RÉSUMÉS ET/OU BIBLIOGRAPHIES DES SÉANCES
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UMR 5133 CNRS -­‐ Université Lumière Lyon 2 Séminaire de Recherche ACTUALITES DES METHODES ET DES TERRAINS AU PROCHE-ORIENT ANCIEN ouvert aux doctorants et aux étudiants de Master MSH MOM, 4e étage, Salle Joseph Reinach, le lundi de 14h à 16h Thème 2014 -2015 : « VILLES ET CAMPAGNES AU PROCHE-ORIENT ANCIEN » Responsables : M. Le Mière, P. Lombard, E. Vila RÉSUMÉS ET/OU BIBLIOGRAPHIES DES SÉANCES 22/9/2014 : Corinne CASTEL, UMR 5133-Archéorient « Premières villes. Premières villes neuves » Résumé Un tel sujet mérite avant tout de préciser quelques notions, souvent confondues. Il s’agira ensuite de montrer que l’émergence des premières villes résulte de différents scénarios, selon les diverses régions du Proche-Orient, et que Sumer ne peut plus être considéré comme le berceau unique de la civilisation urbaine. On verra également que l’urbanisation est un processus qui n’est ni linéaire ni irréversible. Nous aborderons ensuite la question de l’urbanisme proprement dit dans la Syro-Mésopotamie du Bronze ancien, au 3e millénaire, en présentant une étude de cas. De nouvelles découvertes donnent en effet un éclairage nouveau sur les premiers urbanistes de l’histoire et sur une région totalement méconnue jusque-là pour cette haute époque, celle du centre de la Syrie. Bibliographie Braemer F. 2007, Transformations des systèmes d’agglomérations au Levant (3500-3000 av N. È.): peut-on parler d’« urbanisations précoces », in : Guilaine J. (éd.) Le Chalcolithique et la construction des inégalités, Paris, 65-83. Brüschweiler F. 1983, La ville dans le Proche-Orient ancien : actes du Colloque de Cartigny, 1979, Centre d'étude du Proche-Orient ancien (CEPOA), Université de Genève, Éditions Peeters. Butterlin P. 2003, Les temps proto-urbains de Mésopotamie. Contacts et acculturation à l’époque d’Uruk au Moyen-Orient, Paris, CNRS éditions. 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Vallet R. 1997, « Habuba Kebira ou la naissance de l’urbanisme », Paléorient, 22,2. 45-76 29/9/2014 : Olivier AURENCHE, UMR 5133-Archéorient « Il n’y a pas de ville au Néolithique » Résumé Après avoir évoqué le débat qui a agité la communauté scientifique dans les années 1960 et que J.L. Huot a résumé en 1970 par la question : « Des villes existent-elles, en Orient, à l’époque néolithique ? » (Huot 1970), on proposera une définition “archéologique“ de la ville. On prendra ensuite trois exemples choisis dans le 2ème millénaire av. J.C. (Emar, Ugarit, Nippur) pour vérifier la pertinence de la définition proposée. En remontant enfin par paliers successifs dans la période néolithique, jusqu’au 10ème millénaire, on montrera qu’il n’existe pas, à ce jour, de ville, au sens archéologique du terme, avant la fin du 4ème millénaire. Habuba Kabira, colonie d’époque Uruk installée sur le Moyen Euphrate constitue la première agglomération connue répondant à des critères urbains incontestables. Bibliographie Aurenche O. 1981, La maison orientale. L’architecture du Proche Orient des origines au milieu du 4ème millénaire, Paris, Geuthner, 3 vols. Aurenche O. 1982, A l’origine du temple et du palais dans les civilisations de la Mésopotamie ancienne, Ktema 7, 236-259. Huot J.L. 1970, Des villes existent-elles en Orient dès l'époque néolithique ?. In: Annales. Économies, Sociétés, Civilisations. 25e année, N. 4, 1091-1101. Huot J.L., THalmann J.P. et Valbelle D. 1990, Naissance des cités, Paris, Nathan. Margueron J.Cl. 2013, Cités invisibles. La naissance de l’urbanisme au Proche Orient ancien. Approche archéologique, Paris, Geuthner. Ur J. 2014, “Households and the Emergence of Cities in Ancient Mesopotamia”, Cambridge Archaeological Journal 24:2, 249-268. 