N°35 / janvier / février / mars 2011 La lettre Rêve d’automne Du mercredi 2 au vendredi 11 février Cercles/Fictions Du lundi 3 au jeudi 6 janvier / p. 3 LE GRAND T Lulu Du mercredi 19 au samedi 22 janvier / p. 4 LE GRAND T www.legrandT.fr JAMES THIÉRRÉE FACE À LUI-MÊME Raoul À partir de 8 ans Un spectacle mis en scène et interprété par James Thierrée E n trois spectacles (La Symphonie du Hanneton, La Veillée des Abysses, Au revoir parapluie), le comédien et acrobate James Thiérrée a imposé son univers féerique sur les plus grandes scènes du monde. Acclamé de Paris à Vienne, en passant par New York, Los Angeles, Londres, Dublin…, cet enfant de la balle, qui commença le cirque à l’âge de quatre ans, le fils de Victoria et JeanBaptiste Thiérrée, fondateurs du Cirque Bonjour, du Cirque Imaginaire et du Cirque invisible, conçoit depuis douze ans des spectacles empreints d’humour et de poésie, alliant théâtre, illusion, acrobatie, danse, mime, musique… Pour la première fois seul sur scène, James Thiérrée incarne aujourd’hui, dans Raoul, un homme « barricadé, blessé, impalpable, insatiable». «Je voudrais créer un personnage théâtral au sens noble du terme, donc intemporel» explique-t-il. Un personnage solitaire qui se heurte au monde qui l’entoure ainsi qu’à ses démons intérieurs, qui évolue dans un espace onirique au sein duquel apparaissent toutes sortes de créatures et de projections chimériques. Désirs, rages, peurs, pirouettes, vertiges, murmures, barrissements… C’est une nouvelle fois à un royaume de l’étrange et du fabuleux que James Thiérrée donne naissance à travers cette épopée intime. Un royaume comme une boîte de Pandore, qui laisse échapper les saisissements et les éblouissements d’un théâtre de l’imaginaire. LE GRAND T – Du mercredi 12 au vendredi 14 janvier à 19h30 Costume, bestiaire Victoria Thiérrée > Son Thomas Delot Lumières Jérôme Sabre > Scénographie James Thiérrée Interventions scéniques Mehdi Duman > Intervenants artistiques Kaori Ito, Magnus Jakobsson, Bruno Fontaine, et les volutes électriques de Matthieu Chedid Production La Compagnie du Hanneton/Junebug • Coproduction La Coursive Scène nationale de La Rochelle, Théâtre Royal de Namur,La Comédie de Clermont-Ferrand, Théâtre de la Ville Paris, barbicanbite09 (Barbican Theatre Londres) et Crying Out Loud, Abbey Theatre Dublin, Maison de la Danse Lyon, Théâtre national de Toulouse Tarif C Richard, le polichineur d’écritoire POLICHINERIES SHAKESPEARIENNES S téphane Georis a commencé le théâtre avec sa femme et ses trois enfants, il y a plus de vingt ans, en promenant sa roulotte dans les fêtes de village de sa Belgique natale. Aujourd’hui, le fondateur de la Compagnie des Chemins de Terre présente ses spectacles dans le monde entier. Faisant suite au Polichineur de tiroirs (création qui s’est jouée plus de 400 fois, dans 19 pays, en 10 langues différentes), Richard, le polichineur d’écritoire revisite le théâtre de William Shakespeare en toute liberté. Des marionnettes-objets, du papier journal déchiqueté, des vêtements qui connaissent un destin déchirant… Dans la 2 www.legrandT.fr peau d’un professeur de littérature pas comme les autres, Stéphane Georis s’empare de Richard III, de Hamlet et de Roméo et Juliette, amenant ces personnages mythiques dans des zones de drôlerie et de délire qu’ils n’ont pas l’habitude de côtoyer. Un hommage en forme de clin d’œil irrévérencieux. À partir de 8 ans De et avec Stéphane Georis > Par la Compagnie des Chemins de Terre La Compagnie des Chemins de Terre est subventionnée par le ministère de la Communauté Française de Belgique (Tournées Art et Vie) Tarif unique 5 € LA CHAPELLE DU GRAND T Mercredi 19 janvier à 15h et 17h LE GRAND T – Du lundi 3 au jeudi 6 janvier Cercles/Fictions DES HISTOIRES DRÔLES, HORRIBLES OU DURES, MAIS DES HISTOIRES VRAIES J oël Pommerat est un fidèle du Grand T. Après Au Monde, Cet Enfant, Les Marchands, Pinocchio et Je Tremble, le fondateur de la Compagnie Louis Brouillard revient à Nantes avec Cercles / Fictions : une composition de récits enchevêtrés qui investissent l’univers ambivalent et mystérieux ayant fait le succès de l’auteur-metteur en scène. « Tous les personnages de cette pièce, à l’exception d’un seul, sont vrais », fait remarquer Joël Pommerat. « A travers eux — êtres vivants ou fantômes de mon histoire dont les actions m’ont hanté ou impressionné — j’ai voulu reconstruire une succession d’instants, comme on reconstitue la scène d’un meurtre pour éclaircir une énigme. » Pour cette suite d’histoires parfois drôles, parfois horribles ou dures, mais toujours vraies, l’auteur-metteur en scène a choisi d’explorer une nouvelle relation au public. Disposés comme dans un cirque, en cercle autour de l’espace scénique, les spectateurs constituent ici une forme de ronde. Une ronde imaginée afin de favoriser une ouverture complète de notre point de vue et de nos regards. « LE THÉÂTRE DE JOËL POMMERAT Je ne crois pas que le théâtre soit le lieu idéal d’expression des bons sentiments », explique Joël Pommerat. « Le théâtre est un lieu possible d’interrogation et d’expérience de l’humain. Non pas un lieu où nous allons chercher la confirmation de ce que nous savons déjà mais un lieu de possibles, et de remises en question de ce qui nous semble acquis. Un lieu où nous n’avons pas peur de nous faire mal, puisque ce lieu est un lieu de simulacre et que les blessures que nous allons nous faire n’ont rien de commun avec celles que nous pourrions subir dans la vie qui n’est pas le théâtre. Il ne faut jamais confondre l’art et la vie. » Lauréat du Grand Prix de littérature dramatique en 2007, pour Les Marchands, Joël Pommerat (né en 1963) crée, depuis vingt ans, des spectacles cherchant à sonder la relation que l’être humain entretient avec le temps, le désir, le corps, la mort, le réel... Des spectacles à l’esthétique forte — faite de jeux de transparence et de clairs-obscurs — au centre desquels les comédiens occupent une place capitale. « Le travail avec les acteurs est à la base de tout. Je fais du travail sur leur présence, l’acte premier de mon théâtre. La liberté qu’ils ont, c’est d’amener ce qu’ils sont. Les acteurs avec qui je travaille ne sont pas interchangeables. C’est en ça que je leur demande de ne pas jouer. Je fais avec ce qu’ils sont. » Une façon, à partir de cette substance vivante, de capter le réel et de le rendre à « un haut degré d’intensité et de force », de faire naître sur scène de la « matière poétique ». Théâtre en présence - Actes Sud-Papiers, 2007 Texte et mise en scène Joël Pommerat > Avec Jacob Ahrend, Saadia Bentaïeb, Agnès Berthon, Gilbert Beugniot, Serge Larivière, Frédéric Laurent, Ruth Olaizola, Dominique Tack > Scénographie Eric Soyer > Lumières Eric Soyer en collaboration avec JeanGabriel Valot > Costumes Isabelle Deffin > Réalisation sonore François Leymarie > Recherches musicales et compositions Antonin Leymarie, Grégoire Leymarie Production Compagnie Louis Brouillard • Coproduction Théâtre national de la communauté française de Belgique Bruxelles, CNCDC de Châteauvallon, l'Espace Malraux Scène nationale de Chambéry et de la Savoie, Comédie de Béthune Centre dramatique régional Nord-Pas-de-Calais, Théâtre Brétigny Centre conventionnée du Val d’Orge, Maison de la Culture d'Amiens, Le Fanal Scène nationale de Saint-Nazaire, Théâtre d'Arras. Résidence de création à Bruxelles, Châteauvallon et au Théâtre des Bouffes du Nord. La compagnie Louis