dios proveerá - Théâtre de l`Archipel

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© Sophie Colleu
Vendredi 16 Octobre 20h30 & Samedi 17 Octobre 19h I le grenat I 1h50
spectacle conseillé à partir de 12 ans
DIOS PROVEERÁ
David Bobée
La Gata Circo de Bogota et l’Ensemble les Nouveaux Caractères
Je rêve d’un spectacle pauvre, brut avec les corps d’ʹun groupe de onze artistes. David Bobée
Dios Proveerá est un spectacle fort et engagé, tour à tour poignant et plein d’humour : une création
puissante qui impulse une véritable dynamique de l’émotion, par des acrobates issus, pour la
plupart, des quartiers de Bogotá, qui ont réussi à s’en sortir en pratiquant leur art !
mise en scène et scénographie David Bobée
assistants mise en scène Edward Aleman et Wilmer Marquez
avec les artistes circassiens de la Gata Cirko, Bogota Luisa Montoya, Felipe Ortiz, Edward Aleman, Wilmer
Marquez, José Miguel Martinez, Gabriel Gomez, Gabriela Diaz, Laura Lloreda, Diego Fajardo, Cristian Trivino,
Valentina Linares
musique les Nouveaux Caractères, direction
Sébastien d’Hérin
avec les musiciens Sébastien d’Hérin, clavecin
Liselotte Emery, cornet à bouquin et flûte à bec
Etienne Floutier, viole de gambe
Stephen Eelhart, percussions
Caroline Mutel, voix (soprano)
création sonore Jean-Noël Françoise
création lumière Stéphane-Babi Aubert
création vidéo Raphaëlle Girard-Uriewicz
costumes Pascale Barré
direction technique Emmanuel Journoud
régie de scène Fabien Barbot
régie son Victor Sévérino
régie lumières Véronique Hemberger
régie vidéo José Gherrak
assistante de production Sarah Bonjean
diffusion Scènes de la Terre/Martine Dionisio
Production Interarts Lausanne/Chantal et Jean-Luc Larguier Coproduction Centre Dramatique National de Haute-Normandie,
La Brèche-Pôle National des Arts du Cirque de Basse-Normandie/Cherbourg-Octeville, les Théâtres de la Ville de Luxembourg,
Maison des Arts de Créteil. Avec le soutien du Théâtre de Caen, Institut Français-Paris, Gata Cirko/Luisa Montoya et Felipe
Ortiz, Institut Français de Colombie
Petite histoire et pistes de travail … quelques étapes de la création !
par David Bobée - Interview de Cathy Blisson – novembre 2013
Au début : un atelier à Bogota.
Au début il y a la rencontre avec deux acrobates
extrêmement doués, Edward Aleman et Wilmer
Marquez (Cie El Nucleo). Je mettais en scène le
spectacle de la 23ème promotion du CNAC, eux étaient
de la 22ème. En les voyant travailler, j'ai trouvé chez
eux quelque chose de l'ordre d'une virtuosité et
d'une simplicité assez extraordinaires. Je leur ai alors
proposé de me rejoindre sur différents projets, et
notamment Roméo et Juliette. A la suite de quoi, ils se
sont démenés pour que je prenne des " vacances " en
Colombie, où j'ai donné un workshop à la compagnie
dont ils sont issus, La Gata. Une toute petite
compagnie dans un tout petit lieu-école à Bogota, qui
cherche à développer le cirque contemporain dans
un pays où il existe très peu. L’atelier était organisé
via La Gata par le Ministère de la Culture colombien,
avec l’idée de faire venir des gens qui amèneraient la
compagnie vers un cirque de création, en travaillant
sur un propos dramaturgique susceptible d'être porté
par ces acrobates incroyables.
Au centre du projet : une violence intérieure et
des acrobates hors du commun.
Comme souvent quand je suis un peu secoué par une
ville ou un pays, je suis touché par la façon dont les gens
qui y habitent trouvent des moyens de résistance face
à une violence contextuelle. Qu'est-ce qui fait qu'un
être humain est irréductible, quand il est maintenu
par les pouvoirs publics dans des conditions de vies
difficiles voire insupportables, sans accès aux soins, à
l'eau, à l'électricité, à la culture, à l'éducation ? Tout est
fait pour que l'humanité s'effondre. Et elle trouve le
moyen de rester debout. Je compte me plonger plus
précisément dans l'histoire de la Colombie, mais j'y
ressens déjà quelque chose d'une violence intérieure.
C'est un pays en guerre depuis des années, en guerre
contre lui-même.
