Comment accroître le recours à la chirurgie de jour en Belgique

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KCE REPORT 282Bs
SYNTHÈSE
COMMENT ACCROÎTRE LE RECOURS À LA CHIRURGIE DE
JOUR EN BELGIQUE ?
2017
www.kce.fgov.be
KCE REPORT 282Bs
HEALTH SERVICES RESEARCH
SYNTHÈSE
COMMENT ACCROÎTRE LE RECOURS À LA CHIRURGIE DE
JOUR EN BELGIQUE ?
ROOS LEROY, CÉCILE CAMBERLIN, MÉLANIE LEFÈVRE, PATRIEK MISTIAEN, KOEN VAN DEN HEEDE, STEFAAN VAN DE SANDE, CARINE VAN DE
VOORDE, CLAIRE BEGUIN
2017
www.kce.fgov.be
KCE Report 282Bs
 PRÉFACE
Comment accroitre le recours à la chirurgie de jour en Belgique ?
1
« Bonjour Madame, nous voici donc à trois semaines de la date fixée pour votre opération. C’est le bon moment
pour réfléchir à la formule que vous choisirez : la chirurgie de jour, ce qui vous permet de rentrer chez vous en fin
d’après-midi, ou un séjour classique avec une nuit à l’hôpital et retour chez vous le lendemain en début d’aprèsmidi ? »
Entend-on souvent ce genre de conversation? Nous parions que non. Et comme le patient sera bien en peine de
se forger clairement une opinion, ce seront vraisemblablement des éléments pratico-pratiques qui lui souffleront
de choisir l’une ou l’autre option. Mais, avouons-le, il se pliera sans doute de bonne grâce aux habitudes de la
maison.
Et les habitudes de la maison – notre étude de 2012 sur l’hospitalisation de jour nous l’avait déjà bien montré –
sont en grande partie déterminées par les incitants financiers d’un système devenu bien trop complexe et dénué
de logique. De quel droit devrait-on s’attendre, d’ailleurs, à ce qu’un hôpital ou un chirurgien scie lui-même la
branche sur laquelle il se tient ? Et ce pendant que les autorités encaissent les bénéfices et que le résultat final,
pour le patient, est probablement le même ?
Une politique qui veut favoriser davantage les soins ambulatoires – s’inscrivant par-là dans une tendance
largement suivie au niveau international – doit résolument placer les incitants à la juste place, tisser les filets de
sécurité nécessaires et œuvrer à ce que les capacités d’accueil de la première ligne atteignent le niveau souhaité.
La réforme actuellement en cours du financement des hôpitaux, pardon, de tout le paysage hospitalier, offre peutêtre ici une fenêtre d’opportunité unique. Et notre impression est que c’est bien ainsi que l’on voit les choses sur
le terrain. En témoigne la réponse franche et massive des cliniciens à notre appel : pas moins de 145 chirurgiens
et anesthésistes ont trouvé, malgré leurs horaires fort chargés, le temps de répondre à notre enquête en ligne ou
de se joindre à 11 groupes de travail pour réfléchir avec nous à l’hôpital chirurgical de jour de demain. Cela donne
à notre rapport un ancrage particulièrement solide. Nous souhaitons ici encore une fois les remercier
chaleureusement pour leur contribution et pour les discussions passionnantes que nous avons pu avoir avec eux.
Christian LÉONARD
Raf MERTENS
Directeur Général Adjoint
Directeur Général
2
Comment accroitre le recours à la chirurgie de jour en Belgique ?
 MESSAGES CLÉS
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
Au cours des dernières décennies, la chirurgie de jour n’a cessé de gagner en importance dans les pays
occidentaux. Il subsiste néanmoins de grandes différences entre pays mais aussi entre hôpitaux d’un
même pays. Pour certaines interventions (par exemple l’opération de la cataracte ou l’ablation des
amygdales), la Belgique réalise des scores similaires à ceux de la plupart des autres pays, alors que pour
d’autres, elle pourrait encore faire nettement mieux.

On observe une variabilité considérable, entre les hôpitaux belges, du pourcentage d’interventions
électives réalisées en chirurgie de jour. Même pour les interventions dont le pourcentage national de
chirurgie de jour est élevé (par exemple pour la pulvérisation de calculs rénaux ou l’ablation des amygdales
palatines et pharyngiennes), certains hôpitaux ne suivent pas la tendance à la hausse. Pour certaines
interventions, le pourcentage varie même entre 0% et 100% (sur la période 2011-2013).

Différents obstacles entravent le recours à la chirurgie de jour en Belgique. Le système de financement
actuel, particulièrement complexe et opaque, ne l’encourage pas. Les barrières organisationnelles et
logistiques, tant au sein de l’hôpital qu’au niveau des soins ambulatoires, constituent également un obstacle
majeur. Enfin, la force de l’habitude au sein des équipes médicales et l’absence (d’application) de
recommandations evidence-based ne doivent pas être sous-estimées.

Si l’on veut choisir d’accroître la chirurgie de jour en Belgique, plusieurs conditions doivent être mises en
place:
o Un système de financement cohérent qui encourage financièrement la chirurgie de jour tout en
dissuadant l’effet d’aspiration des procédures qui peuvent être réalisées en cabinet de consultation ;
o Une séparation claire entre, l’hospitalisation chirurgicale de jour (avec son organisation autonome de
processus de soins) et l’hospitalisation classique ;
o Le développement de recommandations de pratique clinique et de trajets de soins et le suivi de
leur mise en application ;
o Une bonne communication avec le patient et son aidant proche, son médecin généraliste, l’infirmier
à domicile, le kinésithérapeute et le pharmacien, ainsi qu’une offre de formations adéquates afin que
les soins postopératoires puissent être administrés de manière optimale en dehors de l’hôpital ;
o Un système de feedback par lequel les hôpitaux et les prestataires de soins sont informés de leurs
propres pourcentages de procédures réalisées en chirurgie de jour et comparés aux autres hôpitaux
et prestataires de soins (benchmarking) ainsi qu’un monitoring de certains paramètres de qualité (par
exemple les réadmissions non programmées, séjour non planifié en hospitalisation classique, retour
aux urgences) ;
o Un choix entre la chirurgie de jour et l’admission classique qui soit financièrement neutre pour le
patient.
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3
 SYNTHÈSE
TABLE DES MATIÈRES



1.
PRÉFACE.............................................................................................................................................. 1
MESSAGES CLÉS................................................................................................................................ 2
SYNTHÈSE ........................................................................................................................................... 3
ÉTAT DES LIEUX ET CONTEXTE ....................................................................................................... 5
1.1.
QU’APPELLE-T-ON CHIRURGIE DE JOUR ? ..................................................................................... 5
1.2.
UNE TENDANCE CROISSANTE .......................................................................................................... 5
1.3.
QUELS SONT SES AVANTAGES ? ..................................................................................................... 5
1.4.
À QUELS PATIENTS S’ADRESSE-T-ELLE ? ...................................................................................... 5
1.5.
LA CHIRURGIE DE JOUR A ENCORE UNE MARGE DE PROGRESSION EN BELGIQUE .............. 6
1.6.
S’ENTENDRE SUR LES DEFINITIONS ............................................................................................... 6
1.7.
COMMENT L’ÉTUDE S’EST-ELLE DÉROULÉE ? ............................................................................... 6
2.
LA CHIRURGIE DE JOUR DANS UNE PERSPECTIVE INTERNATIONALE .................................... 7
2.1.
LES OPERATIONS DE LA CATARACTE ET L’ABLATION DES AMYGDALES DANS LE
PELOTON DE TETE EUROPEEN ........................................................................................................ 7
2.2.
TRÈS FAIBLE SCORE POUR LA CHOLÉCYSTECTOMIE ET L’ABLATION PARTIELLE D’UNE
GLANDE MAMMAIRE ........................................................................................................................... 7
3.
SITUATION EN BELGIQUE ................................................................................................................. 8
3.1.
VARIABILITE INTERDISCIPLINAIRE ET INTERREGIONALE ............................................................ 8
3.2.
VARIABILITE ENTRE LES HOPITAUX BELGES ................................................................................. 9
3.3.
QUELS SONT LES FACTEURS EXPLIQUANT CETTE VARIABILITE ? .......................................... 12
3.4.
INTERPRETATION DES DONNÉES BELGES : LA PRUDENCE EST DE MISE.............................. 12
4.
QUELS SONT LES OBSTACLES A UN RECOURS ACCRU A LA CHIRURGIE DE JOUR EN
BELGIQUE ? ....................................................................................................................................... 14
4
Comment accroitre le recours à la chirurgie de jour en Belgique ?
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4.1.
LE SYSTÈME DE FINANCEMENT COMPLEXE ET OPAQUE QUI N’ENCOURAGE PAS LA
CHIRURGIE DE JOUR........................................................................................................................ 14
4.2.
LES OBSTACLES ORGANISATIONNELS DANS LES HOPITAUX................................................... 19
4.3.
LES OBSTACLES ORGANISATIONNELS EN SOINS AMBULATOIRES ET DES ENTRAVES
MEDICO-JURIDIQUES ....................................................................................................................... 20
4.4.
LES PREFERENCES ET HABITUDES CLINIQUES DES EQUIPES MEDICALES ET LE
MANQUE DE RECOMMANDATIONS EVIDENCE-BASED ............................................................... 20
4.5.
LA CHIRURGIE DE JOUR NE CONVIENT QUE POUR LES PATIENTS BENEFICIANT D’UN
SOUTIEN ADEQUAT .......................................................................................................................... 21
4.6.
LES PREFERENCES ET LE CONFORT DU PATIENT ..................................................................... 21
5.
PROPOSITIONS EN VUE D’ACCROÎTRE LE RECOURS À LA CHIRURGIE DE JOUR ................ 21
5.1.
SOUTENIR LA CHIRURGIE DE JOUR PAR DES INCITANTS FINANCIERS .................................. 21
5.2.
SOUTENIR ET AMELIORER L’ORGANISATION ET LA LOGISTIQUE ............................................ 23
5.3.
RECOMMANDATIONS CLINIQUES ET DES TRAJETS DE SOINS ................................................. 23
5.4.
INFORMER LES PARTIES CONCERNEES ET LEUR PROPOSER DES FORMATIONS
ADAPTEES.......................................................................................................................................... 24
5.4.1.
Les équipes hospitalières...................................................................................................... 24
5.4.2.
Le patient............................................................................................................................... 24
5.4.3.
Soins ambulatoires ................................................................................................................ 24
5.4.4.
Clarification de la responsabilité médico-juridique ................................................................ 24
5.5.
SURVEILLER LA QUALITE PAR LA COLLECTE DE DONNEES, LE MONITORING ET LE
FEEDBACK ......................................................................................................................................... 24
5.6.
NE PAS REPERCUTER LES COUTS SUR LE PATIENT .................................................................. 25