Brouillard est conventionnée et reçoit le soutien du ministère de la Culture /Drac Ile-de-France, de la Ville de Paris, de la Région Ile-de-France. Elle est en résidence au Théâtre des Bouffes du Nord et au Théâtre Brétigny • Cercles / Fictions a bénéficié de l'aide à la production et à la diffusion du Fonds SACD • En coréalisation avec Le Fanal Scène nationale de Saint-Nazaire Tarif B Lundi 3 janvier à 20h30 Mardi 4 à 20h Mercredi 5 à 20h30 Jeudi 6 à 20h www.legrandT.fr 3 LE GRAND T – Du mercredi 19 au samedi 22 janvier 4 www.legrandT.fr Lulu, tragédie-monstre De Frank Wedekind > Traduction JeanLouis Besson et Henri Christophe > Mise en scène et scénographie Stéphane Braunschweig > Collaboration artistique Anne-Françoise Benhamou > Costumes Thibault Vancraenenbroeck > Lumières Marion Hewlett > Son Xavier Jacquot > Peinture et vidéo Raphaël Thierry > Collaboration à la scénographie Alexandre de Dardel > Assistante à la mise en scène Caroline Guiela > Assistante aux costumes Isabelle Flosi > Maquillage et coiffures Karine Guillem > Avec Jean-Baptiste Anoumon, John Arnold, Elsa Bouchain, Thomas Condemine, Claude Duparfait, Philippe Faure, Philippe Girard, Christophe Maltot, Thierry Paret, Claire Rappin, Chloé Réjon, Grégoire Tachnakian, Anne-Laure Tondu UNE « FOLIE THÉÂTRALE » DE FRANK WEDEKIND Jamais jouée du vivant de Frank Wedekind (1864-1918), la première version de Lulu a été écrite en 1894. C’est ce texte primitif que Stéphane Braunschweig, actuel directeur du Théâtre national de la Colline, a choisi de mettre en scène avec, dans le rôle titre, la comédienne Chloé Réjon. Une « tragédie à faire frémir », comme l’écrit le dramaturge allemand dans son journal intime, qui retrace l’ascension puis la déchéance d’une femme soumise aux désirs et aux fantasmes des hommes. Production La Colline - théâtre national Tarif B ENTRETIEN AVEC LE METTEUR EN SCÈNE STÉPHANE BRAUNSCHWEIG De Berlin à Londres, en passant par Paris, le destin de Lulu semble intimement lié aux hommes qui partagent sa vie. Quelle personnalité se cache, de votre point de vue, derrière cette figure de femme ? D’abord, j’ai envie de dire que, dans mon imaginaire, Lulu n’est pas une femme fatale, elle n’est pas l’être froid et calculateur que l’on a l’habitude de voir en elle. Bien sûr, elle peut se révéler fatale pour les hommes qui l’approchent, mais ces hommes ne sont-ils pas, avant tout, fatals pour eux-mêmes... Je crois qu’il est très important d’évacuer cette image de papier glacé. D’ailleurs, Frank Wedekind voyait ce personnage comme quelqu’un d’instinctif, quelqu’un qui vit au présent, qui se débat dans les difficultés de la vie sans jamais baisser les bras. Lulu possède une capacité hors du commun à dédramatiser les pires situations et à rebondir. Par quoi cette capacité à rebondir passe-t-elle ? Par le jeu. Lulu joue comme une enfant peut jouer, avec la part de cruauté et d’innocence que cela implique. Ce que je trouve passionnant, c’est que cette part d’ingénuité, qui a toujours fait fantasmer les hommes qu’elle a rencontrés, et qui est donc à l’origine de la maltraitance qu’elle a subie dès son enfance, est également sa principale ressource de vie. Car, bien sûr, être tout le temps dans le jeu évite de prendre l’existence totalement au sérieux. Lulu a longtemps été considérée comme une œuvre profondément transgressive. Pensez-vous qu’elle le soit encore aujourd’hui ? Frank Wedekind a conçu cette pièce comme une arme destinée à faire exploser la morale bourgeoise de son temps. Aujourd’hui, les mœurs ont évidemment évolué. Je crois qu’il faut retrouver cet esprit de transgression à un autre endroit : dans la contradiction qui se joue entre l’utopie de la libération sexuelle et la face noire de cette libération. J’ai essayé de tendre cette contradiction en donnant à Lulu une acuité et une capacité de trouble. J’aimerais que le public puisse être déstabilisé par ce spectacle, qu’il soit amené à se poser toutes sortes de questions. Qu’est-ce qui vous a amené à choisir Chloé Réjon pour interpréter le rôle de Lulu ? C’est vraiment à partir d’elle que j’ai conçu ce spectacle. Car, je ne crois pas que l’on puisse réellement envisager de mettre en scène cette pièce sans connaître, au préalable, la comédienne qui incarnera Lulu. Chloé Réjon possède toute l’ambiguïté nécessaire pour interpréter ce rôle : une très forte présence enfantine, une grande possibilité de fraîcheur, de légèreté, mais également une immense profondeur. Elle parvient à retrouver, sur scène, quelque chose du jeu innocent et cruel qui caractérise la part d’enfance de Lulu. Lulu : un personnage mythique Il s’agit de l’un des personnages mythiques du répertoire allemand. Un personnage immortalisé par l’actrice Louise Brooks, en 1929, dans le film de Georg Wilhelm Pabst, ainsi que par l’opéra que composa Alban Berg dans les années 1930. Mi-femme enfant, mi-femme fatale, Lulu fut modelée, dès son enfance, par les hommes qui traversèrent sa vie. Des hommes qui firent d’elle une femme complexe et ambivalente, une femme évoluant dans les zones les plus troubles de la fascination érotique, de la candeur, de la manipulation, du grotesque et du tragique. Stéphane Braunschweig C’est au cœur de l’institution publique (il a dirigé le Centre dramatique national d’Orléans de 1993 à 1998, le Théâtre national de Strasbourg de 2000 à 2008, a pris la direction du Théâtre national de la Colline en janvier 2010), que Stéphane Braunschweig a bâti sa carrière. Particulièrement sensible aux grands auteurs du répertoire classique (il a créé des pièces de Georg Büchner, Bertolt Brecht, William Shakespeare, Henrik Ibsen, Anton Tchekhov, Molière…), le metteur en scène de Lulu pose comme idéal un théâtre visant à un équilibre «entre questionnements sur le monde et logique de plaisir ». C’est, selon lui, lorsque le théâtre parvient à cet équilibre qu’il est « le plus fort, le plus utile et le plus populaire ». Mercredi 19 janvier à 20h Jeudi 20 à 20h Vendredi 21 à 20h Samedi 22 à 19h30 www.legrandT.fr 5 Present Memory Chorégraphies Carolyn Carlson, Malou Airaudo, Caterina Sagna > Interprétation Sophie Abrioux, Chinatsu Kosakatani, Céline Maufroid, Sara Orselli, Jacky Berger, Riccardo Meneghini, Alan Brooks, Yutaka Nakata Les Souvenirs de Sam Jackson McBryb Chorégraphie Caterina Sagna > Musique Brian Eno If you knew Chorégraphie Malou Airaudo If to leave is to remember Chorégraphie Carolyn Carlson > Musique Philip Glass Production Centre chorégraphique national Roubaix Nord-Pas de Calais Coproduction Le Colisée-Théâtre de Roubaix • Avec l’aide du Théâtre de Béthune associé à la Comédie de Béthune-CDN • Avec le soutien d’ArtoisComm.communauté d’agglomération de l’Artois et du Crédit du Nord LE GRAND T – Mardi 15 février à 20h Tarif B « VARIATIONS CHORÉGRAPHIQUES AUTOUR DU THÈME DE LA MÉMOIRE Nous sommes une nébuleuse de souvenirs à partir desquels nous dessinons et construisons les œuvres de nos vies, fait remarquer Carolyn Carlson. Quand un événement a lieu, il ne se réduit pas à une seule chose : le passé, le présent, le futur y sont contenus simultanément. » La question de la mémoire et des traces laissées par les séparations se situe au centre d’une invitation que Carolyn Carlson a lancée à deux chorégraphes qui lui sont chères : Malou Airaudo (artiste à la sensibilité expressionniste, dans la veine de Pina Bausch) et Caterina Sagna (créatrice au regard à la fois implacable et plein d’humour sur