Partie 5 risq mouvement de terrain - Les services de l`État dans l`Oise

C.2 - LE RISQUE MOUVEMENT DE TERRAIN
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Introduction :
Les mouvements de terrain sont des phénomènes naturels d’origines très diverses, résultant de la
déformation, de la rupture et du déplacement du sol. Ils provoquent mondialement la mort de 800 à
1 000 personnes par an, mais ce chiffre ne prend pas en compte les glissements dus aux séismes,
probablement les plus meurtriers. Les risques spécifiques liés aux mines n’entrent pas dans cette
catégorie et ne sont pas traités dans ce dossier.
Les mouvements de terrain constituent généralement des phénomènes ponctuels, de faible ampleur
et d’effets limités. Mais par leur diversité et leur fréquence, ils sont néanmoins responsables de
dommages et de préjudices importants et coûteux.
Le risque « mouvement de terrain » concerne en France environ 7 000 communes, et cela avec un
niveau de gravité fort pour la population dans un tiers des cas.
De nombreux paramètres, naturel ou anthropique, conditionnent l’apparition et le développement
des mouvements de terrain (géologie, hydrogéologie, urbanisation, etc.).
Les mouvements de terrain engendrent des risques pour les personnes, mais également pour les
biens et l’économie. Il est possible d’agir sur ces risques de deux manières, en intervenant sur l’aléa
ou sur les enjeux. Les mesures de protection mises en place visent à réduire au maximum l’aléa
dans les zones menacées. La prévention permet de réduire la vulnérabilité au sein de ces secteurs,
par l’information des populations, l’adoption de mesures d’urbanisme ou de mesures constructives,
l’étude et la surveillance de mouvements actifs.
L’aléa X L’enjeux = Le risque
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C.2.1. – LE RISQUE MOUVEMENT DE TERRAIN –
GÉNÉRALITÉS
Qu’est-ce qu’un mouvement de terrain ?
Un mouvement de terrain est un déplacement, plus ou moins brutal, du sol ou du sous-sol sous
l’effet d’influences naturelles (agent d’érosion, pesanteur séisme, etc.) ou anthropique (exploitation
de matériaux, déboisement, terrassement, etc.). Ce phénomène comprend diverses manifestations,
lentes ou rapides, en fonction des mécanismes initiateurs, des matériaux considérés et de leur
structure.
Comment se manifeste-t-il ?
On différencie :
Les mouvements lents et continus :
Entraînent une déformation progressive des terrains, pas toujours perceptible par l’homme. Ils
regroupent les affaissements, les tassements, les glissements, la solifluxion, le fluage, le retrait-
gonflement des argiles.
Les mouvements rapides et discontinus :
Se propagent de manière brutale et soudaine. Ils regroupent les effondrements, les chutes de pierres
et de blocs, les éboulements et les coulées boueuses.
Les mouvements de terrain, qu’ils soient lents ou rapides, peuvent entraîner un remodelage des
paysages. Celui-ci peut se traduire par la destruction de zones boisées, la déstabilisation de versants
ou la réorganisation de cours d’eau.
L’érosion littorale :
Le recul généralisé du trait de côte est évalué sur plusieurs décennies à environ 20 cm par an. Il
associe une érosion marine s’exerçant en pied de la falaise à des éboulements dus à la structure
géologique (fracturation en particulier) et des facteurs continentaux aggravants, notamment la
circulation des eaux souterraines et d’infiltration.
Les conséquences sur les biens et l’environnement
Les grands mouvements de terrain étant souvent peu rapides, les victimes sont, fort heureusement,
peu nombreuses. En revanche, ces phénomènes sont souvent très destructeurs, car les
aménagements humains y sont très sensibles et les dommages aux biens sont considérables et
souvent irréversibles.
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Les bâtiments, s’ils peuvent résister à de petits déplacements, subissent une fissuration intense en
cas de déplacement de quelques centimètres seulement. Les désordres peuvent rapidement être tels
que la sécurité des occupants ne peut plus être garantie et que la démolition reste la seule solution.
Les mouvements de terrain rapides et discontinus (effondrement de cavités souterraines,
écroulement et chutes de blocs, coulées boueuses), par leur caractère soudain, augmentent la
vulnérabilité des personnes.
Ces mouvements de terrain ont des conséquences sur les infrastructures (bâtiments, voies de
communication...), allant de la dégradation à la ruine totale ; ils peuvent entraîner des pollutions
induites lorsqu’ils concernent une usine chimique, une station d’épuration …
Les éboulements et chutes de blocs peuvent entraîner un remodelage des paysages; par exemple
l’obstruction d’une vallée par les matériaux déplacés engendrant la création d’une retenue d’eau
pouvant rompre brusquement et entraîner une vague déferlante dans la vallée.
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C.2.2 – LE RISQUE MOUVEMENT DE TERRAIN
DANS LE DÉPARTEMENT
Le département de l’Oise fait l’objet de nombreux mouvements de terrain liés à la présence de
cavités souterraines répertoriées sur la majorité du territoire et dont les origines sont multiples.
La lithologie et la morphologie de celui-ci l’ont rendu historiquement propice à l’exploitation en
souterrain de plusieurs types de matériaux : le Plateau Picard, crayeux a fait l’objet d’exploitations
pour l’amendement agricole (marnières) et localement comme matériaux de construction, le pays de
Bray a été exploité pour ses argiles, les plateaux calcaires au sud et à l’est ont été et sont toujours
des centres d’extraction du calcaire lutécien, caractéristiques du bassin parisien.
A ceci s’ajoutent les empreintes laissées par l’histoire : refuges, muches, tranchées et sapes creusées
depuis le moyen âge jusqu’à la guerre 1914/1918.
On distingue plusieurs types de mouvements de terrain dans le département :
1. Les éboulements et les chutes de pierre et de blocs
L’évolution naturelle des falaises et des versants rocheux engendre des chutes de pierres et de blocs
ou des éboulements en masse.
Les blocs isolés rebondissent ou roulent sur le versant tandis que dans le cas des éboulements en
masse, les matériaux « s’écroulent » à grande vitesse sur une très grande distance. La forte
interaction entre les éléments rend la prévision de leurs trajectoires et rebonds complexe, et donc
leur modélisation difficile.
Ce phénomène possède un caractère soudain, d’où un risque conséquent sur les personnes. Au cours
des années 2001 et 2002, six personnes ont trouvé la mort en France, suite à des chutes de blocs et
des éboulements.
Ces mouvements de terrains ont des conséquences sur les infrastructures (bâtiments, voie de
communication, etc.), allant de la dégradation partielle à la ruine totale. Ces dommages entraînent
un coût direct causé par les réparations ou l’entretien des bâtiments, mais également un coût,
difficilement chiffrable, lié à la perturbation des activités du secteur touché. La Caisse centrale de
réassurance estime le coût direct d’un mouvement de terrain à 150 000 euros en moyenne.
Dans le cadre de la sécheresse 2003, une démarche d'indemnisation pour 14 communes du
département hors arrêté de catastrophe naturelle a été mise en place.
Les techniques de protection
La protection active vise à empêcher les blocs et écailles de se détacher. Pour les amarrer, des
câbles ou des nappes de filets métalliques peuvent être utilisés. Le clouage des parois permet de
limiter le départ d’éléments rocheux, par des ancrages reprenant une partie des efforts de
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