LES PLANTES DU SYSTÈME LOCOMOTEUR Herboristerie 1ère année ­ IFAPME 2014/2015 Mise en page : Eric De Ruest Bambusa bambos bambou hydrate de l’acide silicique → anti-inflammatoire arthrite, arthrose, tendinite Arnica montana arnica Lactones sesquiterpéniques: hélénaline → anti-inflammatoire douleurs articulaires, douleurs musculaires, arthrose, arthrite, ten­ dinites. Salix species saule Salicylates : Salicine → antalgique, antipyrétique, anti­ inflammatoire Rhumatisme aigus et chronique Ribes nigrum cassis Flavonoïdes : rutoside → anti­inflammatoire rhumatisme, arthrite Harpagophytum procumbens harpagophytum Alcaloïdes ­ iridoïdes : Harpagoside → analgésique, anti­inflammatoire rhumatisme, douleurs articulaires, douleurs du dos, arthrite (chronique), tendinite Filipendula ulmaria reine des prés Flavonoïdes : rutoside, hypéroside → anti-inflammatoire, diurétique rhumatisme musculaires et articulaires, goutte, arthrite, arthrose Les plantes principales du système locomoteur Symphytum officinale grande consoude Allantoïne →a accélère la cicatrisation de la peau et la régénération des cellules. Fractures, contusions, entorses Arnica ­ Arnica montana Famille des Astéracées NOMS COMMUNS Arnique, Tabac des Vosges, Tabac des Savoyards, Do­ ronic d'Allemagne, Herbe aux chutes, Souci des Alpes, Plantain des Alpes PARTIES UTILISÉES La fleur (le capitule entier) est prioritairement utilisée en phytothérapie. Cependant, toutes les structures de la plante (feuilles, tiges, racines et graines) peuvent être exploitées, selon le type de préparation. DESCRIPTION : L'arnica est une plante des montagnes à racine traçante, noirâtre, munie de radicelles fibreuses. La tige, de 50 cm environ, est cylindrique et velue. Les feuilles sont presque toutes réunies à la base de la tige. Sessiles, elles sont ovales, entières, épaisses aux nervures saillantes, un peu velues. Les fleurs, solitaires ou groupées, sont dispo­ sées à l'extrémité de la tige : l'une, principale est régulière, d'un beau jaune orangé; les autres sont longuement étalées en languettes. Elles font leur apparition de mai à juillet CULTURE ET RÉCOLTE : Elle se rencontre couramment dans les prairies subalpines sur sol acide, dans les Vosges, les Alpes et le Jura. Très abondante à l'état sauvage, l'arnica est diffi­ cile à cultiver. Elle pousse entre 600 et 2 400 mètres d'altitude, dans des rocailles et sur des sols riches de terre de bruyère, abrités et ombragés. On la propage par ses graines que l'on sème à l'automne ou au printemps. On repique les jeunes plants en août ou à l'automne. La fleur se récolte au tout début de la floraison ; délicate, elle est séchée dans des endroits très secs. La cueillette de l'arnica est réglementée en France et l'espèce est protégée en Allemagne, en Autriche et en Suisse HISTOIRE : l'arnica est l'une des plantes médicinales les plus anciennement évoquées par les auteurs. On trouve des descriptions de ses vertus thérapeutiques dans les traités de médecine de la Grèce antique. Ainsi, Dioscoride, médecin et botaniste grec réputé du Ier siècle, la nomme "alcimos", soit "salutaire", et l'on peut supposer qu'elle fut utilisée dès la préhistoire. Cette popu­ larité, parmi les thérapeutes, lui permit d'être, tout au long de l'histoire de la médecine, la plante la plus communément utilisée pour le traitement des traumatismes. en Europe, l’origine des usages médicinaux de l’arnica se perd dans la nuit des temps. En Allemagne, notamment, de très nombreux produits à base d’arnica sont proposés dans le commerce (teintures, onguents et granules homéopathiques). Cette popularité a d’ailleurs mis en péril l’espèce Arnica montana au point que les autorités allemandes en ont réglementé l’exploitation. Bien que, dans le passé, la plante ait fait l’objet d’usages internes, notamment pour le traitement de troubles cardiaques et respiratoires, on la considère aujourd’hui comme toxique et on ne la conseille qu’en application externe. Plantes du système locomoteur ­ herboristerie 4/21 DESCRIPTION DE LA DROGUE Capitules séchés SUBSTITUTION : on cultive en Europe une autre es­ pèce, l’Arnica chamissonis, à laquelle la pharmacopée allemande attribue les mêmes propriétés. Dans la par­ tie occidentale de l’Amérique du Nord, de l’Alaska au nord du Mexique, on trouve trois espèces d’arnica : l’Arnica fulgens, l’Arnica sororia et l’Arnica cordifo­ lia que les premières nations utilisaient pour traiter les blessures, les ecchymoses et les entorses. PROPRIÉTÉS MÉDICINALES DE L'ARNICA UTILISATION INTERNE UTILISATION EXTERNE Uniquement en médecine homéopathique sous forme de granules Traumatologie : traitement des contusions, foulures, chocs, hématomes, oedèmes et inflammations post­traumatiques. Traumatologie : traitement