de
la vivisection. (...) Dîner chez La comtesse Mathieu de Noailles, qui reproche à
Cocteau son ingratitude envers Rostand. De Mme Rostand, elle disait que c'est un
monstre dont elle admire la vitalité. Rostand était toujours en parade. Il vivait
déguisé. On l'avait persuadé qu'il ne devait jamais se déranger pour les autres, que
c'était aux autres à aller vers lui. Un pacha !"
Les œuvres majeures de Rostand
Cyrano de Bergerac
Edmond Rostand à l'époque de la première de Cyrano, L'Illustration du 8 janvier 1898
La première représentation de Cyrano de Bergerac, le 28 décembre 1897 à Paris, au
Théâtre de la Porte-Saint-Martin, lui apporte la gloire. Pourtant, quelques minutes
avant la pièce, Rostand pressent un fiasco et demande pardon à la troupe de l'avoir
entraînée dans « cette effrayante aventure ».
La pièce venait à point pour rendre le moral à une France traumatisée par la perte de
l'Alsace-Lorraine, à la suite de la guerre franco-prussienne de 1870, et, hantée depuis
par l'humiliation et l'esprit de revanche.
Son héros démontre avec panache que l'on peut, dans l'adversité, garder la tête haute
et faire preuve d'un très grand sens de l'honneur, avec la plus haute élévation d'âme.
Aussi, dès l'entracte, la salle applaudit debout, et même un ministre vient le trouver
dans les coulisses, décroche sa Légion d'honneur pour la lui agrafer, et s'explique :
« Permettez-moi de prendre un peu d'avance[3] ». Et, au baisser de rideau, le public
d'applaudir à tout rompre, une heure durant.
À l'Acte IV, scène VI, un cadet de Gascogne se présente avec des titres de fantaisie, qui
font référence à différents endroits situés autour de Luchon :
Baron de Casterac de Cahusac
Vidame de Malgouyre Estresc Lesbas d'Escarabiot
Chevalier d'Antignac-Juzet
Baron Hillot de Blagnac-Saléchant de Castel-Crabioules .
La scène du balcon serait inspirée d'un fait de jeunesse, le poète ayant effectivement
aidé Jérôme Faduilhe dans sa cour, jusque-là infructueuse, à une certaine Marie
Castain : il lui avait écrit ses lettres d'amour.
La pièce fut traduite en plusieurs langues et eut un succès universel. Le personnage
de Cyrano, brillant représentant de l'« esprit français », est devenu un véritable
archétype, au même titre que Hamlet ou que Don Quichotte, qu'il mentionne d'ailleurs
dans la pièce.
Un opéra, Cyrano de Bergerac, fut composé par l'italien Franco Alfano (1876-1954) sur
une adaptation du librettiste Henri Cain (1859-1937), représenté en 2005 au
Metropolitan Opera de New York, avec Plácido Domingo dans le rôle titre, puis en
2006 à l'Opéra de Montpellier, avec Roberto Alagna, repris au théâtre du Châtelet, à
Paris, en mai 2009, avec Placido Domingo.
L'Aiglon
L’Aiglon est un drame d’Edmond Rostand écrit en 1900.
« Aiglon » désigne le fils de Napoléon Ier (l’aigle) et de Marie-Louise d’Autriche,
également connu sous les noms de roi de Rome, de Napoléon II et duc de Reichstadt.
Dans ce drame en six actes, écrit en alexandrins, l’Aiglon, fils de Napoléon, cherche
qui il est par rapport à son père, et cherche à marcher dans ses traces et ne pas être
« un front qui se colle à des vitres ».
Parmi les scènes remarquables, on peut noter la dernière scène de l’acte III.
Le rôle du duc de Reichstadt (l’aiglon) est créé par l’actrice Sarah Bernhardt, le
15 mars 1900.
Interdite sous l’Occupation, la pièce fut jouée pendant deux ans consécutifs au
Théâtre du Châtelet devant des salles combles. Trois acteurs (et actrices) se
partagèrent le rôle-titre, dont Jean Darnel, premier comédien ayant l’âge du rôle
Chantecler
En 1910, sa pièce Chantecler est créée au théâtre de la Porte-Saint-Martin, avec Lucien
Guitry dans le rôle titre, Constant Coquelin, pour qui le texte avait été écrit, étant
décédé peu de temps auparavant. La particularité de cette pièce est que tous les
personnages sont des animaux. Le grand rôle féminin, celui de la Faisane, est tenu
par Simone Le Bargy.
La pièce ne fut ni un succès, ni un échec, la critique fut
partagée et une partie du public, dérouté. La pièce est en vers, comme tout le théâtre
de Rostand, mais l'alexandrin est manié par l'auteur avec une telle virtuosité qu'il est
déconcertant d'entendre des animaux s'exprimer dans une langue aussi sophistiquée.
La lourdeur des décors et des costumes joue aussi un rôle : dans les années 1950,
Roland Barthes écrit un article célèbre sur « les maladies du costume de théâtre » et
prend ce spectacle précisément comme exemple de ce qu'il ne faut pas faire au
théâtre.
Presque
cent ans après la première, il est intéressant de reconsidérer la question de Chantecler,
qui est une réalisation beaucoup plus audacieuse que celle de Cyrano ou de L'Aiglon.
D'un point de vue scénique, la mise en scène est passionnante. Elle offre sur la scène
parisienne une tentative de renouvellement et de modernisation qui, si elle n'a rien à
voir avec les entreprises du théâtre naturaliste (André Antoine) ou symbolistes
(Lugné-Poe), prend en compte ces avancées qu'elle digère à sa manière. Les animaux
qui parlent au théâtre sont relativement rares. Il y avait bien eu Les Oiseaux
d'Aristophane. Mais leur retour sur la scène de la Belle Époque a quelque chose de
surréaliste et préfigure, d'une certaine façon, les collages de Max Ernst.
Pour l'histoire des spectacles, l'entreprise a aussi quelque chose de remarquable. C'est
la manière dont l'événement est géré par la presse. En effet, en 1910, Rostand passe,
pour beaucoup, pour le plus grand dramaturge français, et il est considéré comme
une sorte de poète officiel de la IIIe République. Or il n'est pas très productif. Sa
dernière création, L'Aiglon, remonte à 1900. Il existe une attente énorme, et la rumeur
journalistique ne cesse d'enfler à propos d'une pièce mystérieuse. Rostand entretient
volontairement le mystère. On assiste à une véritable campagne de presse à
l'américaine. À la sortie, en 1910, les journaux sont plein d'articles, de reportages, de
photographies, d'anecdotes et de caricatures. Commercialement, la pièce est loin
d'avoir été un échec : il y eut un grand nombre de représentations à Paris, et des
tournées internationales furent lancées, avec plusieurs distributions parallèles.
SASFIÓK /L’Aiglon/
Napoléon François Charles Joseph Bonaparte, prince impérial, titré roi de Rome à
sa naissance puis prince de Parme, proclamé Napoléon II à la fin des Cent-Jours et
enfin titré duc de Reichstadt par son grand-père l'empereur d'Autriche, est né le
20 mars 1811 au palais des Tuileries, à Paris,
Napoléon-François-Charles-Joseph Bonaparte
par Thomas Lawrence.
et mort le 22 juillet 1832 au palais de Schönbrunn, à Vienne.
Le duc de Reichstadt sur son lit de mort dans le palais impérial de Schönbrunn dans
la même chambre qu'avait occupée son père triomphant après Wagram et Austerlitz,
par Johann Nepomuk Ender.
