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1. INTRODUCTION
Dans les sociétés occidentales contemporaines caractérisées par leur
niveau d’activité très important, la chasse aux mauvaises odeurs tourne parfois
à l’obsession. L’idée même d’odeur corporelle est devenue inacceptable. Ainsi,
chacun doit-il veiller à les éliminer sous peine d’être mis à l’index, d’une
manière ou d’autre, tant par ses proches que par son entourage professionnel,
voire par la société entière. En effet les mauvaises odeurs corporelles sont
devenues des tabous, le plus souvent synonymes de misère. L’éradication des
mauvaises odeurs et le combat que cela suppose est relayé par les médias, et
plus particulièrement dans les messages publicitaires.
Ajoutons à ce premier constat que dans un monde où la communication est
devenue la clé de voûte de toute activité économique, la bouche, organe de la
parole et vecteur du souffle, se doit d’être irréprochable. Une mauvaise
denture et plus particulièrement une mauvaise haleine sont des signes de
mauvaise santé et de précarité pouvant aller jusqu’à provoquer un handicap
social et professionnel important.
La mauvaise haleine ou halitose a commencé à être étudiée il y a une trentaine
d’années et depuis, de nombreux articles scientifiques paraissent
régulièrement sur le sujet. On s’est aperçu que la mauvaise haleine était un
signe clinique particulièrement important mais trop souvent négligé pour le
diagnostic de certaines pathologies. À ce jour, plusieurs symposiums
internationaux ont déjà été consacrés à ce problème et des consultations
spécialisées dans le traitement de la mauvaise haleine ont vu le jour dans de
nombreux pays. Il existe aussi une société scientifique qui a pour objet ce
problème: International Society for Breath Odor Research (ISBROD) (12).