2 UMR 5133 CNRS -­‐ Université Lumière Lyon 2 6/10/2014 : Bernard GEYER, UMR 5133-Archéorient «« Les campagnes des Marges arides de Syrie du Nord au Bronze ancien et au Bronze moyen, vues au travers d’une prospection géoarchéologique » Résumé Si les campagnes des zones de marges arides offrent, a priori, une image relativement uniforme, marquée avant tout par une contrainte majeure – l'aridité climatique –, la réalité se révèle, sur le terrain, beaucoup plus complexe. Les milieux naturels, dépendants de composantes statiques (relief, hydrographie, ambiance climatique...) mais aussi et surtout de composantes dynamiques (sols, couvert végatal, ressources en eau...) ont été de plus façonnés par des millénaires d'exploitation. Il en résulte une mosaïque de micromilieux, où aridité climatique et aridité édaphique interagissent pour déterminer des niveaux d'attractivité très variables. Cette attractivité permet de mieux comprendre les choix d'implantation des sites et les modalités de la mise en valeur. Ainsi, dès la fin du Bronze ancien, une économie agropastorale, fondée probablement essentiellement sur la gestion du troupeau, a pu se développer dans des secteurs peu favorables aux cultures d'annuelles, alors que, au Bronze moyen, c'est l'exploitation de ces dernières qui domine, dans des secteurs où la forte attractivité s'explique par une moindre aridité climatique et des conditions édaphiques favorables. Bibliographie Geyer B., Calvet Y. 2001, Les steppes arides de la Syrie du Nord au Bronze ancien ou “ la première conquête de l’est ”, in B. Geyer (éd.), Conquête de la steppe et appropriation des terres sur les marges arides du Croissant fertile, T.M.O. 36, Lyon : Maison de l’Orient, 55-67. Geyer B., Rousset M.-O., Al-Dbiyat M., Awad N., Barge O., Besançon J.(†), Calvet Y., Gatier P.-L., Jaubert R. 2004-2005, Les Marges arides de la Syrie du Nord : première synthèse d’une prospection géoarchéologique, Annales Archéologiques Arabes Syriennes 47-48, 17-34. Geyer B., Al-Dbiyat M., Awad N., Barge O., Besançon J., Calvet Y., Jaubert R. 2007, The Arid Margins of Northern Syria: Occupation of the Land and Modes of Exploitation in the Bronze Age, in D. Morandi Bonacossi (ed.), Urban and Natural Landscapes of an Ancient Syrian Capital. Settlement and Environment at Tell Mishrifeh/Qatna and in Central-Western Syria, Studi Archeologici su Qatna 1, Forum Editrice, Udine, 269-281. Geyer B., Awad N., Al-Dbiyat M., Calvet Y., Rousset M.-O. 2010, Un « Très long Mur » dans la steppe syrienne, Paléorient 36/2, 57-72. Braemer F., Geyer B., Davtian G. 2014, Man/environment interactions in the Bronze Age Levant: Climatic crisis or fluctuations, chronology and settlement patterns in the Third Millennium Syrian arid steppe area villages, Actes du colloque de Rome : The seven plagues. Catastrophes and destructions in Palestine and Egypt during the pre-classical period. Volcanic eruptions, earthquakes, floods, wars, famines and epidemics in the archaeological record and in Biblical and ancient Egyptian sources: an innovative approach, ROSAPAT 11, 87-116. 3 UMR 5133 CNRS -­‐ Université Lumière Lyon 2 13/10/2014 : Jan-Waalke MEYER, Université Goethe (Francfort) « Settlement patern and land use – Some results of the regional project in the area of the Tell Chuera (Northeast Syria) » Résumé The excavations at Tell Chuera were accompanied by a survey in the surroundings (Wadi Hamar Survey), including further excavations (Kharab Sayyar, Tell Tawila), topographical takings, geophysical survey (Chuera, Kharab Sayyar, Mgeddi) and geo-morphological studies. Now, we are able to reconstruct the settlement pattern