Il était le fils et l'héritier de Napoléon Ier, empereur des Français, et de sa seconde
épouse Marie-Louise d'Autriche.
Il fut à son tour reconnu empereur, régnant sous le nom de Napoléon II, du 4 au
6 avril 1814 et du 22 juin au 7 juillet 1815 (son père ayant abdiqué en 1814 puis en
1815).
Son surnom de l'Aiglon lui a été attribué à titre posthume et a été popularisé par la
pièce de théâtre d'Edmond Rostand, le rôle-titre étant créé le 15 mars 1900 par la
tragédienne Sarah Bernhardt.
Il fut également chéri par toute sa famille Habsbourg, archiducs et archiduchesses
d'Autriche, qui avaient beaucoup de mal à comprendre l'attitude de leur sœur et
tante Marie-Louise, retenue trop souvent dans son duché de Parme en plus de ses
obligations souveraines par d'autres enfants, nés de son mariage hâtif avec le comte
de Neipperg, d'où est issue la branche des princes de Montenuovo.
L'empereur François avait donné l'ordre qu'il ne lui fût pas parlé de son père (appelé
« le souverain usurpateur » à la cour autrichienne), mais si le sujet devait être abordé,
il ne devait en aucun cas en être dit du mal, l'Empereur et toute la Famille d'Autriche
ayant conservé leur admiration à l'ennemi vaincu. Le duc de Reichstadt obtint
néanmoins l'autorisation de pouvoir consulter la grande bibliothèque impériale de
Vienne, si bien qu'il réapprit le français en lisant les Lettres de Madame de Sévigné,
redécouvrit son père en parcourant les ouvrages sur l'épopée napoléonienne et
surtout Le Mémorial de Sainte-Hélène dans lequel Napoléon Ier s'adressait à son fils
lorsqu'il aurait seize ans.
Le duc de
Reichstadt fut proche de sa tante l'archiduchesse Sophie, née Sophie de Bavière et
épouse de l'archiduc François-Charles. Sophie était déjà mère de l'archiduc FrançoisJoseph, futur empereur d'Autriche-Hongrie. Une rumeur, connue de l'empereur de
France Napoléon III, prêtait au duc de Reichstadt la paternité du deuxième fils de
Sophie, Maximilien, futur empereur du Mexique. L'archiduchesse Sophie assista le
duc de Reichstadt dans les derniers mois de sa vie. Il est à noter que l'archiduchesse
Sophie, comme son père le roi Maximilien Ier Joseph de Bavière, qui devait son trône
à Napoléon Ier, était une fervente bonapartiste.
Sa sœur aînée, la princesse
Augusta de Bavière avait épousé, sur ordre de Napoléon, le prince Eugène de
Beauharnais, mariage qui se révéla des plus heureux. L'archiduchesse Sophie,
comme ses frères et sœurs, avaient une réelle affection pour leur beau-frère. Ce lien
dut certainement jouer dans les rapports affectifs de l'archiduchesse Sophie et du duc
de Reichstadt.
Son seul ami intime à la cour est le major Antoine de Prokesch-Osten (1795 – 1876),
qui décrit dans ses Souvenirs le jeune duc et son environnement familial comme un
« pur-sang entre deux chevaux de trait de bohême et un cheval de fiacre italien »
La légende picturale napoléonienne dans L’Aiglon d’Edmond Rostand
par Philippe Bulinge
Introduction
Dorothy Page n’aurait pu consacrer tout un ouvrage d’étude à la légende napoléonienne si elle n’était pas un
élément fondateur de la pièce. Edmond Rostand et la légende napoléonienne dans L’Aiglon (Dorothy PAGE, H.
Champion, Paris, 1928, 189 pages) dresse avec efficacité un panorama des différentes références à l’histoire
de l’Empereur Napoléon Ier. Mais la critique reste en grande partie silencieuse lorsqu’elle devrait évoquer
l’influence des peintres sur la représentation du mythe napoléonien dans l’œuvre d’Edmond Rostand.
Napoléon est le personnage le plus représenté de l’art mondial. Il n’est pas d’événement de son existence,
aussi minime soit-il, qui n’est pas son tableau ou sa gravure. Rostand ne pouvait donc pas faire l’économie de
se passer de considérer cet aspect du mythe, d’autant plus que le 19ème siècle, si proche de lui, a vu
apparaître une floraison d’ouvrages illustrés : la légende écrite était constamment accompagnée de sa
représentation sous forme d’esquisse ou de gravure.
Mais aborder la légende picturale, c’est aussi faire le pari que le théâtre est naturellement et intimement lié
avec la peinture. Un vocabulaire identique, une mise en scène semblable nous suffisent pour justifier notre
comparaison.
Nous partons donc à la recherche de la nature de l’influence picturale dans la conception de la pièce. En
interrogeant la vision de l’histoire donnée par la pièce, nous verrons la part du dessin dans l’élaboration de la
légende dans l’esprit du Duc de Reichstadt.
L’étude du réveil de la plaine de Wagram nous permettra alors une définition de la nature de cette légende
picturale.
I. Présence picturale de la légende dans L’Aiglon
A. De l’allusion à la citation qui légende : percevoir l’histoire par la peinture
Rostand, très habilement puisque nous pouvons ainsi facilement entrer dans l’œuvre sous différents aspects,
a l’heureuse habitude de nommer, de manière allusive, les diverses sources d’inspiration ou d’influences qui
ont participé à l’élaboration de ses pièces. Quatre peintres ou lithographes sont ainsi évoqués dans L’Aiglon :
Charlet, Raffet, essentiellement lithographes, Horace Vernet et Lawrence, peintres de leur état. Citons, en
effet, ce vers du quatrième acte, à propos de Flambeau :
"C’est un Raffet ! - C’est un Charlet ! - C’est un Vernet !" (Acte IV, scène 11)
Ou encore cette réplique déchirante de lucidité du Duc de Reichstadt mourant qui nous permet d’ores et déjà
de dire que la réalité se confond dans les esprits avec la représentation artistique qui en est faite :
" Et leurs doigts maternels, toujours, au front du prince,
Cherchaient les boucles d’or du portrait de Lawrence ! " (Acte VI, scène 3)
Il s’agit effectivement pour nous de trouver, dans un premier temps, non pas des œuvres picturales qui
pourraient illustrer la pièce, mais seulement des œuvres qui pourraient se servir du texte comme légende,
afin de montrer comment le texte s’éclaire par la référence picturale, afin de montrer les correspondances
implicites qui associent les deux formes d’art dans L’Aiglon.
La scène 12 du premier acte, le cours d’histoire contemporaine du Duc de Reichstadt, professé par
Dietrichstein et D’Obenaus, aborde les années les plus glorieuses de l’Empereur, et le Duc se fait alors le
chantre des victoires paternelles, celles d’Austerlitz et d’Ulm. Cette dernière bataille est ainsi évoquée par le
Duc :
" ... et le dix-sept octobre,
On voit se désarmer aux pieds de ce héros
Vingt-sept mille Autrichiens et dix-huit généraux ! " (Acte I, scène 12)
Il nous faut alors rapprocher ces vers de ce tableau de Thévenin :
Tableau 1 : La reddition d'Ulm, le 20 octobre 1805, par Thévenin.
