CMJN ISSN • 2230-133X LUNDI 18 NOVEMBRE 2013 NUMÉRO 729 100 F www.enqueteplus.com CONTRÔLE DES APPELS TÉLÉPHONIQUES ATTRIBUTIONS DE FRÉQUENCES TÉLÉ Le grand retour de Global Voice Les opérateurs déjà briefés L’ardoise de 14 milliards renégociée Macky casse les largesses d’Abdoulaye Wade P.2 RECOMPOSITION POLITIQUE Youssou Ndour sonne-t-il le glas de BBY ? P.3 INSÉCURITÉ P.4 Dahra Djolof sous la coupe réglée des grands bandits SÉNÉGAL/CÔTE D’IVOIRE (1-1) Que de regrets ! P.7 P.12 En coulissEs 2 FRÉQUENCES TÉLÉ l’Etat nettoie le secteur ’est à un grand nettoyage que s’attelle l’Agence de Régulation des Télécommunications et des Postes (ARTP). Depuis une dizaine de jours, son Directeur général, Abou Lô, envoie des lettres à des personnalités du régime pour leur retirer des fréquences de télévision. Comme explications de sa décision, l’ARTP avance les conditions nébuleuses d’attribution et le non respect des critères établis pour pouvoir en bénéficier. Les C Sommet afro-arabe : Macky Sall ce lundi à Koweït City C'est ce lundi matin que le Président Macky Sall arrive dans la capitale koweïtienne. Et comme le chef de l’État du Sénégal y va aussi avec sa casquette de président du nouveau Partenariat pour le développement de l’Afrique (NEPAD), il sera notamment attendu sur les questions des infrastructures et des relations entre l'Afrique et le Monde arabe, renseigne un communiqué du ministère des Affaires étrangères. Conduite par le ministre des Affaires étrangères, Mankeur Ndiaye, la délégation sénégalaise comprend Fatoumata Bintou R. Correa, ministre-conseiller et directeur Afrique-Asie, l'ambassadeur du Sénégal au Koweït, Abdou Lahad Mbacké, l'ambassadeur du Sénégal en Éthiopie, Bassirou Sène, et le ministre-conseiller auprès de l’ambassade du Sénégal au Koweït. Ladite délégation a participé dimanche matin à Koweït City à la réunion des ministres des Affaires étrangères de l'Union africaine (UA) et de la Ligue des États arabes, en prélude au troisième Sommet afroarabe. Au menu de cette réunion, l'examen du rapport d'activités conjoint de la présidente de la Commission de l'UA et du secrétaire général de la Ligue des États arabes et des actions proposées pour le renforcement des capacités institutionnelles à mettre en œuvre pour le Plan d'action conjoint afro-arabe 20112016. téléspectateurs ont dû remarquer ces derniers mois une profusion de stations qui tombaient comme par enchantement du ciel. Et il y en a pour tous les goûts, surtout des religieux, des commerciaux et des…indéfinissables. Certaines de ces fréquences étaient déjà exploitées, et d’autres pas. Il semble que les attributaires originels en aient réattribué une bonne partie à des tiers. Il y a lieu de souligner que ces fameuses licences ont été attribuées peu avant la campagne électorale qui a précédé la chute du régime libéral de Me Abdoulaye Wade. Et on tombe des nues à l’identification des fameux attributaires. On y retrouve naturellement des pontes du «Sopi» en fin de course et des hommes d’affaires proches de l’ancien président de la République : les ex-ministres Thierno Lô (Environnement), Moustapha Guirassy (Communication), Farba Senghor (Agriculture puis Transports aériens), sont les anciens membres du gouvernement concernés. Toutefois, nos sources avancent que Moustapha Guirassy, actuel maire de Kédougou, aurait rétrocédé «sa» fréquence à un célèbre patron de presse de la place déjà propriétaire d’un quotidien, d’une station FM, d’une chaîne de télévision et d’une agence de communication. C’est la dernière née des stations, «Banlieue TV», et qui a commencé à faire ses tests d’émission. De l'étincelle dans l'air… Lions du football : Encouragements de Macky Sall après une ''prestation héroïque'' Après l'élimination du Sénégal par la Côte d'Ivoire en barrages de la Coupe du monde prévue au Brésil en 2014, ''le Président Macky Sall a adressé ses encouragements aux Lions, qui ont livré une prestation héroïque''. Relevant que les Lions ont certes été éliminés de la course au Mondial à l’issue de cette confrontation, mais ils ont été à la hauteur des attentes du peuple sénégalais au cours de ce match, en faisant montre de la détermination, de l’engagement et du courage que nous espérions d’eux''. Le chef de l'État se réjouit du fait qu'''il y a, dans cette équipe brillante de jeunesse, le potentiel et le talent qui pourront ramener notre Nation au sommet du football africain et mondial, pour nous gratifier de nouvelles conquêtes''. A en croire Macky Sall, ''il nous faut apprendre de nos erreurs et asseoir les bases de prochaines campagnes victorieuses''. Gauche africaine : La reconstruction en marche Amath Camara, membre du secrétariat du Parti de l'indépendance et du travail (PIT), a estimé, dimanche à Dakar, que la gauche africaine a entrepris sa reconstruction après des années de dispersion. "Nous avons entrepris un processus de reconstruction de la gauche africaine pour réfléchir et travailler ensemble. Ce que nous avons fait en regroupant 22 partis politiques lors de l'assemblée générale du Forum du réseau de la gauche africaine à Dakar est un grand pas vers la reconstruction", a-t-il souligné. Gauche africaine : La reconstruction en marche (suite) M. Camara animait un point de presse à l'issue des travaux de la 4e Assemblée générale de l'ALNEF qui s'est tenue pendant trois jours dans la capitale sénégalaise. "Il y a 10 ans, cela n'était pas possible parce que toute la gauche africaine était dispersée, terrorisée, traquée. Nous n'avions pas l'occasion de nous retrouver puisque tous les cadres étaient détruits", a-t-il expliqué. Des leaders politiques venus du Bénin, Burkina Faso, Burundi, Cameroun, Kenya, Mali, Maroc, Niger, Sénégal, Soudan, Sud Soudan et Swaziland ont pris part aux travaux de la 4e Assemblée générale de l'ALNEF. Grève de la faim au Camp pénal : La thèse du Ministère de la Justice Dans un communiqué parvenu à EnQuête, le Ministère de la Justice donne sa version des motivations de la grève de la faim survenue au Camp pénal de Liberté VI et relatée dans la presse. ''Il a été fait cas, ce week-end, dans les médias, d'une grève de la faim à la Maison d'arrêt et de correction du Camp pénal. En réalité, ce qui s'est passé est lié à une affaire de cornets de cannabis découverts chez deux détenus par un garde pénitentiaire. Ce dernier a été agressé par ces deux détenus pris en flagrant délit de détention de drogue. Le garde pénitentiaire a d'ailleurs décidé de porter plainte contre ses agresseurs qui, sentant qu'ils risquent d'être jugés et encore inculpés, ont décidé d'observer une grève de la faim'', renseigne le texte du Service communication de Sidiki Kaba. Le texte poursuit qu'après l'enquête menée suite à la rébellion enregistrée, il y a de cela quelques mois, au sein de la même Maison d'arrêt, ''le garde des Sceaux, ministre de la Justice, avait lors d'une visite au Camp pénal révélé que les enquêteurs avaient saisi quelque 200 téléphones portables et de la drogue entre les mains de détenus''. Santé : Fermeture provisoire du centre Americare de Dakar Selon un communiqué du ministère de la Santé reçu à EnQuête, le centre d'hémodialyse Americare de Dakar connaîtra "une fermeture provi- www.enqueteplus.com soire" et ses patients transférés vers d'autres établissements hospitaliers de Dakar. La décision fait suite à une sollicitation de la mairie de Dakar relative au fonctionnement du centre d'hémodialyse Americare. Et après enquête, précise le document, ''le ministère de la Santé et de l'Action sociale du Sénégal a décidé de procéder à la fermeture provisoire dudit centre". Aussi, les patients pris en charge par Americare vont être transférés dès ce mardi vers l'hôpital Aristide Le Dantec, Hoggy et Principal. "Dix techniciens supérieurs en néphrologie sont affectés dans les hôpitaux concernés en complément d'effectif", précise le communiqué. Toutefois, "pour mieux cerner la situation", les services techniques du ministère poursuivent leurs investigations COJES : Alioune Kane Ndiaye remplace Serigne Adama Boye Le Collectif des journalistes économiques du Sénégal (COJES) a un nouveau coordonnateur en la personne de Alioune Kane Ndiaye, élu en remplacement de Serigne Adama Boye, démissionnaire, rapporte l'APS. "Le COJES a un nouveau coordonnateur, en la personne de Alioune Kane Ndiaye (Nouvel Horizon). C'est le samedi 16 novembre au cours d'une réunion du Comité directeur de ladite association que (Ndiaye) a été élu à l'unanimité coordonnateur du COJES, suite à la démission de Serigne Adama Boye, journaliste à l'Agence de presse sénégalaise", précise la même source. Elle souligne que "le Comité directeur a tenu à adresser ses vives félicitations à Boye, pour l'excellent travail abattu durant ces trois années à la tête du COJES". Alioune Kane Ndiaye aura à conduire les destinées du COJES pendant une année, avant la tenue d'une prochaine Assemblée générale" de cette association professionnelle créée en septembre 1995 pour soutenir le développement de l'information économique dans le paysage médiatique sénégalais. ONUDC-OMS : Formation pour traiter la dépendance à la drogue ''Le Programme mondial conjoint ONUDC-OMS en matière de traitement de la dépendance aux drogues organise du 18 au 29 septembre à Saly Savana une Formation de formateurs (disséminateurs) et de praticiens sur l’outil Treatnet en matière de prévention et traitement de la dépendance en drogue notamment médecins, psychiatres, psychologues, acteurs de la société civile, travailleurs sociaux, agents de sécurité, personnel des institutions de formation, gestionnaires de projets impliqués dans le développement du CEPIAD'', indique un communiqué parvenu à EnQuête. La même source de renseigner que ''la consommation de drogues de toutes sortes est devenue un phénomène préoccupant avec des conséquences néfastes sur la santé, la cohésion sociale, la sécurité et la stabilité de nos États''. Toutefois, se désole-t-on, ''l’absence de système national opérationnel de collecte de données rend les statistiques peu fiables et ne permet pas de mesurer avec précision l’ampleur de la toxicomanie dans le pays''. Aussi ''l’objectif général de la formation est de renforcer les capacités des acteurs sénégalais sur les connaissances, les compétences et les savoir-faire récents et prouvés en vue d’offrir des services adaptés de prévention, de prise en charge et de réhabilitation en matière d’abus de drogue''. Sortants de la Fastef : Entre réalité et confusion Y a-t-il amalgame dans les revendications des sortants de la Faculté des sciences techniques de l’éducation et de la formation (Fastef) ? Car selon les explications que EnQuête a reçues de bonnes sources, il y a une confusion. Dans les textes, il est dit que les élèves professeurs admis au concours direct sont immédiatement affectés, alors que ceux qui ont fait la formation payante n'ont pas de garantie de recrutement direct. Mais il se trouve que depuis plus de 8 ans, ces derniers ont toujours été recrutés par l’État à la fin de leur formation payante. ''Une habitude qui est devenue un droit aux yeux de ces nouveaux profs issus de la formation payante'', aujourd'hui au nombre de 457. Cette situation a fait qu'ils revendiquent une affectation au même titre que les 234 issus du concours direct. S'agissant de la situation de ceux qui sont sortis du concours direct, nos interlocuteurs pensent qu'il faut l'arbitrage du doyen de la Fastef. ''Le doyen de la Fastef et le recteur doivent apporter des éclairages sur la lettre dont parle le ministre de l'Éducation nationale. Ils doivent être les arbitres de ce problème, parce que l’État est en train de se désengager. Le doyen a dit qu'il n'a jamais reçu cette lettre, maintenant il n'a qu'à faire sa déclaration publique ainsi que le recteur'', indique une de nos sources. Pour elle, il y a une ''zone d'ombre'' et aucun des deux camps ne veut exhiber cette supposée lettre. ''Cela rend la situation plus difficile. Ces élèves ont besoin de preuves, que la preuve leur soit donnée s'il y en a. Après, c'est à l’État de réparer tout cela en prenant des dispositions par des textes clairs pour ne pas que cela se répète''. Ces élèves professeurs ont suspendu leur grève de faim après leur rencontre vendredi avec le ministre conseiller