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Année scolaire 2014 -2015 BAC BLANC DE TERMINALE ES CORRIGE
ÉPREUVE COMPOSEE
Première partie : Mobilisation des connaissances (6 points)
1. Qu'est-ce que la théorie de la croissance endogène ?
Pour expliquer l’origine de la PGF, les théoriciens de la croissance endogène (Lucas, Romer et Barro) ont été conduits à
considérer le Progrès Technique comme endogène cad produit par le système économique lui-même (et non plus tombé du
ciel). Dans ce cas il permet une croissance elle-même endogène cad autoentretenue : La croissance permet le « Learning by
doing », l’accumulation de l’épargne et la hausse des recettes fiscales de l’Etat, ce qui est favorable à la diffusion du progrès
technique lui-même à la base de la croissance.
Pour ses auteurs, le PT provient d’une accumulation de différentes formes de capital (investissement), au sein d'une
économie qui crée des externalités positives et génère des rendements d'échelle croissant dans le système de production à l’
origine de la croissance continue. La forte PGF est source de l'essentiel de la croissance ; elle s’explique par l'accumulation de
capital physique (machines) et humain, de capital technologique lié à la R&D, de capital public, tel que le stock
d'infrastructure.
Conséquence, les théoriciens de la croissance endogène insistent sur le rôle de l'Etat dans l’accumulation les 3 types de
capitaux sous forme:
de subventions à l'éducation, la formation, la R&D,
de programmes de développement des infrastructures.
Attention: C'est contraire au dogme du « laissez faire, laisser aller » des économistes libéraux.
2. Présenter les conséquences des politiques budgétaires de rigueur sur le déficit et la dette publics.
La politique de rigueur est l’une des composantes de la politique conjoncturelle (à court terme). A l’origine Elle a pour but
les grands équilibres : stabilité des prix et équilibre du commerce extérieur. Cependant, depuis 2010 en Europe, elle est utilisée
dans le but de réduire les déficits et la dette publics (Etat et sécurité sociale).
En effet, en 2008, la crise financière dite des « subprimes » a entrainé dans beaucoup de pays d’Europe une crise économique
profonde qui s’est traduite par un creusement important des déficits publics alimentant un gonflement sans précédent de la dette
publique. Pour répondre à cette situation les Etats concernés (Grèce, Espagne, Italie… Et dans une moindre mesure la France)
ont comprimé les dépenses publiques (gel voire baisse des salaires des fonctionnaires et des minima sociaux, réduction des
investissements publics…) et augmenté les impôts (hausse de l’impôt sur le revenu et de la TVA…).
Les effets des politiques de rigueur budgétaire sont ambivalents :
Certes les déficits publics se sont progressivement réduit (la Grèce connait même aujourd’hui un excèdent primaire) et la
dette ralentit sa progression….
Cependant comme les dépenses publiques sont une composante de la demande, cette politique a eu pour effet de
comprimer la demande globale, donc d’entretenir la récession (croissance nulle en Europe en 2013) et le chômage (plus
de 10% en 2013). L’effet multiplicateur des dépenses publiques joue alors négativement.
Finalement, utiliser une politique de rigueur en période de récession à un effet pro-cyclique au lieu d’être contra-cyclique,
elle alimente la récession au lieu de la combattre.
L’effet sur le ratio de la dette publique (dette publique
PIB x100) est alors limité car si la hausse de la dette ralentit voire même si la
dette baisse, le PIB lui-même stagne voire diminue…
Deuxième partie : Étude d’un document (4 points)
Présentation :
L’INSEE mesure la mobilité sociale à partir de tables de mobilité qui décrivent la répartition socioprofessionnelle d’hommes
actifs occupés de 40 à 59 ans (position sociale des fils) par rapport à leurs pères (position sociale des pères cad l’origine
sociale des fils).