L’analogie est évidente. Le lecteur pourra néanmoins objecter qu’elle tient davantage à l’historicité de
l’événement qu’à la volonté d’utiliser au sein de L’Aiglon la légende picturale. Pourtant, il lui sera nécessaire
de reconnaître que Rostand, comme Thévenin, a choisi l’un des moments clés de la campagne, et que,
finalement, l’aiglon la raconte comme s’il décrivait une suite de tableaux.
Nous en voulons pour preuve la présentation insistante du Duc de Reichstadt de l’attitude de l’empereur
d’Autriche après sa défaite, comparée au tableau de Gros :
" Mon grand-père venant voir mon père au bivouac ! …
[…] Au bi-vouac ! " (Acte I, scène 12)
Tableau 2 : Napoléon tend la main vers son adversaire. Celui-ci promet alors "de ne pas recommencer la guerre", par
Gros.
Cette citation et ce tableau sont également complétés par le vers suivant :
" Et mon père accordant la paix à mon grand-père ! " (Acte I, scène 11)
Les exemples pourraient se multiplier. Tout concourt en effet dans L’Aiglon à laisser penser que le Duc de
Reichstadt ne connaît l’histoire de son père, sinon seulement par les évocations des peintres qui illustrèrent
les propos des historiens ou des commentateurs, ou qui trouvèrent leur inspiration dans l’épopée impériale,
du moins en grande partie. Dans un univers où plane l’image de Napoléon sous toutes ses formes, le Duc de
Reichstadt appréhende donc son père par des images. Napoléon est une figure d’artiste, comme l’a très bien
compris Chateaubriand :
" Bonaparte n’est plus le vrai Bonaparte, c’est une figure légendaire composée des lubies du poète, des devis
du soldat et des contes du peuple ". (François-René de CHATEAUBRIAND, Mémoires d'outre-tombe, Paris,
Le Livre de Poche, collection La Pochotèque, 1998, page 925)
B. La légende picturale dorée dans L’Aiglon : les grognards de l’Empereur
L’image de l’Empereur va donc être, avec le temps, avec le besoin qui s’en fera sentir, transformée et
modifiée progressivement pour s’éloigner toujours davantage de l’image réelle et historique. Aussi les
tableaux historiques vont-ils se voir adjoindre des évocations plus expressives et plus personnelles des
événements, évocations qui tourneront l’histoire en légende.
Ainsi, à l’image plus ou moins véridique de son père, le Duc de Reichstadt substitue une image populaire
due, entre autres, à Auguste Raffet et Charlet. C’est Séraphin Flambeau le premier, parce qu’il est le premier
grognard que rencontre le Duc, qui, dans sa longue tirade dite " des petits, des obscurs, des sans-grades "
(Acte II, scène 9), dresse le portrait du chef d’après le regard fasciné et idéalisant de ses hommes, d’après leur
abnégation et leur fidélité. Dans la misère, dans les souffrances, les grognards de Rostand sont ceux de Raffet
:
" Nous qui marchions fourbus, blessés, crottés, malades,
Sans espoir de duchés ni de dotations… " (Acte II, scène 9)
Tableau 3 : "Ils grognaient, et le suivaient toujours" par Auguste Raffet, 1836.
Mais ils sont également ceux qu’a consacré Charlet, pris dans la tourmente de la retraite de Russie :
Tableau 4 : "Episode de la campagne de Russie", par Charlet.
La légende dorée, s’il est indéniable que Rostand trouve également son inspiration dans des œuvres
littéraires telles les Mémoires du Capitaine Coignet ou l’histoire d’un conscrit de 1813 d’Erckmann et
Chatrian, s’exprime, aussi, par des références populaires et picturales dans L’Aiglon, en la personne de
Séraphin Flambeau. Rostand paraît avoir choisi volontairement de jouer sur le registre des correspondances
entre le grognard de légende et son personnage. Celui-ci, effectivement, est, sans contestation possible, créé
sur le modèle de l’un des portraits le plus connu de Charlet :
Tableau 5 : "Grognard fumant la pipe", par Charlet.
Photographie 1 : Lucien Guitry dans le rôle de Flambeau.
" Il apparaît, maigre et nerveux, sanglé dans son vieux frac bleu de grenadier ; les basques relevées parderrière sous le gilet, retombent ; la silhouette se trouve complétée par la blancheur de la culotte et des bas de
livrée… " (Acte III, scène 7)
La vision du grognard de l’Empire dans L’Aiglon est donc conforme à la tradition populaire, d’autant plus
que l’attitude de Flambeau l’inscrit dans la droite ligne des héros populaires du bas peuple. Mais nous
sommes en droit de nous demander si, vraisemblablement, cette conformité ne l’est pas avec excès. Peut-être
Flambeau est-il trop semblable à la légende pour que nous ne puissions pas nous demander s’il n’est pas
l’expression de la trop importante subjectivité du Duc.
Nous avions ainsi constaté, lors de notre mémoire consacré à L’Aiglon, que l’un des drames du Duc était sa
subjectivité et qu’il ne pouvait pas par conséquent asseoir sa maîtrise sur le monde. Nous pourrions
maintenant ajouter que sa vision du monde est trop étroitement dépendante de sa vision de la légende de
son père. Flambeau est trop semblable à la légende des grognards car le Duc de Reichstadt veut le voir ainsi,
parce que le Duc de Reichstadt veut vivre dans un univers où la légende impériale est une réalité, un univers
où la Maîtrise est encore possible.
La légende est donc marquée par le sceau de la subjectivité : elle est le signe d’une profonde inadéquation
entre la réalité des faits, la réalité du moment à vivre et vécu, et la réalité des rêves, des désirs d’un homme,
lui-même dépositaire de la légende. L’histoire, par l’évocation de l’image, ne serait donc plus un repère
stable pour l’homme : l’étude de l’épisode du réveil de la plaine de Wagram nous apportera sans doute de
nouveaux éléments, puisque la bataille se reproduit en dehors de l’histoire, à des époques différentes.
II. Wagram 1809, 1830, 1900 : le réveil de la Plaine
A.Wagram 1809 : répétition conforme à l’histoire de la bataille ?
En ayant bien évidemment toujours à l’esprit que la bataille n’est pas réelle, que, dans un premier temps, le
Duc la raconte à Flambeau mourant pour apaiser ses souffrances morales, il nous faut d’abord montrer que
l’évocation de la bataille, celle des premiers mouvements de troupes que raconte l’aiglon à son fidèle ami,
fonctionne de la même manière que la mention des batailles d’Austerlitz et d’Ulm : le détail et l’anecdote font
la bataille pour Rostand comme pour les peintres du 19ème.
Illustrons notre propos à l’aide de deux exemples. L’un des événements les plus célèbres de cette journée,
bien que, à part pour le principal intéressé, il n’ait guère eu d’importance stratégique, est la blessure du
Maréchal Masséna, contraint de diriger ses troupes à partir d’un fiacre :
" Et Masséna blessé passe dans sa calèche ! " (Acte V, scène 5. L'adjectif possessif " sa " a une valeur
rétrospective : elle souligne la familiarité de l'événement)
Sans doute Rostand avait-il cette gravure sous les yeux :
Tableau 6 : Wagram, Masséna dans sa calèche, anonyme
S’opère ainsi un phénomène de réduction de la narration épique du Duc. Le Duc de Reichstadt est comme
Fabrice Del Dongo au cœur de la bataille de Waterloo. Il ne peut tout voir et par conséquent la bataille prend
progressivement un aspect plus concret :
" Oh ! c’est épouvantable !