A travers l'engagement physique, qui peut parfois
toucher à l'engagement politique, les corps des
acrobates m'apparaissent toujours comme de
fabuleux instruments de résistance. Les artistes de La
Gata portent ça, et bien plus encore. La plupart vient
d'histoires, de quartiers compliqués, et par le cirque,
ils ont réussi à sortir quelque chose de créatif, tout
en se sortant d'un bourbier dans lequel ils auraient
pu s'engluer. L'histoire de la colonisation espagnole
est aussi très présente dans les têtes, les discussions,
les improvisations, et c'est curieux de voir comme
ils se positionnent quasiment toujours du côté des
natifs. Pourtant, ils portent sur leurs peaux et dans
leurs gestes tout l'éventail du patrimoine génétique
des différentes cultures brassées, colons espagnols,
indiens, esclaves africains… Politiquement, cette
contradiction entre l'intérieur et l'extérieur de leur
corps m'intéresse beaucoup. »
Au final, au plateau : sans un mot, opposer corps
bruts et musique savante
Dios proveerá (Dieu pourvoira), c'est ce qu'on dit là bas
quand on n'a rien et qu'on n'imagine pas que quoi que
ce soit puisse changer. Une façon de dire, rien ne sert
de s'en faire. Ce qui m'intéressait, c'est le répertoire
baroque qui a été importé avec la colonisation avant
de connaitre son propre développement en Amérique
Latine. Ces musiques sublimes sont aussi une façon de
toucher à l'atroce, puisqu'elles ont accompagné les
colonies, les viols, les conversions forcées.
Reprises par toute une population de convertis qui
n’avait pas toujours un orgue sous la main, elles
ont été revisitées avec des flutes de pans et autres
instruments locaux, ce qui donne aujourd'hui un
répertoire très étonnant. L'idée est de travailler sur
une espèce d'opposition entre le sacré et le profane,
le sublime de ce répertoire et le brutal du cirque
acrobatique de rue, qui se fait avec rien : avec des
acrobaties au sol et des portés plutôt que de gros
agrès, éventuellement une corde, des sangles, une lyre,
quelques aériens… Une énergie incroyable, et basta.
Et puis, il y a en Colombie un climat social qui est assez
mouvementé, assez violent. Quand j’étais là-bas, j'ai
ainsi assisté à une manifestation contre Monsanto,
qui vient poser des brevets sur des graines utilisées
depuis des millénaires. Là-dessous aussi, il y a une
espèce de violence sombre et à la fois pleine d'espoir,
outil salutaire pour venir combattre l'obscurité d'une
époque décidemment violente. Les manifestations,
les émeutes seront la base des chorégraphies du
spectacle, que je veux sans mots : les corps s'expriment
déjà suffisamment.
Bord de scène - vend. 16/10 - À l’issue la représentation,
l’équipe artistique du spectacle vous retrouvera au bord
de la scène. Vous pourrez alors échanger avec eux,
partager vos impressions, saisir le sens de la démarche…
DIOS PROVEERÁ c'est aussi …
De la musique …
« Il nous est apparu qu’un contraste entre les corps
et les sons pourraient être intéressant et c’ʹest ce
qui nous a conduit vers la musique baroque, d’abord
parce qu’elle est sublime et qu’elle pourrait créer
un vrai contraste avec les corps : musique baroque/
acrobatie colombienne, sublime/brutalité, culture
dite savante/culture dite populaire, art de chambre/
art de rue, richesse/pauvreté… Le jeu des contrastes
est infini et ce serait incroyable de faire se rencontrer
un collectif d’acrobates colombiens et un ensemble
baroque. »
… et avant tout l’inspiration des corps !
« Les corps de certains acrobates portent en eux un
conflit interne, à l’image de votre pays, pour le peu
que j’en connais pour le moment. Une tension dans
des corps qui sortent de la rue et qui trouvent dans
le cirque un moyen de s’arracher à la violence. Une
violence faite au corps pour résister à la violence
extérieure. Un moyen de résister par la beauté. D’offrir
son corps aux coups afin d’être plus fort. Je rêve de
quelque chose de brutal. Une force vitale et brute
qui m’a très impressionné chez vous. Et aussi une
chose très belle : une sorte de schizophrénie dans les
corps toujours, vos corps à tous, dans leur diversité,
racontent déjà votre histoire. Sur vos peaux, sur vos
traits se jouent des tragédies, l’histoire de votre pays,
sa violence est inscrite dans vos corps, dans vos gènes.
