Pour que les vacances ne tournent pas au cauchemar (PDF, 1.2 Mo)

14 | Mercredi 11 juin 2014 | Le Quotidien Jurassien
MAGAZINE santé
Cette page Magazine santé
est réalisée en collaboration
avec l’Hôpital du Jura et le
Service cantonal de la santé
publique.
Laltitude, un risque à part entière à ne pas négliger
pecter des paliers d’ascension, pas plus de 300
à 400 mètres par jour. Or, cela n’est souvent
pas respecté, ce que déplore Hervé Duplain:
«Certaines agences de voyages proposent l’as-
cension du Kilimandjaro en 5 jours! Alors
qu’entre la base et le sommet de la montagne, il
y a 5 000 mètres de dénivelé!»
Le plus étonnant est qu’il suffit de redescen-
dre en plaine pour que les maux disparaissent
d’eux-mêmes et rares sont les cas nécessitant
une prise en charge médicale par la suite. L’al-
titude, c’est donc un risque en soi pour les voya-
geurs, un risque que relativise tout de même le
Dr Duplain : «La première cause de mortalité,
en voyage ou sous les tropiques, n’a rien d’exo-
tique: ce sont toujours les accidents routiers!»
AM
La médecine d’altitude est une médecine es-
sentiellement préventive. En questionnant le
voyageur sur son historique médical, ses expé-
riences préalables en altitude et parfois même
par un test de simulation (faire respirer au pa-
tient de l’air moins concentré en oxygène pen-
dant quelques minutes et en analyser les consé-
quences sur l’organisme), le spécialiste peut
déterminer si le voyageur court le risque de dé-
velopper l’une des pathologies précitées. Il
pourra, le cas échéant, lui indiquer des mesu-
res, voire prescrire un traitement pour les évi-
ter.
Chi va piano, va sano
Ici encore, le plus important est dans le
conseil: la meilleure façon de demeurer en bon-
ne santé lors d’une telle ascension, c’est de res-
effort», note le féru de randonnée. Il n’est plus
besoin de faire des heures de marche pour arri-
ver à ces altitudes, de nouveaux moyens de
transports vous y emmènent directement: La
Paz, par exemple, est située à 4000 mètres d’al-
titude et on peut y arriver par avion.
Des troubles multiples,
banals ou fatals
Passé la barre des 3000 mètres, la raréfaction
de l’oxygène dans l’air peut être à l’origine de
différents troubles: le mal aigu des montagnes,
caractérisé par des maux de tête et des nausées
–désagréables, certes, mais ne mettant pas la
vie du patient en jeu – ou, plus grave, l’œdème
pulmonaire et l’œdème cérébral de haute alti-
tude (accumulation de liquide dans les pou-
mons ou le cerveau) pouvant être fatals.
Parmi les soucis de santé dont souffrent les
voyageurs, certains ne sont pas liés à des virus
ou à des bactéries, mais simplement à l’altitu-
de. encore, l’Hôpital du Jura offre les
moyens de s’en prémunir.
La médecine d’altitude n’est pas une spécia-
lisation à proprement parler: seuls certains mé-
decins la pratiquent, après des années d’expé-
rience médicale, et l’Hôpital du Jura compte
l’un des précurseurs du domaine, en la person-
ne d’Hervé Duplain, chef du service de médeci-
ne interne du site de Delémont.
«Avant, seuls les montagnards expérimentés
s’aventuraient en haute altitude, mais mainte-
nant, avec le développement de l’industrie tou-
ristique, tout un chacun peut s’y rendre, sans
Pour que les vacances
ne tournent pas au cauchemar
V
COUPE DU MONDE Des fans de foot jurassiens et supporters de l’équipe nationale ont récemment consulté
avant de se rendre au Brésil. De fait, l’Hôpital du Jura offre une consultation en médecine tropicale, des voyages
et d’altitude, afin de donner des outils pour que les vacances soient inoubliables… dans le bon sens du terme
La fièvre dengue est présente au Brésil, où se rendent de nombeux Jurassiens pour la Coupe du monde de foot. PHOTO KEY
fièvre dengue (un virus transmis par
les moustiques, causant fièvre, dou-
leurs musculaires et articulaires,
maux de têtes et des complications
hémorragique). La fièvre dengue est
très présente notamment au Brésil,
espérons que nos joueurs et suppor-
ters n’en pâtiront pas... Il est donc
important de rester attentif à la possi-
ble apparition des symptômes,
même après le retour en Suisse, ces
diverses maladies pouvant prendre
du temps à se déclarer.
Les coûts de la consultation parfois
élevés (selon les vaccins requis, par-
fois plusieurs centaines de francs) ne
sont pas couverts par l’assurance de
base (mais le sont par certaines com-
plémentaires), «pour autant, ce n’est
pas une raison pour ne pas venir à la
consultation, le risque est trop grand.
Il faut considérer ces frais comme
faisant partie intégrante du budget
vacances.»
ALAN MONNAT
d’être immunisés, mais avec le
temps, l’organisme a perdu les dé-
fenses immunitaires correspondan-
tes et ils sont tout aussi vulnérables
que n’importe qui», explique Cécile
Bassi.
Entre 2000 et 2006, la Suisse a dé-
nombré six décès suite au paludisme,
parmi lesquels on comptait deux
Africains d’origine, ayant contracté la
maladie lors d’un voyage dans leur
pays natal.
Des cas somme toute
assez rares
Les cas tragiques sont somme tou-
te assez rares et bien peu nombreux
sont les malchanceux qui ramènent
une maladie de leur voyage en ayant
reçu et suivi les conseils avisés.
