
"Le certificat doit être lisible et comporter les nom, prénom, qualité et adresse du médecin - les nom, prénom, âge et domicile
de la personne examinée selon ses déclarations le jour de l'examen, les circonstances rapportées et les doléances alléguées, la
description des signes cliniques constatés ou non, les examens para-cliniques en relation et les conséquences éventuelles,
comme par exemple l'incapacité totale de travail, l'arrêt de travail, la nécessité d'une expertise ultérieure..., la date et la
signature du médecin et la mention de la remise en mains propres" (Article 76 du Code de déontologie médicale).
QUELQUES CAS PRATIQUES
A - CERTIFICATS ET JUSTICE
1 - VIOLENCES ET CERTIFICATS MÉDICAUX (cf. annexes)
La valeur de ce certificat est liée à la qualité de son contenu. Le certificat se doit d'être descriptif avec des termes appropriés,
matérialisant les phénomènes constatés et le retentissement fonctionnel ainsi que tous les examens para-cliniques. La relation
entre les circonstances rapportées par la victime et leur conséquence doit être évoquée sur le plan médical (notion de
compatibilité entre les circonstances et les constatations : imputabilité).
La conclusion se résume à la détermination de l'incapacité totale de travail qui est une notion juridique directement utilisée
par le magistrat pour orienter l'auteur des faits vers la juridiction compétente. Il convient de souligner que cette incapacité
totale de travail est une notion différente de l'arrêt de travail qui a valeur, elle, pour les organismes sociaux. Si ces deux notions
figurent sur le même certificat, il faudra expliquer les différences à la victime.
Sur le plan pénal, l'auteur des violences pourra être poursuivi en cas de violences volontaires. Lorsque les violences n'ont pas
entraîné une ITT pendant plus de 8 jours, elles seront punies de 3 ans d'emprisonnement et de 300 000 francs d'amende si elles
ont été commises sur un mineur de 15 ans, sur une personne dont la particulière vulnérabilité due à son âge, à une maladie, à
une infirmité, à une déficience physique ou psychique ou un état de grossesse est apparente ou connue de leurs auteurs, sur un
ascendant légitime ou naturel ou sur les père ou mère adoptifs, sur un magistrat, un juré, un avocat, un officier public ou
ministériel ou tout autre personne dépositaire de l'autorité publique chargée d'une mission de service public ou à l'occasion de
l'exercice de ses fonctions ou de sa mission, lorsque la qualité de victime est apparente ou connue de l'auteur, sur un témoin,
une victime ou une partie civile, par le conjoint ou le concubin de la victime, par une personne dépositaire de l'autorité
publique ou chargée d'une mission de service publique dans l'exercice ou à l'occasion de l'exercice de ses fonctions ou de sa
mission, par plusieurs personnes agissant en qualité d'auteur ou de complice avec préméditation, avec usage ou menace d'une
arme (article 222-13 du Code pénal).
● Article 222-11 : "Les violences ayant entraîné une incapacité totale de travail pendant plus de 8 jours sont punies de 3 ans
d'emprisonnement et de 300 000 francs d'amende". Des circonstances aggravantes peuvent être retrouvées. Elles reprennent les
précédentes mentionnées et portent la peine à 5 ans d'emprisonnement et à 500 000 francs d'amende.
Le certificat sera rédigé de la manière suivante :
"JE SOUSSIGNE DOCTEUR X..., CERTIFIE AVOIR EXAMINE UNE PERSONNE DISANT SE NOMMER..., DEMEURER ET QUI DECLARE AVOIR ETE VICTIME DE
VIOLENCES LE.... SOUS LA FORME DE....PORTES A SON ENCONTRE.
LA PERSONNE ALLEGUE...
A L'EXAMEN DE CE JOUR, ON NOTE : (SUIT LE DESCRIPTIF)
LES EXAMEN RADIOLOGIQUES ONT REVELE... (OU N'ONT PAS MIS EN EVIDENCE DE...)
LA VICTIME NE SIGNALE AUCUN ANTECEDENT PARTICULIER EN RAPPORT AVEC LES PRESENTES LESIONS.
L'INCAPACITE TOTALE DE TRAVAIL EST DE......JOURS.
UNE EVENTUELLE INCAPACITE PERMANENTE AINSI QUE D'EVENTUELS PREJUDICES FERONT L'OBJET D'UNE EXPERTISE ULTERIEURE".
● En cas de violences involontaires, l'article 222-19 énonce : "Le fait de causer à autrui par maladresse, imprudence,
inattention, négligence ou manquement à une obligation de sécurité ou de prudence imposée par la loi ou les règlements, une
incapacité totale de travail pendant plus de 3 mois est punie de 2 ans d'emprisonnement et de 200 000 francs d'amende".
● L'article 222-20 établit : "Le fait de causer à autrui, par un manquement délibéré une obligation de sécurité ou de prudence
imposée par la loi ou le règlement, une incapacité totale de travail d'une durée inférieure ou égale à 3 mois est punie d'un an
d'emprisonnement et de 100 000 francs d'amende.
Des exemples de certificats à remplir en cas de violences involontaires relèvent notamment du domaine des accidents de la
voie publique : rappelons l'importance de cette notion de certificat initial qui devra prendre en compte, outre les déclarations
du patient, tous les signes cliniques, objectifs ainsi que certains signes négatifs, ainsi que l'ensemble des données des examens
para-cliniques.
LES CERTIFICATS ● PAGE 38