RECOMMANDATIONS ....................................................................................................................... 26
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Comment accroitre le recours à la chirurgie de jour en Belgique ?
1. ÉTAT DES LIEUX ET CONTEXTE
1.1. Qu’appelle-t-on chirurgie de jour ?
On parle de chirurgie de jour quand un patient quitte l’hôpital le jour-même
d’une opération. Les interventions sont réalisées dans un centre chirurgical
de jour disposant d’une infrastructure opératoire à part entière. Des
exemples d’opérations souvent pratiquées en chirurgie de jour sont
l’insertion de drains transtympaniques (myringotomie), la chirurgie de la
cataracte et la stérilisation chez l’homme.
1.2. Une tendance croissante
La chirurgie de jour n’a cessé de gagner en importance dans les pays
occidentaux au cours des dernières décennies, essentiellement grâce aux
progrès des techniques chirurgicales, anesthésiques et analgésiques. Ainsi
par exemple, on recourt ainsi de plus en plus à des méthodes moins
invasives (par exemple, la laparoscopie au lieu de la chirurgie « ouverte »),
avec une plaie opératoire beaucoup plus petite, qui guérit donc plus vite.
Les anesthésiques à plus courte durée d’action réduisent la somnolence et
les nausées ressenties après le réveil. Mais, dans beaucoup de pays, ce
sont aussi des évolutions dans les pratiques cliniques et les attitudes des
équipes médicales (par exemple, une mobilisation plus précoce et une
reprise plus rapide de l’alimentation) et des stimulants financiers qui ont
contribué à substituer la chirurgie de jour à la chirurgie classique et à
favoriser la création de centres chirurgicaux de jour dotés de leurs propres
équipes et de trajets de soins spécifiques.
5
1.3. Quels sont ses avantages ?
La chirurgie de jour est sûre dans un grand nombre d’indications
chirurgicales. Même pour des patients porteurs d’une affection chronique
stable (diabète, asthme, épilepsie), elle est un choix à privilégier chaque fois
que c’est possible car elle n’occasionne qu’une interruption minime dans
leur routine quotidienne, en particulier dans leur schéma de médication. Elle
diminue également le risque d’infection parce que les patients passent
moins de temps à l’hôpital et qu’ils sont traités dans des lieux séparés de
ceux où sont hospitalisés les malades plus gravement atteints. Les patients
qui ont subi une intervention dans un centre chirurgical de jour recouvrent
également plus vite leur mobilité.
La chirurgie de jour est considérée comme plus coût-efficace parce qu’elle
ne nécessite pas la présence de personnel en dehors des heures
d’ouverture du centre de jour et que le patient fait un usage moindre des
services « hôteliers » de l’hôpital (repas, boissons, literie, chauffage, etc.).
Parallèlement, elle permet d’employer le personnel et les infrastructures de
l’hôpital de façon plus intensive et plus rationnelle parce que les
interventions les moins lourdes sont concentrées dans le centre de jour, les
lits « classiques » de l’hôpital restant libres pour les opérations ou
traitements plus lourds, quand ils ne sont pas tout simplement supprimés.
1.4. À quels patients s’adresse-t-elle ?
L’éligibilité d’un patient pour la chirurgie de jour doit faire l’objet d’une
évaluation préopératoire individuelle précise par l’équipe médicale et
elle doit toujours se décider en concertation avec le patient. Cette évaluation
préopératoire doit avoir lieu à temps afin qu’il soit possible de prendre en
compte les éventuelles comorbidités et d’informer et de préparer
suffisamment le patient. La sélection des patients pour la chirurgie de jour
ne doit pas être fondée sur des valeurs-seuils arbitraires telles que l’âge,
l’IMC (indice de masse corporelle) ou le poids, mais sur des critères
médicaux et sociaux reposant sur des recommandations récentes. En effet,
même si une intervention est parfaitement réalisable - d’un point de vue
médical - en chirurgie de jour, il faut encore s’assurer que le patient peut
bénéficier d’un soutien suffisant à domicile et qu’il est en état de comprendre
et de respecter les instructions concernant les soins postopératoires.
6
Comment accroitre le recours à la chirurgie de jour en Belgique ?
1.5. La chirurgie de jour a encore une marge de progression
en Belgique
Bien que la chirurgie de jour soit en progression partout, il subsiste de
grands écarts entre pays ou entre hôpitaux d’un même pays (voir point 2).
En Belgique aussi, la chirurgie de jour dispose encore d’une marge de
progression. L’un des objectifs du Plan d’approche pour la réforme du
financement des hôpitaux belges (avril 2015) de l’actuelle ministre des
Affaires sociales et de la Santé publique vise dès lors à diminuer le nombre
d’hospitalisations classiques en misant davantage sur la chirurgie de jour.
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1.7. Comment l’étude s’est-elle déroulée ?
Pour trouver les réponses aux questions énoncées plus haut, nous avons
appliqué les méthodes de recherche suivantes :

une revue de la littérature internationale sur les risques et l’innocuité de
la chirurgie de jour (voir chapitre 4 du Rapport scientifique) ;

une enquête en ligne adressée aux spécialistes belges de onze
disciplines chirurgicales consultées (voir Figure 1) pour demander
quelles étaient, à leur avis, les interventions chirurgicales admissibles
à la chirurgie de jour (voir chapitre 5 du Rapport scientifique). Dans la
présente synthèse nous nommerons ces spécialistes les « experts
consultés » (voir colophon) ;

une analyse de la pratique actuelle, sur la base de données
administratives belges (2011-2013) de la Cellule technique (Institut
National d’Assurance Maladie-Invalidité (INAMI) – Service public
fédéral (SPF) Santé publique, Sécurité de la Chaîne alimentaire et
Environnement) (voir chapitre 5 du Rapport scientifique) ;
Seules les interventions de chirurgie élective (planifiées) ont été prises en
compte dans cette étude. Les interventions non chirurgicales en
hospitalisation de jour (dialyse, traitements oncologiques…), la chirurgie
d’urgence et la chirurgie ambulatoire (au cabinet de consultation) n’y sont
pas abordés.

des réunions d’experts avec 11 groupes de spécialistes belges
(également repris sous le terme « experts consultés » dans la présente
synthèse) au cours desquelles les pratiques actuelles ont été abordées,
ainsi que les obstacles limitant un recours accru à la chirurgie de jour
(voir chapitre 5 du Rapport scientifique) ;
1.6. S’entendre sur les définitions

une consultation de parties prenantes intervenant dans l’organisation et
le financement de la chirurgie de jour en Belgique (voir colophon) ;
Dans la littérature internationale, les termes « chirurgie de jour » et
« chirurgie ambulatoire » sont utilisés comme synonymes. Or, dans le cadre
belge, la chirurgie ambulatoire ne se pratique pas dans une salle
d’opération, mais dans le cabinet de consultation d’un médecin, que ce soit
à l’hôpital ou en dehors. Afin d’éviter toute confusion, nous utiliserons dans
le présent rapport le terme de « chirurgie de jour » pour désigner
exclusivement les interventions réalisées dans un centre chirurgical de jour.
Ce faisant, nous nous écartons quelque peu des définitions de l’International
Association for Ambulatory Surgery (IAAS).

une validation du présent rapport par trois experts scientifiques
indépendants, dont deux experts étrangers (voir colophon).
Notre étude a été réalisée à la demande de la ministre et s’inscrit dans le
plan d’action évoqué plus haut. Dans cette étude, nous avons tenté de
répondre aux deux questions suivantes :
1.
quelles sont les interventions électives (programmées) qui peuvent être
réalisées de manière sûre en chirurgie de jour en substitution d’une
hospitalisation classique ?
2.
comment peut-on accroître la part de la chirurgie de jour ?
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2. LA CHIRURGIE DE JOUR DANS UNE
PERSPECTIVE INTERNATIONALE
Il ressort des données les plus récentes de l’Organisation de Coopération
et de Développement Économiques (OCDE ; 2014) qu’il existe de grandes
différences entre les pays d’Europe occidentale en matière de chirurgie de
jour (Rapport scientifique, chapitre 2). Pour certaines interventions, la
Belgique obtient des scores similaires à ceux de la plupart des autres pays
alors que pour d’autres, elle peut encore faire nettement mieux.
2.1. Les opérations de la cataracte et l’ablation des
amygdales dans le peloton de tête européen
Dans la chirurgie de la cataracte, on enlève la lentille naturelle de l’œil
(cristallin) devenue trouble, et on la remplace (le plus souvent) par une
lentille artificielle. Dans beaucoup de pays européens, ce type d’acte est
essentiellement pratiqué en chirurgie de jour ; c’est aussi le cas en Belgique,
avec 95 % des interventions.
La situation est moins homogène pour l’amygdalectomie (ablation des
amygdales palatines), une intervention surtout réalisée chez l’enfant. Au
moins la moitié des patients retournent chez eux le jour même en Finlande
(85 %), en Suède (71 %), en Belgique (70 %), aux Pays-Bas (68 %), en
Norvège (62 %) et au Royaume-Uni (50 %). À l’autre extrémité du spectre,
on observe qu’en Allemagne et en Irlande, on ne traite respectivement
aucun et presque aucun de ces patients en chirurgie de jour.
7
2.2. Très faible score pour la cholécystectomie et l’ablation
partielle d’une glande mammaire
La cholécystectomie (ablation de la vésicule biliaire) est une intervention
qui, en Belgique, s’effectue nettement moins souvent en chirurgie de jour
que dans d’autres pays. Alors qu’au Danemark, plus de la moitié de toutes
les cholécystectomies ouvertes et laparoscopiques (respectivement, 53 %
et 57 %) sont réalisées en chirurgie de jour, seule une petite minorité de ces
interventions (respectivement, 4 % et 5 %) le sont en Belgique.
En Belgique, 28 % des ablations partielles d’une glande mammaire sont
effectuées en chirurgie de jour, ce qui place notre pays loin derrière l’Irlande
(70 %), le Royaume-Uni (69 %), le Danemark (67 %) et la Suède (60 %).
8
Comment accroitre le recours à la chirurgie de jour en Belgique ?
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3. SITUATION EN BELGIQUE
3.1. Variabilité interdisciplinaire et interrégionale
Nous avons analysé les données administratives belges de la période 20112013 portant sur 486 types d’interventions chirurgicales réparties entre
11 disciplines (voir Figure 1 et Rapport scientifique, chapitre 5). Sur les
figures 2 et 3, chaque hôpital belge est représenté par un cercle dont le
diamètre est proportionnel au nombre d’interventions (classiques et
chirurgicales de jour) réalisées. Seuls les établissements ayant réalisé au
moins 10 interventions en 2011-2013 sont représentés sur ce graphique.
Ces analyses n’ont inclus que les patients qui ne souffraient pas de graves
comorbidités au moment de l’intervention (« Severity of illness » 1 ou 2
(niveau de sévérité), voir encadré 1).
L’analyse des données liées aux 486 types d’interventions révèle que les
opérations le plus souvent réalisées en chirurgie de jour en Belgique sont
les interventions ophtalmologiques, et que celles qui sont le moins souvent
réalisées en chirurgie de jour sont les opérations thoraciques (notamment
sur les poumons) (voir Figure 1). Dans la plupart des disciplines
chirurgicales, on réalise davantage d’opérations en chirurgie de jour en
Flandre qu’en Wallonie ou qu’à Bruxelles. Les écarts entre la Wallonie et
Bruxelles sont plutôt limités (voir aussi point 3.3). Les données
administratives ne nous ont pas permis de cerner les raisons de ces
différences.
Figure 1 – Différences interrégionales dans le recours à la chirurgie de jour pour 11 disciplines chirurgicales, 2011-2013
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Comment accroitre le recours à la chirurgie de jour en Belgique ?
3.2. Variabilité entre les hôpitaux belges
Nous avons constaté une variabilité considérable entre hôpitaux belges.
Figure 2 – Chirurgie de la cataracte (extraction du cristallin et insertion
d’une prothèse lenticulaire intraoculaire), 2011-2013
9
Les 100 établissements ayant réalisé au moins 10 opérations de la cataracte
ont pratiqué en moyenne 95,5 % de ces interventions en chirurgie de jour
(Figure 2). Il y a cependant encore une marge de progression, la figure
faisant apparaître qu’un certain nombre d’hôpitaux se situent encore sous
les 90 %. Il y en a même un qui ne réalise que 53,3 % de ses opérations de
la cataracte en chirurgie de jour et qui hospitalise donc 46,7 % de ces
patients au moins une nuit.
100%
Nous avons également relevé des résultats comparables (pourcentage
national élevé de chirurgie de jour coexistant avec un score nettement
inférieur pour certains hôpitaux) pour d’autres interventions, dans d’autres
disciplines. Le Tableau 1 en présente quelques exemples : la moyenne
nationale de toutes ces interventions est élevée, mais les minima sont en
revanche très bas, ce qui indique que certains hôpitaux ne suivent pas la
tendance à la hausse de la chirurgie de jour.
Pourcentage en hospitalisation de jour
90%
80%
70%
60%
50%
40%
30%
20%
10%
0%
0%
10%
20%
30%
40%
50%
60%
70%
80%
Pourcentage cumulatif du nombre total de séjours
Ligne horizontale indiquant le % national : 95.5 %
Nombre d’hôpitaux ayant 0% en hospitalisation de jour :
0
90%
100%
10
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Tableau 1 – Exemples d’interventions chirurgicales électives associant un pourcentage national élevé de chirurgie de jour à des « prestataires peu
performants », 2011-2013
Geste
Nombre de
séjours
(tous)
Nombre de
séjours en
chirurgie de
jour
% national
de chirurgie
de jour
% min. de
chirurgie de
jour
% max. de
chirurgie de
jour
P25 (%)
P75 (%)
Dégagement du canal carpien
92 526
90 606
97,9
42,9
100,0
97,0
99,1
Lithotritie (pulvérisation de calculs rénaux)
36 626
35 180
96,1
0,0
99,4
92,7
97,4
5 893
5 585
94,8
63,6
100,0
92,3
100,0
113 946
106 847
93,8
51,3
99,4
91,2
95,8
Correction de la blépharoptose (chute de la paupière)
Méniscectomie arthroscopique (exérèse du ménisque)
Biopsie de l’endomètre par aspiration avec
23 168
21 647
93,4
30,2
100,0
88,4
hystéroscopie (examen de l’utérus)
Adénotonsillectomie (ablation des amygdales palatines
41 828
37 133
88,8
2,7
100,0
86,3
et pharyngiennes)
Orchidopexie uni- ou bilatérale (descente des testicules
6 973
5 867
84,1
16,0
100,0
78,9
par voie chirurgicale)
% : pourcentage ; min.: minimum ; max. : maximum ; P : percentile ; données limitées aux hôpitaux ayant réalisé au moins 10 de ces opérations en 2011-2013.
Pour certaines interventions, le pourcentage de la chirurgie de jour varie
même entre 0 % et 100 % (pour la période 2011-2013). Le Tableau 2 en
présente quelques-unes.
96,5
96,3
96,0
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Comment accroitre le recours à la chirurgie de jour en Belgique ?
11
Tableau 2 – Exemples d’interventions chirurgicales électives dont le pourcentage de chirurgie de jour varie entre 0 % et 100 %, 2011-2013
Geste
Nombre de
séjours (tous)
Nombre de
séjours en
chirurgie de
jour
% national de
chirurgie de
jour
% min. de
chirurgie de
jour
% max. de
chirurgie de
jour
P25 (%)
P75 (%)
Greffe osseuse faciale
6 198
4 524
73,0
0,0
100,0
46,6
88,5
Dacryocystorhinostomie (opération du canal lacrymonasal)
2 455
1 522
62,0
0,0
100,0
34,1
82,6
Résection de tissu mammaire chez l’homme
1 495
0 893
59,7
0,0
100,0
31,3
80,0
Turbinectomie (exérèse d’un cornet du nez)
19 558
9 623
49,2
0,0
100,0
24,5
69,9
Trabéculectomie (abaissement de la pression intraoculaire)
2 788
1 300
46,6
0,0
100,0
51,0
100,0
Rhytidectomie (lifting facial)
1 523
0 369
24,2
0,0
100,0
8,2
48,2
Photocoagulation laser dans la rupture ou le
3 016
0 522
17,3
0,0
100,0
3,1
décollement de la rétine
Transplantation de la cornée (membrane fibreuse de
1 246
0 208
16,7
0,0
100,0
0,9
l’œil)
% : pourcentage ; min. : minimum ; max. : maximum ; P : percentile ; données limitées aux hôpitaux ayant réalisé au moins 10 de ces opérations en 2011-2013.
Pour certaines interventions, le pourcentage national est nettement inférieur
en Belgique par rapport à d’autres pays d’Europe de l’Ouest (voir aussi
section 2). La cholécystectomie (ablation de la vésicule biliaire)
laparoscopique en est un exemple éloquent. Sur la période 2011-2013,
seulement 5,9 % de ces interventions ont été réalisées en chirurgie de jour.
Pourtant, un hôpital a obtenu un score de 60,3 % alors que 31 n’en ont
exécuté aucune en chirurgie de jour. Or, d’après les experts consultés, cette
opération s’y prête dans environ la moitié des cas. Mais, comme on le
montre au point 4.1, les hôpitaux belges n’y sont pas incités sur le plan
financier.
80,2
46,3
12
Comment accroitre le recours à la chirurgie de jour en Belgique ?
totalement cet état de fait. D’autres pratiques cliniques ou d’admission en
sont-elles la cause ? Les patients de ces hôpitaux sont-ils moins en mesure
de faire appel aux soins de première ligne et à domicile ? Leur profil socioéconomique est-il différent ? Les données administratives dont nous
disposons à ce jour ne nous ont malheureusement pas permis de le vérifier.
Figure 3 – Cholécystectomie laparoscopique, 2011-2013
100%
Pourcentage en hospitalisation de jour
90%
80%
3.4. Interprétation des données belges : la prudence est de
mise
70%
60%
50%
40%
30%
20%
10%
0%
0%
KCE Report 282Bs
10%
20%
30%
40%
50%
60%
70%
80%
90%
100%
Pourcentage cumulatif du nombre total de séjours
Pour la majorité des experts consultés, c’était la toute première fois qu’ils
étaient informés des taux respectifs de chirurgie en hospitalisation de jour
et en hospitalisation classique. Ils ont trouvé cela très utile et parfois même
interpellant. Selon eux, il est important que ces informations soient
envoyées à intervalles réguliers à tous les spécialistes afin de leur donner
une meilleure vision de la situation. Cela peut aussi avoir un effet motivant.
Ils estiment cependant qu’il faut interpréter ces données avec prudence et
leur apporter certaines adaptations si l’on veut s’en servir adéquatement
pour le monitoring et le benchmarking (analyse comparative). Vous
trouverez à l’annexe 16 du rapport scientifique une liste détaillée par
discipline des préoccupations des experts consultés à propos des données.
En voici les plus courantes :

