CMJN
ISSN • 2230-133X
www.enqueteplus.com
100 F
LUNDI 18
NOVEMBRE 2013
NUMÉRO 729
INCURI P.4
Dahra Djolof sous la coupe
réglée des grands bandits
ATTRIBUTIONS DE FQUENCES TÉ
Macky casse les largesses
dAbdoulaye WadeP.2
SÉNÉGAL/CÔTE DIVOIRE (1-1)
Que de regrets ! P.12
RECOMPOSITION POLITIQUE
Youssou Ndour
sonne-t-il le glas de BBY ?P.3
CONTRÔLE DES APPELS TÉLÉPHONIQUES
Le grand retour
de Global Voice
Les opérateurs déjà briefés
Lardoise de 14 milliards renégociée
P.7
Sommet afro-arabe :
Macky Sall ce lundi à Kowt City
C'est ce lundi matin que le
Président Macky Sall arrive dans la
capitale koweïtienne. Et comme le
chef de l’État du gal y va aussi
avec sa casquette de président du
nouveau Partenariat pour levelop-
pement de l’Afrique (NEPAD), il sera
notamment attendu sur les questions
des infrastructures et des relations
entre l'Afrique et le Monde arabe, ren-
seigne un communiqué du ministère
des Affaires étrangères. Conduite par
le ministre des Affaires étrangères,
Mankeur Ndiaye, la légation-
galaise comprend Fatoumata Bintou
R. Correa, ministre-conseiller et
directeur Afrique-Asie, l'ambassa-
deur du gal au Kowt, Abdou
Lahad Mbacké, l'ambassadeur du
négal en Éthiopie, Bassirou ne,
et le ministre-conseiller auprès de
l’ambassade du gal au Koweït.
Ladite délégation a participé
dimanche matin à Kowt City à la
réunion des ministres des Affaires
étrangères de l'Union africaine (UA)
et de la Ligue des États arabes, en
prélude au troisième Sommet afro-
arabe. Au menu de cette réunion,
l'examen du rapport d'activités
conjoint de la présidente de la
Commission de l'UA et du secrétaire
néral de la Ligue des États arabes
et des actions proposées pour le ren-
forcement des capacités institution-
nelles à mettre en œuvre pour le Plan
d'action conjoint afro-arabe 2011-
2016.
Lions du football : Encouragements
de Macky Sall aps une
''prestation héroïque''
Après l'élimination du Sénégal par la
Côte d'Ivoire en barrages de la Coupe
du monde prévue au Brésil en 2014,
''le Président Macky Sall a
adressé ses encouragements
aux Lions, qui ont livré une prestation
héroïque''. Relevant que les Lions ont
certes été éliminés de la course au
Mondial à lissue de cette confronta-
tion, mais ils ont été à la
hauteur des attentes du peuple -
galais au cours de ce match, en faisant
montre de la termination, de lenga-
gement et du courage que nous espé-
rions deux''. Le chef de l'État se jouit
du fait qu'''il y a, dans cette équipe bril-
lante de jeunesse, le potentiel et le
talent qui pourront ramener notre
Nation au sommet du football africain
et mondial, pour nous gratifier de nou-
velles conquêtes''. A en croire Macky
Sall, ''il nous faut apprendre de nos
erreurs et asseoir les bases de pro-
chaines campagnes victorieuses''.
Gauche africaine :
La reconstruction en marche
Amath Camara, membre du sec-
tariat du Parti de l'inpendance et
du travail (PIT), a estimé, dimanche à
Dakar, que la gauche africaine a
entrepris sa reconstruction après des
années de dispersion. "Nous avons
entrepris un processus de reconstruc-
tion de la gauche africaine pour réflé-
chir et travailler ensemble. Ce que
nous avons fait en regroupant 22 par-
tis politiques lors de l'assemblée
nérale du Forum du seau de la
gauche africaine à Dakar est un grand
pas vers la reconstruction", a-t-il sou-
lig.
Gauche africaine : La reconstruction
en marche (suite)
M. Camara animait un point de
presse à l'issue des travaux de la 4e
Assembe rale de l'ALNEF qui
s'est tenue pendant trois jours dans la
capitale sénégalaise. "Il y a 10 ans,
cela n'était pas possible parce que
toute la gauche africaine était disper-
sée, terrorisée, traquée. Nous
n'avions pas l'occasion de nous
retrouver puisque tous les cadres
étaient détruits", a-t-il expliqué. Des
leaders politiques venus du Bénin,
Burkina Faso, Burundi, Cameroun,
Kenya, Mali, Maroc, Niger, gal,
Soudan, Sud Soudan et Swaziland
ont pris part aux travaux de la 4e
Assembe générale de l'ALNEF.
Gve de la faim au Camp nal :
La tse du Ministère de la Justice
Dans un communiq parvenu à
EnQuête, le Ministère de la Justice
donne sa version des motivations de
la grève de la faim survenue au Camp
nal de Liberté VI et relatée dans la
presse. ''Il a été fait cas, ce week-end,
dans les dias, d'une grève de la
faim à la Maison d'arrêt et de correc-
tion du Camp pénal. En ali, ce qui
s'est passé est lié à une affaire de cor-
nets de cannabis découverts chez
deux tenus par un garde niten-
tiaire. Ce dernier a été agres par ces
deux tenus pris en flagrant délit de
tention de drogue. Le garde ni-
tentiaire a d'ailleurscidé de porter
plainte contre ses agresseurs qui,
sentant qu'ils risquent dtre jugés et
encore inculpés, ont décidé d'obser-
ver une grève de la faim'', renseigne le
texte du Service communication de
Sidiki Kaba. Le texte poursuit
qu'après l'enqte mee suite à la
bellion enregistrée, il y a de cela
quelques mois, au sein de la me
Maison d'art, ''le garde des Sceaux,
ministre de la Justice, avait lors d'une
visite au Camp nal révélé que les
enqteurs avaient saisi quelque 200
léphones portables et de la drogue
entre les mains de tenus''.