des hématomes, des inflammations, des hémorragies limi­ tées et des douleurs post­traumatiques. Rhumatologie : douleurs articulaires, dou­ leurs musculaires, arthrose, arthrite, tendi­ nites. Cardiologie : prévention du risque cardio­ vasculaire et protection des vaisseaux ca­ pillaires. Phlébologie : troubles veineux et phlé­ bites, insuffisance veineuse et varices. Ophtalmologie : prévention et traitement des rétinopathies et de la dégénérescence maculaire liée à l'âge. Dermatologie : traitement des piqûres d'in­ sectes, furoncles, dermatoses inflamma­ toires. Chirurgie : traitement de certaines douleurs postopératoires. INDICATIONS THÉRAPEUTIQUES USUELLES AUTRES INDICATIONS THÉRAPEUTIQUES DÉMONTRÉES Traitement des traumatismes cutanés, mus­ culaires et articulaires. Traitement des in­ flammations post­traumatiques et des ecchymoses. Traitement des pathologies vei­ neuses. L'efficacité de la teinture d'arnica, pour traiter certaines affections ORL inflammatoires, les maux de gorge, les angines virales et bactériennes, les gingivites, les ulcères aph­ teux et les douleurs bucco­dentaires, a été décrite en clinique du fait de son pouvoir an­ ti­inflammatoire et antibactérien. 5/21 Plantes du système locomoteur ­ herboristerie PRINCIPES ACTIFS : ­ Lactones sesquiterpéniques, responsables de l’amertume et des propriétés anti-inflammatoires de l’Arnica montana, présents dans les capitules et les feuilles : l’hélénaline, la dihy­ drohélénaline et leurs acides gras estériques. ­ Alcaloïdes (arnicine) ; très toxique s’il est ingéré, même à faibles doses. ­ Coumarines (fluidifiants sanguins) telles que l’ombelliférone et le scopolétol. ­ Flavonoïdes : hétérosides de l’hispiduline, de la patulétine, de la spiracétine,…entre autres. ­ Huiles essentielles (thymol) , responsables de l’odeur, dans la plante entière et renfer­ mant elle­même du mucilage et des polysaccharides. ; ­ Tanins au niveau des racines et du rhizome. ­ Caroténoïdes donnant la couleur aux capitules floraux. ­ Résines DOSAGE : Traitement des lésions traumatiques et/ou inflammatoires (ecchymose, contusion, foulure, choc, rhumatismes, piqûres d'insectes, dermatoses, phlébites peu profondes, etc.), selon les prépara­ tions : ­ Macération huileuse : les fleurs sont mises macéré dans un bocal avec de l’huile végé­ tale pendant 1 mois à la lumière. ­ Infusion : Laisser infuser, pendant 15 minutes, 2 ou 3 g de fleurs séchées, dans 100 ml d'eau portée à ébullition. Laisser tiédir, puis appliquer une compresse imbibée sur les lésions, plusieurs fois par jour. ­ Teinture : 100 g de fleurs d'arnica séchées et écrasées dans un litre d'alcool titrant au moins 50 ° (type eau­de­vie). Macération au soleil pendant 24 heures au moins, puis filtrage et conservation dans des récipients en verre teinté. Application de cette teinture avec des com­ presses sur les lésions, plusieurs fois par jour. ­ Onguent : mélanger 25% de teinture à 75% d'huile végétale. Appliquer cet onguent sur les parties lésées, plusieurs fois par jour. Précautions d'emploi de l'arnica Ne jamais utiliser des solutions d'arnica sur des plaies ouvertes ou ulcérées et, bien sûr, ne ja­ mais avaler des solutions ou des extraits d'arnica. En cas d'ingestion, la présence d'arnicine, d'une grande toxicité, peut provoquer un empoisonnement, pouvant mener au coma et au dé­ cès. CONTRE-INDICATIONS : il n'a pas de contre­indications en usage externe, ni en usage interne, en homéopathie uniquement, selon les dosages prescrits. EFFETS INDÉSIRABLES : il a été décrit des dermatites, après usage externe de l'arnica, et des eczémas, à la suite de traitements répétés. INTERACTIONS AVEC DES PLANTES MÉDICINALES OU DES COMPLÉMENTS : des cas d’al­ lergie croisée avec d'autres plantes médicinales (pissenlits, marguerites, famille des astéracées) ont été rapportés chez des patients souffrant d'allergies à ces plantes. Il n'existe pas d'autres in­ teractions nocives pour la santé. INTERACTIONS AVEC DES MÉDICAMENTS : pas d'interaction connue. Plantes du système locomoteur ­ herboristerie 6/21 Bambou - Bambusa bambos Famille des Poacées NOMS COMMUNS Bambou, Bambou épineux PARTIES UTILISÉES La racine, la feuille, les jeunes pousses, l’exsudat (= tabashir) DESCRIPTION DE LA PLANTE : Plante géante, jusque 30 m de haut (peut pousser jusque 50cm par jour) Rhizome à partir duquel se développent les racines et les parties aériennes Tige creuse avec de nombreux nœuds Feuilles sub­sessiles, longues, étroites et pointues ; glabres sur le dessus, pubescentes sur le dessous Larges panicules de fleurs jaunâtres Un exsudat (une substance) se forme dans le creux des tiges des plantes femelles sous forme de concrétions de silice DESCRIPTION DE LA DROGUE Suc ou cristaux blancs Tige pulvérisée