la nature humaine). Une invitation qui a donné naissance au triptyque Present Memory aujourd’hui présenté sur la scène du Grand T. Confrontant leurs univers à travers trois pièces mises en regard, les trois chorégraphes se rejoignent tout en exprimant leur plus profonde singularité. Une façon, pour chacune d’entre elles, de « parler à l’âme pour que les danseurs laissent une empreinte de l’humanité ». Plus ou moins, ça dépend ENTRE PROSE ET ALEXANDRIN U n hôpital psychiatrique. Deux patients, Gérard et Greta, apprennent qu’ils sont proches de la guérison. Désirant plus que tout mettre fin à leur internement, ils décident d’écrire une farce qu’ils joueront devant le corps médical (le public), afin de prouver qu’ils sont totalement guéris. La représentation théâtrale qu’ils mettent sur pied se déroule sans embûches, enfin, plus ou moins, ça dépend… Né du désir de revenir à l’alexandrin — à la source du théâtre français dans sa composante la plus classique, la plus patrimoniale — et de confronter cette tradition à la prose, au langage quotidien de notre époque, Plus ou moins, ça dépend souhaite montrer, avec humour, l’importance que revêt le langage dans notre vie sociale. Une question que l’auteure et comédienne Solenn Jarniou place au centre de sa pièce, confiant à ses personnages le soin d’étayer cette thématique : «Si nos mots sont captifs, notre pensée est libre / Il faut entre les deux garder son équilibre. / Les mots que tu envoies, les mots que tu reçois, / Que tu le veuilles ou non, te trahiront parfois.» Créée en juin 2009, pour une série de vingt «représentations à domicile » commandées par Le Grand T, Plus ou moins, ça dépend est aujourd’hui programmée en salle dans un dispositif permettant de conserver une grande proximité avec les spectateurs. Une nouvelle occasion de découvrir la finesse d’un texte qui n’hésite parfois pas à flirter avec une forme d’humour des plus potaches. De Solenn Jarniou > Mise en scène Loïc Auffret et Solenn Jarniou Avec le soutien de Monique Hervouët > Interprétation Loïc Auffret et Solenn Jarniou Production Acta fabula, Le Grand T scène conventionnée Loire-Atlantique • Avec le soutien du Conseil régional des Pays de la Loire, du Conseil général de Loire-Atlantique Tarif C 6 www.legrandT.fr LA CHAPELLE DU GRAND T Du lundi 7 au vendredi 11 février à 20h Vivre dans le feu D’après les carnets de Marina Tsvetaeva > Adaptation et mise en scène Bérangère Jannelle > Avec Natacha Régnier > Scénographie Stéphane Pauvret > Lumières Anne Vaglio > Son Jean-Damien Ratel > Costume Valérie Ranchoux > Collaboration artistique Olivier Dubois> Construction du décor Atelier du Grand T et Atelier Devineau Production Cie La Ricotta – Bérangère Jannelle • Production déléguée Le Fanal – scène nationale de Saint-Nazaire • Coproduction Espace Malraux - scène nationale de Chambéry et de la Savoie, CDDB – Théâtre de Lorient centre dramatique national, Théâtre de la Ville Paris, Festival d’Automne à Paris, Equinoxe – scène nationale de Châteauroux, TnBA – Théâtre national de Bordeaux en Aquitaine, Théâtre de l’Ouest Parisien - Boulogne-Billancourt, Le Grand T, scène conventionnée Loire-Atlantique • La Ricotta – Bérangère Jannelle est accueillie en résidence de création au CENTQUATRE – établissement artistique de la Ville de Paris, et au Théâtre de la Ville de Paris, CDDB – Théâtre de Lorient • La Ricotta est compagnie associée au Fanal – scène nationale de Saint-Nazaire Tarif C Marina Tsvetaeva (1892-1941) : une poétesse incandescente Dans la préface qu’il a signé pour l’édition de Vivre dans le feu, confessions*, l’historien et chercheur Tzvetan Todorov rend un hommage vibrant à la poétesse russe Marina Tsvetaeva, lui accordant une place de premier plan parmi les grands écrivains du XXe siècle. « Il est rare, déclare-il, de rencontrer un auteur qui donne à ce point l’impression d’avoir vécu et écrit en contact permanent avec l’absolu. Un mot semble fait pour désigner l’état d’esprit qui la caractérise en permanence : c’est incandescent. Elle sait plonger au plus profond, s’élever au plus haut ; en allant jusqu’au bout de ses propres expériences, elle en révèle le sens universel et nous le rend proche à tous. » Née à Moscou en 1892, femme passionnée au destin hors du commun, Marina Tsvetaeva connut la révolution d’Octobre, les errances de l’exil, les oppressions du régime stalinien… Elle mit fin à son existence en août 1941, deux ans après avoir quitté la France pour retourner vivre en Union Soviétique. « L’ESPACE INTIME DE MARINA TSVETAEVA Pour moi, tous les mots sont trop petits, écrit Marina Tsvetaeva. Et la démesure de mes mots n’est que le pâle reflet de la démesure de mes sentiments.» Ce sont ces mots et ces sentiments que transpose sur la scène du Théâtre Universitaire la comédienne Natacha Régnier. Adapté du recueil Vivre dans le feu, confessions ainsi que de divers poèmes, le spectacle mis en scène par Bérangère Jannelle se propose de nous faire entrer dans l’univers intime de la grande auteure russe. Sur le plateau, aucun décorum. Totalement ouverte à la fantasmagorie de Marina Tsvetaeva, la scénographie imaginée par La metteure en scène Bérangère Jannelle Stéphane Pauvret se contente de couvrir la scène, « par éclats », de fragments écrits. Telle une page donnée à l’actrice pour que l’écriture résonne et que les illuminations trouvent un écho, la salle de théâtre devient, le temps d’une soirée, le musée imaginaire de l’écrivaine. « On rêve que ce spectacle ne soit pas une représentation mais plutôt une expérience poétique de jeu », confie la metteure en scène. Une expérience « comme une conversation extrême, comme un hommage sincèrement amoureux à cette poétesse malicieuse et totalement anticonformiste ». Natacha Régnier Comment, à l’endroit du sensible, le théâtre articule-t-il l’individu et le citoyen ? Comment le théâtre — art qui explore la mémoire désordonnée des corps, des langues, des territoires intimes et collectifs — bouleverse-t-il les représentations préétablies que l’on a de soi et de l’autre, et en vient-il ainsi à agiter la vie publique ? Voici les questions qui guident le parcours de Bérangère Jannelle depuis ses débuts au théâtre, voilà onze ans. Après des textes de Boccace, d’Emmanuel Carrère, de Daniel Defoe, de Sophocle, de Pier Paolo Pasolini, de Pierre Corneille et de Molière, la metteure en scène aborde aujourd’hui l’œuvre de Marina Tsvetaeva. TU-NANTES – Du lundi 21 février au vendredi 4 mars à 20h30 Relâche samedi 26 et dimanche 27 février * Editions Robert Laffont, 2005 www.legrandT.fr 7 LE GRAND T – Du mercredi 2 au vendredi 11 février / Relâche lundi 7 février Rêve d’automne JON FOSSE : UN THÉÂTRE DE L’INDICIBLE Il s’agit de l’un des plus grands auteurs de théâtre vivants. Révélé en France par Claude Régy à la fin des années 1990, Jon Fosse, né en 1959, questionne notre rapport au monde et à l’invisible. Pour la première fois présentée au Grand T, l’écriture du dramaturge norvégien est investie par les metteurs en scène Charlotte Bucharles (Un jour en été) et Patrice Chéreau (Rêve d’automne). De Jon Fosse > Traduction du norvégien Terje Sinding (L’Arche éditeur) > Mise en scène Patrice Chéreau > Avec Marie Bunel, Pascal Greggory, Valeria BruniTedeschi, Michelle Marquais, Bulle Ogier, Alexandre Styker, Bernard Verley > Décor Richard Peduzzi > Costumes Caroline de Vivaise > Lumières Dominique Bruguière > Conception sonore Eric Neveux Production Théâtre