FINANCER LES PME INNOVANTES DANS UNE ÉCONOMIE MONDIALISÉE
NOTE DE SYNTHÈSE
En juin 2000, les Ministres des petites et moyennes entreprises (PME) et de l'industrie ont souligné
dans la Charte de Bologne l'importance de l'accès au financement pour faciliter le processus d'innovation.
En outre, les ministres des pays de l'OCDE ont déclaré au cours de la réunion de 2001 du Conseil au
niveau des Ministres : « Nous veillerons à instaurer un environnement propice aux affaires et à la prise de
risques, en particulier à l'intention des nouvelles entreprises et des PME, comme il est indiqué dans la
Charte de Bologne. Nous sommes résolus à améliorer l'accès aux financements à haut risque ... » (OCDE,
2001c). Le présent document passe en revue les questions soulevées par cet accès au financement, et
contient un certain nombre de recommandations à l'intention des pouvoirs publics, fondées sur l'étude
réalisée.
L'incertitude et les asymétries d'information qui caractérisent les PME sont amplifiées pour les PME
innovantes, ce qui rend plus difficile leur accès au financement. Premièrement, la rentabilité des activités
innovantes est souvent fluctuante et très incertaine. Deuxièmement, les entrepreneurs peuvent posséder
davantage d'informations sur la nature et les caractéristiques de leurs produits et procédures que leurs
bailleurs de fonds potentiels. Troisièmement, les activités innovantes sont généralement immatérielles, ce
qui rend l'évaluation de leur valeur monétaire difficile avant qu'elles ne portent leurs fruits sur le plan
commercial. Le financement des PME innovantes est donc très risqué et incertain, ce qui ne facilite guère
l'élaboration de contrats de financement mutuellement satisfaisants. Cette situation a débouché sur une
prolifération de programmes publics destinés à combler les déficits de financement auxquels paraissent être
confrontées les PME innovantes.
Pour pouvoir formuler des recommandations pratiques à l'intention des pouvoirs publics, il est
important de cerner les problèmes qui sont au cœur des difficultés d'accès aux capitaux que rencontrent les
PME innovantes. Les deux distinctions classiques établies entre l'offre de financements, d'une part, et la
demande de financements des entrepreneurs, d'autre part, et entre les financements par capitaux propres et
par emprunt sont toutes deux inadaptées et peu utiles. La question généralement posée par les chercheurs,
qui demandent si ce sont les sources de financement qui font défaut ou les entrepreneurs en quête de
capitaux, n'est peut-être pas très pertinente. En outre, la frontière entre financements par capitaux propres
et par emprunt devient floue dans bon nombre des financements fournis aux PME, en particulier aux
entreprises innovantes.
Dans bien des publications, la question du financement initial d'une entreprise est posée dans les
termes suivants : d'une part se trouve un entrepreneur en quête de financement, et d'autre part un
investisseur cherchant à rentabiliser ses capitaux. L'entrepreneur dispose d'idées et de compétences
humaines, tandis que l'investisseur possède des fonds. Ce dernier investira-t-il, et si oui, à quelles
conditions ? Ce mode d'analyse n'est pas très utile car il part du principe que la seule décision que puisse
prendre l'investisseur est d'engager ses capitaux, à des conditions précises, ou non. Or, comme le montrent
les études consacrées au financement privé par capitaux propres, le processus d'investissement se déroule
en fait de manière différente. L'investisseur ne se contente pas d'attendre passivement que ses fonds lui
rapportent, il s'implique activement dans le développement de l'entreprise.
Sans cette implication active, les investisseurs ont le sentiment qu'il est très risqué et peu rentable
d'investir, et les entrepreneurs se trouvent dans l'incapacité de réunir des fonds. Les entrepreneurs sont
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