Ligne horizontale indiquant le % national :
5.9 %
Nombre d’hôpitaux ayant 0% en hospitalisation de jour :
31
3.3. Quels sont les facteurs expliquant cette variabilité ?
En complément d’analyse, nous avons cherché à identifier les facteurs qui
déterminent si un patient sera traité en chirurgie de jour. Il s’avère que ce
sont l’âge et la gravité de son affection qui sont déterminants, tous
types d’interventions confondus. La probabilité d’être traité en chirurgie
de jour est généralement moindre pour les personnes âgées (>75 ans) et
surtout pour les patients dont l’atteinte est plus grave. Nous avons par
ailleurs constaté que ce sont surtout les hôpitaux universitaires et les
hôpitaux wallons (et, dans une moindre mesure, bruxellois) qui exécutent
moins d’un quart de leurs opérations en chirurgie de jour. Les différences
de niveaux de sévérité (voir encadré 1) n’ont pas permis d’expliquer
il arrive qu’un seul et même code de nomenclature soit utilisé pour
un large éventail d’indications, d’interventions, de techniques et de
niveaux de sévérité. Si l’on prend l’exemple de la greffe de cornée, il
n’existe qu’un seul code pour cette intervention alors que la
transplantation peut être totale ou partielle. La technique la plus
récente, dans laquelle seuls des fragments de cornée sont
transplantés, est associée à un risque beaucoup moindre de
complications et est donc mieux adaptée à la chirurgie de jour, tandis
que la greffe totale s’y prête nettement moins (en raison d’un risque
plus grand de complications). Or, il n’est pas possible de distinguer les
deux techniques dans la base de données en se fondant sur la
nomenclature ;
KCE Report 282Bs
Comment accroitre le recours à la chirurgie de jour en Belgique ?

la nomenclature et/ou les codes ICD-9-CM (voir encadré 1) donnent,
pour certaines interventions, un libellé trop vague qui ne permet pas de
déterminer si la chirurgie de jour est envisageable. Les curetages
osseux en orthopédie en sont un exemple : certains types de curetage
entraînent un risque de septicémie grave et le patient doit donc être
suivi de près et traité, entre autres, par antibiothérapie intraveineuse.
La chirurgie de jour n’est donc pas indiquée. Mais d’autres types de
curetage peuvent tout à fait se pratiquer en chirurgie de jour ;

les données ne permettent généralement pas d’établir une distinction
entre chirurgie primaire et chirurgie de révision. Or, il s’agit d’une
information très importante pour certaines interventions, car la chirurgie
de révision représente généralement un acte plus lourd et donc, moins
admissible à la chirurgie de jour. Par ailleurs, les données que nous
avons utilisées (2011-2013) ne permettent pas toujours de différencier
la chirurgie ouverte de la chirurgie moins invasive. Cette différenciation
pourra être mieux établie avec le nouveau système de classification des
patients utilisé depuis 2015 (voir encadré 1);

certains codes de la nomenclature sont appliqués à d’autres
interventions que celles prévues parce que des codes appropriés
manquent (par exemple, la nomenclature n’a pas encore été adaptée à
la pratique actuelle) ou que le remboursement est jugé trop bas pour
l’intervention. Cette problématique a été pointée par divers groupes
d’experts. Par exemple, d’après les experts consultés, l’exérèse
radicale de l’endométriose ne devrait pouvoir être réalisée que dans
des centres spécialisés et doit assurément s’inscrire dans le cadre d’un
séjour hospitalier classique. Pourtant, 80 hôpitaux la pratiquent
manifestement, dont 57 seulement 10 fois en l’espace de 3 ans. Selon
les experts, un code de nomenclature incorrect a été communiqué pour
les 119 prétendues exérèses radicales de l’endométriose réalisées en
chirurgie de jour ;

13
en principe, les interventions pratiquées dans la salle de
consultation du médecin (chirurgie ambulatoire) ne peuvent être
enregistrées au titre d’acte chirurgical de jour. Pourtant, il a été rapporté
dans certains groupes de travail d’experts que quelques hôpitaux
pratiquent couramment un enregistrement (frauduleux) de ces
interventions comme chirurgie de jour afin de pouvoir prétendre aux
remboursements propres à l’hôpital de jour chirurgical (voir point 4.1).
Des exemples issus de diverses disciplines ont été cités (ils sont
examinés plus en détail au chapitre 5 du Rapport scientifique et
répertoriés à l’annexe 16). Sur la base des données administratives, il
est impossible d’identifier les interventions qui ont été effectivement
réalisées en salle d’opération et celles qui ont été indûment
enregistrées en tant que telles.
14
Comment accroitre le recours à la chirurgie de jour en Belgique ?
4. QUELS SONT LES OBSTACLES A UN
RECOURS ACCRU A LA CHIRURGIE DE
JOUR EN BELGIQUE ?
4.1. Le système de financement complexe et opaque qui
n’encourage pas la chirurgie de jour
En Belgique, deux organismes publics sont compétents pour le financement
de la chirurgie de jour : l’INAMI et le Service public fédéral (SPF) Santé
publique, Sécurité de la Chaîne alimentaire et Environnement. Cette
responsabilité partagée est source de difficultés pour une politique
cohérente. En outre, la réglementation est très complexe et illogique, et
n’encourage pas la chirurgie de jour, que du contraire. Nous pouvons
affirmer que le système actuel de financement constitue de loin l’entrave la
plus importante à un accroissement du recours à la chirurgie de jour. Les
experts consultés partagent également cet avis.
parties. Le solde, à savoir la part variable, englobe (théoriquement) 20 %
des sous-parties B1 et B2, et est payé en fonction du nombre d’admissions
(10 % du budget) et de journées (10 % du budget). Les hôpitaux reçoivent
un montant par admission et un montant par jour pour une hospitalisation
classique et pour la chirurgie de jour ; les deux montants sont spécifiques
de l’hôpital.
Pour une hospitalisation classique, le calcul de la sous-partie B2 repose sur
la durée moyenne nationale de séjour pour l’APR-DRG-SOI (voir encadré
1) auquel l’admission est attribuée. Le calcul du budget de la chirurgie de
jour repose pour sa part sur deux types de séjour (voir Rapport scientifique,
chapitre 3) :

L’activité de jour justifiée : il s’agit d’un séjour associé à au moins une
intervention chirurgicale dont le code de nomenclature figure sur ce que
l’on appelle la liste Aa. Cette liste recense les interventions chirurgicales
pour lesquelles la chirurgie de jour est considérée comme justifiée. Elle
a été établie en vue de promouvoir la chirurgie de jour. L’hôpital se voit
attribuer pour cela 0,81 journée d’hospitalisation justifiée (lit C), ainsi
qu’un montant par admission et un montant par jour (voir Tableau 3 et
l’encadré 1) ;

Les séjours classiques inappropriés : le SPF considère un certain
nombre d’hospitalisations classiques (c’est-à-dire avec nuitée) comme
« inappropriées » en ce sens qu’elles auraient normalement dû avoir
lieu dans un centre chirurgical de jour. Il en est ainsi dans les cas
suivants :
Pas de modèle uniforme pour financer la chirurgie de jour
Depuis la dernière grande réforme du financement des hôpitaux (1er juillet
2002), les hôpitaux perçoivent un financement au sein du budget des
moyens financiers (BMF). Le BMF est une enveloppe fermée qui comporte
diverses sous-parties. Sa répartition entre les différents hôpitaux est basée
sur un calcul complexe dans lequel on applique une méthode et des
paramètres spécifiques à chaque sous-partie. La sous-partie B2 est la plus
importante et couvre entre autres la rémunération du personnel infirmier. La
méthode de calcul de cette sous-partie est fondée sur l’activité justifiée des
hôpitaux, comme expliqué dans l’encadré 1.
Pour le paiement du budget hospitalier individuel, le BMF est scindé en une
part fixe et en une part variable. La part fixe est versée sur la base
d’acomptes mensuels et englobe (théoriquement) 80 % des sous-parties B1
(services communs) et B2, ainsi que 100 % de toutes les autres sous-
a
Les codes de nomenclature mentionnés sur la Liste A sont répertoriés à
l’annexe 4.
KCE Report 282Bs
o
L’intervention figure sur la liste de 24 APR-DRG chirurgicaux ou de
3 APR-DRG médicaux (voir annexe 5 et encadré 1), ET
o
Toutes les conditions suivantes sont remplies :

Il s’agit d’une hospitalisation classique planifiée ;

Le séjour dure trois jours maximum ;
KCE Report 282Bs
Comment accroitre le recours à la chirurgie de jour en Belgique ?