Santé : Fermeture provisoire
du centre Americare de Dakar
Selon un communiq du minis-
re de la Santé reçu à EnQuête, le
centre d'hémodialyse Americare de
Dakar connaîtra "une fermeture provi-
soire" et ses patients transférés vers
d'autres établissements hospitaliers
de Dakar. La décision fait suite à une
sollicitation de la mairie de Dakar
relative au fonctionnement du centre
d'hémodialyse Americare. Et après
enquête, précise le document, ''le
ministère de la San et de l'Action
sociale du Sénégal a ci de pro-
der à la fermeture provisoire dudit
centre". Aussi, les patients pris en
charge par Americare vont être trans-
férés dès ce mardi vers l'hôpital
Aristide Le Dantec, Hoggy et
Principal. "Dix techniciens supérieurs
en phrologie sont affectés dans les
pitaux concernés en compment
d'effectif", précise le communiqué.
Toutefois, "pour mieux cerner la situa-
tion", les services techniques du
ministère poursuivent leurs investiga-
tions
COJES : Alioune Kane Ndiaye
remplace Serigne Adama Boye
Le Collectif des journalistes écono-
miques du Sénégal (COJES) a un
nouveau coordonnateur en la per-
sonne de Alioune Kane Ndiaye, élu
en remplacement de Serigne Adama
Boye, démissionnaire, rapporte
l'APS. "Le COJES a un nouveau coor-
donnateur, en la personne de Alioune
Kane Ndiaye (Nouvel Horizon). C'est
le samedi 16 novembre au cours
d'une union du Comité directeur de
ladite association que (Ndiaye) a été
élu à l'unanimité coordonnateur du
COJES, suite à la démission de
Serigne Adama Boye, journaliste à
l'Agence de presse sénégalaise", pré-
cise la me source. Elle souligne
que "le Comité directeur a tenu à
adresser ses vives félicitations à
Boye, pour l'excellent travail abattu
durant ces trois anes à la tête du
COJES". Alioune Kane Ndiaye aura à
conduire les destinées du COJES
pendant une année, avant la tenue
d'une prochaine Assemblée nérale"
de cette association professionnelle
créée en septembre 1995 pour sou-
tenir le veloppement de l'informa-
tion économique dans le paysage
diatique négalais.
ONUDC-OMS : Formation pour
traiter la pendance à la drogue
''Le Programme mondial conjoint
ONUDC-OMS en matière de traite-
ment de la pendance aux drogues
organise du 18 au 29 septembre à
Saly Savana une Formation de forma-
teurs (disséminateurs) et de prati-
ciens sur l’outil Treatnet en matière
de prévention et traitement de la
dépendance en drogue notamment
médecins, psychiatres, psycho-
logues, acteurs de la société civile,
travailleurs sociaux, agents de sécu-
rité, personnel des institutions de for-
mation, gestionnaires de projets
impliqs dans le développement du
CEPIAD'', indique un communiq
parvenu à EnQte. La même source
de renseigner que ''la consommation
de drogues de toutes sortes est deve-
nue un phénomène poccupant avec
des conséquences néfastes sur la
san, la cohésion sociale, la curité
et la stabilité de nos États''. Toutefois,
se désole-t-on, ''l’absence de sys-
tème national opérationnel de col-
lecte de données rend les statistiques
peu fiables et ne permet pas de
mesurer avec pcision l’ampleur de
la toxicomanie dans le pays''. Aussi
''l’objectif néral de la formation est
de renforcer les capacités des acteurs
négalais sur les connaissances, les
compétences et les savoir-faire
cents et prous en vue d’offrir des
services adaptés de prévention, de
prise en charge et de réhabilitation en
matre d’abus de drogue''.
Sortants de la Fastef :
Entre réali et confusion
Y a-t-il amalgame dans les reven-
dications des sortants de la Faculté
des sciences techniques de l’édu-
cation et de la formation (Fastef) ?
Car selon les explications que
EnQuête a reçues de bonnes
sources, il y a une confusion. Dans
les textes, il est dit que les élèves
professeurs admis au concours
direct sont immédiatement affec-
tés, alors que ceux qui ont fait la
formation payante n'ont pas de
garantie de recrutement direct.
Mais il se trouve que depuis plus de
8 ans, ces derniers ont toujours été
recrutés par l’État à la fin de leur
formation payante. ''Une habitude
qui est devenue un droit aux yeux
de ces nouveaux profs issus de la
formation payante'', aujourd'hui au
nombre de 457. Cette situation a
fait qu'ils revendiquent une affec-
tation au même titre que les 234
issus du concours direct. S'agissant
de la situation de ceux qui sont sor-
tis du concours direct, nos interlo-
cuteurs pensent qu'il faut l'arbi-
trage du doyen de la Fastef. ''Le
doyen de la Fastef et le recteur doi-
vent apporter des éclairages sur la
lettre dont parle le ministre de
lducation nationale. Ils doivent
être les arbitres de ce problème,
parce que l’État est en train de se
désengager. Le doyen a dit qu'il n'a
jamais reçu cette lettre, mainte-
nant il n'a qu'à faire sa déclaration
publique ainsi que le recteur'',
indique une de nos sources. Pour
elle, il y a une ''zone d'ombre'' et
aucun des deux camps ne veut
exhiber cette supposée lettre. ''Cela
rend la situation plus difficile. Ces
élèves ont besoin de preuves, que
la preuve leur soit donnée s'il y en
a. Après, c'est à l’État de réparer
tout cela en prenant des disposi-
tions par des textes clairs pour ne
pas que cela se répète''. Ces élèves
professeurs ont suspendu leur
grève de faim après leur rencontre
vendredi avec le ministre conseiller
du président de la République,
Makhmout Saleh. Ils devraient être
reçus demain (mardi) par le
Premier ministre Aminata Tou.
Depuis un mois, tous les sortants
de la Fastef revendiquent leur
affectation, et ont entrepris plu-
sieurs actions (sit-in et grève de la
faim) en vue de faire plier le gouver-
nement.
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numéro 729 • lundi 18 novembre 2013
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C’est à un grand nettoyage que s’attelle
l’Agence de Régulation des
lécommunications et des Postes (ARTP).
Depuis une dizaine de jours, son Directeur ral,
Abou , envoie des lettres à des personnalités du
régime pour leur retirer des fréquences de télévision.