de la Ville Paris • Coproduction Musée du Louvre, Festival d’Automne à Paris, Le Grand T scène conventionnée LoireAtlantique, DeSingel Anvers, Théâtre du Nord - théâtre national LilleTourcoing, Stadsschouwburg Amsterdam, Piccolo Teatro di MilanoTeatro d’Europa, Wiener Festwochen, et le Centre dramatique national Orléans Loiret Centre, Théâtre La Criée - Marseille Tarif B 8 www.legrandT.fr RÊVE D’AUTOMNE : PARMI LES VIVANTS ET LES MORTS « Ecrire, c’est comme être sur une barque au milieu de l’eau, bercé, bousculé par le rythme des vagues », confie Jon Fosse. « Au-dessous, c’est très profond et vous n’avez que cette mince coque entre l’abîme et vous. » A la lisière de deux mondes contigus — des mondes limpides et opaques, portant à rire et à pleurer — l’écriture de l’auteur norvégien rend la vie perméable à l’étrange. Une perméabilité à travers laquelle s’effacent les frontières séparant la sphère de la réalité quotidienne et celle d’un ailleurs hors du temps. Dans Rêve d’automne, des personnages se croisent, se frottent, se parlent, s’évitent et se cognent, au sein d’un cimetière que le metteur en scène Patrice Chéreau à choisi de rêver en salle de musée. Il est ici question d’amour, de désir, de solitude, de mort… Des thèmes que la langue dépouillée, obsessionnelle de Jon Fosse dessine en creux et en pleins, faisant émerger une matière à la fois charnelle et immatérielle. LE CIMETIÈRE DE TOUTES LES VIES « Un homme et une femme qui se sont désirés il y a longtemps se retrouvent éperdument devant nous, explique Patrice Chéreau, ils se reconnaissent : qu’est-ce qui a déjà existé entre eux ? De quoi serait fait leur futur auquel on assiste déjà ? Et puis : qui est mort et qui va mourir ? C’est le désir fou qui se bat contre la dépression : mort de l’amour, inassouvi et pourtant perpétuel. » Pour interpréter cette pièce composée de mots et de silences, le metteur en scène a choisi de réunir sur scène Valeria Bruni-Tedeschi, Marie Bunel, Pascal Greggory, Michelle Marquais, Bulle Ogier, Alexandre Styker et Bernard Verley. Sept comédiens pour rendre compte des accouplements et des mythologies familières contenus dans Rêve d’automne. Sept comédiens pour faire se réincarner sous nos yeux des êtres vivants et des morts — nos fantômes —, des « corps qui veulent tout », des « visages qui aiment tant et souffrent trop », « un cœur, comme dirait Pierre Guyotat, qui ne fait passer que du sang, et du sang qui ne chauffe plus ». BULLE OGIER : JAMAIS LOIN DE LA POÉSIE Figure marquante du théâtre et du cinéma d’auteur de ces cinquante dernières années, Bulle Ogier teinte ses personnages d’un regard et d’une présence uniques. Le metteur en scène Claude Régy, sous la direction duquel elle a joué plusieurs fois, affirme qu’une force sans contour net se dégage de la comédienne, qu’elle possède le don — sans parler, sans écrire, sans même jouer — de donner à voir l’invisible. En effet. C’est sans doute cette aura à la fois dense et évanescente qui a fait d’elle l’une des actrices fétiches de Jacques Rivette, Barbet Schroeder, Luis Buñuel, Marguerite Duras, Manoel de Oliveira, Werner Schroeter, Luc Bondy… Aujourd’hui sous la direction de Patrice Chéreau, Bulle Ogier confère à la langue de Jon Fosse une profondeur et une poésie de chaque instant. Une profondeur et une poésie qui nous mènent au plus près des failles métaphysiques traversant l’œuvre du dramaturge norvégien. Un jour en été UN JOUR EN ÉTÉ : UNE PAROLE TROUÉE DE SILENCES U ne femme attend son mari. Il a disparu en barque sur un fjord. Pendant toute une nuit, son inquiétude ne cesse de grandir. Ses amis ne parviennent pas à l’apaiser. Il ne reviendra pas, malgré les recherches. Elle l’attendra toute une nuit, elle l’attendra toute sa vie… Où sont les morts ? Comment leur parler ? Comment les retrouver ? Dans Un jour en été, Jon Fosse s’approche une nouvelle fois des lignes de l’immatériel. « La parole tourne autour du manque et de l’absence », déclare la jeune metteure en scène Charlotte Bucharles (qui signe, après Agatha de Marguerite Duras, sa seconde création). « Parfois, ce sont des phrases quotidiennes, pour combler le vide. Parfois, ce sont des appels, des peurs, des souvenirs, de longs monologues. Jon Fosse use d’une parole poétique, musicale et répétitive, toujours très simple. La parole s’arrête, recommence, s’arrête de nouveau. » Faisant naître l’incertitude qui plane entre la vie et la mort, Un jour en été révèle une parole trouée de silences, une parole au bord de l’indicible. Les mercredis du spectateur Passage Pommeraye à 18h mercredi 19 janvier: conférence sur Jon Fosse par Charlotte Bucharles LA CHAPELLE DU GRAND T – Du lundi 14 au vendredi 18 mars à 20h mercredi 9 février : rencontre avec les comédiens Rencontre en bord de scène jeudi 10 février après la représentation (sous réserve) À cette occasion, redécouvrez le n° 4 des Carnets du Grand T consacré au Théâtre scandinave Mercredi 2 février à 20h30 Jeudi 3 à 20h Vendredi 4 à 20h30 Samedi 5 à 19h30 Dimanche 6 à 15h Relâche lundi 7 Mardi 8 à 20h Mercredi 9 à 20h30 Jeudi 10 à 20h Vendredi 11 à 20h30 De Jon Fosse > Traduction du norvégien Terje Sinding Mise en scène Charlotte Bucharles > Avec Yoan Charles, Julie Duchaussoy, Maxime Kerzanet et Anne-Sophie Sterck > Collaboration artistique Igor Bucharles > Création lumières Pauline Guyonnet > Construction du décor Ateliers du Grand T > Musique Jean-Sébastien Bach, Arvo Pärt Production La Compagnie de l’entre • Coproduction Théâtre d’Arras – Scène nationale et Le Grand T – Scène conventionnée Loire-Atlantique • Avec le soutien de la Maison des Associations du 3e arrondissement de Paris, et la participation artistique du Jeune Théâtre National • Un jour en été, dans la traduction de Terje Sinding, est publié aux éditions de L’Arche, 2000. L’Arche est éditeur et agent théâtral du texte représenté. Tarif C www.legrandT.fr 9 Perfide Amour L’ENSEMBLE STRADIVARIA : AU TOURNANT DU GRAND SIÈCLE Mercredi 16 février à 20h30 Stradivaria Ensemble baroque de Nantes – Daniel Cuiller Violon Daniel Cuiller > Viole de gambe Jay Bernfeld > Clavecin Jocelyne Cuiller > Ténor Jeffrey Thompson Marin Marais > La Sonnerie de Sainte Geneviève du Mont, à Paris François Couperin > L’Art de toucher le clavecin, prélude n°2 en ré mineur Concerts royaux, premier concert Nicolas Bernier > Aminthe et Luchrine, 6e Cantate à voix seule avec symphonie François Francœur > Sonate n° 6 du Second livre de sonates Jean-Philippe Rameau > Orphée Cantate pour dessus, violon et basse Stradivaria reçoit le soutien du Conseil régional des Pays de la Loire, du ministère de la Culture et de la Communication (DRAC des Pays de la Loire), de la Ville de Nantes et du Conseil général de LoireAtlantique • La Société Yanet, le Crédit Mutuel Agence Chantenay et le Crédit Mutuel Loire-Atlantique Centre-Ouest sont membres de « Continuo » - Club d’entreprises de Stradivaria P our leur premier concert de la saison au Grand T, les musiciens de l’ensemble Stradivaria se tournent vers une période charnière de l’histoire de France : les années 1700-1730. Une période qui voit le Roi-Soleil vieillir puis s’éteindre, qui voit naître — après la régence du Duc d’Orléans— le règne du jeune Louis XV. Durant ces trois décennies, la vie musicale française se transporte de Versailles à Paris, grâce à l’engagement de quelques grands aristocrates qui se substituent à la cour pour faire entendre, dans leurs salons, ce qui se fait