Les tables de mobilité sont des tableaux doubles entrées avec généralement:
En ligne : la position du père cad l’origine sociale du fils
En colonne : la position sociale du fils
On donne ici la table de destinée cad que l’on prend comme référence l’origine sociale des individus (PCS des pères) afin de
savoir ce qu’ils sont devenus (PCS des fils).
La mobilité dans la société française :
Une mobilité brute importante (65%)
Une mobilité structurelle importante (12+3+9= 23%, à valoriser).
Une mobilité plutôt ascendante courte (Ex : ouv/employés => Prof. Int)
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Une mobilité plus forte des catégories du milieu de l’échelle sociale (Ex : PI=> CPIS)
Attention : cela est lié en partie à un artefact statistique car les PI sont des catégories d’échange social.
L’immobilité = reproduction sociale, dans la la société française :
Une relative immobilité : immobiles + mobilité horizontale (ex : ouv/employés)
La fluidité sociale reste limitée :
La mobilité nette est moins élevée : mobilité brute mobilité structurelle (65-24 = 40.7%, à valoriser)
Une surreprésentation des enfants d’ouvriers ou de cadres dans leur catégorie respective à l’époque des fils
(Ex : cadres = 52
19 = 2.7 ; ouvriers = 46
34 =1.35, à valoriser)
La reproduction s’observe surtout aux extrémités de l’échelle sociale et pour des trajectoires longues. Ex : (Ouv CPIS)
Troisième partie : Raisonnement s’appuyant sur un dossier documentaire (10 points)
INTRODUCTION
Accroche : Le rapport PISA sur le niveau d’éducation des élèves des pays de l’OCDE montre un recul significatif de la France.
L’INSEE publie quant à lui une note qui montre que la France est l’un des pays ou l’origine sociale détermine le plus fortement la
réussite scolaire.
Cadrage : Ainsi les différences de milieux sociaux entraînent des inégalités scolaires qui entrainent à leur tour des inégalités
professionnelles source d’inégalités économiques… Si bien que l’on peut dire que les inégalités font système : elles se cumulent et
se reproduisent de génération en génération.
Inégalité : différence d’accès aux ressources socialement prisées qui se traduisent par des avantages et des désavantages.
Plan : I Des inégalités qui se cumulent II - Des inégalités qui se reproduisent
I DES INEGALITES QUI SE CUMMULENT
A Des inégalités économiques…
Les inégalités subies ne sont pas distribuées au hasard. Les inégalités dans différents domaines ont tendance à se retrouver
chez les mêmes ménages. Ainsi "le privilège donne naissance au privilège alors que le handicap appelle le handicap"
Ainsi, un capital économique important (patrimoine) génère des revenus qui alimentent à leur tour le capital économique.
Doc 1 : Les inégalités de patrimoine sont encore plus fortes que celle de revenus.
B …. Et sociales qui s’entretiennent
Les inégalités économiques et sociales interagissent et se cumulent:
les inégalités de revenus entrainent des inégalités sociales : loisirs (ex : départ en vacances), consommation (ex : biens de
haute technologie), santé (ex : E(vie)), logement…
Les inégalités sociales entraînent à leur tour des inégalités économiques : les individus en meilleur santé et mieux dotés
scolairement accèdent plus facilement aux emplois les plus qualifiés ce qui leur permet d’obtenir les rémunérations les plus
élevée.
Les inégalités économiques et sociales s’expliquent donc par des différences de dotation en capital économique et culturel.
Doc 2 : les inégalités de soins dentaires s’expliquent par des inégalités économique (ex : les carries) mais aussi en capital
culturel (ex : appareil dentaire)
II DES INEGALITES QUI SE REPRODUISENT
A - Classe et reproduction sociale
Pour P.Bourdieu, les classes sociales se reproduisent en raison des différences de dotation en capital économique, culturel (et
social) ce qui entraîne avant tout la reproduction des inégalités.
Le capital économique s’hérite ce qui permet contribue à la reproduction des inégalités économiques.