Comme explications de sa cision, lARTP avance les
conditions nébuleuses d’attribution et le non respect
des critères établis pour pouvoir en ficier. Les
téléspectateurs ont remarquer ces derniers mois
une profusion de stations qui tombaient comme par
enchantement du ciel. Et il y en a pour tous les gts,
surtout des religieux, des commerciaux et des…indé-
finissables. Certaines de ces fréquences étaient déjà
exploies, et d’autres pas. Il semble que les attribu-
taires originels en aient réattribué une bonne partie à
des tiers. Il y a lieu de souligner que ces fameuses
licences ont été attribuées peu avant la campagne
électorale qui a pcédé la chute du gime liral de
Me Abdoulaye Wade. Et on tombe des nues à l’identi-
fication des fameux attributaires. On y retrouve natu-
rellement des pontes du «Sopi» en fin de course et
des hommes d’affaires proches de l’ancien psident
de la République : les ex-ministres Thierno
(Environnement), Moustapha Guirassy
(Communication), Farba Senghor (Agriculture puis
Transports riens), sont les anciens membres du gou-
vernement concers. Toutefois, nos sources avan-
cent que Moustapha Guirassy, actuel maire de
dougou, aurait tro «s fréquence à un célè-
bre patron de presse de la place déjà propriétaire d’un
quotidien, d’une station FM, d’une chne de vi-
sion et d’une agence de communication. C’est la der-
nre née des stations, «Banlieue T, et qui a com-
men à faire ses tests d’émission. De l'étincelle dans
l'air
FRÉQUENCES TÉLÉ
3
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SOCIÉTÉ
CANDIDATURE
À LA MAIRIE DE GUÉDIAWAYE
Jean-Paul Dias
recadre Aliou Sall
Candidat déclaré à la mairie
de Guédiawaye, Aliou Sall
fait d'ores et face à une
levée de boucliers. Après avoir été
taxé, la semaine dernière, de probable
''maire importé'' par l’actuel édile de
cette ville Cheikh Sarr, cest au tour de
Jean-Paul Dias de recadrer le nom
moins fre du président Macky Sall.
Psidant la cérémonie dedicace
du livre d’Abdoulaye Faye intitulé
''Demain sera la grande marche'',
samedi à Guédiawaye, M. Dias na pas
raté Aliou Sall. Le secrétaire général
du Bloc des centristes gain (BCG)
a esti que le prétendant à la mairie
de Guédiawaye manque de sérieux
quand il annonce qu’il transformerait
la ville en Paris s'il est élu. ''Vous de
Gdiawaye, réveillez-vous et ne vous
laissez pas berner. Comment
quelquun qui n’habite pas ici, qui ny
est pas né, ni grandi et na pas de
femme ici, bref rien du tout, sorte de
nulle part pour venir vous dire qu’il va
transformer Guédiawaye en une sorte
de Paris. Cest du n’importe quoi.
Personne ne peut le faire, c’est faux.
Moi je ne peux pas aller à Thiaroye
car je n’habite pas là-bas'', a tonné
Jean-Paul Dias, par ailleurs membre
de la coalition Macky 2012 qui avait
porté l’actuel chef de l’État, Macky
Sall, au second tour de la présiden-
tielle de février-mars 2012.
De l'avis de M. Dias, ''il faut que cela
sarte, ce nest pas sérieux quand on
connaît Paris. C'est-à-dire, il faut dire des
choses raisonnables, qui peuvent être
faites et non des choses qui ne peuvent
pas être faites. Il peut se présenter, c’est
tout, et après, on verra'', a-t-il poursuivi.
agissant à la sortie de Youssou
Ndour et son mouvement Fekke ma ci
boole de la coalition Benno Bokk
Yaakaar, M. Dias pense que cest un ''épi-
phénomène''. ''Que les gens quittent une
coalition ou ne la quitte pas, cela, cest
un épipnomène, c’est du détail'', a
commenté le numéro 1 du BCG.
ASSANE MBAYE
Après le part
du Pr.
Ibrahima
Fall, puis de Idrissa
Seck et de Rewmi,
c'est au tour du lea-
der de Fekke ma ci
boole Youssou Ndour
de claquer la porte de
la coalition Benno
Bokk Yaakaar (BBY).
Ce départ augure-t-il
une dislocation pro-
chaine de la mou-
vance présidentielle
telle que configurée
actuellement ? Tout
porte à le croire selon
le Dr Ousmane Bâ.
De l'avis de l'aggé de sociologie qui
s'inresse aux questions politiques,
ce départ du chanteur-policien est
même l'élément déclencheur du
compte à rebours annonçant la fin
BBY. ''Les jours de BBY sont sor-
mais comptés et sa dislocation peut
être accélérée après les prochaines
élections locales de 2014'', prédit le
sociologue.
Portée sur les fonts baptismaux
entre les deux tours de llection pré-
sidentielle de 2012 avec pour mandat
d'élire le président Macky Sall au
second tour, BBY a été maintenu
après l'accession de celui-ci à la
magistrature suprême. Mais depuis
l'installation de Macky Sall au pou-
voir, elle n'a eu aucune feuille de route
encore moins un cadre de concerta-
tion pouvant permettre d'harmoniser
les positions et points de vue de ses
difrents membres leaders de partis
politiques, avec des desseins diver-
gents chez certains. Faute de commu-
nication en son sein, le Pr. Ibrahima
Fall, président du mouvement citoyen
Taxaw Temm, d'abord, le président de
Rewmi Idrissa Seck ensuite, ont cla-
qué la porte pour emprunter leurs pro-
pres voies. Il se trouve qu'en outre,
des pans de la coalition Macky 2012
voire de l'Alliance pour la publique
(APR) de Macky Sall lui-même, cu-
sent mezza voce les alls à BBY accu-
sés d'''opportunisme et d'accapare-
ment de postes immérités''.
Pour l'analyste politique Ibou Sané,
''la coalition BBY commence à deve-
nir une machine lourde pour le parti
au pouvoir et ses alliés''. Pis, a estimé
M. Sané, ''le grand rassemblement
auquel appelle le président de la
publique depuis un certain temps
vient alourdir davantage ses rapports
avec ses alliés''.
Quelles seront les conséquences
d'une dislocation de BBY ? ''Cela va
créer une instabilité institutionnelle
à tous les niveaux, à moins que le
noyau dur (APR, AFP, PS) reste au
pouvoir'', soutient Ibou Sané. Il
avance du reste que ''plus on
avance, plus on s'achemine vers une
nouvelle recomposition politique qui
mettra fin à cette floraison de partis
politiques à laquelle on assiste
depuis quelque temps''.