Le patient a moins de 75 ans ;
Pour un certain nombre d’interventions chirurgicales, un hôpital peut :

Le niveau de sévérité de la maladie (« severity of illness »

(SOI)) est de niveau 1 (mineur) ;

Le risque de mortalité est faible (niveau 1) ;

Le patient a quitté l’hôpital en vie.
Lorsqu’une intervention répond à toutes ces conditions et qu’après sa
réalisation, le patient a passé au moins une nuit à l’hôpital, celui-ci ne reçoit
un remboursement que pour 0,81 journée d’hospitalisation justifiée et un
montant par admission et un montant par jour, donc le même
remboursement que pour la chirurgie de jour, indépendamment de la durée
réelle du séjour du patient.
Pour les interventions pratiquées en chirurgie de jour qui ne figurent pas sur
la Liste A, les hôpitaux sont remboursés sur base d’un financement ouvert.
Ils peuvent imputer à l’INAMI un forfait par patient :

forfaits pour les groupes 1 à 7 : une liste des codes de nomenclature
auxquels le forfait s’applique, a été dressée pour chacun de ces
groupes (voir Tableau 3 et annexe 4). Ces montants sont identiques
pour chaque hôpital. Bien que ces forfaits soient destinés à financer les
frais de fonctionnement du centre de jour non chirurgical, des
interventions chirurgicales figurent également sur la liste des codes de
prestation.
15
imputer un maxi-forfait. Il s’agit d’un montant forfaitaire basé sur la
sous-partie B2 du BMF attribuée à l’hôpital (il lui est donc spécifique),
mais s’élevant au moins à 25 €. Ce forfait peut être imputé quand une
intervention est réalisée sous anesthésie générale.
Ces deux types de forfaits ne sont pas cumulables, seul le montant le plus
élevé peut être imputé. Il n’est pas non plus possible de combiner ces forfaits
avec un remboursement provenant du BMF : si une intervention figure sur
la Liste A, l’hôpital perçoit un remboursement pour une activité de jour
justifiée, mais pas de forfait.
Le partage de compétences entre l’INAMI et le SPF empêche une
politique cohérente
Les forfaits pour les groupes 1 à 7 et le maxi-forfait relèvent de la
compétence et de la responsabilité financière de la commission de
convention hôpitaux-organismes assureurs tandis que le calcul du BMF
pour le centre de chirurgie de jour relève de la compétence du SPF avec un
rôle consultatif du Conseil National des Etablissements Hospitaliers. En
outre, les décisions liées à la nomenclature prises au sein de la Commission
Nationale Médico-Mutualiste, en ce compris la définition des listes
nominatives (voir encadré 2), ont souvent des répercussions sur le
financement de la chirurgie de jour.
16
Comment accroitre le recours à la chirurgie de jour en Belgique ?
Encadré 1 – Résumé Hospitalier Minimum, système de classification
APR-DRG et journées d’hospitalisation justifiées
Résumé Hospitalier Minimum (RHM)
Deux fois par an, les hôpitaux généraux de Belgique sont tenus de
transmettre au SPF Santé Publique un large éventail de données sur toutes
les hospitalisations classiques, les hospitalisations de jour et les urgences.
Ces données sont enregistrées selon l’« International Classification of
Diseases-9th Revision-Clinical Modification » (ICD-9-CM)b. Un APR-DRG
(« All Patient Refined Diagnosis Related Group ») est attribué à toutes les
hospitalisations classiques et à toutes les hospitalisations de jour.
Système APR-DRG
Le système DRG classe les séjours des patients en groupes de diagnostics
sur la base de leur(s) affection(s). Le système APR-DRG ajoute à la
structure de base du DRG deux sous-classes : le risque de mortalité (« risk
of mortality » (ROM)) et le niveau de sévérité (“severity of illness” (SOI)). Il
y a quatre niveaux de SOI : 1 = mineur ; 2 = modéré ; 3 = majeur ; 4 =
extrême.
Journées d’hospitalisation justifiées
On calcule la durée moyenne du séjour en Belgique de tous les patients
relevant du même groupe de diagnostics et du même niveau de SOI. On
obtient ainsi le nombre de journées d’hospitalisation justifiées par groupe de
diagnostics/niveau de SOI. Ensuite, on calcule pour chaque hôpital le
nombre de journées justifiées en se basant sur cette moyenne nationale et
en tenant compte du case-mix des patients. Puis, on divise par service le
nombre de journées justifiées par un taux normatif d’occupation des lits (en
général, 80 %). Quand un patient séjourne dans un hôpital plus longtemps
qu’il n’est « justifié » (en fait, que la moyenne), l’hôpital touche un
financement moindre pour ces journées supplémentaires.
b
Depuis 2015, on utilise l’ICD-10-BE, une variante belge de l’ICD-10-CM et de
l’ICD-10-PCS.
KCE Report 282Bs
Encadré 2 – Honoraires médicaux et suppléments
Les médecins sont principalement rémunérés à l’acte. Pour la biologie
clinique, il y a également, en plus du remboursement par prestation, des
honoraires forfaitaires par admission. Les honoraires forfaitaires par
admission sont imputés pour toutes les interventions de la liste A ou pour
lesquelles un maxi-forfait est imputable, ainsi que pour une liste limitative de
64 codes pour lesquels un forfait pour les groupes 1 à 7 peut être imputé.
Un honoraire de coordination (pour le médecin-chef) et un honoraire de
surveillance peuvent être imputés pour un séjour en centre de jour
chirurgical dont au moins un code de nomenclature figure sur une liste
limitative de 71 codes.
En plus des honoraires, les médecins peuvent imputer des suppléments
d’honoraires, mais uniquement si le patient choisit une chambre à un lit.
Le Tableau 3 donne un aperçu de différents types d’interventions en
chirurgie de jour et des modalités de leur remboursement. Il illustre la
complexité du système. Les hôpitaux ne sont pas incités financièrement à
effectuer des interventions en chirurgie de jour ou à étendre leurs activités
dans ce domaine. Dans certains cas, ils ont même tout intérêt à hospitaliser
leurs patients une nuit.
KCE Report 282Bs
Comment accroitre le recours à la chirurgie de jour en Belgique ?
17
Tableau 3 – Financement actuel des interventions pratiquées en chirurgie de jour
Intervention figurant sur les listes
Intervention figurant sur la Liste A
des groupes 1 à 7*
Intervention ne figurant ni sur la Liste A, ni sur les
listes des groupes 1 à 7
Hôpital
0,81 journée justifiée en lit C (diffère selon l’hôpital)
Montant par admission (diffère selon
l’hôpital)§
Montant par jour (diffère selon l’hôpital)#
Forfaits pour les groupes 1 à 7**
Maxi-forfait en cas d’anesthésie générale**
/
/
/
/
Médecins
Paiement à l’acte pour les chirurgiens et anesthésistes
Paiement à l’acte pour les chirurgiens et anesthésistes
Paiement à l’acte pour les chirurgiens et anesthésistes
Honoraire de coordination (16,36 €) si l’intervention
figure sur la liste limitative
Honoraire de coordination (16,36 €) si l’intervention
figure sur la liste limitative
Honoraire de coordination (16,36 €) si l’intervention
figure sur la liste limitative
Honoraire de surveillance (16,36 €) si l’intervention
figure sur la liste limitative
Honoraire de surveillance (16,36 €) si l’intervention
figure sur la liste limitative
Honoraire de surveillance (16,36 €) si l’intervention
figure sur la liste limitative
Honoraires forfaitaires de biologie clinique par
Honoraires forfaitaires de biologie clinique par
Honoraires forfaitaires de biologie clinique par
admission°
admission°
admission°
Lit C : lit situé dans un service C, c’est-à-dire de diagnostic et de traitement chirurgical ;
* : montants fixes en 2017 pour Groupe 1 : 165,02 € ; Groupe 2 : 201,57 € ; Groupe 3 : 291,14 € ; Groupe 4 : 207,45 € ; Groupe 5 : 215,70 € ; Groupe 6 : 256,97 € ; Groupe 7 :
212,17 €;
** : les forfaits pour les groupes 1 à 7 et le maxi-forfait ne sont pas cumulables : seul le montant le plus élevé peut être imputé - en 2017, le maxi-forfait (code de nomenclature
761235) a varié entre 64,26 et 284,46 € ;
§ : entre 105,88 et 335,38 € en 2017 (codes de nomenclature 768036-768040) ;
# : entre 22,05 et 60,64 € en 2017 (codes de nomenclature 768051-768062) ;
° : forfait de base (code de nomenclature 519091) €34,20 en 2017, plus un des forfaits suivants en fonction des caractéristiques du laboratoire de biologie clinique de l’hôpital :
€ 53,58 (code 591076), € 47,03 (code 591113) ou € 25,65 (code 591135).
Le Tableau 4 donne quelques exemples concrets qui sont détaillés dans
l’encadré 3. Ces exemples illustrent eux aussi le fait qu’un système de
financement fondé sur des listes nominatives d’interventions ne peut
fonctionner que si ces listes sont régulièrement adaptées aux
recommandations cliniques et à la pratique actuelle. Les listes évoquées
constituent pour l’instant un frein important au choix de la chirurgie de jour.
18
Comment accroitre le recours à la chirurgie de jour en Belgique ?
KCE Report 282Bs
Tableau 4 – Exemples illustrant la complexité du système de financement de la chirurgie de jour (code de nomenclature ; lettre §)
Intervention figurant sur la Liste A
Intervention figurant sur les listes des groupes 1 à 7
Amygdalectomie avec adénoïdectomie (enfant)
(256491/502 ; K50)
Amygdalectomie avec ou sans adénoïdectomie (adulte)
(256535/546 ; K100 ; groupe 7)
Intervention ne figurant ni sur la Liste A, ni sur les
listes des groupes 1 à 7
Chirurgie de la cataracte (ex. : 246595/606 ; N425)
Cholécystectomie (ablation de la vésicule biliaire)
(242454/465, N350 ; 242476/480, N400)
Traitement d’une hernie inguinale bilatérale (241894/905 ;
N325 ; groupe 6)
Fissurectomie anale avec sphinctérotomie
(244473/484 ; N125)
Excision de gaine tendineuse (280534/545 ; N100)
Ostéotomie (correction) d’une dent incluse
(312410/421 ; K120)
Traitement d’une hernie inguinale unilatérale
(241872/883 ; N200)
Résection de fissure anale (244510/521 ; N90 ; groupe 6)
Incision de gaine tendineuse (280512/523 ; N75 ; groupe 5)
Exploration tendineuse (280556/560 ; N75 ; groupe 6)
Transplantation hétérotopique de l’organe dentaire
(312373/384 ; K180 ; groupe 1)
§ : Le remboursement prévu pour un code de la nomenclature se calcule en multipliant la lettre (ex. : 1,15 pour « K ») par le coefficient de ce code (par exemple, 63).
KCE Report 282Bs
Encadré 3 –
remboursement
Comment accroitre le recours à la chirurgie de jour en Belgique ?
Exemples
concrets
de
règles
illogiques
de
Une amygdalectomie (ablation des amygdales palatines) chez l’adulte,
associée ou pas à une adénoïdectomie (ablation des amygdales
pharyngiennes ou « végétations »), ne figure pas sur la Liste A. L’hôpital a
droit au forfait prévu pour le groupe 7 (212,17 € en 2017). Si le chirurgien
pratique la même intervention sur un enfant, l’hôpital touchera un
remboursement égal à 0,81 journée d’hospitalisation justifiée, un montant
par admission et un montant par jour parce que, dans ce cas-ci,
l’intervention figure sur la Liste A.
Pour une opération de la cataracte (reprise sur la Liste A) en chirurgie de
jour, l’hôpital perçoit un remboursement égal à 0,81 journée justifiée, un
montant par admission et un montant par jour. Pour une cholécystectomie
(ablation de la vésicule biliaire) en chirurgie de jour, il ne recevra pas un tel
remboursement parce que ce geste ne figure pas sur la Liste A, alors que,
selon les experts consultés, il serait souvent réalisable en chirurgie de jour.
Seul le maxi-forfait peut être imputé en chirurgie de jour (en raison de
l’anesthésie générale). Mais, si l’hôpital hospitalise le patient au moins une
nuit, il percevra un remboursement pour la durée de séjour justifiée et des
montants forfaitaires pour les médicaments, l’imagerie médicale et la
biologie clinique.
Pour le traitement d’une double hernie inguinale, l’hôpital peut facturer le
forfait prévu pour le groupe 6 (256,97 € en 2017). En revanche, si l’opération
concerne une hernie inguinale unilatérale, il percevra uniquement le maxiforfait pour l’anesthésie générale, soit un montant inférieur pour la plupart
des hôpitaux.
Une fissurectomie anale (réparation d’une fissure de la muqueuse anale)
conjuguée à une sphinctérotomie (incision d’un morceau du sphincter
interne de l’anus) figure sur la Liste A. L’hôpital qui pratique cette
combinaison d’interventions en chirurgie de jour, perçoit un remboursement
égal à 0,81 journée justifiée, un montant par admission et un montant par
jour. Mais la fissurectomie seule ne lui permet d’imputer que le forfait du
groupe 6 (256,97 € en 2017).
19
Face à ces règles de financement divergentes et parfois dissuasives,
quelques directions d’hôpitaux demandent à leurs équipes médicales de