and the structure of using the natural environment of an urban site during the 3rd millennium B.C. This lecture will deal with a summary of the excavations in the central place of this region – Tell Chuera – and with some results of our survey. It seems to be obvious, that already with the foundation of the planned city the environment was well structured for an intensive use. Bibliographie Orthmann, W. (Hrsg.) 1995, Ausgrabungen in Tell Chuera in Nordost-Syrien I. Vorbericht über die Grabungskampagnen 1986 bis 1992. Vorderasiatische Forschungen der Max Freiherr von OppenheimStiftung I. Saarbrücken. Meyer, J.-W. 2006, Zur Frage der Urbanisierung von Tell Chuera, in : P. Butterlin, M. Lebeau, J.-Y., J. L. Montero Fenollós, B. Müller, Volume d’hommages à J.-C. Margueron, Subartu, XVII, 179-189. - 2007 Town Planning in 3rd Millennium Tell Chuera, in: J. Bretschneider, J. Driessen, K. Van Lerberghe (eds), Power and Architecture. Monumental Public Architecture in the Bronze Age Near East and Aegean. Leuven, Paris, Dudley, 129-142. - 2010 Ausgrabungen in Tell Chuera in Nordost-Syrien II. Vorbericht über die Grabungskampagnen 1998 bis 2005. Vorderasiatische Forschungen der Max Freiherr von Oppenheim-Stiftung II. Hempelmann, R. 2013, Tell Chuera, Kharab Sayyar und die Urbanisierung der westlichen Ǧazīra. Vorderasiatische Forschungen der Max Freiherr von Oppenheim-Stiftung IV. 03/11/2014 : Sylvie MÜLLER-CELKA, UMR 5133-Archéorient «L’occupation des zones rurales en Crète minoenne et son évolution au cours du 2e millénaire av. J.-C., à partir du cas de Malia» Résumé La carte archéologique de Crète minoenne, longtemps limitée aux sites palatiaux et aux tombes monumentales, s’est beaucoup étoffée au cours des 30 dernières années grâce aux résultats de nombreuses prospections archéologiques. Les données nouvelles concernent surtout les campagnes (au sens large du terme : espace habité extra-urbain, cultivé ou exploité, qu’il s’agisse de champs, de forêts ou d’autres espaces naturels ou semi-naturels, y compris en altitude). Les prospections ont permis de définir différents types de sites d’habitat, de préciser leur schéma d’implantation et d’observer son évolution au cours de l’âge du Bronze. Les dynamiques de peuplement accusent des différences selon les régions de l’île mais le dénominateur commun est un changement plus ou moins drastique dans le nombre, la taille et la 4 UMR 5133 CNRS -­‐ Université Lumière Lyon 2 localisation des sites d’habitat au début de la période dite néopalatiale (env. 1700 ou 1600 av. J.-C., selon que l’on suit la chronologie haute ou basse). À cet égard, la région de Malia offre un tableau particulièrement éloquent, avec non seulement une chute spectaculaire du nombre de sites, mais aussi un quasi abandon des zones montagneuses à cette période. Ce constat a servi de base à une hypothèse de travail, selon laquelle le relief très contrasté de cette région, qui s’étend de la côte nord de la Crète aux premiers sommets du massif du Diktè (1500 m d’altitude), faisait ressortir plus clairement qu’ailleurs les causes de ce phénomène, qui pouvait être dû à des causes économiques (donc liées aux modes d’exploitation des ressources naturelles) plutôt qu’à des troubles de nature politique ou militaire. Une étude détaillée a en effet montré, d’une part, que le déplacement des sites d’habitat dans la région de Malia tenait principalement à un changement climatique et à une évolution, probablement subséquente, des techniques agricoles, d’autre part que ce modèle rendait compte de façon cohérente des dynamiques de peuplement observées dans d’autres régions de Crète. Bibliographie Chaniotis A., Milking the Mountains: Economic Activities on