PRINCIPES ACTIFS : ­ Minéraux : silice → fixation du calcium dans l’os, synthèse du collagène ­ Dans l’exsudat (créé près des nœuds à l’intérieur de la tige): hydrate de l’acide silicique (jusque 80%), oxyde de calcium, peroxyde de fer, Vitamine B1, B2, B3, C, choline → anti­ inflammatoire, reminéralisant, antispasmodique ­ La tige contient de la cellulose et de la lignine INDICATIONS : Arthrite, Arthrose, tendinite Asthme et d’autres inflammations respiratoires Reconstitution du cartilage et des tissus conjonctifs, ostéoporose Fortifiant cheveux et ongles CONTRE INDICATIONS: Néant FORMES D'UTILISATION ET DOSAGE: Extrait fluide → ampoules Extrait sec → gélules, comprimés AUTRES UTILISATIONS : Matière de construction : maisons, meubles, papier, échafaudages 7/21 Plantes du système locomoteur ­ herboristerie Reine des prés - Filipendula ulmaria Famille des Rosacées NOMS COMMUNS reine des Prés, ulmaire, barbe de chèvre, fleur des abeilles PARTIES UTILISÉES Fleurs séchées → Spiraeae flos Sommités fleuries séchées, entières ou coupées → Spiraeae herba DESCRIPTION DE LA PLANTE: Herbacée, atteignant jusque 2 m de haut Tige rougeâtre, se divise en rameaux florifères dans sa partie supérieure Feuilles alternes, au plus 5 paires de folioles terminales, ovales à ovales­lancéolées, dentées ; des stipules en forme de demi­cercles à la base des feuilles Petites fleurs blanches­jaunâtres, disposées en pani­ cules Fruit avec des graines brunes DESCRIPTION DE LA DROGUE Fleurs blanc jaunâtre, atteignant 6 mm de diamètre Réceptacle légèrement creux, porte 5 petits sépales triangulaires et pubescents 5 pétales de 2 – 3 mm de long, obovales et à base étroite, se détachent facilement De nombreuses et longues étamines Odeur : faible, dégageant une odeur de salicylate de méthyle après froissement Saveur : amère, astringente FALSIFICATION: Confusions possibles avec les fleurs de sureau (Sambuci flos) Plantes du système locomoteur ­ herboristerie 8/21 PROPRIÉTÉS MÉDICINALES DE LA REINE DES PRÉS INDICATIONS : Fièvre, refroidissement, grippe, maux de tête, maux de dents, névralgies Rhumatisme musculaires et articulaires, goutte, arthrite, arthrose Rétention d’eau, œdème, diarrhée Externe : plaies, brûlures, cellulite PRINCIPES ACTIFS, PROPRIÉTÉS : ­ Hétérosides phénoliques 0.3 – 0.5% : monotropine, spiraéine → libèrent de l’aldéhyde salicylique et du salicylate de méthyle lors du séchage → diaphorétique (favorise la transpira­ tion→ fièvre), diurétique ­ Flavonoïdes 1 – 5% : spiraéoside, kaempférol­4­glucoside, rutoside, hypéroside (min. 1.8% selon DAC) → anti­inflammatoire, diurétique ­ Tannins 10 – 20% : astringente ­ Vitamine C CONTRE INDICATIONS: Hypersensibilité aux dérivés salicyliques FORMES D'UTILISATION ET DOSAGE: Une cuillerée à café correspond à environ 1.4 g de drogue Infusion : 3 à 6 g de drogue dans une tasse (150 ml) d'eau bouillante, filtrer après 10 mi­ nutes, 1 tasse à boire chaude plusieurs fois par jour Décoction : 100g de fleurs pour 1 litre d’eau, pour faire des compresses Teinture : 3 fois par jour 30 – 50 gouttes Poudre ou extrait sec : en forme de gélules, comprimés AUTRES UTILISATIONS : En cosmétique : pour éclaircir le teint En alimentation : pour parfumer des desserts, du vin, de la bière En industrie : tannage, teindre la laine (fleurs → jaune, racine → noir) 9/21 Plantes du système locomoteur ­ herboristerie Harpagophytum - Harpagophytum procumbens Famille des Pédaliacées NOMS COMMUNS Griffe du diable, Harpagophyton, racine de Windhoek PARTIES UTILISÉES La racine tubérisée, coupée, séchée → Hapagophyti radix RÉPARTITION GÉOGRAPHIQUE : Afrique du Sud (Kalahari, Namibie, Botswana) DESCRIPTION DE LA PLANTE : Les racines tubérisées se forment à partir d'une racine latérale et mesurent jusqu'à 6 cm de diamètre sur 25 cm de long; on les trouve dans un rayon d'une cin­ quantaine de mètres tout autour de la plante, à une pro­ fondeur de 30 cm à 1 mètres Ces racines émettent des tiges appliquées à la surface du sol et pourvues de feuilles un peu charnues, pétiolées, à limbe lobé A l'aisselle des feuilles naissent de grandes fleurs solitaires, à corolle campanulée d'un rouge violet brillant Le fruit, ligneux et mesurant jusqu'à 20 cm de long, est aplati et muni, à la périphérie, d'appendices al­ longés, élastiques, terminés par des protubérances en forme de crochet ou d'ancre DESCRIPTION DE LA DROGUE : La drogue se présente sous forme de racines découpées en rouelles de 0,5 à 1,5 cm d'épaisseur et ensuite fragmentées irrégulièrement en morceaux plus ou moins cunéiformes, courbés ou sinueux, dont la face externe est souvent surélevée par rapport au reste. Couleur: gris brun à blanchâtre, avec un suber gris jaunâtre à brun orangé Consistance: dure et compacte, la cassure