garder certains de leurs patients une nuit, même si l’intervention est
envisageable en chirurgie de jour. Par ailleurs, certains spécialistes
préfèrent ne pas opérer leurs patients dans le centre de jour si celui-ci ne
dispose pas de chambres particulières ou en nombre limité seulement,
sinon ils ne peuvent pas imputer de suppléments. Un certain nombre
d’anesthésistes adoptent une attitude similaire en souhaitant que certaines
interventions soient réalisées sous anesthésie générale (celle-ci leur
donnant droit à un remboursement) même quand une anesthésie locale
(induite par le chirurgien lui-même) est possible.
4.2. Les obstacles organisationnels dans les hôpitaux
Selon la majorité des experts consultés, davantage d’interventions
pourraient être pratiquées en chirurgie de jour si l’on remédiait à certains
obstacles organisationnels et logistiques. Ainsi, beaucoup d’équipes
chirurgicales préfèrent programmer le matin les opérations les plus lourdes
(généralement impossibles à réaliser en chirurgie de jour) parce que ce sont
celles qui réclament le plus de concentration, et n’exécuter les interventions
moins exigeantes qu’ensuite. Beaucoup d’anesthésistes souhaitent aussi
commencer par les interventions sous anesthésie générale pour passer
ensuite à celles sous anesthésie locale parce qu’en général, celles-ci ne
nécessitent plus leur présence. De ce fait, les interventions en chirurgie de
jour, qui sont d’ordinaire moins lourdes, sont souvent programmées plus
tard dans la journée. Il faut également compter de fréquents retards suite à
des interventions inopinées à intercaler en urgence. Comme la période de
réveil des patients opérés plus tard dans la journée déborde les heures
d’ouverture du centre de jour, ces personnes sont hospitalisées pour une
nuit alors que ce n’était pas du tout prévu. Les experts consultés ont
également signalé que, dans beaucoup d’hôpitaux, la liste d’attente pour la
chirurgie de jour est plus longue que celle pour une hospitalisation
classique. Il s’ensuit que des patients nécessitant une opération semiurgente tout à fait adaptée à la chirurgie de jour sont souvent admis en
hospitalisation classique.
20
Comment accroitre le recours à la chirurgie de jour en Belgique ?
4.3. Les obstacles organisationnels en soins ambulatoires et
des entraves médico-juridiques
Après une intervention chirurgicale, les patients ont souvent besoin de soins
médicaux et paramédicaux spécifiques (soin de la plaie, analgésie,
détection d’éventuelles complications, kinésithérapie adaptée et dispensée
en temps opportun, etc.). Dans le cas de la chirurgie de jour, ces soins
doivent pouvoir être proposés à domicile. Les experts consultés ont rapporté
que c’est souvent là que le bât blesse. D’après eux, les soins
postopératoires médicaux, infirmiers, kinésithérapeutiques et paramédicaux
ambulatoires ne sont pas encore suffisamment développés en Belgique, à
tout le moins dans certaines régions. Ils ont également épinglé le fait que
les généralistes et/ou les infirmiers à domicile de certaines régions de
Belgique sont surchargés et n’ont pas le temps (ni les compétences) pour
diagnostiquer et, si nécessaire, traiter des complications postopératoires. La
tentation est dès lors grande de garder les patients une nuit ou deux à
l’hôpital jusqu’à ce que les principaux risques de complications soient
écartés.
Par ailleurs, les experts consultés sont aussi préoccupés par la question de
la responsabilité médico-juridique. À qui incombe-t-elle lorsqu’un patient
convalescent à domicile présente des complications postopératoires qui
sont diagnostiquées et/ou traitées trop tard et/ou inadéquatement ?
KCE Report 282Bs
4.4. Les préférences et habitudes cliniques des équipes
médicales et le manque de recommandations evidencebased
Presque chaque groupe d’experts l’a répété : le choix actuel de la prise en
charge (chirurgie de jour ou hospitalisation classique) est aussi dicté dans
une mesure importante par les habitudes et les traditions de l’équipe
médicale et par sa formation. Le manque de recommandations cliniques (ou
leur absence de mise en application) joue ici un rôle à ne pas sous-estimer
et engendre un manque de cohérence. Ce qui, pour tel médecin, constitue
la principale motivation à hospitaliser un patient une nuit (par exemple,
l’administration intraveineuse d’antibiotiques, la pose d’un drain pendant les
24 heures suivant l’opération, le positionnement spécifique du patient après
chirurgie ophtalmologique), ne l’est à l’évidence pas pour tel autre, qui
donnera par exemple les antibiotiques par voie orale ou n’en prescrira pas
du tout, retirera déjà le drain après quelques heures ou se rendra compte
qu’un infirmier seul pour 25 patients sera dans l’impossibilité de contrôler la
position de son patient pendant toute la nuit. Et qui optera dès lors pour la
chirurgie de jour.
Par ailleurs, certains spécialistes sont insuffisamment formés, par exemple
d’expérience sur la prise en charge adéquate de la douleur à domicile, ou
rechignent à employer de nouvelles techniques comme les techniques miniinvasifs. D’autres ne tiennent pas à modifier l’organisation de leur travail (par
exemple, adapter le programme opératoire ou la procédure de sortie, choisir
une anesthésie locale plutôt que générale).
KCE Report 282Bs
Comment accroitre le recours à la chirurgie de jour en Belgique ?
4.5. La chirurgie de jour ne convient que pour les patients
bénéficiant d’un soutien adéquat
Les interventions ne peuvent être réalisées en chirurgie de jour que si le
patient peut compter sur quelqu’un qui est capable de l’assister à son
domicile durant les 24 heures suivant sa sortie. C’est d’ailleurs aussi ce qui
est prévu dans la législation belgec. À défaut, il n’y a pas d’autre choix que
d’hospitaliser le patient au moins une nuit. Étant donné l’augmentation du
nombre d’isolés, le vieillissement de la population et la désagrégation
croissante des réseaux sociaux, les patients n’ayant pas de soutien suffisant
pour bénéficier de la chirurgie de jour seront probablement de plus en plus
nombreux.
4.6. Les préférences et le confort du patient
Les experts consultés ont rapporté que certains patients sont convaincus
d’avoir « droit » à une nuit après une opération. Par ailleurs, certains
hôpitaux proposent aux patients qui habitent loin de passer sur place la nuit
précédant l’intervention afin d’écarter le risque d’arriver en retard, qui
nécessiterait l’adaptation du programme opératoire. Parfois aussi, ce sont
les patients qui restent une nuit ou deux à l’hôpital simplement pour leur
confort, par exemple s’ils doivent de toute façon revenir à l’hôpital le
lendemain ou le surlendemain de l’intervention pour des soins
postopératoires. Enfin, d’autres établissements proposent un séjour d’une
ou de plusieurs nuits en guise de soutien psychologique, par exemple après
une intervention oncologique.
c
Art. 8 de l’AR du 25/11/97 fixant les normes auxquelles doit répondre la
fonction « hospitalisation chirurgicale de jour » pour être agréée, M.B. du 5
décembre 1997.
21
5. PROPOSITIONS EN VUE D’ACCROÎTRE
LE RECOURS À LA CHIRURGIE DE
JOUR
Dans cette partie, nous formulerons des propositions visant à accroître le
recours à la chirurgie de jour en Belgique. Nous nous sommes basés sur
l’analyse des données nationales, les entretiens avec les experts consultés
et les parties prenantes, la littérature scientifique et sur ce qui se fait dans
d’autres pays. Nous en tirerons ensuite des recommandations d’action
concrètes adaptées au contexte belge.
5.1. Soutenir la chirurgie de jour par des incitants financiers
On l’a vu, le système de financement actuel est particulièrement complexe
et dépourvu des stimulants nécessaires en faveur de la chirurgie de jour
tandis que la responsabilité est partagée entre l’INAMI et le SPF Santé
Publique. Le fait que certains actes soient remboursés aux hôpitaux par
l’intermédiaire du Budget des moyens financiers (BMF) et que d’autres le
soient par l’INAMI, rend le système inutilement compliqué. De surcroît, un
mécanisme de financement (partiellement) fondé sur des listes nominatives
ne peut fonctionner que si ces dernières sont régulièrement adaptées aux
recommandations cliniques les plus récentes et à l’évolution de la pratique
et de la nomenclature.
Une démarche pragmatique consisterait à définir pour chaque
intervention chirurgicale élective (programmée) une option
thérapeutique (préférentielle) basée sur entre autres la complexité de
l’opération. Dans son « Directory of Procedures », la British Association of
Day Surgery (BADS) attribue ainsi à plus de 200 interventions chirurgicales
les modalités suivantes : cabinet de consultation, pas de nuit à l’hôpital, une
nuit et deux nuitsd. Cette liste est régulièrement revue.
d
http://daysurgeryuk.net/en/shop/publications/
22
Comment accroitre le recours à la chirurgie de jour en Belgique ?
Pour bien faire, le système de financement actuel devrait migrer vers un
système unique transparent qui stimulerait financièrement la chirurgie
de jour. Différents critères de remboursement pourraient être prévus, de
préférence sur la base de paramètres objectifs (par exemple la durée du
séjour, la sévérité de l’affection, le matériel utilisé). Par ailleurs, il faut éviter
un effet d’aspiration sur les interventions qui peuvent être pratiquées
facilement en cabinet de consultation. La définition d’un cadre préférentiel
tel que suggéré plus haut pourrait déjà y contribuer. L’idéal serait d’intégrer
l’élaboration du système de financement encourageant financièrement la
chirurgie de jour dans les plans de la réforme actuellement en cours (voir
Encadré 4).
Encadré 4 – Plan d’approche pour une réforme du financement des
hôpitaux belges
Le Plan d’approche pour la réforme du financement des hôpitaux belges
(avril 2015) de la ministre Maggie De Block prévoit de classer les séjours
hospitaliers en trois groupes (« clusters »), chacun de ceux-ci se voyant
appliquer un système de financement différent. La distinction entre les
clusters repose sur la prévisibilité du processus de soins. En effet, certaines
hospitalisations exigent un processus standardisé tandis que, pour d’autres,
ce processus et, par conséquent, les moyens mis en œuvre, sont moins
prévisibles. Le cluster à basse variabilité se compose des séjours
hospitaliers nécessitant un processus standard de soins peu complexes qui
diffère peu d’un patient à l’autre. Pour les hospitalisations appartenant à ce
cluster, le Plan d’approche prône l’application d’un montant prospectif par
admission, indépendant des soins dispensés lors de chaque séjour
individuel. Le cluster à moyenne variabilité regroupe les séjours hospitaliers
moins prévisibles que ceux du premier cluster. Le système de financement
proposé s’inspire très largement du régime actuel, lequel répartit un budget
national à enveloppe fermée (BMF) entre les hôpitaux sur la base d’activités
justifiées. Enfin, le cluster à haute variabilité se compose des séjours
hospitaliers pour lesquels le processus de soins n’est pas prévisible et
dépend de chaque patient pris individuellement. Le système de financement
pour ce cluster fait l’objet d’une autre étude du KCE (juin 2017).
KCE Report 282Bs
Parallèlement, il serait utile de revoir régulièrement la nomenclature et
de l’adapter, par exemple, aux innovations technologiques (après une
analyse « coûts-bénéfices» fouillée). Cela permettra d’éviter que certains
codes de la nomenclature ne soient utilisés pour d’autres gestes que ceux
prévus parce que les codes adéquats font défaut. Le chapitre 5 du rapport
scientifique donne une série d’exemples de lacunes de la nomenclature
citées par les experts.
Enfin, on a vu que la détermination des « séjours classiques
inappropriés » repose sur une liste de 24 APR-DRG chirurgicaux et 3 APRDRG médicaux (voir point 4.1). Si ce système de « séjours classiques
inappropriés » est maintenu, le mieux serait de l’élargir à davantage
d’APR-DRG. Pour la présente étude, nous avons retenu des interventions
chirurgicales électives (programmées) puisées dans 71 APR-DRG
chirurgicaux différents.
Encadré 5 – Fixation d’objectifs en chirurgie de jour : tenir compte de
situations spécifiques
Si l’on veut stimuler davantage la chirurgie de jour au travers de la définition
d’objectifs (« targets »), par exemple pour définir ce qu’est une
hospitalisation classique inappropriée, il faut tenir compte des situations
spécifiques suivantes :