the Cretan Uplands in the Classical and Hellenistic Period in: A. Chaniotis (ed.), From Minoan Farmers to Roman Traders (1999), 181-220. Müller Celka S., Prospection archéologique de la plaine de Malia, BCH 114/2 (1990), 921-930 ; BCH 115/2 (1991), 75-84 ; BCH 116/2 (1992), 742-743 ; BCH 120/2 (1996), 921-928 ; BCH 122/2 (1998), 548-552 ; BCH 124/2 (2001), 501-505 ; BCH 127/2 (2003) [2006], 456-469 ; BCH 128-129/2 (20042005), 934-943. Müller Celka S., terroir et territoire à Malia à l'époque protopalatiale, bch 131.2 (2007) 855-860. Müller Celka S., Puglisi D., Bendali F. 2014 (sous presse), "Dynamics of population and resource exploitation in Crete: The case of Malia", in PHYSIS. Natural environment and human interaction in the Prehistoric Aegean. Proceedings of the conference held in Paris, 11-14th December 2012, Aegaeum 37, Liège (Peeters). Puglisi D., Le territoire de Malia à l'époque néopalatiale : premières données de la prospection, BCH 131.2 (2007) 865-869. Principales prospections en Crete Beckmann S., 2012. 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Kommos I: The Kommos Region and Houses of the Minoan Town, Part 1: The Kommos Region, Ecology, and the Minoan Industries. Tsipopoulou M., 1989. Archaeological Survey at Aghia Photia, Sitia. Watrous L.V., 1982. Lasithi. A History of Settlement on a Highland Plain in Crete. Watrous L.V., Hadzi-Vallianou D. and Blitzer H., 2004. The Plain of Phaistos. Watrous L.V. et al., 2012. An Archaeological Survey of the Gournia Landscape: A Regional History of the Mirabello Bay, Crete, in Antiquity. Whitelaw T., Bredaki M., Vasilakis A., 2006/7. The Knossos Urban Landscape Project: investigating the long-term dynamics of an urban landscape, Archaeology International 10, 28-31. Whitelaw T., Bennet J., Grammatikaki E., Vasilakis A. 2008. The Knossos Urban Landscape Project 2005. Preliminary results. In Goddart, L., Sacconi, A. (Eds.). Pasiphae. Revista di Filologia e Antichita Egee. Volume I, 103-109. Whitley J., M. Prent, S. Thorne, 1999. 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Nous soumettrons ensuite cette proposition à des cas d’études concernant la steppe syrienne à l’âge du Bronze ancien, thèmes déjà abordés dans le cadre de ce séminaire (C. Castel, B. Geyer). Dans ces exemples, nous chercherons à identifier, à différentes échelles, les éléments des territoires et leurs propriétés. Bibliographie Concernant le concept : Debarbieux B. 2003. « Territoire » in J. Lévy & M. Lussault (eds.), Dictionnaire de la géographie et de l’espace des sociétés, Belin, Paris, 910-912. Di Meo. 1998. Géographie sociale et territoires, Nathan, coll. Fac. Géographie, Paris, 317 p. Gentelle P. 1992. « Géographie et archéologie », in A. Bailly, R. Ferras, D. Pumain (dir), Encyclopédie de géographie, Economica, Paris, p.p. 204-215. Le Berre M. 1992. « Territoires », in A. Bailly, R. Ferras, D. Pumain (dir.), Encyclopédie de la géographie, Economica, Paris, p. 221-233. 6 UMR 5133 CNRS -­‐ Université Lumière Lyon 2 Vanier M. (dir). 2009. 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Le paradigme de l’urbanisation mésopotamienne a longtemps été considéré dans la littérature comme l’unique trajectoire vers le mode de vie urbain et la dispersion de ce phénomène était perçu selon un modèle diffusionniste distinguant, un épicentre mésopotamien à partir duquel se propagerait la culture urbaine vers les zones périphériques. Les recherches, menées ces dernières décennies au Proche-Orient, ont largement nuancé cette vision et ont mis en évidence l’existence de scenarios alternatifs d’urbanisation notamment au Levant et en Anatolie. Cependant, ces trajectoires indépendantes sont moins impressionnantes