FARA SYLLA
Réponse au Président Macky Sall
et au directoire de l'Alliance pour
la République (APR) ? Exclu, il y
a quelques jours, des instances de déci-
sions de la formation politique, Me
Alioune Badara Cissé n'entend pas se lais-
ser abattre. Devant ses militants de Saint-
Louis, sa ville natale, celui qui était consi-
dé comme le numéro 2 de l’APR a
déclaré hier sa candidature pour la mairie
de la ville de Nord.
''Nous nattendons la bénédiction dau-
cun responsable, daucun parti et dau-
cune coalition'', a dit Me Cissé, notant
cependant que cette candidature n’est
dirigée contre personne, alors qu'il devra
croiser le fer avec un de ses camarades de
parti, Mansour Faye.
Revenant sur sa destitution du secré-
tariat exécutif national de lAPR, Me Cissé
a demandé à ses militants, plutôt excités,
de garder la sérénité comme le lui aurait
prescrit le khalife ral de mourides,
Serigne Sidy Moctar. ''Jai suivi toutes vos
réactions suite à la décision du président
de la République. Lavocat que je suis na
jamais su défendre sa cause. Mais vous
lavez fait pour moi de très belle manière.
Je ne me suis concerté avec aucun dentre
vous pour vous décliner langle dattaque'',
a soutenu le premier ministre des Affaires
étrangères du régime de Macky Sall.
''Monsieur le président de la République,
Macky Sall, vous ne cesserez jamais dêtre
quun frère et quun ami, point final. Dieu
aura posé sur vous tous les trophées, tous
les titres et toutes les qualités, vous
resterez un ami, un frère. Pas une seule
fois, depuis 1988, jusquau 6 novembre
2013, quand je suis destitué de mon titre
de coordonnateur et de membre de secré-
taire exécutif national, je ne vous ai jamais
demandé de titre'', a lancé ABC. Lavocat
de faire dans le registre du rappel : ''Vous
devez vous souvenir quà quelques jours
du congrès de 2011, je vous avais dit que
je vais vous rendre le (poste de) coordon-
nateur, et que certainement en prenant la
décision de mexclure des instances, vous
avez souri. Je ne vous ai jamais dit : allons
au combat et à lissue duquel nous allons
nous partager le gâteau, jamais. Je ne
vous ai jamais dit : voilà le poste que je
veux occuper, jamais dans la vie'', a ajouté
M. Cissé à l'adresse du président Sall.
''Psident Sall, veillez-vous...''
De blanc vêtu, il a soutenu répondre à
lappel des militants de la diaspora
demandant à leur mentor de renouer avec
le Psident Sall. ''Président Sall, réveil-
lez-vous, je suis un soldat'', a lancé Me
Cissé, expliquant ses tournées euro-
péennes par ce qu'il est un commandant
qui attaque les lignes adverses. ''Je fonce,
je conquiers et je rends compte. Mainte-
nant, lorsque vous effrayez votre propre
camp, il y a problème'', a-t-il ironisé. ''Que
je ne sois pas coordonnateur national, que
je ne siège pas aussi au secrétariat
exécutif national, ce nest pas grave'', a-t-
il lais entendre.
RECOMPOSITION POLITIQUE
Youssou Ndour
sonne-t-il le glas de BBY ?
Selon les analystes politiques Ousmane Ba et Ibou Sané, le départ annoncé de Youssou Ndour
de la coalition Benno Bokk Yaakaar (BBY) clenche le compte à rebours de la dislocation de la
mouvance présidentielle. Ils prédisent même, dans un futur proche, une nouvelle recomposition
politique qui mettra fin à cette floraison de partis politiques.
EXCLUSION DU DIRECTOIRE DE L'APR
ABC : ''Ce nest pas grave...
je suis un soldat''
Démis il y a quelques jours du Directoire politique et du Secréta-
riat exécutif de l'Alliance pour la publique (APR), Alioune Ba-
dara Cissé a déclaré hier sa candidature à la mairie de Saint-Louis.
Il n'entend ainsi attendre ''la bédiction d’aucun responsable,
daucun parti et daucune coalition''.
EMMANUEL BOUBA YANGA (STAGIAIRE)
Les membres du comi national
préparatoire du cinquantenaire du
manifeste du Parti Africain de lIn-
dépendance (PAI) ont demandé à l’État
du Sénégal de prendre en charge, dans le
budget national, les soins de santé des
''pionniers de la lutte pour lindépendance
nationale'' qui se sont battus pour l'in-
pendance du pays. Ils l'ont fait savoir à
loccasion du symposium organisé les 16
et 17 novembre à la Maison de la culture
Douta Seck à Dakar. Ils estiment en outre
que le temps est venu de leur accorder la
place qui leur revient dans les cérémonies
du 4 avril brant l’indépendance.
Cette rencontre doit inspirer l’État et
lamener en définitive à mettre fin à lin-
justice inqualifiable d’oubli réservé aux
pionniers de la lutte pour l’indépendance
nationale’, a décla Moctar Fofana
Niang, président du Comité, notant que
la structure est prête à simpliquer dans la
recherche de solutions allant dans ce
sens.
Selon par ailleurs M. Niang, ce sympo-
sium a pour objectif dappeler au chevet
de la gauche les universitaires pour un
diagnostic sans complaisance de la situa-
tion de léthargie quelle traverse. ‘’Que
vous inspire la gauche africaine en
général, sénégalaise en particulier : son
passé, son présent et ses missions dans
lavenir ?'' s’est-il interrogé. Ainsi, il a
demandé à ses camarades de formuler
des critiques et des suggestions afin de
faire reprendre à la gauche son le véri-
table davant-garde dans les batailles pour
lorganisation, la conscientisation, la
mobilisation des masses pour ''lachève-
ment de la lutte de libération nationale et
lémancipation sociale''.
Honneurs
Au cours de ces journées de retrou-
vailles et de souvenir pour les
disparus, qui ont réuni une dizaine
d’anciens militants du PAI et des mili-
tants de diverses organisations de
gauche, les membres du Comité ont
décidé d’honorer 200 des leurs. Un
acte de reconnaissance de ce que les
nominés ont eu à donner à leur pays à
un moment de leur vie. ''Ils
constituent un échantillonnage choisi
parmi plusieurs autres personnes qui
se sont investies corps et âmes dans
les organisations et mouvements tra-
ditionnels dans la lutte pour l’indépen-
dance du gal’, a expliqué Moctar
Fofana Niang.
