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février 2012 PAUL SABATIER
La planétologie
Les formations associées :
Les recherches en planétologie couvrent un large panel de compétences allant de la conception
et la réalisation de l’instrumentation spatiale, au déploiement et l’entretien de réseaux de
sismomètres, en passant par la réalisation d’expériences de laboratoire et le développement de
modèles et de simulations numériques dans les domaines aussi divers que la thermodynamique,
les interactions rayonnement-matière, la physique des plasmas et la dynamique des fl uides
d’intérêt géophysique en général. Sur Toulouse, un grand nombre de formations permettent
d’accéder à ces compétences, en particulier les Masters de recherche en Sciences de la Terre et en
astrophysique (M2R STPS et M2R ASEP), le Master Pro Techniques spatiales et instrumentation,
ainsi que la formation assurée par le département « mesures physiques » de l’IUT.
Les formations associées :
dans la construction d’instruments embarqués,
ou bien dans l’exploitation scientifi que des don-
nées acquises par les instruments. Ces nombreux
succès ont été le fruit de collaborations effi caces,
non seulement entre équipes techniques et
scientifi ques, mais également entre chercheurs
de disciplines différentes.
En effet, la planétologie est une science pluridis-
ciplinaire par excellence depuis ses débuts, quand
astronomes, mathématiciens et physiciens per-
çaient les mystères des mouvements des astres
dans le ciel. Ce caractère pluridisciplinaire s’est
renforcé avec l’ère spatiale et la nécessité de
développer une ingénierie de pointe capable de
répondre aux contraintes de la mesure toujours
plus précise dans les environnements extrêmes.
Par ailleurs, les questionnements scientifi ques
posés par cette exploration planétaire ont sus-
cité un dialogue croissant entre planétologues,
géophysiciens et géologues.
Pluridisciplinarité
Peut-être plus qu’ailleurs, la planétologie à Tou-
louse s’inscrit totalement dans cette démarche,
caractérisée à la fois par des liens étroits entre
science et instrumentation, et par la constitution
d’équipes scientifi ques transdisciplinaires, héri-
tage de la création visionnaire, en 1995, du pôle
de planétologie à l’Observatoire Midi-Pyrénées.
Le rapprochement de spécialistes de différents
laboratoires a été une initiative déterminante
dans la création du groupe Géophysique pla-
nétaire et plasmas spatiaux (GPPS) au sein du
nouvel Institut de recherche en astrophysique et
planétologie (IRAP), créé en janvier 2011.
Le groupe GPPS est riche d’une centaine de cher-
cheurs, ingénieurs, doctorants et post-docs et
il bénéfi cie de liens forts avec le CNES. Comme
ce dossier l’illustre bien, les membres du groupe
s’intéressent à l’ensemble des enveloppes pla-
nétaires, des plus internes (noyau/manteau),
aux plus externes (magnétosphère/ionosphère),
cherchant à comprendre les processus physiques
et chimiques à l’œuvre.
La constitution du groupe GPPS ouvre la voie
à une vision intégrée des corps planétaires, qui
permettra de reconstruire leur histoire géolo-
gique, mettant ainsi en avant la grande variété
des spécifi cités de chaque objet, et contribuant
dès lors à une meilleure compréhension de l’his-
toire du système solaire dans son ensemble.
Missions
Cette décennie, riche d’une récolte excep-
tionnelle de résultats pour les équipes tou-
lousaines, par exemple la mission Cassini/
Huygens autour de Saturne ; Cluster qui
étudie l’interaction du vent solaire avec la
magnétosphère terrestre, ou les missions améri-
caines et européennes vers Mars (Mars Odyssey,
Mars Exploration Rovers, Mars Express), devrait
faire place à un avenir tout aussi prometteur.
En effet, de nombreux projets d’envergure sont
engagés pour les années à venir, dans lesquels
notre contribution instrumentale est impor-
tante : la mission Mars Science Laboratory de la
NASA lancée en décembre 2011, la mission MA-
VEN qui va partir vers Mars en 2013, la mission
BepiColombo de l’agence spatiale européenne
(ESA) qui va partir vers Mercure en 2017 ou la
mission Solar Orbiter de l’ESA prévue pour un
lancement vers le soleil en 2017.
Les principaux corps du
système solaire : les planètes,
la Lune, les astéroïdes et les
comètes.
© NASA
Le groupe participe également à la préparation
d’autres missions ambitieuses, en particulier
vers les lunes de Jupiter (mission JUICE de l’ESA)
et l’envoi du premier sismomètre vers Mars (mis-
sion InSight de la NASA).
Diffi cile de prévoir de quoi sera fait l’avenir,
car; aujourd’hui encore, la découverte de nom-
breuses planètes autour d’autres étoiles et
l’éternelle question de l’origine de la vie font
que la planétologie se diversifi e, tissant des liens
nouveaux avec d’autres disciplines, de l’astro-
physique à la biologie. Le brassage d’idées et de
cultures scientifi ques est plus que jamais néces-
saire pour explorer le contexte de notre planète
et la vie qui y est apparue. ■