alors de mieux en matière de musique. Cette noblesse fortunée est vite suivie par de nombreux bourgeois parisiens qui demandent aux musiciens à la mode de venir jouer chez eux. Jeffrey Thompson Ce sont des cantates et des sonates nées durant ces années de mutation que le violoniste Daniel Cuiller (qui dirige l’ensemble Stradivaria depuis 1987), le violiste Jay Bernfeld, la claveciniste Jocelyne Cuiller et le ténor Jeffrey Thompson ont choisi d’interpréter pour ce nouveau concert. La Sonnerie de Sainte Geneviève du Mont, à Paris de Marin Marais, le Deuxième prélude et le Premier concert royal de François Couperin, Aminthe et Luchrine et la Sixième cantate à voix seule avec symphonie de Nicolas Bernier, la Sixième sonate de François Francœur, Orphée et la Cantate pour dessus, violon et basse de Jean-Philippe Rameau sont inscrits au programme de cette grande soirée musicale. Une soirée dédiée à l’éclat et à la finesse d’un certain «goût français». Tarif B Tord Gustavsen Ensemble TORD GUSTAVSEN : L’ÂME DU JAZZ Trois disques en trio pour le label ECM ont suffi à imposer Tord Gustavsen comme le pianiste européen le plus profondément inspiré par s r u o le blues et le gospel. le parc LE GRAND T – Vendredi 18 février à 20h30 Saxophones ténor et soprano Tore Brunborg > Piano Tord Gustavsen > Contrebasse Mats Eilertsen > Batterie Jarle Vespestad Un spectacle proposé par Le Grand T en co-réalisation avec La Cité internationale des Congrès, ONYX-La Carrière, le Pannonica, Les Rendez-vous de l’Erdre Tarif B P rivilégiant la mélodie et le chant, Tord Gustavsen a étudié le jazz au conservatoire de musique de Trondheim, le plus réputé de Norvège. Il y a appris à improviser vocalement sur les harmonies du jazz classique, ce qui permet à son piano de réellement chanter. Tord joue une musique intimiste dans laquelle la respiration et le silence ont beaucoup d’importance. Ses phrases courtes et ramassées se défient de la séduction, du superflu, et expriment le désir, l’émotion, la spiritualité. Il utilise peu de notes, mais s’investit dans chacune d’elles. Trempées dans le blues, le gospel et la musique d’église, elles s’écoulent quasiliquides, fraîches comme l’eau pure d’une source montagneuse. Le blues est constamment présent dans son approche harmonique, sa manière de phraser. Après trois albums lyriques et dépouillés en trio, Tord Gustavsen ajoute aujourd’hui de nouvelles couleurs orchestrales à sa musique et élargit sa formation en y intégrant le saxophoniste Tore Brunborg, musicien lyrique et émouvant dont la sonorité singulière évoque Jan Garbarek. Son dernier disque en quintette Restored, Returned (ECM) bénéficie également de la voix chaude et éraillée de Kristin Asbjørnsen. L’absence de cette dernière pour cette tournée n’empêche nullement le pianiste de multiplier les combinaisons orchestrales, de constituer des duos et des trios à partir de son quartette. Célèbre dans de nombreux pays d’Europe, il se produit rarement en France. Le Grand T vous offre l’occasion de le découvrir. Pierre de Chocqueuse, Jazz Magazine/Jazzman BlogdeChoc : http://blogdechoc.over-blog.com 10 www.legrandT.fr Rhinocéros LE GRAND T – Du mardi 15 au vendredi 18 mars Après Homme pour Homme de Bertolt Brecht en 2008, Emmanuel Demarcy-Mota (actuel directeur du Théâtre de la Ville, à Paris) revient cette saison au Grand T avec Rhinocéros d’Eugène Ionesco, pièce qu’il a une première fois mise en scène en 2004. Une fable tragi-comique qui réduit en cendre tout ce qui peut constituer la morale et l’humanité de l’homme. LE BURLESQUE FUNÈBRE D’EUGÈNE IONESCO Avec Rhinocéros, Eugène Ionesco nous propose un cauchemar obsédant : la métamorphose progressive de toute une population en rhinocéros. Un seul homme se pose comme résistant à cette étrange épidémie : Bérenger, l’anti-héros rongé par son mal-être, déchiré entre son envie « d’être au monde » et sa difficulté à s’inscrire dans une société où l’apparence est reine, la performance obligatoire et le conformisme de rigueur. S’inscrivant dans la filiation des grands récits de fiction relatant la transformation et la disparition du monde, cette fable se crispe autour d’une immense angoisse intérieure. Il y a, dans cette œuvre où le monde s’écroule, une puissance apocalyptique. Cette destruction vient démontrer la vanité et la fragilité de tout ce que l’homme érige en principes : tout ce qui constitue sa morale et son humanité est ici réduit en cendre. Les mercredis du spectateur Considéré comme l’un des pères du théâtre de l’absurde, Eugène Ionesco préférait toutefois que l’on associe son œuvre au terme « insolite ». L’auteur franco-roumain souhaitait, en effet, privilégier l’idée d’effroi et d’émerveillement que peut susciter l’étrangeté du monde à la notion réductrice de non-sens, ou d’incompréhension. La Cantatrice chauve, Les Chaises, Rhinocéros, Le Roi se meurt… : Eugène Ionesco est l’auteur d’une œuvre prolifique qui mêle intimement les dimensions du comique et du tragique. « Je n'ai jamais compris la différence que l'on fait entre comique et tragique », explique-t-il dans Notes et contre-notes*. « Le comique étant l'intuition de l'absurde, il me semble plus désespérant que le tragique. Le comique n'offre pas d'issue. » Passage Pommeraye à 18h *Editions Gallimard, 1966 De Eugène Ionesco > Mise en scène Emmanuel Demarcy-Mota > Avec Hugues Quester, Serge Maggiani, Valérie Dashwood, Charles Roger-Bour, Sandra Faure, Cyril Anrep, Gérald Maillet, Olivier Leborgne, Philippe Demarle, Stéphane Krähenbühl, Gaëlle Guillou, Sarah Karbasnikoff (distribution en cours) Scénographie et lumières Yves Collet > Musique Jefferson Lembeye avec Walter Nguyen et Arnaud Laurens > Costumes Corinne Baudelot > Maquillage Catherine Nicolas > Accessoires Clémentine Aguettant > Collaboration artistique François Regnault et Fabrice Melquiot Production Théâtre de la Ville Paris, Le Grand T scène conventionnée Loire-Atlantique, Grand Théâtre de Luxembourg Tarif B UNE ALLÉGORIE CONTRE LA CONTAGION IDÉOLOGIQUE Eugène Ionesco sait dépeindre de manière dialectique la lâcheté et le conformisme de tout homme, aussi bien que l’hypocrisie. Ce mélancolique d’Europe de l’Est porte un regard virulent sur le monde et sur l’individu, mais ne fait pas un théâtre désespéré. Il est résolument du côté de l’objection créative, de la fantaisie inventive et de la liberté. Rhinocéros dessine une allégorie sombre et féroce de la contagion idéologique. Plus fortement encore que la première fois que je l’ai mise en scène, cette pièce me révèle aujourd’hui la façon dont se met en place la normalisation de la pensée, du langage, leur désincarnation progressive. C’est un burlesque funèbre que nous nous attachons à revivifier. Emmanuel Demarcy-Mota Eugène Ionesco (1909-1994) : un auteur de l’absurde, ou de l’insolite… mercredi 23 février conférence sur Ionesco par Isabelle Degauque mercredi 16 mars rencontre avec les comédiens Rencontre en bord de scène Mardi 15 mars à 20h Mercredi 16 à 20h30 Jeudi 17 à 20h Vendredi 18 à 14h et 20h30 jeudi 17 mars après la représentation www.legrandT.fr 11 AU GRAN D T E T E N TO U R N É E E N L O I R E -A T L A N T I Q U E Le Dodo YANNICK JAULIN : UN DODO DE LA CULTURE ? D Mercredi 23 mars à Machecoul à 20h30 Jeudi 24 à Châteaubriant à 20h45 Vendredi 25 à Ancenis à 20h30 Mardi 12 avril à Pornichet à 20h30 Mercredi 13 à 20h30 et jeudi 14 à 20h au Grand T Vendredi 15 à Vallet à 20h30 De et avec Yannick Jaulin > Mise