Le captal scolaire tend également à s’hériter ce qui contribue à la reproduction des inégalités économique et sociales.
Doc 3 : Un capital scolaire élevé des parents favorise la réussite scolaire des enfants
B Le rôle de la socialisation
La socialisation différentielle de milieu social explique en partie la reproduction des inégalités. L’influence du capital culturel
est déterminante.
Les habitus de classe différenciés produisent des pratiques culturelles différenciées (lecture, théâtre, concert…) qui expliquent
les différences de réussite scolaire (voir doc 3) puis professionnelle à la base des inégalités.
La transmission d’un capital culturel, scolaire (et social) important permet d’obtenir un emploi stable, de qualité, bien
rémunéré qui alimente le capital économique.
La socialisation différentielle explique également d’autres type d’inégalités voire de discrimination, comme celles de genre :
la socialisation différentielle de genre conduit à la division du travail domestique qui enferme les femmes dans des
stéréotypes sociaux, les empêchant de percer le « plafond de verre ».
CONCLUSION
Résumé : Les inégalités font systèmes : elles se cumulent et se reproduisent. Le rôle du milieu sociale et de l’école est important.
Ouverture : Quelles politiques publiques, notamment en direction du système scolaire, mettre en place pour lutter efficacement
contre les inégalités ?
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DISSERTATION APPUYEE SUR UN DOSSIER DOCUMENTAIRE
Sujet : Peut-on dire que la société française s’est « moyennisée » ?
INTRODUCTION
Accroche : Tocqueville voyait déjà dans la société américaine du 19ème siècle une tendance à la moyennisation en raison des
effets de la mocratie libérale : enrichissement et renforcement du sentiment d’égale condition qui engendre une « passion
pour l’égalité ». Cette moyennisation semble également à l’œuvre en France depuis l’après-guerre et les 30 glorieuses.
Cadrage : Peut-on dire alors que la société française s’est moyennisée ? Assiste-on à l’émergence d’une vaste classe moyenne
qui conduirait progressivement à une société sans classe ? Ou au contraire peut-on encore percevoir aujourd’hui des clivages
de classes traditionnels ?
Classe sociale : vaste groupement d’individus aux conditions de vie et pratiques sociales homogènes, doté d’une
conscience de classe et marqué par une relative hérédité des positions.
Plan : I- De la moyennisation de la société française… II - au retour des classes sociales
I - LA MOYENNISATION DE LA SOCIETE FRANÇAISE
A Une progression numérique des classes moyennes
1 - Constat
Moins d’ouvriers, plus de professions intermédiaires, les catégories intermédiaires dans la société progressent, doc2.
On peut rajouter éventuellement les employés qualifiés, les enseignantsLes contours de la classe moyenne sont très flous.
2 - Explications
Tertiarisation de l’économie et hausse générale des qualifications liées au progrès technique.
B Des conditions de vie et des pratiques sociales qui se rapprochent
1 - une hausse du niveau de vie et l’amélioration des conditions de vie
La croissance économique des 30 glorieuses augmente le niveau de vie général de la population et les inégalités économiques
se réduisent, doc1.
Rôle de l’Etat Providence.
Cséquence, les conditions de vie s’améliorentEx : hausse de l’E(Vie), doc4.
2 …entraine un rapprochement des pratiques sociales
Les modes de vie s’homogénéisent : hausse des taux d’équipement en bien durables, accès à la propriété du logement,
progression des taux de départ en vacances
Les inégalités culturelles se réduisent sous l’influence de la démocratisation de l’école qui facilité la mobilité sociale, doc3.
C Une conscience de classe qui s’estompe
1 Un déclin du sentiment d’appartenance…
La convergence des modes de vie s’accompagne d’une montée de l’individualisme qui brouille les frontières de classe et le
sentiment d’appartenance, Ex : doc 5
2 - … qui entraine une diminution de la conflictualité de classe
Conséquence du déclin de la conscience de classe, l’adhésion aux partis de masse ou aux organisations syndicales se réduit :
les luttes sociales sont moins fréquentes.