du président de la République, Makhmout Saleh. Ils devraient être reçus demain (mardi) par le Premier ministre Aminata Touré. Depuis un mois, tous les sortants de la Fastef revendiquent leur affectation, et ont entrepris plusieurs actions (sit-in et grève de la faim) en vue de faire plier le gouvernement. Publications - Société éditrice Boulevard de lEst-Point E Immeuble Samba Laobé Thiam Dakar Tél. : 33 825 07 31 E-mail : [email protected] Directeur de la publication : Mahmoudou Wane Directeur de la rédaction : Mamadou Lamine Badji Rédacteur en chef : Momar Dieng Momar Dieng - Politique Maquette : Penda Aly Ngom, Maguette Diop Impression : Graphic Solutions Régie publicitaire : [email protected] Tél. : 77 834 11 90 numéro 729 • lundi 18 novembre 2013 SOCIÉTÉ 3 RECOMPOSITION POLITIQUE Youssou Ndour sonne-t-il le glas de BBY ? Selon les analystes politiques Ousmane Ba et Ibou Sané, le départ annoncé de Youssou Ndour de la coalition Benno Bokk Yaakaar (BBY ) déclenche le compte à rebours de la dislocation de la mouvance présidentielle. Ils prédisent même, dans un futur proche, une nouvelle recomposition politique qui mettra fin à cette floraison de partis politiques. ASSANE MBAYE près le départ du Pr. Ibrahima Fall, puis de Idrissa Seck et de Rewmi, c'est au tour du leader de Fekke ma ci boole Youssou Ndour de claquer la porte de la coalition Benno Bokk Yaakaar (BBY). Ce départ augure-t-il une dislocation prochaine de la mouvance présidentielle telle que configurée actuellement ? Tout porte à le croire selon le Dr Ousmane Bâ. A EXCLUSION DU DIRECTOIRE DE L'APR ABC : ''Ce n’est pas grave... je suis un soldat'' Démis il y a quelques jours du Directoire politique et du Secrétariat exécutif de l'Alliance pour la République (APR), Alioune Badara Cissé a déclaré hier sa candidature à la mairie de Saint-Louis. Il n'entend ainsi attendre ''la bénédiction d’aucun responsable, d’aucun parti et d’aucune coalition''. FARA SYLLA éponse au Président Macky Sall et au directoire de l'Alliance pour la République (APR) ? Exclu, il y a quelques jours, des instances de décisions de la formation politique, Me Alioune Badara Cissé n'entend pas se laisser abattre. Devant ses militants de SaintLouis, sa ville natale, celui qui était considéré comme le numéro 2 de l’APR a déclaré hier sa candidature pour la mairie de la ville de Nord. ''Nous n’attendons la bénédiction d’aucun responsable, d’aucun parti et d’aucune coalition'', a dit Me Cissé, notant cependant que cette candidature n’est dirigée contre personne, alors qu'il devra croiser le fer avec un de ses camarades de parti, Mansour Faye. Revenant sur sa destitution du secrétariat exécutif national de l’APR, Me Cissé a demandé à ses militants, plutôt excités, de garder la sérénité comme le lui aurait prescrit le khalife général de mourides, Serigne Sidy Moctar. ''J’ai suivi toutes vos réactions suite à la décision du président de la République. L’avocat que je suis n’a jamais su défendre sa cause. Mais vous l’avez fait pour moi de très belle manière. Je ne me suis concerté avec aucun d’entre R vous pour vous décliner l’angle d’attaque'', a soutenu le premier ministre des Affaires étrangères du régime de Macky Sall. ''Monsieur le président de la République, Macky Sall, vous ne cesserez jamais d’être qu’un frère et qu’un ami, point final. Dieu aura posé sur vous tous les trophées, tous les titres et toutes les qualités, vous resterez un ami, un frère. Pas une seule fois, depuis 1988, jusqu’au 6 novembre 2013, quand je suis destitué de mon titre de coordonnateur et de membre de secrétaire exécutif national, je ne vous ai jamais demandé de titre'', a lancé ABC. L’avocat de faire dans le registre du rappel : ''Vous devez vous souvenir qu’à quelques jours du congrès de 2011, je vous avais dit que je vais vous rendre le (poste de) coordonnateur, et que certainement en prenant la décision de m’exclure des instances, vous avez souri. Je ne vous ai jamais dit : allons au combat et à l’issue duquel nous allons nous partager le gâteau, jamais. Je ne vous ai jamais dit : voilà le poste que je veux occuper, jamais dans la vie'', a ajouté M. Cissé à l'adresse du président Sall. ''Président Sall, réveillez-vous...'' De blanc vêtu, il a soutenu répondre à l’appel des militants de la diaspora demandant à leur mentor de renouer avec De l'avis de l'agrégé de sociologie qui s'intéresse aux questions politiques, ce départ du chanteur-policien est même l'élément déclencheur du compte à rebours annonçant la fin BBY. ''Les jours de BBY sont désormais comptés et sa dislocation peut être accélérée après les prochaines élections locales de 2014'', prédit le sociologue. Portée sur les fonts baptismaux entre les deux tours de l'élection présidentielle de 2012 avec pour mandat d'élire le président Macky Sall au second tour, BBY a été maintenu après l'accession de celui-ci à la magistrature suprême. Mais depuis l'installation de Macky Sall au pouvoir, elle n'a eu aucune feuille de route encore moins un cadre de concertation pouvant permettre d'harmoniser les positions et points de vue de ses différents membres leaders de partis politiques, avec des desseins divergents chez certains. Faute de communication en son sein, le Pr. Ibrahima Fall, président du mouvement citoyen Taxaw Temm, d'abord, le président de Rewmi Idrissa Seck ensuite, ont claqué la porte pour emprunter leurs propres voies. Il se trouve qu'en outre, des pans de la coalition Macky 2012 voire de l'Alliance pour la République (APR) de Macky Sall lui-même, récusent mezza voce les alliés à BBY accusés d'''opportunisme et d'accaparement de postes immérités''. Pour l'analyste politique Ibou Sané, ''la coalition BBY commence à devenir une machine lourde pour le parti au pouvoir et ses alliés''. Pis, a estimé M. Sané, ''le grand rassemblement auquel appelle le président de la République depuis un certain temps vient alourdir davantage ses rapports avec ses alliés''. Quelles seront les conséquences d'une dislocation de BBY ? ''Cela va créer une instabilité institutionnelle à tous les niveaux, à moins que le noyau dur (APR, AFP, PS) reste au pouvoir'', soutient Ibou Sané. Il avance du reste que ''plus on avance, plus on s'achemine vers une nouvelle recomposition politique qui mettra fin à cette floraison de partis politiques à laquelle on assiste depuis quelque temps''. le Président Sall. ''Président Sall, réveillez-vous, je suis un soldat'', a lancé Me Cissé, expliquant ses tournées européennes par ce qu'il est un commandant qui attaque les lignes adverses. ''Je fonce, je conquiers et je rends compte. Maintenant, lorsque vous effrayez votre propre camp, il y a problème'', a-t-il ironisé. ''Que je ne sois pas coordonnateur national, que je ne siège pas aussi au secrétariat exécutif national, ce n’est pas grave'', a-til laissé entendre. 50 ANS DU MANIFESTE DU PAI L’Etat invité à se mettre aux bons soins des ''pionniers'' EMMANUEL BOUBA YANGA (STAGIAIRE) es membres du comité national préparatoire du cinquantenaire du manifeste du Parti Africain de l’Indépendance (PAI) ont demandé à l’État du Sénégal de prendre en charge, dans le budget national, les soins de santé des ''pionniers de la lutte pour l’indépendance nationale'' qui se sont battus pour l'indépendance du pays. Ils l'ont fait savoir à l’occasion du symposium organisé les 16 et 17 novembre à la Maison de la culture Douta Seck à Dakar. Ils estiment en outre que le temps est venu de leur accorder la place qui leur revient dans les cérémonies du 4 avril célébrant l’indépendance. ‘’Cette rencontre doit inspirer l’État et l’amener en définitive à mettre fin à l’injustice inqualifiable d’oubli réservé aux pionniers de la lutte pour l’indépendance nationale’’, a déclaré Moctar Fofana Niang, président du Comité, notant que L www.enqueteplus.com la structure est prête à s’impliquer dans la recherche de solutions allant dans ce sens. Selon par ailleurs M. Niang, ce symposium a pour objectif d’appeler au chevet de la gauche les universitaires pour un diagnostic sans complaisance de la situation de léthargie qu’elle traverse. ‘’Que vous inspire la gauche africaine en général, sénégalaise en particulier : son passé, son présent et ses missions dans l’avenir ?'' s’est-il interrogé. Ainsi, il a demandé à ses camarades de formuler des critiques et des suggestions afin de faire reprendre à la gauche son rôle véritable d’avant-garde dans les batailles pour l’organisation, la conscientisation, la mobilisation des masses pour ''l’achèvement de la lutte de libération nationale et l’émancipation sociale''. Honneurs Au cours de ces journées de retrouvailles et de souvenir pour les CANDIDATURE À LA MAIRIE DE GUÉDIAWAYE Jean-Paul Dias recadre Aliou Sall C andidat déclaré à la mairie de Guédiawaye, Aliou Sall fait d'ores et déjà face à une levée de boucliers. Après avoir été taxé, la semaine dernière, de probable ''maire importé'' par l’actuel édile de cette ville Cheikh Sarr, c’est au tour de Jean-Paul Dias de recadrer le nom moins frère du président Macky Sall. Présidant la cérémonie de dédicace du livre d’Abdoulaye Faye intitulé ''Demain sera la grande marche'', samedi à Guédiawaye, M. Dias n’a pas raté Aliou Sall. Le secrétaire général du Bloc des centristes gaindé (BCG) a estimé que le prétendant à la mairie de Guédiawaye manque de sérieux quand il annonce qu’il transformerait la ville en Paris s'il est élu. ''Vous de Guédiawaye, réveillez-vous et ne vous laissez pas berner. Comment quelqu’un qui n’habite pas ici, qui n’y est pas né, ni grandi et n’a pas de femme ici, bref rien du tout, sorte de nulle part pour venir vous dire qu’il va transformer Guédiawaye en une sorte de Paris. C’est du n’importe quoi. Personne ne peut le faire, c’est faux. Moi je ne peux pas aller à Thiaroye car je n’habite pas là-bas'', a tonné Jean-Paul Dias, par ailleurs membre de la coalition Macky 2012 qui avait porté l’actuel chef de l’État, Macky Sall, au second tour de la présidentielle de février-mars 2012. De l'avis de M. Dias, ''il faut que cela s’arrête, ce n’est pas sérieux quand on connaît Paris. C'est-à-dire, il faut dire des choses raisonnables, qui peuvent être faites et non des choses qui ne peuvent pas être faites. Il peut se présenter, c’est tout, et après, on verra'', a-t-il poursuivi. Réagissant à la sortie de Youssou Ndour et son mouvement Fekke ma ci boole de la coalition Benno Bokk Yaakaar, M. Dias pense que c’est un ''épiphénomène''. ''Que les gens quittent une coalition ou ne la quitte pas, cela, c’est un épiphénomène, c’est du détail'', a commenté le numéro 1 du BCG. disparus, qui ont réuni une dizaine d’anciens militants du PAI et des militants de diverses organisations de gauche, les membres du Comité ont décidé d’honorer 200 des leurs. Un acte de reconnaissance de ce que les nominés ont eu à donner à leur pays à un moment de leur vie. ''Ils constituent un échantillonnage choisi parmi plusieurs autres personnes qui se sont investies corps et âmes dans les organisations et mouvements traditionnels dans la lutte pour l’indépendance du Sénégal’’, a expliqué Moctar Fofana Niang. Ses camarades et lui ont tenu également à rappeler à la nouvelle génération que l’Afrique d’aujourd’hui est le produit d’un long processus historique marqué par quatre siècles d’esclavage, plus d’un siècle de colonisation directe et plus de cinquante (50) années de néocolonialisme. ''Durant toutes ces périodes d’oppression, de soumission et d’exploitation, des fils d’Afrique, de génération en génération, se sont dressés pour s’opposer vigoureusement à la domination et à l’oppression sous toutes ses formes’’, a indiqué le président du Comité Moctar Fofana Niang. numéro 729 • lundi 18 novembre 2013 SOCIÉTÉ 4 ATTAQUES DE BOUTIQUES ET D'INSTITUTIONS FINANCIÈRES Les bandes armées hantent le sommeil de Dahra Djolof Attaques de boutiques et d'institutions financières, vols d’ordinateurs et de téléphones portables par des bandes armées, tel est devenu le quotidien des populations de Dahra et environs. EnQuête est allé à la rencontre des victimes qui mettent en avant la lancinante question de l’insécurité. tent un doigt accusateur sur la mairie. “Ils (les élus locaux) doivent être les premiers à nous soutenir. Mais, constatez par vous-même, il n’y a aucune lampe dans le