nette et granuleuse. Odeur: presque sans odeur Saveur: très amère FALSIFICATION: la drogue est parfois exclusivement constituée de vieilles racines primaires d'un brun noirâtre et parasitées, dont l'intérieur est plus ou moins désagrégé Plantes du système locomoteur ­ herboristerie 10/21 SUBSTITUTION : Harpagophytum zeyheri Dcne. est également autorisé selon la Ph. Eur. Ces deux plantes contiennent des iridoïdes mais Harpagophytum zeyheri contient moins d'har­ pagoside et contient aussi un autre iridoïde (8­p­coumaroylharpagide). Le rapport harpago­ side/8­p­coumaroylharpagide peut donc être utilisé pour distinguer les deux espèces chimiquement et la teneur d'un médicament en Harpago procumbens. Les extraits aqueux de ces deux plantes présentent un effet anti­inflamatoire, et un effet analgésique semblable. PROPRIÉTÉS MÉDICINALES DE L'HARPAGOPHYTUM INDICATIONS : Rhumatisme, douleurs articulaires, douleurs du dos, arthrite (chronique), tendinite Perte d’appétit ou de troubles digestifs (par les composants amers) PRINCIPES ACTIFS, PROPRIÉTÉS : ­ Alcaloïdes - iridoïdes 1 – 3% : Harpagoside (min. 1,2% selon Ph .Eur.), procumbide et harpagide → analgésique, anti­inflammatoire, hypoglycémiant ­ Flavonoïdes ­ Hétérosides phénoliques : actéoside CONTRE INDICATIONS : Inflammations ou ulcères gastriques et intestinaux Lithiases de la vésicule biliairees EFFETS INDÉSIRABLES : L’amertume des extraits peut provoquer des nausées et des vomissements, en cas de forte dose et chez les personnes sensibles FORMES D'UTILISATION ET DOSAGE : Une cuillerée à café correspond environ à 4,5 g de drogue. ­ Infusion: 4,5 g (1,5 g comme amère) de drogue finement découpée ou grossièrement pulvérisée dans 300 ml d'eau bouillante, laisser reposer 8 heures à température ambiante et filtrer, 3 prises réparties sur la journée ­ Décoction: 1 à 3 g de drogue, 3 fois par jour pendant 2 ou 3 mois en cas de problèmes rhumatismaux; 0,5 g de drogue, 3 fois par jour en cas de perte d'appétit ou de dyspepsie ­ Teinture : 10 à 50 gouttes, 3 fois par jour avant repas ­ Poudre total ou extrait sec : gélules, comprimés, pommades = 50 à 100 mg par jour extrait titré à 1.5g d’ Harpagoside de drogue ­ Plus efficace en dehors des repas comme anti-inflammatoire - Poursuivre l’utilisation du remède pendant 3 – 4 mois 11/21 Plantes du système locomoteur ­ herboristerie Cassis - Ribes nigrum Famille des Grossulariacées NOMS COMMUNS Cassis, Groseillier noir PARTIES UTILISÉES La feuille séchée → Ribis nigri folium RÉPARTITION GÉOGRAPHIQUE : spontané et cultivé pour ses fruits en Europe et en Asie tempérées DESCRIPTION DE LA PLANTE : Arbrisseau touffu atteignant 1,5 mètre de haut, dont les rameaux portent des feuilles longuement pétiolées, di­ visées en 3 ou 5 lobes doublement dentés et cordées à la base Les fleurs, rougeâtres intérieurement et blanc ver­ dâtre extérieurement, sont réunies en grappes plus ou moins pendantes Le fruit est une baie pulpeuse sphérique, noire, pé­ dicellée et surmontée des restes du calice DESCRIPTION DE LA DROGUE : Fragments de feuilles légèrement ridés Nervures principales et latérales faiblement pubescentes Face inférieure : on observe, à la loupe, de grosses glandes sécrétrices d’un jaune d’or Fragments de pétiole creusés d’un sillon et vert jau­ nâtre Couleur : vert foncé à la face supérieure, vert clair à vert jaunâtre à la face inférieure Odeur : l’odeur caractéristique de cassis à l’état frais disparaît pratiquement complètement à la dessiccation Saveur : peu prononcée Plantes du système locomoteur ­ herboristerie 12/21 PROPRIÉTÉS MÉDICINALES DU CASSIS INDICATIONS : Goutte, rhumatisme, arthrite, rétention d’eau (élimination de l’urée et de l’acide urique) Diarrhée Toux spasmodique PRINCIPES ACTIFS, PROPRIÉTÉS : ­ Flavonoïdes, min. 1,5% : rutoside, dérivés du kaempférol et du quercétol → antioxydant, anti­inflammatoire, analgésique hypotensive ­ Tanins condensés : Proanthocyanidols (précurseurs des tanins non hydrolysables) → anti­inflammatoire ­ Traces d’huiles essentielles : Mono­ et Sesquiterpènes ­ Acides aminés ­ Vitamine C CONTRE INDICATIONS : œdème dû à une insuffisance cardiaque ou rénale. FORMES D'UTILISATION ET DOSAGE : 1 cuillerée à café correspond environ à 1 g de drogue. Infusion : 2 à 4 g dans une tasse (150 ml) d’eau bouillante, laisser couvert 5 à 10 minutes puis filtrer, 2 à 3 tasses par jour, en dehors des repas Poudre ou extrait sec Teinture-mère : 30 à 50 gttes 3x/jour Bourgeons en gemmothérapie : 10 à 20 gttes 1x par jour LES FRUITS Ils sont quant à eux, vasculoprotecteurs et veinotoniques. Les anthocyanosides contenus dans les baies de cassis se comportent comme des piégeurs de radicaux libres. Cette propriété confère donc au cassis une activité anti­oxydante