Oh ! les soldats de bois alignés sur ma table ! " (Acte V, scène 5)
Les hommes ne sont plus des soldats de plomb ou des représentations. Le sang coule sur la plaine et les cris
ne sont pas sourds. Le réel a rencontré le pictural dans l’esprit de l’aiglon.
Pourtant, ce réel n’est possible qu’à la condition qu’il s’associe, de manière certes involontaire, avec l’effort
d’idéalisation. Cet effort, nous le retrouvons au moment d’une étape intermédiaire dans cette progression, la
description de l’attitude de Napoléon pendant la bataille : l’événement est plus historique que légendaire
mais grandi par le peintre ou par le poète, chargé d’une valeur symbolique. Flambeau, emporté, malgré sa
blessure, dans son imaginaire, demande ainsi au Duc :
" Et l’Empereur ? Que fait l’Empereur ? "
Le Duc répond alors :
" Il regarde ! " (Acte V, scène 5)
Tableau 7 : Napoléon à Wagram, par Horace Vernet
La réponse suffit bien évidemment au vieux grognard, Rostand donnant ainsi une dimension identique à
Napoléon que celle donnée par Horace Vernet : celui qui domine à ce point la situation que rien ne peut le
faire vaciller.
A partir de cet instant, la scène de la bataille est entrée dans la légende, en même temps que dans la réalité.
B. Wagram 1830 : entre réalité et subjectivité, le réveil de l’horreur de la plaine.
La réalité est perçue par les sens du Duc de Reichstadt : ce sont d’abord le silence, puis des bruits, puis des
cris déchirants et des gouttes de sang sur la terre qui arrachent le Duc à son rêve. Mais est-il bien sorti de ce
rêve ? N’est-il pas encore enivré quand le râle de Flambeau se répète en écho des milliers de fois sur la plaine
?
Le réveil du champ de bataille est un thème cher à Auguste Raffet. Nous lui devons ainsi une lithographie
qui célèbre la grande Armée, le Réveil. Les grognards, morts depuis longtemps et déjà décomposés, se lèvent,
s’extraient de leur tombe au son d’un tambour ressuscité qui traverse le champ de bataille. Les corps se
redressent, les mains tâtent dans l’ombre, à la recherche d’un fusil, d’une épée.
Cette lithographie, elle-même inspirée d’un poème de Sedlitz, paraît être, assurément, la principale source
d’inspiration de la fin du cinquième acte de L’Aiglon, où les morts après vingt ans de silence enfin se
réveillent. La réalité du sang semble pourtant cacher la réalité de la fantasmagorie de la scène, bien que la
légende napoléonienne soit en marche quand le premier soldat bleu crie.
Néanmoins, réalité et légende se trouvent ainsi étroitement mêlées lorsque les cris de douleur laissent place
au cri qui bouleversa l’Europe entière pendant quinze années : " Vive l’Empereur ! "(Acte V, scène 5)
Avec ce cri, et le retour de la gloire, le retour de la bataille, nous rencontrons la seconde source d’inspiration
pour cette scène, une autre lithographie de Raffet, nommée cette fois-ci, La Revue nocturne. L’Empereur
mort, au centre, revient à la vie à minuit pour assister à la revue de ses troupes elles aussi mortes et
ressuscitées par la gloire.
Tableau 8 : Le Réveil, par Auguste Raffet, 1848.
Tableau 9 : La Revue nocturne, par Auguste Raffet, 1837.
Paradoxalement, la nature de la fin du cinquième acte doit donc être perçue à la fois comme étant d’un
réalisme saisissant, le sang étant réel pour le Duc, et comme étant l’aboutissement d’une illusion dont est
victime le Duc. Il faut, à notre avis, considérer la pratique du lithographe pour espérer résoudre ce paradoxe,
du moins, tenter cette résolution.
Notons d’abord le réalisme du dessin, l’académisme des formes des hommes représentés, des chevaux.
Notons ensuite la thématique de ces lithographies : elles font partie du cycle de l’irréel de Raffet.
Raffet représente donc ce qui est du domaine de l’irréel par un véritable réalisme : n’est-ce pas rejoindre
finalement la pratique d’Edmond Rostand, dont la mise en scène ne cesse de faire douter le spectateur, au
point que " l’illusion dont est victime l’aiglon est la même que subit tout spectateur ". (Cf notre essai sur
l'héroïsme)
La légende se heurte ainsi à la réalité, faisant que l’horreur de la plaine, qui appartient indéniablement à la
légende noire, se confond avec la légende dorée par l’évocation de ces hommes fascinés par delà la mort, par
l’évocation de cette gloire sur laquelle ne peuvent se refermer les portes de l’au-delà.
Nous ne sommes guère mieux avancés. Le paradoxe est réel, pour le Duc aussi.
Nous savons pourtant qu’un changement se produit entre le retour de la légende dorée, sans l’horreur de la
plaine (" Maintenant, le côté glorieux ! La poudre que la charge, en passant, jette aux yeux !… " Acte V, scène
5), qui est une illusion volontaire de la part du Duc, et la souffrance du Duc face à cette réalité du sang sur la
terre, et que ce changement résout le paradoxe : la sanctification de Duc, résultant de son sacrifice, de son
expiation.
C. Wagram 1900 : Un Rêve d’Edmond Rostand
Il nous faut donc considérer que la scène ne subit pas l’influence exclusive des lithographies de Raffet.
Rostand prend ainsi position par rapport à ces deux compositions.
L’Aiglon n’est pas le premier texte de Rostand mettant en scène un personnage sur un champ de bataille,
entouré de milliers de blessés et de cadavres. En 1894, nous lui devons ainsi un court poème, resté inachevé,
Un Rêve, semblable à la fin du cinquième acte par les cris des mourants qui ressemblent aux soldats de
Wagram, poème qui nous présente le poète rêvant, mais nous ne le découvrirons qu’à la fin, de sorte que le
problème du réel est le même que dans la pièce qui nous intéresse :
" J’étais seul, sur ce grand plateau, sous un ciel sombre
Seul au milieu des morts et des mourants sans nombre
Et des blessés criant : " Je ne veux pas mourir ! " " (Un Rêve, publié par Patrick Besnier dans son édition de
L'Aiglon, Paris, Folio, 1986, page 403)
L’homme, ne sachant lequel aider d’abord, puisque tous sont plus misérables les uns que les autres, n’aide
finalement personne, brisé par ses conflits intérieurs. Arrive alors un autre homme, qui, consciencieusement,
aide qui il peut aider.
Parmi les milliers, trois hommes survivent alors et la morale de cette histoire ressemble profondément au
précepte juif, illustré par la Liste de Schindler de Thomas Kenneally, " qui sauve un homme, sauve
l’humanité tout entière " :
" Lui, grave, les regarde.
Il a, dans ses yeux gris et doux, du bonheur presque,
En regardant les trois qu’il a, seul, pu sauver ".(Un Rêve, publié par Patrick Besnier dans son édition de
L'Aiglon, Paris, Folio, 1986, page 405)
Le Réveil de Raffet est donc, sans contestation possible, contaminé par ce poème qui souligne non seulement
l’horreur de la guerre, mais aussi et surtout la capacité profondément humaine à s’opposer à la boucherie.
L’aiglon est devenu l’homme que n’avait pas su en 1894 être Rostand. L’aiglon est l’homme qui a rêvé en
contemplant les lithographies de Raffet et qui a su soulever le voile qui les recouvrait et découvrir que la
seule légende qui n’est jamais noire, c’est celle qu’on n’écrit pas dans la réalité si elle doit être écrite en lettres
de sang.