marché. L’obscurité fait le lit de l’insécurité, avec le vol répétitif de nos marchandises. Le marché compte 7 gardiens à qui nous payons chaque mois 350 000 F'', tonne-t-il. Sans résultat satisfaisant. De guerre lasse, ils prévoient de ''mettre en place un comité de surveillance composé de quelques jeunes recrutés en appoint aux vigiles''. Face à ce fléau, il est recommandé aux commerçants et aux tenanciers de gargotes de ne plus laisser un centime dans les boutiques. PAR MAMADOU NDIAYE e CEM 1 de Dahra a reçu, vers les coups de 3h du matin, dans la nuit du samedi 02 au dimanche 03 novembre 2013, une bande armée composée de cinq éléments encagoulés. ''Ils ont escaladé le mur de clôture, avant que l’un d’eux qui semblait être le chef du gang ne brandisse un pistolet. En tenant en respect le pauvre gardien Baye Mbaye. Vingt minutes ont suffi aux quatre autres malfaiteurs pour faire sauter la porte du secrétariat, avant de défoncer celle du bureau'', raconte le principal d’un air triste et abattu. ''Ils ont brisé tous les tiroirs des bureaux et mis à sac les dossiers à la recherche de somme d’argent, en vain'', se désole-t-il. Il faut noter que le collège est situé à la périphérie de la ville, au nord-ouest, derrière le Centre de santé Élisabeth Diouf, dans une zone presque inhabitée et très sombre, dès la tombée de la nuit. En cette période d’inscriptions, vraisemblablement ils cherchaient les fonds des inscriptions, en vain. Dans leur retraite, ils ont emporté un caméscope neuf d’une valeur de 200 000 F Cfa, deux téléphones portables appartenant à des élèves et des lots de stylos et crayons. La gendarmerie a mis sous scellé l’arme blanche (un couteau) laissée par les brigands et a ouvert une enquête. Rappelons que l’établissement a été le théâtre d’un attentat toujours inexpliqué durant l’année scolaire 2007-2008, quand une personne avait agressé au couteau le proviseur d’alors. En plus de l’établissement, ils ont visité d’autres boutiques de la localité. Cet énième attaque a poussé EnQuête à s’intéresser à la situation de la sécurité à Dahra. Beaucoup de Dahrois se plaignent d’avoir été la cible de malfrats. Les visiteurs du soir L fouillent les domiciles des particuliers raflant tout ce qui n’est pas à l’abri : ordinateurs, téléphones portables et autres bonbonnes de gaz butane, mettant à profit le sommeil du juste des braves goorgoorlu qui, en cette période de canicule, désertent les chambres pour se mettre au frais dans les cours et autres vérandas. Boutiques et commerces, cibles des attaques Les boutiques ne sont pas épargnées. Au courant de cette même semaine, les malfaiteurs ont saccagé plusieurs commerces. Dans ce chaos ambiant, un individu non encore identifié a escroqué plusieurs boutiquiers vendeurs de crédit téléphonique ''seddoo''. Baba Sylla MBATHIE, commerçant victime de cette arnaque, raconte : “Le gars vient pour acheter du ''seddoo''. Lorsque vous lui remettez le téléphone pour qu'il mette son numéro, il transfère, par on ne sait quel tour de passe-passe, tout le crédit vers son numéro''. Il aurait déjà empoché 1 150 000 F de trois boutiquiers sis au marché de Dahra. Sur la route nationale numéro 3, un homme, la quarantaine sonnée, les dents noircies par la cigarette, tient une échoppe quasiment vide. Il raconte sa mésaventure. ''Les voleurs ont soulevé la toiture en zinc et emporté des ordinateurs, des magnétophones et des téléphones portables d’une valeur de 945 000 F.'' À Dahra, les malfrats semblent n'épargner personne. Ce ne pas le président des commerçants du département de Linguère, Mamadou BADIANE, qui dira le contraire. La semaine dernière, des bandits se sont introduits chez lui et ont emporté ses 2 téléphones portables. Le responsable de l’UNACOI / JAPPOO, par ailleurs élu de la Chambre de commerce de Louga, fait partie de ceux qui poin- Dahra, victime de son essor économique Dans cette partie du Djolof, il est rare de se réveiller un jour, sans entendre un cas de vol. Alpha Sylla, responsable politique du Rewmi, estime pour sa part : ''La ville ne peut pas être gérée seulement par les hommes en bleu. Il nous faut un commissariat de police. Chez moi, au quartier Ndiambor 3 Wagons, récemment, les voleurs ont escaladé le mur et emporté 4 téléphones portables, une bonbonne de gaz et 3000 F. Ils ont fouillé toutes mes poches'', raconte-til. Un autre responsable politique, Baba Lissa Ndao de la LD, estime que l’insécurité à Dahra est liée à trois facteurs. ''D’abord, la situation géogra- phique fait de Dahra un carrefour. Le rayonnement économique, au-delà des frontières du pays, à travers le luuma, attire des milliers de personnes venues de toutes les régions et des pays voisins. Ensuite, les investissements en matière d’électrification n’ont pas suivi le développement démographique. Peu de quartiers bénéficient de courant et seule l’artère principale est éclairée. Enfin, la gendarmerie, faute peut-être de moyens ou d’hommes, n’est plus à la hauteur de la tâche. Depuis un semestre, elle semble dépassée par la situation. Il y a plus d’un an, elle avait réussi à museler les voyous. Pour preuve, durant l’opération “Aar gox yi”, à la veille de la tabaski, il y a eu des vols de bétail dans les villages environnants.'' L’acte 3 de la décentralisation, la solution ? Néanmoins, B. L. NDAO pense que l’espoir est permis. “Avec l’application de l’acte 3 de la décentralisation que nous saluons et soutenons de tout cœur, nous espérons un poste de police avec l’érection de la localité en département et une caserne de sapeurs-pompiers. Cela va permettre à la maréchaussée de se concentrer sur la zone rurale et à la police de sécuriser les communes. Le tout accompagné par une équipe municipale qui prend en charge véritablement les préoccupations des citoyens.” Mbaye Diop MBAYE, délégué du quartier Dahra Mbayène-Ndiambor, y va de sa solution. “Les cas de vol, dit-il, défraient la chronique. La mise en place de conseillers de quartier est indispensable. Ces derniers supervisent le quartier et peuvent même créer des comités de surveillance qui seront composés des jeunes qui surveillent volontairement leur quartier. La ville est maintenant un carrefour, il nous faut un poste de police.” Zoom sur le dispositif sécuritaire h 30mn, à la gendarmerie de Dahra. Le major Oumar Cissé, commandant de brigade, vêtu d’un cafetan impeccablement repassé, se montre intéressé par les questions sur la sécurité. ''Vous savez, la sécurité est la raison d’être des brigades territoriales qui en font un sacerdoce. La brigade de Dahra assure par tout temps des missions de sécurité, de sûreté, de tranquillité et de paix publique.'' En effet, des postes avancés ont été créés à 40 km au nord à Yang Yang et 40 km au sud à Darma (ou Déaly). Les deux postes, de par leur emplacement stratégique, réduisent les délais d’intervention et couvrent les arrondissements de Yang Yang pour le premier poste, et ceux de Sagatta Djolof et Darma pour le second. Ils servent également de tampon entre le Djolof et le Walo d’une part, et 15 www.enqueteplus.com entre le Djolof et le Baol, de l’autre. Au niveau de Dahra et environs, il est mis en place une patrouille mixte avec comme objectif la surveillance des centres commerciaux et des points d’argent (mutuelles et établissements financiers). Pour la patrouille motorisée, (2 véhicules) sont utilisés, ils tournent autour de la ville et procèdent à des contrôles systématiques des personnes rencontrées, à partir de 01 heure du matin et de tous les véhicules traversant la localité par la route nationale n°3 (Touba-Dahra-Linguère) et la route régionale 32 (Dahra-Louga). ''L’effectif de la brigade... pose problème'' ''L’effectif de la brigade par rapport à l’explosion démographique de Dahra, véritable pôle économique sous-régional, pose problème'', confie le major Oumar Cissé : moins Le Maire : “Il nous faut un poste de police” es vols s’expliquent par le fait que Dahra est devenu une très grande ville. Elle est même le poumon économique du département. Depuis l’achèvement de la route LinguèreMatam, l’économie tourne. Dahra est devenu le point de convergence de milliers d’opérateurs économiques de la sousrégion ouest-africaine qui viennent au luuma pour s’approvisionner en bétail. C'est une ville habitée par des nantis qui investissent dans le commerce'', déclare le Maire Papa Alioune SARR, pour expliquer l'insécurité qui règne dans sa circonscription. Basé à Dakar, il avoue avoir “lu tous ces cas de vol à travers la presse”. Donc, selon l’édile de Dahra, ce renouveau économique attire le milieu interlope. ''La gendarmerie à elle seule peine à assurer la sécurité. Il nous faut un poste de police, pour renforcer le dispositif de sécurité. On a même prévu d’en parler lors de notre prochain conseil municipal. Nous allons prendre des mesures idoines pour chasser tous ces malfaiteurs”, s’engage-t-il. À Dahra, il n'y a que le Préfet Guedj Diouf qui ne vit pas dans l'insécurité. Joint par EnQuête, il a balayé d’un revers de la main la question. Pour lui, “ce ne sont que de petits larcins commis par quelques bambins. Il n’y a pas d’insécurité, mais juste des cas de vol” a-t-il tenté de relativiser. Revenant sur l'attaque du CEM 1, le Préfet a martelé qu'il ne s'agit là que ''de la pure simulation”. “C d’une douzaine d’éléments pour une cité de plus de 40 000 âmes. D’autant, la brigade de Dahra couvre une superficie de 800 km2. ''Dès fois, le renfort de l’escadron de surveillance et d’intervention (ESI) installé à Linguère soulage les pandores de Dahra qui travaillent 7 jours sur 7'', tient-il à préciser. Un rythme infernal qui laisse des séquelles sur les corps des troupes. Pourtant, les bandits n’en ont cure! Ils exploitent les failles du dispositif pour passer entre les mailles du vaste filet et commettre leurs crimes et larcins. Les hommes en bleu arrivent très souvent à mettre la peur dans le camp des malfaiteurs. Mais malgré leurs efforts notoires, les voleurs continuent de hanter le sommeil des populations. En effet, dans la nuit du vendredi au samedi, les malfrats ont dérobé 15 téléphones et des ordinateurs portables, dans les quartiers Angle Ndiakhay, Médina Ndiaye, Angle Islam et Ngeuneunène. numéro 729 • lundi 18 novembre 2013 SOCIÉTÉ 5 CONTRE LA CONSTRUCTION DE LOGEMENTS SOCIAUX SUR LEURS TERRES 1ÈRE ÉDITION DE LA JOURNÉE CULTURELLE EL HADJI AMADOU DÈME DE SOKONE Les 7 villages de Bambilor étaient dans la rue hier Une rencontre aux allures de retrouvailles de la famille Tidiane Les habitants des 7 villages de la communauté rurale de Bambilor ont battu hier le macadam pour dénoncer le bradage de leurs terres que le gouvernement a décidé d’utiliser pour la construction de futurs logements sociaux. Pour sauvegarder leur patrimoine foncier, ils sont prêts, disent-ils, à y laisser leur vie. À l'occasion de la première édition de la journée culturelle dédiée à feu El Hadji Amadou Dème de Sokone, la famille Tidiane a scellé ses retrouvailles hier au Centre international du commerce extérieur du Sénégal (Cices). CHEIKH THIAM a fraîcheur constatée hier n’a pas freiné les ardeurs des habitants des 7 villages de la communauté rurale de Bambilor dans le département de Rufisque. Réunis au sein de la coopérative dénommée ''Samm sà moomel'', vieux, jeunes, enfants et femmes ont été au rendez vous hier matin pour dénoncer ''un crime foncier''. L'État veut faire main basse sur leurs champs, pour y bâtir des logements sociaux. Vivant essentiellement d’agriculture, de génération en génération, ces populations risquent de perdre leur unique source de L revenus. Arborant des brassards rouges, leurs principales revendications figuraient en clair sur des pancartes. On pouvait y lire : ''Touche pas à ma terre'', ''Prêts à mourir pour nos terres'', ''Macky, respecte les engagements de BBY concernant les terres de Bambilor'', ''Les 5 000 logements sociaux de Macky = 50 000 nouveaux cas sociaux’’. Ils scandaient en chœur : ''Suuf si ñooko moom, président wax ci (Cette terre nous appartient, président fais quelque chose)''. Issa Lo, président de la coopérative ''Samm sà moomel'', a relevé le calme, la paix et la sérénité qui a animé les manifestants. ''Nous nous interrogeons. Il n’y a pas longtemps, le chef de l’État a luimême appelé à un retour à la terre. On