qui lui permet de s’opposer au vieillissement des parois des vaisseaux sanguins. Ces substances ont également un rôle protecteur dénommé ‘’activité vitaminique P’’. Elles ont pour effet de renforcer la résistance de ces parois et de dimi­ nuer leur perméabilité. L’action vasculoprotectrice comprend aussi une action anti­oedémateuse et une action anti­inflammatoire. La consommation d'extrait de baies de cassis est ainsi conseillée dans le traitement des mani­ festations fonctionnelles de la fragilité capillaire (couperose, ecchymoses, pétéchies,…) et pour combattre l'insuffisance veineuse (crampes, impatiences, sensation de jambes lourdes,…). Les fruits améliorent en outre l’acuité visuelle et la présence de pectines leur permet d’être de bons anti­diarrhéiques. 13/21 Plantes du système locomoteur ­ herboristerie Les graines étant très riches en acide gamma­linolénique, elles ont un réel intérêt dans le traitement des carences en acides gras polyinsaturés, notamment en oméga 6. La consommation d'huile de pépins de cassis peut ainsi apporter une amélioration, certes modérée mais non négligeable, du système immunitaire ainsi qu'une réduction de la tension artérielle. L'huile de pépins de cassis peut aussi être utilisée en temps qu'hydratant en application sur la peau. AUTRES UTILISATIONS: Les fruits sont largement consommés sous forme de jus, de gelée, de vin ou de liqueur Plantes du système locomoteur ­ herboristerie 14/21 Saule - Salix species Famille des Salicacées NOMS COMMUNS Saule blanc, Saule commun, Saule argenté PARTIES UTILISÉES l'écorce → Salicis cortex RÉPARTITION GÉOGRAPHIQUE : Zones humides de l’Europe, de l’Asie et de l’Amé­ rique du Nord DESCRIPTION DE LA PLANTE : Arbre dioïque, atteignant 20 mètres de haut, dont les rameaux portent des feuilles brièvement pétiolées, à limbe elliptique­lancéolé, finement denté sur les bords Les fleurs, en chatons dressés et insérés à l'ais­ selle de petites feuilles pubescentes, sont verdâtres lors­ qu'elles sont femelles et jaunes lorsqu'elles sont mâles Le fruit est une capsule s'ouvrant par deux valves pour libérer de nombreuses graines entourées de longs poils blancs DESCRIPTION DE LA DROGUE : L'écorce, récoltée sur les jeunes branches et mesu­ rant 1 à 2 mm d'épaisseur, se présente en fragments plats, cintrés ou enroulés; la face externe, plus ou moins brillante, est lisse ou quelque peu sillonnée longitudinale­ ment et d'un brun jaunâtre à grisâtre; la face interne, blan­ châtre, jaune pâle ou brunâtre, est lisse à finement sillonnée longitudinalement Odeur: peu prononcée. Saveur: astringente, amère. 15/21 Plantes du système locomoteur ­ herboristerie PROPRIÉTÉS MÉDICINALES DU SAULE INDICATIONS : Refroidissement, fièvre, grippe Rhumatisme aigus et chronique Maux de tête, dysménorrhée (règles non régulières), douleurs dentaires PRINCIPES ACTIFS, PROPRIÉTÉS : ­ Salicylates (dérivés alcooliques salicylés) entre 1.5 et 11% : Salicine, fragiline → antal­ gique, antipyrétique càd utilisé dans le traitement de la fièvre, anti­inflammatoire (diminue la bio­ synthèse des prostalandines E1 et E2) ­ Flavonoïdes : hétérosides du quercétol, de la lutéoline → antioxydant ­ Composés phénoliques : saligénine (oxydation en acide salicylique dans le foie) → an­ talgique, antipyrétique, anti­inflammatoire ­ Tanins EFFETS INDÉSIRABLES : ­ Des troubles de l'estomac, essentiellement dus à la présence des tanins ­ Chez des personnes sensibles aux salicylates, des réactions telles que de l'urticaire, une rhinite, de l'asthme ou un spasme bronchique, quoique peu vraisemblables, peuvent se produire ­ Vu la faible quantité de salicylates absorbés dans une quantité raisonnable de drogue, un risque d’hémorragie au niveau sanguin est très peu probable. FORMES D'UTILISATION ET DOSAGE : 1 cuillerée à café correspond environ à 1,5 g de drogue Dose journalière : 6 à 12 g de drogue. Décoction : 2 à 3 g de drogue finement découpée ou grossièrement pulvérisée dans une tasse (150 ml) d'eau froide, porter à ébullition pendant 5 minutes puis filtrer, prendre 3 à 5 tasses par jour Poudre : 1 à 2 g comme antipyrétique, 8 à 10 g comme antirhumatismal, à prendre aux repas, accompagnés de liquide Teinture : 25 – 30 gouttes 3 fois par jour Compresses : réaliser une décoction avec 5 à 10 g d’écorce dans 250 ml d’eau. L'action du saule blanc n'est pas uniquement due à la source d'acide salicylique qu'il contient. Les traitements à base de saule blanc concèdent des doses bien moins importantes que celles apportées par un traitement à base d'aspirine. La présence de flavonoïdes est une autre source pour expliquer ses effets bénéfiques pour soulager des douleurs lombaires. NB : Un comprimé d’aspirine 500 contient 500 mg d’aspirine (composé d’acide