La lettre
ve d’automne
N°35 /janvier /février /mars 2011
www.legrandT.fr
Cercles/Fictions
Du lundi 3 au jeudi 6 janvier / p. 3
LE GRAND T
Lulu
Du mercredi 19
au samedi 22 janvier / p. 4
LE GRAND T
Du mercredi 2 au vendredi 11 février
Costume, bestiaire Victoria Thiérrée >Son Thomas Delot
Lumières Jérôme Sabre >Scénographie James Thiérrée
Interventions scéniques Mehdi Duman >Intervenants artistiques
Kaori Ito, Magnus Jakobsson, Bruno Fontaine, et les volutes
électriques de Matthieu Chedid
Production La Compagnie du Hanneton/Junebug • Coproduction La Coursive
Scène nationale de La Rochelle, Théâtre Royal de Namur,La Comédie de
Clermont-Ferrand, Théâtre de la Ville Paris, barbicanbite09 (Barbican
Theatre Londres) et Crying Out Loud, Abbey Theatre Dublin, Maison de la
Danse Lyon, Théâtre national de Toulouse
LE GRAND T – Du mercredi 12 au vendredi 14 janvier à 19h30
POLICHINERIES SHAKESPEARIENNES
Stéphane Georis a commencé le théâtre
avec sa femme et ses trois enfants, il y
a plus de vingt ans, en promenant sa
roulotte dans les fêtes de village de sa
Belgique natale. Aujourd’hui, le fondateur
de la Compagnie des Chemins de Terre
présente ses spectacles dans le monde
entier. Faisant suite au Polichineur de tiroirs
(création qui s’est jouée plus de 400 fois,
dans 19 pays, en 10 langues différentes),
Richard, le polichineur d’écritoire revisite le
théâtre de William Shakespeare en toute
liberté. Des marionnettes-objets, du papier
journal déchiqueté, des vêtements qui
connaissent un destin déchirant… Dans la
peau d’un professeur de littérature pas
comme les autres, Stéphane Georis s’empare
de Richard III, de Hamlet et de Roméo
et Juliette, amenant ces personnages
mythiques dans des zones de drôlerie et
de délire qu’ils n’ont pas l’habitude de
côtoyer. Un hommage en forme de clin d’œil
irrévérencieux.
De et avec Stéphane Georis
>
Par la Compagnie des Chemins de Terre
La Compagnie des Chemins de Terre est subventionnée par le ministère de la
Communauté Française de Belgique (Tournées Art et Vie)
E
n trois spectacles
(La Symphonie du
Hanneton, La Veillée des Abysses, Au
revoir parapluie
), le comédien et acro-
bate James Thiérrée a imposé son univers
féerique sur les plus grandes scènes du monde.
Acclamé de Paris à Vienne, en passant par New
York, Los Angeles, Londres, Dublin…, cet
enfant de la balle, qui commença le cirque à
l’âge de quatre ans, le fils de Victoria et Jean-
Baptiste Thiérrée, fondateurs du Cirque
Bonjour, du Cirque Imaginaire et du Cirque
invisible, conçoit depuis douze ans des spec-
tacles empreints d’humour et de poésie,
alliant théâtre, illusion, acrobatie, danse, mime,
musique…
Pour la première fois seul sur scène, James
Thiérrée incarne aujourd’hui, dans Raoul,
un homme «barricadé, blessé, impalpable,
insatiable». «Je voudrais créer un personnage
théâtral au sens noble du terme, donc intem-
porel» explique-t-il. Un personnage solitaire
qui se heurte au monde qui l’entoure ainsi
qu’à ses démons intérieurs, qui évolue dans un
espace onirique au sein duquel apparaissent
toutes sortes de créatures et de projections
chimériques.
Désirs, rages, peurs, pirouettes, vertiges, mur-
mures, barrissements… C’est une nouvelle fois
à un royaume de l’étrange et du fabuleux que
James Thiérrée donne naissance à travers cette
épopée intime. Un royaume comme une boîte
de Pandore, qui laisse échapper les saisisse-
ments et les éblouis sements d’un théâtre de
l’imaginaire.