s’accorde sur le fait que le développement du pays passera par l’agriculture, et on invite même les fonctionnaires à un retour vers l’agriculture, pendant l’hivernage''. Le président de la coopérative voit une ''grande incohérence'', dans le fait qu'on veuille construire des logements dits sociaux dans les Niayes, considérés par tous comme une richesse pour le Sénégal. ''On veut sacrifier tout cela, au profit de logements sociaux, comme si au Sénégal il n’est pas possible de les construire ailleurs, qu’ici. Il y en a qui parlent de Allou kagne, comme des terres incultivables. Ils n’ont qu’à les construire dans ces zones''. Issa Lo est persuadé qu'il y a un ''deal de la honte''. ''Certains, dit-il, ont pensé qu’ils pouvaient s’enrichir à hauteur de milliards, à travers ses terres. Parce qu’il s’agit d’un titre foncier. Tout le monde sait que le mètre carré d’un titre foncier peut se négocier très cher.'' ''Nous soupçonnons l’ancien régime, et nous posons la question à M. Macky Sall et à son Premier ministre : Est-ce qu’ils vont apporter leurs cautions à cette escroquerie financière et à ce deal financier ? Nous leur demandons d’arrêter ces gens-là. Les villageois espèrent que leur message sera entendu et que, dans les plus brefs délais, le président de la République, le garant de la sécurité nationale, des personnes et des biens, et de la paix, donnera des instructions pour qu’on arrête les opérations en cours. ''A défaut, disentils, c’est le sang qui va couler, car les gens sont prêts à se mettre devant les bulldozers. Les gens sont prêts à mourir pour leurs terres.'' ASSANE MBAYE a première édition de la journée culturelle dédiée à feu El Hadji Amadou Dème de Sokone a vécu hier les allures de retrouvailles de la grande famille Tidiane. Dans une salle de l'unité africaine du Centre international du commerce extérieur du Sénégal (Cices) et devant un parterre de fidèles Tidianes venus un peu partout des quatre coins du pays, les différents fragments de cette famille religieuse se sont retrouvés. Sur le même présidium, outre le fils aîné d'El Hadji Amadou Dème, Thierno Ahmet Dème, d’éminentes personnalités religieuses se côtoient. Parmi elles, Serigne Abdoul Aziz Sy Al Amine, représentant de la famille religieuse de Tivaouane, Serigne Moustapha Cissé, khalife général de Pire, Serigne Abdoulaye Niasse, représentant de la famille niassène. Mais également le khalife de Ndiassane, Mame Bouh Kounta, venu peu de temps après la cérémonie officielle de cette rencontre qui s'est déroulée en L présence du Grand Serigne de Dakar, Abdoulaye Makhtar Diop, de l'islamologue et prédicateur, Oustaz Alioune Sall, d'une délégation commise par le porte-parole du Khalife général des Mourides, Serigne Basse Abdou Khadre empêché. Première du genre, cette rencontre a été une occasion saisie par ses initiateurs de revisiter la vie et l’œuvre de feu El Hadji Amadou Dème de Sokone. Selon Serigne Abdoul Aziz Sy Al Amine qui, par la même occasion a réaffirmé les liens d'amitié et de parenté qui unissent les deux familles, ''El Hadji Amadou Dème est une lumière dans la tarikha Tidiane qui a consacré toute sa vie à la recherche et à la transmission du savoir''. ''C'est le premier homme noir qui a produit une œuvre coranique'', témoigne-t-il. À cet égard, il estime que ''son nom figure depuis, en lettres d'or, sur l'histoire du Sénégal''. Suffisant pour lui d'inviter les jeunes à s'inspirer de ce modèle. ''Il vous appartient à vous de perpétuer son œuvre'', a-t-il dit aux jeunes générations. EN VUE MUSIQUE- CONCERT BEAUTÉ - 4E ÉDITION DES RENCONTRES ''AFRO'' DE DAKAR Et Aly Béta conta “Bani adama” à Sorano Un retour aux sources de plus en plus populaire SOPHIANE BENGELOUN L’artiste Aly Béta et son groupe ''Nomads band'' ont durant deux heures, vendredi, fait un voyage mélodique atypique et mémorable avec une assistance nombreuse au théâtre national Daniel Sorano. MARIÉTOU KANE (STAGIAIRE) li Béta a lancé, vendredi à Dakar, son nouvel album ''Bani adama'' par un concert au théâtre national Daniel Sorano, devant un public venu très nombreux. Devant une assistance de tous âges et nationalités, le concert a débuté sur une note théâtrale : une lumière a tamisé la scène, laissant entrevoir la chorégraphie de belles jeunes filles aux tresses longues jusqu’aux reins et hommes accoutrés à l’africaine. Puis, s'éleva la voix grave et suave de l’artiste Ali Béta qui avance vers le devant de la scène sous les applaudissements interminables de l’assistance qui faisait ici démonstration de tout l’amour qu’elle voue à son idole. De taille moyenne et de teint noir, il était vêtu d’un ensemble également de couleur noire mais cassé de tissu blanc en son milieu, selon le style touareg. À la guitare basse et au A micro, Aly a donné, tout au long du spectacle et comme il l’a promis, le meilleur de lui-même. En corrélation avec les chansons qu’Ali Béta offrait au public, les comédiens ont largement gagné leur partition, réussissant à traduire ses paroles en une gestuelle poétique et ses notes en expressions corporelles. Une belle symbiose offerte par un artiste multidimensionnel qui, durant toute la soirée, n’a fait que fusionner les scènes de théâtre, de la danse et de la musique. Plus de 10 titres ont été chantés. Le voyage fut long mais personne ne voulait être à destination, tellement c’était merveilleux. Mot arabe qui signifie ''race humaine'', ''Bani adama'' est, selon l’artiste, un conte urbain fruit d’une recherche introspective effrénée. Un voyage à l’intérieur de soi, donc, pour le chanteur qui a su mettre des mots sur les difficultés, remous et contra- vénements rassemblant des Dakaroises pour échanger, partager et apprendre les unes des autres, les Rencontres Afro de Dakar (RAD) rencontrent un succès qui ne se dément pas. Lancées en 2012 par une jeune Sénégalaise revenue au pays après quelques années passées à l’étranger pour ses études, le rendez-vous répond à un besoin simple qui est de comprendre les spécificités de son esthétique, de sa ‘’beauté noire’’. Et l'édition de cette année s'est tenue ce week-end autour du thème du ‘’retour aux basiques’’. ‘’Ces rencontres sont importantes en ce sens qu’elles permettent de gagner énormément de temps. Lorsqu’on commence à s’assumer au naturel, il est très difficile de ne pas se perdre dans l’océan de conseils et astuces contradictoires que l’on reçoit ou même que l’on trouve sur le net… Ce que l’on cherche vraiment à accomplir, avec les RAD, c’est offrir aux Dakaroises une aide qui, sous toutes coutures, leur ressemble'', a expliqué la promotrice de l'événement, Agnès Tening Diouf. Il s’agit donc bien d’apporter, en défi- É dictions gouvernant sa vision du monde. ''Avec l’art, nous cherchons à rassembler les personnes saines d’esprit autour de l’essentiel, à leur délivrer des messages quelles que soit leur religion, l’ethnie, la race. Tout le monde doit se retrouver avec le coffret'', a-t-il expliqué jeudi à Dakar lors d'une conférence de presse en prélude à la soirée. Ali Béta, de son vrai nom Saliou Sarr, décrit ainsi sa musique comme un cocktail de sonorités venant des profondeurs des berges du Sine, de Bandiagara, de Mopti, mais aussi des Dogons au Mali. Avec son groupe Nomads Band, il fait dans l’afro-jazz et l’afro-roots. Un éclectisme qu'il revendique en ces termes : ''L’art, c’est l’art. Je ne me revendique d’aucune spécialité. Je suis un artiste c’est tout. Je peux danser, chanter, faire du cinéma.'' www.enqueteplus.com nitive, une sorte de coaching personnalisé aux Nappies* locales : onglerie, soins capillaires, maquillage, soins du corps… Aucun domaine n’est négligé. Accueillies par des salons et instituts partenaires, les RAD se sont ainsi donné les moyens de leurs ambitions en faisant appel à l’expertise de professionnels du monde de la beauté qui procèdent, lors des dites rencontres, à des démonstrations et tutoriels (comme par exemple ce samedi, par l’équipe du salon Ébène Beauty Dakar). Les RAD vont cependant plus loin encore pour plaire, puisqu’en plus de l’aspect cosmétique, cette 4e édition a été l’occasion de découvrir le travail de passionnées locales de la mode. Notamment avec une boutique éphémère de vêtements vintage montée par les chineuses/bloggeuses du collectif ‘’Les Dénicheuses’’ et un défilé de créations perlées offert par AJA bijoux. Hormis ce succulent programme, l’autre raison de cet engouement populaire reste sans doute le fait que les RAD soient libres d’entrée, chose à laquelle l'organisatrice Agnès Tening Diouf tient absolument car pour elle, il s’agit avant tout de rendre service à une communauté Nappy bourgeonnante. Bravo ! numéro 729 • lundi 18 novembre 2013 CMJN ÉCO-SOCIAL 6 ME DJIBRIL SECK PROFESSEUR D’ÉDUCATION PHYSIQUE À L’UCAD “Si nous ne gérons pas bien l’alimentation, le stress...” Dans ce second jet de l'interview réalisée avec Djibril Cissé, Professeur d’Éducation physique à l'Université Cheikh Anta Diop de Dakar et maître en Taï Chi, les nouveaux modes de vie des sénégalais sont décortiqués, sous l'angle de leur nocivité qui se traduisent par des maladies cardiovasculaires et autres. Djibril Seck réfléchit sur la meilleure manière d'atteindre la performance dans une société mouvante comme le Sénégal. Vous êtes maître en Taï Chi, pratique très prisée actuellement au Sénégal. Qu'est-ce que c'est exactement ? PAR MAMOUDOU WANE Dans un autre domaine, on parle beaucoup de stress aujourd'hui dans nos pays, alors que c'était un mal plutôt...toubab, si on peut s'exprimer ainsi. Vous évoquez un problème important, à l'heure où le Sénégal programme la Couverture maladie universelle. Alors, en plus des maladies infectieuses qui étaient ici, il y a trois maladies qui sont dans les objectifs du IIIe millénaire. Ce sont les maladies métaboliques : diabète ; hypertension liée à la malnutrition, à l'inactivité... Il y a les troubles musculo-squelettiques ; tout ce qui est arthrose. Et le stress. Vous avez vu de grandes entreprises en France où, à un certain moment, les gens se suicidaient à cause du stress lié au travail lui-même, le stress lié à la précarité du travail. Alors, pour comprendre le stress, c'est une approche multifactorielle qu'il faut avoir. Mais pour le prendre simplement, le stress n'a pas de signification en lui-même. Il est plutôt un rapport entre des forces pressantes ou une pression et la capacité à les supporter. Parce que si on traduit simplement le mot pression pour stress, c'est le rapport entre les forces qui pressent et les surfaces qui supportent, je m'explique. Si on fait peser sur vous 1000 unités de stress, alors que vous pouvez supporter 1000 unités, 1000/1000 c'est 1. Si on vous met 20 unités de stress alors que vous ne pouvez en supporter que 4, 20/4, c'est 5. Et le stress passe niveau 5. Il faut savoir que pleurer aux larmes et rire aux larmes mobilisent les mêmes ressources. On peut mourir de crise cardiaque de joie. On peut mourir de crise cardiaque de douleur ou de déception. Ce sont les mêmes processus physiologiques, ce qui change, c'est la signification. C'est pourquoi on dit dystress, pour parler du mauvais stress et estress, pour le bon stress. On te dit que la bonne condition physique, c'est pouvoir s'acquitter des tâches quotidiennes avec vigueur, promptitude, sans fatigue excessive et avec le surplus d'énergie qui te permet d'aller faire du loisir et de gérer les imprévus. L'activité professionnelle, familiale et autre doit être compensée par du estress que tu vas faire, en allant vers le plein air, en allant t'oxygéner, te régénérer. C'est ce que nous appelons la dimension cachée de la performance. Ce n'est pas ce que tu fais seulement ; mais quand est-ce que tu mobilises tes ressources, quand est-ce que tu renouvelles tes ressources, quand est-ce que tu régénères tes ressources ? C'est le repos, mais le repos actif, le repos en changeant d'activité et toutes les stratégies et les techniques qui accompagnent le développement personnel. Pensez-vous qu'au Sénégal il existe de bons mécanismes sociaux pour gérer le stress ? C'était bien géré quand on avait des concessions de 500 m2, quand on avait des possibilités de solutions différenciées. Maintenant, à Dakar, les appartements, c'est 110 m2, avec papa, maman. Au niveau collectif, il y a des pans