Ses camarades et lui ont tenu égale-
ment à rappeler à la nouvelle génération
que lAfrique daujourdhui est le produit
dun long processus historique marqué
par quatre siècles desclavage, plus dun
siècle de colonisation directe et plus de
cinquante (50) anes de néocolonia-
lisme. ''Durant toutes ces périodes d’op-
pression, de soumission et dexploitation,
des fils dAfrique, de génération en gé-
ration, se sont dress pour s’opposer
vigoureusement à la domination et à lop-
pression sous toutes ses formes, a
indiqué le président du Comité Moctar
Fofana Niang.
50 ANS DU MANIFESTE DU PAI
LEtat invité à se mettre aux
bons soins des ''pionniers''
numéro 729 • lundi 18 novembre 2013
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SOCIÉTÉ
PAR MAMADOU NDIAYE
Le CEM 1 de Dahra a reçu, vers
les coups de 3h du matin,
dans la nuit du samedi 02 au
dimanche 03 novembre 2013, une
bande armée composée de cinq élé-
ments encagous. ''Ils ont escaladé le
mur de cture, avant que l’un d’eux
qui semblait être le chef du gang ne
brandisse un pistolet. En tenant en
respect le pauvre gardien Baye
Mbaye. Vingt minutes ont suffi aux
quatre autres malfaiteurs pour faire
sauter la porte du secrétariat, avant de
foncer celle du bureau'', raconte le
principal d’un air triste et abattu. ''Ils
ont brisé tous les tiroirs des bureaux et
mis à sac les dossiers à la recherche
de somme dargent, en vain'', se dés-
ole-t-il. Il faut noter que le collège est
sità la périphérie de la ville, au
nord-ouest, derrre le Centre de san
Élisabeth Diouf, dans une zone
presque inhabitée et ts sombre, s
la tome de la nuit.
En cette période d’inscriptions,
vraisemblablement ils cherchaient les
fonds des inscriptions, en vain. Dans
leur retraite, ils ont emporté un camé-
scope neuf d’une valeur de 200 000
F Cfa, deux téléphones portables
appartenant à des élèves et des lots
de stylos et crayons. La gendarmerie a
mis sous scellé l’arme blanche (un
couteau) laissée par les brigands et a
ouvert une enqte. Rappelons que
l’établissement a été le théâtre d’un
attentat toujours inexpliqué durant
l’ane scolaire 2007-2008, quand
une personne avait agresau cou-
teau le proviseur d’alors.
En plus de l’établissement, ils ont
visité d’autres boutiques de la loca-
lité. Cet énième attaque a poussé
EnQte à s’inresser à la situation
de la curité à Dahra. Beaucoup de
Dahrois se plaignent d’avoir été la
cible de malfrats. Les visiteurs du soir
fouillent les domiciles des particuliers
raflant tout ce qui n’est pas à l’abri :
ordinateurs, phones portables et
autres bonbonnes de gaz butane, met-
tant à profit le sommeil du juste des
braves goorgoorlu qui, en cette
période de canicule, désertent les
chambres pour se mettre au frais dans
les cours et autres vérandas.
Boutiques et commerces,
cibles des attaques
Les boutiques ne sont pas épar-
gnées. Au courant de cette même
semaine, les malfaiteurs ont saccagé
plusieurs commerces. Dans ce chaos
ambiant, un individu non encore iden-
tif a escroq plusieurs boutiquiers
vendeurs de crédit téléphonique ''sed-
doo''. Baba Sylla MBATHIE, commer-
çant victime de cette arnaque,
raconte : “Le gars vient pour acheter
du ''seddoo''. Lorsque vous lui remet-
tez le léphone pour qu'il mette son
numéro, il transfère, par on ne sait
quel tour de passe-passe, tout le cré-
dit vers son nuro''. Il aurait
empoché 1 150 000 F de trois bouti-
quiers sis au marché de Dahra. Sur la
route nationale nuro 3, un homme,
la quarantaine sone, les dents noir-
cies par la cigarette, tient une
échoppe quasiment vide. Il raconte sa
saventure. ''Les voleurs ont soulevé
la toiture en zinc et emporté des ordi-
nateurs, des magnétophones et des
léphones portables d’une valeur de
945 000 F.''
À Dahra, les malfrats semblent
n'épargner personne. Ce ne pas le pré-
sident des commerçants du parte-
ment de Linguère, Mamadou
BADIANE, qui dira le contraire. La
semaine dernière, des bandits se sont
introduits chez lui et ont emporté ses
2 téléphones portables. Le responsa-
ble de l’UNACOI / JAPPOO, par ail-
leurs élu de la Chambre de commerce
de Louga, fait partie de ceux qui poin-
tent un doigt accusateur sur la mairie.
“Ils (les élus locaux) doivent être les
premiers à nous soutenir. Mais,
constatez par vous-même, il n’y a
aucune lampe dans le marché.
L’obscurité fait le lit de l’insécuri,
avec le vol répétitif de nos marchan-
dises. Le marché compte 7 gardiens à
qui nous payons chaque mois 350
000 F'', tonne-t-il. Sans résultat satis-
faisant. De guerre lasse, ils prévoient
de ''mettre en place un comité de sur-
veillance composé de quelques
jeunes recrutés en appoint aux
vigiles''. Face à ce fau, il est recom-
mandé aux commerçants et aux
tenanciers de gargotes de ne plus lais-
ser un centime dans les boutiques.