en scène Laurent Brethome > Dramaturgie et collaborations artistiques Charlotte Farcet, Julie Portier, Valérie Puech, Antonin Louchard, Hervé Jolly, Michel Laubu Musique Camille Rocailleux > Son Fabien Girard, Jean-Baptiste André > Lumières David Debrinay Production Le Beau Monde ? Cie Yannick Jaulin • Coproduction La Coursive, Scène nationale La Rochelle, Asterios spectacles, MC2 Grenoble, la Ville de Cesson-Sévigné, La Maison du Conte Chevilly-Larue En partenariat avec Le Nombril Pougne-Hérisson, le Théâtre de Verre Châteaubriant et Le Grand T Scène conventionnée Loire-Atlantique, le Théâtre des Bergeries Noisy-le-Sec. epuis son premier spectacle créé en 2000 et intitulé J’ai pas fermé l’œil de la nuit, Yannick Jaulin questionne sur scène les fragments de son humanité. Une humanité composite : celle d’un fils de paysans vendéens qui, sans se couper de ses racines, s’est inventé un destin d’artiste, s’est mué en poète, en conteur, en acteur, en « diseur » de mots et d’histoires… « Loin des formes traditionnelles et pourtant obsédé par la réécriture des mythes, des contes, par leur replacement dans nos quotidiens, je cherche un lieu commun pour trouver un possible frémissement collectif », explique-t-il. Un frémissement que Yannick Jaulin explore aujourd’hui à travers son nouveau spectacle, une allégorie théâtrale revenant sur la disparition du dodo, à la fin du XVIIe siècle, cent ans après la découverte de cette espèce d’oiseau par les Européens sur l’île Maurice. Est-on condamné à la standardisation ? Comment retrouver la sérénité après l’humiliation ? La domination culturelle se soigne-t-elle ? Etablissant un parallèle entre la disparition des dodos et la crise existentielle d’un conteur qui se sent « comme une semence paysanne longtemps condamnée par l’industrie et les normes », Yannick Jaulin incarne sur scène deux personnages : un conteur patoisant feignant de ne pas voir que son île a disparu ; un conteur qui, lui, refuse de couler avec son île. Deux personnages pour deux façons de raconter l’histoire du dodo — animal-alibi à travers lequel chacun parle de soi, chacun tente de concilier ce qu’il est et ce qu’il essaie d’être. Tarif B au Grand T et tarif C ailleurs en Loire-Atlantique L’Arracheuse de temps UNE PLONGÉE DANS LES LÉGENDES RURALES DU QUÉBEC I l vient d’un village québécois situé au milieu d’une forêt, près de la rivière Saint-Maurice. Un bout de nature dans lequel sa famille est installée depuis maintenant sept générations. C’est là que Fred Pellerin a baigné, durant toute son enfance, dans les fables populaires de Saint-Elie-de-Caxton. Aujourd’hui âgé de 30 ans, le jeune conteur sillonne les théâtres de France et du Québec en réinventant toutes ces histoires. Mêlant un passé mythique aux sphères du merveilleux, les contes pour adultes de Fred Pellerin prennent pour héros les personnages ayant marqué la mémoire de cette commune de 1 700 habitants. L’Arracheuse de temps revient ainsi sur la figure d’une femme étrange que les rumeurs élevèrent au rang de sorcière. Une femme qui lisait les avenirs et savait réécrire les présents. D’anecdotes en souvenirs retrouvés, Fred Pellerin fait une nouvelle fois naître sous nos yeux les histoires colorées de son Québec natal. De et avec Fred Pellerin > Son et direction technique Steve Branchaud > Régie et lumières Julien Mariller Production Azimuth Productions et Productions Micheline Sarrazin inc • Avec le soutien de la Sacem Tarif B au Grand T et tarif C ailleurs en Loire-Atlantique 12 www.legrandT.fr Samedi 19 mars à Saint-Mars-la-Jaille à 20h45 Lundi 21 à Guérande à 20h30 Mardi 22 à Pontchâteau à 20h30 Mercredi 23 à Châteaubriant à 20h45 Jeudi 24 au Grand T à 20h EN TO U R N É E E N L O I R E -A T L A N T I Q U E Pan-Pot Une Antigone de papier ou Modérément chantant T rajectoires de balles rythmiques et claquantes, suspendues et aériennes, tendues comme des cordes de violon : c’est Pan-Pot ou Modérément chantant, la nouvelle création du collectif Petit Travers. Une création qui engendre, par le jeu d’une pianiste et de trois jongleurs-comédiens, un monde poétique au sein duquel s’expriment toutes sortes de perceptions, de compositions graphiques et musicales. Un monde qui vient nourrir un théâtre de l’action, de la vie, un théâtre libre de toute prétention psychologique ou illustrative. Mardi 15 février à Vallet à 20h30 Vendredi 18 à Nort-sur-Erdre à 20h30 Dimanche 20 à Saint-Mars-la-Jaille à 15h30 Mardi 22 à Machecoul à 20h30 Et aussi jeudi 24 à Orvault à 20h30 Création collective > Auteurs, jongleurs et comédiens Julien Clément, Denis Fargeton, Nicolas Mathis > Pianiste interprète Aline Piboule > Musiques Liszt, Beethoven, Grisey, Mozart, Ligeti, Kagel, Bach, Wagner, Dutilleux > Auteur, regard extérieur Simon Carrot > Lumières Arno Veyrat Production Collectif Petit Travers • Coproduction et résidences Théâtre Gérard Philipe à Frouard, L’Arche à Béthoncourt, Les Subsistances à Lyon Laboratoire de création artistique, Pronomade(s) en Haute-Garonne, Les Migrateurs en partenariat avec le Maillon Scène européenne de Strasbourg • Avec l’aide de Ramdam à Ste-Foy-les-Lyon, Circuits scène conventionnée d’Auch, La Grainerie à Balma, l’Ecole du cirque Passe-Muraille à Besançon, La Palène à Rouillac, Escrita na paysagem Festival d’Evora (Portugal), Théâtre de l’Espace Scène nationale de Besançon, l’Espace Périphérique à Paris, Le Polaris à Corbas • Avec le concours de la DMDTS au titre de l’aide à la création arts de la piste et de la rue, le Conseil régional Midi-Pyrénées, la Ville de Toulouse, la Drac Midi-Pyrénées et la fondation BNP Paribas Tarif C TENTATIVE DE DÉFROISSAGE DU MYTHE N ée de la rencontre de deux comédiens-marionnettistes (Camille Trouvé et Brice Berthoud), la compagnie Les Anges au Plafond a initié, en 2007, un projet de relecture des grands mythes fondateurs de notre civilisation. Créée en 2007, Une Antigone de papier est ainsi, avant Au Fil d’Œdipe, le premier volet de cette suite de spectacles visant à « défroisser ces histoires vieilles de plus de 2000 ans ». Un premier volet qui fait revivre Antigone aujourd’hui, qui donne à réentendre son cri et sa révolte. Mardi 15, mercredi 16 et jeudi 17 février à 20h à Pornichet Samedi 19 à 20h30, dimanche 20 à 17h et lundi 21 à 19h à Ancenis Mercredi 23 à 18h30, jeudi 24 et vendredi 25 à 20h45 à Châteaubriant Sous le regard et sous la plume de Brice Berthoud > Au cœur de l’arène Sandrine Lefebvre en alternance avec Véronica Votti, Martina Rodriguez, Dorothée Ruge et Camille Trouvé > Construction marionnettes Camille Trouvé > Composition musicale Sandrine Lefebvre et Martina Rodriguez > Scénographie, régie Dorothée Ruge > Lumières Gerdi Nehlig > Décors Olivier Benoît, Saleme Ben Del Kacem > Costumes Séverine Thiébault > Avec la précieuse participation d’Einat Landais, Magali Rousseau et Véronique Iung. Coproduction Les Anges au Plafond, Théâtre 71 scène nationale de Malakoff, Théâtre Jeune public de Strasbourg, Espace Jean Vilar de IFS, Centre Marcel Pagnol de Bures-sur Yvette, Théâtre de Corbeil-Essonnes, Théâtre du Chaudron Cartoucherie de Vincennes • Ce spectacle a reçu l’aide de la Drac Île-de-France Tarif C Ahmed philosophe P hilosophe forain venu «du Sud», le personnage inventé par Alain Badiou donne forme à un théâtre résolument ouvert sur le public. Un théâtre qui tente d’élucider toutes les questions, qui se lance pour défi de sortir des idées reçues qui nous enferment dans leur