Au rayon
Culture
Du 16/03/11 au 13/04/11 | un gratuit qui se lit
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Politique culturelle
morial de la Marseillaise 5
Regards de Provence 7
Scènes nationales, gion en scène 8
Théâtre Liber à Toulon 9
Marseille Provence 2013 10, 11
Politique culturelle régionale 12,13
Joures de la femme 14 à 17
Tâtre
Le Gymnase, la Cre 18
La Friche, le Lenche 20
La Minoterie, les Bernardines, le Merlan, Gap, Martigues 22
Martigues, tâtre des Ateliers, théâtre Vitez 24
Fos, Port-de-Bouc, Avignon 26
Cavaillon, FNCTA, Erac 27
Au programme 28 à 33
Cirque/Arts de la rue
Martigues, Sirènes et midi net, FAI AR,
Ouest Provence, au programme 34, 35
Danse
Les Hivernales, Nîmes 36, 37
Au programme 38 à 40
Musique
GTP, symphonique 42, 43
Opéra 44, 45
Ensembles 46, 47
Au programme 48 à 51
Actuelles 52 à 55
Jeunesse
Rencontres du 9eart, Festo Pitcho 56
Au programme 57 à 59
leJeunePublic,lo Tâtre 60
Massalia, Jeu de Paume, Tâtre du Balcon 61
Rencontre avec R. Bàdescu, B. Chaud, C. Darietto 62
Livres 64, 65
Cinéma
Les rendez-vous d’Annie, Salon-de-Provence, Aubagne 66, 67
Alhambra, Ouest Provence, Institut de l’Image 68
ASPAS, Alcazar, les Variétés 69
Arts visuels
Au programme 70, 71
Istres, Arles, Aubagne 72, 73
La Gad, galerie de la Friche 74
Aix, Vauvenargues, Cteauneuf-le-Rouge 75
Hyères, Le Lavandou 76
Livres
Livres/Arts 78, 79
Littérature 80 à 83
Livres/disques 84, 85
Rencontres 86, 87
Rencontres
Arts et littérature, sciences et techniques 88, 89
Histoire
Echange et diffusion des savoirs, Gasque, Toulon 90, 91
Philosophie
Le rire 92, 93
Sciences et techniques
Biens de consommation 94
Adhérents 95
Il est des jours vous écrire est difficile. Parce que -bas,
de l’autre côté de la diterranée, des peuples qui vou-
laient se libérer subissent dinqualifiables répressions, et
que le vent de la liber s’emplit de l’odeur des obus et du
sang. Et parce que de lautre côté du monde des hommes
redoutent la terre qui tremble encore, les vagues qui
arrivent, et les nuages qui font planer la menace dune mort
lente semblable à celle que leurs grands-parents ont subie.
Les morts sont innombrables, comme autant de coups dans
nos chairs. À Tchernobyl la tusté avait fait son mons-
trueux office. À Haïti, dans l’Océan Indien, la pauvreté, la
fragilité des constructions et la lenteur des mesures de
curité avaient abominablement décuplé les morts. Au
Japon nulle défaillance humaine, sauf la plus terrifiante,
celle de nos sirs : nous sommes prêts à mettre en jeu des
millions de vie pour notre confort électrique, pour ne pas
renoncer à nos modes de vie effroyablement aliénants et
dispendieux. Et pour que le trole coule encore dans nos
pompes, quels compromis nos gouvernements successifs
ont-ils accepté en nos noms ?
Tout ps de notre région, pas ts loin d’une zone iden-
tifiée de risque sismique, deux sites nucléaires Français
offrent leurs cheminées à nos regards. Les normes de sécu-
rité en sont drastiques, elles peuvent sister à des avions,
à des bombes, à des ismes jamais enregistrés dans la
région. Au Japon, un séisme de 9 n’avait jamais eu lieu
Un autre monde est possible, nous choisissons nos
destins. Où les dirigeants écoutent la volonté et l’intérêt
des peuples. le confort et l’entre-soi ne sont pas des
valeurs absolues, mais le partage et le plaisir. l’on pense
l’avenir du monde, nos explosions sont de joie. Un
monde écologique, égalitaire, intelligent, créatif, partici-
patif. À pore de nos mains.
AGNÈS FRESCHEL
Explosions
05
POLITIQUE CULTURELLE
La mairie de Marseille a pris l’initiative de consacrer
un espace à notre hymne national, la Marseillaise.
Rue Thubaneau, dans l’ancien jeu de paume, deux
salles ont été aménagées avec un effort de mise
en scène. La vidéo, largement mise à contribution,
tient le le principal, accompagnée de vitrines qui
proposent quelques documents sur la
riode. Le parcours débute par la
riode pvolutionnaire avec ses
souffrances et ses injustices; une
France d’un vieux monde trop
inégalitaire pour faire long feu, trop
chiche en libertés pour durer. En
prolongeant ses pas, on se retrouve
au milieu des enthousiasmes révolu-
tionnaires et de son fameux chant.
La salle, pae, sertie d’un grand mur
écran, d’une galerie en arcatures et
deux autres parois, fait reflet ou écho
à la scène principale. Le spectateur,
percuté par le son et limage, assiste
au riple des Marseillais et à la
journée du 10 août, où ils contri-
buent à la mise à bas de la monarchie.