acétylsalicylique­nom du composé chimique) Plantes du système locomoteur ­ herboristerie 16/21 Histoire du saule liée à celle de l’aspirine Comme il est dit précédemment, l'aspirine existe depuis des siècles : on a pu voir dans des écrits égyptiens que les assyriens et les babyloniens conseillaient le saule blanc en cas de douleur. Les grecs, quant à eux, proposaient des décoctions à partir de plantes d'écorce, de feuilles et de tiges de saule. Hippocrate prescrivait lui aussi des fumigations utérines de feuilles de saule pour soulager les douleurs de l'accouchement et des tisanes de l'écorce de cet arbre pour traiter les rhumatismes ou faire baisser la fièvre. Galien, père de la « galénique » et méde­ cin de l'empereur romain Marc­Aurèle, recommandait l'usage du saule blanc pour cicatriser les plaies fraîches. Les Chinois utilisaient également le saule blanc pour soigner les rhumatismes et les fièvres. Au Moyen­âge, le saule, salix en latin, qui contient de la salicine, substance au goût très amer, est délaissé par la médecine officielle. Les princes auraient interdit à leurs sujets de cueillir ses branches pour tout autre usage que celui de la vannerie. Cette concurrence avec les vanniers aurait favorisé l'émergence d'une autre plante aux pieds mouillés : la reine des prés, dont on utilisait surtout les inflorescences odorantes. On peut donc en déduire que la connais­ sance des plantes saule et reine­des­prés en cas de douleur existait depuis bien longtemps pour exacte au troisième millénaire avant Jésus­Christ. Au XVIème siècle, c'est la renaissance de l'aspirine. Des marins de retour d'Amérique Latine ramenaient avec eux des plantes en tout genre, dont le saule que les Amérindiens culti­ vaient et nommés " Arbre à fièvre" et l'écrit d'un moine péruvien qui expliquait les effets de l'écorce de cette arbre. Cette écorce que l'on nomma "Écorce du Pérou" devint rapidement cé­ lèbre, on l'utilisa pendant plus de deux ans jusqu’à découvrir son principe actif. En 1763, Edward Edmund Stone, révérend anglais, présente un mémoire sur le succès de l'écorce de saule dans le traitement des fièvres. Il y dit qu'il découvrit que l'écorce de saule avait les mêmes propriétés thérapeutiques que l'écorce du Pérou. Il l'expérimenta sur plus de cinquante patients de l'écorce en poudre toutes les 4 heures. Ce fut un succès, et dès lors, l'écorce de saule fut utilisée pour lutter contre la fièvre. Mais seulement en tant que substitut de l'écorce du Pérou, qui se faisait de plus en plus rare et chère. Suite à sa découverte, l'aspirine connu un succès fulgurant en 1899, elle attirait le public par sa longévité, son prix bas et un risque faible d'accoutumance, ce succès avait de quoi attirer la convoitise, la jalousie des entrepreneurs, et représentait un enjeu industriel important. En 1900, l'entreprise allemande Bayer fait fortune grâce à l’aspirine mais ce n'est qu’à partir de 1908 que l’aspirine est commercialisée en France. En 1914, première guerre mondiale, les soldats possédaient tous dans leurs bagages de l'aspirine. En 1982, John Vane, Bengt Samuelsson et Sune Bergström reçoivent le prix Nobel de physiologie et de médecine pour avoir prouvé que les effets antalgiques, anti­inflammatoires et antipyrétiques de l'aspirine sont liés à une inhibition de la production de prostaglandines, qui sont des enzymes responsables des inflammations, des douleurs, fièvres...etc. L’aspirine est aujourd’hui le médicament le plus consommé dans le monde, avec 70 000 tonnes de comprimés produit chaque année. Il est le principe actif de nombreux médicaments aux propriétés analgésiques, antipyrétiques et anti­inflammatoires. Il est aussi utilisé comme an­ ti­agrégeant plaquettaire (substance qui empêche la coagulation du sang). Plus d'un français sur deux déclare avoir de l'aspirine dans son armoire à pharmacie en cas de besoin. Pour un coût non onéreux, elle peut traiter de nombreuses maladies comme les maux de tête, la fièvre, les douleurs dentaires, les états grippaux…etc. De plus, elle est très souvent intégrée dans d'autres produits, comme en France où plus de 230 médicaments vendus contiennent de l'aspirine. Au­ jourd'hui, l'acide acétylsalicylique est synthétisé chimiquement, mais on ne cesse de lui décou­ vrir de nouvelles propriétés chimiques : on suppose aujourd'hui qu’une petite consommation de celle­ci durant une certaine durée soignerait certains cancers lorsqu’on a plus de la quarantaine. 