Chirurgie combinée : lorsque deux interventions ou plus sont combinées,
il est souvent trop pénible pour le patient de retourner chez lui le jour-même
alors que, quand ces mêmes opérations sont dissociées, le patient est
admissible à la chirurgie de jour ;
Chirurgie de révision : ces interventions sont souvent complexes et, donc,
aussi moins adaptées à la chirurgie de jour ;
Patients porteurs d’une comorbidité grave : cette population de patients
est généralement moins éligible pour la chirurgie de jour, raison pour
laquelle les séjours SOI 3 et 4 ont été laissés de côté dans le présent
rapport ;
KCE Report 282Bs
Comment accroitre le recours à la chirurgie de jour en Belgique ?
Case-mix de l’hôpital ou du service de chirurgie : les cas les plus graves,
impossibles à traiter en chirurgie de jour, sont souvent adressés aux
chirurgiens qui possèdent le plus d’expérience en la matière. Il se peut que
ceux-ci atteignent par conséquent un faible taux de chirurgie de jour. À
l’inverse, les chirurgiens qui ne prennent en charge que les cas les moins
graves, atteindront donc un pourcentage élevé. Il faut également en tenir
compte pour définir les mesures destinées à encourager le recours à la
chirurgie de jour.
5.2. Soutenir et améliorer l’organisation et la logistique
Beaucoup de problèmes organisationnels et logistiques pointés par les
experts consultés peuvent être résolus si l’on procède à une distinction nette
entre, d’une part, l’hôpital de jour chirurgical et, d’autre part, l’hôpital
classique. La création d’hôpitaux de jour autonomes (autonomie quant à
l’organisation des processus de soins, mais au sein de la structure d’un
hôpital ou d’un réseau locorégional) dotés de leurs propres salles
d’opération et de réveil, ainsi que de personnel spécialement formé à cet
effet contribuera non seulement à améliorer les soins, mais aussi à accroître
la capacité. On peut par ailleurs chercher à étendre davantage encore la
capacité en augmentant le nombre de salles d’opération et d’autres
infrastructures, et en gardant les centres ouverts plus longtemps. La bonne
organisation d’une telle unité et l’exploitation optimale de sa capacité
requiert aussi un personnel administratif et soignant suffisant, pour lequel il
faut également prévoir un financement adéquat.
Il pourrait aussi être intéressant de réexaminer la notion-même de chirurgie
de jour, en mettant davantage l’accent sur la longueur du séjour (12, 24 ou
36 heures par exemple) au lieu de se focaliser sur le fait de passer ou non
la nuit à l’hôpital. De cette façon, les patients opérés en fin d’après-midi et
donc obligés de dormir à l’hôpital pourraient encore être considérés comme
ayant été traités en chirurgie de jour. Par exemple, la British Association of
Day Surgery (BADS) fait une distinction entre la chirurgie de jour (sa version
traditionnelle), un séjour d’une nuit et un séjour de deux nuits.
23
Les hôpitaux dont les centres de jour sont déjà débordés auront besoin de
temps pour étendre leurs infrastructures et l’effectif de leur personnel. Il
convient d’en tenir compte si l’on tient à stimuler davantage la chirurgie de
jour au travers de la fixation d’objectifs, en tout cas quand ceux-ci sont
assortis de sanctions financières.
Par ailleurs, un nouveau raccourcissement de la durée du séjour et un
élargissement de l’activité de jour peut avoir pour conséquence de drainer
vers les services hospitaliers classiques un flux accru de patients ayant un
besoin élevé de soins. La hausse du nombre de patients par infirmier et la
flexibilité croissante qui leur est demandée, peuvent mettre en péril la sûreté
et la qualité des soins dans les hôpitaux.
5.3. Recommandations cliniques et des trajets de soins
Pour chaque patient, le choix entre chirurgie de jour ou hospitalisation
classique doit reposer autant que possible sur des recommandations
cliniques étayées par des éléments probants (evidence-based). Le
développement de recommandations cliniques et d’itinéraires de soins, ainsi
que le suivi de leur mise en œuvre, sont des éléments très importants si l’on
souhaite que la chirurgie de jour se répande davantage en Belgique. Ils
peuvent être utiles non seulement pour déterminer, par exemple, la durée
optimale de la surveillance postopératoire, mais aussi pour aider à choisir
entre une intervention chirurgicale et une alternative non chirurgicale. Ainsi
par exemple, pour beaucoup de femmes souffrant d’endométriose, le stérilet
hormonal est une bonne alternative à l’ablation de l’endomètre. Mais cette
intervention bénéficie du même remboursement qu’une hystérectomie
(ablation de l’utérus et parfois aussi des trompes et des ovaires), ce qui la
rend évidemment très attrayante à proposer.
24
Comment accroitre le recours à la chirurgie de jour en Belgique ?
5.4. Informer les parties concernées et leur proposer des
formations adaptées
5.4.1. Les équipes hospitalières
Plusieurs experts ont admis que les équipes médicales ne sont pas toujours
au courant de toutes les conséquences financières d’une hospitalisation
d’une nuit. Le renforcement du feedback, doublé d’un benchmarking, peut
certainement aider à sensibiliser les prestataires de soins et les inciter à
proposer davantage la chirurgie de jour (voir aussi point 5.5).
L’avènement de la chirurgie de jour a été rendu possible entre autres par
l’apparition de nouvelles technologies médicales telles que les techniques
chirurgicales mini-invasives. La jeune génération de chirurgiens y est
familiarisée dès sa formation, mais certains collègues plus âgés le sont
moins. Si l’on veut étendre la pratique de la chirurgie de jour d’une manière
sûre et réaliste, il convient de prendre ce facteur en compte. Ce
raisonnement vaut également pour les anesthésistes qui, en chirurgie de
jour, doivent avoir l’expérience de la prise en charge de la douleur
postopératoire en milieu extrahospitalier.
5.4.2. Le patient
Il est essentiel de consacrer suffisamment de temps avant et après
l’intervention pour informer complètement le patient et ses aidants proches :
en quoi consiste l’intervention ? À quelle intensité de douleur peut-on
s’attendre et comment peut-on la prévenir et l’atténuer ? Quelles sont les
autres complications qui peuvent survenir, comment peut-on les identifier et
les gérer ? A qui s’adresser en cas de problèmes ou de questions
supplémentaires ? Quand ces informations sont transmises après
l’opération, il faut que le patient soit bien réveillé et en compagnie d’un aidant
proche afin qu’ils comprennent bien les instructions tous les deux.
Les experts consultés ont toutefois signalé que, pour des raisons
financières, la direction de leur hôpital n’est pas toujours disposée à
consentir les investissements souhaitables dans l’information des patients
(telle que les consultations préopératoires multidisciplinaires pour vérifier,
KCE Report 282Bs
entre autres, l’aptitude du patient à supporter la chirurgie de jour ou pour lui
donner des instructions concernant la période postopératoire).
5.4.3. Soins ambulatoires
On l’a dit, les experts ont souligné un besoin important d’améliorer le soutien
au secteur ambulatoire en matière de soins postopératoires. Les médecins
généralistes, les infirmiers à domicile et les kinésithérapeutes ne seraient
pas toujours suffisamment informés ni, au besoin, formés pour effectuer les
soins postopératoires et repérer à temps d’éventuels problèmes. C’est
pourquoi il semble essentiel que le médecin généraliste soit intégré à la
boucle d’information dès la phase préopératoire. De plus, certaines régions
connaissent actuellement un problème de disponibilité de médecins
généralistes et d’infirmiers à domicile. Le défi consistera à faire collaborer
les soignants de première ligne et l’hôpital avec ses spécialistes médicaux
– le fossé qui les sépare est encore souvent grand – de façon constructive
et sans accrocs, le but ultime étant de pouvoir offrir des soins
postopératoires optimaux aux patients.
5.4.4. Clarification de la responsabilité médico-juridique
Il s’agit d’un aspect important aux yeux des experts consultés. Si l’on veut
accroître le recours à la chirurgie de jour, il faut certainement l’approfondir.
5.5. Surveiller la qualité par la collecte de données, le
monitoring et le feedback
Pour garantir la qualité des soins et être en mesure de détecter et résoudre
précocement d’éventuels problèmes, il est crucial de mettre en place un
système de monitoring des activités en chirurgie de jour. Au niveau
international, un certain nombre d’indicateurs de qualité cliniques sont
recommandés, tels que le nombre d’interventions annulées, les secondes
interventions imprévues le même jour, les nuits non programmées, les
réadmissions en chirurgie de jour ou à l’hôpital et la satisfaction du patient.
Des listes d’indicateurs applicables à la chirurgie de jour ont été établies
dans le cadre du « Day Surgery Data Project (2009-2012) », un projet
cofinancé par la Commission européenne.
KCE Report 282Bs
Comment accroitre le recours à la chirurgie de jour en Belgique ?
Dans ce même projet, un système d’information standardisé avec
enregistrement des résultats (par exemple, (ré)-admissions non
programmées, consultations aux urgences, complications, expériences
patients) a été identifié comme l’un des facteurs essentiels à l’amélioration
continue de la chirurgie de jour. Pour cela, il faut toutefois pouvoir se baser
sur des données fiables. Or, nous savons que, par exemple, les codes de
nomenclature INAMI sont utilisés fautivement, voire abusivement, et que
des remboursements applicables à la chirurgie de jour sont imputés pour de
petites interventions pratiquées en cabinet de consultation. S’attaquer à ces
irrégularités serait déjà une première étape.
Mettre en place un feedback systématique sur la qualité des prestations
de l’hôpital et des équipes médicales et les comparer à d’autres hôpitaux
(benchmarking) peut aider à sensibiliser les soignants et à promouvoir la
chirurgie de jour. De telles comparaisons inter-hospitalières des résultats et
des processus permettent de comprendre pourquoi certains établissements
réalisent moins d’interventions en chirurgie de jour que d’autres et de voir
comment on peut les épauler pour lever les obstacles résiduels. Ainsi, la
British Association of Day Surgery (BADS) transmet régulièrement ses
commentaires aux hôpitaux sur leurs pourcentages de chirurgie de jour afin
qu’ils puissent examiner leurs performances et les optimiser.
Le recoupement périodique ou systématique de ces données avec des
informations additionnelles sur le patient (par exemple, isolement, degré
d’autonomie, milieu socio-économique) pourrait délivrer des informations
utiles.
25
5.6. Ne pas répercuter les coûts sur le patient
Ce n’est assurément pas au patient de payer les frais du glissement
souhaité de la chirurgie classique vers la chirurgie de jour. Or, dans
l’hospitalisation classique, les coûts des produits médicaux (comme les
pansements) sont remboursés sur le budget de l’hôpital et les patients
paient un forfait de 0,62 € pour les médicaments remboursés. Par contre,
quand ils sont soignés à leur domicile, ils doivent souvent supporter euxmêmes le coût des produits médicaux, et le ticket modérateur applicable à
certaines catégories de médicaments remboursés est plus élevé. Le nombre
de visites à domicile d’infirmiers et d’actes infirmiers qui sont admis au
remboursement est également limité, sauf pour les patients bénéficiant d’un
forfait infirmier A, B ou C (patients présentant une grande dépendance).
Le transport pour se rendre à l’hôpital et en revenir dans le cadre du suivi
postopératoire pâtit de défauts similaires. Pour certains, ces frais
supplémentaires sont couverts par l’assurance hospitalisation, mais cela
dépend du type de contrat et tout le monde n’a pas une assurance de ce
genre.
Enfin, on ne doit pas oublier que seuls les patients qui peuvent bénéficier
chez eux du soutien voulu, sont actuellement éligibles pour la chirurgie de
jour. Si l’on veut étendre celle-ci aux patients qui ne peuvent compter sur
une telle aide, il faut donc rechercher une solution sans que les coûts
épargnés sur une nuit de surveillance à l’hôpital soient répercutés sur eux.
26
Comment accroitre le recours à la chirurgie de jour en Belgique ?
 RECOMMANDATIONS
KCE Report 282Bs
À l’attention de la Ministre des Affaires Sociales et de la Santé Publique, après avis des
instances compétentes:

Pour la mise en place d’un nouveau financement, les listes existantes (liste A, listes des
forfaits d’hôpital de jour des groupes 1 à 7, et les interventions générant un maxi-forfait)
devraient être remplacées par une nouvelle liste générale des interventions chirurgicales
électives (planifiées) qui peuvent être effectuées en toute sécurité en chirurgie de jour. Il
faudrait également y spécifier l’option thérapeutique préférentielle (cabinet, chirurgie de
jour, hospitalisation classique d’une ou deux nuits) ainsi que le niveau de substitution
réalisable. L’élaboration de cette liste pourrait être effectuée par un comité consultatif
faisant appel à des groupes de travail de chaque spécialité. Les données relatives à
l’utilisation de la chirurgie de jour dans d’autres pays pourraient également être prises en
compte.

La liste devrait faire l’objet d’une évaluation annuelle et, si nécessaire être révisée :

o
Pour supprimer ou ajouter des interventions à la liste, et pour évaluer l’évolution des
options thérapeutiques et des niveaux de substitution réalisables ;
o
Pour remédier aux problèmes d’enregistrement et de codage (p. ex. nomenclature
imprécise) et éventuellement suggérer des adaptations de la nomenclature.
Un incitant financier devrait être créé pour les interventions de la liste. La mise en œuvre
de ce mécanisme de financement devrait être intégrée de manière cohérente aux autres
réformes prévues pour le financement des hôpitaux (à savoir, clusters de soins à faible,
moyenne et forte variabilité).
o
Pour les interventions électives (limitées aux classes de sévérité (SOI) 1 et 2)
appartenant au cluster à faible variabilité (montant fixe par admission) :

Un montant unique par admission devrait être calculé et accordé pour chaque
intervention de la liste quel que soit le type d’admission choisi. Ce montant
devrait être une moyenne pondérée des coûts réels de l’hospitalisation classique
et de la chirurgie de jour pour cette intervention. Les pondérations doivent être
choisies en tenant compte des pourcentages actuels et souhaités de chirurgie de
jour et d’hospitalisation classique.

L’opportunité d’un montant identique pour les niveaux de sévérité 1 et 2 doit être
examinée.
KCE Report 282Bs
Comment accroitre le recours à la chirurgie de jour en Belgique ?
o

27
Pour les interventions électives (limitées aux classes de sévérité 1 et 2) appartenant
au cluster à moyenne variabilité (Budget des Moyens Financiers), deux scénarios
sont proposés. Le choix entre ces deux scénarios dépend des incitants financiers
que l’on voudra donner à la chirurgie de jour :

Le premier scénario consiste à faire varier la durée de séjour justifiée actuelle de
0.81 jour (lits C) en fonction des incitants financiers que l’on veut donner à la
chirurgie de jour par rapport à l’hospitalisation classique (supérieur ou inférieur
à 0.81). Dans ce scénario, le calcul actuel de la durée de séjour justifiée en
hospitalisation classique est maintenu.

Un deuxième scénario consiste à calculer une moyenne pondérée de la durée de
séjour justifiée pour les hospitalisations classiques et des 0.81 jour pour la
chirurgie de jour. Les pondérations doivent être choisies en tenant compte des
pourcentages actuels et souhaités de chirurgie de jour et d’hospitalisation
classique.

La définition actuelle des séjours classiques inappropriés se base sur une liste
d’APR-DRG utilisés comme critères d’inclusion. L’hospitalisation classique
pourrait être davantage découragée en remplaçant cette liste par une liste
d’interventions dont le pourcentage de chirurgie de jour est très élevé ou dont le
pourcentage de chirurgie de jour à atteindre est très élevé (p. ex. pourcentage
cible au niveau du percentile 75). Le comité consultatif pourrait évaluer dans
quelle mesure les autres critères de la définition actuelle (p. ex. âge) doivent être
maintenus.

En attendant la réforme du financement des hôpitaux, les principes applicables
au cluster à moyenne variabilité peuvent être appliqués à la liste complète des
interventions de chirurgie élective.
o
Pour les interventions électives (limitées aux séjours de sévérité 1 et 2) appartenant
au cluster à forte variabilité, il est suggéré d’attendre les résultats de l’étude KCE
dédiée au système de financement de ce cluster (juin 2017).
o
Il faut veiller à ce que le choix entre la chirurgie de jour et l’hospitalisation classique
soit financièrement neutre pour le patient, en particulier en ce qui concerne les coûts
à l’extérieur de l’hôpital.
Il faudrait instaurer un système de feedback fournissant aux hôpitaux et aux prestataires
de soins les données sur leur pourcentage d’interventions réalisées en chirurgie de jour
28
Comment accroitre le recours à la chirurgie de jour en Belgique ?
KCE Report 282Bs
comparé à ceux des autres hôpitaux et prestataires de soins (benchmarking). En outre,
un certain nombre d’indicateurs de qualité (p. ex. ré-intervention non prévue, réadmission
non prévue, séjour non prévu en hospitalisation classique, retour aux urgences et
satisfaction du patient) devraient également être inclus dans le système pour permettre
de surveiller la qualité et la sécurité de la substitution de l’hospitalisation classique par
la chirurgie de jour et permettre les ajustements nécessaires. Ces informations pourraient
également être rendues publiques.
À l’attention de l’INAMI et du SPF Santé Publique, Sécurité de la Chaîne alimentaire et
Environnement :

Afin de minimiser autant que possible le risque d’up-coding et de fraude, il est indiqué de
mettre en place un audit et un monitoring permanent de l’enregistrement, tant statistique
que sur le terrain. Cet audit et ce monitoring devraient être menés conjointement par
l’INAMI et le SPF. En outre, des sanctions financières devraient être appliquées en cas de
fraude ou de contournement systématique des règles de codage et d’enregistrement.

Afin d'éviter que certains codes de la nomenclature ne soient utilisés pour d'autres
interventions que celles spécifiées en raison de l'absence de codes appropriés (p. ex.
parce que la nomenclature n'a pas encore été adaptée à la pratique actuelle), il est
important que la nomenclature soit maintenue à jour. Ceci doit se faire en consultation
avec le SPF de façon à assurer une pleine cohérence avec la liste des chirurgies électives
qui peuvent être effectuées en toute sécurité en chirurgie de jour.
À l’attention des hôpitaux :

L'hôpital de jour chirurgical doit évoluer vers une infrastructure et un modèle
d'organisation au sein desquels la chirurgie de jour se trouve moins en concurrence avec
l’hospitalisation classique (p. ex. occupation des salles d’opération, activité des
chirurgiens et anesthésistes).