Trois visions de Wagram se superposent donc au cours de la dernière scène du cinquième acte : Wagram
1809 est un rêve qui tourne rapidement au cauchemar car les morts sont plus réels que les charges
fantastiques des lithographies de Raffet, et Wagram 1830 ne s’extrait de cet enfer que par l’effort de Wagram
1900, conscient de la réalité, conscient de la nécessaire séparation du rêve glorieux et de la réalité.
Conclusion : une nouvelle poétique ?
La légende picturale est donc une composante essentielle de la légende dorée dans L’Aiglon. Rostand
parvient, en effet, à concilier étroitement l’art du dessin avec l’art de l’écrit : sources d’inspirations, les
œuvres des peintres de 19ème siècle forment également un contrepoint qui doit servir de référence dans
l’esprit du spectateur. L’historicité des œuvres laisse ainsi place, assez rapidement, à l’élaboration de la
légende : l’aiglon, à la recherche d’une image de ce qu’il est et de ce qu’est son père, rencontre d’abord et
avant tout les images de la légende. La légende n’est alors qu’une suite de tableaux qui saisissent
subjectivement l’anecdotique et le point de détail, au mépris d’une vue d’ensemble qui démontrerait aux
yeux de l’aiglon, le problème qui entache la gloire de son père.
Les correspondances entre la peinture et le texte dit dans la pièce nous permettent ainsi de conclure, ou
d’apporter une preuve supplémentaire à cette conclusion puisque notre mémoire s’en faisait déjà l’écho, que
le théâtre de Rostand est vraisemblablement un théâtre à la première personne : la légende n’est vue que
d’après les références picturales du Duc, Flambeau étant trop conforme à la légende picturale pour que nous
n’y voyions pas le signe d’une création fondée sur la subjectivité du Duc de Reichstadt.
Cette subjectivité doit, sans doute, être complétée d’une autre subjectivité, celle de Rostand lui-même. En
effet, l’étude du réveil de la plaine démontre avant tout, par la superposition des trois niveaux historiques de
Wagram, que Rostand se projette toujours davantage dans ses personnages : ce que ressent le Duc devant les
lithographies de Raffet est ce que ressent Rostand. Le réveil de Wagram a le même effet sur le Duc que le
rêve du poème Un Rêve sur Rostand. Après un théâtre à la première personne, il nous faudrait maintenant
parler d’un théâtre confessionnel, si nous n’avions pas conscience de la difficulté que ressent l’auteur à
acquérir la dimension du Duc, sa sainteté : Rostand se projette dans son personnage, mais cette projection ne
peut se faire sans une opération qui magnifie l’être, comme les lithographies de Raffet magnifient la légende.
La légende picturale est donc modifiée, corrigée par l’écriture de Rostand qui lui donne l’orientation qu’il
désire, afin d’en démontrer l’ambiguïté. Le réalisme de Raffet côtoie l’irréalisme du même lithographe, de
manière que l’observateur pénètre profondément dans le rêve : Rostand réécrit l’ambiguïté, la transpose à la
scène où le spectateur ne peut plus savoir où est la réalité, pour accéder à une réalité supérieure, où l’aiglon a
conscience de son rêve. L’œuvre picturale a donc été transformée par l’œuvre écrite qui devient alors, à son
tour, source d’images : la scène est un vivant tableau où s’écrit le Duc, les bras en croix, tendu vers le ciel de
Wagram.
Il nous faudrait alors comparer les illustrations des éditions luxueuses de l’œuvre d’Edmond Rostand, chez
Pierre Lafitte, avec les œuvres picturales des peintres du 19ème pour démontrer l’ampleur de cette
transformation.
Bibliographie
Le lecteur trouvera une bibliographie complète sur l’œuvre d’Edmond Rostand dans notre mémoire de
D.E.A., L’héroïsme dans L’Aiglon d’Edmond Rostand, année universitaire 1998-99.
Il consultera avec profit l’édition de Patrick Besnier de L’Aiglon, Paris, Folio, 1986. Il y trouvera Un Rêve,
introuvable à notre connaissance ailleurs.
Enfin, nous vous conseillons vivement la lecture d’un ouvrage récent puisque les œuvres de Raffet étaient
indisponibles jusqu’alors :
Raffet, 1804-1860, ouvrage collectif aux éditions Herscher, Paris, 1999.
Table des illustrations
Tableau 1 : La reddition d'Ulm, le 20 octobre 1805, par Thévenin.
Tableau 2 : Napoléon tend la main vers son adversaire. Celui-ci promet alors "de ne pas recommencer la
guerre", par Gros.
Tableau 3 : "Ils grognaient, et le suivaient toujours" par Auguste Raffet, 1836.
Tableau 4 : "Episode de la campagne de Russie", par Charlet.
Tableau 5 : "Grognard fumant la pipe", par Charlet.
Tableau 6 : Wagram, Masséna dans sa calèche, anonyme.
Tableau 7 : Napoléon à Wagram, par Horace Vernet.
Tableau 8 : Le Réveil, par Auguste Raffet, 1848.
Tableau 9 : La Revue nocturne, par Auguste Raffet, 1837.
Sainte Geneviève
Geneviève (née à Nanterre en 423, morte à Paris en 502 ou 512 selon les sources) est
une sainte catholique française, patronne de la ville de Paris et des gendarmes. La
forme issue du latin Genovefa est également employée et a donné le nom Génovéfain
Selon la tradition, lors du siège de Paris en 451, grâce à sa force de caractère,
Geneviève, qui n’a que 28 ans, convainc les habitants de Paris de ne pas abandonner
leur cité aux Huns. Elle encourage les Parisiens à résister à l’invasion par les paroles
célèbres : « Que les hommes fuient, s’ils veulent, s’ils ne sont plus capables de se
battre. Nous les femmes, nous prierons Dieu tant et tant qu’Il entendra nos
supplications. » De fait, Attila épargnera Paris.
Une autre hypothèse controversée prétend qu'elle aurait averti l'envahisseur d'une
épidémie de choléra sévissant dans la région. Enfin, par ses liens avec les Francs,
intégrés au dispositif romain, elle aurait pu savoir qu'Attila voulait s'attaquer
d'abord aux Wisigoths en Aquitaine, et ne voulait sans doute pas perdre du temps
devant Paris. Dans tous les cas, le plus important était d'empêcher les Parisiens de
risquer leur vie en fuyant.
En 465, elle s'oppose à Childéric Ier qui met le siège de Paris en parvenant à
ravitailler plusieurs fois la ville, en forcant le blocus.Elle fait bâtir une église sur
l'emplacement du tombeau de saint Denis, premier évêque de Lutèce.
Sarcophage
Châsse de sainte Geneviève
Elle convainc également Clovis, dont elle a toujours été une partisane, de faire ériger
une église dédiée aux saints Pierre et Paul sur le mons Lucotitius (qui porte
aujourd'hui le nom de montagne Sainte-Geneviève), dans le Ve arrondissement de
Paris, au cœur du Quartier latin. Elle meurt en 512, à l'âge de 89 ans, dans l'ermitage
de Paris, et est enterrée dans cette même église aux côtés de Clovis et rejointe plus
tard par la reine Clotilde, ses plus célèbres disciples. L'église est d'abord confiée à des
bénédictins, puis à des chanoines séculiers : c'est l'Abbaye Sainte-Geneviève de Paris,
dont le clocher est encore visible dans l'enceinte du lycée Henri-IV (ce clocher est
connu sous le nom de "Tour Clovis"). La châsse est honorée dans l'église SaintÉtienne-du-Mont, près du Panthéon. Il s'agit d'une nouvelle châsse, l'ancienne ayant
été fondue en 1793. Elle ne contient plus de restes de Geneviève, ceux-ci ayant été
brûlés place de Grève à la même époque.