JAMES THIÉRRÉE FACE À LUI-MÊME
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Raoul
Richard, le polichineur d’écritoire
Un spectacle mis en scène
et interprété par James Thierrée
Tarif C
LA CHAPELLE DU GRAND T
Mercredi 19 janvier à 15h et 17h
Tarif unique 5
À partir
de 8 ans
À partir
de 8 ans
LE GRAND T – Du lundi 3 au jeudi 6 janvier
Lundi 3 janvier à 20h30
Mardi 4 à 20h
Mercredi 5 à 20h30
Jeudi 6 à 20h
3
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DES HISTOIRES DRÔLES, HORRIBLES
OU DURES, MAIS DES HISTOIRES VRAIES
Joël Pommerat est un fidèle du Grand T. Après Au Monde,
Cet Enfant, Les Marchands, Pinocchio et Je Tremble, le fonda-
teur de la Compagnie Louis Brouillard revient à Nantes avec
Cercles / Fictions : une composition de récits enchevêtrés qui inves-
tissent l’univers ambivalent et mystérieux ayant fait le succès de
l’auteur-metteur en scène. «Tous les personnages de cette pièce,
à l’exception d’un seul, sont vrais », fait remarquer Joël Pommerat.
«A travers eux — êtres vivants ou fantômes de mon histoire dont
les actions m’ont hanté ou impressionné — j’ai voulu reconstruire
une succession d’instants, comme on reconstitue la scène d’un
meurtre pour éclaircir une énigme.» Pour cette suite d’histoires
parfois drôles, parfois horribles ou dures, mais toujours vraies,
l’auteur-metteur en scène a choisi d’explorer une nouvelle rela-
tion au public. Disposés comme dans un cirque, en cercle autour
de l’espace scénique, les spectateurs constituent ici une forme de
ronde. Une ronde imaginée afin de favoriser une ouverture
complète de notre point de vue et de nos regards.
LE THÉÂTRE DE JOËL POMMERAT
Je ne crois pas que le théâtre soit le lieu idéal d’expression
des bons sentiments », explique Joël Pommerat. «Le théâ-
tre est un lieu possible d’interrogation et d’expérience de
l’humain. Non pas un lieu où nous allons chercher la confirmation
de ce que nous savons déjà mais un lieu de possibles, et de remises
en question de ce qui nous semble acquis. Un lieu où nous n’avons
pas peur de nous faire mal, puisque ce lieu est un lieu de simula-
cre et que les blessures que nous allons nous faire n’ont rien de
commun avec celles que nous pourrions subir dans la vie qui
n’est pas le théâtre. Il ne faut jamais confondre l’art et la vie.»
Lauréat du Grand Prix de littérature dramatique en 2007, pour
Les Marchands, Joël Pommerat (né en 1963) crée, depuis vingt ans,
des spectacles cherchant à sonder la relation que l’être humain
entretient avec le temps, le désir, le corps, la mort, le réel... Des
spectacles à l’esthétique forte — faite de jeux de transparence et
de clairs-obscurs — au centre desquels les comédiens occupent une
place capitale. « Le travail avec les acteurs est à la base de tout.
Je fais du travail sur leur présence, l’acte premier de mon théâtre.
La liberté qu’ils ont, c’est d’amener ce qu’ils sont. Les acteurs avec
qui je travaille ne sont pas interchangeables. C’est en ça que je leur
demande de ne pas jouer. Je fais avec ce qu’ils sont. » Une façon,
à partir de cette substance vivante, de capter le réel et de le rendre
à « un haut degré d’intensité et de force », de faire naître sur scène
de la « matière poétique ».