En outre, il faut également veiller à une optimalisation de l’organisation et des processus,
depuis la consultation préopératoire, où une information détaillée est proposée aux
patients, jusqu’à l’organisation de la sortie de l’hôpital, la surveillance post-opératoire et
la coordination avec la première ligne.
COLOPHON
Titre :
Comment accroître le recours à la chirurgie de jour en Belgique ? – Synthèse
Auteurs :
Roos Leroy (KCE), Cécile Camberlin (KCE), Mélanie Lefèvre (KCE), Patriek Mistiaen (KCE), Koen Van den Heede
(KCE), Stefaan Van de Sande (ex-KCE), Carine Van de Voorde (KCE), Claire Beguin (KCE)
Coordinateur de projet :
Nathalie Swartenbroekx (KCE)
Relecture :
Anja Desomer (KCE), Raf Mertens (KCE), Leen Verleye (KCE), Irm Vinck (KCE)
Experts consultés à l’INAMI et au
SPF Santé Publique, Sécurité de la
Chaîne alimentaire et de
l’Environnement :
Filip Ameye (RIZIV – INAMI), Daniel Crabbe (RIZIV – INAMI), Mickael Daubie (INAMI – RIZIV), Michel Gobeaux
(SPF Santé Publique – FOD Volksgezondheid), Jean Legrand (INAMI – RIZIV), Ingrid Mertens (FOD
Volksgezondheid – SPF Santé Publique), Samira Ouraghi (SPF Santé Publique – FOD Volksgezondheid), Koen
Schoonjans (FOD Volksgezondheid – SPF Santé Publique)
Experts consultés pour des
conseils statistiques :
Els Goetghebeur (UGent), Niel Hens (UHasselt)
Experts cliniques qui ont participé à
une enquête et/ou ont participé à
des réunions d’experts :
Laurence Abeloos (CHU Charleroi), Filip Ameye (AZ Maria Middelares, Gent), Raberahona Mamisoa Andriantafika
(Hôpital Baron Lambert, Bruxelles), Ernesto Bali (CHIREC, Bruxelles), Gilbert Bejjani (CHIREC, Bruxelles), Taoufik
Ben Addi (CHIREC, Bruxelles), Denis Berghmans (Clinique Saint-Luc, Bouge), Guy Bergiers (Clinique de l'Europe,
Bruxelles), Martine Berlière (Cliniques Universitaires Saint-Luc, Bruxelles), Luc Berwouts (Sint-Vincentius
Ziekenhuis, Deinze), Sabine Bonnet (CHR Citadelle, Liège), Arnaud Bosteels (Kliniek Sint-Jan, Brussel), Jan
Bosteels (Imelda Ziekenhuis, Bonheiden), Peter Bouvry (AZ Alma, Eeklo), Jean-François Brichant (CHU Liège),
Firas Cha'ban (Sint-Vincentius Ziekenhuis, Antwerpen), Cristo Chaskis (CHU Charleroi, Lodelinsart), Chaouki
Choghari (Cliniques de l'Europe, Bruxelles), Marnix Claeys (Extramuraal Oogcentrum Okulus, Kortrijk), Frédéric
Collignon (CHIREC, Bruxelles), Marc Coppens (UZ Gent), Christophe Daniel (CHU Liège), Giovanni Dapri (CHU
Hôpital St Pierre, Bruxelles), Vincent Darche (CHR de Namur), Dimitris Dardamanis (CH, Jolimont), François
Daubresse (CHR de Namur), Veerle De Boe (UZ Brussel), Jeremy De Brauwer (AZ Sint-Dimpna, Geel), Michael De
Brucker (UZ Brussel & CHU Tivoli), Patrick De Brucker (AZ Sint-Maria, Halle), Joke De Ceulaer (AZ Sint-Jan,
Brugge), Albert De Decker (Sint-Elisabeth Ziekenhuis, Brussel), Charles de Gheldere (Heilig Hart Ziekenhuis, Lier),
Frederic De Ryck (UZ Gent), Luc de Visscher (Clinique Saint-Luc, Bouge), Olivier De Witte (Hôpital Erasme,
Bruxelles), Joke De Wolf (Heilig Hart Ziekenhuis, Lier), Erik Debing (UZ Brussel), Arne Decramer (AZ Delta,
Roeselare), Lieven Dedrye (Jan Yperman Ziekenhuis, Ieper), Philippe Deron (UZ Gent), Olivier Detry (CHU Liège),
Bernhard Devos-Bevernage (CHIREC, Bruxelles & UZ Gent), André D'Hoore (UZ Leuven), Christophe Dransart
(CHU UCL, Namur), Johnny Duerinck (UZ Brussel), Wim Duyvendak (Jessa Ziekenhuis, Hasselt), Fridoline Ebongo
(Hôpitaux Iris Sud, Bruxelles), Lara El Hayderi (CHU Sart Tilman, Liège), Stefan Evers (Jessa Ziekenhuis, Hasselt),
Patrice Forget (Cliniques Universitaires Saint-Luc, Bruxelles), Philippe Fosseprez (CHU UCL, Namur), Inge
Fourneau (UZ Leuven), Ester Geerts (Jessa Ziekenhuis, Hasselt), Benedicte Geniets (GZA, Antwerpen), Marie-
Pierre Geortay (CHR Verviers East Belgium), Bernard Geulette (CHIREC, Braine-L'alleud/Waterloo), Evy Gillet
(UVC Brugmann, Brussel), Karel Gilliams (Heilig Hart Ziekenhuis, Lier), Joseph Gitani (CHIREC, Bruxelles), Jennifer
Goedbloed-Laros (Maria Ziekenhuis Noord-Limburg, Overpelt), Vincent Gombault (CHIREC, Bruxelles), Claude
Hallet (CHU Liège), Luc Hankenne (CHR Verviers East Belgium), Alexandre Hébert (CHR Verviers East Belgium),
Ellen Hendrickx (Imelda Ziekenhuis, Bonheiden), Frans Indesteege (ZOL, Genk), Ruben Jacobs (Heilig Hart
Ziekenhuis, Lier), Joseph Jaucot (CHR Mons-Hainaut & Hôpital de Warquignies), Oscar Kallai (Hôpital Erasme,
Bruxelles), Véronique Keppenne (CHU Liège & CHR Huy), Ivan Kerschaever (RZ Heilig Hart, Tienen), William Kurth
(CHU Liège), Frédéric Lardinois (CHR Verviers East Belgium), Ines Lardinois (CHU St Pierre, Bruxelles), Bernard
Lefebvre (Grand Hôpital de Charleroi), Paul Legrand (Maria Ziekenhuis Noord-Limburg, Overpelt & UZ Leuven),
Etienne Lejeune (Clinique Saint-Luc, Bouge), Fabienne Liebens (CHU Hôpital St Pierre, Bruxelles), Johan Maes
(AZ Sint-Blasius, Dendermonde), Olivier Manil (CHR Huy), Jan Marcelo (AZ Klina, Brasschaat), Peter Martens
(Jessa Ziekenhuis, Hasselt), Benjamin Mattelaer (Imelda Ziekenhuis, Bonheiden), Mireille Merckx (Jan Portaels
Ziekenhuis, Vilvoorde & UZ Gent), Marianne Mertens (ZNA Middelheim, Antwerpen), Mark Meskens
(Europaziekenhuizen, Brussel), Dirk Michielsen (UZ Brussel), Benedicta Michielssen (CHU UCL, Namur), Mieke
Moerman (AZ Maria Middelares, Gent & AZ Groeninge, Kortrijk), Benoït Monami (CHC Clinique St Joseph, Liège),
Joelle Mostin (CHU Dinant), Xavier Nelissen (Clinique ND, Liège & Clinique Saint-Joseph, Liège), Ivo Nijs (ZOL,
Genk), Arjen Nikkels (CHU Sart Tilman, Liège), Katia Ongenae (UZ Gent), Dieter Ost (AZ Sint-Blasius,
Dendermonde), Ann Pastijn (UMC St Pieter, Brussel), Frederik Peeters (AZ Klina, Brasschaat), Nicole Pouliart (UZ
Brussel), Caren Randon (UZ Gent), Peter Raus (UZ Brussel & Heilig Hartziekenhuis, Mol), Hervé Reychler (Clinique
Saint-Luc, Bouge), Shandra Robaye (CHU Godinne), Thibert Robillard (CHU, Namur), Philippe Rombaux (Cliniques
Universitaires Saint-Luc, Bruxelles), Jean Rondia (CHR Citadelle, Liège), Aleid Ruijs (CH de Wallonie Picarde,
Hôpital Notre Dame, Tournai), Vassiliki Samartzi (Hôpital de Jolimont, Haine-St-Paul), Jean-Christophe Schobbens
(ZOL, Genk), Herman Schroe (ZOL, Genk), Koenraad Schwagten (Koningin Paola kinderziekenhuis (ZNA),
Antwerpen), Carine Schwall (CHR Verviers East Belgium), Dirk Smets (UZ Brussel), Patrick Smits (AZ Sint-Dimpna,
Geel), Jean-Luc Squifflet (Cliniques Universitaires Saint-Luc, Bruxelles), Myrjam Struyven (AZ Alma, Eeklo),
Véronique Suars (CHU UCL, Namur), Marie-José Tassignon (UZA, Edegem), Barend te Rijdt (Heilig Hart
Ziekenhuis, Lier), An Teunkens (UZ Leuven), Tom Theys (UZ Leuven), Wiebren Tjalma (UZA, Edegem), Bertrand
Tombal (Cliniques Universitaires Saint-Luc, Bruxelles), Patrick Tonnard (Esthetisch Medisch Centrum 2 (EMC2),
Sint-Martens-Latem & AZ St Lucas, Gent), Michel Triffaux (CH de Wallonie Picarde, Tournai), Turgay Tuna (Hôpital
Erasme, Bruxelles), Michel Van Boven (Cliniques Universitaires Saint-Luc, Bruxelles), Jean-Pierre Van Buyten (AZ
Nikolaas, Sint-Niklaas), Joachim Van Calster (UZ Leuven), Gregg Van de Putte (ZOL, Genk), Jean Van de Stadt
(Hôpital Erasme, Bruxelles & Institut Jules Bordet, Bruxelles), Marc Van de Velde (UZ Leuven), Nele Van De Winkel
(UZ Brussel), Frank Van der Aa (UZ Leuven), Dieter Van der Linden (Jan Yperman Ziekenhuis, Ieper), Kurt Van Der
Speeten (ZOL, Genk), Johan Van Ginderachter (AZ Maria Middelares, Gent), Jean-Paul Van Gossum (Clinique
Saint-Jean, Bruxelles), Bruno Van Herendael (ZNA Stuivenberg, Antwerpen), Tom Van Isacker (AZ Sint-Lucas,
Brugge), Antoon Van Raebroeckx (Imelda Ziekenhuis, Bonheiden), Dirk Van Raemdonck (UZ Leuven), Dirk Van
Roost (UZ Gent), Hilde Van Sande (Heilig Hart Ziekenhuis, Lier), Kathy Vander Eeckt (AZ Sint-Blasius,
Dendermonde), Inga Vanhandenhove (AZ Monica, Antwerpen & Deurne), Dimitri Vanhauwaert (AZ Delta,
Roeselare), Marian Vanhoeij (UZ Brussel), Mieke Vanhoonacker (Clinique Saint-Luc, Bouge), Marcel Vercauteren
(UZ Antwerpen), Paul Vercruysse (Sint Augustinus Ziekenhuis (GZA), Wilrijk), Hubert Vermeersch (UZ Gent),
Kristien Vermeulen (UZ Leuven), Marc Vertruyen (Clinique de l'Europe, Bruxelles), Dirk Vervloessem (ZNA Paola
Kinderziekenhuis, Antwerpen), Etienne Veys (Clinique ND de Grâce, Gosselies), David Waltregny (CHU Sart
Tilman, Liège), Steven Weyers (UZ Gent) en Demet Yuksel (Cliniques Universitaires Saint-Luc, Bruxelles)
Stakeholders :
Thierry Ballet (Fédération des Hôpitaux Privés de Belgique (FHPB)), Xavier Banse (Fédération des Hôpitaux Privés
de Belgique (FHPB)); Conférence des Hôpitaux Académiques de Belgique (CHAB)), Jean-François Brichant
(Conférence des Hôpitaux Académiques de Belgique (CHAB)), Michel Cobut (Mutualités Chrétiennes), Kenneth
Coenye (Belgian Association of Ambulatory Surgery (BAAS)), Claudio Colantoni (Fédération des Centrales de
Services à Domicile (FCSD)), Jean-Luc Demeere (Belgische Vereniging van Artsensyndicaten (BVAS)), Bart
Demyttenaere (Socialistische Mutualiteiten), Koenraad Detobel (Algemene Unie van Verpleegkundigen van België
(AUVB)), Claude Hallet (Conférence des Hôpitaux Académiques de Belgique (CHAB)), Ingrid Nolis (Zorgnet –
Icuro), Louis Paquay (Wit-Gele Kruis van Vlaanderen), Ann Van de Velde (Algemene Unie van Verpleegkundigen
van België (AUVB)), Luc Van Outryve (Belgian Association of Ambulatory Surgery (BAAS))
Validateurs externes :
Guy Bogaert (UZ Leuven), Sandra Gomez (Fédération Hospitalière de France), Gaetan Lafortune (Organisation for
Economic Co-operation and Development (OECD))
Remerciements :
Piet Calcoen (DKV Belgium), François Château (Cliniques Universitaires Saint-Luc, Bruxelles), Sam Cordyn (WitGele Kruis van Vlaanderen), Stephan Devriese (KCE), Nicolas Fairon (KCE), Yves Genot (Cliniques Universitaires
Saint-Luc, Bruxelles), Isabelle Hirtzlin (Université Paris 1), Laurence Kohn (KCE), Pierre Luysmans (UZ Leuven),
Pierre Mahy (Cliniques Universitaires Saint-Luc, Bruxelles), Benoît Navez (Cliniques Universitaires Saint-Luc,
Bruxelles), Christian Raftopoulos (Cliniques Universitaires Saint-Luc, Bruxelles), Bruno Ruebens (Nationaal
Verbond Socialistische Mutualiteiten), Walter Sermeus (KU Leuven), Kirsten Stulens (Ethias), Daniel Sutcliffe (NHS
England), Olena Talavera (NHS England), Melissa Thirion (Assuralia), Ellen Tratsaert (AG Insurance), Valérie Van
Heeschvelde (Verzekeringen CM-Vlaanderen), Gigi Veereman (KCE), Leen Verleye (KCE)
Autres intérêts déclarés :
Tous les experts et les intervenants qui ont été consultés pour ce rapport ont été choisis en raison de leur implication
dans la chirurgie de jour en Belgique. Par conséquent, ils ont tous, par définition, un certain degré d'intérêt pour le
thème principal de ce rapport
Layout :
Joyce Grijseels, Ine Verhulst
Disclaimer :
 Les experts externes ont été consultés sur une version (préliminaire) du rapport scientifique. Leurs
remarques ont été discutées au cours des réunions. Ils ne sont pas co-auteurs du rapport scientifique
et n’étaient pas nécessairement d’accord avec son contenu.
 Une version (finale) a ensuite été soumise aux validateurs. La validation du rapport résulte d’un
consensus ou d’un vote majoritaire entre les validateurs. Les validateurs ne sont pas co-auteurs du
rapport scientifique et ils n’étaient pas nécessairement tous les trois d’accord avec son contenu.
 Finalement, ce rapport a été approuvé à l'unanimité par le Conseil d’administration (voir
http://kce.fgov.be/fr/content/le-conseil-dadministration-du-centre-dexpertise).
 Le KCE reste seul responsable des erreurs ou omissions qui pourraient subsister de même que des
recommandations faites aux autorités publiques.
Date de publication :
31 mars 2017
Domaine :
Health Services Research (HSR)
MeSH :
Ambulatory surgical procedures; Belgium; Health Service Research; “Delivery of health care”
Classification NLM :
WO 192 Ambulatory Surgical Procedures
Langue :
Français
Format :
Adobe® PDF™ (A4)
Dépot légal :
D/2017/10.273/07
ISSN :
2466-6440
Copyright :
Les rapports KCE sont publiés sous Licence Creative Commons « by/nc/nd »
http://kce.fgov.be/fr/content/a-propos-du-copyright-des-publications-du-kce.
Comment citer ce rapport ?
Leroy R, Camberlin C, Lefèvre M, Mistiaen P, Van den Heede K, Van de Sande S, Van de Voorde C, Beguin C.
Comment accroître le recours à la chirurgie de jour en Belgique ? – Synthèse. Health Services Research (HSR).
Bruxelles: Centre Fédéral d’Expertise des Soins de Santé (KCE). 2017. KCE Reports 282Bs. D/2017/10.273/07.
Ce document est disponible en téléchargement sur le site Web du Centre Fédéral d’Expertise des Soins de Santé.
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