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© Magnard, 2016 – Jardin des Lettres 6e – Livre Ressources
Atelier d’ouverture :
Les gestes du grammairien p. 230-233
Démarche
L’atelier de classe vise à permettre aux élèves de construire
collectivement les notions dont ils auront besoin pour com-
prendre les leçons. Il a pour objectif de les mettre en acti-
vité, en posture de grammairiens qui observent la langue
et cherchent à tirer des règles de leurs observations. La
démarche est résolument inductive : il n’est pas question ici
de faire une leçon, mais d’attirer l’attention des élèves sur
certains points essentiels, d’éveiller leur intérêt et leur curio-
sité. Les situations problèmes qu’ils ont à résoudre doivent
provoquer des discussions qui vont leur servir à construire
les notions. Chacun se servira des connaissances acquises
aux cycles 2 et 3 sans qu’il lui soit demandé, dans cette partie
introductive, de faire appel à du métalangage grammatical
qui peut avoir été oublié.
A fi n que cet atelier soit explicitement en lien avec le premier
degré, nous avons choisi un extrait d’album, genre littéraire
fréquemment étudié en primaire. Celui-ci présente quelques
diffi cultés de compréhension qu’il faudra lever à plusieurs
grâce aux observations grammaticales.
Objectifs pédagogiques
– Mettre les élèves en position de grammairiens qui observent,
manipulent, débattent et tirent des conclusions.
– Faire prendre conscience aux élèves de tous les indices de
langue qu’ils peuvent utiliser pour mieux comprendre un
texte.
– Introduire les gestes de grammairiens qu’ils seront amenés
à utiliser dans chacune des leçons.
– Susciter les discussions et explications entre pairs pour enri-
chir la réfl exion.
Les objectifs concernent naturellement la langue mais égale-
ment la compréhension des textes car les deux sont étroite-
ment intriqués : toute l’année la langue sera au service de la
lecture et de la production orale ou écrite. Le dernier objectif,
plus transversal, concerne la capacité à échanger, débattre
dans un travail de groupe.
Mise en œuvre
▶ Constitution des groupes
Placer les élèves par groupes de 3 ou 4 maximum pour que
chacun puisse participer à la réfl exion collective. Le travail
proposé ne nécessitant pas de prérequis particuliers, les
groupes pourront être constitués d’élèves de niveaux hétéro-
gènes.
Pour s’assurer du bon fonctionnement de ces groupes, on
pourra, si besoin, demander à chacun de leurs membres de
remplir une fonction particulière : le secrétaire prendra des
notes, l’orateur présentera à la classe le travail du groupe, le
maitre du temps devra veiller à l’effi cacité du groupe et à la
participation de chacun, l’observateur devra observer le fonc-
tionnement du groupe, noter les points positifs et faire des
suggestions d’amélioration.
▶ Déroulement
Dans la mesure où ce type de travail peut être nouveau pour
un certain nombre d’élèves, il serait bon de commencer par
leur en expliquer le fonctionnement et les objectifs avant de
commencer. L’important est d’insister sur le fait qu’on leur
demande de se mettre dans la position du grammairien qui
observe, analyse et tire des règles de ses observations.
Avant de lancer le travail en groupe, le professeur prendra le
temps de faire une lecture magistrale du texte. La réfl exion de
l’atelier ne doit pas être entravée par des diffi cultés de déco-
dage et une faible fl uence de certains élèves.
Les élèves peuvent ensuite commencer le travail par groupe.
Le bilan de fi n d’atelier a pour fonction de pousser les élèves
à rédiger eux-mêmes le fruit de leurs réfl exions. Ils font
ensemble le point sur ce qu’ils ont observé, compris et font
leurs propres conclusions. Peu importe si les groupes d’élèves
arrivent à des formulations diff érentes, à partir du moment où
leurs conclusions sont justes.
Plusieurs modalités sont possibles :
– ménager des plages de mises en commun à la fi n de chaque
partie ;
– laisser les élèves travailler en autonomie sur l’ensemble de
l’atelier et ne faire une mise en commun qu’à la fi n, pour le
« Qu’avons-nous découvert sur les gestes du grammairien ? » ;
– on peut même choisir de ne pas faire de mise en commun si
on a pu surveiller le travail de chaque groupe et s’assurer que
les éléments essentiels ont été trouvés.
Enfi n, si le travail est collectif, on peut tout de même choisir
de demander à certains moments une réfl exion individuelle
préalable à l’échange des idées.
Rôle de l’enseignant
L’enseignant, lors de ce temps de travail collectif, passe parmi
les groupes pour observer et écouter ses élèves. Ceci lui per-
mettra de prendre conscience de leur avancée sur les notions
abordées et les procédés qu’ils mettent en œuvre. En écou-
tant leurs débats, il pourra également comprendre les points
d’achoppements éventuels de certains d’entre eux et ainsi
construire ses futures leçons en fonction de ces éléments.
Son rôle peut également être de « débloquer » la réfl exion
d’un groupe qui ne voit plus comment résoudre un problème,
de relancer la motivation d’un autre ou d’apaiser des tensions
éventuelles… (travailler en groupe s’apprend !). Il ne doit pas
donner de réponse, mais il peut aider en orientant la réfl exion
des élèves sur un point important qu’ils n’auraient peut-être
pas vu.
Gestion du temps
Il est préférable d’imposer un temps de travail défi ni pour que
la séance ne s’éternise pas. On pourra éventuellement prolon-
ger le temps imparti si l’on s’aperçoit qu’aucun groupe n’a fi ni,
mais l’absence d’échéance peut empêcher l’effi cacité. La mise
en œuvre de cet atelier ne devrait pas dépasser trois heures.
Cette durée peut sembler longue, mais il s’agit d’installer des
pratiques de travail qui auront cours toute l’année.