Depuis une année et demie que Céci-
le Bassi s’occupe de la consultation,
parmi les personnes ayant consulté
avant leur voyage, elle n’a revu que 5
patients atteints de diarrhées ou de
à adopter lorsque l’on tombe malade
sur le lieu des vacances: dois-je
consulter si je suis fiévreux? Quels
sont les signes d’une diarrhée grave?
Que faire si je me suis fait piquer par
un moustique? La spécialiste apporte
des réponses à ces questions tout en
orientant les voyageurs vers safetra-
vel.ch, un site regroupant de nom-
breux conseils utiles aux voyageurs.
Une consultation
pour tous les voyageurs
Les familles avec enfants, les tou-
ristes se rendant dans un pays à haut
risque, les voyageurs humanitaires,
ceux pour qui c’est le premier départ
hors d’Europe et les personnes souf-
frant d’une maladie préexistante,
sont autant des patients potentiels
pour la doctoresse. Tout le monde
court un risque, même les étrangers
établis en Suisse et de retour au pays
pour les vacances: «Y ayant vécu plus
jeunes, ils sont souvent convaincus
gner sur la situation des épidémies
locales, par exemple l’épidémie
d’Ebola qui touche actuellement cer-
taines zones du pays.
Le paludisme,
un fléau mondial
En Guinée, comme dans nombre
de pays tropicaux, s’ajoute le risque
de contracter le paludisme (aussi ap-
pelé malaria), potentiellement mor-
tel. Entre 200 et 250 cas de paludis-
me par année sont importés en Suis-
se. Pour s’en prémunir, il n’existe
pas de vaccin, mais un traitement
prophylactique pour éviter de l’attra-
per: des cachets à prendre avant, pen-
dant et après le voyage.
Parmi les pays sévit cette mala-
die infectieuse, tous ne sont pas clas-
sés au même niveau de dangerosité
et n’impliquent pas le même suivi
médical: pour certains, ce sera la pré-
vention précitée, pour d’autres, il suf-
fira d’embarquer un kit de traitement
d’urgence dans ses bagages, à pren-
dre lors de l’apparition des premiers
symptômes (telle la fièvre).
Un homme averti
en vaut deux
«L’objectif de cette consultation est
surtout d’informer le voyageur: un
homme averti en vaut deux.» Ainsi,
après avoir effectué un bref bilan de
santé, l’établissement des possibles
contre-indications à la vaccination
(allergies, déficit immunitaire), Céci-
le Bassi prodigue des conseils per-
sonnalisés, tant en fonction de la des-
tination, du type de voyage que du
profil du voyageur.
Parmi les conseils les plus com-
muns que reçoivent les 3 à 4 visiteurs
qui défilent quotidiennement auprès
de la «tropicaliste»: «Ne pas boire
d’eau du robinet, ni rafraîchir ses
boissons avec des glaçons; se méfier
des crudités; se prémunir contre les
moustiques ou encore ne pas s’ap-
procher des animaux, sauvages ou
domestiques… même si c’est un joli
petit chiot sur la plage de Bali!» Aussi
mignon soit-il, c’est un possible por-
teur de la rage, une maladie pour la-
quelle il n’existe pour lors aucun trai-
tement curatif.
Un autre type d’informations es-
sentielles concerne le comportement
Statuettes précolombiennes,
masques africains ou pro-
duits du terroir, des souve-
nirs de vacances bien plus
réjouissants que la fièvre dengue,
l’hépatite A ou le paludisme… Or, à
l’heure de la démocratisation des es-
capades au long cours, on oublie sou-
vent que voyager à l’étranger com-
porte des risques, y compris lorsque
la destination semble banale. Pour
s’en prémunir, une solution: une vi-
site à la consultation de médecine
tropicale et des voyages à l’Hôpital du
Jura, sur le site delémontain.
A chaque destination,
des risques particuliers
Toutes les destinations et tous les
types de voyages ne nécessitent pas le
même genre de prévention: on ne
court pas les mêmes risques lors
d’un séjour balnéaire «all inclusive»
sur les rives de la mer Rouge, que
lors d’un trek d’un mois en forêt
amazonienne. Ces différences, on les
retrouve dans le bilan que dresse
l’Office fédéral de la santé publique,
stipulant les risques sanitaires en-
courus dans chaque pays du monde
et sur lequel se basent en partie les
médecins des voyages pour détermi-
ner les vaccins à proposer ou les trai-
tements préventifs à prescrire. Les
vaccins nécessitent une dizaine de
jours avant d’être effectifs, et certains
se font en plusieurs injections, d’où
l’importance de se présenter à la
consultation au moins 3-4 semaines
avant la date du départ.
Ainsi, par exemple, pour la Gui-
née: les risques de contracter l’hépa-
tite A («jaunisse» dans le langage
commun) sont élevés, la vaccination
est donc fortement recommandée.
L’hépatite B et la rage sont des ris-
ques à considérer, risques qui varient
en fonction de la durée et du type du
voyage, les vaccinations idoines sont
donc parfois indiquées. Si certaines
vaccinations sont optionnelles, d’au-
tres sont obligatoires. Dans ce cas
précis, la fièvre jaune. Le voyageur
qui aurait négligé ce vaccin se verrait
refuser l’entrée sur le territoire à son
arrivée à l’aéroport international de
Conakry.
Par ailleurs le voyageur se rendant
en Guinée serait avisé de se rensei-
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