17/21 Plantes du système locomoteur ­ herboristerie Grande consoude - Symphytum officinale Famille des Borraginacées NOMS COMMUNS Herbe à la coupure, Herbe aux charpentiers PARTIES UTILISÉES La racine et les feuilles DESCRIPTION DE LA PLANTE : la grande consoude est une plante vivace à racine longue, pivotante, épaisse, noirâtre, charnue. Elle donne naissance à une tige de 50 cm à 1 mètre, velue, hérissée, robuste. Les feuilles, alternes, sont ovales, lancéolées, ai­ guës, entières, un peu ondulées sur les côtés, d'un beau vert foncé. Les fleurs, pourpre violacé ou blanches, vi­ sibles de mai à juin, sont groupées en retombantes. Le fruit est entouré par un calice persistant. CULTURE ET RÉCOLTE : préférant les lieux humides, la grande consoude est fréquente au bord des rivières, dans les sols frais et riches des prairies. Commune dans toute l'Europe, elle ne pousse pas à grandes altitudes. Abondantes dans la nature, on peut la multiplier en semant les graines dès leur maturité. Il suffit ensuite d'éclaircir en arrachant quelques petits pieds. La racine est récoltée en automne, période à laquelle elle présente le taux d'allantoïne le plus éle­ vé, alors que les parties aériennes, aux vertus astringentes et anti­inflammatoires, le sont en été. Après avoir arraché la racine, lavez­la pour la débarrasser de la terre, coupez­la en tron­ çons de 1 ou 2 cm, faites­la sécher dans des endroits secs et aérés. Récoltez les feuilles pendant toute la durée de la végétation. HISTOIRE : Décrite par le botaniste grec Dioscoride au Ier siècle, la consoude est une plante utilisée en phytothérapie depuis l'Antiquité. Pline l'Ancien fait également mention de ses pro­ priétés médicinales, dans le traitement des fractures. A l'époque, la consoude était aussi utilisée en cas de troubles intestinaux, de bronchites ou de pleurésie. Le nom de consoude est apparu au XIIIe siècle, issu du latin consolidare , alors que son appellation scientifique lui a été attri­ buée par le naturaliste suédois Linné, fondateur de la nomenclature binominale, en 1753. Le terme symphytum se réfère au mot grec symphuo , qui signifie "je réunis" (allusion à sa pro­ priété qui la rendit célèbre, vingt siècles avant le Christ : celle qui consolide, qui ressoude les os brisés et les lèvres des plaies). Avant cela, au XVIe siècle, elle était l'une des plantes favorites du médecin d'Henri II, Jean Fer­ nel, qui se servait de ses sommités fleuries en sirop pour traiter la toux, les hémorragies ou les diarrhées, mais aussi des racines broyées pour soigner les traumatismes. Très populaire en Grande­Bretagne puis dans toute l'Europe à partir du XIXe siècle, la consoude s'est imposée comme une plante médicinale de premier ordre dans le cadre des af­ fectations dermatologiques et utilisées dans des onguents, des gels et crèmes réparateurs. Plantes du système locomoteur ­ herboristerie 18/21 PROPRIÉTÉS MÉDICINALES DE LA CONSOUDE UTILISATION INTERNE UTILISATION EXTERNE Anti-inflammatoire : l'infusion de consoude aide à soigner les troubles digestifs, diarrhées et colites ulcéreuses. Astringente : la feuille de consoude at­ ténue les douleurs dues à l'arthrose, aux crampes ou aux névralgies musculaires, en permettant un relâchement des muscles. La présence d'une substance hépatotoxique li­ mite fortement son utilisation interne. Astringente et cicatrisante : la consoude, appliquée en compresses, traite les contusions, les entorses et les fractures. Elle peut également être utilisée pour soigner les plaies et les escarres. Anti-inflammatoire : elle atténue les contractions et les élongations musculaires. En cataplasme, la consoude purifie les pou­ mons et traite les toux sèches. En garga­ rismes ou en bains de bouche, elle agit sur les plaies et les inflammations de la cavité buc­ cale. Emolliente : elle est très utile en der­ matologie contre les furoncles, l'acné, le pso­ riasis et, d'une manière générale, toute déshydratation de la peau. Adoucissante : ses mucilages en font un excellent traitement d'appoint en cas de crevasses ou de gerçures, voire de piqûres d'insectes. INDICATIONS THÉRAPEUTIQUES USUELLES DÉMONTRÉES Fractures, contusions, entorses, grâce à l'allantoïne qui accélère la formation de nou­ velles cellules, qu'il s'agisse de la masse os­ seuse ou de la peau. Affections dermatologiques (telles que l'acné, le psoriasis, les furoncles), soin des plaies (coupures et brûlures) et hydratation de la peau. Arthrite, goutte, articulations doulou­ reuses, douleurs musculaires, crampes. AUTRES INDICATIONS THÉRAPEUTIQUES Traitement d'appoint des gerçures, cre­ vasses et piqûres d'insectes ainsi que des toux sèches, des inflammations de la bouche et des troubles digestifs. PRINCIPES ACTIFS, PROPRIÉTÉS : ­ Allantoïne (4.7 %) → accélère la cicatrisation de la peau et la régénération des cellules, L’allantoïne est utilisée en cas de plaie ou brûlure aussi bien en médecine ou en cosmétique. - polysaccharides : mucilages (29 %) → propriétés épaississantes, adhésives et adoucis­ santes. ­ acides phénols → anti­inflammatoire et antiseptiques ­ alcaloïdes pyrrolizidiniques (responsable de sa toxicité par voie interne) ­ tanins → cicatrisation des plaies ­ terpénoïdes ­ acides aminés : asparagine → fait parties des 20 acides aminés naturels les plus com­ muns sur terre. Elle participe à la structure des protéines chez les végétaux ­ minéraux : calcium, potassium, phosphore, fer et silice. 