Geneviève est considérée par les catholiques comme la sainte patronne de Paris, du
diocèse de Nanterre, elle est fêtée par eux le 3 janvier. La Gendarmerie nationale,
dont elle est également la sainte patronne, la fête, quant à elle, le 26 novembre, date
du « Miracle des ardents »
Elle a une homonyme, sainte Geneviève de Loqueffret qui est une sainte bretonne
que l'on fête aussi le 3 janvier comme son illustre patronne.
L'Abbaye
Sainte Geneviève
En 510 le Roi Franc Clovis, le fondateur de la dynastie Mérovingienne, fait construire
au sommet de la Montagne Sainte Geneviève une Basilique des Saints Apotres,
dédiée aux saints Pierre et Paul. Il y est inhumé en 511.
En janvier 512, c'est au tour de Sainte Geneviève (qui a sauvé Paris assiègé par le
Hun Attila) de décèder à l'age de 89 ans. Elle est inhumée dans la crypte de la
Basilique. Cette église prend son nom et des religieux viennent s'établir autour d'elle.
Ils fondent l'Abbaye Sainte Geneviève qui disparait en 857, à la suite des invasions
Normandes. Mais elle est reconstituée en 1148 et tenue par les Génovéfains, qui
suivent la règle de Saint Augustin, ils dépendent directement du Pape. En 1619 le
Cardinal de La Rochefoucauld fait de l'Abbaye Sainte Geneviève la maison mère des
Génovéfains, elle est restaurée dans la deuxième partie du XVIIème siècle avec, en
particulier la réalisation de l'Escalier des Prophètes et celui de la Vierge à l'Enfant.
L'Abbaye Sainte Geneviève a été fermée à la Révolution Française et déclarée Bien
National. L'Eglise lieu sacré de l'histoire de France a été rasée par le petit bonaparte
qui haïssait l'architecture médiévale. Sa technique était simple, pour justifier la
destruction d'églises et d'abbaye , il faisait percer une rue, ici la rue Clovis (ce
vandalisme a continué dans des centaines de lieusx à Paris comme st Magloire qui se
trouvait à côté de St Jacques du Haut Pas etc et partout ailleurs comme la grande
Abbaye de Cluny chef d'oeuvre de l'art roman détruite sous bonaparte pour y percer
une rue et y construire ses écuries, la basilique St Martin de Tours, lieu sacré s'il en
était pour y percer une rueailleurs Il devient ensuite Lycée Napoléon de 1804 à 1815,
Collège Henri IV avec la Restauration, puis à nouveau Lycée Napoléon sous le
Second Empire, Collège Corneille de 1870 à 1872 et à partie de là jusqu'à nos jours,
Lycée Henri IV
Étienne Ier de Hongrie
Premier roi de Hongrie de la dynastie arpadienne, saint
Étienne Ier de Hongrie ou Szent István est le fondateur du
royaume de Hongrie
Vajk ou « Vaïk » de son vrai nom, fils de Géza, « duc des
Magyars », se convertit au catholicisme romain avec son père
vers l’âge de dix ans (985) et prend alors pour nom de
baptême le nom d’Étienne (István en hongrois). Il est éduqué
par Adalbert de Prague et ses disciples qui organisent l’Église
hongroise. Il épouse la fille du duc Henri II de Bavière,
Gisèle, également considérée comme sainte, fin 995 ou début
996, puis devient « duc des Magyars » à la mort de son père en
997
Saint Étienne (tableau de Gyula Benczúr (1844-1920))
Il impose le christianisme en Hongrie : il accueille des missionnaires et doit
fréquemment combattre les Magyars païens comme lors de la révolte conduite par le
chef Ajtony (v. 1003). Il crée des archevêchés (Kalocsa et Esztergóm) et huit évêchés.
Il abolit le système tribal de son peuple et transforme les territoires des clans en
comtés (megye), basés autour d’une place forte et ayant à leur tête un ispan. Les deux
tiers de la population et des terres dépendent ainsi directement du roi, qui fait de
grandes donations aux églises et aux monastères. Le roi et sa cour se déplacent dans
les résidences royales, en particulier les forteresses d’Esztergom (Gran) et
Székesfehérvár (Stuhlweissenburg). Étienne gouverne avec l’aide d’un Conseil,
composé entre autres de l’archevêque d’Esztergom et du palatin (nádor).
La christianisation du pays est lente et rude : les Hongrois doivent abandonner leur
chamanisme primitif, accepter le baptême sous la menace des armes, et des décrets
royaux les obligent à construire des églises, à se rendre aux offices et à nourrir les
prêtres. Étienne fait venir des ecclésiastiques tel Gellert de Venise, précepteur du roi
et évêque de Csanad, écrivain célèbre et créateur d’écoles pour les Grands du
royaume. L’influence byzantine se maintient en Transylvanie jusqu’au XIIIe siècle,
quand les moines basiliens seront latinisés. Par ailleurs, à l’occasion de leurs
mariages avec des princesses russes où byzantines, les rois hongrois n’hésitent pas à
fonder des monastères byzantins, ce que fait Étienne à l’occasion des noces entre une
fille du Basileus et son fils Émeric (Imre en hongrois), qui meurt avant lui.
À la mort de son fils et unique héritier Émeric (1031), il fait crever les yeux et
plomber les oreilles de son cousin Vazul, prince aîné de la dynastie arpadienne, et
exiler ses fils en Pologne pour les évincer de la succession. Il désigne comme héritier
Pierre, le fils vénitien de sa sœur.
Il meurt le 15 août 1038. La Hongrie connaît alors un demi-siècle de troubles
provoqués par la lutte pour le pouvoir, les différents prétendants au trône faisant
appel aux empereurs byzantins ou aux empereurs germaniques. Pierre Orseolo, fils
du doge de Venise, dispute le trône à son cousin Samuel Aba, fils d’un prince
bulgare.
Époux d’une sainte, père d’un saint (Émeric), il est lui même reconnu comme saint et
honoré le 2 septembre. L’impératrice Marie-Thérèse Ire de Hongrie institua en son
honneur, en 1764, l’ordre de Saint-Étienne
Antoine de Saint-Exupéry
Antoine Marie Jean-Baptiste Roger de Saint-Exupéry[1], né le 29 juin 1900 à Lyon et
disparu en vol le 31 juillet 1944, Mort pour la France, est un écrivain, poète et
aviateur français.
Le Petit Prince, écrit à New York pendant la guerre, est publié avec ses propres
aquarelles en 1943 à New York et en 1945 en France. Ce conte plein de charme et
d'humanité devient très vite un immense succès mondial
Le mystère de sa mort
Le 12 mars 1950, au Journal officiel, le commandant Antoine de Saint-Exupéry est cité
à l'ordre de l'armée aérienne à titre posthume, pour avoir « prouvé, en 1940 comme
en 1943, sa passion de servir et sa foi en le destin de la patrie », et « trouvé une mort
glorieuse, le 31 juillet 1944, au retour d'une mission de reconnaissance lointaine sur
son pays occupé par l'ennemi ».