dans leurs manifestations que celles enregistrées en Mésopotamie. En conséquence, la discussion est toujours ouverte pour savoir s’il s’agit d’établissements urbains ou proto-urbains. Il subsiste une réelle difficulté à caractériser avec précision le concept de ville et d’établir en quoi elle se distingue des villages. L’utilisation dans la documentation d’une variété de terminologies (town, town-like settlement, small urban center, city, city-state, proto-urban center, pre-industrial cities, urban settlement) souligne l’absence de consensus sur ces notions. En Anatolie, la distinction entre ville et village est d’autant plus problématique que les agglomérations complexes, qui apparaissent dans la seconde moitié du IIIe millénaire, sont des établissements modestes, tous issus de l’évolution d’un noyau villageois antérieur. Ainsi, il ne s’agit en aucun cas d’une révolution urbaine. L’émergence des premiers centres urbanisés prend sa place au sein d’un continuum, d’une évolution progressive, amorcée dans cette région dès le chalcolithique, voire le néolithique. Vers le milieu du IIIe millénaire av. J-C., les régions de l’Anatolie occidentale, de l’Anatolie orientale et de l’Anatolie du sud-est expérimentent chacune une trajectoire autonome vers l’urbanisation. Ces phénomènes ne sont pas strictement concomitants et ils résultent de dynamiques spécifiques liées en partie aux conditions géoculturelles de chaque région. En Anatolie centrale, les données sont trop ténues pour que l’on puisse se prononcer sur une éventuelle urbanisation. Enfin, les régions de la mer Noire et d’Erzurum restent en marge de l’urbanisation et conservent durant tout le Bronze Ancien, un mode de vie rural. Bibliographie Sur le concept d’urbanisation Braemer F. 2007. Transformations des systèmes d'agglomérations au Levant (3500-3000 av N. È.): peut-on parler d’« urbanisations précoces » ? In : Guilaine J. (ed.) Le Chalcolithique et la construction 7 UMR 5133 CNRS -­‐ Université Lumière Lyon 2 des inégalités, Paris, 65-83. Butterlin P. 2008. Villes et campagnes en Mésopotamie aux IVe et IIIe millénaires, In : Guilaine J. (ed.) Villes, villages, campagnes de l'Âge du Bronze. Séminaire du Collège de France,” Paris, 28-44. Castel C. et Peltenburg E. 2007. 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Interregional contacts around Aegean during the Early Bronze Age: New evidence from the Izmir region, Anatolia/Anadolu 27, 97-122. 17/11/2014 : Laila NEHME, UMR 8167-Orient et Méditerranée (Paris) «Hégra, cité caravanière d’Arabie ?» Résumé Madâin Sâlih, l’ancienne Hégra des Nabatéens puis des Romains, se trouve aux confins du royaume nabatéen et de la province romaine d’Arabie. Les travaux entrepris depuis 2002 par une équipe française puis franco-saoudienne ont permis de préciser la chronologie de l’occupation du site et d’obtenir des données nouvelles sur l’urbanisme, les modes d’inhumation dans les tombeaux monumentaux, les sanctuaires et salles de banquet, les modes de subsistance, la faune ancienne, etc. La conférencière s’attachera cependant surtout à examiner le cas de Hégra comme cité caravanière, à partir des sources anciennes, des données de terrain et des prospections qu’elle a réalisées à la fois au nord et au sud-ouest du site le long de pistes caravanières connues ou supposées. Bibliographie Jaussen A. and Savignac R. 1909-1914: Mission archéologique en Arabie. I. De Jérusalem au Hedjaz, Médain Saleh. II. El-‘Ela, d'Hégra à Teima, Harrah de Tebouk. (2 volumes). Paris. Nehmé L., Arnoux Th., Bessac J.-Cl., Braun J.-P., Dentzer J.-M., Kermorvant A., Sachet I., Tholbecq L., avec une contribution de J.