Théâtre en présence - Actes Sud-Papiers, 2007
Texte et mise en scène Joël Pommerat
>
Avec Jacob Ahrend, Saadia Bentaïeb, Agnès
Berthon, Gilbert Beugniot, Serge Larivière, Frédéric Laurent, Ruth Olaizola,
Dominique Tack
>
Scénographie Eric Soyer
>
Lumières Eric Soyer en collaboration avec Jean-
Gabriel Valot
>
Costumes Isabelle Deffin
>
Réalisation sonore François Leymarie
>
Recherches musicales et compositions Antonin Leymarie, Grégoire Leymarie
Production Compagnie Louis Brouillard • Coproduction Théâtre national de la communauté française de
Belgique Bruxelles, CNCDC de Châteauvallon, l'Espace Malraux Scène nationale de Chambéry et de la
Savoie, Comédie de Béthune Centre dramatique régional Nord-Pas-de-Calais, Théâtre Brétigny Centre
conventionnée du Val d’Orge, Maison de la Culture d'Amiens, Le Fanal Scène nationale de Saint-Nazaire,
Théâtre d'Arras. Résidence de création à Bruxelles, Châteauvallon et au Théâtre des Bouffes du Nord.
La compagnie Louis Brouillard est conventionnée et reçoit le soutien du ministère de la Culture /Drac Ile-de-France,
de la Ville de Paris, de la Région Ile-de-France. Elle est en résidence au Théâtre des Bouffes du Nord et
au Théâtre Brétigny •
Cercles / Fictions
a bénéficié de l'aide à la production et à la diffusion du Fonds SACD •
En coréalisation avec Le Fanal Scène nationale de Saint-Nazaire
Tarif B
Cercles/Fictions
«
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LE GRAND T – Du mercredi 19 au samedi 22 janvier
5
Lulu,
tragédie-monstre
De Berlin à Londres, en passant
par Paris, le destin de Lulu semble
intimement lié aux hommes
qui partagent sa vie.
Quelle personnalité se cache,
de votre point de vue, derrière
cette figure de femme ?
D’abord, j’ai envie de dire que, dans
mon imaginaire, Lulu n’est pas une
femme fatale, elle n’est pas l’être froid
et calculateur que l’on a l’habitude de
voir en elle. Bien sûr, elle peut se révé-
ler fatale pour les hommes qui l’appro-
chent, mais ces hommes ne sont-ils pas,
avant tout, fatals pour eux-mêmes... Je
crois qu’il est très important d’évacuer
cette image de papier glacé. D’ailleurs,
Frank Wedekind voyait ce personnage
comme quelqu’un d’instinctif, quelqu’un
qui vit au présent, qui se débat dans les
difficultés de la vie sans jamais baisser
les bras. Lulu possède une capacité hors
du commun à dédramatiser les pires
situations et à rebondir.
Par quoi cette capacité
à rebondir passe-t-elle ?
Par le jeu. Lulu joue comme une enfant
peut jouer, avec la part de cruauté et
d’innocence que cela implique. Ce que
je trouve passionnant, c’est que cette
part d’ingénuité, qui a toujours fait
fantasmer les hommes qu’elle a ren-
contrés, et qui est donc à l’origine de la
ENTRETIEN AVEC LE METTEUR EN SCÈNE STÉPHANE BRAUNSCHWEIG
maltraitance qu’elle a subie dès son
enfance, est également sa principale
ressource de vie. Car, bien sûr, être tout
le temps dans le jeu évite de prendre
l’existence totalement au sérieux.
Lulu a longtemps été considérée
comme une œuvre profondément
transgressive. Pensez-vous qu’elle
le soit encore aujourd’hui ?
Frank Wedekind a conçu cette pièce
comme une arme destinée à faire explo-
ser la morale bourgeoise de son temps.
Aujourd’hui, les mœurs ont évidem-
ment évolué. Je crois qu’il faut retrou-
ver cet esprit de transgression à un autre
endroit : dans la contradiction qui se
joue entre l’utopie de la libération
sexuelle et la face noire de cette libé-
ration. J’ai essayé de tendre cette
contradiction en donnant à
Lulu
une
acuité et une capacité de trouble.
J’aimerais que le public puisse être
déstabilisé par ce spectacle, qu’il
soit amené à se poser toutes sortes de
questions.