qui sont partis. Nous sommes comme tout le monde, face au stress. Et si nous ne développons pas les techniques et les ressources qui vont avec, mais nous allons subir le stress du monde moderne sans avoir les moyens de l'accompagner... Le Taï Chi est à la fois une philosophie, un art martial et une thérapie. C'est une philosophie, parce que c'est issu de la philosophie chinoise du Tao, à savoir l'unité qui, en se dissociant, donne le positif et le négatif, avec ses déclinaisons, sa cohérence qui est la base des arts martiaux. On dit Ju Do, Karaté Do, Aiki Do, Ken Do. Toutes ces disciplines partagent le Do et ce Do, c'est le Tao, c'est la Voie. Cette voie, pour l'expliquer, c'est trois principes. Le premier, c'est la meilleure utilisation de son énergie. Minimum d'énergie, maximum d'efficacité. La deuxième loi, c'est le respect mutuel, avec comme déclinaisons : coconstruction, solidarité. C'est pourquoi aux arts martiaux, on salue avant, on salue pendant, on salue après. Cela veut dire sans toi, je ne peux progresser. Je te respecte comme je me respecte et ensemble nous partageons, nous sommes solidaires. Ça, c'est l'aspect philosophique. L'aspect martial (de Mars, dieu de la guerre). Quand on ferme le poing, c'est pour se battre. Quand on ouvre le poing, cela devient les mains balsamiques, qui cause de décès, devant les accidents de la route et les maladies infectieuses. N'est-ce pas lié aux nouvelles habitudes alimentaires, à la sédentarité et autres ? Il y a un premier poison, c'est quand dans un aliment, tu mets du salé, du sucré et du gras. L'aliment fastfood vite fait, avec des frites, des condiments sucrés dessus, du gras, modifie la composition du corps. Les graisses augmentent, le cholestérol augmente. Avec le stress, tout cela est potentialisé et ça cause des dégâts. Et ce qui était plus fréquent dans les pays du Nord est maintenant passé dans le Sud... Il y a aussi le niveau d'éducation, le niveau de revenus, le système de valeurs et de croyances. Et ces affections viennent s'ajouter à un lourd fardeau de maladies infectieuses que nous n'avons pas encore réglées. Donc, il faut en faire une large sensibilisation. Ne faut-il pas retourner à l'orthodoxie culinaire d'antan ? Des études ont montré que le ceebu jën (riz au poisson) cuit dans l'huile, on ne le mangeait pas tous les jours. Et jusqu'à présent, en campagne, on ne mange pas le ceebu jën tous les jours. On le prépare lors des cérémonies de mariage, de décès, de baptême. Maintenant, on l'a institutionnalisé et les gens le mangent tout le temps, mais aussi il entre en compétition avec nos aliments traditionnels parce qu'il ne demande aucun traitement. Alors que la même quantité de mil nécessite un traitement d'une journée pour être disponible. Mais le riz blanc, brisé, cuit à point, fond dans la bouche et se comporte comme un sucre. Le riz n'est pas fait pour être cuit dans de l'huile, mais dans de l'eau. C'est des éléments à insérer dans les cours, les carnets l'aliment fastfood, vite fait, avec des frites, des condiments sucrés dessus, du gras, modifie la composition du corps. les graisses augmentent, le cholestérol augmente. Avec le stress, tout cela est potentialisé et ça cause des dégâts. prodiguent un baume. Et tu vois Senghor qui disait : ''Femme, pose sur mon front tes mains balsamiques – Tes mains douces plus que fourrure''. Donc le Taï Chi intègre à la fois un système philosophique de développement social, qui est un puissant moteur et un ciment fédérateur du développement asiatique, un savoirfaire de se défendre extérieur, c'est-àdire ce qu'on appelle les arts martiaux externes, et les arts martiaux internes, de guérison, qui sont pure thérapie, autoguérison, auto-massage, autodétermination, autogestion. Le Taï Chi, c'est les trois à la fois. (...) C'est à la fois un sport, un art, une thérapie et une pratique d'hygiène qui rentre parfaitement dans les préoccupations de couverture maladie universelle, car il faut prévenir la maladie. Aujourd'hui, on sait que la première cause de handicap chez l'adulte au Sénégal, c'est les maladies cardiovasculaires, qui constituent également la première www.enqueteplus.com depuis la maternelle. Donc, il faut avoir une vision immédiate pour régler certaines choses, mais aussi mettre les choses en perspective, avec cohérence et rationalité. Il ne suffit pas de dire : nous voulons... nous voulons..., mais aussi comment. Comment expliquez-vous l'avancée fulgurante de pays asiatiques comme le Japon, la Corée, la Chine etc. ? Il y a un ensemble de choses qui n'expliquent pas tout mais qui donnent des indicateurs. C'est des pays qui ont au moins 2000 ans de continuité historique, parfois une masse critique d'un milliard de personnes, mais aussi une culture millénaire sans grande rupture historique. Ils n'ont pas connu de grande colonisation ou l'esclavage qui nous amène nous à la reconstruction. Ils ont aussi un faisceau de croyances et une élévation du niveau culturel. Il y a des pays où l'ob- jectif culturel, c'est que chacun ait au moins le Bac, car, à ce moment, tout ce que tu construis, tu peux en parler à un citoyen éclairé et conscient. En Afrique, ça commence à venir, on voit des générations conscientes, on voit des envies de se reconstruire. Actuellement, nous avons le plus grand potentiel humain avec 70 à 75% des Africains qui ont moins de 25 ans. Mais cela ne veut rien dire, c'est de la matière première. Aller chercher l'or en caillou à Sabodala, c'est une chose, le transformer pour lui donner une valeur ajoutée dans une bijouterie, sur une vitrine, c'est autre chose. Ne faut-il donc pas travailler sur le modèle, comme vous l'indiquiez pour le football ? Il faut travailler sur tous les modèles en même temps. On appelle ça dans le monde moderne la gestion de la complexité. Le monde est mondialisé mais il faut aussi avoir une logique locale, des choses qui semblent contradictoires mais qui ne sont pas incompatibles : comment jouer une cohérence interne qui s'articule avec une cohérence mondiale. Nous n'aurons pas un développement à l'Américaine, à la Chinoise, à l'Indienne etc. mais c'est en nous inspirant de tout et en prenant notre culture et notre intelligence collective que nous aurons notre signature personnelle. Et cela est possible aujourd'hui ? C'est en émergence. N'importe quel Sénégalais qui est leader, ceux qui sont nés autour des années 60, dans un pays démocratique, qui ont tout obtenu, sont allés de par le monde et sont revenus, qui savent ce qui marche dans le monde et se positionnent, n'ont qu'à jouer comme tout leader dans le monde leur rôle à leur place, et on se développe comme tout le monde. On n'est meilleur que personne, mais personne n'est meilleur que nous. Donc ''gëm sà bopp'' (confiance en soi), organisation et méthode. Et les choses qui intéressent la Nation, qu'on puisse en parler, mais tout simplement comme des constructions, des choses qui sont là et après, on porte le plaidoyer politique et autre. Avec, comme le font les Asiatiques, le respect de soi et de l'autre. Donc, entraide, solidarité, bien utiliser son énergie, bien utiliser les ressources, passer de l'efficacité à l'efficience et être ensemble, c'est le secret. C'est ce que tu trouves à la NASA, les équipes qui remportent des succes stories. Il y a des standards, des éléments, des indicateurs de cohésion de groupe, de performance qu'on appelle les principes d'action, les règles d'action. Si vous n'avez pas de principes d'action, de règles d'action, ça va dans tous les sens. Je pense quand même que l'intelligentsia africaine qui est là, qui porte l'Afrique, qui a tout obtenu ici, qui est partie et est revenue, elle est consciente et elle est en pleine conscience de ce qu'il faut faire. En plus, elle s'y est engagée. numéro 729 • lundi 18 novembre 2013 CMJN ÉCO-SOCIAL 7 CONTRÔLE SUR LES APPELS TÉLÉPHONIQUES Global Voice Group reconnectée au réseau Du nouveau dans le secteur des Télécommunications. L'Etat a pris la décision de réinstaurer le contrôle sur les appels entrants. Les opérateurs de téléphonie que sont la Société nationale des télécommunications, Tigo et Expresso ont déjà été saisis et briefés dans ce sens. Le contrôle devrait concerner un spectre plus large que les appels et vise à rendre transparent le volume des appels mesurés en minutes... GASTON COLY u niveau de l'Etat, des dispositions ont été prises, précisément à l'Autorité de régulations des télécommunications et postes (ARTP) où des réunions se sont tenues, pour étudier les conditions dans lesquelles le contrôle pourra se faire. De nouveaux matériels devraient être acquis par Global Voice, alors que selon des interlocuteurs dignes de foi, le nouveau contrat va servir à former les ressources humaines nécessaires. Pour Global Voice, la formule consiste à se retirer progressivement pour laisser l'ARTP gérer elle-même le contrôle. D'autres aspects du contrat, comme les montants et la durée, nous sont pour l'instant inconnus... Il faut sans doute rappeler que l'instauration d'un contrôle sur les appels entrants avait été suspendue dès que le Président Macky Sall est arrivé au pouvoir, Cela découlait d'une promesse du candidat du Yoonu Yokkute... C'est d'ailleurs un des tout premiers décrets pris en début mai, un mois après sa prise officielle de pouvoir. Cet acte rendait caduc le décret n° 2010-632 du 28 mai 2010 instituant un système de contrôle et de tarification des communications téléphoniques internationales entrant au Sénégal, que son prédécesseur Me Abdoulaye Wade avait signé. Mais si l'Etat du Sénégal avait reculé, semblant renoncer à des avantages financiers importants, ce n'est sans doute que pour mieux sauter. Le pouvoir avait en effet manifesté son besoin de mesurer le volume des appels des différents opérateurs sans que cela n'engendre une augmentation des coûts du téléphone. Cela constituait une faille dans le décret du Président Wade qui avait d'ailleurs été dénoncé dans la campagne contre la taxe sur les appels entrants. A Avec la nouvelle formule, il s'agira d'asseoir un contrôle efficace qui va permettre de valider les volumes en minutes d'appels déclarés par les opérateurs. Certaines simulations font croire que l'Etat pourra gagner davantage d'argent, sans agresser le portefeuille du consommateur, en faisant appliquer la Taxe sur la valeur ajoutée (TVA) sur toutes les opérations comme la vente de cartes téléphoniques, enregistrées dans le système dès la recharge du crédit. Cela va aussi permettre une plus grande lisibilité d'un secteur en croissance. Selon des sources dignes de foi, c'est à la suite de plusieurs discussions menées au sommet que le cordon a finalement pu être recousu entre l'Etat du Sénégal et Global Voice Group. Dans sa lettre adressée à Macky Sall au lendemain de sa nomination et rendue publique par La Gazette, le boss de GVG, Patrice Baker, avertissait en ces termes : ''l’Etat du Sénégal par l’entremise de l’Artp, s’est engagé via différentes communications verbales et écrites à assumer l’entière responsabilité des conséquences fâcheuses de l’annulation du contrat''. M. Baker d'ajouter : ''Outre l’extrême préjudice subi par notre entreprise sur le plan de sa réputation et de son image, il en est également résulté pour nous des pertes substantielles en équipements et en infrastructures déjà livrés à l’Artp ainsi que des manques à gagner importants en termes de revenus contractuels non versés''. Cette société qui a du reste fait ses preuves au Rwanda, en Guinée, au Liberia... avait menacé de saisir un tribunal arbitral pour se faire rembourser les sommes d'argent qu'elle avait injectées dans l'opération de mise en place des infrastructures devant assurer le contrôle sur les appels. La solution qui aurait été trouvée, consisterait plutôt à payer par traites jusqu'à épuisement de l'ardoise lourde de près de 14 milliards de francs Cfa. Mais le mystère demeure sur le matériel que Global avait installé à Dakar et dont la mise en marche avait permis à l'Etat du Sénégal de pomper 17,5 milliards F Cfa dont 14,78 milliards F Cfa proviennent de la Sonatel et 2,7 milliards F Cfa de Tigo et Expresso... TÉLÉCOMS Un ‘’Spécial Sénégal’’ au sommet mondial de l’ITU 2013 e 20 novembre sera une journée ''Spécial Sénégal'' au sommet de l’ITU Télécom