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Les métiers du graphisme
Rapport d’étape
Ce rapport d’étape à la fin de la 1ère phase de la recherche sur Les métiers du graphisme ne saurait
synthétiser quarante années de débats et de discussions qui ont animé le milieu des graphistes. Il
possède deux objectifs moins ambitieux. D’une part, souligner les points forts de ces débats en
proposant une sorte d’état des savoirs sur les graphistes à travers la littérature spécialisée et une
quinzaine d’entretiens réalisés auprès des principaux acteurs de la profession ou d’observateurs
avisés. D’autre part, préparer la seconde phase de la recherche à travers des questionnements
perspicaces construits avec les premiers résultats, la demande du commanditaire et les avis des
membres du Comité de pilotage de la recherche.
Ces objectifs ne peuvent être atteints qu’après une approche statistique de la profession
(Chapitre 1), approche qui s’est heurtée à l’indigence des données pour les graphistes salariés des
agences ou des entreprises clientes des graphistes ; ce sera aussi l’occasion d’observer les
évolutions démographiques de la profession ainsi que celle des revenus, à partir des données de la
Maison des Artistes qui affilie les « indépendants ». Après un passage en revue des activités
concrètes des graphistes, le Chapitre 2 les invite à définir leur métier, avant de proposer en un
tableau synthétique quelques concepts-repères qui résument les débats. Lesquels conduisent
naturellement à interroger la formation des graphistes (Chapitre 3), plutôt complexe, puisqu’elle
est assurée par des établissements publics soumis à deux tutelles différentes (le ministère de
l’Education nationale et le ministère de la Culture et de la Communication) et par des
établissements privés tout aussi nombreux. Le Chapitre 4 revient sur les tensions et les débats
actuels traversant la communauté des graphistes pour rendre compte des interprétations qu’ils
donnent des transformations rapides auxquelles ils sont soumis en termes de technologie, de
marché et de visibilité. Soulignons que ce rapport d’étape fait la part belle au graphisme
« socioculturel », au détriment du graphisme publicitaire ou d’entreprise, en raison du choix des
personnalités rencontrées ; cette particularité sera bien évidemment corrigée dans la phase
suivante qui traitera largement du graphisme tourné vers les marchés privés puisqu’il occupe plus
de 80 % des professionnels (Chapitre 5). Le second questionnement qui animera la suite de la
recherche porte sur les moyens à mettre en œuvre pour faire reconnaître le graphisme comme une
activité artistique à part entière, y compris pour montrer en quoi il est utile ou incontournable
pour l’amélioration de la qualité de la communication.