Grâce à une prise en char-
ge adaptée, le Centre
Hospitalier Monkole
enregistre des résultats extrême-
ment positifs et encourageants.
Entretien avec le docteur Adolphe
Ndarabu Igulu, directeur général
adjoint du CH Monkole.
Docteur, quels sont vos résultats
en la matière ?
De toutes les femmes enceintes
porteuses du VIH que nous avons
suivies à Monkole, les résultats
nous montrent un taux de 94%
d’enfants sans VIH, au terme de
36 mois de suivi. Cela, grâce aux
mesures prises pour toute femme
porteuse du VIH qui tombe en-
ceinte : administration de rétrovi-
raux et précautions particulières
pendant l’accouchement pour
éviter le contact entre le sang de
la mère et celui de l’enfant.
Cela sut-il à expliquer ce taux
de réussite ?
Non. Ces résultats sont obtenus
par une éducation des couples,
en associant le mari et l’épouse
dès les consultations prénatales.
Les couples se préparent à nour-
rir leur enfant dans de bonnes
conditions, avec du lait artificiel de
qualité. Cette approche a beau-
coup contribué à ce taux de 94%
d’enfants non infectés. En Afrique,
le taux de transmission est géné-
ralement évalué à 20-30%.
Cela demande aussi de former le
personnel médical…
Oui et d’autant plus qu’il s’agit
d’un processus long. Il faut réser-
ver un accompagnement parti-
culier à ces femmes pendant les
consultations prénatales, lors de
l’accouchement et après. Certains
nous ont découragés de former à
la fois le mari et l’épouse, car révé-
ler la séropositivité de la femme
comporte ici un risque : celui de
voir l’épouse rejetée par son mari.
Notre expérience montre que l’as-
sociation des deux parents donne
d’excellents résultats. n
VIH : éviter la transmission mère-enfant
Des patients… heureux de se
faire soigner à Monkole !
Nouveau directeur financier de
Monkole : de Paris à Kinshasa
Son nom : Achille Silué
Ses motivations ? Je désirais
faire bénéficier l’Afrique de
mon expérience acquise dans un
environnement international, confie
le nouveau directeur financier de
l’hôpital.
C’était important pour moi de
retrouver mon continent d’origine,
pour des raisons familiales,
professionnelles et personnelles.
J’ai deux enfants drépanocytaires
et Monkole, en ce domaine, avec
le docteur Léon Tshilolo, est une
référence mondiale. Au plan
personnel, également, je désirais
retrouver les réalités africaines.