Dahra, victime de son essor
économique
Dans cette partie du Djolof, il est
rare de se veiller un jour, sans enten-
dre un cas de vol. Alpha Sylla, respon-
sable politique du Rewmi, estime
pour sa part : ''La ville ne peut pas être
rée seulement par les hommes en
bleu. Il nous faut un commissariat de
police. Chez moi, au quartier
Ndiambor 3 Wagons, récemment, les
voleurs ont escaladé le mur et
emporté 4 téléphones portables, une
bonbonne de gaz et 3000 F. Ils ont
fouillé toutes mes poches'', raconte-t-
il. Un autre responsable politique,
Baba Lissa Ndao de la LD, estime que
l’insécurité à Dahra est liée à trois fac-
teurs. ''D’abord, la situation ogra-
phique fait de Dahra un carrefour. Le
rayonnement économique, au-delà
des frontières du pays, à travers le
luuma, attire des milliers de per-
sonnes venues de toutes les régions et
des pays voisins. Ensuite, les investis-
sements en matière d’électrification
n’ont pas suivi le développement
démographique. Peu de quartiers
néficient de courant et seule l’ar-
re principale est éclairée. Enfin, la
gendarmerie, faute peut-être de
moyens ou d’hommes, n’est plus à la
hauteur de la tâche. Depuis un
semestre, elle semble passée par la
situation. Il y a plus d’un an, elle avait
réussi à museler les voyous. Pour
preuve, durant l’opération “Aar gox
yi, à la veille de la tabaski, il y a eu
des vols de bétail dans les villages
environnants.''
L’acte 3 de la décentralisation,
la solution ?
Néanmoins, B. L. NDAO pense
que l’espoir est permis. “Avec l’ap-
plication de l’acte 3 de la décentra-
lisation que nous saluons et soute-
nons de tout cœur, nous espérons
un poste de police avec l’érection
de la localité en département et une
caserne de sapeurs-pompiers. Cela
va permettre à la maréchaussée de
se concentrer sur la zone rurale et à
la police de sécuriser les com-
munes. Le tout accompag par
une équipe municipale qui prend
en charge véritablement les préoc-
cupations des citoyens. Mbaye
Diop MBAYE, délégué du quartier
Dahra Mbayène-Ndiambor, y va de
sa solution. “Les cas de vol, dit-il,
défraient la chronique. La mise en
place de conseillers de quartier est
indispensable. Ces derniers supervi-
sent le quartier et peuvent même
créer des comités de surveillance
qui seront composés des jeunes qui
surveillent volontairement leur
quartier. La ville est maintenant un
carrefour, il nous faut un poste de
police.”
ATTAQUES DE BOUTIQUES ET D'INSTITUTIONS FINANCIÈRES
Les bandes armées hantent
le sommeil de Dahra Djolof
Attaques de boutiques et d'institutions financières, vols dordinateurs et de léphones portables par
des bandes armées, tel est devenu le quotidien des populations de Dahra et environs. EnQte est
allé à la rencontre des victimes qui mettent en avant la lancinante question de linsécurité.
Le Maire :
Il nous faut un
poste de police
Ces vols s’expliquent
par le fait que
Dahra est devenu
une très grande ville. Elle est
même le poumon économique
du partement. Depuis l’ac-
vement de la route Linguère-
Matam, l’économie tourne.
Dahra est devenu le point de
convergence de milliers d’ora-
teurs économiques de la sous-
région ouest-africaine qui vien-
nent au luuma pour
s’approvisionner en tail. C'est
une ville habitée par des nantis
qui investissent dans le com-
merce'', déclare le Maire Papa
Alioune SARR, pour expliquer
l'incuri qui règne dans sa cir-
conscription. Basé à Dakar, il
avoue avoir “lu tous ces cas de
vol à travers la presse”. Donc,
selon l’édile de Dahra, ce renou-
veau économique attire le milieu
interlope. ''La gendarmerie à elle
seule peine à assurer la sécurité.
Il nous faut un poste de police,
pour renforcer le dispositif de
curi. On a me prévu d’en
parler lors de notre prochain
conseil municipal. Nous allons
prendre des mesures idoines
pour chasser tous ces malfai-
teurs”, s’engage-t-il.
À Dahra, il n'y a que le Préfet
Guedj Diouf qui ne vit pas dans
l'insécurité. Joint par EnQuête, il
a balayé d’un revers de la main la
question. Pour lui, “ce ne sont
que de petits larcins commis par
quelques bambins. Il n’y a pas
d’insécurité, mais juste des cas
de vol” a-t-il ten de relativiser.
Revenant sur l'attaque du CEM 1,
le Préfet a marte qu'il ne s'agit
que ''de la pure simulation”.
15h 30mn, à la gendar-
merie de Dahra. Le
major Oumar Cissé,
commandant de brigade, tu d’un
cafetan impeccablement repassé,
se montre intérespar les ques-
tions sur la sécuri. ''Vous savez, la
curi est la raison d’être des bri-
gades territoriales qui en font un
sacerdoce. La brigade de Dahra
assure par tout temps des missions
de curité, de reté, de tranquil-
lité et de paix publique.'' En effet,
des postes avancés ont é créés à
40 km au nord à Yang Yang et 40
km au sud à Darma (oualy). Les
deux postes, de par leur emplace-
ment stratégique, réduisent les
lais d’intervention et couvrent les
arrondissements de Yang Yang pour
le premier poste, et ceux de Sagatta
Djolof et Darma pour le second. Ils
servent également de tampon entre
le Djolof et le Walo d’une part, et
entre le Djolof et le Baol, de l’autre.
Au niveau de Dahra et environs, il
est mis en place une patrouille
mixte avec comme objectif la sur-
veillance des centres commerciaux
et des points d’argent (mutuelles et
établissements financiers). Pour la
patrouille motorisée, (2 hicules)
sont utilisés, ils tournent autour de
la ville et procèdent à des contrôles
systématiques des personnes ren-
contes, à partir de 01 heure du
matin et de tous les hicules traver-
sant la localité par la route nationale
n°3 (Touba-Dahra-Linguère) et la
route gionale 32 (Dahra-Louga).
''Leffectif de la brigade...
pose probme''
''L’effectif de la brigade par rap-
port à l’explosion mographique de
Dahra, véritable pôle économique
sous-régional, pose problème'',
confie le major Oumar Cissé : moins
d’une douzaine d’éléments pour
une ci de plus de 40 000 âmes.
D’autant, la brigade de Dahra cou-
vre une superficie de 800 km2.
''Dès fois, le renfort de l’escadron de
surveillance et d’intervention (ESI)
instal à Lingre soulage les pan-
dores de Dahra qui travaillent 7
jours sur 7'', tient-il à préciser. Un
rythme infernal qui laisse des
quelles sur les corps des troupes.
Pourtant, les bandits n’en ont cure!
Ils exploitent les failles du dispositif
pour passer entre les mailles du
vaste filet et commettre leurs crimes
et larcins.