C’est pour moi terrifiant et magnifique. »
- extrait de la lettre adressée, par David Bobée, à
L.Montoya et F. Ortiz les responsables de La Gata
Cirko à Bogota - janvier 2013 -
DAVID BOBÉE
metteur en scène touche-à-tout
Bon oui comme Bobee
par Marie-Christine Vernay
Rencontre avec un metteur en scène doué et indiscipliné, obnubilé par le corps...
Un regard bleu vif qui contraste avec la douceur des
traits : David Bobee n’a pas suivi un parcours classique
de metteur en scène. «J’ai appris mon métier, racontet-il, en tombant amoureux d’un groupe d’acteurs.
C’est là que j’ai commencé à travailler, sans vocabulaire ni technique théâtrale, simplement en observant
des personnes en scène.» On ne trouve aucune trace
d’afféterie, de politesse extrême, ou d’élégance dans
la démarche du jeune homme que le rapport au corps
obsède ; ce qui va le conduire à la danse et au cirque,
lui qui étudia le cinéma puis les arts du spectacle à
l’université de Caen. «Le corps, poursuit-il, tel que je
l’envisage, est politique. Ce n’est pas innocent de travailler avec des gens qui sont passés par le hip-hop, le
cirque, la danse acrobatique. On ne s’investit pas dans
ce genre de disciplines par hasard. Qu’est-ce qu’on
renvoie à la société quand on choisit de tourner sur la
tête, ou de tenir un équilibre à bout de bras ? Cela me
semble extrêmement violent ce qui se dit là, dans ce
type de renversement.».[…]
DAVID BOBÉE metteur en scène et directeur du CDN de Haute-Normandie.
David Bobée fonde sa compagnie Rictus en 1999 à Caen. Le metteur en scène œuvre pour un théâtre sans frontières. Ses
interprètes sont acteurs, danseurs ou acrobates, professionnels, amateurs ou en situation de handicap, et brillent par leur diversité
de nationalités et de cultures. Avec eux, il donne à réfléchir le monde depuis ses périphéries et ses identités différentielles.
Passant par des codes esthétiques populaires, son propos procède toujours d'un soulèvement, objectant des univers romantiques
qui réactivent cette enfance qui nous fonde.
David Bobée est engagé dans une recherche théâtrale originale. À partir du dispositif scénique, il met en oeuvre conjointement
une scénographie, l'écriture dramaturgique, le travail du son, de l'image et du corps. Ses créations mêlent le théâtre, la danse, le
cirque, la musique, la vidéo, la lumière. Il a longtemps été le collaborateur artistique d'Éric Lacascade, comédien et danseur avec
Pascal Rambert. Depuis septembre 2013, David Bobée dirige le Centre Dramatique National de Haute-Normandie, premier CDN
à vocation transdisciplinaire.
Complicité avec le TDA : C’est en février 2012, que le TDA accueillait le fabuleux Hamlet, de David Bobée un spectacle physique et
intense, mêlant théâtre, danse, cirque, vidéo. Puis en novembre 2013, Roméo et Juliette conviait au plateau quatorze comédiens,
chanteurs, danseurs, acrobates. Wilmer Marquez et Edward Aleman de la Gata Circo de Bogota, était déjà dans ce spectacle,
début de l’aventure humaine de Dios Proveerá
LAURE FAVRE-KAHN
Orchestre Perpignan Méditerranée
Daniel Tosi direction
Vendredi 23 octobre 20h30
Russie Romantique - Tchaïkovski / Rachmaninov
Laure Favre-Kahn allie la rigueur et la grâce, la pudeur
de la nostalgie et l'engagement expressif d'une âme qui
se raconte ; parce que, aussi, elle possède une sonorité
raffinée avec des couleurs subtiles et multiples, un art de
flexion, de la nuance, une respiration qui vient du coeur ;
parce qu'elle est virtuose et poète et qu'elle sait faire ses
charmants croquis des poèmes qui résonnent longtemps.
Classique d’or RTL by Alain Duault
Y Olé !
José Montalvo
Mercredi 25 novembre 19h
Des souvenirs d’enfance à l’évocation du père andalou
réfugié en France, Y Olé ! est sûrement le spectacle le
plus personnel du chorégraphe José Montalvo. On y
retrouve le brassage des styles, sa marque de fabrique,
poussée ici à son paroxysme. Un mélange les genres,
hip-hop et flamenco, musique classique et chansons
populaires. Pour un télescopage parfois olé olé !
L'Effet Papillon s'installe dans la Verrière Publique du Théâtre de l'Archipel pour vous faire
déguster des mets et vins du terroir avant et après les spectacles.
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