-B. Rigot, 2006. Mission archéologique de Madāʾin Ṣāliḥ (Arabie Saoudite) : Recherches menées de 2001 à 2003 dans l’ancienne Ḥijrā des Nabatéens , Arabian Archaeology and Epigraphy 17, 41-124. 9 UMR 5133 CNRS -­‐ Université Lumière Lyon 2 Nehmé L., al-Talhi D. et Villeneuve L. 2010. Hégra d’Arabie Heureuse , in A.I. Al-Ghabban, B. André-Salvini, F. Demange, C. Juvin et M. Cotty (éds), Routes d’Arabie. Archéologie et histoire au Royaume d’Arabie Saoudite, Paris : Somogy, 287-307. Rapports de fouille : Publiés : Nehmé L., al-Talhi D. et Villeneuve F. (éds), 2010. Report on the First Excavation Season at Madâ’in Sâlih, Saudi Arabia, 2008 (Hegra, 1). A Series of Refereed Archaeological Studies, 6. Riyad : SCTA Nehmé L., al-Talhi D. et Villeneuve F. (éds), 2014. Report on the Third Excavation Season at Madâ’in Sâlih, Saudi Arabia, 2010. A Series of Refereed Archaeological Studies, 23. Riyad : SCTA. En ligne: Nehmé L., al-Talhi D. et Villeneuve L. (éds) 2009. Report on the Second Season (2009) of the Madâ’in Sâlih Archaeological Project. Paris (305 p). <halshs-­‐00548747>> Nehmé L., al-Talhi D. et Villeneuve F. (éds) 2010 : Report on the Third Excavation Season (2010) of the Madâ’in Sâlih Archaeological Project. Paris (314 p). <halshs-­‐00542793> Nehmé L. (éd.) 2011 : Report on the Fourth Excavation Season (2011) of the Madâ’in Sâlih Archaeological Project. Paris (367 p). <halshs-­‐00671451> 24/11/2014 : Philippe ABRAHAMI, UMR 5133-Archéorient «Paysages ruraux de la Mésopotamie : le point de vue de la documentation cunéiforme » Résumé L’occupation de l’espace rural en Mésopotamie est abordée à partir des informations que nous livrent les textes cunéiformes. Pour l’essentiel, il s’agit de contrats de vente de terrains agricoles et de documents administratifs, notamment les listes de terre et les estimations de récoltes. De par sa fonction, cette documentation décrit la position des parcelles de façon très précise par rapport à des repères (villages, cours d’eau, routes, installations agricoles, forêts, prairies …) autant d’éléments constitutifs du paysage rural qui peut être ainsi reconstitué en y associant les données issues des prospections régionales et des études environnementales. Bibliographie Archi A. 1990. The City of Ebla and the Organization of the Rural Territory, in The town as a Regional Economic Centre in the Ancient Near East. Studies in Social and Economic History 20, Leuven, 15-19. Archi A. 1991, Culture de l’olivier et production de l’huile à Ebla , in D. Charpin et F. Joannès (éd.), Marchands, Diplomates et Empereurs. Etudes sur la civilisation mésopotamienne offertes à Paul Garelli, Paris, 211-222. Arnaud D. 1986, Recherches au pays d’Aštata. Emar VI.3. Textes sumériens et accadiens, Paris. Attinger P. 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Sur ces deux sites, les fouilles menées au cours du 20e s. se sont surtout attachées à mettre au jour et à étudier leurs imposants vestiges monumentaux, dont la construction a été initiée à partir de la seconde moitié du 6e s. avt. J.-C. sous les règnes de Cyrus (pour Pasargades) puis de Darius (pour Persépolis). Situés au cœur de la région d’origine des Perses achéménides, la présence de ces ensembles architecturaux de prestige désigne incontestablement ces fondations comme des hauts-lieux dynastiques. Faute de données archéologiques suffisantes, ces sites ont souvent été réduits à cette seule fonction. Or la découverte de milliers de tablettes inscrites à Persépolis puis leur traduction progressive ont permis d’illustrer la diversité des activités sur ce site qui abritait également la capitale de la région de Perse et correspondait donc à un centre administratif, commercial et artisanal important : en d’autres termes une ville. Les