Les hommes en bleu arrivent ts
souvent à mettre la peur dans le
camp des malfaiteurs. Mais malg
leurs efforts notoires, les voleurs
continuent de hanter le sommeil
des populations. En effet, dans la
nuit du vendredi au samedi, les mal-
frats ont dérobé 15 phones et
des ordinateurs portables, dans les
quartiers Angle Ndiakhay, Médina
Ndiaye, Angle Islam et
Ngeuneunène.
Zoom sur le dispositif sécuritaire
CHEIKH THIAM
La fraîcheur constatée hier na pas
frei les ardeurs des habitants
des 7 villages de la communauté
rurale de Bambilor dans le département
de Rufisque. unis au sein de la coopé-
rative nommée ''Samm moomel'',
vieux, jeunes, enfants et femmes ont été
au rendez vous hier matin pour dénoncer
''un crime foncier''. L'État veut faire main
basse sur leurs champs, pour y bâtir des
logements sociaux. Vivant
essentiellement dagriculture, de généra-
tion en génération, ces populations ris-
quent de perdre leur unique source de
revenus.
Arborant des brassards rouges, leurs
principales revendications figuraient en
clair sur des pancartes. On pouvait y lire :
''Touche pas à ma terre'', ''Prêts à mourir
pour nos terres'', ''Macky, respecte les
engagements de BBY concernant les
terres de Bambilor'', ''Les 5 000
logements sociaux de Macky = 50 000
nouveaux cas sociaux. Ils scandaient en
chœur : ''Suuf si ñooko moom, président
wax ci (Cette terre nous appartient, prési-
dent fais quelque chose)''.
Issa Lo, président de la coopérative
''Samm sà moomel'', a relevé le calme, la
paix et la sénité qui a animé les mani-
festants. ''Nous nous interrogeons. Il ny a
pas longtemps, le chef de lÉtat a lui-
même appe à un retour à la terre. On
saccorde sur le fait que le développement
du pays passera par l’agriculture, et on
invite même les fonctionnaires à un retour
vers lagriculture, pendant l’hivernage''.
Le président de la coorative voit une
''grande incohérence'', dans le fait qu'on
veuille construire des logements dits
sociaux dans les Niayes, considérés par
tous comme une richesse pour le Sénégal.
''On veut sacrifier tout cela, au profit de
logements sociaux, comme si au Sénégal
il nest pas possible de les construire ail-
leurs, quici. Il y en a qui parlent de Allou
kagne, comme des terres incultivables. Ils
nont quà les construire dans ces zones''.
Issa Lo est persuadé qu'il y a un ''deal de
la honte''. ''Certains, dit-il, ont pensé quils
pouvaient senrichir à hauteur de
milliards, à travers ses terres. Parce quil
sagit dun titre foncier. Tout le monde sait
que le mètre carré dun titre foncier peut
se négocier très cher.'' ''Nous
soupçonnons lanciengime, et nous
posons la question à M. Macky Sall et à
son Premier ministre : Est-ce quils vont
apporter leurs cautions à cette escroquerie
financière et à ce deal financier ? Nous
leur demandons darrêter ces gens-là.
Les villageois espèrent que leur
message sera entendu et que, dans les
plus brefs délais, le président de la Répu-
blique, le garant de la sécurité nationale,
des personnes et des biens, et de la paix,
donnera des instructions pour quon arrête
les opérations en cours. ''A défaut, disent-
ils, cest le sang qui va couler, car les gens
sont pts à se mettre devant les
bulldozers. Les gens sont prêts à mourir
pour leurs terres.''
MARIÉTOU KANE (STAGIAIRE)
Ali Béta a lancé, vendredi à
Dakar, son nouvel album
''Bani adama'' par un concert
au théâtre national Daniel Sorano,
devant un public venu très nombreux.
Devant une assistance de tous âges et
nationalités, le concert a buté sur
une note théâtrale : une lumière a
tamisé la scène, laissant entrevoir la
chorégraphie de belles jeunes filles
aux tresses longues jusquaux reins et
hommes accoutrés à lafricaine. Puis,
s'éleva la voix grave et suave de l’ar-
tiste Ali Béta qui avance vers le
devant de la scène sous les applaudis-
sements interminables de l’assis-
tance qui faisait ici démonstration de
tout l’amour qu’elle voue à son idole.
De taille moyenne et de teint noir, il
était vêtu d’un ensemble également
de couleur noire mais cas de tissu
blanc en son milieu, selon le style
touareg. À la guitare basse et au
micro, Aly a donné, tout au long du
spectacle et comme il l’a promis, le
meilleur de lui-même.
En corrélation avec les chansons
qu’Ali Béta offrait au public, les
comédiens ont largement gagné leur
partition, réussissant à traduire ses
paroles en une gestuelle poétique et
ses notes en expressions corporelles.
Une belle symbiose offerte par un
artiste multidimensionnel qui, durant
toute la soirée, n’a fait que fusionner
les scènes de tâtre, de la danse et
de la musique.
Plus de 10 titres ont été chantés.
Le voyage fut long mais personne ne
voulait être à destination, tellement
c’était merveilleux.
Mot arabe qui signifie ''race
humaine'', ''Bani adama'' est, selon
l’artiste, un conte urbain fruit d’une
recherche introspective effrénée. Un
voyage à lintérieur de soi, donc, pour
le chanteur qui a su mettre des mots
sur les difficultés, remous et contra-
dictions gouvernant sa vision du
monde. ''Avec lart, nous cherchons à
rassembler les personnes saines d’es-
prit autour de l’essentiel, à leur li-
vrer des messages quelles que soit
leur religion, l’ethnie, la race. Tout le
monde doit se retrouver avec le cof-
fret'', a-t-il expliqué jeudi à Dakar lors
d'une conférence de presse en pré-
lude à la soirée.
Ali Béta, de son vrai nom Saliou
Sarr, décrit ainsi sa musique comme
un cocktail de sonoris venant des
profondeurs des berges du Sine, de
Bandiagara, de Mopti, mais aussi des
Dogons au Mali. Avec son groupe
Nomads Band, il fait dans l’afro-jazz
et l’afro-roots. Un éclectisme qu'il
revendique en ces termes : ''L’art,
c’est l’art. Je ne me revendique d’au-
cune spécialité. Je suis un artiste
c’est tout. Je peux danser, chanter,
faire du cima.''