Si la mort ne faisait désormais plus de doute, restait à en élucider les circonstances.
En 1950, un pasteur d'Aix-la-Chapelle, ancien officier de renseignements dans la
Luftwaffe, témoignera avoir appris, le 31 juillet 1944, qu'un P-38 Lightning avait été
abattu en Méditerranée par un Focke-Wulf allemand. Puis, en 1972, surgit le
témoignage posthume d'un jeune officier allemand, l'aspirant Robert Heichele, qui
aurait fait feu sur le Lightning depuis son appareil, un Focke-Wulf 190, vers midi, audessus de Castellane. Mais Heichele a été à son tour abattu en août 1944. Dans les
années 1990, un autre témoignage surgit tardivement, à propos d'une habitante de
Carqueiranne qui aurait vu, le jour fatidique, le Lightning se faire abattre. La mer
aurait ensuite rejeté le corps d'un soldat sur la plage, lequel a été enterré
anonymement dans le cimetière de la commune. Était-ce Saint-Exupéry ? Pour le
savoir, il faudrait exhumer le corps, procéder à des comparaisons avec l'ADN des
membres de sa famille, lesquels s'y montrent opposés. Chaque fois, ces
« révélations » relancèrent l'intérêt aussi bien des spécialistes que du grand public,
pour le « mystère Saint-Ex ». Enfin, en 2000, des morceaux de son appareil, le train
d'atterrissage, un morceau d'hélice, des éléments de carlingue et surtout du châssis,
sont retrouvés en Méditerranée au large de Marseille. Le 7 septembre 1998, un
pêcheur avait déjà trouvé sa gourmette dans son chalut, près de l'île de Riou.
Remontés à la surface en septembre 2003, ils sont formellement identifiés le 7 avril
2004 grâce à son numéro de série. Les restes du Lightning sont exposés au Musée de
l'air et de l'espace du Bourget, dans un espace consacré à l'écrivain aviateur.
Mais rien ne permet de donner une conclusion définitive sur les circonstances de sa
mort, malgré la simulation informatique de l’accident – à partir des pièces déformées
– qui montre un piqué, presque à la verticale et à grande vitesse, dans l’eau. Fut-elle
la conséquence d'une énième panne technique, d'un malaise du pilote ? Certains
avancèrent même, au grand scandale de ses proches, l'hypothèse du suicide d'un
Saint-Exupéry diminué physiquement (il ne peut pas fermer seul la verrière de son
appareil), désespéré par le monde qu'il voyait s'annoncer, thèse confortée par
certains de ses derniers écrits, au ton franchement pessimiste, par exemple les
dernières lignes d’une lettre adressée à Pierre Dalloz, écrite la veille de sa mort: « Si je
suis descendu, je ne regretterai absolument rien. La termitière future m’épouvante. Et
je hais leur vertu de robots. Moi, j’étais fait pour être jardinier. »
En mars 2008, un ancien pilote de la Luftwaffe, sur Messerschmitt Bf 109, Horst Rippert
(né en 1922), affirme dans le journal La Provence avoir abattu un avion de type P-38
lightning le 31 juillet 1944 dans la zone où se trouvait Saint-Exupéry[10]. En mission pour
retrouver un avion ennemi qui survolait la région d'Annecy, Horst Rippert tourne plusieurs
minutes au-dessus de la Méditerranée sans rien repérer. Soudain, un avion allié le croise,
3 000 mètres au-dessous de lui[11]. Horst Rippert tire et touche. L'avion s'enflamme et tombe à
pic dans la Méditerranée. Saint-Exupéry est porté disparu ce jour-là, donnant lieu au mystère
sur sa disparition. « Si j'avais su que c'était Saint-Exupéry, l'un de mes auteurs préférés, je ne
l'aurais pas abattu », a déclaré Horst Rippert [12]. Thèse cependant mise à mal par bien des
incohérences[13]. Après la guerre Horst Rippert, frère d'Ivan Rebroff (décédé en février 2008,
soit peu avant cette révélation), se reconvertit dans le journalisme et dirige le service des
sports de la ZDF.
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La saga hongroise de la famille Sarkozy
Nicolas Sarkozy, son épouse et ses parents, venus en 1994 visiter Bocsa,
berceau de la famille.
Le prochain président de la France sera « peut-être hongrois, c'est la télé
qui l'a dit. » À Alattyan, il y a peu, la nouvelle a fait le tour du village en
quelques heures. Car dans cette bourgade de 2 091 habitants, à une
centaine de kilomètres à l'est de Budapest, les aînés s'en souviennent
très bien : c'est ici que le père de Nicolas Sarkozy a passé toutes ses
vacances jusqu'à ce qu'il quitte la Hongrie, en 1948, à l'âge de vingt ans.
Pour éblouir sa future belle-famille française, Paul Sarkozy, né en 1928
à Budapest, aurait raconté que ses parents possédaient un château près
d'Alattyan. Son père György régnait, disait-il,
sur un domaine agricole et industriel riche de milliers d'hectares, sur
lequel travaillaient des milliers de gens à son service. La réalité était un
peu moins flamboyante.
« Au lendemain de la Première Guerre mondiale, György et Katalin Sarközy selon l'orthographe hongroise, NDLR -, les parents de Paul, ont acheté le
tiers d'un domaine de 705 arpents, un peu plus de 200 hectares, indique
aujourd'hui Sandor Mosonyi, historien et conseiller municipal
d'Alattyan, qui a fouillé dans les archives.
Ils ne logeaient pas dans le manoir, occupé par une autre famille, mais dans la
maison d'amis. »
Une esquisse, effectuée de mémoire par un peintre local, montre une
grande bâtisse aux hautes fenêtres, surmontées de mascarons
représentant des visages d'enfants. Les Sarközy l'ont revendue en 1934,
période d'inflation galopante, pour quelques dizaines de sacs de blé...
La propriété sera ensuite rasée et remplacée par des lotissements. Ne
subsiste actuellement qu'une grille en fer forgé, mangée par la rouille.
En fait, le véritable châtelain d'Alattyan, c'était Lajos Toth Maar, un
cousin de la mère de Paul. Célibataire, il accueillait volontiers, pendant
les vacances, les Sarközy avec leurs trois garçons : György, Gedeon et
Paul. Ses parties de chasse étaient très courues. Ses soupers,
rassemblant souvent une trentaine de convives, étaient suivis
d'interminables parties de cartes. Sa collection d'Oldsmobile éblouissait
les villageois. Sa ferme, ultramoderne pour l'époque, aussi. Mais en
ajoutant salariés et journaliers, on arrivait « seulement à 260 employés »,
précise Sandor Mosonyi.
Au château d'Alattyan, le parrain de Jusztika Ivanics était valet de
chambre ; sa marraine, cuisinière. Elle avait à peine dix ans, mais quand
elle « ferme les yeux », elle « revoit tout » : l'enfilade de salons richement
décorés, les deux salles de bains aux carreaux de faïence peints à la
main, et même le tableau qui jouait la Marche de Rakoczy lorsqu'on tirait
sur une ficelle. « Avec mon club de retraités, on est allé visiter Gödöllö
(résidence d'été des Habsbourg, NDLR), près de Budapest, explique cette
délicieuse grand-mère, eh bien c'était presque pareil ! »
« Pour Monsieur Paul, on préparait la chambre rouge, se souvient Jusztika.
