C.2.2 – LE RISQUE MOUVEMENT DE TERRAIN
DANS LE DÉPARTEMENT
Le département de l’Oise fait l’objet de nombreux mouvements de terrain liés à la présence de
cavités souterraines répertoriées sur la majorité du territoire et dont les origines sont multiples.
La lithologie et la morphologie de celui-ci l’ont rendu historiquement propice à l’exploitation en
souterrain de plusieurs types de matériaux : le Plateau Picard, crayeux a fait l’objet d’exploitations
pour l’amendement agricole (marnières) et localement comme matériaux de construction, le pays de
Bray a été exploité pour ses argiles, les plateaux calcaires au sud et à l’est ont été et sont toujours
des centres d’extraction du calcaire lutécien, caractéristiques du bassin parisien.
A ceci s’ajoutent les empreintes laissées par l’histoire : refuges, muches, tranchées et sapes creusées
depuis le moyen âge jusqu’à la guerre 1914/1918.
On distingue plusieurs types de mouvements de terrain dans le département :
1. Les éboulements et les chutes de pierre et de blocs
L’évolution naturelle des falaises et des versants rocheux engendre des chutes de pierres et de blocs
ou des éboulements en masse.
Les blocs isolés rebondissent ou roulent sur le versant tandis que dans le cas des éboulements en
masse, les matériaux « s’écroulent » à grande vitesse sur une très grande distance. La forte
interaction entre les éléments rend la prévision de leurs trajectoires et rebonds complexe, et donc
leur modélisation difficile.
Ce phénomène possède un caractère soudain, d’où un risque conséquent sur les personnes. Au cours
des années 2001 et 2002, six personnes ont trouvé la mort en France, suite à des chutes de blocs et
des éboulements.
Ces mouvements de terrains ont des conséquences sur les infrastructures (bâtiments, voie de
communication, etc.), allant de la dégradation partielle à la ruine totale. Ces dommages entraînent
un coût direct causé par les réparations ou l’entretien des bâtiments, mais également un coût,
difficilement chiffrable, lié à la perturbation des activités du secteur touché. La Caisse centrale de
réassurance estime le coût direct d’un mouvement de terrain à 150 000 euros en moyenne.
Dans le cadre de la sécheresse 2003, une démarche d'indemnisation pour 14 communes du
département hors arrêté de catastrophe naturelle a été mise en place.
➔Les techniques de protection
La protection active vise à empêcher les blocs et écailles de se détacher. Pour les amarrer, des
câbles ou des nappes de filets métalliques peuvent être utilisés. Le clouage des parois permet de
limiter le départ d’éléments rocheux, par des ancrages reprenant une partie des efforts de
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