système. Ici, la philosophie est un matériau pour le jeu, celui d’Ahmed comme celui de tous les autres protagonistes. Parmi eux, le belle Fenda, qui se plaint que penser est fatiguant. C’est à la joie d’une telle fatigue qu’Ahmed philosophe convie les spectateurs. De Alain Badiou > Mise en scène Grégoire Ingold > Avec Étienne Brac, Bruno Fontaine, Laetitia Lalle Bi Benie, Brahim Tekfa > Création musicale et interprétation Abdel SefSaf > Masque Erhard Stiefel > Lumières Rémi El Mahmoud > Costumes Aude Bretagne Vendredi 25 mars à Nort-sur-Erdre à 20h30 Vendredi 8 avril à Rouans à 20h30 Ce spectacle est également programmé dans le cadre de l’opération Collèges au théâtre en Loire-Atlantique Coproduction Balagan Système, Hippodrome scène nationale de Douai, Le Dôme Théâtre d’Alberville scène conventionnée, Espace Malraux Scène nationale de Chambéry et de la Savoie, Espace Albert Camus scène régionale de Bron • Avec le soutien du Département de l’Isère, de la Région Rhône-Alpes, de la Drac RhôneAlpes. Balagan Système est conventionné par la Région Rhône-Alpes. Tarif C www.legrandT.fr 13 Vers toi Terre promise Tragédie dentaire de Jean-Claude Grumberg > Mise en scène Charles Tordjman > Avec Philippe Fretun, Antoine Mathieu, Clotilde Mollet, Christine Murillo > Scénographie Vincent Tordjman > Lumières Christian Pinaud Costumes Cidalia Da Costa > Musique Vicnet > Maquillage Cécile Kretschmar Collaboration artistique Zohar Wexler Un spectacle du Théâtre de la Manufacture, CDN Nancy Lorraine • Coproduction Théâtre du Jeu de Paume Aix-en-Provence, Grand Théâtre de Luxembourg, Théâtre du Rond-Point Paris • Avec le soutien de la Fondation pour la Mémoire de la Shoah, l’aide de la SACD, le soutien du Théâtre de la Commune Centre dramatique national d’Aubervilliers • La production a été réalisée dans le cadre d’un accord de coopération avec le Théâtre Cameri de Tel Aviv LE GRAND T – Mardi 22 février à 20h – Mercredi 23 à 20h30 – Jeudi 24 à 20h Tarif B UNE VIE À RÉINVENTER… C harles et Clara Spodek voient leur existence bouleversée par les troubles de la Seconde Guerre mondiale. Durant ces années noires, ce couple de Français athées d’origine juive perd en effet non seulement son outil de travail, un cabinet dentaire, mais également ses deux filles : l’une disparaissant dans les camps nazis, l’autre ne revenant jamais du couvent dans lequel ses parents l’avaient cachée. Une fois la guerre achevée, reste pour l’un et l’autre une vie à reconstruire, en France ou en Israël, cette terre promise où il sera peutêtre plus facile de se réinventer. Prix du Syndicat de la critique de la Meilleure création d’une pièce en langue française, Molière de l’auteur francophone vivant décerné à Jean-Claude Grumberg : Vers toi terre promise – tragédie dentaire fut l’un des grands succès parisiens de la saison théâtrale 2008/2009. Fondée sur les propres souvenirs d’enfance du dramaturge, cette histoire pleine d’humour, de finesse et de sensibilité porte un regard très touchant sur la période de l’occupation. Car cette « tragédie dentaire » est avant tout une comédie. Une comédie profonde, exigeante, qui pose avec drôlerie et humanité les questions de la souffrance, de la croyance, de l’identité… Le Chant du dindon Coproductions Verrerie d’Alès Pôle national des arts du cirque Languedoc-Roussillon, Le Théâtre* scène nationale de Narbonne, Le Carré Magique, scène conventionnée de Lannion-Trégor, Théâtre de Cusset - Direction du Développement Culturel, Festival Le Mans fait son Cirque - Le Mans, Theater op De Markt Dommelhof - Belgique, L’Abattoir Centre national des Arts de la Rue-Ville de Chalon-sur-Saône, Régie Culturelle Scènes et Cinés Ouest Provence-Festival Les Elancées, Théâtre Firmin Gémier - La Piscine scène conventionnée d’Antony et Châtenay-Malabry • Soutien à la résidence Le Théâtre scène nationale de Narbonne, Theater op De Markt Dommelhof - Belgique • Théâtre de Cusset-Direction du Développement Culturel, Ville de Riom, Théâtre Le Grand Logis de Bruz • Avec le soutien du ministère de la Culture DMDTS, de la Drac Bourgogne, du Conseil régional de Bourgogne, du Conseil général de Saône-et-Loire et de l’Adami • En compagnonnage avec La Verrerie d’Alès/Pôle national des arts du cirque Languedoc-Roussillon. Par la Compagnie Rasposo > Ecriture Marie et Fanny Molliens > Mise en scène Fanny Molliens > Artistes de cirque Marie Molliens,Vincent Molliens, Julien Scholl, Bruno Lussier, Katell Le Brenn, Luca Forte Jan Oving, Vincent Mignot > Comédiens Fanny Molliens, Joseph Molliens, Hélène Molliens > Musiciens Alain Poisot, Benoit Keller,Christian Millanvois, Jacky Lignon > Scénographie Vincent Molliens > Création, adaptation et improvisation musicale Benoit Keller, Jacky Lignon, Christian Millanvois, Alain Poisot > Création lumières Hélène Molliens > Création son Didier Caron > Costumes Violaine Lambert > Conseils acrobatiques Maxime Pervakov > Régie Bernie Bonin et Arnaud Gallée ou Pascal Lelièvre Tarif B « VOYAGE DE SALTIMBANQUES Le cirque est un langage universel permettant d'exprimer par le corps des sentiments et des émotions extrêmes, explique Fanny Molliens, cofondatrice de la compagnie Rasposo. Il est le seul capable de les transmettre physiquement au spectateur, au même titre que la musique et la poésie s'adressent à l'âme.» 14 www.legrandT.fr Ces sentiments et ces émotions, les membres de la compagnie bourguignonne les investissent aujourd’hui avec Le Chant du dindon, spectacle qui scrute les empreintes sensibles engendrées par le nomadisme, qui interroge la fragilité de la vie et la notion de troupe. Une troupe composée d’artistes déchus, ratés ou chimériques, d’exilés, d’immigrants qui, vivant ensemble sur la route, s’enferment sur euxmêmes et réinventent leur propre univers. À partir de 9 ans SOUS CHAPITEAU Vendredi 25 mars à 20h Samedi 26 à 20h Dimanche 27 à 17h Relâche lundi 28 mars Mardi 29 à 20h30 Mercredi 30 à 17h Relâche jeudi 31 Vendredi 1er avril à 20h Samedi 2 à 20h Dimanche 3 à 17h Lundi 4 à 20h C’est dans ce cocon douillet que le public est invité à entrer afin de partager les ivresses, les folies et les utopies de ces acrobates, équilibristes, voltigeurs, contorsionnistes, jongleurs, comédiens, musiciens… Des artistes qui font leur cette pensée de Friedrich Nietzsche : « l'homme est une corde tendue entre la bête et le surhumain, une corde au-dessus d'un abîme ». Théâtre et cité Cycle de conférences proposé par l’Ecole nationale supérieure d’architecture de Nantes (ENSAN) à l’occasion des représentations des Naufragés du Fol Espoir, création collective du Théâtre du Soleil, dans une mise en scène d’Ariane Mnouchkine. Festival jeune public « Petits et Grands » Du 13 au 17 avril 50 spectacles, 100 représentations, 30 lieux: à Nantes, une aventure artistique d’exception destinée aux enfants et aux familles ! L’objectif du festival Petits et Grands, dont la première édition aura lieu du 13 au 17 avril 2011, est d’éveiller chez les enfants le goût du spectacle et de leur permettre de partager cette découverte avec leurs parents. Plus largement, il s’agit aussi de participer à une action de sensibilisation artistique en synergie avec le développement culturel de la métropole nantaise. Jeudi 6 janvier à 18h30 Yann Rocher De la cité vers des îles : les théâtres utopiques Jeudi 13 janvier à 18h30 Xavier Fabre Ville et architecture théâtrale Jeudi 20 janvier à 18h30 Philippe Goudard Privilégiant le spectacle vivant et