World 2013, Du 19 au 22 novembre 2013 se tiendra à Bangkok en Thaïlande. Il s’agira lors de cette journée, de faire connaître le pays et les opportunités d’investissements, selon un communiqué de l'Autorité de régulation des télécommunications et des postes (ARTP), reçu hier. Pour l’ITU Télécom World 2013, le Sénégal disposera d’un pavillon de 100 m2 pour exposer ''ses technologies et avancées'' à une audience de décideurs clés, et mettre en lumière les opportunités d’investissements du pays et d’accueillir les délégations. Le 22 novembre 2013, le ministre de la Communication et de l’Économie numérique, Cheikh Mamadou Abiboulaye Dièye, chef de délégation, animera un panel sur le ''Dividende numérique''. Il présentera ''le processus du passage de l’audiovisuel analogique au numérique, et ses impacts techniques, économiques et sociaux'', note le document. ''L'ITU – principale institution des Nations-Unies dans le domaine des TIC – jouit d'une réputation exceptionnelle dans le secteur des TIC à l'échelle mondiale en ce sens qu'elle rassemble à ITU Telecom World 2013 des dirigeants des secteurs public et privé et des milieux de la recherche'', indique-t-on. Elle regroupe les chefs d’État et de gouvernement, les dirigeants d'organisations internationales, les ministres et régulateurs, les chefs d'entreprises, les leaders d'opinion et les universitaires, les jeunes innovateurs et les médias internationaux. Le Sénégal participera à cette rencontre à travers une délégation conduite par le ministre de la Communication et de l’Économie numérique, en compagnie des directeurs généraux de l’ARTP, Abou Lo, de la Sonatel, Alioune Ndiaye, de l’Agence de l'informatique de l'État (Adie), Khassoum Wone, ainsi que du président du conseil d'administration (PCA) de Tigo, Abdoul Ba. Cette délégation représentera le Sénégal lors des débats décisifs en sessions, tables rondes, séances, ateliers et discours autour du thème principal de cette année : ''Accueillir le changement dans un monde numérique''. Il sera entre autres questions de discussions et d’échanges sur le changement des comportements des utilisateurs, l’évolution de la dynamique du secteur avec l’arrivée de nouvelles entreprises web. Ce sommet est aussi l’occasion pour le Sénégal de présenter sa candidature pour le renouvellement de son mandat au sein du Conseil de l’ITU. Le Sénégal participe en tant que pays élu aux travaux du Conseil depuis 1973. L AMADOU NDIAYE www.enqueteplus.com numéro 729 • lundi 18 novembre 2013 SERVICES & LOISIRS 8 Numéros Utiles Humour MOTS FLÉCHÉS • N°855FORCE 3) C’est l’histoire de deux amis très proches. Tellement proches qu’ils partagent tout, ils sont tous les jours ensembles. Ils se font même une promesse mutuelle: le premier qui meurt réserve une place à l’autre dans l’au-delà. Et ce qui devait arriver arriva: un des deux compères décède prématurément. Le deuxième n’a pas la force d’attendre de mourir lui aussi pour retrouver son ami. Il décide donc de prendre part à une séance de spiritisme pour entrer en communication avec lui : - Alors comment ça va ? - Je vais bien merci, la vie est fantastique ici… - Hé bien raconte ! Comment se passent tes journées ? - Je me lève le matin et craccrac, tu vois ce que je veux dire, un peu d’exercice dès le lever, puis je prends mon petit-déjeuner et crac-crac. Je déjeune et là-dessus crac-crac jusqu’au dîner. Finalement quelque crac-crac avant de dormir et voilà… - Le rêve… alors tu me la réserves cette place au paradis hein… - Mais je ne suis pas au paradis, je suis dans un élevage de lapins dans le Gers ! Envoyez vos blagues à [email protected] SECURITE Gendarmerie Nationale : 800 00 20 20 Police secours : 17 Sapeurs Pompiers : 18 TELEPHONE Renseignements Annuaire : 1212 Service Dérangements : 1213 Service Clients : 1441 EAU - SDE Service dépannage & Renseignements 800 00 11 11 (appel gratuit) ONAS Egoûts, collecteurs NUMERO ORANGE 81 800 10 12 (appel gratuit) SENELEC Service Dépannage : 33 867 66 66 TRANSPORTS Société nationale de Chemins de Fer du Sénégal (SNCS): 33 823 31 40 Aéroport Léopold S. Senghor de Yoff : 33 869 22 01 / 02 Port Autonome de Dakar (24H/24) : 33 849 45.45 Heure non ouvrable Capitainerie : 33 849 79 09 Pilotage : 33 849 79 07 URGENCES S.U.M.A : 33 824 24 18 SUMA-MEDECIN : 33 864 05 61 33 824 60 30 S.O.S MEDECINS : 33 889 15 15 HOPITAUX Principal : 33 839 50 50 Le Dantec : 33 889 38 00 Abass Ndao : 33 849 78 00 Fann : 33 869 18 18 HOGGY (ex-CTO) : 33 827 74 68 / 33 825 08 19 MOTS MELÉS • N°516 c itati o n s Claie et transparent Il y a des silences qui en disent long comme il y a des paroles qui ne signifient rien. SUDOKU N°553 - EDITH PIAF Je ne veux pas atteindre l’immortalité grâce à mon oeuvre. Je veux atteindre l’immortalité en ne mourant pas. - WOODY ALLEN hEurEs dE prièrEs HEURES DE MESSE • Cathédrale : 7H • Martyrs de l'Ouganda : 6H30-18H30 • Saint Joseph : 6h30 - 18h30 HEURES DE PRIERES MUSULMANES • Fadiar : 06:01 • Tisbar : 14:15 • Takussan : 17:00 • Timis : 18:57 • Guéwé : 19:57 www.enqueteplus.com numéro 729 • lundi 18 novembre 2013 SERVICES & LOISIRS 9 horoscope MOTS FLÉCHÉS • N°856FORCE 3) Bélier ⌘ Relationnel : ce lundi sera juste parfait pour tous ceux et toutes celles qui désirent faire de nouvelles rencontres et donc se faire de nouveaux amis. 〶 Boulot / Argent : vous aurez du cœur à l’ouvrage et vous multiplierez les actions ou les démarches. ☤ Bien-être : c’est une note pleine d’enthousiasme et d’optimisme que vous commencerez cette semaine. Taureau ⌘ Relationnel : pour certains, vous aurez l’occasion de mieux formaliser vos aspirations sentimentales. 〶 Boulot / Argent : vous saurez organiser vos idées et surtout leur donner vie. ☤ Bien-être : en ce début de semaine, vous n’aurez aucun problème à gérer vos émotions ou votre stress. Gémeaux ⌘ Relationnel : pour beaucoup, vous aurez envie de rêves et surtout de fantaisie ou de légèreté. 〶 Boulot / Argent : vous serez assez créatif. Pour d’autres, vous saurez user de vos talents de persuasion. ☤ Bien-être : vous serez peutêtre un peu plus sensible aux ambiances qui vous entourent. Cancer ⌘ Relationnel : aujourd’hui, vous serez plus discret et vous aurez tendance à vous tenir à l’écart de vos proches ou de votre moitié. 〶 Boulot / Argent : c’est en douceur que vous déciderez de commencer la semaine. ☤ Bien-être : vous ne ferez rien qui pourrait venir perturber votre équilibre personnel. Lion ⌘ Relationnel : vous aurez le contact facile et vous irez assez naturellement vers les autres. Pour d’autres, vous vous montrerez tel que vous êtes. 〶 Boulot / Argent : aujourd’hui, vous serez amené à rencontrer des interlocuteurs qui vous passionneront. Pour d’autres, vous aurez le soutien que vous souhaitiez. ☤ Bien-être : vous saurez ménager vos forces. Vierge ⌘ Relationnel : vous serez plus sociable et plus ouvert sur l’extérieur. Pour d’autres, vous chercherez à consolider une amitié. 〶 Boulot / Argent : ce devrait être une journée intéressante pour tous les natifs du signe. ☤ Bien-être : vous serez amené à vous investir dans toutes vos obligations du jour. Scorpion ⌘ Relationnel : pour certains, ce lundi vous donnera l’occasion de mettre de la distance entre vous et un proche. 〶 Boulot / Argent : attendez-vous à des imprévus et à des changements de dernière minute. ☤ Bien-être : cette journée vous incitera à changer de rythme. Sagittaire ⌘ Relationnel : si pour certains, la famille est à l’honneur, pour d’autres, vous privilégierez votre vie amoureuse. 〶 Boulot / Argent : ce lundi vous verra faire des rencontres intéressantes. Pour d’autres, vous aurez tout simplement l’esprit d’équipe. ☤ Bien-être : c’est auprès de vos proches ou des autres que vous trouverez l’énergie dont vous aurez besoin pour avancer dans vos projets du jour. Capricorne ⌘ Relationnel : plus que jamais, vous aurez besoin de calme et de douceur. Ainsi, vous privilégierez les ambiances propices à l’épanouissement amical ou amoureux. 〶 Boulot / Argent : quoi que vous fassiez, vous saurez vous montrer efficace et concentré. ☤ Bien-être : vous disposerez de tous les éléments pour mener à bien vos projets du jour. Verseau ⌘ Relationnel : pour certains, vos enfants retiendront votre attention. Pour d’autres, vous aurez besoin de vous rapprocher de votre partenaire et vous serez en recherche de complicité. 〶 Boulot / Argent : belle journée pleine de surprise et surtout pleine de projets. ☤ Bien-être : gai, enthousiaste et entreprenant, vous serez en pleine forme. Poissons ⌘ Relationnel : vos relations familiales viendront vous perturber ou semer le trouble dans votre tête. Pour d’autres, vous vous efforcerez de vous raccrocher à ce qu’il vous semble le plus solide, votre vie sentimentale. 〶 Boulot / Argent : ce lundi vous obligera soit à revoir les bases de votre activité ou d’un projet, soit de mieux changer d’aller en profondeur. ☤ Bien-être : des doutes et donc pas mal d’interrogations qui resteront sans réponse ! MOT MÉLÉ EXPRESS N°204 Solutions MOT FLÉCHÉ N°854 Balance ⌘ Relationnel : vous devrez commencer la semaine sous de bons auspices et les échanges seront à l’honneur. 〶 Boulot / Argent : il y aura du déplacement dans l’air ou des rencontres. ☤ Bien-être : vous vous sentirez plus libre de vos actions ou de vos mouvements. SUDOKU N°552 www.enqueteplus.com numéro 729 • lundi 18 novembre 2013 LIBRE PAROLE 10 ASSEMBLÉE NATIONALE Pour des ruptures au-delà du bien-être des parlementaires ! a Déclaration de politique générale de la Première ministre a été l’occasion, pour le président de l’Assemblée nationale, de prononcer un discours dont les accents de sincérité ne font pas dans la théâtralité quotidienne. Cependant, quand les hommes politiques parlent, ils en disent plus qu’ils ne le croient… C’est pourquoi, sur ses vérités assénées sur la rupture qui est en train de s’opérer au sein de l’hémicycle, seul l’avenir sera juge. Cette rhétorique de la rupture ad nauseam tourne à la saturation quand ce n’est à une forme de paranoïa (nous préférons l’annonce des faits aux effets d’annonce). On serait mieux inspiré, fidèle en cela à une immémoriale sagesse populaire, de faire preuve de relativisme d’autant que la direction d’une Assemblée nationale peut être comparée à celle d’un paquebot : les tournants, ça prend du temps... Du reste, des faits récents, entre autres, viennent brouiller le discours précité : non-application de la parité dans le bureau pour le moins pléthorique de l’Assemblée nationale, excommunication arbitraire de députés au sein de la coalition majoritaire (c’est inouï comme l’histoire a de ces pieds de nez), accusation de mise à l’écart des parlementaires par le ministère des Finances, lors de l’élaboration du budget de l’Assemblée, formulée par le président de la formation politique Tekki , un vrai député du peuple, lui. Par ailleurs, la législature précédente ne nous a pas laissé un souvenir impérissable quant à la prise en charge des intérêts du peuple, instrumentalisée qu’elle était par ce triste Savonarole des temps modernes, véri- L table ventriloque du pouvoir qui inspirait ses moindres décisions. La riposte populaire en date du 23 juin 2011, restera à jamais gravée dans l’imaginaire collectif comme réponse à la plus grave forfaiture, démontrant ainsi, comme l’a soutenu le général De Gaulle, que ''le meilleur Conseil constitutionnel, c’est le peuple''. Puisons dans le champ lexical médical pour suggérer à ceux qui ont une attitude schizophrénique (au point de narguer les Sénégalais en soutenant qu’ils regrettent l’ancien régime) d’observer les paons qui dansent : à chaque fois qu’ils regardent leurs pieds, ils ne peuvent pas s’empêcher de défaire leur roue... La nouvelle législature doit prendre conscience de la défiance entre le peuple représenté et la classe politique représentative. Le président de l’Assemblée nationale devrait user de tout le talent politique qu’on lui (re)connait pour réduire cette ligne de fracture afin de réhabiliter cette institution. C’est, encore une fois, pourquoi cet idéal de rupture au niveau de l’Assemblée nationale passe nécessairement, d’abord par le rétablissement de ''l’ethos de confiance'' entre le citoyen ordinaire, les hommes politiques en général et les parlementaires en particulier. Ensuite par une transformation