Pour H mendras la société prend la forme d’une toupie qui regroupe des constellations sociales incluant l’essentiel de la
population…. Cependant depuis 20 ans, sous l’effet du ralentissement économique et de la crise, la classe moyenne se fracture et
la société prend la forme d’un sablier où la classe populaire se reconstitue.
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II - LE RETOUR DES CLASSES SOCIALES
A Le processus de moyennisation s’arrête
1 - Une société en sablier
Depuis 30 ans (30 piteuses) l’enrichissement général de la société française marque le pas est les inégalités économiques
restent importantesdoc 1 : l’écart interdécile reste important
voire se creusent :
par le haut : les hauts revenus et patrimoines s’envolent,
par le bas : la précarité et le chômage de masse paupérise une part croissante de la partie inférieure de la classe moyenne.
Représentation de la société en sablier… voire bientôt en pyramide qui est la représentation typique de la société de classe.
2 - L’ascenseur social est en panne pour les classes moyennes
Les inégalités scolaire restent importantes.., doc 3 : Ecart ouvrier cadre reste élevée
…et se déplacent vers le haut : plus le niveau d’étude est élevée plus les inégalités de diplôme sont importantes.
Conséquence, on assiste à un relatif déclassement des classes moyennes et leur mobilité sociale se réduit car le nombre de
postes qualifiés augmente dorénavant moins vite que le nombre de diplôme distribué pour y accéder (ralentissement de la
mobilité structurelle ascendante).
B - La croissance des inégalités reconstitue les barrières de classe
1 - La classe populaire reste de loin la plus nombreuse
Ouvrier et employés représentent plus de 50% de la population, doc2.
2 - Des conditions de vie contrastées
Les conditions de vie des catégories populaires restent marquée par la nécessité : moins de vacances, un équipement en biens
technologique moins élevé (ex : ordinateur, connexion internet haut débit), une E(Vie) plus courte...,
doc4: écart ouvrier/cadre.
En revanche, les classes dominantes pratiquent une consommation ostentatoire d’autant plus intense que leurs revenus ont
fortement augmenté ces dernières années. Ex : style de vie « bling, bling » des élites récemment enrichies.
C - La conscience et la lutte des classes n’a pas disparue
1 - Des luttes sociales plus nombreuses
Le sentiment dappartenance de classe progresse un peu ces dernières années, même si cela concerne surtout la classe
moyenne, doc 5.
En raison de l’aggravation de la crise économique les luttes sociales reprennent de l’importance :
contre les licenciements: « les conti, moulinex, fralib »…
mais aussi les manifestations contre les politiques sociales régressives : manifestation contre les réformes des retraites en
1995 mais aussi en 2010.
2 - Une classe bourgeoise mobilisée
La classe bourgeoise reste une classe mobilisée pour défendre ses intérêts de classe en termes de richesse (classe possédante)
et de pouvoir (classe dominante).
Profitant de sa position dominante au sein des élites politiques et de l’Etat, sa richesse a fortement progressé ses dernières
années et son style de vie ostentatoire a tendance à s’imposer au reste de la société.
Enfin, il existe une forte endogamie et hérédité du groupe qui pratique « l’entre soi ».
Cf : rôle de l’héritage économique (patrimoine financier), culturel/symbolique (transmission du goût pour les pratiques
culturelles cultivées, mais aussi de la particule, d’œuvres d’art….), du réseau de relations sociales mobilisables.
CONCLUSION
Résumé/réponse : Si la société a semblé se moyenniser durant les 30 glorieuses, depuis 20/30 ans on assiste à un retour des
classes sociales en raison de la crise économique qui creuse à nouveau les inégalités et renforce les clivages sociaux.
Comment les pouvoirs publics peuvent-ils réduire la fracture sociale et œuvrer pour une plus grande justice sociale ?
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