Qu’est-ce qui vous a amené
à choisir Chloé Réjon pour
interpréter le rôle de Lulu ?
C’est vraiment à partir d’elle que j’ai
conçu ce spectacle. Car, je ne crois pas
que l’on puisse réellement envisager
de mettre en scène cette pièce sans
connaître, au préalable, la comédienne
qui incarnera Lulu. Chloé Réjon pos-
sède toute l’ambiguïté nécessaire pour
interpréter ce rôle: une très forte pré-
sence enfantine, une grande possibilité
de fraîcheur, de légèreté, mais égale-
ment une immense profondeur. Elle
parvient à retrouver, sur scène, quelque
chose du jeu innocent et cruel qui carac-
térise la part d’enfance de Lulu.
Lulu : un personnage mythique
Il s’agit de l’un des personnages
mythiques du répertoire allemand. Un
personnage immortalisé par l’actrice
Louise Brooks, en 1929, dans le film de
Georg Wilhelm Pabst, ainsi que par l’opéra
que composa Alban Berg dans les années
1930. Mi-femme enfant, mi-femme fatale,
Lulu fut modelée, dès son enfance, par les
hommes qui traversèrent sa vie. Des
hommes qui firent d’elle une femme
complexe et ambivalente, une femme
évoluant dans les zones les plus troubles
de la fascination érotique, de la candeur,
de la manipulation, du grotesque et du
tragique.
De Frank Wedekind
>
Traduction Jean-
Louis Besson et Henri Christophe
>
Mise en scène et scénographie Stéphane
Braunschweig
>
Collaboration artistique
Anne-Françoise Benhamou
>
Costumes
Thibault Vancraenenbroeck
>
Lumières
Marion Hewlett
>
Son Xavier Jacquot
>
Peinture et vidéo Raphaël Thierry
>
Collaboration à la scénographie Alexandre
de Dardel
>
Assistante à la mise en scène
Caroline Guiela
>
Assistante aux costumes
Isabelle Flosi
>
Maquillage et coiffures
Karine Guillem
>
Avec Jean-Baptiste
Anoumon, John Arnold, Elsa Bouchain,
Thomas Condemine, Claude Duparfait,
Philippe Faure, Philippe Girard,
Christophe Maltot, Thierry Paret,
Claire Rappin, Chloé Réjon, Grégoire
Tachnakian, Anne-Laure Tondu
Production La Colline - théâtre national
Tarif B
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Stéphane
Braunschweig
C’est au cœur de l’institution
publique (il a dirigé le Centre
dramatique national
d’Orléans de 1993 à 1998,
le Théâtre national de
Strasbourg de 2000
à 2008, a pris la direction
du Théâtre national de
la Colline en janvier 2010),
que Stéphane Braunschweig
a bâti sa carrière.
Particulièrement sensible aux
grands auteurs du répertoire
classique (il a créé des pièces
de Georg Büchner, Bertolt
Brecht, William Shakespeare,
Henrik Ibsen, Anton Tchekhov,
Molière…), le metteur en
scène de
Lulu
pose comme
idéal un théâtre visant
à un équilibre
« entre
questionnements sur le
monde et logique de plaisir ».
C’est, selon lui, lorsque
le théâtre parvient à cet
équilibre qu’il est
« le plus
fort, le plus utile et le plus
populaire ».
UNE « FOLIE THÉÂTRALE » DE FRANK WEDEKIND
Jamais jouée du vivant de Frank Wedekind (1864-1918),
la première version de Lulu a été écrite en 1894. C’est ce texte
primitif que Stéphane Braunschweig, actuel directeur du Théâtre
national de la Colline, a choisi de mettre en scène avec,
dans le rôle titre, la comédienne Chloé Réjon.
Une « tragédie à faire frémir », comme l’écrit le dramaturge
allemand dans son journal intime, qui retrace l’ascension
puis la déchéance d’une femme soumise aux désirs
et aux fantasmes des hommes.
Mercredi 19 janvier à 20h
Jeudi 20 à 20h
Vendredi 21 à 20h
Samedi 22 à 19h30
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