profonde des façons de gouverner et de représenter. C’est bien Clemenceau qui soutenait que ''la guerre est une chose trop grave pour la confier aux seuls militaires''. Pour le parodier, on dira que la politique est une chose trop sérieuse pour la confier aux seuls politiques. Mais comment imaginer que certains professionnels de la politique (nous nous gardons de généraliser), tels des essaims d’abeilles qui ont du miel sur la langue et non dans l’oreille (pour reprendre la belle formule de l’honorable député M. Sy Djamil), qui peuplent gouvernement et Assemblée, uniquement obnubilés par leur reproduction endogamique, puissent prendre des risques et avoir l’audace que la situation exige ? Ne savent-ils pas que ''la chose publique'', Res publica, une fois partagée, est de nature à participer à l’approfondissement de la démocratie et à une mélodie sociale plus dynamique. Il nous revient cette frilosité des hommes politiques devant les candidatures indépendantes (hommage au mouvement ''Ci laa bokk''), mais aussi de tous ceux qui ont une conception à la fois réductrice et erronée de la politique dont il faut faire une chasse gardée pour les seuls ''politiques''. En réalité, ce qui menace la démocratie ne vient pas des citoyens, mais de cette oligarchie politique qui se croit destinée par essence à régner sur tous les autres. Il reviendra à ces derniers de contester cette doxa, de prendre enfin la parole pour modifier l’ordre de cette réalité sociale. En effet, la démocratie a pour fondement le consentement du citoyen. Son essence même, l’élection au suffrage universel, se joue entre une offre politique et une demande citoyenne qui doivent entrer en résonance. C’est pourquoi il importe, nous semble-t-il, de revoir la relation État/Parlement/Citoyen. Faut-il rappeler qu’à l’origine, on est passé de l’idée de la démocratie directe pour imaginer la représentation de la volonté du peuple par des représentants qu’il choisirait. Ce transfert de la volonté générale se traduisant dans le fait que les représentés (le peuple), choisissent leurs représentants parmi ceux qui méritent leur confiance. Les politiques n’ont pas ce monopole. Ce schéma idéal a connu des effets pervers. Le corps électoral qui s’est élargi, complexifié, est devenu plus diversifié et pluriculturel. C’est ainsi qu’apparaît la notion de représentativité, qualité reconnue à une personne de représenter les intérêts d’un groupe de personnes. Cet ajustement entre représentants et représentés se fait de plus en plus, au détriment de l’intérêt général. Le représentant n’est plus celui qui porte l’intérêt général de la nation, mais les intérêts particuliers d’une partie du corps électoral, quand ce n’est d’un parti. Le fait que des voix dissonantes s’opposent au credo ''la patrie avant le parti'' est suffisamment illustratif à cet égard. En outre, depuis quelque temps déjà, le développement des nouvelles technologies de l’information et de la communication (médias interactifs, internet, blogs, Facebook, sondage etc.) est entré en concurrence et avec le système représentatif et avec le système universel. Le règne des partis a www.enqueteplus.com été longtemps l’expression achevée de ce double système. Il touche à sa fin. D’où les frustrations de certains à l’idée que c’est l’opinion qui est en train de devenir ''la reine du monde''. En tous les cas, on peut y voir le passage progressif de la démocratie ponctuelle du passé à la démocratie permanente. Après tout, comment imaginer que les citoyens puissent se satisfaire d’être des spectateurs passifs entre deux longues échéances électorales quand leur avenir se joue ? Tout l’enjeu est donc de faire coexister la démocratie représentative, que nous ne remettons nullement en question, mais qui, dans notre pays, s’exprime un jour tous les cinq ans et cette démocratie participative, inclusive, qui doit s’exprimer tous les jours. On peut même aller plus loin dans cette relation mandataire/mandant, en relevant ce qu’on pourrait qualifier de quiproquo. En fait, la démocratie représentative a été conçue dès l’origine comme un rempart contre le suffrage universel. Or ici, la démocratie repose aussi sur l’hypothèse absurde de l’élu compétent, lequel, par définition, peut se substituer à tout citoyen. On considère qu’une fois que les citoyens ont élu leurs représentants, leur devoir c’est de se taire. Il y a aussi ce que les sociologues appellent ''Le mythe du peuple'' assemblé fictivement en la personne des représentants choisis. Qu’on nous comprenne bien : nous ne sommes pas en train de faire l’apologie d’une démocratie d’opinion à la petite semaine, où le politique serait incapable de proposer des analyses, des actions et où la société serait l’arbitre final de tout. Il s’agit plus simplement de tenir compte de l’hétérogénéité de toutes les opinions, en un mot de faire des citoyens les acteurs des décisions qui les concernent, si nous voulons qu’ils soient des vecteurs du changement. On ne réalise pas toujours qu’un projet politique, quels qu’en soient la forme et le contenu, doit, pour s’inscrire dans la longue durée, faire l’objet d’une réappropriation par ses destinataires. A titre d’exemples, les différentes lois telles celles sur les gaspillages lors des cérémonies familiales et l’excision, qui posent un problème d’effectivité, sont emblématiques à cet égard. En effet, une loi sociale ne peut être acceptée que si elle a subi une double ratification, celle du parlement, mais aussi celle de la population et des groupes concernés. Du reste, on peut constater de manière évidente un déficit de représentativité non seulement dans le débat public d’une bonne frange de l’élite intellectuelle qualifiée improprement d’apolitique, mais aussi au niveau des instances de décision où se nouent et se dénouent les grands enjeux sociétaux. Leur prise de parole pourrait constituer, à l’évidence, une contribution importante d’une bonne partie de la société au débat démocratique. C’est pourquoi, il faudrait redonner au champ du politique sa dimension plurielle et ne pas croire l’avoir épuisé en l’ayant limité, comme le font les politiciens professionnels, à la lutte pour le pouvoir. Pour l’essentiel qu’attendonsnous comme ruptures ? Pour nous en tenir à quelques points critiques, nous savons qu’au Sénégal, les aspects institutionnels souffrent d’une overdose rhétorique, mais une solution simple existe, elle a pour nom régime parlementaire. Cela consisterait à confier au seul Premier ministre et aux ministres qu’il aura librement choisis et en toute responsabilité, la détermination et la conduite de la politique de la nation sous le contrôle d’un parlement qui refléterait la pluralité des voix des citoyens. Ce n’est qu’à ce prix qu’il lui sera opposable une culture du résultat et de l’évaluation. Mais arrêtons de rêver en couleur et soyons réaliste en nous focalisant sur ce qui existe. Il faut un exécutif politiquement ''light'', capable de renoncer à la posture archaïque de l’hyperpuissance d’un exécutif au détriment du législatif. Le parlement doit aider l’exécutif à mieux gouverner ; le préalable c’est de muscler le premier et dégraisser le dernier. La séparation des pouvoirs passe nécessairement par la rationalisation de l’hyper présidentialisme et le renforcement du pouvoir du parlement. Il convient de faire de la séparation des pouvoirs une réalité tangible. On parle souvent de l’indépendance de la justice, mais il y a tous les autres pouvoirs : législatif, administratif, économique, religieux, médiatique. En outre, la démocratie a pour exigence de les rééquilibrer dans des ''check and balance''. C’est pourquoi, l’exécutif doit prendre en compte les propositions de loi (propositions de loi relevant de l’initiative parlementaire), bien davantage qu’il ne l’a fait dans l’autre législature. L’efficacité de son action n’en serait que raffermie. Il faut aussi renforcer l’opposition parlementaire dans sa fonction d’interpellation du gouvernement, dans sa capacité à mobiliser les instruments de contrôle, d’investigation et d’évaluation des politiques publiques. Qu’attendons-nous comme ruptures ? Pour un autre type de participation citoyenne, il importe de retourner à l’esprit de l’article 6 de la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen selon lequel, les citoyens ont le droit de concourir personnellement à la formation de la loi. Il faut donc surmonter les féodalités politiques, élargir l’espace politique aux simples citoyens en leur proposant de nouveaux outils participatifs et délibératifs (forums citoyens, entre autres), des modalités de co-conception, coélaboration et co-évaluation des politiques publiques. Une large capacité (au besoin en renforçant leurs potentialités) d’interpellation des pouvoirs quels qu’ils soient, en prenant soin à chaque fois d’articuler décision et participation. Cette démarche devrait permettre, de notre point de vue, de mettre fin qu’on le reconnaisse ou non au discrédit dont souffre l’institution parlementaire et de renouer la confiance par le dialogue au plus près des réalités, à travers une grande diversité de solutions. DR CHEIKH TIDIANE BA , SOCIOLOGUE CTBA03 @YAHOO.FR numéro 729 • lundi 18 novembre 2013 11 SPORTS BARRAGES MONDIAL 2014 - ZONE AFRIQUE REVUE TOUT TERRAIN Le Cameroun rejoint le Nigeria et la Côte d'Ivoire BARRAGES MONDIAL 2014 La Tunisie porte (encore) réserve L'équipe du Cameroun a mis fin à une spirale d’échecs en se qualifiant pour la Coupe du monde 2014 de football, hier à Yaoundé. Les Lions indomptables rejoignent ainsi, le Nigeria et la Côte d'Ivoire ayant décroché leurs tickets samedi. équipe du Cameroun était attendu au tournant après ses non-qualifications pour les Coupes d’Afrique des nations 2012 et 2013. Elle n’a pas flanché face à la Tunisie, ce 17 novembre 2013 à Yaoundé. Les Camerounais ont battu la Tunisie 4-1 en barrage retour des éliminatoires (0-0 à l’aller). Dans leur antre du stade Ahmadou Ahidjo, les Lions Indomptables ont fait la différence notamment sur des réalisations de Pierre Webo (3e) et Benjamin Moukandjo (30e), avant qu’Ahmed Akaichi (50e), entré en début de seconde période ne vienne relancer la partie. Mais Jean II Makoun va finalement mettre les L’ siens à l’abri en s’offrant un doublé (65e et 86e). Comme le Nigeria et la Côte d'Ivoire, la sélection camerounaise a décroché sa qualification pour la Coupe du monde 2014 de football, à l’issue d’un match retour de barrage bien négocié. Le Nigeria et la Côte d'Ivoire sont les deux premiers pays de la zone Afrique à s'être qualifiés pour le Mondial-2014 au Brésil (12 juin-13 juillet), aux dépens respectivement de l’Éthiopie 2-0 (aller: 2-1) à Calabar, et du Sénégal 1-1 (aller: 3-1) à Casablanca, samedi en barrages retour. A Casablanca, en raison d'une suspension de son terrain, la Côte d'Ivoire a souffert pour se qualifier, face à des Sénégalais très combatifs qui ont cru à l'exploit jusqu'au bout, et notamment jusqu'au but de la délivrance de Salomon Kalou marqué dans le temps additionnel. Les joueurs de Sabri Lamouchi et de Didier Drogba avaient il est vrai effectué un grand pas à l'aller le 12 octobre à Abidjan (3-1). Le Sénégal est toutefois passé bien près de l'exploit au Maroc. En effet, avant le but de Kalou, l'attaquant de Fenerbahçe Moussa Sow, auteur de l'égalisation sur penalty à la 76e suite à une faute de Drogba, a vu sa frappe des 20 m repoussée du bout des gants par Boubacar Barry. L’équipe du Nigeria va disputer sa cinquième phase finale de Coupe du monde de football. En première mitemps, Victor Moses ouvre en effet le score à la 20e minute sur penalty. Et Victor Obinna creuse l’écart (82e) avec un coup franc enroulé que Bancha, portier de l'Éthiopie aurait pu stopper. (RFI.COM) RÉSULTATS Samedi Nigeria - Éthiopie 2-0 Sénégal - Côte d'Ivoire 1-1 Dimanche Tunisie - Cameroun 1-4 Mardi 16h Égypte - Ghana 18h15 Algérie - Burkina Faso LUTTE - SAISON 2013-2014 Malal Ndiaye ouvre en beauté KHADY FAYE e premier combat de lutte de la saison a eu lieu hier au stadium Iba Mar Diop de Dakar. Au final, Malal Ndiaye de l’écurie Yeumbeul a pris le meilleur sur Paul Maurice de l’école de lutte Manga 2. L Il aura ainsi fallu à Malal Ndiaye 7mn pour venir à bout de Paul Maurice. Les deux techniciens ont offert aux