archives font également apparaître que les fonctionnaires de Persépolis devaient gérer un vaste territoire dont l’exploitation fournissait la ville en matières premières et en produits agricoles. Ces données épigraphiques obligeaient donc les archéologues à considérer les sites de Persépolis et de Pasargades sous un jour nouveau et à étendre l’échelle des études. Sous l’impulsion des missions iranofrançaises, dont la méthodologie est centrée sur les méthodes de prospection, les recherches archéologiques sur ces fondations royales sont peu à peu sorties des études strictement monumentales pour s’intéresser plus largement à leur organisation spatiale et donc aux formes d’urbanisation achéménides. Désormais, il apparaît nettement que ces sites sont en rupture avec la « notion » de ville, généralement définie comme un centre densément construit. Les premiers résultats des prospections font apparaître des plans d’urbanisme diffus, où secteurs construits et non-construits (jardins, parcs, champs ou vergers) cohabitent au sein d’un même projet d’organisation de l’espace conçu à très large échelle. Dans les plaines entourant ces villes, les traces d’occupation achéménide sont rares car difficiles à repérer et souvent détruites par l’agriculture moderne. Néanmoins, l’exploitation des territoires à grande échelle se manifeste à travers les traces de grands réseaux d’irrigation ou les restes de carrières. Nous pouvons désormais affirmer que les ensembles monumentaux de Pasargades et de Persépolis ne sont que les vestiges visibles d’organisations plus vastes, des villes et des territoires alentours, ainsi que les témoins d’une réurbanisation du centre de la Perse au cours de la seconde moitié du 1er millénaire avt. J.-C. 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Proceedings of the conference held in Viterbo, 16-17th December 2010, Università degli Studi di Napoli "L'Orientale" - Series Minor 77, Napoli, 123-166. 08/12/2014 : Christophe BENECH, UMR 5133-Archéorient «Les plans d'urbanisme à l’épreuve du temps : des modèles théoriques aux transformations pratiques dans le Proche-Orient antique» Résumé Les études antérieures sur les plans d’urbanisme ont tendance à mettre en valeur ou à rechercher un modèle théorique, souvent lié à une période spécifique. Il ne faut cependant pas négliger que les plans des villes modernes du Proche-Orient comme Damas ou Alep ou le plan des villes antiques révélés par la fouille ou la prospection géophysique sont le résultat de plusieurs processus d’urbanisation. À partir de l’exemple de Damas, nous pouvons montrer comment les études antérieures ont projeté un modèle simpliste sur une réalité constituée d’une mosaïque de quartiers développés à différentes périodes. Cet exemple permet de mettre en valeur l’importance et la pérennité du réseau viaire, planifié ou non, par rapport à l’organisation interne du lotissement. Les cartes géophysiques montrent généralement le dernier état d’occupation : pour l’étude des plans d’urbanisme, il est donc nécessaire de chercher à distinguer des éléments marqueurs, qui pourraient renvoyer à un modèle théorique (plan orthogonal ou radioconcentrique), ou à un développement par agglutinement lié à une réglementation générale de l’usage de l’espace. Nous aborderons les problèmes posés par le plan orthogonal avec les exemples de Doura-Europos et Cyrrhus (hellénistique/byzantin), par le plan radioconcentrique avec Tell Sh’airat (Bronze ancien). Nous poserons le problème du processus d’urbanisation par agglutinement à Ougarit (Bronze récent) et à Titris Höyük (Bronze ancien). Bibliographie Abdul Massih J., Benech C., Gelin M. 2009. 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