SOPHIANE BENGELOUN
Événements rassemblant des
Dakaroises pour échanger, parta-
ger et apprendre les unes des
autres, les Rencontres Afro de Dakar
(RAD) rencontrent un sucs qui ne se
dément pas. Lancées en 2012 par une
jeune Sénégalaise revenue au pays après
quelques anes passées à l’étranger
pour ses études, le rendez-vous répond à
un besoin simple qui est de comprendre
les spécificités de son esthétique, de sa
beauté noire. Et l'édition de cette année
s'est tenue ce week-end autour du thème
du retour aux basiques.
Ces rencontres sont importantes en
ce sens quelles permettent de gagner
énormément de temps. Lorsqu’on com-
mence à sassumer au naturel, il est très
difficile de ne pas se perdre dans locéan
de conseils et astuces contradictoires que
lon reçoit ou même que lon trouve sur le
net… Ce que lon cherche vraiment à
accomplir, avec les RAD, cest offrir aux
Dakaroises une aide qui, sous toutes cou-
tures, leur ressemble'', a expliqué la pro-
motrice de lvénement, Agnès Tening
Diouf.
Il sagit donc bien d’apporter, en défi-
nitive, une sorte de coaching personnalisé
aux Nappies* locales : onglerie, soins
capillaires, maquillage, soins du corps
Aucun domaine nest négligé. Accueillies
par des salons et instituts partenaires, les
RAD se sont ainsi donné les moyens de
leurs ambitions en faisant appel à lexper-
tise de professionnels du monde de la
beauté qui procèdent, lors des dites ren-
contres, à des démonstrations et tutoriels
(comme par exemple ce samedi, par
léquipe du salon Ébène Beauty Dakar).
Les RAD vont cependant plus loin
encore pour plaire, puisquen plus de las-
pect cosmétique, cette 4e édition a été
loccasion de découvrir le travail de pas-
sionnées locales de la mode. Notamment
avec une boutique éphémère dete-
ments vintage montée par les
chineuses/bloggeuses du collectif Les
Dénicheuses’et un défilé de créations
perlées offert par AJA bijoux.
Hormis ce succulent programme, lau-
tre raison de cet engouement populaire
reste sans doute le fait que les RAD soient
libres dentrée, chose à laquelle l'organi-
satrice Ags Tening Diouf tient absolu-
ment car pour elle, il sagit avant tout de
rendre service à une communauté Nappy
bourgeonnante. Bravo !
numéro 729 • lundi 18 novembre 2013
www.enqueteplus.com
5
SOCIÉTÉ
ASSANE MBAYE
La première édition de la journée
culturelle dédiée à feu El Hadji
Amadou Dème de Sokone a
vécu hier les allures de retrouvailles de
la grande famille Tidiane. Dans une
salle de l'unité africaine du Centre inter-
national du commerce extérieur du
Sénégal (Cices) et devant un parterre de
fidèles Tidianes venus un peu partout
des quatre coins du pays, les différents
fragments de cette famille religieuse se
sont retrouvés. Sur le même présidium,
outre le fils aîné d'El Hadji Amadou
Dème, Thierno Ahmet Dème, d’émi-
nentes personnalités religieuses se
côtoient. Parmi elles, Serigne Abdoul
Aziz Sy Al Amine, représentant de la
famille religieuse de Tivaouane, Serigne
Moustapha Cissé, khalife général de
Pire, Serigne Abdoulaye Niasse, repré-
sentant de la famille niassène. Mais
également le khalife de Ndiassane,
Mame Bouh Kounta, venu peu de
temps après la cérémonie officielle de
cette rencontre qui s'est déroue en
présence du Grand Serigne de Dakar,
Abdoulaye Makhtar Diop, de l'islamo-
logue et prédicateur, Oustaz Alioune
Sall, d'une délégation commise par le
porte-parole du Khalife ral des
Mourides, Serigne Basse Abdou
Khadre empêché.
Première du genre, cette rencontre a
été une occasion saisie par ses
initiateurs de revisiter la vie et lœuvre
de feu El Hadji Amadou me de
Sokone. Selon Serigne Abdoul Aziz Sy
Al Amine qui, par la me occasion a
réaffirmé les liens d'amitié et de parenté
qui unissent les deux familles, ''El Hadji
Amadou Dème est une lumre dans la
tarikha Tidiane qui a consacré toute sa
vie à la recherche et à la transmission
du savoir''. ''C'est le premier homme noir
qui a produit une œuvre coranique'',
témoigne-t-il. À cet égard, il estime que
''son nom figure depuis, en lettres d'or,
sur l'histoire du Sénégal''. Suffisant pour
lui d'inviter les jeunes à s'inspirer de ce
mole. ''Il vous appartient à vous de
perpétuer son œuvre'', a-t-il dit aux
jeunes nérations.
CONTRE LA CONSTRUCTION DE LOGEMENTS SOCIAUX SUR LEURS TERRES
Les 7 villages de Bambilor
étaient dans la rue hier
Les habitants des 7 villages de la communauté rurale de Bambilor ont battu hier le macadam pour
dénoncer le bradage de leurs terres que le gouvernement a décidé d’utiliser pour la construction
de futurs logements sociaux. Pour sauvegarder leur patrimoine foncier, ils sont pts, disent-ils,
à y laisser leur vie.
1ÈRE ÉDITION DE LA JOURNÉE CULTURELLE
EL HADJI AMADOU DÈME DE SOKONE
Une rencontre aux allures de
retrouvailles de la famille Tidiane
À l'occasion de la première édition de la journée culturelle dé-
diée à feu El Hadji Amadou Dème de Sokone, la famille Tidiane
a scellé ses retrouvailles hier au Centre international du com-
merce extérieur du Sénégal (Cices).
MUSIQUE- CONCERT
Et Aly Béta conta
Bani adama à Sorano
Lartiste Aly Béta et son groupe ''Nomads band'' ont durant deux
heures, vendredi, fait un voyage mélodique atypique et mémorable
avec une assistance nombreuse au théâtre national Daniel Sorano.
BEAUTÉ - 4E ÉDITION DES RENCONTRES ''AFRO'' DE DAKAR
Un retour aux sources de plus
en plus populaire
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