amateurs un combat digne d’un ''mbapatt'' (lutte simple) avec beaucoup de techniques et peu de coups de poing. Au coup de sifflet de l’arbitre, Paul Maurice s'est rué sur son adversaire afin de le surprendre et saisir sa jambe. Mais agile et l’esprit alerte, Malal Ndiaye a vu le coup venir et a esquivé. Les deux lutteurs sont alors sortis du cercle des sacs, poussant l’arbitre à les rappeler à l’ordre. Au deuxième coup de sifflet, les deux lutteurs ont opté pour un round d’observation, avec des balancements de bras, et quelques gestes techniques par moments. On aurait dit une finale à Adrien Senghor, l'antre de la lutte simple, tant les protagonistes ont évité de se donner des coups, mais se contentaient de faire parler leur technique. Mais au bout de 7 minutes de suspense, Malal Ndiaye finira par prendre le dessus sur Paul Maurice, en prenant ses deux jambes par surprise. Ce faisant, la vainqueur remporte le première victoire de la saison et relance sa carrière qui était en berne, tandis que le perdant, Paul Maurice, s'enfonce dans le gouffre. www.enqueteplus.com qu’auparavant et j’ai débuté la saison avec mon poids idéal'', insiste t-il avant d’ajouter : ''Je ne suis pas le seul joueur à jouer beaucoup de matches dans la saison et concernant la tournée que nous avons faite, nous avons joué pour nous faire plaisir et jouer ces matches sans pression''. Surclassée sur le terrain par le Cameroun, la Tunisie rêve encore du Brésil ou du moins ses dirigeants. Après s'être en partie qualifiée sur une erreur administrative du Cap-Vert au tour précédent, la Tunisie vient de nouveau de porter réserve. Selon la radio nationale, la requête mettrait en cause deux joueurs de la sélection camerounaise : Joël Matip et Eric-Maxim ChoupoMoting. Ces derniers, passés par les équipes de jeune en Allemagne, n'auraient pas reçu les autorisations nécessaires de la part de la FIFA pour évoluer avec le Cameroun. Cette argumentation est surprenante d'autant que les deux joueurs concernés évoluent au sein des Lions Indomptables depuis déjà quelques saisons. Selon nos informations, la réserve tunisienne porterait plus exactement sur l'éligibilité des deux Germano-Camerounais. ALGÉRIE 50 blessés aux guichets... Les guichets ont été pris d'assaut samedi à Blida, par des milliers de supporters algériens souhaitant acheter un billet pour assister au barrage retour de Coupe du monde entre l'Algérie et le Burkina Faso. Plus d'une cinquantaine de personnes ont été blessées dans des bousculades. Parmi elles, certaines ont été touchées à l'arme blanche ou par des jets de pierres… BARCELONE OM Une piste espagnole pour Mandanda Après avoir obtenu son prêt de la part de Chelsea pendant trois saisons consécutives, l'Atletico Madrid pourrait voir son gardien Thibaut Courtois repartir l'été prochain. Selon le journal AS, le club de la capitale étudie actuellement des pistes pour lui succéder et aurait coché le nom du Marseillais Steve Mandanda (28 ans, 13 titularisations en Ligue 1 cette saison). Un temps annoncé sur le départ l'été dernier, l'international français est sous contrat jusqu'en 2016. ALLEMAGNE Khedira opéré avec succès Messi parle de sa méforme Ce n'est plus les buts mais les blessures que Lionel Messi enchaîne. Dernière en date, celle au biceps fémoral de la cuisse gauche qui le tiendra loin des terrains pendant six à huit semaines. Dans les pages du journal argentin Olé, Lionel Messi s'exprime sur son nouveau train de vie : ''C’est triste parce ce que je ne m’y attendais pas et également parce que c’est une blessure qui survient peu de temps après une autre''. Mauvais régime alimentaire depuis le départ de Guardiola, tournée estivale trop harassante, pas assez préservé, les rumeurs autour de l'inhabituel baisse de forme de l'Argentin ont fusé et il a ainsi souhaité clarifier les choses : ''Des gens parlent de la raison de ma blessure sans savoir de qui ils parlent. Ce n’est pas la vérité. J’ai suivi la même préparation Victime d'une rupture du ligament croisé antérieur du genou droit vendredi lors du match amical contre l'Italie (1-1), le milieu de terrain allemand Sami Khedira (26 ans, 44 sélections et 4 buts) a été opéré avec succès samedi à Augsbourg. Alors que la durée de son indisponibilité est estimée à six mois, la Mannschaft ne perd pas espoir de pouvoir le récupérer pour la Coupe du monde. numéro 729 • lundi 18 novembre 2013 CMJN 12 SPORTS FOOT - BARRAGES RETOUR SÉNÉGAL / CÔTE D’IVOIRE (1-1) Que de détermination et de regrets ! Le Sénégal a obtenu le nul (1-1) en match retour des barrages du mondial 2014 samedi au stade Mohamed V de Casablanca face à la Côte d’Ivoire. Ce sont les Éléphants qui se sont qualifiés grâce à leur victoire (3-1) au match aller à Abidjan le 12 octobre dernier. LOUIS GEORGES DIATTA (STAGIAIRE) es regrets ! C’est certainement le sentiment qui devrait animer les joueurs sénégalais à l’issue du match nul (1-1) samedi au stade Mohamed V de Casablanca face aux Ivoiriens. Car ce match a été dominé du début jusqu’à la fin du temps réglementaire par les Lions face à une équipe ivoirienne à leur portée. Contrairement au match aller, les Lions de la Teranga ont fait preuve d’engagement et de maestria que personne n’attendait d’eux. Au vu du jeu produit, Alain Giresse et son groupe ne devront s'en prendre qu'à eux-mêmes s'il ont raté la qualification au Mondial 2014 devant se jouer au Brésil. Ayant la possession du ballon en début de partie, les Éléphants ont essayé de mettre la pression sur les Lions. Ceux-ci, déterminés et désireux de prendre leur revanche, ont très tôt pris le match en main grâce à un Sadio Mané étincelant sur le D RÉACTIONS ALAIN GIRESSE, COACH DES LIONS “Ne pas jouer à Dakar nous a pénalisés” ''Vous qui êtes de l'extérieur, vous pouvez penser que nous avons pris un risque mais nous qui sommes à l'intérieur, nous avons travaillé pour mettre sur pied une stratégie avec les joueurs pour l'animer. C'est une stratégie qui a été mise en place et les conditions étaient réunies pour réussir la qualification, mais l'équipe a manqué de réussite. J'espère que ce sera positif parce qu'ils étaient très frustrés de n'être pas partis avec la victoire et la qualification. Mais, c'est bien ce qu'ils ont fait, parce qu'ils ont montré le véritable visage du Sénégal. Et ce soir, je suis fier de ces joueurs qui ont tout donné et tout tenté. Nous avons franchi un palier et ça il faut le souligner. Tout a été fait sauf l’essentiel, à savoir marquer plusieurs buts. Il y a donc fatalement des regrets. On est très fiers d’avoir produit ce match là mais ça ronge. C’est le genre de match qui fait mal. Cette rencontre marquera l’équipe et les joueurs, et laissera des traces émotionnelle ment. C’est vrai que de ne pas jouer à Dakar nous a pénalisés. Être poussés par 50 000 ou 60 000 spectateurs, ça aurait été autre chose.'' côté gauche sénégalais. Les poulains de Sabri Lamouchi, tenant à garder leur avantage de deux buts, se sont regroupés dans leur moitié de terrain. Face à ce bloc défensif ivoirien, les Lions de la Teranga, multipliant les attaques, ont été obligés de tenter leur chance de loin, sans succès. Idrissa Gana Guèye (12e), d’une frappe tendue, ne parvient pas à mettre le ballon dans les buts ivoiriens gardés par Copa Barry, de même que Papiss Demba Cissé (33e) d’une volée du droit dans la surface de réparation. Le score est resté nul et vierge à la fin de la première mi-temps sur une domination stérile du Sénégal. Reprenant la seconde période sur le même rythme, l’équipe du Sénégal déroule son jeu avec maîtrise sur toutes les lignes. Les Lions ont même failli ouvrir le score. L’attaquant de Newcastle (première ligue anglaise) Papiss Demba Cissé manqua son face-à-face (48e) avec le portier ivoirien, Copa Barry, meilleur joueur ivoirien sur le terrain samedi. Pendant ce temps, ses coéquipiers procédaient par des contreattaques bien orchestrées par le virevoltant Gervinho qui ne manquait pas parfois d’inquiéter le camp sénégalais. Finalement, les efforts de l’excentré gauche Sadio Mané seront récompensés par un penalty causé par le capitaine ivoirien, Didier Drogba, à la 77e minute. Moussa Sow, entré en cours de jeu (66e) à la place de Dame Ndoye, va marquer le penalty. Mais les protégés d’Alain Giresse vont se heurter plusieurs fois à l’impérial Copa Barry. Ayant raté une occasion en or dans la dernière minute des arrêts de jeu (90e +4), les Lions vont encaisser sur un contre le but fatidique marqué par Salomon Kalou. Un changement trop tard L a qualité de la prestation des joueurs alignés samedi face à la Côte d’Ivoire a donné raison à ceux qui avaient décrié le choix d’Alain Giresse sur certains hommes. Les joueurs qui ont été titularisés, notamment ceux qui avaient été mis sur le banc au match aller, Kara Mbodji, Papy Mison Djilobodji, dans l’axe central, Salif Sané, Stéphane Badji, au milieu de terrain, Sadio Mané, excentré gauche, ont tenu leur rang. L’équipe du Sénégal n’avait pas produit un jeu d’un niveau aussi relevé il y a belle lurette. C’est aussi la plus belle, la plus équilibrée et la plus engagée des équipes mises en place par le technicien français depuis qu’il a été porté à la tête de l’équipe nationale du Sénégal. Mais ce changement est venu trop tard. Ce sont les Éléphants qui iront au Brésil pour avoir su profiter sans forcer de la fébrilité des Lions à Abidjan au match aller. Les équipes Sénégal : Bouna Koundoul - Kara Mbodji, Papy Mison Djilobodji, Salif Sané, Pape Ndiaye Souaré (90e +2, Mame B. Diouf ) - Stéphane Badji (82e, Henri Saivet), Idrissa Gana Guèye, Salif Sané, Dame Ndoye (65e, Moussa Sow), Sadio Mané – Papiss Demba Cissé. Entraîneur : Alain Giresse. Côte d'Ivoire : Boubacar Copa Barry - Kolo Touré, Souleymane Bamba, Didier Zokora, Serge Aurier- Romaric, Gosso Gosso, Yaya Touré - Gervinho (80e, Giovannie Sio), D. Drogba, S. Kalou. Entraîneur : Sabri Lamouchi. Kara (Mbodj) le mettre au fond et lui-même m'a dit qu'il le voyait déjà là-dans. J'appelle mes coéquipiers à tirer les bons enseignements de ce match pour avancer. Le Sénégal a montré son vrai visage loin de la rencontre aller où la qualification a été grandement compromise Même si l'équipe nationale est éliminée, le groupe a franchi un cap et il devrait être meilleur dans les années à venir.'' SABRI LAMOUCHI, COACH DES ÉLÉPHANTS ''Le plus important était de gagner'' ''Ce soir, on a énormément souffert. On a très peu joué. On n’arrivait pas à sortir proprement le ballon et à aligner trois passes. Ça a été compliqué, mais il y a des matches comme ça. Le Sénégal a fait une très grande prestation. Ils nous ont mis en grande difficulté. Sur l’ensemble des deux matches, je pense que c’est mérité. Quand tu n’es pas bien dans un match, faut savoir faire le dos rond. Au prix de mille efforts, on a réussi à remplir l’essentiel. Le plus important était de gagner. Je suis fier des joueurs, du staff. Les sentiments qui m’animent c’est la fierté, la joie pour le peuple ivoirien qui verra son équipe prendre part à la coupe du monde.'' DIDIER DROGBA, CAPITAINE DES ÉLÉPHANTS ''On va rentrer chez nous et savourer'' MOUSSA SOW, ATTAQUANT DES LIONS ''Après le but, je pensais que la qualification était plus que possible'' ''Sincèrement, après le but marqué, je me suis dit qu'on tenait le bon bout et pensais que la qualification était plus que possible. Le Sénégal était supérieur à la Côte d'Ivoire et l'équipe (sénégalaise) a eu tellement d'occasions", a-t-il dit, évoquant en particulier son tir dans les arrêts de jeu que le gardien de but ivoirien, Kopa Barry, avait boxé dans les pieds de Kara Mbodj. ''Je voyais ''Ça sera la troisième coupe du monde d’affilée pour un petit pays comme la Côte d’Ivoire. Je suis fier de faire partie de cette aventure-là et d’entrer dans l’histoire du football de mon pays avec cette troisième qualification consécutive. Bravo au Sénégal qui malgré le score n’a jamais baissé les bras et a joué crânement sa chance. On est content, on va rentrer chez nous et savourer. On a envie de faire quelque chose d’intéressant à cette coupe du monde. Les deux précédents ont été difficiles. Là on espère avoir un peu plus de chances et passer au moins le premier tour.'' (AVEC APS ET SPORT-IVOIRE) www.enqueteplus.com numéro 729 • lundi 18 novembre 2013