la création contemporaine pour les enfants de 6 mois à 12 ans (musique, théâtre, danse…), le festival proposera une diffusion exigeante d’œuvres d’artistes de référence régionale, nationale et internationale. Une part significative de la programmation sera composée de spectacles pour la très petite enfance. Aire de jeu centrale, théâtre de l’exploit : architectures du cirque Jeudi 27 janvier à 18h30 Paul Pourveur Plot your City (création de cette pièce en 2011 en Hollande) Une politique tarifaire des plus attractives (tarif unique de 4 euros) permettra l’accès de tous aux spectacles. Programmation et réservations sur le site www.petitsetgrands.net, à compter du 1er février. Renseignements : ENSAN, tél. 02 40 26 02 33 / www.nantes.archi.fr Changement de décors Expositions Alexandre de Dardel scénographe associé de Stéphane Braunschweig Galerie du Grand T 20 janvier 2011 Amphithéâtre 150 – ENSAN 6 quai F. Mitterrand, Nantes Richard Peduzzi scénographe de Patrice Chéreau Jeudi 10 février (sous réserve) La Chapelle du Grand T LES TARIFS Conférences de 10h à 12h30, et de 14h à 17h. Entrée libre. Renseignements et réservations : Manon Albert, tél. 02 28 24 28 15 [email protected] TARIF A PLEIN RÉDUIT TRÈS RÉDUIT Abonné Non abonné 18 € 24 € 15 € 20 € 9€ 12 € TARIF B PLEIN RÉDUIT TRÈS RÉDUIT Abonné Non abonné 12 € 16 € 10 € 14 € 6€ 8€ 10 passage Pommeraye à Nantes ouverte du lundi au vendredi de 11h à 18h30 et le samedi de 11h à 13h et de 14h à 18h30. Tél. 02 51 88 25 25 Luc Millet Du jeudi 20 janvier au samedi 12 mars Né en 1952, Luc Millet vit et travaille en Loire-Atlantique. Jean Kiras Du jeudi 24 mars au samedi 7 mai Jean Kirastinnicos, dit Kiras, est né en 1939 à Paris. Depuis 2001, il vit et travaille à Troyes. www.legrandT.fr 15 Douze ans déjà ! Vos rendez-vous au Le 31 janvier 2011, après presque douze années au service de la Maison de la Culture de Loire- Atlantique, devenue le Grand T, je quitterai une équipe loyale et motivée. AVANT PREMIÈRE INCENDIES RENCONTRE AVEC PATRICE CHÉREAU, CINÉASTE Vendredi 7 janvier à 19h50 Jeudi 3 février à 19h Un film de Denis Villeneuve d’après la pièce de Wajdi Mouawad Le Katorza vous propose une rencontre avec le metteur en scène de Rêve d’automne de Jon Fosse (au Grand T du 2 au 11 février) autour de deux de ses films : Ce nouveau nom a, je pense, consacré l’évolution et le chemin parcouru. A Nantes, Le Grand T est devenu un véritable « Théâtre de la ville » impliqué dans le quotidien culturel d’une grande métropole. En Loire-Atlantique, Le Grand T a été à l’initiative d’un réseau de salles de spectacles, le RIPLA, que d’autres nous envient, et a proposé un discours fort sur la médiation, judicieusement repris par notre tutelle principale. En assumant une mission de service public, il a présenté douze saisons originales et cohérentes, valorisant un théâtre populaire de qualité, loin de toute dérive mercantile. Il a tenté de donner du sens à « l’Art de la Cité» qu’est le spectacle vivant. En tissant des partenariats originaux et en menant des actions ciblées, il a participé à l’élargissement du public. Mais tout cela aurait été vain sans vous, spectateurs, partenaires, relais, associations, comités d’entreprise… mais aussi artistes et techniciens ! Soyez ici tous remerciés ! Merci aussi au président et au conseil d’administration du Grand T. Toute ma reconnaissance va également aux collectivités, Conseil général, Ville de Nantes, Conseil régional et Etat qui ont accompagné fidèlement l’aventure. Le Grand T va maintenant continuer sa route avec une nouvelle directrice, Catherine Blondeau. Bon vent, à elle, à l’équipe et à vous tous ! Philippe Coutant, 30 novembre 2010 12 saisons au Grand T 1999-2010 Katorza en partenariat avec Le Grand T • La Reine Margot, France, Allemagne, Italie, 1994, 159 min. Avec Isabelle Adjani, Daniel Auteuil, Jean-Hugues Anglade… La vie à la Cour et à Paris, entre les «noces vermeilles» et le massacre de la Saint-Barthélemy. Août 1572. Paris est en ébullition. Le protestant Henri de Navarre, futur Henri IV (Daniel Auteuil), s'apprête à épouser Marguerite de Valois (Isabelle Adjani), dite Margot. Un film magistral récompensé par 5 César. A la lecture du testament de leur mère, Jeanne et Simon Marwan se voient remettre deux enveloppes : l’une destinée à un père qu’ils croyaient mort et l‘autre à un frère dont ils ignoraient l’existence. «Ce texte-monde, né sur scène en 2003 (...) devait absolument passer à l'écran: la puissance universelle de cette écriture exigeait cette confrontation autant que cette fusion avec le cinéma, et ses manières, souvent très différentes, de visualiser, de monter, d'incarner les histoires. Denis Villeneuve a tenté ce pari, et le relève avec sa personnalité, celle d'un des cinéastes québécois les plus talentueux de sa génération, auteur de trois films remarqués. Il le fait avec une grande liberté, tout en rendant à Incendies son tourment, ses destins, sa géographie mouvante, sa construction captivante. Comme si le film avait réussi à faire naître du texte toutes les images dont il était porteur.» Antoine De Baecque Sortie du film au Katorza à partir du 12 janvier 2011 • Persécutions, France, 2008, 100 min. Avec Romain Duris, Charlotte Gainsbourg, Jean-Hugues Anglade,… « Magnifiquement joué, photographié (...) pro fondément personnel, Persécution n'est pas un film aimable. Il n'en mérite pas moins d'être aimé.» Danièle Heymann – Marianne Le 17e Carnet du Grand T, publié avec les éditions joca seria, retracera les 12 saisons sous la direction de Philippe Coutant. Avec des textes de Joël Jouanneau, Omar Porras, François Morel, Frédéric Bélier-Garcia, Wajdi Mouawad, Emmanuel DemarcyMota, Catherine Bizouarn, Michel Luneau, Jean-Paul Davois… Tarif préférentiel pour les abonnés du Grand T : 3,50€ (sur présentation de la carte) Préventes dès le mercredi 5 janvier à l’ouverture des caisses À paraître en janvier 2011, 8 € Pour ces deux rendez-vous cinéphiles, renseignements : www.katorza.fr / tél. 02 51 84 90 60 / Cinéma Katorza / 3 rue Corneille 44000 Nantes Crédits photos: Pascal Victor- Richard Haugton • Compagnie des Chemins de terre • Elisabeth Carecchio • Frédéric Iovino • D.R. • Edvard Munch • Stradivaria • Hans-Fredrik Asbjornsen • Michel Chassat • Hervé Jolly • Jean- François Gratton • Philippe Cibille • Vincent Multeau • Anne Gayan • Christine Sibran • Florence Delahaye – Luc Millet • Jean Kiras • Festival Petits et Grands. Le Grand T, scène conventionnée théâtre, est subventionné par le Conseil général de Loire-Atlantique, avec le concours du ministère de la Culture – Direction régionale des Affaires culturelles des Pays de la Loire et la participation de la ville de Nantes et du Conseil régional des Pays de la Loire 16 Pour rece vo mensuell ir notre newslett e, insc er www.leg rivez-vous sur randT.fr www.legrandT.fr « Avec ce film, ardent et terrible, Chéreau fait tout sauter. (...) le plus beau de Chéreau .» Pierre Murat – Télérama Tarif forfaitaire pour les 2 films : 10€ LE GRAND T BP 30111 • 44001 Nantes Cedex 1 • Standard 02 28 24 28 24 • Fax 02 28 24 28 35 • www.legrandt.fr Réservations/Billetterie : 10 passage Pommeraye 44000 Nantes Tél. 02 51 88 25 25 • Du lundi au vendredi de 11h à 18h30, le samedi de 11h à 13h et de 14h à 18h30 • Directeur de publication Philippe Coutant • Rédacteur en chef Valérie Contet • Textes Manuel Piolat Soleymat • Documentation Maryvonne Cornet • Réalisation graphique Le Kwalé