Ce qu'il était beau, élégant et charmeur ! J'enviais toutes ces jolies jeunes filles
en robes soyeuses qu'il emmenait derrière les framboisiers. Moi, je n'avais le
droit qu'à quelques bonbons et une caresse sur les cheveux... » De son buffet,
elle sort une carafe à vin : « Regardez, surmontés d'une couronne, on voit le
S et le B entrelacés, pour Sarközy de Nagy-Bocsa. Ma marraine l'a reçue en
remerciement. » Sandor Mosonyi, lui, a hérité d'un service complet en
faïence française, bordé de turquoise et or. « Sûrement Monsieur Paul se
souviendra-t-il d'avoir mangé du faisan ou du lièvre dans ces assiettes !
s'émeut Jusztika. J'espère qu'il reviendra nous voir ! Et son cher petit
Nicolas, on est tous derrière lui... Savez-vous que mon fils aussi est né en
1955, et qu'il a fait toute sa carrière dans la police ? »
En 1948, les communistes nationalisent la propriété et la transforment
en coopérative agricole. Le château sera rasé en 1963. Des nombreuses
dépendances, il ne reste qu'un petit bâtiment délabré dans la cave
duquel les Sarközy s'abritèrent durant les bombardements. Mais les
villageois n'oublieront jamais cette famille « très charitable, très proche du
peuple », et qui « payait largement ».
Les Sarközy appartiennent à une famille de la petite noblesse.
Pour récompenser Mihaly Sarközy de sa bravoure contre l'envahisseur
turc, Ferdinand II de Habsbourg l'inscrit, le 10 septembre 1628, « au
nombre des nobles authentiques » du royaume. Ses armoiries représentent
un loup brandissant un sabre. En 1754, son petit-fils, Janos, accole à son
nom celui de son domaine de Nagy-Bocsa, au sud de la ville de
Kecskemét.
Lors de la Première Guerre mondiale, le grand-père de Nicolas,
György, sous-lieutenant dans le 68e régiment d'infanterie, sera, lui,
décoré pour son courage sur les fronts russe, roumain et italien.
Collier de perles et twin-set rose poudre, à 91 ans, Marianne Sarközy, la
cousine de Paul, en paraît vingt-cinq de moins. Dans son modeste
appartement de Budapest, le magnétophone joue du Bécaud. « Nous
vivions bien, mais nous n'étions pas riches, raconte la dernière
représentante de la famille en Hongrie. À cause de notre grande différence
d'âge, je n'ai pas beaucoup joué avec Paul, mais nous nous voyions chez nos
grands-parents, à Szolnok. »
Le grand-père, également prénommé György, fut adjoint au maire de la
ville de Szolnok, près d'Alattyan, avant de transmettre cette charge à
son fils, le père de Paul. « Mon grand-père était très populaire, précise
Marianne. Emprisonné par les communistes en 1919, il sera libéré après deux
semaines, grâce à un cordonnier, pourtant communiste lui aussi. »
Marianne est venue plusieurs fois à Paris dans les années 1960, et se
souvient des trois fils de Paul, « mignons et bien élevés ». « S'ils n'ont
malheureusement pas appris la langue, souligne-t-elle, il y a au moins une
chose qu'ils ont héritée de leur famille hongroise, c'est cette aversion pour le
communisme ! »
Au coeur de la Puszta, la vaste plaine du centre du pays, le village de
Bocsa, 1 865 habitants, est le berceau originel des Sarközy. Des archives
du XVIIIe siècle évoquent une métairie de 2 000 à 3 000 arpents. Sur les
terres des Sarközy, se trouvaient les ruines d'une église médiévale. En
1794, la famille a fait cadeau de ces pierres pour faire construire un
temple protestant, dans le village voisin de Soltvadkert.
«Nous ne faisons pas de compétition avec Alattyan, insiste l'historienne
Margit Toth. N'empêche que c'est chez nous que sont venus Nicolas Sarkozy,
son épouse et ses parents, le 9 avril 1994 ! » Une visite dont le programme
et les photos figurent en bonne place dans le petit musée de la
commune.
« Cela se voyait que Nicolas Sarkozy avait vraiment envie de venir ici, raconte
le maire de l'époque, Ferenc Eifert. La délégation est arrivée une demi-heure
en avance. Nous avions organisé un déjeuner avec une dégustation de vins,
mais le ministre n'y a pas goûté. En revanche, il a semblé très intéressé lorsque
nous lui avons présenté notre village et les documents sur sa famille. Un
« moment privilégié », résumera le ministre dans le Livre d'or, en signant,
pour la première fois semble-t-il, de son nom complet : Nicolas Sarkozy
de Nagy-Bocsa. « J'ai pu me replonger dans mes racines hongroises et
partager ainsi avec vous ces moments d'émotion », soulignera-t-il encore
dans une lettre de remerciements.
Quant à Paul Sarkozy, il était sans doute moins passionné par l'exposé
du maire. « Avez-vous des nouvelles d'Eva Szöke ? demandera-t-il
discrètement à l'historien Nandor Heltai. Elle fut mon premier grand
amour. L'historien en est resté bouche bée. Eva Szöke, « l'un des plus
belles femmes de Hongrie », est devenue, entre-temps, une actrice de
renom. L'été dernier, à l'occasion d'une fête locale, Bocsa a réinvité
Nicolas Sarkozy. Sans succès.
Maintenant, c'est Alattyan qui espère cet honneur : la bourgade fêtera
ses huit cents ans à l'été 2009. « Nous attendons quatre cents invités
originaires de la région, venus du monde entier, s'enthousiasme Sandor
Mosonyi. C'est très compliqué de retrouver leurs coordonnées. Mais au
moins, pour Nicolas Sarkozy, je sais déjà où je vais lui envoyer notre
invitation ! »
Pope Sylvester II
Légende ou réalité ?
Dans Le Matin des Magiciens, Louis Pauwels et Bergier relatent que le pape Sylvestre
II aurait, après son voyage aux Indes, puisé des connaissances qui stupéfièrent son
entourage. Il possédait dans son palais, une tête de bronze qui répondait par oui ou
non aux questions qu'il lui posait sur la politique et la situation générale de la
chrétienté. Selon Sylvestre II (volume CXXXIX de la « Patrologie Latine » de Migne),
ce procédé était fort simple et correspondait au calcul avec deux chiffres. Il s'agirait
d'un automate analogue à nos modernes machines binaires. Cette « tête magique »
fut détruite à sa mort, et les connaissances rapportées par lui soigneusement
dissimulées. Cette tête parlante aurait été façonnée « sous une certaine conjonction
des étoiles qui se place exactement au moment où toutes les planètes sont en train de
commencer leur course». Elle aurait un lien avec la Société des Neuf Inconnus.
Dans L'Homme qui rit (II,3,II), de Victor Hugo, Ursus tient pour avéré que Sylvestre
II dialoguait avec les oiseaux.
L'humaniste, philosophe et mathématicien
Statue de Sylvestre II à Aurillac
Széchenyi, Etienne, comte
Homme politique hongrois né à Vienne, mort à Döbling (1791-1860). Issu d'une
famille d'aristocrates progressistes. En Hongrie, il est connu pour avoir été le plus
illustre et le plus intéressant leader des mouvements de réforme pour l'évolution de
la bourgeoisie. Louis Kossuth le nomma le plus grand des Hongrois. Son père fonda
le Musée national de Hongrie.
Le chateau de la famille Szécsenyi á Nagycenk
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