19/21 Plantes du système locomoteur ­ herboristerie DOSAGE ­ La consoude s'utilise principalement en cataplasme, soit en versant de l'eau bouillante sur des feuilles fraîches hachées, avant d'envelopper le tout dans de la gaze, soit en mélan­ geant 50% de farine de feuille de consoude (feuilles broyées) à 50% de farine, pour obtenir une pâte épaisse. ­ La teinture mère de racine de consoude s'utilise pure, sur les boutons d'acné. Les feuilles coupées peuvent se poser directement sur les furoncles ou s'utiliser en cas de psoriasis. ­ La décoction se prépare avec 100 g de racines épluchées pour 250 ml d'eau et doit être limitée à une utilisation externe, en application grâce à une compresse d'une quinzaine de mi­ nutes, à renouveler toutes les trois heures. ­ On prépare une infusion de consoude en mélangeant 6 grandes feuilles fraîches ou 3 séchées dans 1 l d'eau, avant de filtrer et laisser refroidir. Cette infusion peut faire l'objet d'un usage interne ou externe, en la mélangeant à l'eau du bain, par exemple. Il est également pos­ sible de consommer en très petite quantité le jus de la consoude, préparé avec les feuilles mixées, mélangées à un peu d'eau puis filtrées. Attention : voir précaution. PRÉCAUTIONS D'EMPLOI DE LA CONSOUDE La consoude contient des alcaloïdes pyrrolizidiniques isolés, qui peuvent, à forte dose, s'avérer très toxiques pour le foie. Particulièrement présents dans la racine, ils sont peu nombreux dans les parties aériennes. C'est pourquoi il est essentiel de ne pas utiliser la racine en usage in­ terne. D'une manière générale, les scientifiques recommandent une durée d'utilisation maxi­ male de six semaines par an, pour ne pas risquer de voir s'accumuler cette substance hépatotoxique dans l'organisme. La consoude ne doit pas être appliquée sur une plaie ouverte non nettoyée. Par ailleurs, son utilisation sur une plaie est limitée à trois jours. CONTRE-INDICATIONS : la consoude est contre­indiquée chez les enfants, les femmes en­ ceintes ou allaitantes et les personnes atteintes de maladies hépatiques. EFFETS INDÉSIRABLES : en dehors d'un potentiel risque allergique, il n'existe pas d'effet secon­ daire connu. INTERACTIONS AVEC DES MÉDICAMENTS ou autres compléments : les effets de la consoude peuvent s'ajouter à ceux des médicaments hépatotoxiques. DES BIENFAITS RECONNUS : les bienfaits de la consoude dans l'activation du renouvellement des cellules musculaires et osseuses, grâce à la forte présence d'allantoïnes, sont médicale­ ment prouvés. Par exemple, l'application d'un onguent à la consoude sur une entorse de la che­ ville est aussi efficace qu'un gel médicamenteux à base d'anti­inflammatoires non stéroïdiens. Il est aussi prouvé que la consoude accélère la guérison des plaies superficielles : une pommade, ayant pour principe actif la grande consoude, peut être prescrite, en cas de crevasses, prurit, écorchures, gerçures ou piqûres d'insectes. AVERTISSEMENTS : la consoude doit être utilisée aux doses indiquées et principalement en usage externe, du fait de la présence d'alcaloïdes pyrrolizidiniques, qui pourraient provoquer des lésions irréversibles du foie. Pour le traitement des plaies superficielles, son utilisation né­ cessite le nettoyage soigneux préalable de la plaie. Par ailleurs, toute fracture doit faire l'objet d'un traitement médical adéquat même si la consoude peut aider à la consolidation. → Plantes du système locomoteur ­ herboristerie 20/21 LA RECHERCHE SUR LA CONSOUDE : de nombreuses recherches ont été menées à partir de 1955, en Grande­Bretagne, par l'Association de recherche Henry Doubleday (HDRA) et ont per­ mis la naissance de nombreuses variétés hybrides. En 1983, d'autres travaux ont affirmé que la consoude était la seule espèce végétale à contenir de la vitamine B12, essentielle au bon fonc­ tionnement du cerveau. Toutefois, ces résultats ont, depuis, été remis en cause. C'est égale­ ment dans les années 1980 que la présence d'un hépatotoxique dans la consoude a été mise en évidence, ce qui a conduit certains pays, comme la Grande­Bretagne, les Etats­Unis et le Canada, à en restreindre l'utilisation. AUTRE USAGE : c’est son usage culinaire qui est le plus connu. Ses feuilles ont un goût d’épi­ nard sucré­salé et en fait un met de choix, délicieux et plein de vitamine ! Pas plus de 8 semaines par an !!! 21/21 Plantes du système locomoteur ­ herboristerie