Visions singulres
On retire de cette scénographie spec-
taculaire l’impression d’une vision
provinciale de l’énement : 517 vo-
lontaires semblent avoir bouscu l’ordre établi et
sauvé la France d’un monarque qui la trahissait
pour l’étranger ! Strasbourg et Rouget de Lisle sont
bien présents, François Mireur vient bien chanter le
«nouveau tube» et en faire un succès national,
mais il difficile de ne pas avoir l’impression que
Marseille, au travers de ses fils, marquait l’histoire
de la France ! On a vite fait de comprendre que
cette construction est une interprétation singulière
des événements, destinée en particulier à soigner
auprès des touristes l’image de Marseille.
Les discours du Maire, Jean-Claude Gaudin, et du
ministre de l’Éducation, Luc Chatel, venus le 3
mars inaugurer l’édifice, ont ache de dispenser
un certain trouble. Devant l’establishment éducatif
(Recteur, Inspecteur d’Acamie...) ou administra-
tif (Préfet...), accompagné des élus, le Premier
Magistrat a parlé de rendre compte du réel, de la
rité qui doit atteindre à l’objectivi, de symbole
pour le printemps des peuples, de rendez-vous avec
la mémoire, de voir les enfants apprendre l’histoire
de l’hymne national et celle du pays, de vision
publicaine de la citoyenneté. Intentions fort
louables ! Le ministre a poursuivi en parlant de
pacte républicain, de symbole de la démocratie
rassembleuse fondée sur le droit, du lien entre
publique et citoyens et de la liber des peuples
à disposer d’eux-mêmes. Il a ensuite sollicité le
Recteur pour que les éves viennent ici en visite
et que l’école joue son le dans l’apprentissage de
l’histoire de la publique Fraaise.
Ainsi apprit-on que bient la Marseillaise serait
enseignée dans les salles de classe.
Conflits oubliés
Il est normal qu’un ministre donne ses directives et
impose ses idées. Mais, parlant de mémoire et
d’histoire, l’impulsion n’est pas neutre. À des titres
divers, ces deux discours affirment une ie précise
de la nation et de ses symboles. Comme le mémo-
rial, ils tentent de gommer une période complexe
et tumultueuse.
Peut-on aujourd’hui oublier que la Marseillaise ne
fut pas adoptée «naturellemen ? Qu’elle fut le
produit dun milieu bourgeois patriote qui refusait
le cours pris par les événements à partir de 93 ?
Enjeu symbolique, le chant de l’are du Rhin le
fut et l’est encore ! Les Thermidoriens, bourgeois
instals et ficiaires, en firent un hymne natio-
nal pour contrebalancer les espoirs volutionnaires
bien plus psents dans La Carmagnole ou le Ça
Ira. Ils voulaient aussi emcher les royalistes de
la Terreur Blanche d’imposer leur propre chant, Le
veil du peuple.
Et que dire des avatars postérieurs ? Bonaparte, em-
pereur, la mit au rencard comme son neveu d’ailleurs.
La Restauration la gomma quand Louis-Philippe la
tora quelque peu. En fait, elle devint un symbole
de lutte pour les Républicains jusqu’au 14 février
1879 elle acquit le titre définitif d’hymne
national. Mais les masses populaires,
échaues par une République sans
sens social, s’en défrent au point
de lui prer l’Internationale.
Le choix d’une version simplificatrice
de l’histoire de notre hymne n’est
pas, paradoxalement, un bon signe
pour l’histoire. Le message ressemble
à une version nationaliste œcu-
nique de la Marseillaise, un point de
vue édulcoré qui oublie la dimension
conflictuelle d’une société, à cette
vision qui fait de la Révolution un
passage sans rupture d’un monde
ancien à un monde nouveau, un
prolongement des valeurs tradition-
nelles de la France.
L’étroitesse de vues du mémorial
inquiète : pourquoi consacrer la moi-
tié des salles à un exposé ral et
mièvre sur la Révolution et omettre
sa dimension internationale ou sub-
versive ? Air du temps, volon
politique ? Il faudra compléter ce point de vue
univoque pour faire de cemorial un lieu vivant
pour la Marseillaise. En la rangeant au titre des
accessoires publicains, comme le drapeau auquel
elle est associée à l’ente du bâtiment, on opte
pour une vision simplificatrice, alors que la diver-
si de la France mérite plus de complexité.
RE DIAZ
Le coût des travaux du Mémorial
de la Marseillaise s’est éleà 4,5 M d’,
investis entièrement par la Ville de Marseille
www.marseilleaccelere.fr
La gestion est assurée par une légation
de Service Public, la société Vert Marine.
Ouverture du mardi au dimanche de 14h à 18h
jusqu’au 31 mars, puis de 10h à 12h et de 14h
à 18h Tarif 7
04 91 91 91 97
www.vert-marine.com/memorial-marseillaise-
marseille-13
Mémorial :
la Marseillaise,
un chant révolutionnaire ?
MÉMORIAL DE LA MARSEILLAISE
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